Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >>

[RP] [Ici et Ailleurs] Noies-toi, c'est moi qui meurs

Syuzanna.
[But all I see is you an me
And the fight for you is all I've ever known
So come home *]


Les bras passés autour de son cou, Syuzanna dévisageait son mari comme un pirate un trésor. Tout ce qui se passait autour n'avait pas d'importance. Elle sentit à peine Skye contre elle, et ne remarqua pas davantage quand il la rendit à Sybelle. Les paroles de cette dernière se perdait quelque part, loin très loin, avec les cris perçants des mouettes et le reflux des vagues. Duncan était son monde, et ça n'avait jamais été plus vrai qu'en cet instant. Elle ne pouvait détacher ses yeux de son visage, le dévisageant jusqu'au plus petit détail. La courbe de ses lèvres, le marron de ses yeux, la finesse de ses traits, rien ne lui échappait.

Il la transporta jusqu'à la Tour, la déposant dans un fauteuil avant d'allumer le feu. A peine fut-elle assise que déjà ses bras lui manquèrent, et elle tendit les siens en avant pour qu'il la reprenne encore. Elle n'était pas morte et lui non plus, comment cela se pouvait-il ? De quel mystère était-il auréolé ? Elle aurait voulu tout savoir, tout demander, mais elle ne parvenait pas à desserrer les lèvres. Elle avait soif, après avoir avalé toute cette eau de mer, mais ne se résignait pas à demander à boire. Elle ne voulait pas rompre le charme. Peut-être était-elle en train de rêver, et elle ne voulait pas gâcher ce songe-là.
La chaleur du feu se répandit bientôt dans la pièce, et elle cessa de trembler comme une feuille. De nouveau, elle tendit la main, le regard implorant. Elle avait besoin de le sentir près de lui.



* Come home - One Republic
Mais tout ce que je vois c'est toi et moi
Et me battre pour toi est tout ce que j'ai jamais su
Alors rentre à la maison

_________________
Manu.
Il est resté. Malgré les insultes, malgré la colère et l’emportement dont avaient fait preuve ses deux cousines, malgré la haine qu’il avait le sentiment de leur inspirer. Il n’avait rien répondu aux diverses attaques des rousses. Oui, il s’était trompé, oui il avait fait des erreurs, oui il n’avait pas été le meilleur des pères et oui encore il avait laissé tomber le Clan. Mais plus que tout, il aimait le Clan, son Clan. Peu importe comment, il sauverait Syu, voilà la promesse qu’il s’était faite. Jour après jour il l’avait veillée, sachant pertinemment qu’à la moindre erreur de calcul de sa part, il risquait de ne plus jamais la revoir. Si ça n’avait tenu qu’à lui, il aurait cherché à l’éloigner de la Tour pour écarter le danger de la mer en contrebas mais il y avait Sybelle et celle-ci s’était battue pour que leur cheffesse reste ici.

C’était peut-être égoïste de vouloir forcer sa cousine à vivre mais il ne savait pas faire autrement. Il ne voulait pas l’abandonner ni abandonner la lutte qu’il avait engagé en répondant à son appel. Sa sœur lui avait ordonné de la laisser mourir à la mort de sa fille, « Laisse-moi crever, foutu con » qu’elle avait dit. Mais non, il n’avait pas pu s’y résoudre. Il n’accepterait jamais le suicide, encore moins si les victimes étaient des personnes chères à son cœur. Et Syuzanna l’était.

Durant les interminables jours d’attente, il s’était rapproché de son fils. Ce dernier lui manquait mais il ne voulait pas lui faire courir le moindre risque, après tout, n’était-il pas en train de se battre pour récupérer Abigail ? Il connaissait Lacienda comme personne et il savait qu’elle n’hésiterait pas une seule seconde à lui prendre son fils si jamais il menaçait de lui arracher la petite. Il avait promis à Maelys sur son lit de mort qu’il protégerait toujours leur enfant. Et aujourd’hui, tandis que sa dextre vient se glisser dans les boucles châtaines de son fils, il lui adresse un doux sourire. Un de ceux qui disent que « tout va s’arranger ». Il est persuadé qu’un jour il vivra heureux aux côtés de Childesinthe et de ses deux enfants, mari et père de famille comblé. Un jour, pas aujourd’hui. Aujourd’hui c’est un cri de peur et de désespoir qui le tire de ses rêveries.

Sans hésiter, le MacDowell se rue hors de la Tour, persuadé qu’une chose terrible est en train de se dérouler. L’atroce vision du suicide s’impose dans son esprit lorsqu’il avise la course sybellienne. Elle aussi a compris, elle aussi sait ce qui les attend sur la plage… Une minute ! Si Sybelle court elle aussi vers l’endroit d’où proviennent les cris, qui en est à l’origine ? Duncan. Est-ce possible ? Sous l’effet de surprise, le barbu perd l’équilibre et manque de s’affaler dans le sable, ne devant son salut qu’à son aptitude à récupérer son équilibre lorsqu’il croise le fer avec un ennemi. Reprenant sa course, il arrive enfin à la hauteur du petit groupe.

Sybelle tient dans ses bras la petite Skye tandis que Duncan essaye désespérément de ramener à la vie sa femme. Chienne de vie ! Tout s’est joué à une poignée de secondes…

[Romeo & Juliet*]

Mort de peur et carrément impuissant, le barbu reste là à regarder la scène. Détaché de tout si ce n’est du couple. Ses prunelles vert-forêt passent des yeux de Syuzanna aux mains de l’Ecossais qui essaye de faire repartir un cœur qui n’a jamais battu que pour lui. Il a l’impression d’assister à la plus ignoble des tragédies à la différence près que cette fois-ci il ne se contente pas de regarder de parfaits étrangers jouer leurs rôles : il voit l’une des femmes qu’il aime le plus au monde rejoindre le monde céleste, ne leur laissant que des souvenirs et de la souffrance. Et puis soudain l’Espoir. Une question, une seule, est posée. La voix est murmure, le timbre est cassé mais ELLE a parlé. ELLE est vivante. Et bientôt ELLE sera à nouveau heureuse car elle vient de retrouver le seul homme capable de la détruire mais aussi le seul homme capable de la ramener d’entre les morts, de lui offrir un nouveau souffle de vie. Il a été bien stupide de penser qu’il réussirait à la sauver, seul Duncan pouvait réussir cette prouesse. Les deux sont indissociables, chacun représentant la vie de l’autre ; la force de l’amour.

Aujourd’hui une tragédie a été évitée, aujourd’hui deux époux se sont retrouvés, bravant la Faucheuse avec la seule force de leurs sentiments.

Couvant le couple d’un regard protecteur, il adresse un remerciement silencieux aux dieux. Et, ignorant la demande de l’ex-mort, il tourne les talons. Il n’a pas envie de parler, pas envie de s’immiscer entre eux. Ils viennent de se retrouver, le reste est accessoire. Dans certains instants comme celui-ci par exemple, les mots sont superflus alors sans mot dire, il reprend le chemin de la Tour.

Il est heureux car la rousse est en vie mais plus que tout, il est heureux de savoir qu’elle vit parce qu’elle a envie de vivre et non pas parce que lui l’y aurait forcée. Ses pieds foulant le sable, il se prend à sourire comme il ne l’a pas fait depuis plusieurs semaines maintenant. Finies les interrogations sans réponses, finies les journées sans fin à se demander si oui ou non, sa cousine sera encore là le lendemain. Et puis, il n’a plus envie d’attendre, plus envie d’être séparé des siens, encore moins de son fils. Que Lacienda essaye seulement de le lui prendre et sa tête ira servir de repas à des chiens galeux ! Personne ne lui prendra son fils et la rouquine a raison, il se doit d’être enfin un père pour James. Le combat contre la mort s’est achevé par une victoire, pourquoi celui contre l’injustice prendrait-il une autre tournure ?

Les marches sont à nouveau montées et, la main de son fils dans la sienne, il s’arrête devant la cheminée. Attrapant de quoi écrire sur la table, il rédige une courte missive à l’attention des mariés tout juste retrouvés.




A vous, vous qui vous êtes retrouvés en ce jour placé sous le signe de l’amour,

Sachez que toutes mes pensées vous accompagnent en ce jour béni comme elles vous accompagneront à jamais. Syuzanna, peut-être l’entendras-tu à présent : je ne souhaite pas quitter le Clan, sauf si tu décides que c’est ce qu’il y a de mieux. Je veux être là pour orner le nom des MacDouggal de gloire tout comme je veux être là pour compter vos futurs enfants qui, j’en suis sûr, seront plus nombreux que les jours qui vous ont séparé. Il va te falloir être présent, Duncan, pour relever ce défi alors ne t’avises pas d’abandonner la rousse à nouveau !
Restez ensemble puisque vous ne pouvez pas vivre l’un sans l’autre et aimez-vous puisque c’est ce qui vous rend heureux !

Avec tout mon amour,

Manu.



Souriant tendrement, il s’accroupit pour venir se mettre à la hauteur de son fils.

Mon grand, sache que je ne te laisserai plus jamais. On va rentrer à la maison et tout va s’arranger, tu verras. Je t’expliquerai enfin pourquoi j’ai dû te tenir loin de moi pendant plusieurs mois… Mais d’abord il faut que tu me suives, d’accord ?

Un hochement de tête plus tard, le père et le fils avancent main dans la main vers leur avenir. Aïka est à nouveau montée et les voilà qui filent vers Montauban…


*Dire Straits - Romeo & Juliet

_________________
Bilbon
[She means the world to me] *

Elle le regardait de ses grands yeux noisette et Duncan avait l'impression de manquer d'air. Comment avait-elle pu se laisser dépérir à ce point là ? Mais quelque part n'avait-il pas la réponse ? N'aurait-il pas fait la même chose s'il l'avait cru morte ? Peut-être même aurait-il été plus rapide dans son action car il n'aurait pas été aussi fort qu'elle.
Il s'accroupit auprès de Syu dès que le feu fut allumé et posa une main sur les siennes.

"Oh, ma Syu... Mes dieux... je suis tellement désolé."

Incapable brusquement d'être séparé d'elle même de moins d'un mètre, Duncan l'ôta du siège, s'y assit et la serra tout contre lui. Une lettre sur la table attira son attention mais il était trop loin pour s'en saisir. Il aurait le temps plus tard, décida l'Ecossais. D'abord il devait expliquer ce qui s'était passé pour qu'on le croit mort.

"Le navire sur lequel j'étais a essuyé une tempête. Nous avons fait naufrage. Je crois que les autres sont morts et je ne sais pas par quel miracle je n'ai pas sombré avec eux. Lorsque je me suis réveillé, j'étais sur une plage et une jeune fille me jetait de l'eau sur la figure." Penser à Odalia lui arracha un sourire mélancolique. "Elle m'a informé du lieu où je me trouvais. Une île au large de la Manche, Jersey. Lorsque je lui demandais, elle m'a dit que les bateaux ne passaient que tous les trois mois. Pas de navires, pas de retour possible et pas de courrier non plus. J'ai aidé ses parents à tenir l'exploitation. Jusqu'au jour où Odalia m'a enfin avoué son mensonge : des bateaux partent tous les 15 jours." Il se tut terriblement gêné de la suite, et décida de faire impasse sur certains détails dérangeants. "Et euh... eh bien je l'ai... je l'ai remercié. Avec les moyens du bord." Duncan rougit vivement, et si Syu pouvait éventuellement ne pas le remarquer, sans doute Sybelle l'aura vu. "Puis je suis parti, a bout d'un long mois séparé de vous. Lorsque je suis arrivé en France, j'ignorai si vous étiez au courant du naufrage et puis... je voulais faire la surprise."

Il embrassa le front froid de sa femme et la berça tout contre lui. Duncan n'osait pas regarder sa cousine par alliance, de peur de trahir ce qu'il avait passé sous silence. Mais mentir n'était pas chose aisée pour lui et Sybelle devait peut-être soupçonner quelque chose ?



* She Kicks Ass de Puggy
Elle représente le monde pour moi

Désoléééé du retard !

_________________
Syuzanna.
[When I was a kid, my grandfather was a preacher
He talked about god, yeah he was something like a teacher
He said god only helps hose
Who learn to help themselves *]



Elle l'écoutait, petite femme fragile. Elle buvait ses paroles comme un assoiffé se désaltère à la première fontaine venue. Elle ne décelait pas le poison dans ses mots. Le mensonge, qui était pour elle pire que tout, lui échappait totalement. L'important était sa présence. Simplement sa présence.
Le feu la réchauffait agréablement, elle se sentait lutter contre le sommeil. Elle avait faim, et soif aussi. Mais elle eut été bien incapable d'avaler quoi que ce soit. Elle n'avait pas encore conscience de tout ce que le retour de Duncan impliquait. Elle cherchait la solution en elle. Une aide quelconque, un guide peut-être ? Où était Nessie ? Pourquoi l'abandonner ainsi si brusquement ? Pourtant, elle sentait la présence du monstre vert dans sa tête. Comme une ombre furtive, un être insaisissable. Le vide dans sa tête était effrayant. Elle s'agita sur les genoux de son époux.


- J'ai sommeil.

Syuzanna quitta la chaleur rassurante de Duncan en prenant appui sur la table de bois. Elle adressa un léger sourire à sa cousine et se dirigea d'un pas chancelant vers l'escalier. Pourtant, elle n'avait pas la force de monter les marches. Elle se sentait vaciller sur ses jambes, et décida de se rassoir, finalement.

- Peux-tu m'aider ? J'ai tellement envie dormir...

La rousse sentit les larmes perler à ses yeux, menaçant de rouler sur ses joues creuses. Ses lèvres tremblotèrent légèrement, et elle se força à ne pas céder à cet instinct primaire. Le choc de revoir Duncan était trop grand, trop énorme même pour qu'elle en comprenne tout le sens.
Se laissant tomber de nouveau sur les genoux de son époux, elle serra la poings et se fit un devoir de frapper chaque parcelles du torse du seul qu'elle aimait.


- Pourquoi ? Tu dis que c'est un naufrage ! Je le sais ! Mais pourquoi tout ce temps ! J'ai failli mourir ! J'étais morte sans toi, tu comprends ? Tu as voulu partir contre ma volonté et pendant deux Lunes j'ai vécu l'enfer et l'ai imposé aux miens ! Tu n'avais pas le droit ! Je te déteste ! Oh, si tu savais à quel point je te hais !

Incapable d'endiguer plus longtemps le flot de ses larmes, elle se laissa aller, agrippant la chemise de Duncan de toute la force de ses doigts. Collant son visage contre son épaule, elle entoura son cou de ses bras, ressentant le besoin impératif, presque vital, de le sentir contre elle.


* Preacher - OneRepublic
Quand j'étais enfant, mon grand-père était un prédicateur
Il a parlé de Dieu, oui, il était quelque chose comme un prof
Il a dit que Dieu n'aide que ceux
Qui apprennent à s'aider eux-mêmes

_________________
Bilbon
[And all along I believed I would find you
Time has brought your heart to me
I have loved you for a thousand years
I’ll love you for a thousand more] *


Syu s'écarta de lui et Duncan eut l'impression qu'on lui arrachait la peau qu'elle avait touché. Souffrances éternelles lorsqu'elle n'était pas juste contre lui. Elle chuta à demi et il se précipita pour la rattraper au vol, puis elle reprit sa place, se plaignant d'avoir envie de dormir. Depuis combien de temps n'avait-elle pas eu une vraie nuit de sommeil songea l'Ecossais en lui caressant les cheveux.

Et brusquement Elle s'énerva et lui hurla dessus, abattant ses poings d'enfant sur son torse. Tout ce qu'elle disait lui brisait le cœur mais elle avait raison, mille et une fois raison. Il l'avait abandonné sous prétexte de chercher les souvenirs d'une morte mais finalement il avait surtout voulu naviguer. Et avait failli perdre son unique raison d'exister en ce monde.

"Syu... Syu !" Duncan lui agrippa les poignets sans serrer cependant. "Syuzanna, écoute-moi !"

Il chercha son regard qu'il finit par capter. Plongeant ses yeux marron dans les siens d'un noisette intense, quasiment d'ambre il tenta de lui expliquer. Mais lui expliquer quoi ? Le brun laissa parler son cœur sans plus chercher à se maîtriser.

"Je sais que j'ai été en dessous de tout. Que j'ai assouvi un désir égoïste au détriment de ma famille et surtout du tien. Mais tu m'avais parlé une fois de la mer, et j'avoue que je partage ta passion pour elle. Mais tout cela n'est rien, rien du tout, comparé au bonheur que je ressens à me trouver près de toi. J'ai été... j'ai été tellement stupide ! Si tu savais ce que ça m'a fait de te voir sous l'eau, tout à l'heure !" Il se mordit les lèvres en regardant le plafond puis en la fixant de nouveau. "J'ai cru que j'allais devenir fou, vraiment. Si maigre, si fragile ! Et tout cela c'était ton amour pour moi qui te consumait. Je me rends compte seulement maintenant que j'ai fait l'erreur de ma vie. Si tu étais morte, mon Amour... Si tu étais morte, je t'aurais rejoins immédiatement. Je n'ai pas ta force, mon Ange, mais j'ai ta faiblesse. Je ne sais pas vivre sans savoir que tu es quelque part sur cette terre. Tu peux me haïr jusqu'au jour de ta mort, ma Syu, mais jamais tu ne me haïras comme je le fais en pensant que j'aurais pu être le responsable de la seule personne qui compte pour moi plus que ma vie. Je suis fidèle au Clan, et je respecte mon frère. Mais tout cela n'est rien comparé à Toi."

Duncan passa délicatement un pouce sur la joue amaigrie de Sa Précieuse et se fit silencieux quelques secondes avant de poursuivre et conclure.

"Je suis né deux fois. Le jour où ma mère m'a mise au monde, et celui où je t'ai rencontré. Mais je n'aurais qu'une mort. Le jour où tu nous quitteras pour rejoindre les dieux. Car je ne pourrais survivre ne serait-ce qu'une heure à ton absence définitive. Alors mon Amour, ne nous quitte pas encore. Pas parce que je ne veux pas mourir, mais parce que je veux encore te serrer contre moi comme je le fais aujourd'hui. Syu... ma Syu... je survivrai à tout, sauf à toi."


* A Thousand years, de Christina Perri
Trad : Et tout ce temps je savais que je te trouverais
Le temps m'a apporté ton cœur
Je t'ai aimé depuis un millier d'années
Je t'aimerai pour un millier de plus

_________________
Syuzanna.
[Aimer comme personne, d'un amour sans fin *]

Elle l'écoutait parler, la lèvre tremblante de colère et de larmes. Ce qu'il lui déclarait lui ravageait le cœur et l'âme tout à la fois. Comment pouvait-il dire ça en l'ayant abandonné ? Comment pouvait-il ? Elle avait envie de frapper chaque centimètre carré de son corps athlétique.
Elle n'en fit rien cependant, et se laissa aller contre la poitrine de son aimé. Ce qui séparait l'amour de la haine n'était que poussière, un rien du tout. Une ligne ténue, presque invisible, ligne pourtant qu'elle ne franchissait pas. L'amour était toujours plus fort, c'était ainsi. Quoi que l'on dise, quoi que l'on fasse ; on avait beau dire que l'argent faisait le bonheur, même en étant sans le sous, c'était toujours d'amour dont on avait besoin, bien plus que d'une matérielle fortune.

Syuzanna leva les yeux vers le visage adoré. Non, elle ne lui en voulait pas vraiment, ce n'était qu'un contrecoup. Une goutte de colère dans un océan d'amour, perdu dans les flots dévastateurs et pourtant salvateurs. Dieux qu'elle pouvait l'aimer. Aujourd'hui et jusqu'à l'heure de sa mort. La promesse gravée dans ses chairs lorsqu'ils étaient encore Là-Bas, chez eux, en Ecosse. La cicatrice était toujours bien visible sur sa peau.


- Si tu ne veux pas me voir mourir, arrange-toi pour vivre.

Se redressant, la rousse entoura de ses mains les joues râpeuses de son époux. Le regard échangé dura peut-être le temps d'un battement de cœur, ou d'une vie. Mais il prit fin lorsque les lèvres de Syuzanna entrèrent en contact avec celles de Duncan. Et alors, plus rien n'existât. Plus rien d'important, et le monde aurait pu s'écrouler, ils seraient restés là enlacés.
Le baiser se fit plus intense en même temps qu'il semblait qu'il ne devait jamais s'arrêter. Elle puisait sa vie dans cette délicate étreinte, comme le papillon se nourrit du suc des fleurs. Ses mains se firent plus pressantes dans le cou et le dos de cet homme qu'elle aimait plus que tout au monde.


- Duncan... Je ne sais pas parler comme tu le fais. Mais sois sûr, mon amour, que je cesserai de t'aimer lorsque le Soleil se lèvera à l'est, lorsque les poissons voleront dans le ciel, et que les étoiles seront visibles à midi. Jamais, mon amour. Maintenant, et jusqu'à l'heure de notre mort.

Elle nicha son nez au creux du cou de son mari, respirant son odeur, se perdant dans celle-ci. La fatigue était toujours là, l'épuisement presque insupportable ; mais elle pouvait désormais tout supporter. Il était là.


* Si Près - Il était une fois
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)