Hegide_iliard
Je déglutis lentement. La caresse de mes doigts ne s'interrompit pas ; mes phalanges se refermèrent pour alterner la pulpe et le dessus des ongles en doux aller-retours sur le velours.
Imperceptiblement, je tournai la tête vers mon épaule et perçus ton odeur. Elle aussi était un élément perturbateur. Je sentis l'odeur de ton corps sur moi. Peu de temps avant, nous étions enlacés à chuchoter des secrets d'amant à maîtresse et de maîtresse à amant... Tu m'avais serrée dans tes bras, me pressant contre les battements de ton coeur. J'avais niché mon nez contre la chaleur de ton aisselle, j'avais emmagasiné toute l'odeur de toi que mes poumons pouvaient contenir, parfum de ta sueur à la fois âcre et douceâtre d'après l'amour. Désormais, il me suffisait d'y penser pour que ce parfum m'emportât aussitôt. Mon cerveau l'avait décortiquée cette odeur, en avait séparé chaque composante, analysé chaque molécule et classifiée dans un compartiment de ma cervelle.
J'entendis rire la Libertine. Je vis ton profil lui sourire à coté de moi. Elle ne te connaissait pas, du moins il me semblait. Mais je supposais que cela ne devrait pas l'embarasser. Elle te faisait du charme, des sourires enjôleurs puis provocateurs tout en surveillant du coin de l'oeil que je ne réagisse pas. La voix que je perçus se faisait plus sourde . Je ne bronchais pas.
Mes doigts progressèrent contre le velours de la banquette et j'atteignis une couture. Je la suivis lentement de la pointe de l'ongle, puis grattai le pli du bout de l'ongle et immobilisai ma main pressant l'angle de la banquette.
Je détournai mon regard vers la fenêtre pour ne pas voir le visage de cette femme. Elle savourait ses provocations, s'écoutait elle même... vedette enivrée du regard de deux hommes au charme prometteur. Elle m'oublia à nouveau.
Sut elle le combat que je menais ? Elle me pensait résignée au soupir que je poussais alors qu'il n'y avait là que de l'impatience de ma part. Contenue... encore... encore... Pour que ça aille plus vite !
Elle s'enhardit, te chuchota quelques mots à l'oreille. L'homme lui, fit mine de s'en désintéresser et me posa une question banale pour entamer une conversation. Je me raclais la gorge et répondis par une banalité de la même veine que la sienne, le laissant à sa frustration, me délectant de la mienne.
....... Toi et la fille riiez.
Je sentis mes veines se gonfler sous l'effet de la sécrétion d'adrénaline... Là, ce n'était pas une décharge non ... C'était du poison distillé, lentement... peu à peu... au fil des éclats de rire cristallins de la Libertine et de ta voix toujours plus chaude. Mes paupières vibraient si je les fermais. Aussi, c'est un regard fixe et certainement trouble qui se posa sur l'homme en face de moi. Je perçus les sons aigüs de façon exacerbée et Aristote sait comme elle les modulait bien ces sons là... pour te charmer. Comme si elle en avait eu besoin....
Mais ça elle ne le savait pas. Alors elle sortit le grand jeu... tout en se méfiant de moi et de mon silence étonnamment tolérant.
Si à ce moment là une soudaine chaleur n'avait pas irradié contre mon auriculaire, je crois que mon esprit aurait cédé. Je crois que je n'aurais pas été capable de rester stoïque une minute de plus et aurais quitté la taverne tant ma tension était immense.
Ton auriculaire vint combler l'espace qui séparait nos mains sur la banquette. Je fermai les yeux, l'espace d'un instant et ton doigt recouvrit le mien en une caresse aussi discrète qu'intensément brûlante.
Mon coeur battait à tout rompre. Cela se voyait il ? Je le sentais dans mon cou, dans mes tempes.
Sans cesser de parler à la femme, chacun de tes doigts effleura chacune de mes phalanges. La table devant nous masquait ton geste. Cela m'électrisa tant que je dus me faire violence pour ne pas gémir.
Pour corser la chose, je décidais de m'obliger à poser mon regard sur la Libertine, à la manière d'une amie, lui témoignant là toute ma confiante invite à ne pas mollir dans son entreprise de charme sur toi.
Ta paume recouvrit le dessus de ma main et tes doigts enlacèrent les miens avec force.
- Votre garde aura t il quartier libre ce soir, Hégide ? me demanda-t-elle sans percevoir ton geste. Une trève dans la sévère discipline que vous lui imposez serait la bienvenue... Vous êtes si stricte... N'y voyez aucune critique, ma chère mais il est bon parfois de lacher la bride, qu'en pensez vous ?
Je souris à la femme sans la quitter des yeux, refermai mes doigts sur les tiens et lui répondis :
- ... oui.......
.... Le temps que j'écrive quelques courriers et je rejoins mes appartements.
Elle hésita, surprise de ce qu'elle entendait. J'étais la chaperonne. Dans son esprit, il fallait m'amadouer pour que j'accepte de lui céder sa proie et là - comble de l'extase pour elle - elle pensait avoir réussit à séduire les deux, puisque je lui accordais le droit de continuer à disposer de toi.
Ma main libre plongea dans ma besace, fouilla parmi le désordre de son contenu et en sortit une clef. Avec lenteur, je la déposai sur la table puis la poussai vers elle. Le raclement du métal sur le bois résonna dans la taverne et dans ma tête. Tu me regardas.
L'homme aussi... un nud dans la gorge visiblement.
Je lus l'avidité et l'impatience dans les yeux de la femme. Elle s'empara de la clef de nos appartements aussitôt, un sourire nerveux apparut sur ses lèvres. Son regard évita celui de son compagnon curieusement.
Pas le mien. Je ne perdais rien de la détresse de l'homme à cet instant.
Elle viendrait donc chez nous.
L'homme me fusilla du regard.
Imperceptiblement, je tournai la tête vers mon épaule et perçus ton odeur. Elle aussi était un élément perturbateur. Je sentis l'odeur de ton corps sur moi. Peu de temps avant, nous étions enlacés à chuchoter des secrets d'amant à maîtresse et de maîtresse à amant... Tu m'avais serrée dans tes bras, me pressant contre les battements de ton coeur. J'avais niché mon nez contre la chaleur de ton aisselle, j'avais emmagasiné toute l'odeur de toi que mes poumons pouvaient contenir, parfum de ta sueur à la fois âcre et douceâtre d'après l'amour. Désormais, il me suffisait d'y penser pour que ce parfum m'emportât aussitôt. Mon cerveau l'avait décortiquée cette odeur, en avait séparé chaque composante, analysé chaque molécule et classifiée dans un compartiment de ma cervelle.
J'entendis rire la Libertine. Je vis ton profil lui sourire à coté de moi. Elle ne te connaissait pas, du moins il me semblait. Mais je supposais que cela ne devrait pas l'embarasser. Elle te faisait du charme, des sourires enjôleurs puis provocateurs tout en surveillant du coin de l'oeil que je ne réagisse pas. La voix que je perçus se faisait plus sourde . Je ne bronchais pas.
Mes doigts progressèrent contre le velours de la banquette et j'atteignis une couture. Je la suivis lentement de la pointe de l'ongle, puis grattai le pli du bout de l'ongle et immobilisai ma main pressant l'angle de la banquette.
Je détournai mon regard vers la fenêtre pour ne pas voir le visage de cette femme. Elle savourait ses provocations, s'écoutait elle même... vedette enivrée du regard de deux hommes au charme prometteur. Elle m'oublia à nouveau.
Sut elle le combat que je menais ? Elle me pensait résignée au soupir que je poussais alors qu'il n'y avait là que de l'impatience de ma part. Contenue... encore... encore... Pour que ça aille plus vite !
Elle s'enhardit, te chuchota quelques mots à l'oreille. L'homme lui, fit mine de s'en désintéresser et me posa une question banale pour entamer une conversation. Je me raclais la gorge et répondis par une banalité de la même veine que la sienne, le laissant à sa frustration, me délectant de la mienne.
....... Toi et la fille riiez.
Je sentis mes veines se gonfler sous l'effet de la sécrétion d'adrénaline... Là, ce n'était pas une décharge non ... C'était du poison distillé, lentement... peu à peu... au fil des éclats de rire cristallins de la Libertine et de ta voix toujours plus chaude. Mes paupières vibraient si je les fermais. Aussi, c'est un regard fixe et certainement trouble qui se posa sur l'homme en face de moi. Je perçus les sons aigüs de façon exacerbée et Aristote sait comme elle les modulait bien ces sons là... pour te charmer. Comme si elle en avait eu besoin....
Mais ça elle ne le savait pas. Alors elle sortit le grand jeu... tout en se méfiant de moi et de mon silence étonnamment tolérant.
Si à ce moment là une soudaine chaleur n'avait pas irradié contre mon auriculaire, je crois que mon esprit aurait cédé. Je crois que je n'aurais pas été capable de rester stoïque une minute de plus et aurais quitté la taverne tant ma tension était immense.
Ton auriculaire vint combler l'espace qui séparait nos mains sur la banquette. Je fermai les yeux, l'espace d'un instant et ton doigt recouvrit le mien en une caresse aussi discrète qu'intensément brûlante.
Mon coeur battait à tout rompre. Cela se voyait il ? Je le sentais dans mon cou, dans mes tempes.
Sans cesser de parler à la femme, chacun de tes doigts effleura chacune de mes phalanges. La table devant nous masquait ton geste. Cela m'électrisa tant que je dus me faire violence pour ne pas gémir.
Pour corser la chose, je décidais de m'obliger à poser mon regard sur la Libertine, à la manière d'une amie, lui témoignant là toute ma confiante invite à ne pas mollir dans son entreprise de charme sur toi.
Ta paume recouvrit le dessus de ma main et tes doigts enlacèrent les miens avec force.
- Votre garde aura t il quartier libre ce soir, Hégide ? me demanda-t-elle sans percevoir ton geste. Une trève dans la sévère discipline que vous lui imposez serait la bienvenue... Vous êtes si stricte... N'y voyez aucune critique, ma chère mais il est bon parfois de lacher la bride, qu'en pensez vous ?
Je souris à la femme sans la quitter des yeux, refermai mes doigts sur les tiens et lui répondis :
- ... oui.......
.... Le temps que j'écrive quelques courriers et je rejoins mes appartements.
Elle hésita, surprise de ce qu'elle entendait. J'étais la chaperonne. Dans son esprit, il fallait m'amadouer pour que j'accepte de lui céder sa proie et là - comble de l'extase pour elle - elle pensait avoir réussit à séduire les deux, puisque je lui accordais le droit de continuer à disposer de toi.
Ma main libre plongea dans ma besace, fouilla parmi le désordre de son contenu et en sortit une clef. Avec lenteur, je la déposai sur la table puis la poussai vers elle. Le raclement du métal sur le bois résonna dans la taverne et dans ma tête. Tu me regardas.
L'homme aussi... un nud dans la gorge visiblement.
Je lus l'avidité et l'impatience dans les yeux de la femme. Elle s'empara de la clef de nos appartements aussitôt, un sourire nerveux apparut sur ses lèvres. Son regard évita celui de son compagnon curieusement.
Pas le mien. Je ne perdais rien de la détresse de l'homme à cet instant.
Elle viendrait donc chez nous.
L'homme me fusilla du regard.