Sarah_callahan
Elle était restée une dizaine de jours au monastère, autrement dit une éternité pour elle, Sanguinaire éprise de liberté. Depuis plusieurs semaines maintenant elle se trainait une maladie dont elle ignorait le nom, ne cherchant pas à le découvrir. Elle navait rien dit à personne, encore moins à ceux quelle aime. Et puis que pouvaient-ils faire ? Syuzanna avait beau avoir été herboriste, elle avait dautres chats à fouetter enfin, disons dautres gosses à materner. Lannoncer à Manu était tout aussi inconcevable, lui qui avait vu la mère de son fils emportée par une maladie alors elle gardait le silence, espérant que « ça » passe, tout simplement. Elle en avait mené des combats et celui-ci ne semblait pas vain.
Pressant le pas pour ne pas arriver à la fin de la cérémonie, elle chasse ses sombres pensées, se concentrant sur la suite des réjouissances. Dix jours quelle navait pas vu son compagnon et aussi faible que cela puisse paraître il lui manquait ; elle avait senti quils séloignaient dangereusement mais elle nétait pas du genre à saccrocher étant plutôt prompte à se comporter en réel courant dair. Quant à son frère Son Autre lui manquait cétait indéniable mais elle craignait que son égo démesuré, trait familial quils partageaient, lempêche de venir aujourdhui. Elle sait que son frère a en horreur les mariages arrangés et celui de Sybelle et de lautre abruti coiffé comme une donzelle a été décidé pour laider lui à payer le sauvetage de sa fille. Sur cette pensée lEcossaise laisse un soupir résigné passer la barrière de ses lippes : ils ne peuvent plus reculer, sils veulent arracher la petite des mains crochues de Lacienda il leur faut se procurer laide financière de litalien, aussi stupide et pédant soit-il.
La tour MacDouggal se dresse au loin, souveraine sur ce petit bout de terre et la sauvageonne ne peut sempêcher de sourire, gagnée par une bouffée dorgueil mais aussi de joie à lidée de retrouver les siens. Et, si linvitation lancée par la rouquine ne ment pas, il y aura largement de quoi festoyer aux frais dun blondin qui doit se mordre les doigts davoir choisi pour épouse une rouquine maniant à merveille lart de la vengeance. Pour loccasion Sarah avait décidé de se débarrasser momentanément de ses braies pour passer une robe. Simple et discrète, loin dêtre comparable à celles décrites dans les poèmes lyriques. Blanche, légère, un tantinet serrée au niveau de la poitrine et de la taille et évasée à partir des hanches. Les cheveux sombres avaient été laissés libres et les boucles brunes retombaient au creux des omoplates écossaises. Cette tenue nétait absolument pas au goût de la guerrière mais la femme, elle, sen réjouissait. A quand remontait la dernière fois quelle avait laissé ses frusques dévoiler un corps plus féminin ? Trop longtemps. En revanche, méfiante jusquau bout, la brune avait disséminé diverses armes, allant de la minuscule aiguille glissée dans le tissu dune bretelle à la dague superbement aiguisée attachée sur le haut de la cuisse.
Et voilà, elle y était. Inspirant un grand coup, elle laisse lair marin imprégner ses poumons, rassérénée par la pureté et la fraîcheur des embruns, bien loin de lodeur de poussière et de renfermé qui flottait au monastère. Par les Dieux ! Si la maladie devait avoir sa peau, jamais elle ne permettrait quon la laisse moisir au milieu de nonnes quelle méprisait ouvertement. Si elle ne mourrait pas en se battant, ce serait dans des espaces comme ceux-là quelle se rendrait. Souriante elle pose sur la petite foule un regard serein et calme. Elle reconnaît la future mariée, sublime dans sa robe en soie, la cheffe du Clan et ses enfants qui apporte une poule ? Passons. Un barbu, non, deux. Celui qui parle une langue dont elle ne sait rien et...un autre aux allures dermite. Un inconnu isolé, un couple, le futur mari, entouré de sa clique de crétins sur lequel elle ne sattarde pas et enfin son compagnon et le Végétal De là où elle est, elle croit voir les lèvres des deux se chercher pour finalement se trouver. Le choc de la trahison secoue la Sanguinaire, la blessant plus quelle ne ladmettra jamais. Toutes les promesses du Blondinet ne valent plus rien face à cette vision. Et, tandis que tous ses espoirs dêtre un jour pleinement heureuse partent en fumée, elle cherche à reprendre contenance. A se raccrocher à quelque chose pour ne pas être une de ces femmes pleurnichardes qui se trainent aux pieds de leurs amants. Elle ne sera jamais de cette espèce-là, non.
Attaquer ? Quelques mois plus tôt, elle les aurait tués sans une once dhésitation. Cest une NicDowell doublée dune Sanguinaire alors elle est prête à tout pour défendre son honneur. Et puis, au fond delle, elle sait très bien que cela serait jouissif détriper cette garce de pièce rapportée Corleone avant de pendre le Blondinet infidèle par les attributs. Mais non, elle a changé et surtout elle a compris que les mots pouvaient blesser bien plus que les coups.
Fuir ? Personne ne la vu, personne ne sait quelle doit venir ici. De plus linvitation peut très bien sêtre perdue en chemin. Partir pour ne jamais revenir, pour ne plus jamais les revoir enlacés. Rejoindre Zepp pour finalement accepter de partir en mer avec lui. Après tout, si elle restait cétait parce quIL lui suffisait, lui le beau-parleur aux mille promesses. Bordel ! Quelle était stupide dy avoir cru ! Elle aurait dû écouter Zepp, Momo, Tann ou même son frère, tiens. Ne plus se laisser prendre au jeu des sentiments mais cétait trop tard désormais. Alors fuir ou rester ? Dun autre côté, si elle partait maintenant, elle sen voudrait. « La lâcheté ? Connais pas. » et puis, Sybelle était sa cousine. Cétait un mariage du Clan et elle était fidèle aux siens. Alors elle reste.
Improviser ? Voilà qui est mieux. Saccordant quelques minutes de répit, elle prend une grande inspiration avant de transformer son visage en un masque de glace. Elle sait comment cacher ses émotions, layant si souvent fait par le passé. Ses yeux se chargent dun calme froid et calculateur tandis que ses lèvres se resserrent pour quaucun tressautement ne trahisse le fond de sa pensée. Muselant la femme blessée, elle laisse uniquement parler la guerrière, lIndomptable, la Sanguinaire. Lorsquelle se décide enfin à avancer vers les convives, elle est sûre delle, frôlant linsolence. Nulle trace de sa peine et de sa déception, encore moins de sa jalousie. Poupée de glace, elle a été, poupée de glace elle redevient. Sapprochant de Sybelle, elle lui adresse un mince sourire mais un sourire franc, lun des rares quelle sera capable de faire :
Tu es magnifique Sybelle et je vois que ce mariage est aussi pompeux que tu l'avais annoncé.
Nouveau sourire sincère, cette fois-ci adressé à lautre rouquine. Dernier sourire réel avant de passer à la comédie. Après tout, puisque tous y jouent, pourquoi pas sy mettre aussi ?
Salut Syu. Contente de tvoir.
Elle a bien remarqué les cernes sous les yeux de la rousse mais en parler maintenant ne servirait à rien alors elle se tait. Ignorant royalement litalien et sa clique, elle adresse un signe de tête à Arthor, se souvenant parfaitement de la manière dont il avait traité le Végétal au mariage de Joy et Laell. Et puis arrive le moment le plus difficile, linstant où elle croise le regard de celui quelle considérait jusquà lors comme son compagnon. Sourire hypocrite qui vient étirer les lippes de la sauvageonne.
Bonjour Tynop.
« tes quun enfoiré de traître mais tu narriveras pas à me détruire, je vais me relever. Par contre profite bien de ce mariage parce que cest la dernière fois que tu me vois », la fin de la phrase erre dans lesprit écossais sans arriver à passer la barrière des lèvres. Ce mariage est juste un mauvais moment à passer, ensuite elle prendra la route avec Zepp avant de revenir pour piller cette foutue mairie. Forte de cette pensée, elle tourne les talons, rejoignant la tente blanche doù elle voit se dessiner les contours de tonneaux dalcool.
_________________
Pressant le pas pour ne pas arriver à la fin de la cérémonie, elle chasse ses sombres pensées, se concentrant sur la suite des réjouissances. Dix jours quelle navait pas vu son compagnon et aussi faible que cela puisse paraître il lui manquait ; elle avait senti quils séloignaient dangereusement mais elle nétait pas du genre à saccrocher étant plutôt prompte à se comporter en réel courant dair. Quant à son frère Son Autre lui manquait cétait indéniable mais elle craignait que son égo démesuré, trait familial quils partageaient, lempêche de venir aujourdhui. Elle sait que son frère a en horreur les mariages arrangés et celui de Sybelle et de lautre abruti coiffé comme une donzelle a été décidé pour laider lui à payer le sauvetage de sa fille. Sur cette pensée lEcossaise laisse un soupir résigné passer la barrière de ses lippes : ils ne peuvent plus reculer, sils veulent arracher la petite des mains crochues de Lacienda il leur faut se procurer laide financière de litalien, aussi stupide et pédant soit-il.
La tour MacDouggal se dresse au loin, souveraine sur ce petit bout de terre et la sauvageonne ne peut sempêcher de sourire, gagnée par une bouffée dorgueil mais aussi de joie à lidée de retrouver les siens. Et, si linvitation lancée par la rouquine ne ment pas, il y aura largement de quoi festoyer aux frais dun blondin qui doit se mordre les doigts davoir choisi pour épouse une rouquine maniant à merveille lart de la vengeance. Pour loccasion Sarah avait décidé de se débarrasser momentanément de ses braies pour passer une robe. Simple et discrète, loin dêtre comparable à celles décrites dans les poèmes lyriques. Blanche, légère, un tantinet serrée au niveau de la poitrine et de la taille et évasée à partir des hanches. Les cheveux sombres avaient été laissés libres et les boucles brunes retombaient au creux des omoplates écossaises. Cette tenue nétait absolument pas au goût de la guerrière mais la femme, elle, sen réjouissait. A quand remontait la dernière fois quelle avait laissé ses frusques dévoiler un corps plus féminin ? Trop longtemps. En revanche, méfiante jusquau bout, la brune avait disséminé diverses armes, allant de la minuscule aiguille glissée dans le tissu dune bretelle à la dague superbement aiguisée attachée sur le haut de la cuisse.
Et voilà, elle y était. Inspirant un grand coup, elle laisse lair marin imprégner ses poumons, rassérénée par la pureté et la fraîcheur des embruns, bien loin de lodeur de poussière et de renfermé qui flottait au monastère. Par les Dieux ! Si la maladie devait avoir sa peau, jamais elle ne permettrait quon la laisse moisir au milieu de nonnes quelle méprisait ouvertement. Si elle ne mourrait pas en se battant, ce serait dans des espaces comme ceux-là quelle se rendrait. Souriante elle pose sur la petite foule un regard serein et calme. Elle reconnaît la future mariée, sublime dans sa robe en soie, la cheffe du Clan et ses enfants qui apporte une poule ? Passons. Un barbu, non, deux. Celui qui parle une langue dont elle ne sait rien et...un autre aux allures dermite. Un inconnu isolé, un couple, le futur mari, entouré de sa clique de crétins sur lequel elle ne sattarde pas et enfin son compagnon et le Végétal De là où elle est, elle croit voir les lèvres des deux se chercher pour finalement se trouver. Le choc de la trahison secoue la Sanguinaire, la blessant plus quelle ne ladmettra jamais. Toutes les promesses du Blondinet ne valent plus rien face à cette vision. Et, tandis que tous ses espoirs dêtre un jour pleinement heureuse partent en fumée, elle cherche à reprendre contenance. A se raccrocher à quelque chose pour ne pas être une de ces femmes pleurnichardes qui se trainent aux pieds de leurs amants. Elle ne sera jamais de cette espèce-là, non.
Attaquer ? Quelques mois plus tôt, elle les aurait tués sans une once dhésitation. Cest une NicDowell doublée dune Sanguinaire alors elle est prête à tout pour défendre son honneur. Et puis, au fond delle, elle sait très bien que cela serait jouissif détriper cette garce de pièce rapportée Corleone avant de pendre le Blondinet infidèle par les attributs. Mais non, elle a changé et surtout elle a compris que les mots pouvaient blesser bien plus que les coups.
Fuir ? Personne ne la vu, personne ne sait quelle doit venir ici. De plus linvitation peut très bien sêtre perdue en chemin. Partir pour ne jamais revenir, pour ne plus jamais les revoir enlacés. Rejoindre Zepp pour finalement accepter de partir en mer avec lui. Après tout, si elle restait cétait parce quIL lui suffisait, lui le beau-parleur aux mille promesses. Bordel ! Quelle était stupide dy avoir cru ! Elle aurait dû écouter Zepp, Momo, Tann ou même son frère, tiens. Ne plus se laisser prendre au jeu des sentiments mais cétait trop tard désormais. Alors fuir ou rester ? Dun autre côté, si elle partait maintenant, elle sen voudrait. « La lâcheté ? Connais pas. » et puis, Sybelle était sa cousine. Cétait un mariage du Clan et elle était fidèle aux siens. Alors elle reste.
Improviser ? Voilà qui est mieux. Saccordant quelques minutes de répit, elle prend une grande inspiration avant de transformer son visage en un masque de glace. Elle sait comment cacher ses émotions, layant si souvent fait par le passé. Ses yeux se chargent dun calme froid et calculateur tandis que ses lèvres se resserrent pour quaucun tressautement ne trahisse le fond de sa pensée. Muselant la femme blessée, elle laisse uniquement parler la guerrière, lIndomptable, la Sanguinaire. Lorsquelle se décide enfin à avancer vers les convives, elle est sûre delle, frôlant linsolence. Nulle trace de sa peine et de sa déception, encore moins de sa jalousie. Poupée de glace, elle a été, poupée de glace elle redevient. Sapprochant de Sybelle, elle lui adresse un mince sourire mais un sourire franc, lun des rares quelle sera capable de faire :
Tu es magnifique Sybelle et je vois que ce mariage est aussi pompeux que tu l'avais annoncé.
Nouveau sourire sincère, cette fois-ci adressé à lautre rouquine. Dernier sourire réel avant de passer à la comédie. Après tout, puisque tous y jouent, pourquoi pas sy mettre aussi ?
Salut Syu. Contente de tvoir.
Elle a bien remarqué les cernes sous les yeux de la rousse mais en parler maintenant ne servirait à rien alors elle se tait. Ignorant royalement litalien et sa clique, elle adresse un signe de tête à Arthor, se souvenant parfaitement de la manière dont il avait traité le Végétal au mariage de Joy et Laell. Et puis arrive le moment le plus difficile, linstant où elle croise le regard de celui quelle considérait jusquà lors comme son compagnon. Sourire hypocrite qui vient étirer les lippes de la sauvageonne.
Bonjour Tynop.
« tes quun enfoiré de traître mais tu narriveras pas à me détruire, je vais me relever. Par contre profite bien de ce mariage parce que cest la dernière fois que tu me vois », la fin de la phrase erre dans lesprit écossais sans arriver à passer la barrière des lèvres. Ce mariage est juste un mauvais moment à passer, ensuite elle prendra la route avec Zepp avant de revenir pour piller cette foutue mairie. Forte de cette pensée, elle tourne les talons, rejoignant la tente blanche doù elle voit se dessiner les contours de tonneaux dalcool.
_________________