Toutes mes excuses pour avoir traîné, pas mal (voire trop) de sollicitations irl ...
Or donc, en rejoignant l'autel, il s'arrêta près de Camille, qui le salua comme le voulait l'étiquette. Le Cardinal, peu friand des génuflexions à son égard, tendit la main vers la jeune fille pour la relever, mais cette dernier la lui prit pour embrasser son anneau. Diantre ! En voulant humblement lui signifer qu'il ne méritait pas tel honneur, voilà qu'il faisait se méprendre les gens. Il lui sourit et lui donna donc une bénédiction tout à fait sincère.
Lorsqu'il prit place devant cette pierre lisse sur laquelle étaient disposés le linge adéquat ainsi que tous les attributs qui convenaient à une messe. Il avait d'ailleurs fait acheter sur ses propres écus deux fleurs blanches, de cette couleur symbolique de deuil.
Une figure connue, en la personne d'Ingeburge, laissa ses pieds - que l'on disait bien beaux - flatter le sol froid de l'édifice. Il se rappela encore n'être qu'un jeune diacre face à la cardinal ... tant de temps, une fois encore s'était écoulé ...
Un dernier signe de tête, en réponse à celui de la Duchesse de Bourgogne, Angelyque, puis enfin il prit une profonde inspiration.
Son regard azur parcourut ainsi l'assemblée, dressant mentalement un tableau des fidèles à l'ancienne Reine ... fils, parents, amis, vassaux ... tous étaient là, pour se souvenir.
L'esprit clair, il ne laissa pas ses pensées vagabonder, ni se laisser distraire par les papillons multicolores qui dansaient sur le sol, douce et si calme réflexion des vitraux au travers desquels la lumière divine passait pour toucher se sa grâce ceux sur qui elle tombait ... mais fallait-ils encore qu'ils l'acceptent.
En ce jour du neuvième de juillet, je vous souhaite la bienvenue en la Collégiale Saint Martin.
Nous sommes ici réunis pour nous souvenir, pour rendre un hommage à une Reine parmi les humains, mais aussi une mère, une parente, une amie tant respectée que respectable.
Le clerc espérait ne pas en faire trop ; cependant son ton se voulait honnête et il l'était, pensnat chaque mot qu'il prononçait. Uriel, si il respectait les convenances n'était pas de ceux à dire ce que les gens voulaient entendre, il laissait simplement s'exprimer la vérité, même si parfois elle n'était pas plaisante à entendre ... mais ici, nous n'y étions pas, seuls des mots neutres à l'égard d'une défunte, nul besoin n'était de flatter quiconque.
Beatritz se trouve aujourd'hui, à n'en point douter auprès du Très-Haut, à la droite d'Aristote et de Christos, libérée elle aussi des velléités et des tracas temporels.
Il tourna machinalement quelques pages pour revenir à plus ou moins un quart du Saint Livre, puis, sans lire le texte, il le déclama :
Extrait du Livre des Vertus, Livre de la fin des temps : Chapitre V - « Les questions » a écrit:
2 Je Lui demandai: Quand serons-nous jugés? Quelles seront les peines et les récompenses que nous aurons? Il me répondit: Jai décidé, lorsque Jai fait des humains Mes enfants, de leur faire le plus beau des cadeaux: Jai fait de tous vos esprits des âmes, vous permettant de gagner le Paradis si vous suivez les enseignements dAristote et de Christos, mais vous punissant des Enfers si vous vous détournez du chemin quils ont tracé. Vous êtes en cours de jugement tout au long de votre vie. Chaque pensée, chaque parole et chaque action influent sur Ma décision finale. Lorsque chacun de vous meurt, Je décide de votre destination éternelle. Selon que vous avez été vertueux ou pécheur, vous rejoignez les rangs des élus ou des damnés.
Ce passage du Livre des Vertus nous rappelle qu'à chaque instant, Dieu omniscient a le regard pointé sur nous, et que chacun de nos actes a de l'importance.
Nous devons prendre garde à ceux-ci, si si nous péchons bien involontairement, ces actes nous serons pardonnés. Mais Dieu nous laisse aussi notre Libre-Arbitre, celui de choisir si notre chemin doit s'approcher de la pureté ou si au contraire, il doit être la sente qui nous verra nous enfoncer dans les ténèbres.
En cette vie, Dieu ne récompense, ni ne punit ; il observe, attentiste et enfin, tel un parent aimant, juge Ses enfants lorsqu'ils comparaissent devant Lui.
Beatritz de Castelmaure-Frayner, était elle aussi une de Ses filles, mais son grand sens des responsabilités lui a soufflé qu'elle pouvait aussi prendre soin d'un peuple complet, celui du Royaume de France. C'est là bien plus que de diriger un village ou de siéger au conseil provincial ... car oui, c'est là s'inquiéter pour des milliers de personnes, d'étendre sur eux une main aimante afin de tenter de leur garantir un lendemain meilleur. Et cette tâche n'est pas aisée.
Il marqua une courte pause, parcourant, une nouvelle fois, l'assemblée du regard.
Des souvenirs, nous en avons tous, et ceux-ci, partagés entre nous, perpétueront l'histoire de cette grande Dame ; cette histoire qui sera écrite un jour dans les livres.
Ainsi, si quelqu'un souhaite dire quelques mots, évoquer un souvenir, je l'invite à le faire, ils illustreront ces pages de la vie d'une femme de caractère.
Une fois encore, le Cardinal aimait que chacun participe, si il le souhaitait. Ses messes ne se voulaient pas être de longs monologues soporifiques où l'on s'écoutait bien orgueilleusement parler et s'auto-satisfaire d'avoir de l'écoute ... non, une messe était un moment de partage et il l'illustrait bien souvent.