Scath_la_grande
Hrp : Rp ouvert dans la cohérence de l'évènement.
Titre inspiré de 542 lunes et 7 jours environ de H.-F.Thiéfaine : Je ne suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce.
_________Je meurs dans chaque vague chaque jour.
_________Je meurs dans chaque jour en chaque vague.
_________Pourtant le jour ne meurs jamais.
_________Il ne meurt pas.
_________Et la vague ?
_________Non plus. Pablo Neruda (Mémorial de lIle Noire)
Lil souvre, vitreux, inquiet, la pupille dilatée tente dinterpréter les images qui lui parviennent mais tout reste nébuleux, comme confiné dans un endroit secret de sa tête dont les accès lui ont été subitement retirés.
Le charroi semble ralentir, cest à peine si la Musteile couchée sur le flanc peut se soulever sur un coude, elle ne peut contrôler les tremblements qui ont pris possession de sa carcasse, ni ce froid qui semble couler dans ses veines.
Le museau oscille de gauche à droite, égaré et le cerveau tente de mettre en place les pièces du puzzle de la soirée, cherchant à comprendre ce qui lui arrive là.
La dolence tapie dans lombre de son corps séveille, lui dévore le ventre avec acharnement, lenserre dans son étau violent, le souffle coupé, la Frayner ne peut même plus crier, ses doigts sagrippent brutalement à un tonnelet, elle y prend appui.
En vain.
Les brûlures glacées dans sa panse sestompent et alors quelle croit enfin goûter à une accalmie, Musteile sent son estomac lui monter aux lèvres, en vagues amères, lécume se déversant en interminables flots émétiques.
Elle se laisse glisser sur la paille, inerte, les paupières closes, trémmulantes.
« Jvais clamser »
Triste constat.
Pourtant quelques heures plus tôt à Montauban, malgré quelques frissons, et du blême à la gueule, la rousse allait relativement bien, devisant joyeusement avec le Louvelle blond et dont la fin de soirée lui laissa beaucoup à sapenser sur le chemin de Tolosa.
Un baiser, puis deux, quelques mots dont la rousse nétait point certaine de saisir la sincérité, Avyd étant de ceux dont on apprend à se méfier et à ne point accorder fiance sans garanti.
Ensuite du froid, de la fatigue, du sombre qui lenveloppent desquels elle ne peut séchapper, on lallonge et on fait presser le pas des montures, voilà les dernière remembrances avant le noir complet, le chaos indicible qui règne confus dans sa tête.
« Mordieu ! Jai mal à en crever »
Rien nest plus près de la vérité en ce matin.
Toute la carcasse se tend sous le spasme violent, les convulsions durent quelques brèves minutes, brèves minutes où mille fois la mort est appelée, désirée jusquà ce quépuisé le corps se recroqueville, tremblotant.
Le charroi est à larrêt, et les voix familières autour se font pressantes sans que rien de distinct ne vienne aux oreilles de la rousse.
Tous ces éclats sont flous, méconnaissables et à la fois rassurant, elle le sait, ce sont ses gens.
On lui parle, elle ne sait qui, et na point la force de répondre, tout juste douvrir de grands yeux effrayés et voilés.
Scath a peur mais terre sa crainte comme sa douleur, muettes, au fond de sa gorge.
Un bras létreint, se faufilant dans son dos, lautre passe derrière ses genoux, on la soulève, le sol se dérobe sous elle, ses jupons lourds, humides, lui collent à la peau, dans une chape glacée.
A leau perdue sest mêlé du sang en grande quantité, provoquant à la fourmilière une grande agitions, des pleurs dune chambrière se font entendre derrière une voix ferme qui ordonne.
Si loreille de la rousse capte chaque son, il y en a bien peu quelle arrive à interpréter.
« la maîtresse va mourir, la maîtresse va mourir » Le cur semballe, le souffle commence à manquer, les chuchotements affolés loppressent. « Il faut aller chercher » Lil souvre, les lumières du matin baignent la cour intérieure de lOstal Bon-Mancipe. « vite ! » Les silhouettes se détachent en formes imprécises, sombres et mouvantes.
« Il faut quelle refasse du sang. Donnez-lui du vin. Vite, dépêchez ! »
Une voix faiblarde tente une percée dans ce marasme à chuchot.
« Owiii à bwaaaaaaare »
« Vois ! Elle est encore vaillante ! »
Même dans les dents de la mort, dans le gouffre profond des limbes, la Musteile agonique entendra toujours lécu qui tombe et le vin qui sépanche.
Puis tout se meut étrangement, une lueur blafarde lui inonde la rétine et à nouveau la paupière sabaisse.
Rideau !
La bestiole se sent partir et en elle, la moindre once de chaleur sévapore.
Enfin gagner la paix.
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Titre inspiré de 542 lunes et 7 jours environ de H.-F.Thiéfaine : Je ne suis qu'un intérimaire dans la continuité de l'espèce.
_________Je meurs dans chaque vague chaque jour.
_________Je meurs dans chaque jour en chaque vague.
_________Pourtant le jour ne meurs jamais.
_________Il ne meurt pas.
_________Et la vague ?
_________Non plus. Pablo Neruda (Mémorial de lIle Noire)
Lil souvre, vitreux, inquiet, la pupille dilatée tente dinterpréter les images qui lui parviennent mais tout reste nébuleux, comme confiné dans un endroit secret de sa tête dont les accès lui ont été subitement retirés.
Le charroi semble ralentir, cest à peine si la Musteile couchée sur le flanc peut se soulever sur un coude, elle ne peut contrôler les tremblements qui ont pris possession de sa carcasse, ni ce froid qui semble couler dans ses veines.
Le museau oscille de gauche à droite, égaré et le cerveau tente de mettre en place les pièces du puzzle de la soirée, cherchant à comprendre ce qui lui arrive là.
La dolence tapie dans lombre de son corps séveille, lui dévore le ventre avec acharnement, lenserre dans son étau violent, le souffle coupé, la Frayner ne peut même plus crier, ses doigts sagrippent brutalement à un tonnelet, elle y prend appui.
En vain.
Les brûlures glacées dans sa panse sestompent et alors quelle croit enfin goûter à une accalmie, Musteile sent son estomac lui monter aux lèvres, en vagues amères, lécume se déversant en interminables flots émétiques.
Elle se laisse glisser sur la paille, inerte, les paupières closes, trémmulantes.
« Jvais clamser »
Triste constat.
Pourtant quelques heures plus tôt à Montauban, malgré quelques frissons, et du blême à la gueule, la rousse allait relativement bien, devisant joyeusement avec le Louvelle blond et dont la fin de soirée lui laissa beaucoup à sapenser sur le chemin de Tolosa.
Un baiser, puis deux, quelques mots dont la rousse nétait point certaine de saisir la sincérité, Avyd étant de ceux dont on apprend à se méfier et à ne point accorder fiance sans garanti.
Ensuite du froid, de la fatigue, du sombre qui lenveloppent desquels elle ne peut séchapper, on lallonge et on fait presser le pas des montures, voilà les dernière remembrances avant le noir complet, le chaos indicible qui règne confus dans sa tête.
« Mordieu ! Jai mal à en crever »
Rien nest plus près de la vérité en ce matin.
Toute la carcasse se tend sous le spasme violent, les convulsions durent quelques brèves minutes, brèves minutes où mille fois la mort est appelée, désirée jusquà ce quépuisé le corps se recroqueville, tremblotant.
Le charroi est à larrêt, et les voix familières autour se font pressantes sans que rien de distinct ne vienne aux oreilles de la rousse.
Tous ces éclats sont flous, méconnaissables et à la fois rassurant, elle le sait, ce sont ses gens.
On lui parle, elle ne sait qui, et na point la force de répondre, tout juste douvrir de grands yeux effrayés et voilés.
Scath a peur mais terre sa crainte comme sa douleur, muettes, au fond de sa gorge.
Un bras létreint, se faufilant dans son dos, lautre passe derrière ses genoux, on la soulève, le sol se dérobe sous elle, ses jupons lourds, humides, lui collent à la peau, dans une chape glacée.
A leau perdue sest mêlé du sang en grande quantité, provoquant à la fourmilière une grande agitions, des pleurs dune chambrière se font entendre derrière une voix ferme qui ordonne.
Si loreille de la rousse capte chaque son, il y en a bien peu quelle arrive à interpréter.
« la maîtresse va mourir, la maîtresse va mourir » Le cur semballe, le souffle commence à manquer, les chuchotements affolés loppressent. « Il faut aller chercher » Lil souvre, les lumières du matin baignent la cour intérieure de lOstal Bon-Mancipe. « vite ! » Les silhouettes se détachent en formes imprécises, sombres et mouvantes.
« Il faut quelle refasse du sang. Donnez-lui du vin. Vite, dépêchez ! »
Une voix faiblarde tente une percée dans ce marasme à chuchot.
« Owiii à bwaaaaaaare »
« Vois ! Elle est encore vaillante ! »
Même dans les dents de la mort, dans le gouffre profond des limbes, la Musteile agonique entendra toujours lécu qui tombe et le vin qui sépanche.
Puis tout se meut étrangement, une lueur blafarde lui inonde la rétine et à nouveau la paupière sabaisse.
Rideau !
La bestiole se sent partir et en elle, la moindre once de chaleur sévapore.
Enfin gagner la paix.
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