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Saint-Martin de Chablis : Une messe pour une Reine

Elianor_de_vergy
Ira, ira pas? Ira? Ira pas? Ira.... ira pas..... Hésitante, la quintefeuille? Tournant et retournant maintes fois dans ses menottes l'invitation reçue, elle avait longuement atermoyé avant de se décider. Ira. Par respect pour une souveraine défunte, la seule qui se soit montrée digne de sa couronne? Oui, en partie. Par devoir, parce que par mariage elle se retrouvait liée à ce trépassé dont elle ignorait presque tout? Un peu aussi. Mais surtout par empathie pour l'Aiglon. C'est pour ce jeune prince qu'elle avait découvert et apprécié lors de leur entretien parisien qu'elle se trouvait là ce jour. Sa façon à elle de confirmer que ses paroles d'alors n'étaient pas de simples mots en l'air.

Elle se retrouvait donc devant la collégiale, vêtue de vert sombre, le voile de rigueur en public couvrant ses boucles blondes. Peu de bijou, l'occasion n'étant pas à l'étalage d'orfèvrerie. Un anneau nuptial, sa coutumière lauburu d'or, rien de plus. Heureuse d'avoir Ursula à ses côtés, elle pénétra lentement dans l'édifice, reconnaissant ça et là quelques visages, dont l'un lui fit ostensiblement froncer le nez.

Le lieu et l'occasion ne se prêtant guère aux commérages mondains, elle se contenta d'incliner la tête en direction du prince et prit place parmi l'assistance, glissant simplement quelques mots à l'attention de sa cousine en désignant discrètement l'Aiglon à son attention.


Ce jeune garçon près du cardinal, c'est le prince Charlemagne. Les autres, je t'en parlerai après la cérémonie, d'accord?
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Luisa.von.frayner
    M'maaaan ! V'pouvez pas m'en empêcher ! De t'façon, c'est quand même MA famille, puis si j'veux les connaître, j'dois les connaître et j'vais les connaître ! Bon ! Et puis même, on s'ra pas obligés de le diiiire, à P'pa, que j'suis allée, et que vous m'avez dit oui ! S'vous plaît, s'vous plaît, s'v...s'iiil-vous-plaît, M'man, j'vous aime par-dessus tout, et puis je ferai tout c'que vous voudrez ! J'peux même vous donner un de mes parfums, pis quand c'moi qui serai Nez, je vous en ferai tout plein esprès pour vous !
    Puis j'serai pas en danger, là-bas, c'sur qu'Uriel sera là, j'irai rester avec lui, puis vous n'en avez qu'à donner des sous à un soldat, comme c'ui-là qui passe, l'a l'air plein de muscles, pis comme ça, m'protégera en chemin !

Quel pouvoir de conviction, vraiment...
Il faut avouer que l'absence du père de famille, Ludwig, avait joué en la faveur de sa fille, cette fois-là ; il était bien plus aisé pour elle de convaincre un parent - qui plus était sa mère - que deux. Bien sûr, la leçon était remise à plus tard, mais Luisa n'en avait que faire, de ce qui allait se passer plus tard, ce qu'elle savait, c'était qu'ignorer la décision de son père lui offrirait une punition bien moins grande avec l'aval de sa mère que sans, si elle s'était résolue, comme elle l'avait déjà fait si souvent, à la fuite. Cette fois, elle avait fait les choses dans les règles.

Et puis d'ailleurs, sa volonté était plus que raisonnable ! Elle tenait à rencontrer les membres de sa famille, les "autres" von Frayner, dont on lui avait parlé, dont on lui avait promis la rencontre prochaine, mais sur lesquels elle ne pouvait toujours pas, à huit ans, mettre de visages. Alors ayant surpris une conversation parentale annonçant une messe pour Béatrice, défunte Reyne, lui avait-on appris, mais surtout pour Guise, son défunt - lui aussi - époux, lui qui en était un vrai, de von Frayner, qui avait été l'ami de son père et chef de leur famille, certes alors que la mémoire de Luisa n'était pas encore très constituée, mais qu'on lui avait raconté être un chef et homme très bien.
Il était certain que plusieurs von Frayner se déplaceraient à cette messe, et tout aussi certain qu'en y allant, Luisa en rencontrerait l'un ou l'autre. Alors oui, elle avait pris sa décision, elle irait, avec ou sans sa mère et ses frères, avec ou sans son père qui semblait émettre une opposition à l'idée de retrouver les autres von Frayner.

Heureusement pour tout le monde, Liz était une mère compréhensive, et avait cédé à l'insistance de sa fille, la laissant, en compagnie d'un soldat de confiance, grimper dans le carrosse aux armes de la famille jusqu'en Bourgogne, voyage de cinq jours qui parut court à la demoiselle qui venait à peine de passer plus de deux semaines sur les routes pour rejoindre son nouveau comté qu'était le Languedoc.
Quel bonheur que de remonter vers le nord pour retrouver la tiédeur de l'extérieur, abandonner les craquètements des cigales et les gouttes vagabondes de sueur. Mais outre le fait de profiter de l'éloignement du soleil, Luisa devait s'entraîner à arborer une mine noire, cette messe ne serait pas messe de réjouissance, et si elle faisait mauvaise impression, cela lui sera impardonnable et certainement impardonné.

Un grand soupir pour installer en elle la morosité nécessaire, et c'est à quelques mètres de l'église - Luisa ne faisant pas vraiment de différence entre tout édifice religieux - que la jeune von Frayner posa un pied puis l'autre à terre.


    Alors v''m'attendez ici, s'vous plaît ? J'en ai aucune idée du combien de temps que ça peut avoir, mais faudrait bien que quand je sortirai, vous soyez bien là, sinon, on va pouvoir réussir à me tuer, alors...! Et souriez pas, c'vrai, on a déjà essayé, en plus, alors...! Bon. De toutes les manières, si on me tue, vous recevr'ez pas l'autre moitié de vos sous.

Et la colère relaissant place à la morosité sur son visage, Luisa se dirigea jusqu'aux grandes portes pour les pousser et découvrir l'intérieur de la Collégiale, mais surtout la petite foule parmi laquelle elle ne reconnut tout bonnement...personne. Et si tous étaient des von Frayner ! Non, certainement, ils n'étaient certainement pas si nombreux, et puis il y avait...Cassandre ? Qu'est-ce qu'elle avait à traîner ici, elle ? Norf, dirait le Berrichon, fallait que la seule Lorraine présente soit celle contre qu Luisa avait une dent ! Quelques pas de côté pour éviter de se faire voir puis sauter dessus par l'ex-duchesse, et soudaine illumination du visage enfantin.
Uriel ! Uriel était là ! Vêtu religieusement, mais après tout, sa filleule ne l'avait jamais vu qu'ainsi.
On lui avait grogné une fois qu'on ne courrait pas dans les églises, et décidée à ne pas commettre d'erreurs, c'est d'un pas simplement pressée que Luisa rejoignit son parrain, dont elle enlaça généreusement les jambes, avant de cri...non, de murmurer, ça semblait être de mise, ici.


    Mon parrain ! Je suis venue toute seule avec l'accord de ma M'man, alors je suis heureuse que vous êtes là, même si j'étais sûre !

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Franc
La mine sombre, ce qui ne lui ressemblait guère, Franc se tenait au côté de son frère. Bien qu'âgé d'un an de plus, ce dernier le dépassait de plus d'une tête, mais Franc ne semblait pas réaliser cette incongruité. A vrai dire, il semblait absent, parti au loin dans ses pensées.

Le deuil...
Voilà ce qui lui envahissait l'esprit, lui serrait le coeur, lui embrumait les yeux.
Le deuil...
Un mot sinistre et pourtant si présent depuis sa plus petite enfance.
Le deuil...
Un mot si laid, presque aussi laid que "condoléance", comme lui avait fait remarquer son frère pas plus tard qu'il n'y a pas longtemps.

C'est maintenant l'heure du souvenir...
Alors oui, il a toujours voulu être fort, garder son sourire affable, paraître et laisser paraître. Mais au plus profond de lui, en ce jour maudit, en ce triste anniversaire, il se referme. Inatteignable, par ses proches ou par ses ennemis, par la vie qui continue quand on voudrait que tout s'arrête.
Seul son frère pouvait le comprendre, lui seul avait le droit de souffrir tout autant, lui seul pouvait le comprendre vraiment. Ainsi, sans même s'en rendre compte, il glissa sa main dans la sienne et il serra fort, comme pour lui rappeler sa présence.

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Guillaume_de_jeneffe
Invitation reçue, invitation lue, réponse envoyée. Le temps de la réflexion avait dû égaler celui pris par un pigeon pour déféquer sur le crâne des passants, pas plus. C’était Elle qui lui avait remis l’épée et le baudrier qui n’abandonnaient que rarement son flanc. C’était Elle qui, la première, avait voulu de lui comme Grand Officier du Royaume, une charge à laquelle il était, on peut le dire même si ce n’est pas très élégant, plus attaché qu’un bigorneau à son rocher. Il avait donc couvert le trajet le séparant de la Bourgogne à cheval, escorté d’un quarteron de gardes marchiennois. Quelle agréable de retrouver la liberté de se déplacer sur une selle et non en carrosse. Les blessures tournaisiennes étant soignées, les médicastres n’avaient plus aucune raison de lui interdire les longs déplacements. Un mois et demi à devoir faire attention à presque tout – sauf jouter – cela en était plus qu’assez.

Chablis rejoint, il avait avisé une auberge où se transformer de Guillaume de Jeneffe, voyageur au long cours, en Guillaume de Jeneffe, Grand Escuyer de France et parangon de courtoisie. Car, pour sûr, il ne se comporterait pas avec les personnes qu’il rencontrerait aujourd’hui comme il l’avait fait avec les quatre Flamands qui l’avaient accompagné. Il fallait éviter les impairs et éviter d’alpaguer la Pompadour par un « Jan, amène la bière et fais chauffer la viande », voire de le lui lancer au visage en version originale non sous-titrée…

Ce fut donc entièrement vêtu de noir qu’il rejoignit le parvis de la collégiale, seule les fleurs de lys de son fourreau – aurait-il pu ne pas le porter aujourd’hui ? – venant apporter quelque couleur dans sa mise, voyant une foule remarquablement parée s’engouffrer peu à peu sous le saint portail. Un couple, toutefois, semblait immobile. Et parmi celui-ci, une amie. Aussi, sans hésiter, ce fut vers elles qu’il s’avança.


- Marie, je suis navré.

Pour elle ? Pour elle ? Ou pour elles ? Il espérait que la multiple chevalier comprendrait ce qu’il voulait lui dire. Lui à la langue d’habitude si pendue, se retrouvait presque taiseux chaque fois qu’un décès le frappait ou touchait l’un de ses proches.

« Dame, je ne me suis pas encore présenté, veuillez m’en excuser. Guillaume de Jeneffe, Grand Escuyer de France » acheva-t-il en inclinant le chef.
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Scath_la_grande
Quoi !?! Même pas l’ombre d’un parchemin l’incitant à venir ?
C’est un scandale, un oubli honteux ! Oui parfaitement hon-teux !
Tiens pour le coup, la Musteile qui ne voulait pas se radiner si elle aurait été invitée s’en ramène le plumage aussi sombre que celui des corbeaux. La constance de l’inconstance faite femme.
Pour une fois sa mise est accordée à la cérémonie, du noir, de la coiffe en satin sombrement garnie de quelques perles escamotant le roux de sa chevelure ; à sa vêture, simple houppelande de velours brodée de soie toute aussi noire au motif floral.

Là voilà remontant la nef de sa démarche ample, assurée et la hanche voluptueuse qui la démarque des communes et des trop bien nées. Qui connait la Belette reconnait assurément son pas ondulant de mustélidé.
Œillade fauve à gauche puis lentement à droite, la Frayner a peu de connaissances icelieu pourtant une ou deux silhouettes lui semblent familières, découvertes à un mariage et il y a aussi le tant séduisant vieux crouton de Flamand à qui elle baille un léger battement de cil au passage, le saluant d’un mouvement de tête.
Bien vite son regard alpague la stature si identifiable pour elle de son père et fraye dans sa direction dans un bruissement d’étoffe. Là où il y a le père, il y l’oncle Charly, le seul Von Frayner avec Judas qu’elle sait être de sa famille.
La réformée salue de suite son géniteur non sans une certaine pointe d’aigreur dans la voix.


« Bonjour, monsieur mon père. Ravie de voir que certains parchemins trouvent échos à votre cœur ! Tandis que d’autres sont amèrement oubliés. Et de lui baiser furtivement son front non sans grande affection. Permettez que j’aille saluer monsieur mon oncle ?»

En même temps qu’il permette ou pas, déjà elle prend le large au loin de l'Amiral.
Ne raffolant guère de cérémonial et autres ronds de jambes dont Charlemagne pourra faire son deuil avec cette nièce-ci, elle lui octroie tout de même une légère salutation un peu roide, le front orgueilleux baissé, ignorant le cadet que la rousse ne connait point.


« Monsieur mon Oncle, recevez mon salut. Le visage reste d’une impassibilité de glace face à l’enfant. Bien qu’il soit contraire à mon opinion d’assister à ce genre de cérémonie –pour ne pas dire foutaiserie papiste- je suis venue témoigner mon attachement à mon lien du sang. Et de rajouter à voix basse comme seul réconfort huguenot, rassurez-vous l’âme des Justes est dans la main de Dieu, il n’y a plus à prier pour eux. »
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Jenifael..luna
La princesse entre enfin, de plus en plus de monde est arrivé, du monde qu'elle ne connait pas, ce qui lui fait relever la tête, le menton aussi, puis souvenant des leçons de l'Irissarri, elle la rebaisse un peu. En fait les deux seuls personnes présentent qu'elle connait ; les deux cousins, au loin elle les vit.

Elle ne va pas leurs présenter excuses ou condoléances,à quoi bon ? Présenter des excuses, des condoléances ne fait pas revenir les morts, elle le sait puisque appris au cours des longues années qui on suivit la mort de son père et où elle à essayer de le faire revenir " en rendant heureuse maman ". Ces années encore, où elle croyait que la vie ne la séparerait pas de sa mère. Mais après la mort de Béatrice, c'était l'écatombe.D'après la grand-mère Jehanne - qui refusée de se faire appeler arrière grand-mère - puis la maladie de sa mère, le décès de son frère, de sa soeur et enfin d'Angele, donnant naissance à deux enfants,eux-même mort. Elle avait été mit sous la tutelle de la folle blonde Sélèna qui l'avait mit à son tour, sous celle de la douce Axel, trop de changement en si peu de temps, elle en avait été désorientée et commençait à prendre de l'assurance lorsque la tante avait annoncer : " Ma chérie, tu vas aller en Anjou, tu vas aller chez une Demoiselle de ton âge, blonde " puis avaient rajouter mainte détails pour que la princesse puisse savoir.

Vêtu donc d'une houppelande de lune,broder de violettes d'or et d'argent,le tissu tombant légèrement sur le sol,elle attend.Se qu'elle attend c'est l'apparition de sa soeur,du moins de sa soeur adoptive,véritable cousine éloignée.Celle-ci lui avait promis de venir et sans le morveux de neveu,Breval.

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Audelien


Audelien était l'homme de main d'Ayena de Talleyrand, Veuve Desage, Vescomtessa de Sant Remezy, Baronessa de Crussol, Dame d'Alquines. Sa maitresse étant tout sauf disponible pour voyager puisqu'elle était grosse et tout nouvellement veuve, elle envoyait à son gré son messager parcourir le Royaume pour le représenter là où son coeur aurait voulu être. Dernièrement, il avait été du côté de Franche Comté pour le baptème d'une cousine éloigné d'Ayena juste après avoir fait un séjour à Paris où il avait rencontré le Roy, du coq à l'âne. En soit, du grand n'importe quoi. Heureusement que la route ne faisait pas peur à l'Audelien, qui était un homme solide et avisé, que le temps avait patiné.

Aujourd'hui, il se présentait à la messe en mémoire de la première Reyne élue, celle qu'Ayena avait servie en tant que Dame d'Apparat de la Chambre Royale et un tout petit peu en tant que Maitre de la Garde Robe Royale. Et bien qu'Ayena n'ai point été avertie de cette messe, l'ennui du deuil la portait souvent à se tenir au courant des choses qu'elle jugeait importantes.
Cette Reyne, Béatrice Première, avait eu une influence considérable sur la jeune fille d'alors qui avait grandit au contact de la Cour de l'époque. De là datait son anoblissement premier et son amitié avec des jeunes femmes comme Yolanda Isabel de Josselinière. En soit, Ayena avait beaucoup apprécié Beatrice. Tout comme son jeune fils, Charlemagne pour qui elle avait été là au moment du Grand Désespoir, celui de quitter le Louvre, orphelin. Comme un attachement que l'on ne peut vraiment expliquer. Sans doute dû aux affres de la vie et au fait que d'Alquines avait alors été dans un tournant de sa vie.

Audelien avait pénétré le lieu saint sans saluer qui que ce soit et se plaça au fond de l'édifice, discret comme une ombre. On ne le reconnaitrait pas, il ne le souhaitait pas. Il raconterait peut être autre chose à celle à qui il devait tout, mais il savait aussi raconter des histoires...
Mariealice
Attia... Attia qu'elle avait connu injustement accusée pour une histoire de laisser passer - comme si une couturière allait mettre à feu et à sang une province -, était là, en train de tenter de lui remonter le moral. Et elle en fut touchée. Un sourire triste étira ses lèvres et elle hocha la tête.

Cela ira ne vous en faites pas. On s'y fait en quelque sorte....


C'était faux, on ne se faisait pas à la mort des gens autour de nous, on faisait surtout avec. Après tout, c'était juste de l'impuissance qu'elle ressentait à chaque fois, en plus de la douleur et de la colère.

Elle attendait, se demandant quand la messe commencerait, espérant que l'attente ne serait pas trop longue même si elle comprenait fort bien qu'il fallait le temps que chacun arrive. D'ailleurs, une autre silhouette connue entra dans son champ de vision, silhouette noire s'approchant d'elles. Guillaume.

Merci, je le suis également. Voici Attia des Juli.

Voilà, présentations faites.
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Anthoyne
Inconnu au bataillon des Von Frayner et Castelmaure, Anthoyne n’avait, bien évidemment, pas été convié à la messe pour le souvenir du couple royal Béatrice-Guise. Attentif à chaque information concernant ce couple et leur descendance, Maillé avait appris, non sans hasard, le déroulement de cette cérémonie à la Collégiale de Chablis en Bourgogne. Pourquoi s’y rendre ? Chablis se trouvait à plusieurs jours de ses terres en Touraine mais l’obstacle principal n’était pas la longueur du trajet mais la présence du Berry sur le chemin, duché qu’il aurait préféré éviter s’il l’avait pu. Alors pourquoi y aller ? Tout simplement parce qu’Il serait sûrement là ! Lui, l’orphelin Charlemagne Von Frayner-Castelmaure, sujet des pensées du tourangeau depuis plusieurs semaines. Les enfants du couple royal défunt n’étaient pas les seuls abandonnés. Le Royaume de France était orphelin et Anthoyne sentait également ce vide. La « Reine » et le « Roi » qui se sont succédés n’avaient su emplir le manque qu’il avait ressenti lorsque Sa Reine Béatrice avait expiré son dernier souffle. Pourtant, Elle n’avait pas été une proche. Elle ne l’avait pas comblé directement. Il n’avait été qu’un Garde Royal qui avait failli à sa mission. Mais Béatrice était Sa Reine, celle qui avait redressée Sa France et Charlemagne était Son Dauphin. Sa décision avait été prise depuis quelques jours. Il se devait de le servir et aider le jeune enfant à retrouver la place qui lui était due : le trône de France.

Vêtu d’habits sobres et sombres en accord avec l’évènement, Anthoyne patientait discrètement depuis l’aube à l’écart de l’édifice religieux. Il avait regardé la place s’éveiller petit à petit en harmonie avec la montée du Soleil dans le ciel bourguignon. En ce jour de mémoire, l’activité se concentrait autour du bâtiment aristotélicien. Les premiers invités firent rapidement leur apparition. Puis le nobliot aperçut sa cible. Richement vêtu, Charlemagne était clairement discernable. A cet instant, Anthoyne qui était appuyé contre une maisonnée, quitta son lieu d’observation pour se joindre à la foule. En approchant du parvis, il reconnut quelques personnes qui ne tardèrent pas et pénétrèrent dans l’édifice religieux. A son tour, Anthoyne les suivit et prit place dans l’enceinte aristotélicienne. Il s’installa dans une rangée, pas trop près de l’autel ni trop loin pour ne pas se retrouver dans le bas-peuple. Il interpellerait le Prince à la fin de la cérémonie.

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Salvaire_d_irissarri
Mèche blonde pour la première et unique fois de sa vie attachée par un noir ruban de velours, pourpoint et vesture noire, tout le reste à l'avenant, le double baron ne présentait aucunement la mise qu'il tentait d'habitude de faire passer pour légèreté et bonne humeur constamment affichée.
Un an ! Si long de temps et si peu déja ! La peine en son âme était la même, intacte, lourde, oppressante. L'amour qu'il disait avoir ressenti pour sa divine cousine éclairait en même temps qu'assombrissait son chemin de vie. Plus rien, plus personne, jamais, ne lui serait donné par les baisers ou le lit d'une femme, que ce sentiment qu'elle avait fait naitre en lui ; à son insu, sans doute et sans espoir ni de retour, ni quelconque aveu d'ailleurs.

Il se tenait là, après avoir procédé aux salutations d'usage envers les personnes présentes, la mine sombre, près des deux enfançons de la Reyne. Son petit Franc, son cher protégé qu'il aimait tant et qui avait le même doux et aimable caractère de sa mère et l'autre, l'aîné, l'héritier qui avait tout pris, lui, de la nécessaire fermeté, de l'intransigeance aussi et qui lui ressemblait tant pourtant. Sans doute, l'autre-là, le demi-frère, à qui il adressa signe de tête rapide, n'y était pas étranger, l'encourageant sans doute à n'aimer personne et redouter tout le monde.

Levant les yeux, il sursauta soudain à la vue de la silhouette, toute de noire vestue, elle aussi, encore et toujours. Etait-ce la forte odeur d'herbes médicinales qui lui avait fait lever le nez ? Ou bien est-ce qu'elle l'avait vu et observé sous son regard noir de corneille souffreteuse ? Il sentit sur ses bras un désagréable frisson et sa main, posée sur l'épaule de Franc trembla légèrement.

Retour sur l'officiant, retour vers le passé. Le testament. Personne ne lui dit rien, personne ne lui en parle et... ensuite.. Ensuite seulement, bien après... Cette jeune fille qui semblait s'en amuser bien fort qui lui rappelle la promesse faite, la parole donnée et dont il ignorait tout. Le piège ! Espouser, réunir les terres, honorer la promesse...
Il eût un nouveau frisson, comme un souffle qui le traversait de bas en haut et l'inverse même. Il se plongea dans le souvenir de sa divine et imagina que la cérémonie était comme un signe, à nouveau, un autre, comme si elle était là, pour lui dire encore une fois, de ses yeux pétillants et de sa douce voix : " Nous aurons à nous revoir, mon cousin !".

Il murmura doucement, larmes lui venant aux yeux
: Je suis là et ferai tout ce qu'il vous plaira, ma Reyne !
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“ Se ne vos pas sentir la fret, te cal minjar un caçolet ”
Charlemagne_vf
Dans son bleu-roi, le Prince avait en effet cheminé vers son prie-dieu, non sans avoir avisé de face l'assemblée grossissante. Les noirs et les blancs coupaient les lignes de bleus et d'hermine des Pairs. La cérémonie dont le faste avait été voulu semblable à celui d'un Sacre était autrement plus triste et sans couleurs. D'aucuns avaient osé le pourpre, et Charlemagne leur lança un regard plein de reproches.
Lorsqu'il fut installé, il tenta une prière. Or, l'Infant n'est doté d'une éducation religieuse trop sommaire. Il n'en sait guère que ce qu'il en a lu, et surtout, ce qu'il a compris de ces mots mystiques et pompeux : en bref, il ne connaît rien d'Aristote, ou presque. Mais il pense, et sa prière est en fait un dialogue avec le rien, avec le vide. Il n'attend pas de réponses, parce que de réponses il n'y a jamais eu ailleurs qu'en rêve, et jamais elles ne furent satisfaisantes.

L'Aiglon n'eut guère le temps de s’appesantir en méditations. Si certains avaient hésité à le saluer au point de ne pas le faire, d'autres ne se gênaient pas. C'est ainsi qu'ouvrant les yeux, il vit au devant de lui la figure de Camille d'Anclair, qui pourtant avait décliné son invitation. L'ancienne enlumineuse de Béatrice avait été réquisitionnée par le Prince comme un objet lui appartenant des plus légitimement. Qui d'autre aurait pu avoir l'honneur d'inviter à célébrer la Morte que celle qui, déjà, invitait à la célébrer vivante ?
A ses mots, Charlemagne sourit, incrédule.

Il est bien du monde, Madame, qui m'a juré fidélité, et il en est autant qui doivent à mes parent. Surtout depuis ce jour.

En effet, c'est avec toute l'amertume de la jeunesse que l'Héritier de Castelmaure avait constaté que feus Béatrice et Guise n'avaient jamais tant eu de fidèles que depuis qu'ils avaient cessé de vivre. Et le Duc du Nivernais avait reçu maints soutiens, et s'était vu offrir maintes lames, et presque autant d'assurances de fidélité. Peu lui importaient, mais il se rappelait de chacune. Pas fou, le Prince savait pertinemment qu'un jour viendrait où il lui faudrait rallier le monde à sa cause, pour une raison ou pour une autre, et puisque tout est question d'influences, savoir qui prétend vous devoir quelque chose est une arme de taille. Chacun est un vassal en puissance, et auquel vous ne devez rien.
La jeune femme fut congédiée d'un mouvement du chef.

Un instant plus tard, ce fut à Sancte de se poster au plus prêt de lui. Le Resplendissant était peut-être le seul bâtard au monde qui trouvait grâce aux yeux de Charlemagne. Il était de son sang, et s'il avait été une erreur de Guise, il avait eu le mérite d'être l'un des rares Von Frayner à s'enquérir de sa descendance, à tel point qu'il l'avait enlevé pour parfaire une éducation à la fois riche et rudimentaire. Un paradoxe plein. La fuite du Prince avait été puérile. S'il était désormais libre du joug de l'ancien réformé - ou prétendu tel - c'était pour retrouver son autre frère, qui vint se placer à son côté également. Blond comme il était brun. L'enfant qui avait l'air de ne pas grandir était le faire-valoir de Charlemagne. Son jouet dans leur enfance, mais aussi l'objet de son seul amour. Dernière trace de l'existence de Béatrice, le légitime aîné se faisait un devoir de protéger le Comte du Lauragais et ses intérêts. Lorsqu'il vit Franc Claude Volpone, donc, il le laissa glisser sa main dans la sienne, et la serra. C'était le seul être au monde en droit de le faire.
Si une gouvernante s'était laissée aller à ce geste, elle en aurait perdu quelques phalanges. Mais Franc, non. C'était son sang. C'était sa chair, et cet être plutôt laid était le seul que Charlemagne voyait en égal. Ou presque, puisque ce n'était après tout qu'un puîné.

Assuré et fier de la présence de l'autre Altesse, Charlemagne avisa Sancte, non sans s'enorgueillir de sa seule parole à son égard.

Monsieur mon Frère. Voici Franc Claude.
Votre Altesse, voici Sancte.

Un trio du même sang ou presque. L'un n'avait pas de Castelmaure dans les veines. Un instant, Charlemagne pensa à ses défunts frères, ceux que Guise avait eu d'un autre lit illégitime, et dont les portraits ornaient Bolchen. Ils étaient morts, eux aussi. Promesse et Constantin.
Mais qu'importait. Charlemagne avait la certitude d'avoir été le plus aimé par son Père : il était l'Héritier.
Les adoptés, eux, n'étaient rien, même si leur descendance subsistait.

Enfin, une rousse - le diable en somme - apparut, l'appelant "oncle". Charlemagne connaissait quelques uns de ses neveux et nièces, dont l'estimée Duchesse de Remiremont. Mais celle-là. Rien.
Comme une parente lointaine que l'on fait mine de connaître, le Prince la gratifia d'un hochement de tête. Rien de plus, la laissant à ses palabres religieuses auxquelles il n'entendait rien.
Et que dire de son attachement du sang ? Il était si évident pour le Baron de Chablis qu'il n'avait rien à ajouter.

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Guillaume_de_jeneffe
Et avant que les présentations ne soient entièrement faites, une silhouette qui ne lui était pas tout à fait inconnue se glissa non loin du Flamand. La flamboyante rousse von Frayner, croisée plus que véritablement rencontrée lors de l’union Stilton-Vaisneau, ne manqua pas de se signaler d’une bien agréable façon. Pensez, à son âge, toute marque d’intérêt, fut-elle même simulée, était toujours bonne à prendre. Au moins cela signifiait que l’on ne vous ignorait pas tout à fait, que vous existez toujours. « Si je suis vu, je vis » avait-il l’habitude de se répéter lorsque l’un de ses valets lui demandait pourquoi il mettait tant de soin au choix de ses « parures », qu’elles soient courtoises ou martiales. Qu’on l’oublie et il disparaîtrait. Telle était la vie de la noblesse, en 1460…

Il renvoya donc un sourire à celle qui s’échappait déjà vers l’intérieur de la collégiale pour écouter – tout de même – la réponse de la Pompadour. Qu’il remercia d’un léger mouvement de la tête. Était-il vraiment besoin de dire plus entre eux ? Il ne le croyait pas, pour sa part. Mais, après tout, ce ne serait pas la première fois qu’il comprendrait la Violette de travers…


- Ainsi je rencontre enfin l’une des plus célèbres couturières de France. C’est un plaisir, dame Attia.

Et le chevalier de noter dans son esprit que, peut-être, il pourrait amener sa fille à visiter l’atelier de la des Juli. Il faudrait bien qu’elle devienne une femme du monde, elle aussi…
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Jenifael..luna
Désespérant de ne voir sa soeur/cousine arrivée, elle alla donc devant les Altesses .S'inclina bas, laissant la nourrice plus loin, elle avait vu, derrière le plus jeune de ses deux cousins, le blond Irissarri, ayant quitté le Lyonnais Dauphiné, en d'autre circonstance, peut-être aurait-elle donner Franc, le dessin représentant les lutins, dont-ils lui avaient parlés, tout deux. Ses seuls mots, furent les suivants :

"- Le bonjour à ces Altesses "

Rien de plus rien de moins, si cela était incorrecte, qu'importe. Son éducation c'était fait sur les routes. Son regard émeraude et marron mêlé se posa sur le blond baron, pour s'incliner de nouveau et dire :

"- Bonjour "

L'autre, derrière Charlemagne, elle ne le connaissait pas, mais fidèle à sa mère, ses yeux brillèrent de fierté, trop fière pour ce qu'elle était, et pour son âge, c'était cela aussi son éducation.
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Sancte
Quelles que puissent être les récriminations du cousin Ludwig, il a toujours été évident aux yeux du bâtard Iohannes que Charlemagne, par sa tranquille et souveraine affabilité, tenait la corde pour reprendre en main les destinées familiales d'une généalogie à l'influence déclinante. Pour succéder à la poigne de Guise, les Von Frayner devaient avoir recours à un leadership sans nul autre pareil. Or, le statut d'aîné et de fils légitime de Charlemagne plaçait de facto ce dernier au devant de la scène. L'Aiglon, bien qu'il soit plus fragile qu'il ne le paraissait - dissimulation heureuse - en avait pleinement conscience et affectait déjà l'ambition d'assumer ce fardeau, ce qui attisa très tôt à son endroit la bienveillance intéressée de son demi-frère qui se proposa alors pour le prendre sous son aile après en avoir obtenu l'aimable autorisation de ses soi-disant tuteurs qui, sans doute guidés par le souci permanent des besoins et du devenir du Prince, s'étaient empressés de répondre favorablement à cette aimable offre de service, en lui témoignant d'emblée la plus profonde gratitude.

Hélas, tout n'avait pas été parfait dans l'instruction du Prince. Iohannes regrettait particulièrement de ne pas avoir pris le temps de briser le dédain de Charlemagne pour le peuple, en lui montrant ce que la masse était réellement ; et de façon plus générale, de ne pas lui avoir transmis les 20 primautés du gentilhomme modèle, ce que d'aucuns percevraient sans doute comme l'éloge de la lâcheté, mais qui ne relevaient dans le fond que d'un cynisme salvateur pour qui voulait s'essayer à la véritable gloire. Sa fierté avait toutefois été de ne pas en avoir fait un enfant frivole, héritier de l'esprit de cour châtré si prisé par sa mère, largement entretenu au détriment de l'exercice souverain de la pure fonction d’État. L'éclosion de ces pensées certes si justes, mais si déplacées en cette cérémonie d'hommage, dérobèrent à la vue de ses frangins les billes d'acier de Iohannes, dont l'éclat disparut momentanément sous de profondes arcades. Ses dispositions naturelles, assez généreuses lorsqu'il s'agissait de sa propre personne, allaient assez contre tout sentiment honteux pour que l'expression de ce trait ne persiste durablement sur son visage balafré.

Contre toute attente, si ce n'était la présence du Grand Ecuyer de France, il se trouva être - probablement - le plus âgé des conviés au milieu d'une jeunesse oppressante par ses irrépressibles penchants à l'insolence. Ça et là s'attroupaient effectivement des bambins têtes à claques dont la seule face illuminée d'une crasse et puérile impertinence désignait à quel point, par laxisme, on les laissait agir en toute impunité. Heureusement, au cours d'une telle cérémonie, il ne devrait être au surplus qu'au contact de leur simple grossièreté. C'est dans ce contexte de mal-être qu'il fut présenté à Franc-Claude, le cadet de Béatrice, soit son demi-frère par son père. Le garçon ne semblait pas réellement dans son assiette, et peinait visiblement à dissimuler la tristesse qui avait investit son cœur. Iohannes s'adonna donc à un exercice de sobriété auquel il n'était pas coutumier.


« Le bonjour à vous, Altesse. »

... et verrouilla bien sa gueule de soudard, pour ne pas commettre d'impair en se montrant trop maladroit ou familier. Il entretint pareille distance avec Scath qui, pour ce qu'elle méprisait son autorité paternelle, il jugeait bon de lui refuser en retour l'affection et le crédit qui en sont la légitime rétribution. Se tournant à demi pour observer l'entrée de l'édifice, son regard glissa sur le nez ostensiblement froncé de la petite Vergy, qui ne lui arracha pas d'autre expression que l'insignifiance, pour se déporter sans ciller sur le magnifique écrin bleu sombre qui ornait l'entrée. D'un hochement de tête qui se voulait sans équivoque, il se fit un plaisir de convier la Baronne de Valençay auprès de lui.
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Attia.
Attia sourit a Marie puis se fit discrète lorsqu'un homme qu'elle avait entrevu au mariage d'Eli s'entretint avec elle avant se se présenter.
Elle inclina poliment la tête laissant Marie la Présenter puis répondit seulement.


- Le Plaisir est mien, Messire de Jeneffe.

Son orgueil avait apprécié qu'il la qualifie de célèbre couturière. Ce fut donc un sourire ravi qu'elle lui adressa.
Elle n'alla pas jusqu'à oser l'inviter à se rendre à son atelier en Bourgogne, mais elle pensa qu'il serait bon de rajouter à la liste des prestigieux clients, le grand escuyer de France.
Elle en parlerait à Eli lorsqu'elles se croiseraient à nouveau.
Attia était également loin de se douter que l'homme qu'elle avait en face d'elle était le père de sa petite cousine Erwelyn.

Elle resta donc discrète pres de Marie .

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**[Oh j'emmerde bien le monde... Il me le rend bien cela dit !]**
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