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RP - Bois d'ébène pour galère espagnole.

Eikorc
La manche est saisie par le grassouillet en train de ricaner et l’azur métallique suit le mouvement de l’index, haussant un sourcil en voyant le marin dévoiler son prénom en l’écrivant ainsi sur du verre. Theli. La caboche se penche légèrement alors que le nom est gravé dans un coin de sa mémoire, le regard parcourant les traits du muet pour bien les mémoriser et un sourire vient traverser sa face balafrée quand il comprend l’interrogation muette.
Il aurait pu mentir, il aurait pu donner un de ses nombreux surnoms, ou tout simplement dire la vérité. Mais les deux hommes se font surprendre par l’arrivée furtive de l’Ombre dissimulée dans une cape trop grande pour elle. Un simple murmure qui lui fait hausser un sourcil, apparemment, il n’est pas le seul à qui ça arrache la gueule de dire ‘merci’…

Et pour le coup, le mercenaire réprime un rire de justesse quand elle ose leur dire qu’elle n’a pas eu peur… Non, pas du tout… Mais devant le regard qu’elle leur lance, il ne laisse filtrer qu’un sourire. Qui le connait bien aurait su aux lueurs dans son regard qu’il était amusé, mais pour la jeune femme qui se mure dans sa fierté pour garder contenance, elles n’ont sans doute aucunes significations.
Un grognement sourd monte quand même dans sa gorge quand les deux compères se dirigent vers la sortie, comme si de rien était. Les sourcils se froncent et il se retourne vers le taulier qui sort de la cave en grommelant… Les regards se croisent et le regard dur du colosse ne lâche son vis-à-vis qu’une fois la menace muette bien comprise, la pâleur sur les joues de l’aubergiste lui confirmant que le message est passé…

C’est donc avec un soupir las que le géant s’éloigne en boitant légèrement, la jambe de plus en plus douloureuse, rejoignant pourtant rapidement ses deux compères qui s’engouffrent dans les ruelles, comme si tout allait bien. D’ailleurs, le marin se met à siffloter et à chantonner comme si c’était une balade de santé, réussissant par la même occasion à pousser l’agacement du de Nerra à son maximum.
Il accélère donc l’allure, pour rattraper Theli, prêt à lui décoller une beigne pour qu’il s’arrête… Mais il stoppe son mouvement que le grassouillet se met à rire, le regard parcourant rapidement les alentours, apercevant les remparts à quelques dizaines de mètres mais ne comprenant pas ce qui amuse tant le marin… Le nez se plisse, le cerveau s’embrase pour faire cogiter le colosse aussi vite qu’il le peut et les sourcils se froncent quand il voit les gardes abandonner leurs postes…


« On y va ! Maintenant !! »

Les mots claquent et sans même faire attention à la réaction du muet, le mercenaire se retourne pour attraper la jeune femme et la balancer sur son épaule tel un sac de grain. Juste avant de s’élancer vers les remparts. Courir ? Avec un genou en rade et une jambe de plus en plus raide ? Quelle bonne idée !!
Les mâchoires se serrent et pourtant le géant massif s’élance aussi vite qu’il le peut vers les portes libres. Est-ce que Theli le suit ? Il n’a pas le temps de regarder, l’azur complètement fixé sur la porte… Peu lui importe aussi la façon dont est secouée la noiraude qui lui sert de lest, tant pis pour le confort, les mètres doivent défiler aussi vite que possible...

Et le de Nerra ne s’arrêtera de courir qu’une fois dehors, malgré les cris indignés de son paquet ou des passants qu’il bouscule, malgré le souffle qui se fait plus court… Tout ça pour trouver le bosquet le plus proche, laisser la jeune femme tomber au sol avant de s’affaler contre le tronc d’un arbre…
Un colosse à terre, un. Et les paupières se ferment alors que le torse de taureau monte et descend aussi profondément que possible pour lui permettre de calmer le palpitant autant que de reprendre son souffle. Seul un grondement rauque lui échappe entre deux inspirations…


« Maintenant qu’on est dehors… On va devoir se séparer… »

Oui, il est temps que chacun reprenne sa route…
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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Tigist
La nuit, tous les chats sont gris.

Ce qui est dommage, c'est que les noirs restent noirs et qu'il fait jour. Et quand d'ordinaire, elle avait l'habitude de passer inaperçue dans la rue, elle se rend compte qu'elle est bien peu discrète dans cet univers. Chez elle, à moins d'y faire attention, on ne la voyait jamais, quand il s'agissait avant de se comporter de façon tellement ennuyeuse que l'attention des gens la quittaient et qu'elle devenait quasiment invisible à leurs yeux. Etre banal, c'est la clé de la tranquillité mais pas ici.. La capuche est tirée vers l'avant, et le regard s'attache à suivre les pas du colosse devant elle, n'osant relever la tête assez haut pour pouvoir observer les gens. Comme le muet, elle a vu l'étal, et si le muet rit, elle pense et soupire, reverra-t-elle jamais l'Orient ?

La question n'a pas le temps d'être appesantie car les deux hommes s'agitent, et elle qui n'a pas fait attention – sa capuche est baissée – aux comportements des gens alentours - et quand bien même aurait-elle relevé la tête depuis le début, que cela ne l'aurait pas intéressé, esprit tourné exclusivement vers le salut et les remparts sud où le géant veut les mener. - la voilà soulevée de terre après un bref avertissement, et jetée sans délicatesse en travers de l'épaule du démon. Il en chie ? Tant pis pour lui ! Et il n'est pas le seul, car à chaque foulée, elle est propulsée, estomac contre épaule, et si elle ne vomit pas, c'est parce qu'elle est trop occupée à crier pour qu'il la dépose. A bout de souffle, et le cœur au bord des lèvres, elle accuse enfin la réalité de la situation et quand il la dépose à terre, la voilà derechef sur ses pieds, massant son ventre endolori et le fusillant du regard. Il a mal ? Mais c'est tant pis pour lui. Aurait-elle plus de vocabulaire qu'elle lui dirait que ce n'est pas de son âge, un peu de courage aussi, beaucoup de courage finalement.

Elle lui en veut, en dépit du fait qu'il vient de lui sauver encore la mise. Elle lui en veut énormément, car alors qu'elle était ballottée sur son épaule, l'image des geladas sur les montagnes lui était revenue, et ces femelles sans cesse martyrisées, sans cesse abîmées par la force brute et cruelle des mâles, et que sur cette épaule, elle se sentait comme l'une d'elles, elle qui aurait voulu avec orgueil se comparer aux keberos fiers et forts, n'était rien de plus qu'un babouin, un petit singe. Et alors qu'il inspire avec difficulté, l'ambre crie la haine qu'elle lui voue pour l'affront qui lui a fait subir. Si le muet est toujours là, la compagnie doit être charmante, une négresse boudeuse et un colosse qui crève d'un manque d'air. Mais tant pis pour lui, il n'avait qu'à pas suivre hé !

Et là, c'est le drame ..

Oui, elle le hait, mais est-ce une raison pour l'abandonner ? Ce n'était donc qu'un jeu ? Un jeu cruel qui consistait à lui faire croire qu'elle serait sortie d'affaire ? Tout ça pour.. Ca. C'est si frustrant, et les poings se serrent de colère.


- Tant mieux. Je n'ai pas besoin de toi..

Faux. Et la voilà déjà entrain de regarder autour d'elle, avant de maugréer dans sa langue natale, les bras remontent de l'estomac à la poitrine, et elle les croise. Détermination ? Angoisse ? Un soupçon des deux ajouté à une grosse dose d'orgueil inutile qu'elle doit rabaisser.

- Mais par où je vais ?

Et oui.. Ca peut être bien de le savoir !
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Dans la vie, j'ai deux passions. Le dessin n'en fait pas partie.
Theli


N'ont-ils donc pas vu ce couple étrange que formaient les deux hommes aux frusques plus que féminines et gonflées de pommes?? Quel dommage, voilà un spectacle qu'il ne reverrait pas de sitôt. Et son observation est d'ailleurs perturbée quand du coin de l’œil, il aperçoit les gardes en faction venir vers eux. Rhoo lui qui voulait pourtant bien faire s'était laissé distraire... Le colosse passa auprès de lui, sac de pa... Pardon, jeune fille à l'épaule.

Nullement inquiet de son sort, Theli n'ayant rien à se reprocher, il suivit tranquillement, les mains dans les poches. Tout juste s'il ne sifflait pas. Peu de choses à faire à dire vrai. Il passa les portes en se faufilant parmi les entrants, et trottina sur le chemin, en observant les environs.

Il savait ce qu'il cherchait, et ce qu'il aurait fait s'il avait été dans leur cas, aussi ne furent-ils pas trop durs à trouver. Ce qu'il vit en les rejoignant d'ailleurs, le fit sourire. Une noire boudeuse, un homme à terre à souffler comme un bœuf... S'il avait pu parler et donner le fond de sa pensée, nul doute qu'il s'en serait trouvé bien amusé et peut-être même qu'il aurait fini en petits morceaux coupés à coup de hache. A parfois ne pas avoir de langue avait du bon.

Se séparer, alors qu'il venait tout juste de commencer à s'amuser après de longs mois ennuyeux en mer?? En voilà une idée saugrenue. Mais bon, ils auraient été sa distraction du jour. D'un doigt, il les désigna l'un après l'autre.


Où?

Accroupi, les coudes sur les genoux, le blond écouta donc, amusé toujours, de la réaction de la jeune femme. D'ailleurs, tandis qu'elle se tenait debout, le marin tendit un doigt pour toucher le mollet. Cette couleur de peau l'avait toujours intrigué. Est-ce que ça s'en allait en frottant?
Eikorc
Les poumons brûlent et le colosse use de toute sa concentration pour les aider à se remplir correctement, alors on peut imaginer à quel point il en a rien à carrer du regard furibond que lui lance la noiraude. Par contre, il redresse la trogne quand elle lui balance qu’elle n’a pas besoin de lui, une grande respiration est prise et le mercenaire se redresse de toute sa hauteur pour faire face aux deux personnes qui le regardent.
Les immenses pognes viennent passer sur le visage balafré du géant alors qu’il réfléchit, remettant ses idées à la bonne place maintenant que le palpitant a décidé de se calmer peu à peu.


« Faut que t’éloignes de Saintes. Au sud il y a Blaye et la Guyenne. A l’Est, Angoulême et le Périgord. Quitte le Poitou au plus vite. »

Les mots s’échappent sans même qu’il ne fasse attention, prolongement de sa pensée, parce que lui aussi doit partir… On l’attend ailleurs, il doit même déjà être en retard. Le nez se plisse et il retire ses mains de son visage pour tomber sur le grassouillet en train d’approcher la main de la jambe noire. Un sourcil se hausse, perplexe.

« Elle est pas sale tu sais ? »

Un soupire et le colosse se détourne du spectacle, secouant la trogne, légèrement dépité, alors que ses pognes palpent sa ceinture à la recherche d’une bourse, l’arrachant rapidement pour l’ouvrir et en sortir une carte du royaume de France. La carte est ouverte en grand alors qu’il se retourne vers eux, posant son index sur la ville de Saintes.

« On est ici.
Je te laisse la carte pour que tu te débrouilles. Moi je pars. »


On a pas dit que le de Nerra était un bon samaritain. Alors la carte est lâchée aux pieds de la jeune femme et les épaules musculeuses roulent sous la ceinture, pour dénouer un peu plus les muscles. Juste avant de détacher deux autres bourses accrochées à sa ceinture qu’il lance aux destinataires, une pour la noiraude, une pour le grassouillet.

« Ça devrait suffire pour que tu survives. On se reverra peut-être un jour. »

Un hochement de caboche dans la direction du muet et le mercenaire se détourne de ses deux compères pour se diriger vers l'Est, loin des remparts.
L’abandon pourrait paraître cruel, mais il s’en moque, si elle est apte à survivre comme il a cru le percevoir dans la ruelle, elle y arrivera. Sinon, il lui aura donné quelques jours de plus à vivre.

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"Pour toujours... Et à jamais."

Zoko & Fablitos
Tigist
Mettez-vous un instant dans la tête d’une jeune fille loin de chez elle, perdue en terre inconnue avec deux inconnus mais qui ont le mérite de l’avoir aidée, et imaginez-vous qu’on apprenne que la séparation est nécessaire, et d’une voix claire, qu’on vous annonce les différents itinéraires à prendre. Non, ne le faites pas, cela vous ferez du mal, et c’est ce que cela fait à la gelada. Cela fait mal, et la mâchoire se crispe sous la douleur. Et l’envie de lui dire qu’il est stupide et qu’elle ne pourra pas, bien sûr qu’elle ne pourra pas, cette envie-là est gardée par devers elle, et les pans de la cape sont resserrées comme pour la protéger de la folie de cet homme, le regard se pose au sol, elle n’est pas pensive non, elle contient l’envie de pleurer, parce qu’elle voudrait qu’il voie que ça ne la heurte pas. Mais à chaque vase, la goutte de trop, et c’est le doigt du muet qui s’approche de sa jambe qui déclenche la crue verbale, flopée de jurons feulé à mi-voix tandis qu’elle s’écarte de lui, à demi-consciente que le colosse continue à lui expliquer comment s’en sortir, et remballe le marin.

La carte est dépliée et à son insu, les yeux se posent dessus pour voir où ils sont, et à peine le temps de comprendre ce qui se passe que le voilà qui se casse. C’est donc vrai ? C’est aussi simple que cela ? Tu pars et tu ne te retourneras pas ? Les lèvres pincées ne se desserrent pas et elle n’en démordra pas. Cela fait mal, et la bourse qui tombe près d’elle parce qu’elle n’a pas tendu les mains, vomit son contenu d’écus et de deniers qu’elle considère sans même songer à y toucher. Survivre .. C’est ce qu’elle s’obstine à faire depuis sa naissance en dépit des rages paternelles et des guerres fratricides, c’est ce qu’elle s’est forcée à faire ces derniers mois, et lui, lui jette ces mots comme il jette les pièces, comme on jetterait un os à un chien.

Et il part, n’est-ce pas ? Mais s’il part, elle reste ? Et c’est ce qu’elle fait. Elle s’assied en tailleur auprès de la carte, et le doigt sombre dessine la route jusqu’à la côte sud, jusqu’à l’eau et chez elle.. Il faudra passer par le Sud, bien sûr, par .. L’ongle se pose sur les villes qu’il a cité, et leurs noms sont nommés à voix basse. Enfin, elle daigne regarder le muet, lasse.


-« Je ne suis pas sale. »

Les mains regroupent les pièces pour les glisser dans la bourse qu’elle referme en ricanant. Quand bien même aurait-elle de l’argent, vu la répulsion et la curiosité des autochtones, personne ne lui vendra rien, c’est con la vie. Et déjà bien loin, il y a cette grande carrure qui s’éloigne sans s’inquiéter plus avant de son sort à elle. Il ne se retournera pas, elle en a la certitude. Cela tombe bien, s’il ne se retourne pas, il ne la verra pas, et forte de cette certitude, la bourse est glissée dans son corsage et elle-même se glisse en haut de l’arbre le plus proche.

-« Fais ce que tu veux. Moi, je pars demain. »

Tigist part demain et elle dort en attendant, car c’est ce qu’elle compte faire sans s’inquiéter plus avant. Dormir dans les plus hautes branches, cachée par les feuillages encore présents. A l’aube, il sera bien temps de partir.

Elle le fait. La lâche, la sournoise. Elle part à l’aube, avant même son avènement, alors que le soleil tente de poindre et que la lune se refuse à lui céder sa place, bien trop heureuse de pouvoir encore offrir ses pauvres lueurs. Mais la nuit, tous les chats sont gris, et l’ombre se faufile sur les traces du colosse, car il lui semble qu’avec lui, elle ne craindra rien, et il sera toujours temps plus tard d’aviser et d’envisager un retour à Debra-Berhân.


    « I am bound to you. »*


[*Je suis enchaînée à toi.]
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