Etienne_lahire
[Vers la Porte de France, parmi les tentes et la boue]
Le Grand Guillerm est arrivé dans la matinée. Etienne l'a accueilli avec joie, voilà longtemps qu'il n'avait pas revu le vieux coureur de routes. L'homme n'était pas moins taciturne qu'à son accoutumée. Le poids des ans commençait à lui blanchir le casque mais il marchait encore bien.
- Puisque te voici, que dirais-tu d'une séance d'entrainement à l'épée tout à l'heure ?
Guillerm grogne. L'épée n'est pas son arme favorite. Il travaille plutôt à la hache.
- Oui mais j'ai pris une bâtarde de coupe, et une grande à deux mains pour toi, tu vas t'y faire.
Les règles du tournoi imposent une lame à deux mains, sans autre protections que celles, passives, que l'on porte sur soi. Etienne n'a guère l'habitude de ces armes, trop lourdes à son goût. Il manie d'ordinaire une épée assez légère et rapide ou une longue dague, ainsi que l'arc quand il le faut. Les lames lourdes ne sont pas à son avantage qui est moins en puissance qu'en en souplesse et en rapidité.
Parmi les lames à deux mains qu'il a trouvées à louer, les bâtardes sont, selon leur construction, orientées taille ou estoc. Les essais sur ce dernier modèle n'ont pas été concluants : ces attaques ne lui sont pas familières s'il faut y mettre les deux mains, il manque de précision et surtout de vivacité. Il s'est donc rabattu sur une lame de taille, plus classique. Le tranchant approche les 90 cm et le fer pèse son poids. L'avantage est que l'inertie du mouvement peut être exploitée pour enchaîner des moulinets rapides et puissants. Il reste donc à travailler les postures et surtout, la souplesse : poignets, épaules, stabilité des appuis pour maîtriser les enchaînements.
A Guillerm, il a confié une lame lourde ressemblant assez aux claymores que portent ces Écossais croisés ici ou là. Quand le Grand lance son attaque, le premier réflexe d'Etienne est de bloquer le coup. La puissance du vieux guerrier lui arrache presque l'épée des mains et l'envoie valdinguer dans la boue.
- Par les roustons d'Aristote, tu vas me casser les bras à cogner comme ça.
Guillerm crache au sol et enchaîne.
- Cause pas tant qu'ça, fiston, ça va couper.
Le deuxième coup siffle juste au dessus de la tête du Nivernais qui s'est penché pour l'esquive. Trop tard pour contre-attaquer mais le rythme commence à rentrer.
- Allez, remets-moi ça.
Juste faire gaffe à cette boue qui colle aux pieds et qui glisse.
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Etienne LaHire, dit Herode
Le Grand Guillerm est arrivé dans la matinée. Etienne l'a accueilli avec joie, voilà longtemps qu'il n'avait pas revu le vieux coureur de routes. L'homme n'était pas moins taciturne qu'à son accoutumée. Le poids des ans commençait à lui blanchir le casque mais il marchait encore bien.
- Puisque te voici, que dirais-tu d'une séance d'entrainement à l'épée tout à l'heure ?
Guillerm grogne. L'épée n'est pas son arme favorite. Il travaille plutôt à la hache.
- Oui mais j'ai pris une bâtarde de coupe, et une grande à deux mains pour toi, tu vas t'y faire.
Les règles du tournoi imposent une lame à deux mains, sans autre protections que celles, passives, que l'on porte sur soi. Etienne n'a guère l'habitude de ces armes, trop lourdes à son goût. Il manie d'ordinaire une épée assez légère et rapide ou une longue dague, ainsi que l'arc quand il le faut. Les lames lourdes ne sont pas à son avantage qui est moins en puissance qu'en en souplesse et en rapidité.
Parmi les lames à deux mains qu'il a trouvées à louer, les bâtardes sont, selon leur construction, orientées taille ou estoc. Les essais sur ce dernier modèle n'ont pas été concluants : ces attaques ne lui sont pas familières s'il faut y mettre les deux mains, il manque de précision et surtout de vivacité. Il s'est donc rabattu sur une lame de taille, plus classique. Le tranchant approche les 90 cm et le fer pèse son poids. L'avantage est que l'inertie du mouvement peut être exploitée pour enchaîner des moulinets rapides et puissants. Il reste donc à travailler les postures et surtout, la souplesse : poignets, épaules, stabilité des appuis pour maîtriser les enchaînements.
A Guillerm, il a confié une lame lourde ressemblant assez aux claymores que portent ces Écossais croisés ici ou là. Quand le Grand lance son attaque, le premier réflexe d'Etienne est de bloquer le coup. La puissance du vieux guerrier lui arrache presque l'épée des mains et l'envoie valdinguer dans la boue.
- Par les roustons d'Aristote, tu vas me casser les bras à cogner comme ça.
Guillerm crache au sol et enchaîne.
- Cause pas tant qu'ça, fiston, ça va couper.
Le deuxième coup siffle juste au dessus de la tête du Nivernais qui s'est penché pour l'esquive. Trop tard pour contre-attaquer mais le rythme commence à rentrer.
- Allez, remets-moi ça.
Juste faire gaffe à cette boue qui colle aux pieds et qui glisse.
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Etienne LaHire, dit Herode