Harchi
[Bibliothèque des Cars]
La flamme vacille légèrement, un courant d'air anime la faible lueur qui éclaire l'écritoire face auquel le Vieil Harchi a pris place. Une vélin reste fermement maintenu dans sa main usée par le temps. L'autre posée sur son front supporte sa tête et dissimile ses yeux. Est-ce que le vieil Homme pleure ? Aucun son ne trouble la danse désordonnée de la bougie. Tout semble figé sauf bien sur cette faible lumière. Pas âme qui vive dans ce château. Au bout de quelques minutes un long soupire s'échappe du corps noueux et courbé mais gardant une musculature imposante, celle d'un Homme qui a sacrifié sa vie aux armes. Le visage buriné se relève, et les sillons humides s'attardent sur ses joues. Les opales s'accrochent à l'écriture de sa fille. Les mots sont froids, dures, et mettent le reitre mal à l'aise, comme si un manteau de glace recouvrait le corps du pauvre homme. La peau tannée est posée sur un coin de l'écritoire. Une longue inspiration brise le silence de la pièce. La main quelques peu tremblante se tend vers un parchemin vierge, l'encre bleue est ouverte. La Réponse à lÉtincelle attendra. Ce soir, il y a plus important, plus urgent ... Certains secrets longtemps gardés, devront être dévoilés. La main rédige un courrier, pour le presque gendre, le presque fils, le Fiancé de sa prunelle. N'avait-il pas prévu de discuter ? Il était temps à présent !
La flamme vacille légèrement, un courant d'air anime la faible lueur qui éclaire l'écritoire face auquel le Vieil Harchi a pris place. Une vélin reste fermement maintenu dans sa main usée par le temps. L'autre posée sur son front supporte sa tête et dissimile ses yeux. Est-ce que le vieil Homme pleure ? Aucun son ne trouble la danse désordonnée de la bougie. Tout semble figé sauf bien sur cette faible lumière. Pas âme qui vive dans ce château. Au bout de quelques minutes un long soupire s'échappe du corps noueux et courbé mais gardant une musculature imposante, celle d'un Homme qui a sacrifié sa vie aux armes. Le visage buriné se relève, et les sillons humides s'attardent sur ses joues. Les opales s'accrochent à l'écriture de sa fille. Les mots sont froids, dures, et mettent le reitre mal à l'aise, comme si un manteau de glace recouvrait le corps du pauvre homme. La peau tannée est posée sur un coin de l'écritoire. Une longue inspiration brise le silence de la pièce. La main quelques peu tremblante se tend vers un parchemin vierge, l'encre bleue est ouverte. La Réponse à lÉtincelle attendra. Ce soir, il y a plus important, plus urgent ... Certains secrets longtemps gardés, devront être dévoilés. La main rédige un courrier, pour le presque gendre, le presque fils, le Fiancé de sa prunelle. N'avait-il pas prévu de discuter ? Il était temps à présent !
Citation:
A Kylian Deschenaux-Carsenac
D'Harchi,
Salutations,
Nous avions convenu qu'il fallait que nous nous rencontrions afin de parler de celle que nous aimons. Cette discussion ne souffre plus aucun délais et doit avoir lieu prochainement. Je vous en prie, Vicomte, venez me retrouver demain dans une petite auberge en sortie de la ville de Guéret. Et venez seul s'il vous plait. Il faut vraiment que je vous parle. Accordez-moi cette dernière volonté. Et si j'ose vous le demander, si vous aviez un portrait de ma Filia Solis (*) que je puisse la voir.
Que le Trés Haut guide vos pas.
Harchi.
A Kylian Deschenaux-Carsenac
D'Harchi,
Salutations,
Nous avions convenu qu'il fallait que nous nous rencontrions afin de parler de celle que nous aimons. Cette discussion ne souffre plus aucun délais et doit avoir lieu prochainement. Je vous en prie, Vicomte, venez me retrouver demain dans une petite auberge en sortie de la ville de Guéret. Et venez seul s'il vous plait. Il faut vraiment que je vous parle. Accordez-moi cette dernière volonté. Et si j'ose vous le demander, si vous aviez un portrait de ma Filia Solis (*) que je puisse la voir.
Que le Trés Haut guide vos pas.
Harchi.
Le vieux Soldat, ne dormit pas très bien cette nuit là. Sa Folie, plus présente depuis quelques jours lui susurrait des images effroyables. Le jour n'était pas encore levé quand il s'extirpa des draps et qu'il se prépara pour son rendez-vous avec le Vicomte de Montmaur. L'homme que sa fille avait choisi, l'homme a qui il délèguerait le droit de la protéger et de veiller sur elle, mais aussi et surtout l'homme qui apprendrait bientôt son terrible et funeste secret.
[L'auberge à la sortie de Guéret]
Il était donc très tôt quand le vieil homme, encapuchonné entra dans l'auberge modeste mais agréable cependant. Le lieu était encore vide, pourtant un odeur de cuisine passait par la porte se situant derrière le comptoir, les hommes de cuisine devaient sans doute préparer le repas du midi. Peut-être mangerai-il ici alors, peut-être même ce soir qui sait, le soldat avait prévu sa journée pour attendre le Vicomte. Dans la lettre qu'il avait envoyé, il n'avait précisé aucune heure de rendez-vous, ainsi le Jeune Homme était-il libre de le rencontrer quand il le désirerait, si bien sur, il venait au rendez-vous.
Les rayons du soleil éclairaient au loin les champs de blé, le regard de l'homme agé, se perd à l'horizon. Viendra-t-il ? Ne viendra-t-il pas ?
Une pointe d'appréhension assaillait les entrailles de l'Ombre, qui en avait pourtant vécu des aventures. Maintenant, en proie à ses interrogations et ses doutes, il ne restait plus qu'à attendre.
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(*) fille du soleil en latin, surnom donné à Mahe par Harchi
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