Alphonse_tabouret
Little darling, it's been a long cold lonely winter
Little darling, it feels like years since it's been here
Here comes the sun
Here comes the sun, and I say
It's all right
(*) George Harrison
Sous les doigts dAlphonse, le tapis était frais, doux, moelleux, et chaque brin qui touchait sa peau avait un parfum de soie dont il narrivait pas à savoir si elle était liquide ou solide. Étalé de tout son long au milieu du tapis de son bureau, navire voguant par terre à la manière dun bateau ancré mais doucement ballotté par la houle, le comptable gisait, les yeux mi-clos, le visage étiré dune moue éclairée et pourtant pensive. Mou. Il se sentait mou et pourtant parcouru dune édifiante énergie qui massait son corps tout entier dune chaleur aussi agréable quun soleil printanier Dailleurs les soleils existaient dans la pièce, il en voyait deux sur le bureau et il naurait cru personne lui disant quil ne sagissait que des bougies sur leur pied.
Si en elle-même la position était suspecte pour le chat qui ne se lovait que dans les coins les plus étriqués pour être sûr de nêtre surpris par rien, ce qui restait le plus édifiant au fond, était la présence dAdryan juste à ses côtés.
-Vous aviez raison , commença Alphonse dune voix alanguie par une bouche pâteuse et des réflexes décélérés, prenant conscience du coton sans pour autant sen offusquer, comme si la perception altérée quil portait sur le monde avait, à cette heure-ci, sa plus pleine justification. On dirait vraiment une tête de chameau, acquiesça-t-il enfin, fasciné, les yeux rivés au le plafond sur lequel les ombres projetées prenaient des accents denvoutements dans leur fébrilité. Limmense fenêtre était grande ouverte et la brise passant dans la pièce faisaient vaciller les lueurs par intermittence, amenant le comptable à une précision empreinte dune vérité qui laissa la stupeur sur son visage quand il pointait le doigt vers le plafond. Un chameau qui boit
Le jeune homme se redressa sur ses coudes et chercha son verre pour le trouver au côté du Castillon et finissant le fond de bourbon qui y trainait, égrenant une nouvelle formulation à ses lèvres, mais ne doutant pas une seconde quil serait compris. Si en temps normal, le plus atypique chez ce duo non consenti était leur facilité à saisir chez lun et chez lautre le déploiement dintentions dans lavarie de mots dès lors quil sagissait de lAphrodite, à cet instant ci, ce nétait pas cette osmose insupportable et pourtant précieuse qui les liait.
La coupable se trouvait dans la bouteille de bourbon qui, à moitié entamée, siégeait, triomphale à portée de leurs mains, diluée quelques heures plus tôt sans quils nen aient vent, par la main malicieuse de lherboriste. Le mystère resterait certainement entier à moins dun peu de déduction pour qui connaissait le caractère malicieux de Fleur, mais pour lheure, lesprit alerte du chat était en berne, et un sourire aux lèvres, remplissant son verre, les gestes engourdis, en renversant sur ses doigts avant de les porter à sa bouche pour les lécher, il demanda, de but en blanc, innocent autant que drogué :
-Et ça se monte, vous dites, comme un cheval ?
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Little darling, it feels like years since it's been here
Here comes the sun
Here comes the sun, and I say
It's all right
(*) George Harrison
Sous les doigts dAlphonse, le tapis était frais, doux, moelleux, et chaque brin qui touchait sa peau avait un parfum de soie dont il narrivait pas à savoir si elle était liquide ou solide. Étalé de tout son long au milieu du tapis de son bureau, navire voguant par terre à la manière dun bateau ancré mais doucement ballotté par la houle, le comptable gisait, les yeux mi-clos, le visage étiré dune moue éclairée et pourtant pensive. Mou. Il se sentait mou et pourtant parcouru dune édifiante énergie qui massait son corps tout entier dune chaleur aussi agréable quun soleil printanier Dailleurs les soleils existaient dans la pièce, il en voyait deux sur le bureau et il naurait cru personne lui disant quil ne sagissait que des bougies sur leur pied.
Si en elle-même la position était suspecte pour le chat qui ne se lovait que dans les coins les plus étriqués pour être sûr de nêtre surpris par rien, ce qui restait le plus édifiant au fond, était la présence dAdryan juste à ses côtés.
-Vous aviez raison , commença Alphonse dune voix alanguie par une bouche pâteuse et des réflexes décélérés, prenant conscience du coton sans pour autant sen offusquer, comme si la perception altérée quil portait sur le monde avait, à cette heure-ci, sa plus pleine justification. On dirait vraiment une tête de chameau, acquiesça-t-il enfin, fasciné, les yeux rivés au le plafond sur lequel les ombres projetées prenaient des accents denvoutements dans leur fébrilité. Limmense fenêtre était grande ouverte et la brise passant dans la pièce faisaient vaciller les lueurs par intermittence, amenant le comptable à une précision empreinte dune vérité qui laissa la stupeur sur son visage quand il pointait le doigt vers le plafond. Un chameau qui boit
Le jeune homme se redressa sur ses coudes et chercha son verre pour le trouver au côté du Castillon et finissant le fond de bourbon qui y trainait, égrenant une nouvelle formulation à ses lèvres, mais ne doutant pas une seconde quil serait compris. Si en temps normal, le plus atypique chez ce duo non consenti était leur facilité à saisir chez lun et chez lautre le déploiement dintentions dans lavarie de mots dès lors quil sagissait de lAphrodite, à cet instant ci, ce nétait pas cette osmose insupportable et pourtant précieuse qui les liait.
La coupable se trouvait dans la bouteille de bourbon qui, à moitié entamée, siégeait, triomphale à portée de leurs mains, diluée quelques heures plus tôt sans quils nen aient vent, par la main malicieuse de lherboriste. Le mystère resterait certainement entier à moins dun peu de déduction pour qui connaissait le caractère malicieux de Fleur, mais pour lheure, lesprit alerte du chat était en berne, et un sourire aux lèvres, remplissant son verre, les gestes engourdis, en renversant sur ses doigts avant de les porter à sa bouche pour les lécher, il demanda, de but en blanc, innocent autant que drogué :
-Et ça se monte, vous dites, comme un cheval ?
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