Sarah_elisabeth
Sarah écouta la tirade pleine de fiel de la jeune femme et en resta un instant bouche bée. Elle allait répondre que son devoir de vassale était justement d'être sous cette tente à veiller sur Charles. Qu'elle n'ignorait en rien le statut maritale et la vie personnelle de son parrain. Les gardes, déjà, s'approchaient pour la faire sortir fermement. Mais à cet instant, Charles s'éveilla et reprit la parole. Refusant de tenir compte des menaces de la toute jeune femme, Sarah repoussa les gardes qui à la demande du duc de la laisser rester s'étaient arrêtés sur place, elle se saisit de sa sacoche et en sortit un baume hémostatique qu'elle avait l'habitude de composer à partir d'achillée et de pâquerette. Sarah se tourna vers Irulan et reprit enfin la parole.
- Votre frère souffre, il a besoin de nous deux. Soit vous m'aidez, soit vous faites appeler un médecin pour le faire. Mais l'urgence est à stopper ces saignements. Il y a un sachet dans ma sacoche en lin blanc avec un filin de corde de chanvre bleu. Il contient un mélange de pimprenelle et de plantain qu'il faut préparer en infusion pour que son sang cesse de s'écouler. Si vous voulez veiller sur lui, faites demander de l'eau chaude pour préparer le breuvage et dès qu'il aura tiédi, il vous faudra lui faire prendre.
Sarah s'arrête un instant pour prendre de quoi refaire un point qui n'avait pas tenu avec les mouvements du Duc et le refit plus étroitement.
- Je sais que je ne suis pas l'archétype de la femme de salon à rester dans un coin, à porter robes avec délicatesse et à faire pot de fleur en suivant avec attention l'étiquette ou jouant avec grâce d'un instrument de musique.
Je suis femme d'armes, et élevée cloitrée dans un couvent. Je n'ai pas été élevée dans des châteaux, je suis parfois rude, parfois en décalage avec la convenance, préférant déchirer mes jupons pour sauver la vie de mon parrain plutôt que m'inquiéter de si ma mise choquera ou pas. J'ai vu trop de compagnons d'armes mourir pour n'avoir pas été secourus à temps.
Je tiens à votre frère, profondément. Mais je sais parfaitement qu'il est marié et jamais je ne me permettrais d'oser aller contre un engagement sacré. Je suis moi même veuve, bien trop vite. Mes parents vivent au loin et Charles est la seule "famille" que j'ai ici.
Je ne veux prendre la place de personne. Comme je vous l'ai dit, votre frère vous aime, et je ne suis aucunement une ennemie dans votre relation bien au contraire. Charles a perdu trop des siens ces derniers temps. Il a besoin de l'affection de tous les siens et si vous pouviez accepter cela, je serais ravie d'être votre amie. Si vous préférez ne pas m'apprécier, j'en serais désolée.
Mais je ne quitterai pas le chevet de Charles, d'autant que celui ci vient de dire clairement qu'il nous souhaite toutes deux à son chevet.
Ce n'était certes pas une déclaration très politiquement correcte, mais Sarah était d'avis que si elles ne réglaient pas ce point ouvertement, tout ceci finirait en sous entendus, quiproquos et sentiments aigris cachés sous le glaçage de la "bienséance". Autant crever l'abcès et être franche.
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- Votre frère souffre, il a besoin de nous deux. Soit vous m'aidez, soit vous faites appeler un médecin pour le faire. Mais l'urgence est à stopper ces saignements. Il y a un sachet dans ma sacoche en lin blanc avec un filin de corde de chanvre bleu. Il contient un mélange de pimprenelle et de plantain qu'il faut préparer en infusion pour que son sang cesse de s'écouler. Si vous voulez veiller sur lui, faites demander de l'eau chaude pour préparer le breuvage et dès qu'il aura tiédi, il vous faudra lui faire prendre.
Sarah s'arrête un instant pour prendre de quoi refaire un point qui n'avait pas tenu avec les mouvements du Duc et le refit plus étroitement.
- Je sais que je ne suis pas l'archétype de la femme de salon à rester dans un coin, à porter robes avec délicatesse et à faire pot de fleur en suivant avec attention l'étiquette ou jouant avec grâce d'un instrument de musique.
Je suis femme d'armes, et élevée cloitrée dans un couvent. Je n'ai pas été élevée dans des châteaux, je suis parfois rude, parfois en décalage avec la convenance, préférant déchirer mes jupons pour sauver la vie de mon parrain plutôt que m'inquiéter de si ma mise choquera ou pas. J'ai vu trop de compagnons d'armes mourir pour n'avoir pas été secourus à temps.
Je tiens à votre frère, profondément. Mais je sais parfaitement qu'il est marié et jamais je ne me permettrais d'oser aller contre un engagement sacré. Je suis moi même veuve, bien trop vite. Mes parents vivent au loin et Charles est la seule "famille" que j'ai ici.
Je ne veux prendre la place de personne. Comme je vous l'ai dit, votre frère vous aime, et je ne suis aucunement une ennemie dans votre relation bien au contraire. Charles a perdu trop des siens ces derniers temps. Il a besoin de l'affection de tous les siens et si vous pouviez accepter cela, je serais ravie d'être votre amie. Si vous préférez ne pas m'apprécier, j'en serais désolée.
Mais je ne quitterai pas le chevet de Charles, d'autant que celui ci vient de dire clairement qu'il nous souhaite toutes deux à son chevet.
Ce n'était certes pas une déclaration très politiquement correcte, mais Sarah était d'avis que si elles ne réglaient pas ce point ouvertement, tout ceci finirait en sous entendus, quiproquos et sentiments aigris cachés sous le glaçage de la "bienséance". Autant crever l'abcès et être franche.
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