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[RP] Une histoire de dette.

Finn
- « Eh bien je lancerai une nouvelle mode ! Vous êtes d'un conformisme, parfois... », rétorque-t-il tout en passant les portes de l'atelier, où le type à la fraise les salue avec toute sa démesure.

À son entrée, l'œil du vieux Gaélique passe l'endroit au crible. Nulle trace de sa commande, toutes les alcôves affichent rideau fermé, et sur des plateaux repose tout ce qu'il faut pour sustenter un palais gourmand. Ses babines s'affranchissent d'un sourire malin.

- « Vous voyez, le voilà votre goûter. », souffle-t-il à sa voisine avant de l'abandonner pour aller au devant du valet. « Demat Mad.. Monsieur » Décidément, il ne s'y fera jamais à celui-là. « Je suis à la recherche de bas. Pourriez-vous m'aider à choisir ? »

Sans attendre de réponse, le vieux Gaélique presse contre son flanc la besace contenant une cassette remplie d'or et embarque le valet dans son sillage.

- « Conduis-moi à l'écart Arlequin, nous avons à causer du prix. »

Qu'il murmure au complice, laissant à l'Altesse le soin de se remplir la panse pour deux. À moins qu'elle ne préfère fouiller l'endroit à la recherche d'une tenue à son goût. Quoi qu'il en soit, il a besoin de s'entretenir avec le valet, seul à seul.
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Nestor
Des bas ? Vous voulez des bas ? répondit le valet d'un ton offusqué, sa voix se brisant dans les aigus sous le coup de l'indignation.
Son visiteur pensait-il que l'atelier était un vulgaire revendeur de ces parements que tout bon colporteur avait toujours en quantité dans sa remorque, et qu'il éclusait à tour de bras sur les places de marché ? A DECO, on ne se contentait pas d'un morceau de tenue, on venait pour une tenue entière, sinon rien !

Cependant, il ne put cracher sa colère que déjà, le client lui prenait le bras *Mais lâchez-moi, malotru ! Baronne, au secours !* et lui glissait un murmure. Aussitôt, la lumière se fit dans son esprit - et oui, la colère rend aveugle, c'est bien connu, et l'avait empêché de se souvenir de la fameuse surprise.
Le ton changea et redevint mielleux, tandis qu'il courait pour se mettre à la hauteur de son ravisseur, le précéder et ouvrir la porte qui menait à la partie privée de l'atelier, où d'ordinaire les clients ne pénétraient pas.


Je vous en prie, entrez. Vous trouverez icelieu des bas de satin ou de soie, les plus doux, les plus fins, du blanc le plus pur qu'il vous soit donné de rencontrer !
Et les rubans pour les nouer ! Nous en avons là aussi de multiples largeurs, matières et couleurs. Vous n'aurez que l'embarras du choix.


S'effaçant pour le laisser passer, il lança à la princesse, qui resterait finalement dans la boutique :
Ma Dame, n'hésitez pas à vous installer dans une des alcôves, à prendre une collation ou à feuilleter les catalogues mis à disposition.
Nous ne devrions pas être longs, sauf si ce messire se découvre un tel amour pour les bas, qu'il veuille tous les essayer
, conclut-il d'un ton ironique.

Finalement, il referma la porte sur eux deux, et annonça d'une voix légère le prix de la tenue,
"Cela vous coûtera 2265 écus", espérant qu'ainsi, son client considérerait ça comme une peccadille. Cependant, son regard était acéré, méfiant et presque menaçant, le mettant au défi de refuser la commande et de repartir en la leur laissant sur les bras.
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Finn
Ayant entraîné l’élégant valet avec lui, c’est maintenant à son tour de freiner l’allure pour le dévisager, interdit : ainsi l’on noue même des rubans aux bas. Décidément, on en apprend tous les jours. Tandis que celui-ci s’écarte, l’Irlandais s’engouffre dans la pièce en méditant cette étonnante découverte. Il n’est hélas pas au bout de ses surprises…

Le tarif en est une qui manque de l’abattre sur le coup. Soudain pâle comme un cul de nonne galloise, et le front maculé de sueur, le rapiat frôle la syncope en entendant le montant à quatre chiffres. Un cri d’effroi se fait entendre, probablement dans tout le quartier. On ne pourra pas dire que la Blonde ne l’avait pas prévenu : toutes ses robes valent au moins quatre maudits chiffres, et celle qu’il a sauvagement agressée n’échappe pas à la règle.


- « Non mais vous l’avez découpée dans les braies de Sainte Marie d’la Villeneuve ?! »

Pour ce prix-là, c’est au moins une relique.
Où sont les enlumineurs cachés ?


Le regard intraitable de l’hurluberlu dissuade cependant toute remise en cause de la qualité du travail accompli. Sournois comme il a l’air, il n’hésiterait pas à lui faire un scandale devant la Bretonne. Impensable. Quelque peu remis de ses émotions, Ó Mórdha envisage une alternative. Non que la cassette ne puisse rivaliser avec la somme, celle-ci ne serait finalement qu’une insignifiante fissure dans ses finances, mais le vieux grigou ne sait contraindre sa nature profonde. C'est comme un gouffre dans son cœur.

Le coffret jusqu’ici jalousement gardé sous son bras s’ouvre alors et, une par une, les pièces en sont libérées. Et surtout comptées, pas question d’en sacrifier une de trop sur l’autel de la mode.


- « 1… 2… 3… 4… » Un coup d’œil au vendeur. « Vous savez, on peut aussi s’arranger autrement… » Un léger sourire crapuleux se dessine à présent en marge de son hémiplégie. « Sans m'vanter, j’ai d’excellents tuyaux pour les courses de lévriers. »

Et le compte se poursuit, inlassablement.

- « À moins que vous soyez plutôt combats de nains ? Dans tous les cas, ça peut rapporter gros. »

15… 16… 17…

- « 200 écus de remise par tuyau, garanti gagnant. Qu’en dites-vous, mon cher ? »
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Marzina
Elle fronce le nez à l'annonce de son "conformisme". Elle, conformiste?! Elle est l'inverse même du conformisme voyons! Elle ne suit pas la mode, c'est la mode qui la suit! Et même que quand on s'apercevra qu'elle est enceinte, toutes les femmes du royaume vont vouloir être enceintes pour lui ressembler! Et franchement, l'idée que Finn, avec son goût vestimentaire si déplorable, pourrait lancer une nouvelle mode...Lui qui voudrait porter du rayé jaune, non mais franchement! La seule mode qu'il pourrait lancer, ce serait chez les ploucs ou les bouffons!
Mais la révolution c'est pas pour maintenant. Parce que là tout de suite maintenant, elle a faim.
Ainsi elle commençait à s'avancer vers la nourriture l'air innocent, comme si elle allait rencontrer la nourriture
par hasard et que celle-ci allait s'envoler jusqu'à sa bouche et descendre dans son estomac comme par magie.
"C'est pas moi, c'est la nourriture qui voulait que je la mange."
Une ligne de défense qui sur le moment lui paraissait honorable tandis qu'elle engloutissait à la vitesse de la lumière une première pièce, refermant brusquement la bouche et se retournant d'un bond lorsque le valet lui adressa la parole. Tentant d'avaler au plus vite l'objet du délit elle manqua s'étouffer
:

"Keuf keuf...Trugarech."

Le breton revisité. Encore plus incompréhensible qu'à l'ordinaire. Finissant finalement de mâcher discrètement la collation elle lança au valet:

"Pitié, ne le laissez pas repartir avec un truc jaune!"

C'est qu'elle a une réputation à tenir quand même, et qu'au bras de Finn, on dirait une représentation imagée de "comment il faut s'habiller" et "ce que ca donne quand on fait des mélanges hasardeux".
Maintenant qu'elle est autorisée à le faire, elle avale les biscuits un à un sans se cacher, tentant de réfréner son envie bestiale de se jeter sur le plat pour tout engloutir, tentant de garder ses manières pour déguster lentement. Lent supplice.
Elle décide alors de se détourner du plateau pour aller jeter un oeil sur les robes, objet de convoitise de toujours de l'Altesse, passé en second après la nourriture depuis que la graine Ó Mórdha avait été implantée en son ventre. Trouvant un employé de la boutique pour porter ses achats, la blonde dévalise le magasin. Si d'ordinaire elle se retient -la blonde n'est pas riche contrairement à l'Irlandais, l'habit ne fait pas le moine, et ce n'est pas la robe de bure de Finn qui lui donnera tort!-, la grossesse avait chez elle abattu les frontières entre le raisonnable et le démesuré. Elle s'arrête un moment tandis qu'elle entend un cri effroyable. Elle se tourne alors vers l'homme qui disparaissait sous les monceaux de tissu, fronçant le nez:


"Vos maitres pratiquent encore la torture pour leurs valets désobéissants? Je trouve ça vraiment barbare, ce cri était effroyable, à vous glacer le sang! Pire qu'un goret qu'on aurait égorgé..."

Réprimant un frisson elle entreprend de finir son shopping, fait livrer le tout à son domaine de Quiberon, et glisse en murmurant avec un sourire entendu à l'encontre du valet:

"Mettez sur la facture de l'Irlandais. Il ne connait pas le montant d'une paire de bas, il n'y verra que du feu."

La fourberie bretonne équivaut bien l'irlandaise.
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Nestor
Le vent soufflait fort dans les rues de Paris, en ces prémices d’hiver, forçant les passants à resserrer leurs pelisses autour d’eux pour se protéger de sa morsure. Mais à l’intérieur de l’atelier, c’était même un froid polaire qui régnait…
Le Valet de Trèfle avait à peine bronché quand le Gaélique avait hurlé au scandale, de contentant de durcir son regard, se retenant pour ne pas relever la remarque plus qu’outrageante pour le travail de la couturière.
S’il voulait une tenue de basse qualité, indigne d’une princesse, il n’aurait pas dû pousser la porte de DECO, mais une autre de moindre importance. La réputation de l’atelier parisien se construisait, ou plutôt devait être maintenue chaque jour, et les couturières ne pouvaient se permettre de livrer un travail bâclé. Et tout travail mérite salaire !

Cependant, si l'efféminé était objectif, avec tout ce raffut, les voisins risquaient de se poser des questions sur ce qu’il se passait à l’intérieur des murs de DECO. Si les badauds étaient assez intrigués pour venir faire les curieux, et qu’ils n’appelaient pas les gens d’armes à la rescousse, cela faisait des clients potentiels en plus. De la réclame sans même avoir payé de crieur public, tout bénef’ !

Il se contenta donc de répondre avec le sourire de celui qui vient d’avaler un fruit pas mûr.


Seigneur, vous dites cela parce que vous n’avez pas eu le temps d’admirer cette merveille. Elle est tout comme cela avait été décidé avec la jeune Dame qui vous accompagnait l’autre jour.

Une ample cote de velours bleu sombre… La jupe forme un cercle parfait, imaginez la circonférence ! La quantité de fourrure qu’il a fallu pour la large bande qui en orne le bas ! Du renard argenté, comme l’on avait dit. Croyez-vous que cela se trouve à tous les coins de rues ? Non, nous avons dû contacter des peaussiers qui en avaient encore en réserve ! C’est rare, voyez-vous, et recherché…

Et puis, le surcot par-dessus est intégralement fourré, pour que votre Dame ait bien chaud malgré le froid qui s’annnonce. Et Maistre Elisel a passé du temps à le rebroder de minuscules perles d’argent, une par une, pour former des entrelacs aériens sur le damas. Directement importé depuis la Sérénissime République de Venise, ce damas ! Une finesse des broderies… ! Et le bandier de velours, rebrodé aussi !


Au fur et à mesure, le valet s’était enflammé, passant du sourire aigri avec des mains crispées, à un air de pur ravissement et des mains qui voletaient, légères et passionnées, quand il décrivait de mémoire la tenue toujours posée sur un mannequin dans l’alcôve fermée.
Ah ! Si ce Seigneur n’en voulait pas, alors elle resterait l’une des pièces phares de la Baronne, et le valet pourrait l’admirer sans vergogne lors de ses astreintes à l’atelier. Le rêve ! Inaccessible cependant, car il fallait que cette tenue soit vendue, sous peine de faire un gros trou dans le budget !

Il regardait maintenant le client avec un air un peu perdu, se demandant de quoi il lui parlait. Il ne fréquentait pas les courses de lévrier par crainte de la poussière qui pouvait se déposer sur ses vêtements, encore moins les combats de nains, bien trop violents pour lui. Comment même son interlocuteur pouvait-il imaginer ne serait-ce qu’un instant qu’il pouvait être intéressé par autre chose que l’atelier !?
Par contre, un autre arrangement existait peut-être…


Vous savez, il existe une autre solution… Il laissa le Gaélique remettre quelques pièces sur la pile qui se formait lentement sur la table pour ménager son effet, jouant avec les froufrous de ses manches d'un air intéressé.
L’atelier est en quête de mécènes… Faire fonctionner un atelier nécessite une trésorerie importante, que malheureusement nous n’avons pas. Et une renommée se construit par le bouche-à-oreille. Si vous êtes satisfaits de nos travaux, et le faites savoir en portant les créations de nos artistes, c’est tout l’atelier qui en tirera bénéfice.

Une pause, le temps que le brun digère les informations, se rende compte que finalement le Valet lui proposait de dépenser encore plus de sous, et il continua par les contreparties qui sûrement l’intéresseraient plus.

En échange, vos commandes seraient traitées en priorité, car nous mettons un point d’honneur à nous occuper tout spécialement de ceux qui nous aident. Et pour vous remercier de vos dons généreux, vous recevriez gratuitement chaque année une confection originale de votre choix, pour vous, ou pour votre Dame par exemple, en totale exclusivité. Ainsi qu’un rabais sur une adaptation, pour chaque personne venant chez nous de votre part.

Et tandis que le Valet exposait toutes ces conditions, il insistait l’air de rien sur certains mots qui, il l’avait bien compris, pouvaient jouer en la faveur de DECO.
Si son client voulait bien sortir de l’or pour une exclusivité, après l’avoir réclamée avec insistance lors de la commande, la promesse d’en avoir une par an devait être un bon levier. Ainsi que les rabais, alors qu’il semblait avoir un ulcère à l’estomac de devoir sortir tout cet argent de sa cassette.


Qu'en dites-vous, mon Seigneur ? singea-t-il ironiquement à la fin de sa proposition.
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Finn
Et tandis que le valet multicolore disserte dans une langue inconnue du Grisonnant, celui-ci cale son menton dans sa paume et gonfle ses joues d’un air ennuyé. Il n’a beau pas bité un traître mot de la géométrie de cette fameuse robe, des détails de broderie ou de sa cote, le Gaélique ne peut s’empêcher d’imaginer le corps nu de l’Altesse se draper d’une pièce unique qu’on lui jalousera jusqu’à la fin de ses jours. Un soupir rêveur, et le voilà qui saisit au vol l’occasion de montrer qu’il suit, s’écriant soudain :

- « Damas, 1148 ! »

L’Irlandais n’y connaît peut-être rien en haute-couture, mais il connaît ses grandes batailles. Quoiqu’il l’ait loupée de quelques siècles, celle-là… Prêt à se lancer dans un cours sur l’acier damassé, ce dernier se laisse surprendre par la contre-offre du domestique. Il l’écoute alors, tout en poursuivant ses comptes d’apothicaire, prétendre pouvoir lui extorquer quelque nouvelle fortune. De commerçant véreux, Ó Mórdha passe à pigeon d’atelier parisien. Car en effet, les contreparties ont de quoi le séduire. Habiller une Altesse bretonne, à la longue, ça coûte bonbon ; surtout si la demoiselle se fait un devoir de n’arborer chaque robe qu’une seule et unique fois.

- « Vous m’feriez faire de sacrées économies, mon vieux… »

Nul besoin pour lui de tergiverser plus longtemps. L’Insulaire renverse carrément le contenu de sa cassette, soit deux fois le prix de la robe, et se lève brusquement.

- « Deal ! », s’exclame-t-il, avant de cracher dans sa paume et de sceller le marché d’une poignée de main virile.

À l’heureux mécène de surgir aussitôt de l’arrière-salle pour vanter sa bonne affaire, un large sourire asymétrique lui décollant l’oreille droite.


- « Marzina, j’ai acheté la boutique ! »

Du moins, c’est sa conception du mécénat… Et comme si le Valet de Trèfle lui appartenait désormais, l’Irlandais lui écrase une pogne sur l’épaule avant de l’enjoindre à dévoiler la grande surprise du jour.

- « Hinhin. Mon brave, allez donc montrer son cadeau de bienvenue à la nouvelle égérie de DECO ! »

Puis un ton plus bas :

- « Par contre, j’vous conseille d’éviter de commenter l’incroyable ‘circonférence’ de la jupe. Elle serait foutue de mal le prendre… »
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