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Info:
Bergerac, une ville calme du Périgord où il ne se passe jamais rien sauf quand la Sarfati se met à déblatérer ses ragots sur tout le monde. Eh bien un jour, Bergerac reçoit la visite de méchants pas beaux et la face du visage et de tous le comté en sera changé!

[RP ouvert] "Félonie un jour, félonie toujours"

Sybille
[Angoulême, par une nuit fraîche d’Automne]

La nuit était fraîche et la brise m’apportait les senteurs de l’automne qui roussissait le monde autour de moi. Sybille prit de profondes inspirations tout en se dirigeant vers le grand rempart. Elle était de garde ce soir. Les claquements lointains des sabots parvenaient jusqu’à elle, comme issus d’un rêve ou de vieux souvenirs.
Arrivée sur la rue principale, elle flâna. Quelques chariots passaient revenant du marché ou de quelque échoppes. Un vieillard sorti fumer sa pipe toucha son chapeau et la salua. Quelques minutes plus tard, elle quittait le quartier central pour arriver sur les faubourgs. Les lieux pouvaient être mal famés mais rien ne stoppait la maréchale, surtout pas l’ivrogne qui venait vers elle en titubant, la main tendue.
Elle accéléra le pas, elle avait pour mission de veiller sur sa ville et des rumeurs commençaient à courir, de folles rumeurs parlant de traitrise, de félonie… Mais Angoulême était loin de tout et rien ne semblait troubler les habitants.

La pluie commença à tomber transformant les rues de la ville en autant de cloaques. C’est à ce moment que Sybille vit approchait des voyageurs. Les flambeaux qu’ils brandissaient les signaler à la maréchaussée mais leur permettaient d’éloigner les loups. La maréchale descendit prestement vers le guet pour les accueillir. Les sabots de leurs montures clapotaient dans la boue à grand bruit.

Les frontières étaient encore ouvertes mais pour combien de temps… Sybille, garda la main sur le pommeau de son épée jusqu’à ce qu’ils atteignent les abords de la ville. Elle les suivit du regard. Amis ou ennemis ? Il faudrait se poser la question tôt ou tard.

Un nouveau jour se levait sur Angoulême mais l’aube était blafarde, les rues détrempées. Sybille regagna la caserne. Elle resserra la cape autour de ses épaules, la capuche recouvrant sa tête et masquant son visage. Beaucoup trop de visiteurs se disait-elle. Cela ne gageait rien de bon. Plusieurs lances et groupes d’armes s’étaient positionnés dans la ville. Rapidement, elle fît son rapport et envoya un pigeon pour la caserne de Périgueux, la prévôté et un dernier pour le conseil comtal. Elle hésita un instant puis ressortit en direction de la ville. Il lui fallait mener son enquête sur ces visiteurs.

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Soren
[Bergerac, quatorzième jour d'octobre 1461...]

Qui a dit que l'automne était une saison morne, invitant à la mélancolie? Qui a dit qu'il n'y avait rien à faire que de regarder voir les feuilles tomber des arbres et de manger des pommes? Mon mandat de maire de Bergerac venait à peine de se terminer. Pour des raisons personnelles, je ne pouvais décemment continuer à m'occuper de Bergerac. Manque de temps, de disponibilité. Sitôt le mandat terminé, j'avais prévu de passer un peu de temps avec la blonde normande d'Evrecy si son mandat de bailli le lui permettait. Et voilà qu'il fallait qu'un fat vienne fourrer son nez dans mes affaires personnelles. Il faut toujours que ça arrive ainsi. La dernière fois, c'était Silvinho et ses grotteux crotteux qui m'avait privé d'une soirée intime et chaleureuse. Là, c'est le félon!

Depuis que la comtesse avait donné l'alerte, je n'ai plus de temps à moi. La défense de Bergerac m'occupe à plein temps. Et for fanden! Je n'ai jamais vu des assaillants avec de si gros sabots! Ils auraient mieux fait de porter les armes officieuses de Mussidan : ça aurait fait plus beau et ils n'auraient pas été moins discret! Suis-je amère? Aigri? Oui...Sans doute le manque de sommeil. Trop de travail..et plus envie de dormir! Le félon me fait autant d'effet qu'une cuite bien tassée. Ça me donne juste envie d'aller rendre mon trop-plein dans l'abreuvoir municipal!

Depuis qu'il s'était révélé au grand jour, le félon a cette capacité d'occulter chez moi tout sentiment humain. A chaque fois qu'on évoque ce nom en ma présence, je suis plus un Eriksen qu'un MacFadyen. Les images qui flirtent avec mon esprit sont toutes teintées d'un rouge sang, d'ouragan de violence, d'un déferlement de haine à l'état pur. Le félon...L'homme qui n'a pas de parole, celui pour qui rient ne compte excepté ses propres intérêts. Je l'ai vécu. Son amitié, il ne la donne que si vous avez la capacité à lui apporter quelque chose. En est-il ainsi des femmes qu'il met dans son lit? Il prend et il jette. Il ne sert personne excepté lui même!

Un déferlement de haine avait suivi l'annonce de la comtesse. Les plumes, les vélins et autres registres avaient volé de mon bureau en direction. Depuis mon accident, le rouge et le noir étaient emprisonné solidement an fond de mon esprit. La Bête qui sommeillait en moi était maitrisée. Je ne l'entendais même plus. Mes soucis? Retrouver un visage humain et l'usage de mes jambes. Cela avait réussi à occulter tout sentiment de haine. Mais il avait juste fallu cette alerte pour que le côté Eriksen revienne me hanter. Et cette fois, je n'avais même pas envie de le refréner. Qu'est-ce que je regrette de ne pas pouvoir me tenir sur mes jambes! La guerre s'en vient, les villes vont être secouées et je ne suis même pas capable de tenir debout? Stupide que tout ça! Stupide!

Les informations affluaient et elles n'étaient pas bonnes. Des listes et des listes de noms. Toujours plus nombreux. Va t-il vraiment trahir tant de personnes? Comme ceux qu'il a emmené dans son armée combattre aux côtés du Roy en Anjou et qui se sont retrouvés dans le sud de la France à combattre le Roy au nom d'une stupide révolte menée par de gras prélats? J'en rirais si j'en avais encore la force. Et avec Lubna? Il avait demandé l'agrément du Périgord mais il ne voulait rien donner en échange? Pas même un rapport de sa situation ? Imbu, égoiste, et indigne de confiance! J'imagine que même le Très-Haut doit devoir plier genou devant lui. Bah oui! Ça tombe sous le sens. C'est évident! Méfie-toi Dieu! Le jour où tu ne lui serviras plus rien à rien, il ira voir le Sans-Nom pour obtenir ce qu'il veut!

Une liste de noms défilent devant mes yeux, crispant un peu plus mes mâchoires. La guerre va être longue, très longue. Le camp qui volera la première victoire ne devrait pas se targuer d'avoir gagner la guerre. Ce coin de pays va se transformer en un brasier ardent. C'est toujours ainsi lorsque les racines d'un conflit vont au delà des intérêts de chacun... et qu'il est plus mu par des sentiments de haine réciproques.

Une image me revient en tête... Celle du félon qui me demande ce que je ferais quand le Périgord-Angoumois sera en guerre, si je serais prêt à le défendre. Et c'est lui qui prétendait me l'apprendre! L'une des dix meilleurs lames du royaume? Qu'importe! Il est loin d'être l'un des dix meilleurs stratèges! Je plains ses maitresses si sa réputation d'amant est aussi surfaite que celle de chef d'armée! Il doit prendre son plaisir et ne rien leur donner en échange. Il doit même sans doute les jeter une fois qu'il s'est répandu en elle! Oui, le félon fait sortir ce qu'il y a de plus mauvais en moi!

En attendant, les réponses de la défenses bénévole de Bergerac sont bonnes. C'est au moins ça. Cette attaque pourrait au moins avoir du bien, celle de réveiller le comté et de rassembler son peuple autour de sa comtesse. Oui...C'est une longue guerre qui commence...et elle risque fort de dépasser les frontières du comté.

Qui a dit que l'automne était une saison morne? Les feuilles tombent des arbres, les animaux se préparent à hiberner...et les félons rentrent au bercail!

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Soren
[La menace félonne*]

Citation:
      Journal de Guerre - Périgord-Angoumois 1461


    15 octobre 1461

    On devrait renommer la maréchaussée par "La garde de nuit"**. Je viens de passer ma première nuit blanche de la guerre du Périgord-Angoumois de 1461. J'ai d'ailleurs du mal à garder les yeux ouverts. Par la fenêtre, le soleil est déjà haut dans le ciel. C'est un soleil orange, typique des journées d'automne. L'astre solaire doit sans doute remercier les feuilles des arbres de lui donner cette teinte irréelle. Sur mon bureau, trône une bouteille de Bergerac 1455 à moitié descendue. En situation de crise, je suis capable de boire modérément? Eh oui... Je me surprends chaque jour.

    Une garde de nuit. Une de plus... J'aurais dû compter le nombre de gardes de suite que j'ai fait. Combien ? 20? 30? Plus? Je ne saurais dire. Me suis-je endormi une nuit avant de faire un tour sur les remparts de Bergerac? Je ne m'en rappelle plus. Enfin...Là, je parle d'avant l'accident qui m'a privé de mes jambes. Depuis, Poissac est mes yeux et mes guiboles. Moi, je suis sa tête. A deux, on fait un drôle de monstre, n'est-ce pas? Un monstre qui chaque nuit hante les remparts de Bergerac pour surveiller sans répit la ville du Périgord.

    Depuis l'alerte, la garde se prolonge le jour. Et ça va devenir de plus en plus difficile. Je dois déjà avoir les yeux cerner de fatigue. Après avoir ouvert les portes de la ville au petit matin, après avoir comptabilisé chaque entrée et chaque sortie, il faut encore prendre le temps de contacter un à un tous les défenseurs bénévoles. Et ils sont plus nombreux chaque jour... Le premier jour! La clé d'une prise de ville, c'est le premier jour. Quand les réponses qu'un maréchal reçoit sont du type : " Désolé, je viens d'être engagé à l'université, je ne pourrais être sur les remparts." ou... "J'ai pris un gros contrat à la mine et le contremaître n'est pas du genre à accepter des excuses pour que je ne l'honore pas".... ou encore "Désolé, j'ai baignade!"***... Enfin là, c'est quand le maréchal envoie une demande à une mauvaise personne et tombe sur un brigand! Ah oui! Ça arrive aussi parfois ça.... quand la fatigue s'accumule.

    Déroulé sur mon bureau de maréchal, le rapport de Périgueux me nargue. La combat a déjà commencé. Les avant-gardes viennent de s'évaluer. La première révolte sur la capitale a eu lieu. Ils vont l'avoir dur là-bas. Très dur. C'est une bataille indécise qui va s'y mener. Une boucherie sans nom, sans aucune subtilité. Ça va se résumer en : "C"est celui qui a la plus grosse qui gagne!". Peuh... Pour la subtilité et le glamour vous repasserez! Mon sang Eriksen remonte toujours à la surface en pareille occasion. Toujours! Si j'étais à la place de la comtesse Keyfeya, j'aurais fait mettre en procès tous les brigands présumés. Un procès expéditif, en un jour. En se foutant des procédures. Tous condamnés à la prison pour quatre ou cinq jours! Ça ne respecte pas les droits des accusés? Non! C'est ce qu'on appelle une tyrannie. Oui! ...une tyrannie. Mais une tyrannie contre l'ennemi seulement. Aux grands maux les grands remèdes et aux poubelles les principes et la justice. Certes, tous les procès seraient cassés en cour d'appel, mais avec les brigands en prison, on gagne du temps! Les révoltes n'ont que peu de chance de passer. Quoi? C'est immoral? Totalement? Oeil pour oeil, dent pour dent. Pas de pitié avec ceux qui défendent un félon! Ouais... Il est pas mal noir et vicieux mon côté Eriksen! Je sais! Il est aussi noir et sanglant. Un bel héritage paternel ça!

    Plus sérieusement...et moins Eriksen.... Il faut que je dise à Plume que les maréchaux doivent absolument garder le contact avec la population, les tenir informés le plus possible de la situation. C'est ainsi qu'on maintient la mobilisation! Ils veulent savoir. Ils ont raison. C'est une des clés de victoire pour le comté! Les maréchaux doivent se présenter en public et donner un juste état de la situation. Ils doivent faire preuve d'un charisme sans faille! Et si Plume doit être bien occupée, je me demande si le porte-parole du conseil comtal ne pourrait pas aussi l'aider dans sa tâche. Ne pas se déconnecter de la population.... Oui, je le répète, c'est une clé du succès! Ça avait manqué pendant l'incident Corléone!

    Tiens! Je viens de voir que ma néo-bergeracoise d'Auch est passée à Périgueux. Comme prévu...Oui. Comme prévu.

    Ça y est. Je viens de terminer mon dernier message pour la défense de Bergerac. On est prêt à les recevoir! Maintenant je peux enfin aller dormir...pour combien de temps?




* Toute ressemblance avec "Star wars - La menace fantôme" de George Lucas serait purement fortuite.
** Toute ressemblance avec "Le trône de fer" de G.R.R Martin serait purement fortuite.
*** Toute ressemblance avec la célèbre excuse "Désolé, j'ai piscine!" d'un peu tout le monde serait purement fortuite.
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Soren
[La menace félonne - Le retour]

Citation:
      Journal de Guerre - Périgord-Angoumois 1461


    16 octobre 1461

    Je viens de me réveiller d'un long cauchemar... Bergerac était plongé dans un immobilisme encore plus affreux que tout ce qu'on peut imaginer.... Les tavernes étaient fermées. Sur la grand place, on aurait dit qu'un sort avait été lancé. Bras tendu, un brochet en main, le poissonnier s'apprête à conclure sa vente... Mais elle ne finit jamais.... jamais. Tout est figé. Excepté moi! J'erre dans la ville et c'est comme si je me baladais au travers d'une peinture. Oh... Fais attention toi! La donzelle semble ne pas apprécier la main que tu lui mets aux fesses. Tu as vu son regard? Et tu ne l'as peut-être pas encore perçu, mais elle a déjà armé son bras. Quand tout le monde se réveillera, c'est une belle gifle à cinq branches que tu vas te prendre en pleine joue mon gars! Et ici... C'est une goutte d'eau qui a roulé du toit en direction de la rue... Figée à mi-chemin. Lorsque j'essaie de la déplacer, je ne fais que passer au travers. Tout est intangible, irréel.... Mais avec tout ça, je n'ai pas eu l'opportunité de manger moi! J'ai les boyaux qui se tordent dans un bruit discordant. Rien de mélodieux là-dedans! Et j'ai du mal à tenir les yeux tellement la nuit fut longue. J'ai besoin de dormir... d'un sommeil réparateur! Ce cauchemar n'a rien de ressourçant!

    Veux-tu savoir ce qui s'est passé cette nuit cher journal? Cette nuit si longue ? Bah... Rien de bien important je crois. Ah si! Périgueux est désormais sous le contrôle direct de la comtesse. Bonne chose ça! Mais for fanden il attend quoi le conseil comtal pour déclarer la loy martiale? Et surtout qu'ils ne laissent pas deux jours aux personnes pour se mettre en règle. Rien! Pas de délai! C'est l'heure d'abuser du pouvoir! Tu vois cher journal? Mon côté Eriksen est encore présent. Il cherche à dominer en ce moment.

    Quoi d'autres? Ah oui! Poissac m'a dit que la mémé des Corleone est de retour. Ça veut dire que les autres ne vont pas tarder à rappliquer. Je ne savais pas que les Corléone faisaient de la politique maintenant... parce qu'avec tous le bruit que les Autres ont fait, ça m'étonnerait qu'ils trouvent beaucoup d'écus dans les coffres des villes! Hum...Ils veulent quoi? Ils ont oublié leur dessous de dentelle sur une corde à linge? A moins qu'un des leurs se sente encore spolié parce qu'il a été condamné pour ne pas avoir payé la taxe comtale sur la cueillette des champignons à l'aube... alors qu'on sait très bien que personne ne la paie cette taxe-là voyons! Dommage que je ne l'ai pas croisé la mémé Corléone, je lui aurais dit : On se retrouve aux remparts? Comme d'habitude?

    Et toutes ces installations à Périgueux? Croient-ils vraiment qu'ils passent inaperçus dans la capitale? Ou ont-ils soudain un regain d'amour de la terre tous? C'est beau les effusions sentimentales, il n'y a pas à dire. Mais non Seurn... tu n'y es pas! Toutes ces personnes s'installent pour voter! Le félon veut reprendre le pouvoir en important de la viande à votation et se faire élire comte ainsi...ou maire... ou tribun.... ou larbin! Tu me sens aigri cher journal? Je le suis! Sincèrement, j'attendais mieux du félon! Beaucoup mieux! Là, il se comporte juste comme un bourrin! En force! Moi qui le croyait adepte de Sun Zhu... Là, il adopte plus des tactiques vikings. Remarque... De quoi est-ce que je me plains moi?

    Allez, ça n'est pas tout, mais je dois écrire au proc! A demain cher journal!




Citation:

    Bonjour Sybille,

    Excusez-moi d'avoir un charriot de retard, mais je ne m'étais pas aperçu que vous aviez pris la place d'Alex en tant que procureur. C'est Sa Blondeur qui vient de m'en avertir. Or donc... La racaille n'est pas discrète? J'ose espérer que la loy martiale ne va pas tarder et j'ose espérer qu'elle ne donnera aucun délai aux gueux félons pour se rétracter. Êtes-vous prête à lancer les procès en masse? Moi, je suis prêt à vous transmettre la liste de ceux qui marchent avec de gros sabots. Tiens, en guise de code, je les appellerai désormais les marcheurs blancs*. Pourquoi blanc? Ils sont aussi discrets que des vikings venant piller les côtes normandes! Blanc comme neige! Ça leur va bien je trouve!

    Bref, prévenez-moi quand vous voulez les premiers dépôts de plainte.

    Respectueusement,

    Søren MacFadyen Eriksen, chasseur.

    P.S : excusez le ton de cette lettre, je crois que je manque de sommeil...

    P..P..S : Au fait, association de malfaiteurs avec un félon, ça n'est pas un motif suffisant pour les envoyer au trou? On a vraiment besoin d'autres choses?

    P.P.P.S : Au fait, la petite bergeracoise qui vient à nouveau de changer de village... Dame Loriador... Elle va sans doute prétendre qu'elle s'est fait agressée sur la route entre Bergerac et Périgueux et comme elle n'avait plus rien dans sa maison à Bergerac, elle a choisi de s'installer à Périgueux pour se reposer. Ne soyez surtout pas déçu du manque d'imagination pour justifier sa volonté de déstabiliser le comté, ça manque de vie de leur côté je trouve! Les marcheurs blancs... Oui... ça leur va très bien!

    P.P.P.P.S: au fait, Le lovenio... On ne peut pas déjà le mettre en procès? Non seulement le fourbe a déjà par le passé essayé de rouler le conseil au profit du félon, mais en plus il usurpe un titre de noble du comté? Il a peut-être un Beau Regard, mais il n'en n'a pas le droit. Rien que ça, ça devrait suffire à l'envoyer devant le juge non? Et au trou par la suite!


* Toute ressemblance avec "Le trône de fer" de G.R.R Martin serait purement fortuite.
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Sybille
[D’Angoulême à Périgueux]

Dans la volière de la caserne, c’était le grand tremblement. Sybille préparait un nouveau courrier, enroulant délicatement le message et l’accrochant à la bague de l’oiseau, lorsque sur le perchoir, un nouveau volatil arrivait. Elle remit donc en cage le pigeon qu’elle tenait pour prendre connaissance des nouvelles directives. Depuis le matin elle faisait les cent pas. Elle avait parcouru la ville mais les habitants semblaient l’avoir déserté ou restaient cloîtrés chez eux. Leur comportement était-il dû aux mouvements de troupes aux alentours de la ville ou lié à la pluie qui ne cessait de tomber.

L’oiseau roucoula, elle lui retira sa bague et déchiffra le courrier. Non, cela ne se pouvait… Elle était convaincue que tous ces groupes convergeaient vers la capitale et on la tenait éloignée de Périgueux. Le message fût jeté dans la cheminée après qu’elle l’eût froissé nerveusement. Reprenant le pigeon qu’elle allait envoyer, elle modifia son message.

Elle libéra le volatile, observant sa course au dessus des toits de la ville. L’oiseau fît quelques tours, puis une fois repérée la direction de Périgueux, il fila, la distance était courte pour lui, une ligne droite au dessus des arbres et des remparts de la ville.

En attendant, elle se décida à préparer ses affaires… au cas où… Aussi prit elle la direction du 6 rue de Rochechouart où son aimé l’attendait.

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Soren
[La menace félonne - Le retour de la vengeance, épisode 3]

Citation:
Bonjour,
Je vous envois ce petit message pour vous prévenir que l'armée de Flex est actuellement sur le noeud entre Bergerac et Périgeux...


Il m'était parvenu tôt ce matin. Non, l'armée d'Hercule ne s'était pas intéressée à Bergerac. Alors quoi? Direct Périgueux? Et pourquoi? Faire tomber le conseil comtal sans pouvoir s'enrichir? Une pure vengeance. Il n'y a pas d'autres intérêts que ça. Une pure vengeance... Remarque, ça va bien avec le personnage, sanguin au possible, ne réfléchissant qu'avec ses sentiments. Ainsi donc, ce serait direct vers Périgueux? Un peu comme ces amants qui prennent possession de leur maitresse sans aucun préliminaire. A la rustre. On aime ou on n'aime pas. A chaque ses gouts!

Je pousse un long soupir alors que je déroule le message et que je le relis pour la énième fois. En pareille situation, il faut se méfier de tout. Cette personne, je ne la connais pas. Ai-je des raisons de douter? Pas vraiment. Ce mouvement est logique. De toute façon, s'il passe outre Bergerac, il vise en premier soit Périgueux, soit Sarlat. Sarlat? Pourquoi Sarlat? Ouvrir un passage? Non. Piller la ville? Il se doute bien maintenant que la ville a déjà été pillée par les Corléone il y a peu et qu'elle n'est pas intéressante... Qui plus est, avec le bruit que font les marcheurs blancs, il ne restera plus que les marchés à piller. Et encore...

Les mots sur le vélin défilent devant mes yeux. Et je ne sais pourquoi, je me mets à la place du félon un instant. Le bruit circule partout que son organisation est infiltrée. Remarque... Avec tous les renseignements qu'on reçoit, ça ne m'étonne pas. J'imagine aisément comment tous les soupçons doivent se porter sur tout le monde, à la moindre occasion. Ceci dit, vu les effectif engagés, cela ne doit pas être son principal problème... Sa tactique? Sans préliminaire..et en force! Non... Son principal problème doit être : comment honorer par la suite tout ce qu'il doit avoir promis à tout ce monde. D'un geste dégouté, je chasse toutes ces images. Ce n'est pas mon problème! Et je ne veux surtout pas me mettre à sa place! Ce n'est pas l'une de ses dix premières places chéries qu'il occupe dans mon esprit, c'est la première! Pour la haine! Il n'y a pas pire ordure dans le royaume que le Félon! Pas pire!

Je n'aime pas ce que je ressens en moi. Trop de haine, trop de colère. Je ressemble trop à mon "géniteur". Je dérive lentement vers cette folie familiale. Le noir peut-il être définitif en moi? Plonger totalement dans la tyrannie et le cruauté absolue? Sa vraie victoire sur moi, ça n'est pas l'hypothétique prise de Périgueux. Sa véritable victoire sur moi, ce serait de me faire basculer totalement...et irrémédiablement! Foutue guerre!

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Sybille
[Périgueux - l'attente]

Le ciel était toujours ombrageux même si la pluie s'était enfin arrêtée. L'automne était là et l'hiver approchait, le vent dans les arbres emportait les feuilles jaunies. La nature se couvrait de roux, sans doute pour faire écho aux rumeurs de bataille.

Ils n'étaient pas seuls sur la route de Périgueux aussi ils avaient fait quelques détours pour éviter les embûches, les mauvaises rencontres. Cela ne les empêcha de voir quelques actes de rapine.

Enfin, la ville dressait ses remparts sur les collines environnantes. Retenant son cheval un instant, la jeune femme prit la mesure de la foule qui se pressait vers celle ci. Ces gens venaient-ils chercher refuge derrière la muraille, ou souhaitaient -ils se mettre au service du comté dans un sursaut de conscience ou, au contraire, étaient-ils là pour se repaître de la bête ?

La jeune femme resserra sa cape et abaissa son capuchon avant de donner un coup de talon à sa monture.
Approchant du guet, elle ralentit l'allure, se frayant un chemin parmi les badauds. Le chemin trop emprunté n'était plus que fange. Elle s'adressa au garde :


Bien le bonjour !
Je suis Sybille d'Angoulême, veuillez annoncer au prévôt des maréchaux que nous sommes bien arrivés son adjoint et moi, et que j'irai rendre compte à la caserne après être passée à mon bureau à la procure.


L'homme les reconnaissant les laissa passer sans encombre, tandis qu'il arrêtait les voyageurs pour les questionner sur leurs intentions.

Lentement, Mano de Dios et Sybille remontèrent la rue principale. L'agitation était visible, personne ne leur prêtaient vraiment d'attention, trop occupé à se barricader, certains transportaient des caisses, des chariots stationnaient devant quelques demeures. On ne savait si les habitants s'apprêtaient à fuir la zone de combat ou se préparer à un siège.

Arrivés sur une petite place, Sybille fit une volte pour stopper son cheval devant celui de Mano. Elle se pencha pour l'embrasser et lui murmura :


Je vous laisse rejoindre la caserne mon aimé, je vais mettre en ordre mon bureau de procureur.

Elle observa le profil parfait de son amant, ses boucles brunes, le quitter même pour quelques heures lui devenaient insupportables. Elle devait s'éloigner si elle voulait réfléchir posément à la situation.

Il me tarde de vous rejoindre.

Elle le salua de manière cavalière et disparu sous le porche du tribunal.

....

Lorsqu'elle entra dans son bureau, elle s’aperçût que les missives s'étaient accumulées. Jetant son havresac sur le fauteuil, elle prit le premier courrier au dessus de la pile. Elle s'approcha de la fenêtre pour lire.

Hum, Seurn... qu'elles sont les nouvelles... Oh là ! Hum.

Revenant à son bureau, elle prit sa plume pour lui répondre sur le champ, elle sentait sinon que ce dernier serait bien capable d'envoyer, comme s'appelle-t-il au fait ? Ploissac ? Froissac ? Enfin bref, mieux valait répondre.

Elle se doutait que sa réponse ne le satisferait pas mais oui elle était prête à appliquer la loi mais l'Habeas corpus serait maintenu... et pourtant... Ce n'était pas l'envie qu'il lui manquait, seulement le temps.

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Keyfeya
[Ami ou Ennemi]
[Quand il faut, tout prévoir, tout observer et ne pas s'appuyer sur les planches pourries]
[Périgueux, les premiers jours d'hiver, parce que c'est la guerre, mon frère !]


Les cheveux au vent, la Comtesse était montée sur la tour du château, prendre l'air, elle lissa sa robe et eu un frisson quand le vent froid vient frôler sa douce peau.

- Cesse de tergiverser Key !

- T'es pas dans sa tête, tu le seras jamais!

- Tu peux t'insurger autant que tu veux, ça ne changera pas les choses, oui c'est totalement ridicule de sa part de venir faire ce qu'il vient faire ici, oui en plus il est pas discret, tu sais des plombes à l avance qu'il va venir, n'empêche qu'il va pas oublier demain matin, sa colère contre le PA

- Oui oui c'est lui qui a trahi, ça te semble pas logique à toi mais t'es pas lui

- Oui c'était sur ça


La brune attacha ses cheveux avec un lierre, redressa sa couronne et elle redescendit les marches quatre à quatre, rameutant tout son personnel et son conseil.


Bien vous allez me vider la cuisine et les caves du château, vous repartissez le tout chez les conseillers et une grande partie chez moi, prenez en sur vous également !

Pour le reste, tout doit disparaitre ! Vous travaillerez a partir de maintenant jour et nuit pour me demonter les meubles, me décrocher les tapisseries et me les planquer un peu partout à Périgueux, creusez des trous, on en retrouvera peut être encore dans 2000 ans mais lui n'aura le droit à rien.


Elle se déplaça vers son cuisinier et lui arracha son petit morceau de bois des mâchoires, l'homme n'était pas forcément content mais il ne broncha pas, elle regarda le petit cure dent entre ses doigts avec un sourire narquois sur le visage.


Je garde juste ceci....Démontez tout, il ne doit que rester de la pierre nue, elle se tourna ensuite vers ses conseillers à l'économie.

Répartissez les caisses entre vous et planquez moi tout ça ou vous le voulez je ne veux pas l'entendre.


Puis se tournant vers son secrétaire, elle le prit par l'épaule et lui murmura.


Que chaque maire fasse de même qu'il vide tout et répartisse tout à des habitants de confiance.

Si le Mirandole n'était attiré que par la vengeance, elle savait que les écus étaient un petit bonus qu'il ne pouvait avoir négligé, elle non plus, c'était l'avantage des gens orgueilleux, il parlait haut et on les entendait arriver de loin, elle regarda le cure dent une dernière fois, avant de le mettre dans sa poche.

Déjà tout le monde avait commencé a détacher les tapisseries et les tableaux, elle faisait confiance à ses conseillers et son personnel et les murmures de chacun faisait qu'on pouvait se croire dans une ruche. Tout bourdonnait depuis trois jours dans ses oreilles.

Elle devait s'occuper maintenant de son capitaine qui ne souhaitait plus l'être, elle rédigea donc son autorisation de démission et opta pour prendre Luc à sa place.

Elle rencontra ensuite quelques gardes, en envoya trois à la crypte, au tombeau de Louis, pour en éviter le saccage et elle ne supportait pas l'idée que Flex vienne y mettre les pieds. Déjà que savoir qu'il venait poser ne serais ce qu'un orteil sur le sol de PA, l’abhorrait. L'ordre consistait à passer par le fer toutes personnes étrangères au Comté.

Ensuite, elle se dirigea vers un grand gaillard et lui ordonna de retrouver Lorick et de veiller sur lui de loin, elle venait de retrouver le jeune homme qui était venu échouer sur les remparts de Périgueux, elle ne tenait à le perdre de nouveau.


Elle jeta un coup d’œil en sortant de la salle de garde, des charrettes allaient et venaient dans la cour du château. Elle grimpa sur l'une d'elle rejoignant sa maison.

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Lubna
[Sarlat on vide]

Depuis le départ d’Auch du gueux Flex elle avait tout vidé en la mairie de Sarlat
Des amis lui avaient bien dit qu'il avait recruté en leur disant "vnez y'a pleins d'ecus"!

Le pauvre...Il ne restait rien en Mairie mis à part une tisane pour adoucir la rage et une potion histoire de ne pas salir les latrines!

Le fou avait du choper encore une maladie à vouloir venir en le Comté!
Surtout qu'ici tous le détestaient et avant son arrivé les habitants du Comtés avaient répondus présent:
1 écu pour lui couper les testicules! Le gars vaut pas plus...

Oui... même pour rien on les lui coupe!
Criaient-ils

En y repensant il n'avait fait que trahir... et n'avait jamais gagné une guerre! Juste perdu ses terres!

Et oui ainsi était le flex
Un rien qui faisait le beau et quand on grattait resté qu'une vieille peau ridé!
un vieux quoi*

http://www.youtube.com/watch?v=M-nyLvIuHDU
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Soren
[Bergerac... La nuit la plus longue]

Les étoiles brillent haut dans le ciel autour d'une lune blafarde. Un troupeau de nuages passent devant celle-ci, jetant un voile obscur sur le spectacle qui git aux pieds des remparts de Bergerac. Je jette un coup d'oeil en direction de Childéric. Les yeux parlent bien plus que les lèvres. Celles-ci sont d'ailleurs crispées. Le moment n'est guère aux réjouissances ou aux discussions de taverne. Si cette nuit va durer toute une éternité, le jour a semblé ne durer qu'un instant. Il y avait tant à faire, tant à préparer encore malgré le fait qu'un grand nombre de décisions fussent déjà mises en application suite à la "discrétion" des marcheurs blancs.

- En bas, ils doivent se régaler de pigeons... et de corbacs!

Toute la journée, un nombre inimaginables de message avait été échangé avec Périgueux, lieu où siégeait l'état-major et la comtesse Keyfeya. Des décisions devaient être prises ici et là de concert avec toutes les parties prenantes de la défense du comté. Le consensus avait été trouvé. Il n'y avait pas 36 possibilités. Il n'y en avait qu'une! Si le félon peut se foutre de ses hommes et de ce qui leur arrive, il n'en n'est pas de même du gouvernement du comté. Dans la mairie de Bergerac, peut-être pour la dernière fois avant longtemps, j'avais eu une discussion avec Anne et Fergy afin de transmettre les décisions de Keyfeya.

Fergy devait s'y résoudre. La perte de Bergerac était une possibilité que l'on devait envisager. Et elle le fut. Il y avait dans tout le comté une telle haine envers le félon et elle datait de bien avant sa trahison. Les avis convergeaient sur l'homme...et personne ne voulait qu'il puisse mettre la main sur le trésor de la ville. Ordres furent donnés pour mettre les richesses de la ville à l'abri. J'avais insisté auprès de Fergy pour qu'elle ne sache pas qui s'en occuperait et où serait caché tout ceci. Je ne pouvais lui dire cela en face des yeux, je n'en n'avais pas le courage, mais il était fort possible que le borgne sans parole la torture pour qu'elle parle. Non! Fergy ne devait pas tomber entre ses mains. Ni Anne d'ailleurs. Elles s'étaient toutes deux refusées à lui et il en avait ressenti du dépit. Je le sais, il me l'avait dit lorsque nous devisions ensemble sur l'avenir du comté. Les deux! Il les voulait toutes les deux dans son lit. Il avait même un plan pour ça : le bal des vendanges censé clôturer les festivités de jumelage de Périgueux avec Bergerac. Lui était maire de Périgueux, Anne mairesse de Bergerac, et moi, j'étais... celui que Anne avait choisi! Il ne le savait pas à l'époque. Il s'en est douté... plus tard. Voilà une autre raison de me haïr. A l'époque, tout le monde m'avait mis en garde contre lui. Oui, tous ceux qui l'avaient déjà croisé. "Je juge toujours pas moi-même"... Telle fut ma réponse. Ça m'avait bien réussi avec Anne. Ça avait lamentablement échoué avec le félon.


- Poissac, tu sais ce qu'il te reste à faire au point du jour si jamais...Enfin... tu sais n'est-ce pas?

L'homme hoche la tête, visiblement pas rassuré. Y avait-il ici quelqu'un de rassuré. Je lève la tête pour regarder les défenseurs bénévoles qui garnissent les remparts. Combien d'entre eux ont déjà subi le baptême du feu? Hum? Peu sans doute...

- Childéric, je compte sur toi. Ce soir encore, il faut que tu sois mes jambes. Tu peux encore choisir de partir par la porte sud et tenter de regagner Périgueux en franchissant les lignes ennemies. Je comprendrais...

Fidèle à son habitude, l'homme qui me porte depuis que mes jambes ne répondent plus ne dit rien. Il me donne une tape amicale sur l'épaule, signe que je peux compter sur lui. L'heure approche. Jamais je ne plierais genou devant le félon. Jamais! Nous avons des valeurs bien trop différentes pour cela... Bien trop oui. A l'aube d'une bataille, il n'est jamais facile de prendre de lourdes décisions. Diriger n'est pas donné à tous. Il faut du charisme, du courage et de l'intelligence... et je sais que j'ai des lacunes dans certains de ces domaines. La haine du félon compensera.

- A tous! Vous tous qui êtes là pour défendre la ville face à celui qui agit par orgueil et par dépit, le jour va bientôt se lever. Vos chefs de groupe ont tous reçu des consignes bien précises. Plan A ou Plan B. Suivez bien leurs ordres, il en va de votre sécurité. Je voulais vous dire que je suis heureux de voir que Bergerac n'a pas été abandonné par ses habitants! Quoi qu'il arrive maintenant, soyez tous fiers de votre comportement... et ne laissez personne vous dire le contraire. Vous connaissez tous les lieux de ralliement ? Parfait alors maintenant....

La lune perd de sa vigueur alors que les premiers rayons du soleil viennent darder sur le drapeau rouge de la mairie de Bergerac... Un drapeau qui flotte depuis près d'une semaine, depuis que nous avons appris que le traître passait à l'action. Je regarde Poissac et je hoche le menton.

- A toi de jouer Poissac! Tu sais... Je ne te l'ai pas dit souvent, mais j'ai apprécié travailler avec toi!

Dans la pénombre qui s'étiole, l'homme se lève, ramasse son courage à deux mains et file dans le dédale des rues de Bergerac, avec une mission bien particulière à remplir. Je me retourne vers les remparts. Childéric me soulève et je jette un coup d'oeil sur le campement de l'armée d'Hercule.

- Et maintenant catin... A nous deux!
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Keyfeya
[Maison de Key puis Castel de Périgueux- Aube du 19 octobre]

Les coups étaient profonds et rapides, ils reflétaient l'urgence et la gravité, la jeune Comtesse n'était pas couché depuis assez longtemps pour être aimable cependant, elle déposa un baiser sur la tempe de Lorick et s'enroula dans les draps une fois réveillée par le bruits des coups.

Soit c'était un raclure qui venait de prendre la ville et qui venait l'enlever et la torturer ? Soit c'était un simple messager du château.

Elle ouvrit la porte à la volée, ouvrant un œil, et grognant sur le page du château.

Le pauvre paraissait tout affolé, comme la plupart des pages en fait, elle lui lança un signe de tête pour l'inviter à parler.


Vot'grandeur....faut qu'vous v'niez au château ! t'd'suite!


Cette phrase n'augurait rien de bon et elle claqua la porte au nez du page pour aller s'habiller, la robe n'était plus de circonstances, elle enfila un pantalon beige ainsi qu'une chemise et s'arnacha d'un corset en cuir à ceintures, elle serra ses cuisses dans des lanières qui supportaient une dague et enfila ses bottes, elle sortit épée et bouclier, des ceintures de cuir se succédaient autour de sa taille, en dernier lieu, elle passa ses brassards.

Elle se retourna vers le blondinet en souriant avant de redescendre l'escalier et d'aller au Castel, une partie du conseil s'était réuni pour lui faire entendre la nouvelle, dans une salle complétement vide.


Bergerac est tombée, Selène en est le maire !

La nouvelle ne lui arracha aucune surprise, juste une profonde peine de voir la ville prise et d'avoir été trahie ainsi que de la haine.

Elle rédigea un message à l'attention de Selene, elle gâchait tout pour une mairie vide en plus, puis un message de Anne lui parvint, le félon était tombé sous ses coups, son armée disloquée.

Une larme de joie, roula sur le visage de la Comtesse, elle écrivit a sa bailli et à la bourgmestre de Bergerac. La situation étant compliquée sans meubles, elle rentra chez elle et s'installa à son bureau pour rédiger une lettre au peuple du PA avec fierté!


Citation:



De Nous, Keyfeya, XIII ème Comtesse du Périgord Angoumois
A Vous Peuple du Périgord Angoumois

Salutations et Paix

C'est le cœur battant que je prend la plume ce matin, pour vous informer de la prise de Bergerac par l'armée d'Hercule, de Flex de la Mirandole, traitre au PA, Selene en est aujourd'hui à la tête ! Mais si la nouvelle est mauvaise, cette nuit de combat a permis la dislocation de l'armée du félon, notre bonne bailli s'étant fortement acharnée sur sa personne.

Gloire à elle !

Je tenais à vous remercier et à vous faire savoir la fierté ce jour qui m'habite, d'être au cœur de notre peuple qui sait s'unir devant le danger, qui sait prendre les armes pour protéger sa terre, sa vie. Le Comté du Périgord Angoumois ne réside pas dans des murs de pierre mais bien dans chacun de vos cœurs, à cette heure nous ne déplorons aucune perte de notre côté, le Périgord et l'Angoumois est sauf et a su montrer d'une seule voie que la vilénie n'avait pas de place en ses terres, et vous avez su prouver que le Périgord et l'Angoumois, portent encore en son sein ses valeurs de courage, d'unité et de loyauté.

La menace n'est cependant pas levée, beaucoup de brigands hantent encore nos terres, je tenais aussi à dire que nous ne comptons pas laisser choir et délaisser les habitants de Bergerac, tout notre soutien les accompagne dans la douleur d'avoir vu leur ville prise! Nous sommes de tout cœur avec eux !

Remercions également leur bourgmestre courageuse, qui a su au mieux protéger sa ville, Dame Fergy, Nous sommes fière de vous!

Nous n'en resterons pas là !

Nous sommes des lions!

Que le Très Haut vous garde tous !

Faict à Périgueux, le XIXème jour du mois d'octobre de l'An de Grâce MCDLXI






Le tout fut envoyé à son PPC qui le diffuserait en largeur, elle profita d'être debout pour faire bouilli de l'eau et se préparer une tisane, avant de s'enrouler d'un châle de laine et de s'installer au pas de la porte menant au jardin, observant dans la brume, le majestueux château.
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Elio
[Tout doit disparaître ! Jeu de cache cache jusqu'à ce que le sang tâche...]

C’est à l’odeur qu’on les sentait venir, surement qu’il y avait quelques manques dans leur organisation, une troupe aussi discrète qu’un putois en rut, ça n’était franchement pas de la plus fine stratégie. Qu’importe ce combat ne se fera donc pas dans la subtilité, le sadisme du brun pourrait donc s’épandre sur le marché, maître dans l’art de posséder lorsqu’il le voulait vraiment et les miches à 2 écus avaient un gout de victoire, aussi petite était elle…Il n’était pas le seul à avoir pu récupérer ainsi quelques vivres à la douceur infinie. Le vilain Messina était prêt à tout, dieu seul savait la hauteur de sa folie parfois, même s'emparer de viandes à 30 écus, il préférait les voir tirer la langue face au vide, cette situation avait un gout de pervers mais tellement agréable lorsque l’on se trouvait du bon côté.

Il avait même écrit :

Citation:
Bonjour à vous,
J'ai su que vous contribuez à les gêner dans leurs transactions [....] Je compte sur vous pour m'aider dans cette tâche somme toute amusante, chaque petite prise est une victoire de plus contre eux !
Merci encore
Elio de Messina
CAC du PA


Malheureusement dans son euphorie d’achat, le brun n’avait pas senti venir deux moufettes enragées qui lui barrèrent la route en le voyant partir avec ce qu’elles lui définirent un peu plus tard comme être à elle. De cette rencontre, aucune magie n’en brillera, seul, le pourpre coula, la lame enfoncée dans la chair italienne mais il ne lâcha rien, c’était mal connaitre l’italien que de demander la restitution de ses acquisitions.

-"Dis donc le brun au bout là-bas..."
Elio l'avait regardé puisque brun
-"Moi ?"
-"Ouais."
-"ya qu'une tête de nœuds ici"
-"Z'avez pas l'impression d'avoir un peu trop de trucs qui sont pas à vous ?"
-"Nan j'crois pas"

L'une s'était approchée, lame sous la gorge italienne.
-"moi j’crois que si !"
-"Moi aussi. Donc je suis sur que t'es un gentil gars et que tu ne vas pas me laisser crever la dalle. Donc hop ! Par ici mon pain."
-"Ah bon ? Bha on me surnomme le vilain CAC, vous voyez pourquoi ?
-"Je m'en fous."
-"ma copine boulangère a posé du pain pour elle pas pour toi"
-"C’est bien."
-"fils de chienne"
-"De pute nuance ! vous n'auriez pas des peaux aussi ?"
-"J'vais te faire la tienne, tu seras gagnant."

Trop d’arrogance surement, apparition d'une lacération à la gorge, ouverture béante à l'abdomen, douleur malgré l'adrénaline puis l'instinct de survie pour les êtres aimés...

Après s’être donc fait insulté, politesse qu’il avait rendu bien évidement, pour ça il n’était pas le roi mais il ne fallait pas le pousser pour qu’il s’engouffre dans l’indélicatesse, le froid de la lame lui arracha un cri étouffé de surprise, la douleur venant s’installer au fin fond de ses veines. La force avait décidé de l’oublier, les doigts rougis par les coups prodigués, il avait battu retraite face à ces traîtresses armées, viles créatures qu’aucune rédemption ne pourra jamais sauver. Heureusement des bras amis avaient servis de refuge au brun en perdition, premiers soins rapidement surpassés, le pansement de fortune saturé du fluide vital.
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Florestinne
Florestinne, après plusieurs jours de garde à la Milice, était un peu fatiguée mais... radieuse. Elle avait raté de belles miches dorées et croustillantes mais s'était rattrapée sur un joli manche en bois sculpté, très solide, qui aurait pu faire une belle arme ou finir dans la... fange et ... à 5 écus pourquoi s'en priver... Elle avait aussi repéré 3 beaux morceaux de bois à 3 écus.... qui auraient fait un beau violon... pourquoi pas.... la copie d'un Stradivarius.... Elle était contente de ses achats !

Hier elle avait mis sur le marché des épis de maïs qui, malgré le prix très élevé...., étaient tous partis. Il devait y avoir des affamés dans le coin pour payer 3.80 un simple épi.... d'autant plus que quelques minutes plus tard elle en trouva dans un coin du marché à 3.10. Elle décida de faire des réserves et en acheta tout un sac...

Ensuite elle s'était rendue en Taverne... Elle ne connaissait personne. Tous ces visages étaient inconnus. Après avoir salué, elle rêvassa et s'endormit bêtement au milieu de ces étrangers. Elle était un peu gênée en se réveillant... et se précipita dehors pour prendre un bol d'air frais...

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Mano_de_dios
[Périgueux - dans un bureau de la caserne]

Arrivée avec sa douce depuis quelques jours, évitant les brigands placés sur les chemins, ils étaient sain et sauf quand ils passèrent la porte de la ville. Devant se séparer chacun allant à sa tâche et à son bureau, il savaient eu peu de temps pour se dire au revoir et peu de temps pour se retrouver.

Depuis plusieurs jours Mano sentait qu'il allait se tramer quelque chose. La venue à Périgueux de suspect, puis un message intercepté par un archet disant qu'ils allaient travailler à la mine à Périgueux pendant 10 jours. Mais après que se passerait-il ? voilà la question qu'il s'était posé jusque là.

Rapidement on l'avait informé qu'on aura à faire à des brigands, il se mit alors à arpenter la caserne de long en large passant devant chaque douane qui lui était envoyé pour trouver quelques noms suspects, puis faire bon nombre de courrier pour indiqué à tous les étrangers qu'ils n'avaient plus le droit de rester dans le Comté avec la fermeture des frontières.

Prévenir les maires de mettre tout dans des cachettes chez les citoyens dans des grottes, qu'importe du moment qu'ils ne prennent que des mairies vident. Sauf que le jeune homme aurai aimé voir la tête des brigands rentrant dans la mairie de Bergerac complétement vide. Cela le fit sourire.

Petit moment de distraction et de satisfaction avant de reprendre son travail. Une pensée pour Sybille qu'il avait hâte de rejoindre et d'avoir enfin un petit moment tranquille avec elle. Il en rêvait depuis des jours.
Sybille
[Périgueux; une semaine déjà]

Les jours avaient passé sur la ville, pourtant la tension palpable n'était pas retombée, bien au contraire. Les ordres fusaient de tout côté. Chaque soir en taverne, Sybille retrouvait les défenseurs venus de tous les horizons.

Il était parfois difficile de s'y retrouver et les suspicions étaient grandes entre les clients. Et puis les nuits à l'hôtel étaient coûteuses, elle aurait préféré une soirée au coin du feu à Bergerac, devant la grande cheminée, dans le fauteuil douillé et confortable occupé par son aimé.

Mais voilà, qu'en est-il de Bergerac ? La ville était livrée à la vindicte des brigands. Qu'importe... Il ne pouvait rester que cendres... son foyer était Mano. Il était son toit, ses murs, sa chaleur. Tout pouvait s'écrouler autour d'eux.

Depuis la fenêtre de la taverne, elle observait la rue. La nuit venue, on aurait pu croire que la ville s'endormirait mais non, toujours ces mouvements de chariots, de troupes, de pauvres gens effrayés venus chercher refuge. Le trouveraient-ils ? Elle cherchait parmi la foule la silhouette de Mano. Un soupire s'échappa de ses lèvres, elle se tourna vers les clients, quelques têtes lui devenaient familières. Traversant la salle, elle s'accouda au comptoir.


Alex... une tisane s'il te plait...
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