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[RP] Un lavoir à Toulouse

Meme_glaviotte
Il y avait de nombreux lavoirs à Toulouse.

Celui-ci, non loin des quartiers de Saint Pierre des cuisines, était de loin un des plus fréquentés.
Chaque jour, lavandières, femmes de boulangers, de pêcheurs et autres venaient s’y rejoindre dans un joyeux brouhaha. Haut-lieu du commérage («
han ! Mais on t’a pas dit ?! C’est psst psst… »), du crêpage de chignon (« comme si j’t’avais pas vu faire les yeux doux à mon Robert ! »), scène de crimes perpétrés dans le secret (« qui a fait tomber mon drap dans la bouillasse ?! »)… Un beau chaos bien ordonné en somme.

Aujourd’hui pourtant, le silence régnait.
Les femmes s’étaient regroupées dans un coin, médusées, leur panier à linge prudemment ramené contre leur giron. Elles regardaient toutes dans la même direction.

Dans le lavoir, il y avait une vieille dame.

Elle était nue. Elle prenait son bain.
C’était une image qui risquait de vous hanter jusqu’à la fin de vos jours.

Et elle chantait. Fort et faux. Priez que les paroles vous soient épargnées.


RP ouvert à tous !
Andrea_
Le destin vous faire des choses totalement débiles.
Allez savoir pourquoi c'est CE lavoir que la chiasse avait repéré la veille, en arrivant en ville, toujours est-il qu'elle était là, enroulée dans sa cape de velours rose -merci Tonton...-.

Puisqu'on est entre nous, j'vais de suite vous dire qu'elle n'a pas l'intention de laver son linge. Elle est hébergée chez son oncle Tonton Natalounet et j'aime autant vous dire qu'avec la fortune qu'il dilapide en petites mains, y a bien un pélos ou une pélossette qui a ramassé la culotte sale de la Chiasse pour la laver -ou l'encadrer-.
Elle a autre chose de prévu et le corps dans la flotte est en train de tout foutre en l'air.

L'oeil d'acier lorgne la grand mère qui visiblement a confondu " lavoir" et "bain-douche", les vieux de nos jours n'ont plus aucun respect pour les lieux publics.
Le sourcil se lève et les poings se posent sur les hanches.




Dites moi qu'vous allez pas pisser.



Oh oui, dites moi quelque chose
_________________
Meme_glaviotte
Ramonez-moi la cheminée !
Ramonez-la moi haut et b
…ah ?


Mémé arrêta de brailler sa chanson pour reluquer la donzelle qui se radinait. Poings sur les hanches, sourcils froncés. Presque pas hostile. Moins, en tout cas, que les lavandières qui chuchotaient entre elles en faisant les gros yeux. L’une d’elles tenait sa planche à récurer comme s’il s’agissait d’une matraque.
Lentement, le temps que toutes les rides parviennent à s’écarter, un sourire réjouit fendit la face de l’ancêtre. Un sourire qui avait bien cent ans de moins que le visage auquel il appartenait.


J’vous le dirais bien, si c’est ce que vous voulez entendre. Mais ça n’voudra pas dire que je l’ai pas déjà fait.

Hinhinhin. Ne jamais faire confiance à une vieille sénile concernant son incontinence.
La baigneuse se leva, penchée en avant, dévoilant ainsi des parties de son anatomie qui auraient donné bien plus d’idées sur la gravité à Newton qu’une innocente pomme. Elle farfouilla au fond du lavoir.


Mais où j’ai bien pu balancer ma saponaire ? Ah, voilà.

Elle tendit la petite plante à la curieuse, lui arrosant copieusement le corsage.

Vous voulez bien m’frotter l’dos ?
Andrea_
Elle a pissé.
La vieille a pissé, aucun doute là d'sus.
Et les aciers lorgnent les lavandières, qui, trop occupées à taper le linge en parlant de leurs époux qui lavent la voisine -ou le contraire-, n'ont même pas repéré le potentiel urinaire de la vieille.

Zen.
Ou pas.

La vue s'ajuste tant bien que mal à la vue de décoleté. Décoleté qui fait plus plastron si je peux dire, et aussi robe. Berdol, pourquoi tant de haine? Pourquoi tant de peau sur si petite partie? Pourquoi tant de vide ? Pourquoi tant de... POURQUOI ne pas avoir mis de soutien-seins putain ! C'pas humain!
Après où est Charly, où est la saponaire.
Et la Chiasse a bien une idée d'où elle pourrait se trouver si vous voyez c'que j'veux dire, sauf qu'elle a pas vraiment envie d'aller vérif...et alleluia la vieille la retrouve, yeah!
Et lui tend, merd'.

La dextre se saisit de la saponaire sans que le cerveau n'ai vraiment compris en quoi ça consistait. A vouloir metre la charrue avant les boeufs, on a parfois des surprises.



Je... heu... Oui. De toute façon, on est toutes les deux d'accord pour dire que c'est trop tard
Mais vous m'faites les orteils après, j'ai d'la corne de malade, les voyages vous savez..

Et la petite plante de s'approcher doucement du dos, alors que la moue Colombesque affiche un dégoût prononcé pour la chair distendue.

Vous voyagez?


Parce que ça sent les kilomètres au compteur quand même.
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Socrate_lediscret
Ce bougre de Socrate n'était pas riche, mais à coup de parties ramponnantes, il était parvenu en quelques semaines à accroître considérablement l'étendue de son bien, par centaines d'écus de gain, il avait acquis de belles hardes marquées d'ostentation, et de bonne facture, comme ces achats avaient été faits pièce par pièce, et de ville en ville au cours de ses périples aventureux, et que la couleur de la plupart de ses fripes avait été choisie par l'illustre question posée à une donzelle trouvée par pure fortune : « Quelle est votre couleur préférée? », naturellement, le tout n'allait pas bien ensemble.

Ainsi le paillard barbu entre dans le lavoir, rapide coup d’œil panoramique, quelques mères bien en chair lui plaisent, il irait bien en coincer deux ou trois derrière un buisson, à quelques pas de la sortie, mais ses pensées sont censées être à une autre, alors il ne s'attarde pas, il remarque une vieille charogne dénudée, petit rictus, habitué par les horreurs, il n'en pense rien.

Il s'amène au bord de l'eau, jette au sol son bardas, épée et bouclier, puis défait son col jaune, son mantel bleu, sa chemise rouge, ses braies brunes, ses chausses mauves, range le tout en tas à côté de ses panards poisseux, et retire doucement les linges qui couvraient et son buste, et ses intimités. C'est qu'il eut fallu être au premier rang de l'infanterie de ligne dans les guerres fécales pour ne pas être confondu par l'infâme exhalaison émanant des chairs de l'ivrogne, et du monceau de fripes au sol, au relent à faire vomir un régiment de purineurs. Soit, le type pue, mais il n'est pas laid, le corps musclé par l'effort, et une excellente barbe de philosophe viril, s’exhibant sans pudeur, lui et sa virilité, il se baigne peu à peu dans l'eau, trempant timidement ses membres dans la Garonne froidement accueillante – c'est qu'il ne s'est pas lavé depuis deux mois.

Les eaux du fleuve prennent un ton trouble à mesure qu'il s'y enfonce. Tenant dans ses deux mains deux grosses poignées de brins de lavande qu'il s'est procurés au marché en matinée, il en frotte son corps défendant, tous ses membres, endoloris par les rougeurs, mais le bougre ressort de l'eau décrassé, propre, impeccable. Il happe le monceau de guenilles, rince le tout, y fait subir le même traitement, puis se rhabille. Ses fripes trempées lui collent à la peau, il se sent dénaturé, mais il sent bigrement bon.


Foutre ! Par Zeus, me voilà prince charmant.

Et ramassant son bardas militaire, ayant un grand vélin à tartiner, s'en revient à ses péripéties fastidieuses en quittant ressuscité, le lavoir toulousain.
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Atala -
J'ai passé comme une fleur, j'ai séché comme l'herbe des champs.

- Comme tous les hommes, il avait acheté la vertu par l'infortune -
Meme_glaviotte
Elle était contente, la vieille. Elle avait trouvé un pigeon pour s’occuper d’elle.
C’est que ça devenait plutôt rare, ces choses-là. De nos jours, les jeunes avaient plus de respect pour leurs aînés ; ils pensaient à eux avant de penser à vous, et encore il fallait leur forcer la main pour qu’ils ne vous oublient pas.
Bande d’ingrats. Sans les vieux qui avaient forniqué dans tous les sens dans leur jeunesse, ces blancs-becs n’auraient pas eu de parents pour les pondre. Un peu de reconnaissance, que diable !

Bref, le fossile se délectait. Elle se trémoussait, faisait le gros dos et ronronnait comme un chat heureux sous la gratouille saponairique. Et en plus on lui faisait la causette !


Ah lala, vous prenez pas assez soin d’vos pieds. Très important quand on vadrouille. Le secret, ‘voyez, c’est de les nourrir. C’est gourmand ces machins-là. Du beurre ou de l’escargot écrasé, et vous avez des petons comme ceux d’un bébé !

La Glaviotte aurait pu écrire un livre sur les bienfaits de l’escargot écrasé, si elle avait su tenir une plume.

Voyager ? Oh, plus maintenant. Trop fatigant pour mon vieux dos. Je viens de m’installer ici. Une de mes arrière-petites-filles a trouvé une place dans le coin, alors je la garde à l’œil.

Ou le contraire.

Mémé cessa son bavardage le temps de lorgner le jouvenceau* qui venait la rejoindre dans sa piscine. Quelques lavandières étouffèrent un hoquet choqué. D’autres s’efforcèrent de glousser le plus discrètement possible.
L’ancêtre entreprit de le jauger sous tous les angles, quitte à se choper un torticolis carabiné, mesurant d’un œil exercé masses et proportions. Elle se demanda si, puisqu’ils étaient tous deux nus dans le même bain, elle aurait l’occasion de le tripoter un peu et se rapprocha furtivement.
Manque de bol, le mâle ne semblait pas avoir le goût des bains longs et fila aussitôt.


Reviens chercher ta douce, mon prince charmant ! Roucoula-t-elle, une main arthritique en porte-voix.

Ricanement graveleux.

Arf, il sait pas ce qu’il perd… Je l’aurais bien noyé dans mon giron, pas vous ?


* Quand vous passez le cap des quatre-vingt ans, vous pouvez vous permettre de traiter n’importe qui de gamin.
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