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[RP] Il était une fois un Paradis..

Domdom
[Dans un grain de sable voir un monde 
Et dans chaque fleur des champs le Paradis
 Faire tenir l'infini dans la paume de la main 
Et l'Eternité dans une heure] *





Le passeur d'histoires était ravi de voir que Satine et Valérien semblaient s'apprécier mutuellement
Il connaissait assez bien la brune pour savoir qu'elle savait se mettre au niveau des enfants,s'intéresser à eux et à leur parler comme à des adultes, mais avec des mots simples, pourtant.
La petite Jenny l'avait pris en affection,par exemple, grâce à sa douceur et sa disponibilité.
Avec Spirit, petit lapin apeuré par le monde des adultes, ça avait été plus compliqué,mais la gamine avait toujours pris en grippe les compagnes du conteur, de toute façon.

Dom se laissa aller à songer à ces deux gosses, dont il n'avait plus aucune nouvelle depuis pas mal de temps déjà, puis recentra son attention sur son fils aîné.

Satine était en train de lui expliquer les mystères de la procréation par une parabole qui semblait plaire au blondinet, qui écoutait la brunette, les yeux brillants, tout en caressant le poil de son chien.

Dom crut bon de confirmer les mots de Satine et d'ajouter, sentant que c'était le moment d'annoncer à Valérien qu'il serait à nouveau grand frère
Il avait bien remarqué que le gamin se doutait de quelque chose, alors autant lui dire la vérité, maintenant que Satine lui avait ouvert la porte:



Oui, mon grand, c'est notre Bébé Lune, que porte Satine
Et je suis certain que tu seras le plus attentif et les plus aimant des grands frères, n'est ce pas ?
Comme tu l'es déjà avec tes frères et sœurs, d'ailleurs



Posant une main sur l'épaule encore frêle de son aîné, il la serra un peu , en signe de confiance virile, assortissant son geste d'un petit clin d'oeil complice:


Mais tu ne le répètes , pas , d'accord ?
Car si Alexandrine l'apprend , tu peux être sûr que toute la Lorraine le saura dans l'instant !
Pour le moment , c'est notre secret à nous trois.
Je mettrai le reste de la famille au courant en temps voulu



L'encapuché lâcha l'épaule de son fils , puis écouta Satine leur proposer d'aller à la découverte des grottes du coin et tenter de rassurer Valérien ,concernant Virus que le gosse avait du prendre pour un chien, au départ.



On filoche ?


Dom lui répondit, un grand sourire aux lèvres,tout en prenant la main de son fils dans la sienne :

Avec joie ! Excellente idée, ma Satinette
Mais d'abord, je vais retourner à l'auberge avec ce petit chenapan
Alexandrine doit se faire un sang d'encre à son sujet
Et je ne vois pas pourquoi le reste de ma petite tribu ne profiterait pas de cette petite expédition, non plus .


Puis, après une tendre bise claquée sur le bout du nez de la gitane:


Et en plus, ça vous donnera l'occasion de faire connaissance
A tout à l'heure, ma belle !



C'est sur ces mots que Dom tourna les talons et se dirigea vers le village, son fils à ses côtés et son chien les suivant, pas très loin



* William Blake

_________________
Valerien
Gonflé d'orgueil et fier de son père,qui avait été blessé à la guerre, Valérien avait écouté attentivement Satine lui dresser le portrait de son héros, puis ensuite cette histoire de loups, d’hommes et de lune, mais il n’avait pas tout saisi.
Mais qu’importe .
Le gosse aimait la voix de cette femme, toute de miel et de douceur , qui lui rappelait le filet mélodieux de la source, à laquelle il aimait confier ses petits secrets , qui coulait pas très loin de l’auberge où sa famille résidait.
Ca le changeait des cris de crécelle d’Alexandrine, son seul repère féminin de ces derniers mois.

Il conçut une certaine fierté d'avoir deviné que le bébé que portait Satine était bien un futur petit frère ou sœur, mais n'en fut pas plus réjoui que ça.
Un bébé , ça crie, c'est trop petit pour jouer à l'épée et ça fait des bêtises quand ça grandit et c'est toujours les plus grands qui prennent !
Il était bien placé pour le savoir, avec Adelin et les jumeaux, qui prenaient un malin plaisir à le faire gronder à leur place.

Mais lorsque Poppa lui demanda de ne pas répéter le secret, il répondit vivement: Promis!
En fait, il était très fier d'être mis dans la confidence et d'être considéré comme un grand par son père.
Jamais il ne dirait ce que le paternel lui avait confié, même si on lui proposait une pleine charrette de bonbons en échange.

Ensuite, Satine l'avait quelque peu rassuré au sujet du loup, qu'il avait juste entr'aperçu, tout à l'heure.
Et puis, de toute façon, Chouchen était là pour le défendre,non ?

Et qui sait, peut être qu'il pourrait jouer avec le loup, une fois qu'il l'aurait bien apprivoisé...

Enfin, il avait crié de joie et battu des mains quand avait Satine proposé d'aller explorer la falaise qu'il voyait un peu plus loin, à la recherche de grottes.
Il se voyait déjà, découvrant une ouverture, après avoir escaladé un amoncèlement de rochers.

Sa joie fut hélas quelque peu gâchée quand son père annonça qu'il le ramenait à l'auberge , chercher le reste de la famille pour les accompagner à la balade.

Il ne put empêcher un petit soupir de déception :


Oh non...Pas avec les petits...Ils vont pas arrêter de crier et ils vont nous ralentir ...

Déjà, son père le traînait d'une main ferme , vers le village
Valérien, ne voulant pas y retourner freinait des quatre fers :


Dis Poppa, je suis obliger de rentrer au village avec toi ?
Je peux pas rester ici avec Satine ?
De toute façon , tu vas revenir
Ca sert à quoi que je t'accompagne?



Satineduval
Satine, toute attentive aux explications de son beau brun à Valérien, dévisageait l’enfant pour constater qu'il se renfrognait un peu, entendant parler de la future paternité du conteur.

Petite sourire attendri, la Noiraude savait pertinemment ce qui se passait dans la tête du jeune garçon.
Crainte, à l’arrivée d’une nouvelle personne dans la famille, que l’attention du paternel se focalise sur le bébé, volant ainsi un temps précieux que Dom ne passerait plus avec le blondinet.

Laissant échapper des mots rassurants, Satine se pencha un peu en avant pour plonger ses yeux myosotis dans ceux du garçon :


Pense bien que tu ne perdras jamais l’amour de ton père.
Il y a assez de place dans son cœur pour vous tous et le petit bébé Lune qui va arriver sous peu.
Puis toi, comme tu es le plus grand, tu auras d’autres aventures à partager avec ton paternel, des expériences, dont les autres, encore trop petits, ne pourront pas profiter.
Ne t’inquiète pas, tout va très bien se passer et je suis aussi là si tu as envie de ma compagnie.



Posant une main confiante sur l’épaule de l’enfant, elle espérait que ses mots seraient entendus et que rien ne chamboulerait plus le fils de Dom.

La Noiraude prenait à cœur que personne ne se sente lésé par son attachement au conteur et prendrait soin de ne pas trop accaparer celui-ci afin qu’il puisse disposer d’assez de temps à partager avec sa grande famille.

Il n’y avait pas besoin de créer des tensions inutilement, chacun trouverait sa place, petit à petit, en prenant le temps de se connaitre.

Voyant le plaisir grandissant de l’enfant à l’idée d’aller à la découverte de grottes, la jeune femme ne put s’empêcher de proposer une variante à Dom qui voulait aller chercher le reste de sa tribu pour passer à l’activité exploratrice en famille, Valérien étant désireux de reste sur place.


Attends Dom !

Tu peux me laisser le petit, nous pourrons ainsi faire plus ample connaissance pendant que tu retournes à l’auberge, chercher les autres.
Il pourrait m’aider à préparer le foyer extérieur et trouver les pierres nécessaires pour en former le cercle, en attendant votre retour.
Et ensuite, je lui ferai visiter la roulotte, je pense que ça doit le titiller d’en découvrir l’intérieur.

Ça te conviendrait ? Ce jeune homme a besoin de se dépenser, autant qu’il m’aide un peu.


Jetant un regard à l’enfant, elle se revoyait à son âge, s’ébrouer dans la forêt automnale, courir dans tous les sens pour faire des amas de feuilles mortes et s’y laisser tomber à la renverse, jouant à les lancer en l’air et s’en recouvrir.

Grimper aux branches des arbres pour se faire de petites frayeurs lorsqu’il fallait en redescendre, ne sachant plus trop bien sur quelles branches prendre appui et ne pas chuter dans le vide.

S’amuser à trouver de gros escargots pour les mettre en compétition et voir lequel avançait le plus vite.

Apprendre à allumer un feu, y lancer des branches de sapin pour les entendre crépiter et s’enflammer comme des torches vives. Des amusements simples, qui permettaient d'engranger des souvenirs tout en s'enivrant de liberté, échappant à la contrainte des grandes personnes qui parfois ne trouvaient plus le temps de s'amuser de petits riens.
Domdom
[Le souvenir est le seul paradis dont nous ne puissions être expulsés]*



Ayant déjà fait quelques pas en direction du chemin menant au village , le conteur lâcha la main de son fils puis se retourna, portant d’abord son regard sur Valérien, puis sur Satine, restée un peu plus loin.
Il répondit , après un instant de réflexion, un léger sourire aux commissures :


Eh bien , vous deux …On croirait que c’est un complot  !


En fait, il hésitait sur la décision à prendre .
D’une part , laisser Valérien avec Satine, c’était valider la désobéissance de son fils.
Certes, il lui avait pardonné d’avoir fugué, mais le ramener à l’auberge aurait été aussi une façon marquer le coup, de lui faire comprendre qu’il avait besoin d’être recadré.

D’un autre côté, forcer Valérien à revenir contre son gré n’était pas la meilleure façon de renouer avec lui, après une si longue absence, quand bien même le gamin avait un réel besoin de sentir l’autorité d’un père.

L’encapuché, finit par lâcher, abandonnant son petit sourire , redevenant sérieux , du coup :


D’accord pour cette fois, mais n’en fais pas une habitude, Valérien
Tu m’as bien compris ?



Il vit son petit bonhomme se diriger d’un air ravi vers Satine, son chien dans son sillage.
Dom siffla entre ses doigts un coup assez bref, ayant pour effet de faire se retourner Chouchen.
Un geste du doigt lui indiquant ses pieds et le chien jaune rebroussa chemin, venant s’asseoir à côté des chausses de son maître.
Dom continua , satisfait, qu’il y ait encore au moins un membre de la famille qui n’avait pas oublié ce qu’est l’obéissance:


Par contre , j’emmène Chouchen avec moi
Moins il sera en contact avec Virus, mieux ce sera



Un dernier clin d’œil en direction de son fils, avant de s’éloigner 

Valérien…
Je te confie la sécurité de Satine et du Bébé Lune qui dort tranquillement dans son ventre
Avec toi et tes frères et sœurs, ce sont eux auxquels je tiens le plus, dans ma vie
Prends en soin pendant mon absence


Et le grand brun de s’éloigner vers le village de son pas égal, son chien le suivant comme son ombre, après avoir obtempéré à un nouveau sifflement.


* : Jean Paul Richter

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Valerien
Le gamin avait répondu d’une voix à la fois fière et émue à son père, avant que celui-ci ne s’éloigne en compagnie de Chouchen:

Promis, Poppa
Tu peux compter sur moi


Puis il avait rejoint Satine qui l’attendait devant la roulotte.
C’est alors qu’il s’aperçut qu’il avait oublié de dire quelque chose à son père.
Se retournant, il aperçut les deux silhouettes qui s’éloignaient.

Il cria :
Poppa !!

Le vit se retourner et continua :Merci !!!

Bien que son père soit déjà assez loin, le blondinet crut discerner un petit sourire sur son visage.

Un grand sourire aux lèvres, il s’adressa alors à Satine, tout en se retroussant les manches, comme il l’avait vu faire tant de fois :



Alors, on commence par quoi ? Faire un foyer ?
Je sais comment on fait …J’aidais Poppa à ça quand je voyageais encore avec lui


Puis, posant la question qui lui brûlait la langue :

Dis, Satine …Tu crois qu’il me remmènera de nouveau en voyage, Poppa ?
Je m’ennuie ici
Tu sais…J’aimerais bien retourner à Vannes


Valérien n’avait jamais oublié cette période de sa vie : le sourire de la blonde Margot, la tavernière dont il s’était entiché, et puis surtout Soizig, sa grande copine, avec laquelle il avait fait les quatre cent coups, à l’arsenal, véritable terrain de jeux, rempli de cachettes.

Parfois, il rêvait qu’il y revenait, mais son père avait maintes fois dit que c’était hors de question.

Le mioche regarda cette jeune femme qui semblait avoir une certaine influence sur son père.
Peut être qu’il pourrait se faire une alliée de Satine pour le faire changer d’avis.
Puis il lui demanda, mine de rien :

T’es déjà allée en Bretagne, toi ?

Satineduval
La propension au bonheur, c’est de savoir oublier ses petits malheurs

Bien sûr, Satine n’entendit que ces quelques mots qui lui firent battre le cœur de bonheur. C'était fou, la facilité avec laquelle elle oubliait ses petits soucis quand celui qui avait pris son cœur naguère et par delà le temps, avouait son attachement à ceux qui représentaient sa famille.

Avec toi et tes frères et sœurs, ce sont eux auxquels je tiens le plus, dans ma vie

Elle mourrait d’envie de s’élancer sur les pas de son brun, de celui qui lui avait donné le plus magnifique cadeau de la vie, une autre qui grandissait chaque jour en elle.

L’envie terrible d’aller se serrer dans ses bras forts et rassurants s'emparait d'elle, de mordiller sa lèvre avec douceur et gourmandise, chuchotant mille mots tendres, sensuels ou taquins, juste pour le voir sourire d’un air heureux, tentateur ou amusé.

Mais l’instant était déjà passé alors que la silhouette de Dom et de Chouchen s’éloignait d’un pas décidé, Chouchen sur ses traces. Puis le jeune fils du conteur n'aurait pas forcément compris les liens étranges qui réunissaient les futurs parents.

Laissant échapper un petit soupire de frustration, la Noiraude se réjouissait néanmoins de le voir revenir rapidement avec le reste de sa famille qu’elle avait hâte de découvrir.

Reportant son attention sur Valérien et son flot de paroles, elle le vit déjà se préparer à la tâche, manches retroussées et la mine déterminée, prêt à rendre service.


Allez viens..on s’active tout en causant.
Juste au bord de la rivière y a plein de pierres qui feront l’affaire.
Je te laisse prendre les plus lourdes, je n’ose pas trop me charger les bras.


Se dirigeant vers le lieu-dit, Satine laissa l’enfant fouiller le coin et se procurer des cailloux ronds, idéal pour former un assez grand foyer.

Pour répondre à ta question, je n’ai jamais vu le Nord du Royaume, avec ton père nous avons arpenté le Sud.
Mais j’adorerais aller voir l’endroit où il a vécu en étant plus jeune et..


La jeune femme lui lança un petit regard complice, laissant planer un peu le suspense, tout en se baissant pour saisir une pierre arrondie par l’eau :

Je lui en ai parlé et à mon avis, je pense qu’il aurait plaisir à me faire découvrir cette région.
J’ai entendu dire qu’il y a des endroits avec des pierres énormes, des dolmens, des menhirs..en fait des pierres qui ont une histoire à raconter.


Arrêtant sa quête aux cailloux, les bras assez chargés pour un trajet, elle fixait du regard le jeune blondinet.

Tu savais que certaines pierres ont une histoire, Valérien ?
Je pense que ton paternel pourrait nous en apprendre à ce sujet-là et à mon avis, toi et moi on pourra le convaincre de nous y emmener, en Bretagne.
Ça serait formidable non ?
En attendant, je te laisse former le foyer, puisque tu sais y faire.
A toi de jouer !


Suivie du garçon, encore plus chargé qu’elle ne l’était, ils retournèrent à l’endroit prévu pour le feu, à quelques pas de la roulotte. Puis elle laissa tomber son chargement alors que son précieux volontaire rassemblait déjà ses propres pierres, dessinant petit à petit, un arrondi presque parfait.
Valerien
Tout en réfléchissant à sa conversation avec Satine, le gosse s’appliquait à poser les gros galets sur le pourtour du trou un peu évasé qu’il avait creusé dans le sol, afin de préparer le foyer.
Il était tout heureux que l’amoureuse de son père lui ait laissé une tâche qui incombait en général aux hommes , et c’est avec application qu’il s’attachait à cette besogne.

Ainsi Satine avait déjà touché deux mots de la Bretagne au paternel !
Valérien sentit un petit sourire de contentement lui fleurir aux lèvres : à eux deux, il arriveraient bien à venir à bout des réticences de poppa, non ?
Il avait bien saisi le coup d’œil qu’elle lui avait dédié, lorsqu’elle avait abordé ce sujet , du genre : laisse moi faire, je m’en occupe !

Elle avait parlé des grosses pierres de Bretagne, aussi.
Le blondinet essayait de se remémorait les cérémonies druidiques auxquelles il avait assisté, sans rien y comprendre d’ailleurs , parmi les menhirs au milieu de la forêt de Vannes,que ce soit avec dame Chimera ou dame Lastree pour y présider .
Son père avait essayé de lui en expliquer le sens, mais Valérien ne se rappelait plus trop , seules quelques bribes lui revenaient en mémoire.
C’était il y a si longtemps, déjà .

Tournant la tête vers la femme enceinte, il l’observa quelques instants, en train de récurer l’intérieur d’une grosse marmite.
Malgré son ventre proéminent, qui la gênait pour se baisser, cette femme débordait d’énergie.
Quelle différence avec Alexandrine, si molle et lymphatique ,alors qu’elle n’était même pas enceinte, elle !
En plus, Satine adorait bavarder avec lui et ne le traitait pas comme un gosse.

Une fois son travail fini, le gamin se releva  pour aller chercher un fagot de bois sec qu’il avait repéré sous la roulotte.
Il interpella Satine, après avoir jeté un coup d’œil sur son œuvre, d’un air satisfait  :


Et voilà !! J’ai fini de préparer le foyer
T’en penses quoi, dis moi ?
Maintenant, je vais aller préparer le petit bois pour démarrer le feu


D’habitude, son père ne l’autorisait pas à bouter le feu.
Peut être Satine accepterait qu’il le fasse, elle ?
Il fallait jsute trouver le moment favorable pour lui demander où elle entreposait son briquet et son amadou.
En attendant, il lui posa la question qui lui trottait dans la tête depuis quelques instants :


Dis, Satine…T’as déjà des enfants, toi ?


Domdom
[Où commence le choix, finissent le paradis et l'innocence]*



Tout en longeant le cours de la Moselle , reprenant son chemin de l'aller (à vrai dire , il n'y en avait pas d'autre possible), le Normand d'origine se demandait encore s'il avait fait le bon choix, en laissant Valérien en compagnie de Satine.
A l'évidence, ils avaient l'air de bien s'entendre, ces deux là, et le brun avait déjà remarqué qu'une certaine complicité les liait, alors qu'ils venaient à peine de faire connaissance.

L'encapuché s'arrêta, plongeant un moment son regard dans le cours de la rivière , cherchant sans doute une réponse dans ce cadre bucolique, tout en se grattant le menton, signe d'intense réflexion chez lui.
Dans la situation actuelle, il était préférable qu'ils ne s'attachent pas l'un à l'autre, car cela ne rendrait que plus difficile encore la séparation quasi inéluctable avec Satine.

Reprenant sa route à travers la forêt de chênes, d'hêtres de d'aulnes, qui avaient encore gardé un peu de leur livrée couleur camaieu automnal à cette époque de l'année, le conteur se promit d'en toucher deux mots à Satine.
Elle admettrait ses arguments , même si cela devait lui faire un peu mal .

Même au paradis , il faut parfois faire des choix.

Lui même, savait par avance que ce serait un déchirement de quitter son Bébé Lune, peu de temps après sa venue au monde, d'autant plus qu'il s'était attaché plus qu'il n'aurait fallu à la petite fleur qui s'épanouissait dans le ventre maternel, le caressant tous les jours, lui parlant même, parfois.

Emergeant de ses songes, il remarqua alors une silhouette, plus loin, qui venait à sa rencontre dans l'autre sens.
Il n'y avait pas pris garde au début, mais à mesure qu'il avançait, il lui semblait reconnaître cette démarche si caractéristique.

Mais oui !
Cela ne pouvait être que...



Alexandriiiiiiiiine!!!!


Le cri du conteur avait fusé, couvrant le bruit de la rivière et de la forêt, pendant un court instant.
Assortissant son appel de grands moulinets de bras, le brun hâta le pas, afin de rejoindre la gouvernante, sans doute partie à la recherche de Valérien.
Chouchen, que le passeur d'histoires, happé par ses réflexions, avait perdu de vue depuis pas mal de temps déjà, avait soudain jailli d'un hallier, courant, queue battante, à la rencontre de la nourrice, qu'il avait reconnue, lui aussi.

Arrivé à portée intelligible de voix, Dom put enfin rassurer son employée :



Ne vous inquiétez pas pour Valérien, ma fille
Il est en bonne santé et entre de bonnes mains



Puis, la rejoignant enfin, un peu essoufflé, il continua, inquiet:


Et vous ? Qu'avez vous fait des petits?



* Arthur Miller

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Satineduval
Qui va à la chasse, perd sa place..

(pendant ce temps, au campement..)

Voyant que l’enfant avait œuvré avec dextérité, elle l’en félicita d’un beau sourire et d’un petit baiser léger posé sur sa joue tendre.


T’es un vrai petit chef toi !
Je vois que tu es prêt pour l’aventure, vraiment, tu fais preuve d’une belle débrouillardise.

Et pour répondre à ta question de tout à l'heure, c'est en effet la première fois que je porte la vie en moi et je suis la plus heureuse des femmes d'attendre un enfant de celui que j'aime.



Puis, Satine lui proposa d’aller chercher le briquet à amadou dans la roulotte afin d’allumer un bon feu pour le retour de Dom et des autres enfants. Sans doute que le jeune garçon était désireux de découvrir l’endroit où son père avait vécu avec elle pendant plusieurs mois.



Passant devant, la Noiraude ouvrit la porte et fit entrer le blondinet, lui faisant faire le tour du propriétaire.

Elle lui montra la bergère près du poêle à feu où les amants avaient vécus leurs premières étreintes passionnées, le lit douillet tout au fond de la roulotte, aux draps mauves et violets satinés, témoin de discussions et de petites confidences, de jeux interdits, de rire et de caresses, de réveils matinaux rapides ou langoureux, qui avait laissé la jeune femme plus d’une fois échevelée, ce qui avait quelques fois réjouit Dom, lui proposant son aide pour recoiffer sa tignasse noire et opulente.

La table pour les repas avec deux chaises, la petite malle à vêtements, la commode pour les réserves et la nourriture de base.
Ensuite, la Noiraude lui montra ses potions et ses onguents faits de plantes aromatiques et aux huiles essentielles, puis déposa un petit coffret où se trouvait sa collection de pierres en forme de cœur qu’elle collectionnait avec tant de plaisir.

Caressant de la pulpe du doigt ses pierres, un souvenir refit surface avec vivacité dans son esprit, quand elle avait offert une de ses trouvailles à son amant.
Ce jour-là, la femme amoureuse avait non seulement fait présent du caillou façonné par l’eau au conteur, elle lui avait remis son propre cœur entre les mains.

La Noiraude n’était pas très cadeau, elle en faisait rarement et vraiment pour les jours à marquer d’une pierre blanche. Son amour pour Dom avait été une telle évidence que c’était le premier cadeau qu’elle lui avait offert.
Cette pierre représentait la solidité et la pérennité de son sentiment, si naturel et si profond, qu’il lui avait semblé pouvoir durer, longtemps, très longtemps.
Cependant, au retour d’une quinzaine de jours de retraite, elle avait trouvé un amant bien moins présent, toujours très attentionné, mais occupé à d’autres tâches et certains de ses doutes s’étaient confirmés.

Plus de petits poèmes touchants et émouvants, n’avaient fait battre son cœur, pourtant encore indubitablement épris de l’homme de sa vie.
Des moments très intenses avaient encore eu lieu et la jeune femme n’avait pas cherché à prendre ses distances, bien au contraire, avait encore pardonné certains actes qui lui avait chamboulé le cœur.
Jusqu’au départ de son amant à Limoges, où elle était restée seule quelques jours, avant qu’il ne revienne, sans doute pris d’un peu de remord.

Il avait souhaité sa liberté ce que Satine avait accepté, on ne peut pas retenir les instincts d’un homme qui aime chasser et la Noiraude avait dû se rendre à l’évidence que Dom avait de plus en plus souvent envie d’aller voir ailleurs, alors que leur bonheur avait à nouveau retrouvé toute sa splendeur.

Que faire de plus, que d’accepter la réalité alors qu’elle sautait aux yeux depuis quelques temps.
Il l’aimait, certes, mais cette fois-ci, la Gitane avait été trop déçue et avait estimé que, malgré son envie de vivre une vie familiale avec son beau brun, elle n’avait plus le cœur, ni l’envie de continuer à attendre qu’il revienne de sa chasse, ayant trouvé proie, certes, mais revenant toujours elle, finalement.

La donne avait changée et Satine, observant leur lit d’amour qu’il avait quitté depuis plusieurs semaines, songea qu’il était temps pour elle de refaire sa vie avec un homme qui saurait l’apprécier à sa juste valeur.
Quand on aime, on reste et son amant avait été se promener une fois de trop, bien trop près cette fois-ci pour qu'elle puisse à nouveau fermer les yeux.

Bientôt, l’hiver arrivant, il ferait bon de se lover dans les bras chaleureux et accueillants de quelqu’un qu’elle apprendrait, petit à petit, à aimer.
Puisqu’ils n’étaient plus qu’amis, à présent, elle allait à son tour trouver un peu de réconfort, de tendresse, à son enfant d’abord, puis sans doute, le temps aidant, à un nouveau compagnon.

Remisant ses pierres en place, la Noiraude tenta un petit sourire, voilé de tristesse qu’elle tentait de dissimuler et regarda l’enfant de ses yeux myosotis troublés par des perles salées qui montaient malgré elle


Valérien, nous avons vécus des moments divins et fabuleux, dans cette roulotte, ton père m’a rendue heureuse au point d’avoir eu envie de cet enfant qui pousse en moi à présent, dès le tout début de notre rencontre.
Tu sais qu’il m’a traitée de folle et qu’il a failli partir en courant ?

La femme eut un sourire tendre à ce souvenir, puis elle reprit



Mais, il m’aimait, ton père et il est resté à mes côtés, prenant soin de moi à sa façon, présent le plus souvent possible, dès que nous avions un peu de temps, nous ne pensions qu’à nous voir, à nous aimer et à partager tous nos sentiments, toutes nos histoires, à nous apprivoiser l’un l’autre pour construire une relation très fusionnelle que bien des gens nous ont envié.

Parfois, il nous arrivait d’oublier le monde autour de nous, nous étions dans notre petite bulle d’amour et de bonheur que personne n’arrivait à briser ou à pénétrer.

Sauf..que l’un de nous en est sorti, à un moment donné et que la petite bulle s’est ébréchée, juste un petit peu, mais suffisamment pour que nos rêves s’en échappent, petit à petit.

Ton papa a voulu reprendre sa liberté et moi j’ai perdu mon rêve…
J’espère qu’il en profitera bien de sa nouvelle vie, qu'il soit encore plus heureux qu'avec moi et qu’il ne le regrettera pas.
Parfois, quand on aime vraiment quelqu'un, on doit juste accepter que celui-ci, surtout s'il pense être mieux encore ailleurs, parte..



Le cœur serré à en crever, la jeune femme détourna son regard pour observer la fenêtre et tenter de laisser passer l’émotion trop puissante qui l’étreignait, lui donnant envie de pleurer.
Sauf, qu’elle ne montrait jamais sa tristesse à personne, encore moins à l’enfant de Dom.
Il lui fallait absolument lâcher prise à présent et trouver un nouveau rêve et un nouvel homme à combler de son attention. Pour Dom, il était déjà trop tard, celui-ci avait d’autres projets qui ne comprenant pas celle qu’il avait épousée sous les étoiles, sur une plage de sable blond à Mimizan.
Valerien
Le gosse était aux anges !
Satine avait non seulement accepté qu’il allume lui même le feu, mais en plus, elle lui avait fait découvrir l’univers magique de sa roulotte.
Valérien était impressionné par le nombre de petits recoins, de cachettes possibles, que recelait cet endroit, qui ne lui avait pas paru aussi grand, vu de l’extérieur.
Un inépuisable terrain de jeux .
Il se voyait déjà, se cachant sous le lit ou derrière les grands rideaux, là bas,miaulant comme un chaton, afin d’attirer immanquablement Katell et Aubry, les jumeaux, à la recherche d’un félin inexistant, puis étouffer des rires , une fois que ses frère et sœur auraient abandonné leur recherche, de guerre lasse, comme il aimait à le faire de temps à autre.

Il avait sauté sur le grand lit, aussi, rebondissant en riant aux éclats sur la couche, afin d’en tester l’élasticité.
Il avait fouiné, inspectant méticuleusement ce paradis pour enfant, tout en répétant à l’envi, le regard illuminé de petites étoiles : C’est trop bien la roulotte !

Puis Satine lui avait demandé se s’approcher d’elle, lui exhibant des pots de terre contenant des crèmes de diverses couleur et à l’odeur fétide pour certaines.
Le blondinet n’avait pu réprimer une petite moue de dégoût, juste avant que la belle dame n’ouvre un petit coffret, extirpant des pierres polies en forme de cœur, de couleur grise, blanche, veinées ou noire.

Valérien ne pouvait s’empêcher de manipuler les pierres dans sa main, de laisser ses doigts en sentir le contact lisse et froid.
Ce n’était pas de vulgaires cailloux, mais bien des objets avec une âme , dont il ressentait les vibrations dans sa main.
Il mourait d’envie de demander à Satine de lui en offrir une, mais voyant le soin quasi religieux dont elle les manipulait, il avait juste osé, les yeux emplis d’étoiles, un petit :


Elles sont très belles…
Tu me montreras où tu les as trouvés, dis ?


Tout à ses rêves d’enfant, Valérien avait écouté d’un air distrait Satine lui parler de sa vie dans la roulotte avec son père et c’est quand il aperçut un léger voile de tristesse se dessiner sur le visage de la femme enceinte, qu’il sortit de son monde merveilleux de parties de cache cache et de pierres en forme de cœur.
Il passa alors ses bras autour du cou de la femme qui avait détourné le regard vers la fenêtre, puis posa son front contre la joue de Satine en chuchotant, comme pour s’excuser de lui voler cet instant :



J’aime pas quand t’es triste, Satine

Et comme pour l’arracher à sa contemplation de la fenêtre et la ramener à la discussion, le gamin continua, un peu pour se rassurer aussi :

Et ton loup ? Il dort dans la roulotte ?

Il est vrai que des parties de cache cache avec un loup dans les parages perdaient un peu de leur côté ludique.[/color]



Satineduval
De toute évidence, le jeune blondinet trouvait la roulotte fort à son goût, ne dit-on pas, tel père, tel fils ? Dom avait aussi adoré y vivre, dans cet espace petit, mais si confortable, leur nid douillet, cocon d’amour, qu’ils avaient partagés tout au long de leur voyage.

De rares personnes y étaient venues, seule la petite Jenny de Mimizan, avait un soir dormit avec elle, alors qu’elle errait sur la plage, Satine l’avait accueillie chez elle, Dom était parti quelques jours, ailleurs.

Jenny lui manquait, elle pensait souvent à cette petite, si chaleureuse, qui était à présent partie, dans un monastère, depuis fort longtemps, ce qui inquiétait toujours Satine, restée sans nouvelles.

Caressant les cheveux blonds du fils de Dom, elle vit à quel point il trouvait belle ses pierres en forme de cœur. En saisissant une, grise marbrée de veinures blanches, la Noiraude la lui mit dans la main, lui offrant de bon cœur.


Tiens..c’est pour toi ! Je n’en ai jamais donnée à personne, si ce n’est à ton père, et ce jour-là, je lui ai aussi offert mon cœur.
Une pierre en forme de cœur, pour lui dire que le mien lui appartenait, aussi longtemps que peut durer cette matière naturelle..
Personne ne peut briser mon cœur ou me le voler à ton père, tant qu’il souhaite le garder contre le sien.

Je lui dis toujours qu’il est le cœur de mon cœur, imagine, qu’il me le brise, je deviendrai une femme dure et froide, sans sentiments.
Croire en l’amour, c’est vital, Valérien, c’est ce qui donne envie de protéger les siens et de les rendre heureux. J’espère que tu te souviendras de mes paroles.


Déposant un tendre bisou sur la joue fine de l’enfant, elle lui ébouriffa les cheveux avec tendresse.

L’enfant avait vite fait de chasser la tristesse passagère du visage de la Noiraude et elle le rassura, pour ne pas l’inquiéter :


Uhmm !! La tristesse ne dure jamais bien longtemps chez moi, je trouve toujours une bonne raison pour la chasser et la déposer dans un coin de mon esprit, la recouvrir d’un voile d’oubli !
Les regrets, la tristesse ne sont pas dans ma nature, je redeviens vite cigale, pinson et même sorcière parfois !!
D’ailleurs pour apprivoiser un loup, faut bien l’être un peu, non ?


Faisant un petit clin d’œil à Valérien, la future mère caressa son ventre rond avec douceur et tendresse.

Attentive à la question du jeune homme, Satine secoua la tête, faisant danser ses longs cheveux noirs sur ses épaules.


Non..non ! Virus vit au-dehors, un loup ne doit pas rester enfermé, il deviendrait trop attaché à la main qui le nourrit ou agressif, d’ailleurs, il a rogné de nombreuses chausses à ton papa, c'était pour faire ses premières dents !

Le loup doit rester libre de ses mouvements, ne pas se sentir contraint, du reste, c’est impossible de tout à fait l’apprivoiser, qu’il revient, s’il en a envie, c'est tout..

Il y a des loups solitaires comme des loups vivant en meute, avec un couple dominant, formé d’un mâle et de sa femelle…ils sont les maîtres du groupe, mais je préfère de loin le loup solitaire, qui est plus indépendant et souvent avec un caractère bien trempé.

Voilà, je suis loin de bien connaitre les loups, j’apprends et j’apprivoise, avec patience, je tends la main et le loup vient ou pas, rien ne l’oblige à rester auprès de moi, c’est le choix de la bête.

Il doit aimer mon odeur, mes caresses, à vrai dire, je ne sais pas vraiment pourquoi il revient, mais je suis toujours contente de le voir arriver en vie.


Souriant à l’enfant, elle continua avec une proposition :

Si tu veux, je lui ferai sentir ta main, comme ça il reconnaitra ton odeur et saura que tu es le bienvenu ici.
Allons jeter un coup d’œil, voir si ce rôdeur est de retour, ton père se fait attendre lui aussi, j’espère qu’il n’est rien arrivé de grave, il me semble qu’il tarde..


Passant devant Valérien, la Noiraude alla ouvrir la porte, puis sortit pour se rendre auprès du feu et y rajouter quelques bûches pour le maintenir en vie.
Satineduval
Tant qu'on est encore vivant il n'existe pas d'adieu ......que des "au revoir"....

La vie s’était écoulée plutôt agréablement pour les deux amants, passant plus de deux mois en Lorraine, tout en ayant bien accompli ce qu’ils avaient eu comme projets :

Ouvrir un dispensaire, où toute sa famille s’en était donnée à cœur joie, pour les travaux de peinture et le déménagement, endroit qui vit naître leur enfant tant désiré, la petite Eolia Luna, lors d’un accouchement qui s’était déroulé sans anicroche, laissant la Noiraude rassurée pour un prochain événement natal.

Ils avaient malgré tout encore trouvé la force et l’énergie d’organiser la soirée conte , que Dom avait eu envie de partager avec les lorrains pour les fêtes de fin d’année.

Puis le petit voyage de quelques jours, passant dans chaque village lorrain, où Satinette avait revu certains de ses amis, Reki et sa femme, Sixtine, Ella, sa douce marraine de cœur qui l’avait accueillie alors qu’elle n’était qu’une toute timide et jeune habitante, lui donnant confiance dans la vie en l’accueillant auprès d’elle, dans son dispensaire d’alors.

Constance de Clèves, Clootraire, Kyroper, mais de nombreux anciens manquaient à l’appel, perdus dans leur vie quotidienne, accaparés ailleurs. Elle regrettait surtout de ne pas avoir croisé son amie Arphasar, qu’elle aimait tant.

La vie était ainsi faite, de rencontres et parfois de gens qui s’appréciaient sans pour autant pouvoir se voir. L’amitié n’en pastissait pas pour autant, Satine restant une amie des plus fidèles dès qu’elle avait accordée celle-ci à une personne.

Tisonnant le feu qu’elle avait allumé non loin de la roulotte, la petite Plumette endormie bien au chaud à l’intérieure, la jeune femme plongea dans les souvenirs qu’elle allait laisser derrière elle, en prenant la route vendredi :

Le premier contact avec les Ecorcheurs, qui s’était plutôt mal déroulé, se prenant de becs avec le roux Lestat, pour finir en en colère de part et d’autre, avec quelques échanges de liquides plus ou moins recommandables, Dom et le rouqin montant légèrement en puissance, désireux d’en passer par la lice. Suite à des échanges de missives, Satine et Lestat avaient réussi à expliquer leurs gestes et paroles mutuels en tête-à-tête en taverne, pour finir par faire la paix, au grand soulagement de la Noiraude.

Jamais elle n’aurait voulu que qui que ce soit se batte pour elle, imaginer Dom mourant sur le bord d’une route lui étant tout simplement insoutenable.

Cela avait eu pour bénéfique effet de réunir à nouveau le couple, plus soudés que jamais, ayant eu peur de se perdre..Se voir veuve alors qu’elle n’avait pas encore mis au monde leur petit bout, était impensable. Et les retrouvailles, délicieuses !

Puis la vie avait repris son cours, plus paisiblement, faisant petit à petit connaissance avec les nouveaux habitants d’Epinal. Elle avait vu un Louis émouvant, alors qu’il venait d’apprendre la mort de l’Empereur Ludwig et de sa fille, Luisa, laissant pour une fois la jeune femme sans réaction, touchée elle-même par la mort d’un de ses meilleurs amis, Heal, qui lui manquait tant encore en ce jour.

L’impuissance devant la mort était une réalité cruelle, que seule l’acceptation pouvait un peu atténuer, tous étaient bien semblable devant la Grande Faucheuse, atterrés, révoltés et malheureux, quand celle-ci fauchait de sa longue lame courbe, un être cher.

Pensant à des épisodes bien plus amusants, la Bella revit dans son esprit Dom, monté sur une table, hurlant à s’en briser les tympans son fameux cri de fauve exotique, qu’il avait parfois poussé lors de leurs nombreuses baignades dans le Sud, laissant à moitié sourd les buveurs présents, le considérant sans doute comme un sauvage. Parfois l’animal faisait surface, surprenant tout le monde, sauf Satine !

Le dévoué Clootaire, amant de la belle Lorraine depuis toujours, se vit lié au sapin de Noël dans la taverne de son ami Reki, tentative pour l’empêcher de glisser continuellement au sol. Les gens présents en avaient quelque peu profité pour le bombarder de boules de neige, pour finir tous autour d’une bonne mirabelle, à s’en réchauffer les gosiers.

Audric, y avait aussi eu droit, à la corde, Satine l’avait ligoté à sa chaise, alors qu’il avait eu le malheur d’avoir l’air absent quelques instants.. proposant à une femme de lui donner un petit bisou, mais devant le refus de celle-ci, Satine en avait profité comme une grande, pour voir ensuite un homme furieux tenter de casser sa chaise contre le mur, tirant un rire franchement amusé à la Noiraude, plutôt habituée à voir ses petites bises bien mieux accueillies que ça.

Les rires avec Dydy et Eloane, Caton et Dom, causant de l’idée amusante d’organiser un bal pour célibataires, mais par manque de temps, puis un bal de fin d’année étant déjà en cours, le projet fut reporté éventuellement à leur retour, dans quelques mois.

Quittant le feu bien flamboyant à présent, Satine marcha jusqu’à la magnifique cascade figée par la glace, admirant le merveilleux travail de la nature et du froid, elle pensa qu’ils n’avaient finalement pas eu le temps d’aller explorer complètement la paroi rocheuse, à la recherche de la fameuse grotte cachée.




Il serait temps, à leur retour au printemps, de s’y rendre à nouveau avec les enfants, la dernière fois Dom ayant été empêché de revenir, sa fillette étant tombée malade, Satine avait profité d’être seule avec Valérien, pour lui présenter Virus, son loup noir, revenu de sa virée en forêt..

Petit soupire de regret, tant de moments s’étaient pourtant aussi perdus pour les deux amants, alors que Dom passait son temps à bûcheronner au plus profond de la forêt, y passant ses journées entières, pour le compte de leur ami, Alta…ou pour son propre plaisir, la jeune femme se demandant parfois s’il ne s’égarait pas sur d’autres sentiers..

Laissant son regard myosotis dériver sur la roulotte, leur petit nid d’amour qui avait été bien déserté par eux ces derniers temps, la Noiraude se demandait quel serait leur avenir…

Pour célébrer leur première année de vie commune, Dom et Satine avaient à nouveau renouvelé leur vœu en un second mariage païen, passant une magnifique soirée dans l’Eglise gothique, mais abandonnée de Verdun, baignée par la lueur des flambeaux, les amants s’étaient retrouvés devant l’autel de marbre blanc veiné de cristaux pour y échanger leur vœu et leur envie de poursuivre ensemble leur relation, s’y donnant corps et âme.

Le cœur rasséréné par cette pensée, souhaitant y croire encore longtemps, la Noiraude entendit sonner la cloche de l’Eglise d’Epinal, lui rappelant que le temps avançait inexorablement, que nul ne pouvait l’arrêter et qu’il fallait profiter de chaque instant et le rendre précieux avec ceux qu’elle aimait..

Tournant son visage de madonne vers le ciel bleu, Satine laissa échapper un petit mot entre ses lèvres douces et sensuelles..



Ne perdons pas de temps..


Bien à faire encore en deux jours, fallait voir pour bouger son petit popotin et profiter des dernières heures offertes ici, en Lorraine. L’heure n’était pas encore aux *au revoir* qu’elle redoutait toujours, mais bien à quelques moments de paradis qu’elle portait dans son cœur.

Temps encore de le partager..
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