Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4   >   >>

Saint-Martin de Chablis : Une messe pour une Reine

Natale
Quels étaient ses atours à lui d'ailleurs ? Du sable pour la noblesse et le deuil ? De l'Argent ? De l'or et des gueules pour Rabat ou Caraman ? De l'Azur ? Non pas pour la France mais pour Saint-Marc.
Il était à vrai dire un brin poussiéreux, ce qui pour un Marquis faisait un peu tâche. Mais manquer cette célébration d'autant plus qu'il y avait été convié, comme à sa plus grande surprise il se trouvait également figuré dans les dernières volontés de la première Reine de France. Non, pour tout ça il n'y aurait point manqué.

Il regarda ces gens, trop de belles convenances pour des individus issus de la même lignée.
Un "bonjour" par-ci, "une Altesse par-là".
Un moment solennel certes, mais cela faisait déjà depuis un an. Il y en aurait deux encore à venir pourtant. Et le Marquis de Saint-Marc de se dire que "les petits" et notamment le majeur, portaient comme leur mère jadis à la sortie de son couvent, le poids de l'héritage Castelmaure.
Il revit les yeux de la belle lors de cette première fois, lui était aussi très jeune alors. Comte tout frais élu, elle, toute noble héritée. Pour l'époque la puissance de sa vassale l'avait surpris, fille de son père et de sa mère, une si forte Maison, des responsabilités importantes sur de belles mais si jeunes épaules.
Il se rendit compte en regardant à nouveau le "petit" Charlemagne et le "petit" Franc, combien "leurs Altesses", puisqu'il fallait les appeler ainsi, elles aussi comme leur mère à l'époque, portaient le poids de l'Héritage. Saurait-elles le sublimer comme leur mère l'avait fait au fil du temps, vivant des rentes pour enfin prendre son envol, afin de ne plus vivre dans le souvenirs et les legs des trépassés mais accomplir sa propre et sa grande destinée.
Et pourtant leur héritage à eux était désormais bien plus grand, plus seulement des domaines réunis ici et là, mais également moins une titulature princière qu'un "sang real" et ça ce n'est pas rien.
Il reconnu donc quelques-uns des gens réunis pour l'occasion de grandes et de belles personnes bien entendu.
Et pourtant il ne devait rien à ses hôtes, si ce n'est que la beauté d'un regard pastel qu'il avait jadis rencontré et qui l'avait sublimé.

Bref, que portait-il donc ?
Il y avait au moins une trace rouge chez le Marquis, sur le plat de la main droite, celle qui combat, une estafilade faite par delà les Pyrénées, les points commençaient à peine à cicatriser et le bandage portait encore le sang de la veille. Tout cela avait été désinfecté au vin, mais pas du vin de messe malheureusement.
Il regarda un instant son bandage, dessous la peau tirait, mais il sourit en pensant aux montagnes qu'il protégeait.

Le soleil pointait par-delà les vitraux du chœur, une chaude présence réchauffa son corps au moment où les rayons perçaient l'intérieur de l'édifice et atteignaient les premières rangées, c'était comme, un supplément d'âme qui se joignait lui aussi à la célébration.

_________________

come back on the 15/09 !
Magalona_eufrasia
Il est toujours un instant où l'on se doit de se faire violence afin d'avancer. Bien souvent, ce n'est pas au sens littéral qu'on entend cet adage, mais, en l'occurrence, c'est ainsi qu'il apparaissait pour moi.

Il y avait beaucoup de monde. Qu'avais-je donc imaginé ? Il ne pouvait en être autrement pour feue Sa Majesté. Il n'aurait pu en être autrement. Et cette foule venue rendre hommage, peut-être même, pour certains, venue seulement pour se montrer, cette foule donc, m'angoissait. Peut-être finalement que je m'étais toujours servie de Mère comme excuse à ma réclusion. Peut-être qu'elle m'avait toujours été pratique, ainsi que ma santé. Car, en cet instant, en ce jour où le monde venait rendre hommage à une femme formidable, j'ouvrais les yeux sur l'une de mes particularités : je n'aimais pas la foule, je m'y sentais oppressée. Mais quand on porte le nom que je porte, l'on se doit d'avancer, l'on se doit d'être droit & de se montrer sous son meilleur jour.

Frêle comme une brindille, j'oscillais sous la légère brise qui s'était levée un cour instant. Je fermais les yeux, calmant les battements d'un cœur affolé et respirant du mieux que je le pouvais afin de ne pas laisser cette oppression remporter la bataille.

Auréolée des senteurs camphrées de mes médications, j'avançais un pied puis un autre, en direction du parvis, puis vers l'intérieur de l'édifice. En entrant, je me signais. Puis, comme il se devait, je gagnais une place digne de mon rang, mais je n'allais pas plus loin. Des places libres qu'il restait, je choisis celle qui était la plus discrète, celle qui me permettrait de rester dans l'ombre, de me faire oublier tout en observant. Car j'aimais observer le monde qui m'entourait : c'était là source d'informations. C'est donc ce que je fis : observer. Tentant de me remémorer les noms et titres affiliés aux couleurs que je reconnaissais pour les avoir vues dans les archives de mes parents. Cela me permettrait peut-être de mettre des visages sur ces noms connus. Sans écouter vraiment ce qui se disait, je laissais mon ouïe saisir les informations qui me manquaient. Je ne prêtais pas réellement attention à la teneur des conversations ainsi saisies, je cherchais juste à apprendre davantage sur les gens. Les yeux dans le vague, ma silhouette se fondant dans les ténèbres, je restais là à attendre que la cérémonie commence.

Au hasard de ma contemplation, mon regard se porta sur la famille royale. J'y avisais alors un bel et blond baron de ma connaissance. Mon ventre se crispa alors. Je laissais la douleur me bercer, fermant les yeux tant pour m'y offrir que pour fuir la possible croisée d'un regard que je n'aurais su endurer. Je me perdis alors dans l'admiration d'une voûte...

_________________
Uriel
Fallait-il se vêtir spécialement pour l'occasion ? C'est ainsi que tout de pourpre vêtu, le Cardinal de Réaumont, en vint à faire quelques signes de tête et signes de main pour ceux qui cherchaient une bénédiction.
Si cela n'avait été que pour lui, il aurait passé une robe de bure grise, sans autre ornement ostensible qu'une blonde tignasse qui aurait dépassé d'une capuche rabattue, mais voilà, aujourd'hui, il y allait avoir du monde ... et du beau monde. La crème de la noblesse française, deux qui avaient été loyaux à Béatritz, ceux qui l'avaient bien servi pendant ce temps de paix.

Il salua son cousin Charlemagne, qui semblait avoir pris des traits des deux familles, et affichant un air fier tel que l'aurait fait Guise.

Cher cousin, que la Paix du Seigneur soit avec vous.

Il continua alors à contempler ceux qui venaient, qui s'installaient, qui échangeaient politesses, fussent-elles réelles ou non. L'être humain était si ... particulier ... il était à la fois un coffre plein de mille pierreries aux facettes colorées et luisantes, et en même temps grouillant d'or, celui des fous, à moins que ce ne furent de fausses pièces coulées avec du plomb coloré ... un contraste tellement dramatique.

Alors qu'il allait retrouner à l'autel, une petite bombe vint l'enserrer et défiant lui-même toute étiquette, il se baissa, s'accroupit et la prit dans ses bras, la serrant chaleureusement.

Bonjour, ma petite filleule.
Et bien ! Te voilà une grande "Dame", alors puisque Liz te laisse venir seule dans les églises ! Aurait-elle retrouvé son allergie passée pour les édifices religieux ?


Il rit alors, se rappelant de longues histoires à ce sujet.

Vint le temps où il fallait lever le rideau, et débuter l'acte premier. Le jeune prince de l'Eglise se dirigea donc derrière l'autel, ouvrant un livre des Vertus fort ouvragé, cadeau d'un ami lui aussi décédé, Raboude, l'ancien Empereur du Sring.
Aujourd'hui, si c'était de Béatritz que l'on parlerait, il conserverait une pensée pour le sage hollandais ...
Camille.
Quelques mots tout protocolaires et un regard marqué d'une douleur qu'elle ne connaissait que trop pour avoir eu ses propres parents arrachés à sa jeunesse dans la violence. Ce genre de choses vous forge une vie et une manière de voir les gens toute particulière. Ce genre de chose vous vole votre enfance et vous plonge dans une vie bien trop grande et trop froide. Pour cela, et pour l'adoration qu'elle portait à sa défunte mère, Camille ne releva pas les manières impersonnelles du Prince. Elle savait que dès qu'il aurait besoin d'elle, il serait encore là comme à chaque fois pour le servir, pour venir à ses invitations même quand sa raison lui criait le contraire, qu'elle savait qu'il était folie de paraitre en ces lieux face aux manipulations politiques de certains. Elle le faisait pour lui et elle savait qu'il suivrait un jour les dignes pas de ses parents. Elle serait toujours là, dans l'ombre, se moquant bien des titres et des honneurs qui faisaient briller les yeux des courtisans. Seul comptait le fils de sa Reyne...

Camille releva son regard et le plongea dans celui du jeune Prince. Nul mot, mais tant d'histoires brillaient dans cet échange, et c'est sans un mot qu'elle se redressa et salua avec respect Charlemagne, avant de se dresser devant l'Oncle qui paraissait une nouvelle fois face à elle. Il en avait coulé de l'eau sous les ponts de la Seine depuis leur dernière confrontation et Camille dans l'ironie de la situation ne put s'empêcher son regard de briller de malice.

Messire de Frayner, il y a si longtemps que je n'ai eu le plaisir de croiser vos élans. Contre tout attente vous semblez avoir fait merveille auprès du Prince. Cela valait finalement certaines envolées involontaires. Mais la prochaine fois, apprenez la douceur, elle fait parfois tout autant de merveille.

Puis après un salut tout protocolaire, la vicaire alla baiser la bague cardinalice d'Uriel avec respect, surement un des cardinaux qu'elle révérait le plus pour sa droiture, sa dévotion et son sens du devoir. Nul mot, nulle formule, pour ceux qui connaissaient le poids du symbole de la génuflexion et de la dévotion à l'anneau pourpre, ils n'étaient pas nécessaires. Un temps de pause pour recevoir la bénédiction du prélat, puis elle lissa sa robe violine et alla s'installer avec discrétion sur les bancs réservés aux clercs.
_________________
Zoyah

La baronne, figée entre les vantaux de bois épais et abritée sous une arche de pierre, n'avait pas bougé d'un pouce. Et lorsque l'on est pétrie d'incertitudes infondées – comme elle en avait le défaut - et qu'en plus, on ne parvient pas à appréhender la suite, à savoir aller lui taper sur l'épaule ou pas, et bien le temps semble long, voir même très long. Aussi, pour ne pas rester bêtement coite sous les voussures du portail, la jeune femme égara son attention sur quelques curiosités locales. Non pas la faune de manants et de paysans qui s'entassaient sur le parvis, mais plutôt sur quelques pratiques dévotes . Effectivement, ses prunelles bleutées s'attardèrent un instant sur les fers d'animaux cloués sur la double porte de la collégiale de Chablis. Il s'agissait d’ex-voto dont l'offrande permettait d'obtenir la guérison de bêtes souffrantes ou infirmes. Pour les billes azurées, ils représentaient les témoins silencieux d'une dévotion naïve et touchante à Saint-Martin, patron des cavaliers. Pour les aciers du chevalier, ils devaient – peut-être - symboliser l’expression tangible des superstitions futiles qu'entretiennent les esprits ignorants et idolâtres.

Cette réflexion, tellement loin de celles qui lui sont propres, lui arracha un fin sourire à peine perceptible et sa lippe pourprée s'étira délicatement alors que se dessinaient à nouveau devant ses yeux, les épaules de lutteur de Iohannes. Un signe de tête est saisi et compris. Il n'en faut pas plus pour que la jeune dame, soulagée, rassemble son velours et s'aventure dans l'église, pour l'instant indifférente à la foule qui s'y pressait. Zoyah, aimantée par la présence rassurante de cet homme qu'elle rejoignait, traversa la nef d'un pas vif qu'elle souhaitait mesuré, mais qu'elle peinait à retenir. Au fil de sa progression, son sourire s'élargit légèrement à la vue de deux fillettes blondes pépiant avec insouciance non loin du Resplendissant. Nul doute qu'il était « imparfaitement » dans son élément. Elle chassa bien vite cette lippe trop joyeuse et en totale contradiction avec cette cérémonie, pour se parer d'une expression plus neutre, mélange travaillé de fausse timidité et d'une placide réserve.

Alors que la baronne atteignait Sancte et se plaçait auprès de lui, du côté libre de présence en lui dédiant un sourire reconnaissant, une femme interpella ce dernier. Zoyah qui semblait économiser gestes et paroles – il fallait avouer que le lieu s'y prêtait – se contenta d'un hochement de tête au départ de la dame. Elle tourna ensuite un visage au sourire conquis vers le chevalier et lui toucha trois mots discrètement..
. Le bonjour Iohannes. Voilà, ça fait trois. Pas vraiment le temps de se répandre en urbanités policées que l'officiant amorçait le début de la cérémonie.

_________________
Guillaume_de_jeneffe
Les lieux commençaient à bruisser, aux oreilles du Flamand, du bruit que faisait une église en train de se remplir. On murmurait plus qu’on ne parlait, on avisait un siège en évitant d’être trop nombreux à passer de front sous le portail et on s’asseyait, plus ou moins discrètement. Et, non que la compagnie dont il profitait était déplaisante – que du contraire même – mais plutôt qu’il n’entendait pas se faire remarquer en mal à cette occasion, le Flamand se résolut donc à rejoindre le mouvement.

- Mes dames, il me semble que nous devons rejoindre l’assemblée et que la cérémonie ne tardera plus. Puis-je donc vous proposer de me suivre ? acheva-t-il dans une question purement rhétorique, convaincu que ses deux interlocutrices étaient trop femmes du monde pour refuser de se conformer aux attentes de la société.
_________________
Ingeburge
Elle serait d'Empire, ostensiblement par cette couronne impériale de Berg qui avait été posée sur la huve de mollequin noir qui couvrait ses cheveux; par ce noir coutumier qui était celui de l'aigle bicéphale; par sa destinée qui s'était mêlée à maints soubresauts outre-Rhin; par compensation car elle savait qu'ils seraient peu les Impériaux en ce jour; par opposition car il était couru que les membres de l'assemblée venaient tous pour cette reine dont elle n'avait été ni le Roi d'Armes, ni le Pair, juste un officier royal parmi d'autres. Pas de Montjoie, pas de seigneurie donc, juste celle que l'on voyait malgré ses dignités françaises comme de l'Empire, juste la muse de l'Ingarchie promue par Guise et Chlodwig. L'idole serait donc seule en ce jour, par cette revendication impériale marquée, seule parce que Guise n'était plus et que Chlodwig ne devait guère être plus consistant. C'était d'ailleurs certainement pour cela qu'elle ne s'était pas rendue à Auxerre, face visible de sa vie française et il avait été difficile de ne pas y passer lors que depuis Chablis, il n'y avait que quatre lieues à parcourir. C'était plus au sud qu'elle avait pris ses quartiers, à Donzy où l'on jalousait le temps que la dame consacrait à Auxerre; pour une fois, les faveurs étaient allées vers les Donziois, c'était en tous les cas ce que professaient ces derniers.

Ayant laissé le gros s'engouffrer dans la collégiale et ses gardes sur le parvis, elle rejoignit à temps l'un des bancs : Uriel venait de rejoindre son lutrin. Qui était là? Qui ne l'était pas? Cela importait peu, Guise était absent et c'était bien pour cela qu'elle était présente. Dans un bruissement de taffetas, elle s'agenouilla sur le prie-dieu qui lui faisait face et elle s'abîma, yeux clos, dans la prière.



EDIT = oubli d'un truc
_________________
Charlemagne_vf
Derrière, l'on entendait encore les pas lointains approcher, et l'écho de la Collégiale les reprendre : l'on entrait encore. Alors que le Prince avait commencé à s'impatienter, il se dit que le temps n'avait pas été si long, ou que l'on faisait en sorte que les retardataires n'en soient pas.
Il observa son éminent et veuf cousin préparer son office.
Uriel n'était que l'époux de Sybille, il n'avait pas une goutte de sang Von Frayner, et pourtant, Charlemagne l'estimait. Il n'aurait su expliquer pourquoi celui-ci en particulier avait sa bienveillance et son respect, de même qu'il ne savait expliquer qu'il ne pût souffrir certains de ses parents de sang, qui allaient à la chasse au papillon dans des tenues claires. Le Cardinal était un homme sage, et on le disait bon. La bonté n'était pas une qualité que le Prince appréciait plus qu'une autre, mais il avait senti dans les paroles des autres qu'il y avait là un être à part et peut-être plus proche du Très Haut que bien des ecclésiastique. C'est à cet instant de profonde réflexion que l'Aiglon décida de se faire baptiser, parce que l'aura du prélat le lui murmurait. Ainsi, à une cérémonie mortuaire succéderait une cérémonie natale, saluant la renaissance.

Il ne le perçut pas, mais la Froide venait d'entrer. Peut-être avait-elle, aussi, influé dans ce choix. Elle avait osé réprimander le Prince, lui inculquant quelques menues valeurs aristotéliciennes, ou plutôt que des valeurs, des idées.
Il ne devait pas suivre la masse. Il ne devait pas s'y conformer par simple mondanité. Il devait simplement avoir la Foi et le faire par conviction. La chose avait d'abord parue hautement hypocrite au jeune garçon, dans la mesure où l'Inquisition punissait allègrement ceux qui ne se laissaient pas persuader par ladite foi. Le Resplendissant ne l'aurait pas démenti.
Puis finalement, cela devint une sorte d'évidence à ce moment, et puis...n'était-ce pas ce en quoi Guise et Béatrice avaient toujours cru ? Et n'était-il pas rassurant de les savoir auprès d'un hypothétique Dieu, d'un supposé prophète ? C'était toujours mieux que de rester dans l'ignorance de l'après, dans le doute, devant la mort.

Un bruissement se fit entendre. Une robe, tout près, alors que Camille d'Anclair avait parlé à Sancte avant de s'éloigner, une autre femme s'était approchée.
L'avait-elle appelé Iohannes ? C'est du moins ce que l'Aiglon crut comprendre, et alors, il sourit, amusé.
Innocent, il déclara à son bâtard de frère :

Tiens. C'est la seconde femme que j'entends vous appeler Iohannes.

La première avait été Asophie, au mariage d'un Marquis vénitien dont le nom échappait à Charlemagne. Et donc, le Castelmaure déduisit bien vite que celles qui préféraient un "Iohannes" à un "Sancte" étaient des sortes de courtisanes. Des femmes, en somme, un peu plus proche du Resplendissant que les autres.
_________________
Angelyque
La duchesse de Bourgogne n'aurait manqué cette messe en l'honneur de Beatritz pour rien au monde.

Elle avait fait le trajet entre Dijon et Chablis, plongée dans les souvenirs qu'elle avait de la première reyne qu'elle avait appris à connaître et à apprécier. Si les débuts entre les deux femmes avaient donné lieu à des étincelles, c'est une profonde amitié qui avait ensuite peu à peu fait place. Aujourd'hui lui serait rendu hommage, et la Persévérante qui devait son surnom à celle qui avait porté si haut la Bourgogne ne pouvait qu'être présente. Elle entra dans l'édifice religieux, saluant le prince Charlemagne et le cardinal-archevêque, et adressa un signe de tête en direction des personnes de sa connaissance. Elle était étonnée de voir si peu de bourguignons assister à cette messe en souvenir de celle qui fût leur reine mais avant tout une bourguignonne. Lentement, elle prit place et commença à prier en silence
.
_________________
[en refection]
Selena.
[Le LD - Des jours avant la messe ]

Un hurlement,venant des montagnes,retentit surement dans tout le Duché :

"- QUUUOOOOIIIIII ? POURQUOI JE DEVRAIS Y ALLER ! "

Puis,l'une des sournoises,dans sa tête répondit :
" Tu à promis respect aux Castelmaure " Un rire sadique,c'était échapper
" Béatrice ta fait peur " l'ombre d'un souire,pouvait-être imaginer
" Axel est malade,Angele est morte ... bouge toi donc ! " de yeux levés aux ciel,mimer ...
Ronchonnemen,grogements,mais elle y était allée à Chalbis.


[Chalbis - Jour J ]

Maudite soit-elle avec ses promesses.Pour l'occasion - surtout par respect en faite - elle avait revêtu du mauve et de l'or,la Vikilord avait beau détester le mauve,c'était de rigeur.Habillée donca sa propre mode bien sûr !
Elle avait quand même grincer des dents,en serrant le corset,elle c'était rendu compte que sa potrine avait repris la forme d'une poitrine,depuis quelques mois et non plus,le plat auquel elle c'était habituée.
Grande,blonde,les yeux azuré,la peau caramel et le corps mince.
Tel était la terrible,Sauvageonne,compètement folle.
Inutie de préciser,que sous la robe,quelques armes attendante les curieux.
En entrant,elle voit immédatement sa cible,les deux princes.
La blond Vikilord,s'approcha,s'inclina et annonça,d'un ton claire,de sa voix douce de mère :


"- Sachez,que je vous témoigne respect ... "

Bon,le plus dur était dit,respecter des nobles,pour elle état chose compliqué.

"- Et que si un jour,je puis faire quelque chose,je serait ravis de la faire "

En temps normal,elle aurait grogner,mais non,ses paroles étaient réelle.
Promettre le respect à la Maison Castelmaure avait était pour la blonde,une grande décision ... et surtout elle s'employer sans cesse à le faire.
Du haut de ses 21 ans,elle avait exercer nombreux métiers ... Certains étant particulièrement utile ... Mais bien sûr,peu savez,la Folie encrée en elle et qui la rongeait.

_________________

" J'habille les déesses "
Selena est enceinte de ... Elle va exploser.
Uriel
Toutes mes excuses pour avoir traîné, pas mal (voire trop) de sollicitations irl ...


Or donc, en rejoignant l'autel, il s'arrêta près de Camille, qui le salua comme le voulait l'étiquette. Le Cardinal, peu friand des génuflexions à son égard, tendit la main vers la jeune fille pour la relever, mais cette dernier la lui prit pour embrasser son anneau. Diantre ! En voulant humblement lui signifer qu'il ne méritait pas tel honneur, voilà qu'il faisait se méprendre les gens. Il lui sourit et lui donna donc une bénédiction tout à fait sincère.
Lorsqu'il prit place devant cette pierre lisse sur laquelle étaient disposés le linge adéquat ainsi que tous les attributs qui convenaient à une messe. Il avait d'ailleurs fait acheter sur ses propres écus deux fleurs blanches, de cette couleur symbolique de deuil.
Une figure connue, en la personne d'Ingeburge, laissa ses pieds - que l'on disait bien beaux - flatter le sol froid de l'édifice. Il se rappela encore n'être qu'un jeune diacre face à la cardinal ... tant de temps, une fois encore s'était écoulé ...
Un dernier signe de tête, en réponse à celui de la Duchesse de Bourgogne, Angelyque, puis enfin il prit une profonde inspiration.

Son regard azur parcourut ainsi l'assemblée, dressant mentalement un tableau des fidèles à l'ancienne Reine ... fils, parents, amis, vassaux ... tous étaient là, pour se souvenir.
L'esprit clair, il ne laissa pas ses pensées vagabonder, ni se laisser distraire par les papillons multicolores qui dansaient sur le sol, douce et si calme réflexion des vitraux au travers desquels la lumière divine passait pour toucher se sa grâce ceux sur qui elle tombait ... mais fallait-ils encore qu'ils l'acceptent.

En ce jour du neuvième de juillet, je vous souhaite la bienvenue en la Collégiale Saint Martin.

Nous sommes ici réunis pour nous souvenir, pour rendre un hommage à une Reine parmi les humains, mais aussi une mère, une parente, une amie tant respectée que respectable.


Le clerc espérait ne pas en faire trop ; cependant son ton se voulait honnête et il l'était, pensnat chaque mot qu'il prononçait. Uriel, si il respectait les convenances n'était pas de ceux à dire ce que les gens voulaient entendre, il laissait simplement s'exprimer la vérité, même si parfois elle n'était pas plaisante à entendre ... mais ici, nous n'y étions pas, seuls des mots neutres à l'égard d'une défunte, nul besoin n'était de flatter quiconque.

Beatritz se trouve aujourd'hui, à n'en point douter auprès du Très-Haut, à la droite d'Aristote et de Christos, libérée elle aussi des velléités et des tracas temporels.


Il tourna machinalement quelques pages pour revenir à plus ou moins un quart du Saint Livre, puis, sans lire le texte, il le déclama :

Extrait du Livre des Vertus, Livre de la fin des temps : Chapitre V - « Les questions » a écrit:

2 Je Lui demandai: “Quand serons-nous jugés? Quelles seront les peines et les récompenses que nous aurons?” Il me répondit: “J’ai décidé, lorsque J’ai fait des humains Mes enfants, de leur faire le plus beau des cadeaux: J’ai fait de tous vos esprits des âmes, vous permettant de gagner le Paradis si vous suivez les enseignements d’Aristote et de Christos, mais vous punissant des Enfers si vous vous détournez du chemin qu’ils ont tracé. Vous êtes en cours de jugement tout au long de votre vie. Chaque pensée, chaque parole et chaque action influent sur Ma décision finale. Lorsque chacun de vous meurt, Je décide de votre destination éternelle. Selon que vous avez été vertueux ou pécheur, vous rejoignez les rangs des élus ou des damnés.”


Ce passage du Livre des Vertus nous rappelle qu'à chaque instant, Dieu omniscient a le regard pointé sur nous, et que chacun de nos actes a de l'importance.
Nous devons prendre garde à ceux-ci, si si nous péchons bien involontairement, ces actes nous serons pardonnés. Mais Dieu nous laisse aussi notre Libre-Arbitre, celui de choisir si notre chemin doit s'approcher de la pureté ou si au contraire, il doit être la sente qui nous verra nous enfoncer dans les ténèbres.

En cette vie, Dieu ne récompense, ni ne punit ; il observe, attentiste et enfin, tel un parent aimant, juge Ses enfants lorsqu'ils comparaissent devant Lui.

Beatritz de Castelmaure-Frayner, était elle aussi une de Ses filles, mais son grand sens des responsabilités lui a soufflé qu'elle pouvait aussi prendre soin d'un peuple complet, celui du Royaume de France. C'est là bien plus que de diriger un village ou de siéger au conseil provincial ... car oui, c'est là s'inquiéter pour des milliers de personnes, d'étendre sur eux une main aimante afin de tenter de leur garantir un lendemain meilleur. Et cette tâche n'est pas aisée.


Il marqua une courte pause, parcourant, une nouvelle fois, l'assemblée du regard.

Des souvenirs, nous en avons tous, et ceux-ci, partagés entre nous, perpétueront l'histoire de cette grande Dame ; cette histoire qui sera écrite un jour dans les livres.
Ainsi, si quelqu'un souhaite dire quelques mots, évoquer un souvenir, je l'invite à le faire, ils illustreront ces pages de la vie d'une femme de caractère.


Une fois encore, le Cardinal aimait que chacun participe, si il le souhaitait. Ses messes ne se voulaient pas être de longs monologues soporifiques où l'on s'écoutait bien orgueilleusement parler et s'auto-satisfaire d'avoir de l'écoute ... non, une messe était un moment de partage et il l'illustrait bien souvent.
Vittoria


Personne ne bronchait. Ainsi étaient-ils tous venus pour que personne prenne la parole. Pourtant certains en avaient sans doute beaucoup à dire, à se souvenir et à évoquer. Certains voire tous, sauf elle. Elle qui s'était assise dans le fond, elle qui n'étais ni parente, ni amie, ni vassale, ni même simple connaissance. Rien n'avait lié un jour ces deux femmes et pourtant...
Et pourtant Vittoria était là, sur cette chaise moins confortable que son trône du Maine, à suivre la messe et les moindres mots qui se disaient. Balayant l'assemblée du regard, vu de l'arrière, personne ne se manifestait. Alors, gesticulant un peu, hésitante à l'idée de ce qu'elle voulait faire, elle se leva discrètement de son banc et s'avança vers l'autel en empruntant le bas côté de l'édifice évitant ainsi de marcher au milieu de la nef. Se raclant un peu la gorge avant de s'exprimer, elle joignit ses mains devant elle et prononça discrètement :

Je souhaiterais prendre la parole si vous me le permettez.

Elle attendit ainsi, déjà debout devant tout le monde, que le Cardinal veuille bien la laisser prendre la suite.

_________________
Jenifael..luna
La Damoiselle,alla s’assoir,sans mot.C'est qu'elle avait vu la folle débarquée,et c'était inquiétée,pourquoi Elizabelle n'était point là? Pourquoi Axel était absente? Trop de questions pour l'esprit embrumée la demoiselle ne dit rien,elle regarde & prie.Serrant,entre ses mains les trois médailles de baptême.
La plus ancienne était celle de Béatrice.
La seconde était celle de sa filleule.
La dernière était la sienne.
Ses prières étaient simple : " S'il vous plaît,maman ... faite qu'Eli et Axel,aillent bien","S'il vous plaît,papa protéger maman et mes frères et sœur,s'il vous plaît,attendait moi,un jour je vous rejoindrez tous "
Ce n'était pas spécifiquement pour Béatrice que ses yeux se remplirent de larme.Se fût le tout,le cœur était devenu lourd à la mort de celle-ci,il c'était alourdis à la mort de Jehanne,celui-ci était devenu pierre à la mort de Nathan,des jumeaux et d'Angele.Doucement les larmes s'échappèrent de ses yeux,mais elle continuer de regarder droit devant elle,détestant les sentiments qui l’envahissez.De la haine envers elle-même de pleurer,cela n'y changer rien,de la colère également,de la tristesse,de se dire que jamais plus elle n'aurait des bisous baveux de la rombière,jamais on ne la reverrait débarquer lorsqu'on commande ne serait-ce qu'une fresque.Jamais elle pourrait revoir sur sa sœur ou sa mère,le regard bienveillant qu'avait Béatrice sur ces deux.Jamais plus elle sentirait contre elle,la douceur de la peau pâle,chaude et parfumée d'Angele.Fini les cris de son père,car quelque chose lui déplaît,fini le sourire en voyant son frère,même aveugle et qui jamais ne l'avait vu.

_________________
Uriel
Prendre la parole en public n'était pas donné à tout le monde. Il fallait vaincre sa timidité, parfois ; d'autres, étaient bien à l'aise pour cela.
Le Cardinal vit alors une dame se lever et s'avancer, il ne la connaissait pas personnellement, mais à juger de ses atours, elle devait être sans doute Comtesse ou Duchesse. Si Soeur Quelfalas avait été à ses côtés, elle lui aurait dit de qui il s'agissait, à coup sûr.

Ainsi, hochant positivement la tête, et d'un signe de la main, Uriel désigna à Vittoria le lutrin qui se trouvait à ses côtés. Ce dernier, légèrement surélevé et placé dans un endroit stratégique permettait que la voix porte et ainsi d'être entendu par les personnes présentes.


Je vous en prie. Il est bien évident que vous pouvez prendre la parole.
Vittoria


Un léger sourire au Cardinal pour le remercier et elle s'avança un peu plus et prit place derrière le lutrin. Face à toutes les personnes présentes, elle prit conscience de ce qu'elle s'apprêtait à faire. Les regards tournés vers elle, lorsque cette impression d'être la chose que l'on observe se fait sentir, une boule au ventre se crée. Pourtant, en tant que Comtesse, elle avait du en faire des discours et des prises de parole. Mais cet instant était bien différent. Elle ne se sentait pas l'une d'entre eux et pourtant elle était là devant tout ce monde à vouloir prendre la parole. Parce que de ci de là, c'était le regard d'un vassal, le regard d'une parente, le regard d'un ami, le regard d'un fils de cette reyne décédée. Tout était différent de ce qu'elle avait l'habitude de faire. Tout.
Elle jeta un dernier regard vers le cardinal, s'éclaircit la voix en un raclement de la gorge qui se fit entendre à travers l'édifice puis commença à prendre la parole, les deux mains fermement agrippées au lutrin.

Je commencerai ce discours en vous avouant que je n'ai jamais connu la Reyne Béatrice. Bien étrange me direz vous, d'être ici présente pour une personne que je n'ai jamais vu ni même jamais cotoyé. Cette Reyne, que la plupart d'entre vous avez connu, voire tous, nous a quitté il y a maintenant un an. Cette Reyne, certes je ne l'ai jamais connu, mais il faudrait avoir été jeté aux oubliettes pour ne pas en avoir entendu parler.
Vous l'aurez compris, je ne pourrais évoquer d'elle aucun souvenir particulier, aucune promenade avec elle, aucune rencontre, aucune correspondance...

Cependant, je peux vous témoigner du profond respect que j'avais pour cette Reyne, cette femme, cette mère, cette parente, cette amie, que chacun porte dans son coeur à sa manière. Un respect si profond et puissant, qu'il est toujours présent aujourd'hui et a guidé mes pas, jusqu'en ces lieux, pour lui rendre hommage. Si vous êtes présents ici, c'est pour également entretenir sa mémoire, veiller à ce que tous se rappelle qui était la Reyne Béatrice, pour ne jamais oublier. Il nous appartient à nous tous, vous comme moi, de préserver sa mémoire, et si je suis là devant vous aujourd'hui, c'est en tant qu'actuelle régnante du Maine, où je sais que mes prédécesseurs ont connu la Reyne Béatrice sous son règne et qui ne sont pas présents à cette cérémonie. Je me fais porte parole de ces personnes ainsi que du peuple mainois et tient à souligner que celle qui a régné sur le Royaume de France ne saurait être oublié en Maine et restera à jamais graver dans le coeur des mainois ainsi que dans celui des générations suivantes.


Elle reprit sa respiration :

Je me joins alors au Cardinal, pour vous demander de venir ici, évoquer un souvenir, ou tout autre chose pour ne pas oublier qui elle était, pour entretenir sa mémoire, et pour rendre hommage à notre Reyne perdue.

Sa voix s'etouffa dans l'écho, alors qu'elle tourna la tête vers le Cardinal, signifiant qu'elle avait terminé.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)