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[RP] De retour de Moissey

Aline_f
Cela faisait plusieurs jours déjà qu'Aline faisait route vers la bourgogne, mais elle n'arrivait toujours pas à s'en remettre. Ils n'avaient pas voulu la laisser entrer !
Soit ils lui trouvaient l'air trop misérable, soit ils avaient suffisamment de personnel.
Quoi qu'il en soit, Aline était déçue ! Elle avait mis tant de temps à se décider, tant de temps à se dire qu'elle ne risquait rien et qu'ils ne la reconnaitraient pas, ...
Elle essuya les larmes qui s'étaient mises à couler toutes seules, du revers de la manche.

Elle se rappela ce jour où elle était allé chez la tisserande pour s’acheter un bon drap de laine afin de se faire une nouvelle jupe. Là-bas il y avait un miroir ! Et quand elle s’est vue, elle ne s’était pas reconnue : Amaigrie, la peau ridée, les cheveux blanchis, le dos légèrement vouté … tout ce temps sur la route à ruminer son chagrin l’avait vieillie avant l’âge !
C’est là que l’idée d’aller voir sa fille avait germé en elle : Elle ne pourrait pas la reconnaitre. Mais il ne l’avait pas laissée entrer …

Aline soupira et continua d'avancer, tête baissée, à ruminer son espoir déçu.

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Aline_Flore
3ème vie ...
Aline_f
Aline fut tirée de ses sombres pensées par un grand coup dans le dos, qui la fit tomber.

Aiee !

Elle sentit alors qu'on tirait sur sa besace pour essayer de la lui arracher.

M'enfin !

Elle se retourna brusquement et donna un grand coup de pied à son agresseur pour le repousser.
Cela lui laissa suffisamment de temps pour se relever et prendre son épée en main.

Norf ! Espèce de brigand ! Z'avez pas honte d'vous en prendre à une vieille femme ?

Mais à ce moment là, ses yeux n'étaient pas ceux d'une vieille femme. Il y avait en eux une lueur qui rappelait Aliéna, le soldat de l'Ost Lyonnais , prêt à en découdre avec l'ennemi ... Qui était une femme aussi d’ailleurs.

Citation:
21/10/1461 04:07 : un malfaiteur nommé T******** (coefficient de combat 5) a tenté de vous détrousser. Vous lui avez infligé une bonne correction, et il est parti en boitant, après s'être excusé à genoux.


Yééé Haa !!!

Aline regarda la malheureuse partir, soupira et remis en place son épée, dans le fourreau caché dans les plis de sa jupe.
Ce n'était pas la belle épée forgée par Maximien non, c'était une épée toute simple qu'elle avait forgée elle même !
En effet, la chute dans l'eau qui lui avait fait retrouver la mémoire lui avait rappelé, en plus des "norf !" typiquement berrichons, qu'elle était à l'époque forgeron.
Aussi, quand au gré de ses errances de villages en villages, elle s'était trouvé à faire une garde robe à la femme d'un forgeron, elle lui avait demandé la permission d’utiliser sa forge. Celui ci, bien qu’un peu surpris, avait accepté. Et depuis, elles se sentait plus en sécurité sur les routes, bien que ce soit rare qu'elle se fasse attaquer, vu l'apparence misérable qu'elle avait maintenant.


Aline soupira. Repenser à sa jeunesse Berrichonne lui avait rappelé le triste souvenir d'Ovni, le grand amour de sa vie, décédé.
Le sourire de la victoire n'était pas resté longtemps sur son visage. Tristement, elle repris la route.

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Aline_Flore
3ème vie ...
Alix_alcidie
Et sur la même route, une adolescente tout juste majeure chevauchait gaiement à travers la campagne.

La jument qu'elle montait semblait venir des meilleurs haras. Ce qui était le cas. Fringante, racée et nerveuse, elle allait à l'amble sans effort, le sabot fier et assuré. Sa cavalière s'était amusée à natter le haut de la queue et la crinière à la française. Le tout était niaisement parsemé de petites fleurs de saison.

A ses côtés trottaient deux chiens. Le plus âgé, un robuste berger d'Anatolie, allait placidement sans s'éloigner de sa maîtresse. Le second était un chiot de quelques mois, aux poils noirs et bouclés, qui folâtrait gaiement dans les herbes folles en jappant à la moindre découverte.

L'enfant qui menait ce petit monde avait les joues rebondies et rosies par le grand air. Si sa tenue était sobre, les bottes étaient du meilleur cuir de crocodile (merci Neyco), la cape était chaudement doublée, et la tenue de bonne facture. Brodée sur sa cape au niveau du coeur, elle arborait fièrement les armes de sa famille.

Insouciante et frivole, elle s'amusait à taquiner ses deux chiens, lançant subitement sa monture au galop, pour l'arrêter quelques mètres plus loin ou essayer de les distancer.

Pour le moment, elle avait décidé d'apprendre au plus jeune chien à rapporter un bâton de bois. Elle le jetait, siffler le chien, et attendait qu'il le ramène. Assez longuement. Agacée que le chien ne lui obéisse pas, elle lança un dernier bâton avec force loin par-dessus un talus, ordonnant fermement :

Wasingue rapporte!

Cette fois, le bouvier détala en aboyant avec force. Ravie que le dressage ait enfin portait ses fruits, elle attendit patiemment que le chiot revienne, l'entendant grogner, glapir et japper.
Lassée d'attendre, elle se décida à aller voir ce qui se passait, et descendant de sa monture, les rênes dans les mains et le tranquille berger sur ses talons.
Le chiot était tombée sur une vieille femme, si âgée et misérable qu'elle devait bien avoir 100 ans! Et manifestement peu content de cette rencontre, il avait oublié le bâton qui gisait à terre et aboyait sur la femme avec vigueur.
La gamine leva les yeux au ciel. Décidément, ce chien était aussi cabotin que celui qui lui avait offert.

Wasingue, couché!

Le chiot se tut et se coucha penaud.
Savourant le calme, elle se sentit obligée de s'excuser envers la manante.

Excuses mon chien ma brave! Il n'a pas encore l'habitude de rencontrer des gens.

Et surtout, aussi vieille, usée et fatiguée, songea-t-elle in petto.
Cherchant son aumônière, elle en sortit quelques pièces d'or :

Voilà de quoi t'offrir un bon repas au coin du feu de quelque auberge, et boire un verre à ma santé.

C'était déjà généreux de sa part de ne pas la chasser comme la vulgaire mendiante qu'elle était, elle pouvait bien lui en être reconnaissante!
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Intéressé par les courses de lévrier? Alors venez par ici!
Aline_f
Aline fut de nouveau tirée de ses sombres pensées: Un chiot arrivait droit sur elle en aboyant.

Pfff ... on peut même pas déprimer en paix ici !


C'était pénible à fin, il y avait trop de monde sur cette route, il allait falloir qu'elle prenne de plus petits sentiers pour avoir la paix ! C'était l’inconvénient de s'approcher trop près des grandes villes ...
Elle s'arrêta car l’animal, bien que petit, montrait les dents.


On sait jamais, s'il a la rage ... Ou peut être il a faim.


Elle fouilla dans sa besace à la recherche d'un quignon de pain à lui donner.


Wasingue, couché!


Aline sursauta et leva les yeux.
Une belle et noble jeune fille s'approchait d'eux.


Ah non, il n'a surement pas faim ...


Le chiot obéit et se coucha aussitôt à ses pieds.

Excuses mon chien ma brave! Il n'a pas encore l'habitude de rencontrer des gens.

Y'a pas d'mal.


Voilà de quoi t'offrir un bon repas au coin du feu de quelque auberge, et boire un verre à ma santé.

Oh non, c'n'est pas la peine j'vous assure


Mais comme la jeune fille semblait insister et lui tendait des pièces elle s'approcha d'elle pour prendre les pièces. Après tout, ça pouvait toujours servir !
Elle la trouva très belle, comme elle au même age. Soudain, un détail attira son attention: une broderie sur la cape de la jeune fille.
Aline reconnu aussitôt les armoiries.


Oh mon Dieu ...

L'age et le physique de la jeune fille semblait correspondre.
Aline balbutia.


Merci beaucoup Mademoiselle ... Puis connaitre votre nom ?
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Aline_Flore
3ème vie ...
Alix.de.montestier
Elle adressa un large sourire satisfait à la manante, et répondit bien volontiers. Il fallait bien qu'elle sache qui était sa bienfaitrice!
Je me nomme Alix de Montestier brave femme.

Qu'il était agréable de rencontrer des vagabonds respectueux de la noblesse!
Elle en revanche se fichait complètement de savoir comment cette femme pouvait bien s'appeler. Mais sa haute estime d'elle-même avait été très flattée par l'attitude, qu'elle prenait pour de la déférence, de la vieille. Alors elle se sentit obligée d'ajouter :

Si vous avez besoin un jour d'en emploi, vous pourrez me demander a Charolles, chez ma tante.
On a toujours besoin de mains pour effectuer quelques menus travaux d'aiguille ou aux champs.


Et intérieureument, elle se félicitait de sa grande bonté.
Aline_f
Je me nomme Alix de Montestier brave femme.

C'était bien elle ! Dix ans qu'elle ne l'avais pas vue !

Aline se rappela ce jour terrible où, à cause d'une tempête, elle était passée par dessus bord. Le choc de l'eau froide lui avait fait retrouvée toute la mémoire qu'elle avait perdue de nombreuses années auparavant. Et alors qu'elle tentait de se maintenir à la surface de l'eau et de ne pas couler, une bonne partie de sa vie défilé dans sa tête: Son enfance à Die, son voyage en Berry pour y rencontre son cousin, son installation dans ce village qui lui plaisait tant, l’acquisition d'un champ de vaches violettes et de la crémerie-chocolaterie, la rencontre avec Ovni.
Ovni ! Elle avait soudain réalisé qu'il était mort. Le choc l'avait figée et elle avait bien faillit se noyer !
Malgré tout, elle avait tant bien que mal réussit à regagner la surface et la berge, et s'était endormie épuisée sous un buisson.
C'était des cris, des personnes qui l'appelaient, qui l'avaient réveillée. Elle allait sortir de sa cachette quand elle s'était rappelée. Elle était alors restée là en pleurant en silence.
Elle s'était à nouveau endormie puis, à son réveil, elle avait pris cette terrible décision de ne pas rentrer chez elle, de laisser Max et Alix croire qu'elle était morte: Il lui était impossible de retourner vivre avec son époux. Elle avait cru l'aimer, mais maintenant elle savait que non. Le seul amour de sa vie c'était Ovni !
Mais elle ne pouvait pas priver sa fille de tout ce que la famille de Maximien pouvait lui apporter. Elle devait la laisser avec lui ...
Plus personne ne l'appelait, plus personne ne la cherchait. Tout le monde devait la croire morte et c'était mieux ainsi. Après avoir pleuré à nouveau toutes les larmes de son corps pour faire le deuil de son enfant, elle avait alors repris la route, avec l'intention de retourner en Berry.

Aline retourna au présent et regarda la jeune fille en face d'elle, sa fille.
Elle n'entendit même pas ce qu'elle lui dit et s'évanouit.

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Aline_Flore
3ème vie ...
Alix.de.montestier
Elle resta plantée là, lâchant les rênes de sa montures, bouche en carpe, yeux écarquillés et bras ballants.

Qu'avait-elle fait pour mériter ça?

Que le lecteur se rassure, Alix n'était pas complètement égoïste. Bien évidemment, elle s'inquiétait un peu pour la malheureuse qui s'était écrasée là au sol sans qu'elle fasse un geste pour la retenir.

Mais quand même, elle avait rien demandé! Ca lui apprendrait à être gentille tiens!

S'approchant de la femme, elle s'accroupit à côté, grimaçant en voyant le bas de sa cape se tâcher de boue.

Oh la bougresse, réveilles toi!

Ca marchait pas. Peut-être qu'elle était morte? Par Aristote, pourvu qu'elle ne soit pas morte! Elle n'avait pas vraiment la tenue approprié pour enterrer un cadavre!

Elle approcha sa main de la bouche la vagabonde, et constata avec soulagement qu'elle respirait. Elle se décida alors à employer les grands moyens. Tapotant sur la joue de l'évanouie, elle l'apostropha :

Réveilles toi!
Allez debout!
Aline_f
Mmm ?

Aline senti un cailloux entrer dans ses omoplates.
Cela lui arrivait de temps en temps de dormir dans un fossé, mais elle préférait trouver une place dans une grange chez un fermier.


Réveilles toi!

Norf, qui est ce qui lui parlait ainsi ?
Aline ouvrit les yeux ... c'était flou.


Allez debout!

Petit à petit ses yeux firent le point et elle reconnu la jeune fille qui se tenait près d'elle.
Elle sursauta, se redressa et recula, comme si elle avait été brulée par une flamme.


Désolé Demoiselle. Je vous prie d'excuser ma conduite. Je me suis fait agressé il y a quelques temps, ça a du me fatiguer


Elle baissa les yeux et adopta une attitude humble. Il ne fallait pas qu'elle la reconnaisse, il ne fallait pas qu'elle attire son attention d’une quelconque manière. Elle tachait donc de se comporter comme n'importe quelle vagabonde face à un noble.

Mais elle ne put s'empêcher de relever les yeux et de la regarder. Elle avait tant grandit, elle était si belle !
Aline se senti fière d'elle. Elle avait eut raison de la laisser avec son père, plutôt que de la trainer avec elle sur les chemins.
Elle lui sourit.


Merci beaucoup Mademoiselle. Et bonne route !
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Aline_Flore
3ème vie ...
Alix.de.montestier
Elle était vraiment bizarre cette femme.
Alix la regardait, interloquée. Elle avait l'impression qu'elle la dévisageait, et la situation la mettait franchement mal à l'aise. Elle bredouilla :

Euh bon eh bien...

Quelle éloquence!
Reprenant contenance, elle ajouta :

Tu es sûre que ça ira la vieille?

Bah oui, si elle faisait un autre malaise sur la route, elle n'était pas sûre de retomber encore sur quelqu'un de gentille et compatissante comme elle pour l'aider.
Eh bien sinon, si tu cherches un emploi, tu pourras toujours te présenter chez ma tante, à Charolles et me demander.

Elle attendit, se demandant si la femme allait partir ou dire encore quelque chose.
Aline_f
Aline sourit. Quand elle quittait son air arrogant de noble demoiselle, elle lui ressemblait encore plus.
C'était une gentille fille, qui s'inquiétait des gens malgré son haut rang. Maximien (ou sa nourrice ?) l'avait bien élevée !


Merci pour tout Demoiselle de Montestier. Je n'oublierai pas. Je ne vous oublierai pas.
Bonne route. Que Dieu vous garde.


Puis elle continua sa route, un grand sourire aux lèvre.
Cette rencontre s'était bien passée finalement !

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Aline_Flore
3ème vie ...
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