[Au Monastère]
Et voilà, chez les moines, le temps nétait plus le même. Les heures et les jours ségrenaient sans prendre empreinte. Tout semblait rester en suspend et ce matin, au réveil sur sa couche spartiate de cette chambrée toujours un peu trop fraiche. Il faut dire que lépaisseur des murs ne laissait jamais entrer les rayons du soleil, et que souvent, il sortait se recueillir dans les jardins du monastère. Et ce matin là ne fit pas exception à la règle, courte collation et il alla se faire chauffer la couenne, assis sur un ban de pierre, un livre des finances ducales cachés dans un missel pour ne pas voir lil désapprobateur du père Henri.
Il se crut pourtant pris sur le fait quand il le vit foncer vers lui tel un aigle sur sa proie, il replia le missel en espérant pouvoir donner le change. Cest sourcil levé dun étonnement feint quil accueillit le père rabat joie comme il lappelait dans son fort intérieur. En quelques mots, le père Henri lui rappela la date calendaire et dans un ton de reproche, le rôle dun parrain devant léglise.
Et le barbu de se lever brusquement, et
Nom de D
Oups, il était temps quil sarrête.
Mon père, merci de mavoir fait prendre conscience du temps impalpable de ce monastère.
Il failli rendre le missel à son propriétaire puis se ravisa
Mon père, je le garde si vous voulez bien me le confier encore
Et devant le sourire satisfait du père qui était heureux de voir que la foi habitait le Barbu, il sesquiva à grands pas.
[Arrivée à léglise]
Après sêtre rapidement changé à St Aubin, il arriva au grand galop au Domaine de Vire quil connaissait pour y être déjà venu une fois ou deux. Cependant, ses visites ne lavaient jamais mené à la chapelle, et il demanda à un jardinier où donc était lédifice religieux.
Son regard suivi le doigt tendu et il remercia lhomme édenté en talonnant sa monture. Pauvre Danseur qui nétait plus bien jeune mais qui répondait pourtant encore bien et avait la foulée digne et rapide.
Descente rapide de léquidé, époussetage et remise en place des vêtements, il entra sur les derniers mots du Crédo. Il se signa et avança vers la nef dun pas rapide et la tête haute, saluant ceux qui étaient présents tant dun signe de tête ou encore, dun sourire.
Bon, cétait sur, il était en retard. A quoi bon tenter de le cacher.
Me voilà !
Nulle excuse à formuler, ce nétait ni le lieu ni le moment.