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[RP] Ivre de toi

Jehane
Alors que Gillan, propre comme un sou neuf, vient en aide à la chancelante Shirine, Jeje reste bouche bée devant ce délicat et tendre comportement en contraste certain avec le champ de bataille que représente la taverne à ce moment précis!

L'arrêt soudain de cris, de hurlements même, fait place à une accalmie face au spectacle de désolation: le sol mouillé est recouvert d'écailles qui flottent sur un liquide jaunâtre et gluant.

Jehane est alors incapable de savoir si c'est de sa bouche qu'est sorti ce murmure...


Pfiouuuuu c'est quoi ça?

Tourne la tête sans oser trop bouger. Le moindre déplacement serait synonyme d'une périlleuse glissade.
Mesure l'étendue des dégâts.
Le sac de provisions est vide.
Les bières ont quitté le comptoir, contenu et contenant mélangés à la mélasse par terre.
Le tavernier a déserté son poste... peut-être s'est-il caché.

Raya est assise à même le sol, dans un coin épargné par les œufs mais néanmoins boueux. Dans sa main...OH miracle, une chopine à moitié pleine.

Camy doit être dans un état semblable au sien, à savoir dégoulinante, collante, plaquée...pas fraîche quoi.

Vignolles a échappé de justesse à l'assaut des femmes en furie. On ne voit de lui qu'un nez et un œil hagard qui s'étonne du cataclysme." Entrera-ti, n'entrera-ti pas?" Se demande Jeje.

Cherche Léa....


Où te caches-tu vieille chamelle?

Soupire... ignore comment elle va réussir à sortir de là sans vol plané... impossible!

"Ah si not'Amsty cantonale et son balai magique étaient là."

Lueur d'espoir....


Amstyyyyyyy? Mon p'tit marronnnnnnn t'es où?
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Shirine
Le calme revient petit à petit dans la taverne. Après les insultes, les cris, la bataille d'eau et de tout autre projectile peu agréable, un silence passager se fait, le temps semble se suspendre.
Shirine ne réalise pas vraiment ce qu'il vient d'arriver. Sa perception des choses est considérablement réduite et elle se retrouve avec une voir plusieurs diligences de retard. Elle ne sait même pas encore dans quels bras elle a atterrit...

On l'aide à marcher au milieu du champs de bataille et on l'assoit sur une chaise. Elle se laisse faire et passe une main dans ses cheveux dégoulinants pour essayer de se redonner contenance. Elle essaye d'être séduisante en toutes circonstances, mais ne réalise pas qu'à l'instant même, elle est plutôt ridicule et sent l'alcool à plusieurs mètres.


Tu dois dire quoi à qui? Je ne comprends rien.

Elle lève enfin les yeux sur le Sicaire et le reconnait. Elle lui sourit et tend une main comme pour lui caresser la joue tendit qu'il est penché sur elle.

Ah Glover ! J'ai des choses à avouer à un homme. Des trucs de sentiments, tout ça, tu sais, des choses que je fais jamais, que j'aime pas faire tellement je me sens faible et vulnérable après, des choses que tu aurais aimé que je te dise à une époque. Des trucs que tu voudrais ptètre même que j'te dise encore aujourd'hui...

Si sa conscience n’était pas assommée par la boisson, elle lui dirait de se la fermer, d'éviter ce genre de commentaire. Des hommes elle en avait aimé des dizaines, certains plus que d'autres. Gillan était un de ceux qu'elle avait aimé le plus, ils avaient faillit partager un enfant. Mais, comme tous les autres, elle avait pu vivre sans lui, vivre sans penser à lui, vivre sans qu'il ne lui manque. Contrairement au seul qui hantait ses pensées depuis plus d'un an.

Au lieu de se taire et de prendre l'air désolé de celle qui a parlé sans réfléchir, elle sourit à Gillan.


Et toi ? Y'a une femme à qui tu voudrais avouer des sentiments personnels ?

Et vas-y qu'elle se ridiculise encore plus...
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Leamance
3 oeufs sur la tête, un dans l'oeil.

PAF PAF PAF

Erff....Léa se cache derrière Vignolles, et s'en sert de bouclier pour s'enfuir saine et sauve de la taverne.

Et Na !

L'Ex Prima le regarde en riant:


- ça c'est ma vengeance pour quand tu m'as dépouillée sur les chemins Catalans !


Il ne reste qu'une seule chose à faire, mettre la tête dans la fontaine, afin d'éliminer la gluante matière. Ce que la Réformée effectue, de ce pas.

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Gillan
Les mots de Shirine résonnent étrangement dans la tête de Gillan. L'ébrieté n'est pour rien, ou si peu, dans le comportement de la rousse.

Jamais la farouche sicaire qu'il avait connue n'aurait ainsi ouvert son coeur. Ca c'est l'alcool.

Mais l'ivresse ne fait que liberer la parole. Et ce qui en sort non plus ne ressemble pas à Shirine. Pas à celle qu'il a cotoyé. Avouer aussi candidement être faible, vulnérable... des sentiments...

Gillan ferme les yeux sous la caresse. Lui, l'enfant trouvé, dont jamais le coeur ne put s'appuyer sur une amour humaine. Il goute comme dans un rêve cette main que nulle mère et bien peu d'amantes lui donnèrent.

Il a un sourire triste


Le très haut veille sur moi, Shirine. Son amour remplit mon coeur. Et mes frères et soeurs sont près de moi et font que je ne suis pas seul. Alors non, je n'ai nul besoin de sentiments. De mots.

Je ne sais que te dire. Tu parles de choses dont je crois que j'ignore tout.


Il secoue la tête

Non, je ne sais rien de tout ça. Je vois seulement que tu souffres, et que je n'ai, pas de mots pour te consoler.
Shirine
Shirine sourit un peu bêtement sous les paroles sages de Gillan. Le Sicaire n'a jamais été très loquace, mais ses mots ont toujours été pleins de sens et de réconfort pour elle. Même dans les pires moments. Le brun va et vient dans sa vie, lui apportant par sa présence un fugace moment de répit dans le tourbillon sombre et brumeux de son existence.

La main de la rousse s'accroche à l'épaule de Gillan. Ses doigts s'y enfoncent et elle se lève avec son aide, non sans tanguer par moment. Elle tend les lèvres et l'embrasse avec tendresse.


Tu peux... M'aider à monter dans ma chambre ?

Elle glousse en s'imaginant essayer de monter les marches dans cet état.

J'ai une lettre à écrire.

Une lettre qui a des dizaines, voir des centaines de soeurs quelque part dans les tiroirs de sa demeure à Genève. Une lettre qu'elle a recommencé des dizaines, voir des centaines de fois sans jamais se décider à l'envoyer. Une lettre qu'elle n'ose pas envoyer par peur de se heurter à la lacheté de celui qu'elle aime. Et avouer qu'il est lâche, c'est avouer qu'il a un défaut qu'elle ne supporterait pas qu'il ait...
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Shirine
Finalement seule dans sa chambre, à la lueur d'une chandelle, l'esprit embrouillé de sentiments tous plus confus les uns que les autres, Shirine gratte la plume sur le vélin. Elle ne s'arrête que pour reprendre de l'encre comme lorsque l'on reprend son souffle au milieu d'une tirade. Les mots se déversent, comme évidents...

Citation:
    Putain, cette lettre, je ne sais pas combien de fois je l'ai recommencée Il m'a fallut du courage pour l'écrire, je sais pas si tu le sentiras...

    Tu l'as deviné. Je sais que tu l'as deviné, faudrait que tu sois vraiment crétin pour ne pas l'avoir compris. Et je sais que t'es pas crétin. Alors pourquoi tu as continué à m'écrire alors même que tu sais que je crève de ne pas être avec toi, que je crève de t'aimer plus que de raison. Bordel comme je voudrais m'arracher ce coeur qui ne bat que pour toi depuis si longtemps. Pas depuis le jour de notre rencontre, mais presque. Tu le sais et tu me laisses t'aimer et souffrir comme si tu n'avais pas deviné. Pourquoi tu me tortures ? Pourquoi j'ai si mal de t'aimer, pourquoi je ne peux pas t'oublier ? Tu es pourtant si loin. Je ne t'ai pas vu depuis si longtemps. T'ai-je déjà serré dans mes bras autre part que dans mes rêves ?

    Tu me dis que tu tiens à moi, tu m'as écrit nos souvenirs, ton souffle à mon oreille, mes cheveux sur tes lèvres, tu me dis que tu me caches des choses que tu te caches à toi aussi... N'as-tu pas conscience parfois du mal que ça peut faire de lire ça. D'espérer comprendre entre les lignes des choses qui n’existent sans doute pas. Ou ça te plait que je puisse t'aimer tellement, que tu ne veux pas me voir cesser d'être si intéressée...
    Plusieurs fois tu as voulu ne plus me parler pour ne plus me faire de mal, tu es toujours revenu. Plusieurs fois, j'ai voulu ne plus te parler pour ne plus souffrir mais tu m'as tellement manqué que je suis toujours revenue...

    J'ai si mal, comme j'ai mal...

    Au fond je crois que mes sentiments sont partagés. Mais que tu aurais trop peur de quitter ta stabilité actuelle pour tenter quoique ce soit avec quelqu'un qui te ressemble tant. Ce serait si difficile, si fatiguant... Si dur de te voir et te supporter deux fois tous les jours.
    Cela ne pourrait-il pas être tellement passionnel et déchirant ? Tellement beau que la terre entière pourrait nous envier.
    Je le crois ? Suis-je juste en train de l'espérer ? Tu ne l'avouerais jamais de toute façon... Je ne le saurais jamais. Il faudrait qu'elle soit morte pour que je le sache. Tu nous laisserais une chance.

    Que ne ferais-je pas pour toi ? Je me jetterais dans le feu pour toi, je soulèverais des armées, me jetterais sous leurs épées, je m'égorgerais ou me noierais si tu me le demandais, je ferais tout ce que tu pourrais vouloir de moi... Je ferais tout...

    Je sais, j'ai trop bu. A l'heure où je t'écris j'ai du mal à tenir debout. Mais j'ai puisé le courage de tout dire grâce à l'alcool. C'est maintenant ou jamais, je ne pouvais pas continuer à vivre sans que ce soit clair. Pouvons-nous continuer à faire semblant qu'il n'y a rien de plus que de l'amitié ?

    Je t'en prie, ne me répond pas si c'est pour me dire que mes sentiments ne sont pas partagés, que tu l'aimes elle mais pas moi. Je préfère ton silence. Je préfère ton silence à jamais. Ne me réponds jamais si tu ne décides pas de me dire au moins que je ne te laisse pas insensible. Que si tu le pouvais, tu serais avec moi. Elle ne le lirait jamais, je ne le lui dirais jamais, je ne le dirais jamais à personne. Ca resterait entre nous. Ce ne serait que des moments hors du temps qui ne feraient que nous appartenir. A qui ferions-nous du mal si personne ne le sait ? Je pourrais être prête à te partager si tu me le demandais mais je ne peux plus faire semblant de ne pas t'aimer au delà du raisonnable...

    Quoi qu'il en soit, j'ai toujours été sincère avec toi. Pas toujours tendre, mais c'est parce que je suis directe, et franche. J'aime comme ça. J'aime pleinement ou pas du tout. Et toi je t'aime. Comme jamais je n'ai aimé, et comme je n'aimerais peut-être jamais. Parce que j'ai le sentiment d'avoir trouvé mon double, mon moi, celui qui me révèle vraiment, celui que me force à sortir mes tripes, à ne pas mentir, à dire. Nous parlions chacun de notre raison de nous lever le matin, nous pourrions être cette raison mutuelle, si tu n'avais pas peur.
    Et si je ne la respectais pas, je n'aurais aucune honte à tout faire pour que tu sois miens, juste miens, j'aurais été l'assassiner sur le champs parce que je sais qu'elle est un obstacle. Tu m'aimes, peut-être, tu l'aimes plus que moi, c'est ce que tu crois. Est-ce qu'elle te comprend comme moi je te comprends ?

    Parfois tu as voulu être franc réellement, tu as voulu t'ouvrir sans détours parce que je te l'ai demandé. La réponse qui a suivit ne t'a pas toujours plu. Parce que je n'ai pas toujours su trouver les mots, parce que je ne sais pas les trouver. Parce que parfois je suis une bête féroce, parfois je suis une sainte. Je suis infiniment de choses... Celle qui méprise, celle qui blesse, celle qui aime, celle qui cherche, et elles toutes ensemble.

    Sois imprudent, tout n'est pas fragile. Tu es sacré. Et le plus important n'est pas ce que tu es, mais ce que tu as choisi d'être. Ce que nous avons choisi d'être. Et moi j'ai choisi d'être avec toi pleinement, sans mensonges et sans faux semblants, ou de ne plus l'être du tout. Peut m'importe tout le reste. Et si Deos m'entend, je sais qu'il comprend ce que je ressens, et s'il ne comprend pas, je l'emmerde. Oui je l'emmerde, il peut aller se faire voir, tous ceux qui me diront que ce n'est pas raisonnable ce que je fais, je les emmerde et qu'ils aillent se faire voir. Se faire voir loin de moi, très loin.

    Ca me déglingue de t'aimer. Ca me perfore, de part en part, c'est comme un torrent dans mes veines. Ca m'est tombé dessus, sans crier gare. Un truc dément. Un truc qui trompe la vie, qui sauve la mort.
    Je voudrais qu'on remonte les escaliers en courant, qu'on catapulte tous nos rêves. Que tu me fasses l'amour jusqu'à l'aube et pendant deux milles ans. Que le soir, au soleil couchant, on se fasse des serments. Je voudrais partager tes nuits. J'ai tant besoin de me noyer dans tes bras, sous tes caresses et tes baisers...

    Pardon, pardon de t'écrire tout ça. Je t'en prie ne me réponds pas si ce n'est pas en échos à ce que je viens de t'avouer. J'en mourrais de honte. Je préférerais croire avoir rêvé t'écrire plutôt que de me me heurter à la réalité de l'absence de tes sentiments.
    Putain je suis folle, je suis folle de faire ça, mais je dois le faire. Je t'aime, je t'aime, oui je t'aime. Et tu le sais, tu le sais, tu le sais depuis si longtemps, pourquoi tu ne m'a pas repoussé, pourquoi tu as voulu continuer à me parler à moi, à m'avouer des choses que tu ne lui avoues pas à elle. Pourquoi tu me fait croire que je suis unique, pas comme les autres, que je te suis si semblable, pourquoi j'espère comme une débile... Pourquoi toi ? J'en sais rien. Je t'ai dans la peau, je t'ai dans la tête...

    Là, c'est moi toute entière que je mets à nue. Devant toi. Les cartes sont dans tes mains. Je sais lesquelles tu vas choisir, mais au moins aurais-je eu des couilles que tu n'auras peut-être pas. Si tu veux en entendre plus, je t'en dirais plus.

    S'il te plait, ne sois pas lâche...

    S.


Merci à Fauve et "Grenade" de Bruno Mars pour m'avoir inspiré cette lettre.

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Shirine
Quelques jours plus tard...

En pleine campagne, autour du feu de camps, avec les soldats de l'armée qui s'apprête à libérer Genève, Shirine finit son dîner lorsqu'un message lui parvient. Elle commence à le déplier et aperçoit son nom en tête. Elle reconnaît immédiatement l'écriture et referme le pli entre ses mains. Elle se lève, le coeur battant à tout rompre et s'éloigne entre les arbres. Impatiente. Hors de vue des autres et de ce qui pourrait la distraire de sa lecture, elle s'adosse à un arbre, les yeux posés sur le vélin qu'elle tient entre ses mains. Les mots qu'il contient pourraient la faire revivre ou la tuer.

Tremblante, elle finit par l'ouvrir complètement et entame sa lecture.

Le début est plutôt décevant. Il ne répond pas à ses questions, il parle de lui, reste lui, toujours aussi évasif puis... Des mots d'amour... Une déclaration, pas très claire et maladroite sans doute. Belle...
Shirine oscille entre espoir et désespoir. Ses yeux dévorent les phrases, les mots, les lettres. Elle essaye de se souvenir des moments qu'il évoque. Elle imagine ce qu'il n'a pas osé faire. Elle s'envole. C'est lui mais sous une autre facette encore de sa personnalité. C'est sa retenue. Le foutu soin qu'il a de vouloir l'épargner. Ce déchirement entre vouloir être sincère et ne pas faire de mal...

La lettre se termine et la Sicaire fait quelques pas, se retenant à un autre arbre, les tripes retournées, prête à vomir. Elle aurait tellement voulu en lire plus et jusqu'à la fin des temps. Elle aurait tellement voulu qu'il soit là.

Les jeux sont fait. Et maintenant ?

Qu'il ne croise pas sa route. Elle ne pourrait supporter de le voir sans le toucher...

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