Marzina
Le château se remplissait d'un brouhaha grandissant. Les quiberonnais de toutes conditions avaient été invités à assister à l'adoubement du chevalier de la presqu'île -le seul et l'unique! L'événement était donc particulièrement exceptionnel et la foule se massait à l'entrée pour se presser dans la grande salle afin d'obtenir la meilleure place. La garde tentait vainement de garder un semblant d'ordre parmi tous ces gueux, usant de la voix et bousculant quelques miséreux pour faire des exemples, mais cela n'avait pas impact, leurs gueulantes étant étouffées sous les rires, les cris et les conversations enjouées. Du haut du chemin de ronde, l'Altesse observait la scène en plissant le nez.
"Quelle bande d'écornifleurs! Ils ne sont ici que pour la nourriture qui sera distribuée en fin de cérémonie!"
Et oui, qui disait fête, disait générosité du suzerain. Marzina ne rechignait jamais à ces quelques bienfaits à la populace, mais "leur côté rapace" selon elle l'agaçait. Et la beauté du geste hein?! Qui donc saura seulement apprécier la beauté du geste?!
Reniflement, et elle retourne sagement laisser Mathilda finir de la préparer, avant d'être en retard. Le suzerain se doit d'être à l'heure pour son peuple. Les autres gueux pouvaient bien crever de froid à attendre, mais pas ceux dont on lui avait confié la responsabilité. Et après plusieurs heures de présentation, elle était enfin prête. Les cheveux avait été relevés en un assemblage compliqué de tresses et de mèches maintenues par des épingles aux têtes de perle. Une tiare d'argent et de saphirs aux motifs celtiques venait ceindre son front, et sur sa gorge descendait un collier de même, et l'anneau d'or orné des armoiries de Quiberon à l'auriculaire gauche. Elle avait revêtu la robe princière qu'elle réservait aux cérémonies de la presqu'île. Elle en portait les couleurs: d'or et d'azur, et la fourrure d'hermine, symbole de la royauté bretonne, ornait le bas de sa robe et le pourtour de ses manches longues. Elle finit par descendre et entra dans la grande salle, le port haut, suivie de sa dame de compagnie portant l'épée sur un coussin. Le volume sonore descendit d'un cran, et ses yeux noirs scrutèrent le travail fait le matin même par ses gens. Les tentures d'azur représentant la sirène quiberonnaise aux cheveux d'or et à la peau d'argent tombaient le long des murs, entre les fenêtres d'où entrait le flot de lumière douce de l'après-midi. Elle s'avança le long des tapis entre les cordons où se massaient le peuple, et posa le pied sur la marche où se situait son siège. Se tenant droite, elle attendit la venue du futur chevalier, tandis que le bruit de fond reprenait à nouveau de l'ampleur.
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"Quelle bande d'écornifleurs! Ils ne sont ici que pour la nourriture qui sera distribuée en fin de cérémonie!"
Et oui, qui disait fête, disait générosité du suzerain. Marzina ne rechignait jamais à ces quelques bienfaits à la populace, mais "leur côté rapace" selon elle l'agaçait. Et la beauté du geste hein?! Qui donc saura seulement apprécier la beauté du geste?!
Reniflement, et elle retourne sagement laisser Mathilda finir de la préparer, avant d'être en retard. Le suzerain se doit d'être à l'heure pour son peuple. Les autres gueux pouvaient bien crever de froid à attendre, mais pas ceux dont on lui avait confié la responsabilité. Et après plusieurs heures de présentation, elle était enfin prête. Les cheveux avait été relevés en un assemblage compliqué de tresses et de mèches maintenues par des épingles aux têtes de perle. Une tiare d'argent et de saphirs aux motifs celtiques venait ceindre son front, et sur sa gorge descendait un collier de même, et l'anneau d'or orné des armoiries de Quiberon à l'auriculaire gauche. Elle avait revêtu la robe princière qu'elle réservait aux cérémonies de la presqu'île. Elle en portait les couleurs: d'or et d'azur, et la fourrure d'hermine, symbole de la royauté bretonne, ornait le bas de sa robe et le pourtour de ses manches longues. Elle finit par descendre et entra dans la grande salle, le port haut, suivie de sa dame de compagnie portant l'épée sur un coussin. Le volume sonore descendit d'un cran, et ses yeux noirs scrutèrent le travail fait le matin même par ses gens. Les tentures d'azur représentant la sirène quiberonnaise aux cheveux d'or et à la peau d'argent tombaient le long des murs, entre les fenêtres d'où entrait le flot de lumière douce de l'après-midi. Elle s'avança le long des tapis entre les cordons où se massaient le peuple, et posa le pied sur la marche où se situait son siège. Se tenant droite, elle attendit la venue du futur chevalier, tandis que le bruit de fond reprenait à nouveau de l'ampleur.
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