Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Quand l'écume touche terre

Imoen




    "Un célibataire n'a pas la valeur qu'il atteint dans le mariage.
    Il ressemble à la moitié dépareillée d'une paire de ciseaux."

    (Benjamen Franklin)


Cela faisait un bon moment que mon seigneur était célibataire. Après une tentative de fiançailles avortée, il avait bien vécu quelques amitiés profondes avec des roturières fort agréables et appétissantes mais rien qui ne puisse déboucher sur quelque chose de sérieux.
Le temps passait et les amis de mon seigneur partaient les uns après les autres. Il se retrouvait bien seul et cela ne le rajeunissait pas. Il était temps de caser ce bon et beau parti avant qu'il ne soit trop tard.

Mon seigneur ne semblait pas pressé de se mettre en recherche d'une compagne. Il s'enfermait dans le célibat et commençait à ressembler à un vieil ours. Il avait besoin que quelqu'un se charge en son nom de cette difficile tâche. Ah les hommes ont toujours besoin d"un coup de pied dans le fondement, pour avancer et puis ils ne savent rien faire seuls. La maisnie du seigneur d'Estampes décida de prendre les choses en main.

Une réunion des serviteurs d'Estampes fut organisée dan le plus grand secret, un plan fut établi. Le secrétaire rédigea une annonce anonyme qui fut déposée chez dame Violette par moi-même, la servante fidèle et pulpeuse. Sait-on jamais : il existait peut-être encore des pieux et bons partis qui correspondraient à mon seigneur.

J'attendis une éventuelle réponse non loin de mon affiche. Quelques passants regardèrent dans sa direction mais tout d'abord, rien ne vint. Je fus surprise lorsque je reçus une demande de renseignements émanant d'une noble dame. Je lui répondais avec empressement et en appris un peu plus sur la personne. Elle semblait pieuse et charmante, une personne bien comme il faut.


Oh, il faut absolument que j'en parle à mon seigneur et qu'une rencontre soit organisée ; cette femme a l'air parfaite.
Ecume_


    On a essayé, réessayé, on est tombé, on s'est relevé comme dans toutes les histoires d'amour sans moralité à la fin, et même à la fin, on a toujours encore un peu faim. *


Elle avait longuement hésité la blonde à répondre à cette annonce, effectivement sa réputation d'instable n'était plus à débattre, elle le disait elle-même, elle ne sait pas se poser, l'homme est parfois trop pleutre, trop pédant, trop couard ou simplement trop - lui -.

Elle avait et avait eu une liste de prétendants longue, bien-sur comme tout le monde, car rares sont les personnes qui ont trouvées du premier coup sa chausse !
Ces personnes là la blonde les envie, oui elle les envie car elle n'a pas eu cette chance, elle est trop..trop elle, trop avec ces principes et elle a aussi des convictions, des attentes, sa mère et sa soeur lui rappellent déjà assez souvent qu'elle est - trop difficile - .
Mais qu'est ce que c'est d'être difficile ? C'est de ne pas s'engager plus d'un mois avec une personne car vous vous rendez compte qu'elle n'est pas ce que vous recherchez ?
C'est changer de compagnon tous les quatre matins car le précédent ne vous sied pas ?
C'est avancer et dire advienne que pourra ?
Et bah oui alors la blonde est difficile et instable et elle s'en moque !
Car pour elle, on ne rencontre que - très rarement - la personne qui vous donne envie chaque matin de vous lever, de prendre sa main et d'avoir la volonté de rêver à ses côtés.

Elle était ainsi, " à prendre ou à laisser " avec tout le caractère derrière que cela implique, son surnom de l'Imbuvable, elle ne l'avait pas volé.

Cependant, personne encore n'avait essayé de l'apprivoiser, personne n'avait essayé de l'aimer pour ce qu'elle était et surtout elle n'avait pas encore croisé la personne qui avait les mêmes envies, principes qu'elle. Au début c'est toujours beau et rose, mais ensuite... On recommence !
Ce n'est pas car on chute de cheval qu'on ne doit pas remonter en selle n'est ce pas ? Et bien en amour c'est la même chose.

Ce matin là, elle s'était décidée à écrire une courte missive, pourquoi trop en dire ? Pourquoi trop en faire? La simplicité était tout aussi agréable puis les uns et les autres parlent assez de vous sans que vous n'ayez de toute façon besoin de le faire vous même.

Quelques échanges avec la Servante du Seigneur.

La blonde avait abandonné l'idée. Pourquoi ? Simplement car elle connaissait - un peu - cet homme et que jamais, jamais il ne la regarderait Elle.



* Natasha st Pier - Ce silence

_________________
Pere.dodu




    « L'homme et la femme ne se rencontrent qu'une fois. »

L'organisateur du complot, c'était lui, le père Dodu.
Le secrétaire particulier de Milandor avait été le précepteur du jeune Castel Vilar.
Maintenant, le vieux moine demeurait l'un des plus fidèles serviteurs du seigneur d'Estampes, lui prodigant ses conseils en toutes occasions ; il fallait aussi parfois le bousculer ce jeune homme ! C'est lui qui avait monté le complot visant à trouver une compagne à son maître. C'est avec bonheur qu'il reçut les nouvelles d'Imoën. Une dame s'était intéressée à l'annonce qu'il avait rédigée de sa propre main, avant de la confier à Imoën. Selon lui, une femme était plus à même d'en sélectionner une autre. C'est qu'il en avait confessé des âmes, le père Dodulus, à l'époque où il célébrait encore les offices. Il en avait appris un rayon sur la mentalité féminine.

Après avoir écouté le rapport que fit Imoën sur la dame en question, le père Dodu réfléchit un court instant et rédigea une invitation à l'attention de dame Ecume. Cela valait le coup de provoquer la chance. Le page irait la porter et seulement alors il mettrait son maître au courant de l'entrevue organisée.

Il sourit en songeant au guet-apens qu'il venait de monter.


Citation:
De père Dodu, secrétaire d'Estampes
A dame Ecume de Lavallière

    Madame,

      Le seigneur Caesar Milandor de Castel Vilar de la Duranxie, seigneur d'Estampes, est flatté de votre intérêt pour sa personne. Il est fort désireux de faire votre connaissance.

      Il vous fixe rendez-vous à l'auberge du Feu de Camp, ce dimanche, en tout bien tout honneur. Il serait bien déçu si vous n'acceptiez pas cette entrevue.

    Recevez mes respectueuses salutations,

Père Dodu, serviteur d'Estampes


Le message fut confié au page d'Estampes, un autre participant au complot et il fut déposé en main propre à sa destinataire. Le page attendit même les questions de la dame voire une réponse, avant de repartir.


Ecume_


    Les meilleures rencontres se font partout, surtout au hasard.


Ce samedi là, elle avait la même chose en tête que les autres jours, rêvasser à sa nouvelle tenue qu'elle était sur le point d'acquérir. Elle s'en moquait bien des bruits de couloir, elle s'en moquait bien d'entendre dire qu'elle finirait sa vie seule, elle avait vingt appartements, elle n'avait pas passé son temps à chercher l'amour comme certain pourraient le croire et le dire, puisqu'elle a passé tout le temps depuis le début d'année à parcourir le Royaume afin d'acquérir sa petite collection et ce n'est pas avec un compagnon dans sa vie qu'elle aurait pu se le permettre, loin de là.

Vingt appartements, vingt ans, il était temps de se poser, Ecume le sait, Ecume le ressent cet appel d'enfin poser ses bagages définitivement, de se poser et pourquoi pas de fonder une famille plus-tard.

La blonde avait assez voyagé, elle avait assez appris des hommes et des genres.
Elle en savait assez sur les manigances de femmes, des jalouses en tous genres et de ces pestes qui colportent des rumeurs à foison juste pour rigoler tout bas derrière et pouvoir dire haut et fort qu'elles peuvent sans mal diriger la vie des gens et faire ainsi sur eux la pluie et le beau temps.

Mais, demain était un autre jour, un peu comme un jour de soleil après une journée de pluie interminable.

Dimanche, jour de messe, dimanche jour du pardon, dimanche jour de repos... ou pas.

A la fin de la messe, un homme se dirige vers elle, elle le salut dignement, Blondie est polie et bien élevée.
Elle parcourt des yeux le velin elle hoche la tête à chaque fin de phrase.


- Accordez moi quelques minutes je vous prie, je vais répondre de suite à cette missive si vous me le permettez .

La blonde prit le temps et soin de choisir ses mots. On ne fait pas attendre un homme.

Citation:
A vous, De père Dodu, secrétaire d'Estampes ,
De nous, Ecume de Lavallière.

Messire le Secrétaire,

Je donne réponse à votre missive comme la bienséance l'exige.

A mon tour, je suis flattée de l'intérêt que votre Seigneur ait pu accordé à ma missive, de ce fait je vous informe que j'accepte l'invitation.

Je me doute bien que la liste est longue et que cette entrevue est en tout bien tout honneur.

Respectueusement,
E.D.L.


La blonde fit une courte missive, ça ne servait à rien d'en faire des pages, c'est user pour rien du velin et surtout qu'il n'y a rien de mieux que des échanges de vive voix.

Juste le temps d'enrouler le velin et de le nouer avec un ruban bien à elle de couleur rose pâle.


- Je vous serais gré d'apporter cette réponse à l'homme qui vous envoie, avec mes remerciements.

Un sourire sur le minois de la blonde, elle allait se préparer pour cette entrevue en tout bien tout honneur avec le Seigneur, elle savait qu'une bonne amitié pourrait de cela en découler.

_________________








Milandor


    « On ne donne pas rendez-vous à ses rêves. Ils viennent vous rendre visite quand ils en ont envie et pas quand vous en avez besoin. »
    (de Yvan Audouard)


Vous avez osé faire quoi !!!

Au coeur de son Castel, le cri du maître des lieux retentit. Le seigneur d'Estampes venait d'apprendre ce qu'avaient tramé ses serviteurs dans son dos. Il n'était pas content et le faisait savoir. Il regardait ses serviteurs d'un air ahuri.


Et qui vous a demandé de faire une chose pareille ! Aller me vendre à la plus offrante comme un morceau de viande sur un marché...
Il y a eu une réponse et vous avez proposé un rendez-vous en mon nom, en plus !


Le noble coeur à prendre était un peu vexé quand même que l'annonce n'ait pas rencontré plus de succès. Mais il n'en laisserait rien paraître.

C'est du propre, tout ça !
Montrez-moi cette réponse que la dame vous a adressée.


Le seigneur relut la missive. Les comploteurs étaient alignés face à leur maître.
A la fin de sa courte lecture, son regard se posa sur le père Dodu, son maître à penser de toujours. Le bonhomme avait l'air réjoui de celui qui avait fait une bonne farce en toute impunité. Voir ce léger sourire calma un peu notre Milandor. Le vieil homme prit une voix apaisante :


Allons, Milandor, c'est pour votre bien que nous avons agi de la sorte et j'en prends l'entière responsabilité. Vous êtes toujours célibataire et ce n'est guère bon pour un homme de rester sans une femme. L'amour vous apportera de grandes joies et puis vous avancez en âge... le moment n'est-il pas venu pour vous de fonder une famille ?

Nouveau sourire du vieux bonhomme. Il n'avait pas tort, Estampes s'en rendait bien compte.
Coincée entre le secrétaire et le page, la servante Imoën baissait la tête. Elle se décida à prendre la parole.


Monseigneur, j'ai eu la chance de correspondre avec dame Ecume. Elle semble être une personne tout à fait charmante et de bonne famille.

Le regard de Milandor passa de l'un à l'autre. Il restait songeur mais on voyait que les arguments de ses serviteurs ne le laissaient pas insensible. Évidemment, s'il ne se mettait pas en recherche d'une épouse, il n'en trouverait jamais. Il aurait aussi bien fait de les remercier de lui avoir mis le pied à l'étrier.

Oh mais j'ai bien compris vos intentions et vous avez finement joué votre coup.
Et puis je suis un gentilhomme ; je ne peux décemment pas laisser cette dame en plant.
Je vous pardonne votre cachoterie mais priez pour que la jeune femme soit belle et agréable et que je ne perde pas ma journée avec cette rencontre arrangée.


Bah oui, il aurait bien fait une parte de chasse, ce dimanche-là. Il fallait que l'activité de remplacement en vaille la peine. Il donna des ordres pour préparer la journée du dimanche au mieux. Imoën fut même envoyée à l'auberge du Feu de Camp à l'avance.

Au jour dit, Milandor grimpa sur son destrier, direction, le lieu du rendez-vous.

Ecume_


    L'essentiel de la vie sont les êtres que l'on rencontre sur son chemin.


Dimanche en début de soirée, car oui elle avait décidé qu'il fallait du temps pour se préparer à cette rencontre avec ce Seigneur.
Ecume avait une toilette soignée, rien de très voyant car elle était assez discrète, une simple robe de couleur pâle, un châle sur ses épaules qu'elle porte bien-sur avec élégance, un léger parfum de violette derrière ses oreilles, elle était enfin prête. Un long soupire devant le miroir sur pied, un dernier regard.

Maintenant, elle se dirigeait vers L'Auberge du Feu de Camp, mais elle ne connaissait pas du tout l'endroit cependant chacun sait qu'avec une langue on va à Rome.

Comment le reconnaître? Comment allait-il la reconnaitre ?
Là était la question, la question que chacun se posent lors d'une première rencontre mais la blonde ne se posait pas la question car tout bonnement ils se connaissaient, oh pas personnellement, mais ils s'étaient déjà rencontrés jadis.

Ecume pousse la porte de l'Auberge puis adresse un sourire à la personne au comptoir avant de lui murmurer quelques mots.


- J'attends quelqu'un, nous passerons commande pour nous désaltérer à son arrivée.

Un sourire entendu, elle se dirige vers une table, une table simple pour deux personnes dans un coin pas trop sombre ni trop à l'écart sur celle-ci on pouvait y voir un petit vase en terre cuite avec quelques fleurs à l'intérieur qui égayent la table.

Ses prunelles lorgnant sur la porte, attendant son rendez-vous.



_________________
Imoen




    « Celui qui prépare à manger avant le sabbat, mangera pendant le sabbat. »
    (Proverbe hébreu )


La servante d'Estampes avait été envoyée en avance au lieu du rendez-vous.
Elle avait prévenue le tenancier de l'auberge, avait réservé une table et s'était posté à l'intéreiur pour attendre les hôtes.

Même si Imoën avait correspondu avec Ecume, elle n'avait jamais vu la jeune femme face à face et ne la reconnut pas lorsqu'elle entra. Après un petit moment, elle se décida à agir ; Imoën s'approcha de la table et s'adressa à la dame. Il n'y avait pas d'aussi jolie cliente dans tout l'établissement et elle espérait que la personne attendue fut bien cette belle dame.


Bien le bonjour madame.
Je suis Imoën, la servante d'Estampes. Serait-ce vous la personne avec qui j'ai correspondu ?


Imoën eut un soupire de soulagement et un sourire pour Ecume lorsque la jeune dame lui répondit par l'affirmative.

J'ai été envoyé pour vous accueillir. Je serai votre serveuse pour la soirée. N'hésitez pas à faire appel à moi pour le moindre de vos désirs. Mon seigneur ne devrait plus tarder.

Elle espérait surtout que Milandor n'ait pas renoncé au dernier moment à ce rendez-vous arrangé...

Milandor


    "Les femmes sont des fleurs offertes à nos désirs, mais il faut prendre leur cœur avant de les cueillir"
    (JJ Goldman)


Le jeune homme arrêta son cheval devant l'auberge du Feu de Camp. Il n'était jamais venu ici mais c'était une bonne adresse, parait-il. Il laissa son cheval au palefrenier de l'établissement.

Il était juste à l'heure, comme il sied à un gentilhomme.
Les femmes, c'est autre chose ; elles prennent leur temps pour se faire belle et aiment à se faire attendre. Enfin, c'est un défaut qu'on leur pardonne facilement car le désir grandit avec l'attente.
Comment se sentait-il au moment d'entrer dans la salle ? eh bien il avait du mal à le définir. Sa colère avait laissé place à de la curiosité. Comment était la dame, comment s'entendraient-ils, coment se déroulerait l'entrevue ?... Il ne savait trop comment se comporter pour l'occasion, une première rencontre était un événement plutôt rare pour lui.

Il franchit le seuil et fit un signe de tête à l'aubergiste. Il repéra Imoën qui avait été envoyée en avant garde. Elle était déjà en grande discussion avec une personne attablée. Ce devait être la fDame de La Vallière. Ah ben pour le coup, c'était lui le dernier.

Et puis enfin, il la vit. Elle était ravissante avec sa robe pâle et son châle sur les épaules. Elle semblait avoir le même âge que lui. Une silhouette mince, un joli teint de pêche, une chevelure comme les blés et un visage charmant. Elle avait tout pour plaire.

Si Milandor avait hésité un moment, il n'hésita pas plus longtemps et s'avança vers la table.

Ecume_


    On ne donne pas rendez-vous à ses rêves. Ils viennent vous rendre visite quand ils en ont envie et pas quand vous en avez besoin.


Un regard à droite, un regard à gauche, l'endroit avait l'air d'être bien fréquenté.
Effectivement, Ecume faisait attention, on ne sait jamais ce qui pourrait se passer dans une auberge, cependant le Seigneur ne s'était pour l'instant pas moqué d'elle, l'endroit était plaisant et chaleureux.

Ecume essayait de se souvenir à quand remontait son dernier rendez vous avec un homme, aussi loin qu'elle s'en souvenait c'était il y a bientôt huit mois, un rendez-vous à l'auberge de la marieuse Violette, qui n'avait abouti à rien de concluant, effectivement un rendez-vous ne veut pas dire qu'il y aura une suite.

Une demoiselle se présente à elle, ce qui la fit sortir de ses pensées. Ses prunelles bleues se posent sur elle et se lève par politesse, passant ses mains sur sa robe comme pour la lisser, l'accueillant avec un sourire chaleureux, elle l'écoute avec attention.


- Mes salutations mademoiselle Imoën, effectivement j'en suis, je me nomme Ecume de Lavallière.

Elle incline la tête en guise de salut et d'un geste lent de la main l'invite à s’asseoir en face d'elle, plus pratique pour discuter.

- Je vous remercie de vos services et de votre présence, je vois que votre Seigneur est attentionné pour envoyer une demoiselle me tenir compagnie.

Un léger sourire se dessine sur le minois d'Ecume. La blonde était contente de savoir que le Seigneur avait envoyé une personne à sa rencontre.
Ce n'est pas qu'Ecume soit très à cheval sur les principes, fin si un peu quand même - beaucoup - , mais la fille de la Vicomtesse, savait qu'elle était surveillée alors si en plus sa mère apprenait qu'elle se rend à des rendez-vous sans chaperon..
Elle considérait pour le coup la servante du Seigneur comme leur chaperon de la soirée.


- J'espère que votre venue jusqu'ici ne retarde pas vos obligations au domaine.

Les échanges avec la demoiselle duraient et ainsi elle put se permettre de faire un peu sa connaissance avant l'arrivée du dit Seigneur.

Lorsqu'il se présenta à la table, Ecume relevait la tête et elle le trouvait grand, élégant et surtout bien proportionné pour son âge, il n'avait pas changé malgré les mois passés. Il semblait toujours aussi inabordable.

Elle se leva doucement, tenant un pan de sa robe dans sa main qu'elle soulève doucement et incline la tête une seconde puis la redresse, croisant son regard.



_________________
Milandor


    "Si mon sang allumé me demande des femmes,
    mon cœur ému me demande encore plus de l'amour."

    (Rousseau)


Milandor s'approcha et s'inclina devant Ecume. Imoën, se mit en retrait mais ne demeurerait pas bien loin. Chaperonne et serveuse, elle allait avoir bien du travail, ce soir.
En observant sa compagne de la soirée encore une fois, Milandor crut bien reconnaître un visage qu'il avait déjà rencontré. il le lui demanderait plus tard.


Mademoiselle, je suis enchanté de vous rencontrer. Si la beauté était le seul critère que je recherche chez une femme, sachez que je vous épouserai immédiatement.

La beauté, c'est bien, c'est sûr, mais il fallait aussi qu'elle s'accompagne d'un peu d'esprit, quand même. Milandor se demanda si la demoiselle ne trouverait pas ce compliment déplacé. Cela faisait bien longtemps qu'il n'en avait plus fait. Celui-ci avait au moins le mérite d'être direct.

Permettez que je me présente : je suis Caesar Milandor de Castel Vilar de la Duranxie, seigneur d'Estampes.

Oui bon, c'est un peu long mais au moins, c'était complet, quoi que, on aurait pu remonter plus loin encore dans la généalogie. Il fallait bien impressionner un peu la demoiselle ; la première impression était importante. Il serait temps de se montrer moins formel plus tard.

Il s'inclina encore, prit la main d'Ecume et la baisa chastement.


Ne se serait-on pas déjà croisé quelque part ?

Il s'installa face à elle, ne la quittant pas du regard, sans doute pour essayer de se rappeler à quelle occasion il l'avait déjà vue. Ah satané mémoire de moucheron !

Ecume_


    Ce qu'on rencontre dans la vie est la destinée. La façon dont on la rencontre est l'effort personnel.


Lorsque la demoiselle Imoën prit congé non loin d'eux, elle lui adressait un large sourire, reconnaissante de ce petit bavardage entre femmes.
Mais les choses un peu plus sérieuses commençaient. Lorsqu'il se présentait elle l'observait avec attention non avec impolitesse comme lorsqu'on dévisage une personne, mais plus avec un air attentionné.


- Vous me flattez Sieur d'Estampes, il est certain qu'une femme en premier lieu ne peut mettre en avant que sa beauté lors d'un échange de regard. Vous n'avez rien à m'envier sachez-le bien.

Il baisa sa main, elle rougit légèrement, il est des coutumes que la blonde avait oublié. Lorsqu'il prit place, elle s'installa à son tour après lui.
Puis venait enfin la question fatidique, car oui Ecume connaissait un peu Milandor et c'est pour cela d'ailleurs qu'après avoir sû l'identité du Serviteur elle n'avait pas voulu en savoir davantage, mais seulement voilà, la curiosité chez une femme.. est un vilain défaut.


- Vous avez raison Messire, je me nomme Ecume de Lavallière, nous nous sommes rencontrés jadis chez les Spadassin, avec Selena d'Alaric et son époux, son clan, à Lectoure, peut-être avant aussi à Toulouse ? Là je ne sais plus.

Un regard vers l'aubergiste, elle espérait attirer son attention afin de prendre commande pour se désaltérer.

- Est-ce que cette information vous resitue un peu ? Cependant, je ne vous en voudrais pas en cas échéant, je passe assez inaperçue moi, puis j'aimais et écoutais surtout vos messes également à Auch.

Ses prunelles bleues ne quittèrent pas le visage qu'elle parcourt des yeux de l'homme en face d'elle, jamais elle n'aurait pensé un jour à le rencontrer en face à face, il était à l'époque tellement épris de sa compagne, submergé par ses obligations et elle avait apprécié ses prises de paroles au domaine de Sélena dévoilant un caractère assez dur mais souple à la fois, direct et franc, qu'elle n'avait jamais osée l'aborder.


_________________
Milandor


    « C'est ce qui rend la vie merveilleuse de rencontrer parfois des gens qui pensent, surtout lorsqu'ils pensent comme nous. »
    (Michel Dupuy )


Les Spadassins... C'est vrai qu'il y avait fait un court séjour il y a quelques mois mais il ne pensait pas avoir rencontré tout le monde.

C'est donc là bas que nous nous sommes déjà croisé, je suis impardonnable de ne pas vous avoir reconnu immédiatement ; je devais être très affairé.
Actuelement, je réside dans la ville où ils ont établi leur forteresse. La cité est bien protégée et très tranquille.


Il sourit devant l'évocation des cérémonies auscitaines.

C'est vrai que j'aime animer les messes. Je suis toujours archidiacre en ce diocèse mais faute de fidèles, il n'y a plus guère d'office.
Vous le voyez, je suis un fidèle d'Aristote qui ai bien souffert du malheureux conflit qui a dachiré la France ces derniers mois...


Son royaume et son Eglise qui se divisaient et qui en venaient aux armes, cela lui avait déchiré le coeur. Il se rembrunit un instant avant de reprendre.

Mais laissons là la politique. Nous sommes là pour faire connaissance. Vous en savez déjà beaucoup sur moi. Parlez-moi un peu de vous. Quelles sont vos occupations ? vos aspirations ?

Les hostilités étaient lancées ; premières questions, histoire de faire connaissance.
Voyant que tout se passait bien, Imoën s'approcha et proposa un verre de vin.
Ecume_


    C'est aux pensées à nourrir les paroles, aux paroles à vêtir les pensées.


Discuter des Spadassins mettait un peu mal à l'aise la blonde, car elle en fut limogée par la cheftaine Selena sans avoir eu la politesse de la prévenir, juste car elle était en retraite et car elle voyageait, Ecume avait mal pris cela, mais elle était passée à autre chose depuis.

- Je vous pardonne, à cette époque vous aviez une fiancée et tellement de choses à voir avec les Spadassins à la forteresse. Dans mes souvenirs vous avez été renvoyé du domaine quelques jours avant moi. Donc vous vivez dans cette ville, je vois je réside non loin actuellement c'est pour cela que j'ai pu arriver sans mal jusqu'ici.

Imoën apportait une cruche de vin, la blonde sourit à son approche, elle ne refuse jamais de boire une bonne chopine, elle tendit donc son verre pour le lui notifier et elle posa la chopine afin qu'elle puisse faire le service.

- Je vous remercie Imoën.

Elle reporte son attention sur le Seigneur tout en prenant son verre qu'elle porte à ses lèvres afin de goutter le breuvage de l'auberge, surement une cuvée de la maison se disait-elle.

- J'avoue que moi et la politique ça fait deux mais un jour je m'y mettrais, cependant, je préfère l'église également étant ancienne Diacre, bien que je songe dès je trouverais où me poser à reprendre cette activité auprès des fidèles. Ayant le diplôme en théologie il serait bête de ne pas le mettre en application.

Occupations, aspirations, Ecume en avait des choses à raconter, mais chaque chose en son temps.

- Alors depuis février de cette année, je parcours le Royaume afin d'acquérir des appartements, pour l'instant j'en suis à vingt dispersés un peu partout, puis je viens d'acheter une tenue orientale, un tissu très rare. Maintenant, mes deux buts atteint, j'aspire à me poser, fonder une famille également, m'engager sur la durée, avoir des fonctions également, reprendre une vie sédentaire que depuis de nombreux mois j'ai mis de côté, préférant mes envies. Je suis une instable, dans le sens où je préférais avant voyager et dépenser mes écus que de rester enracinée dans une ville à végéter. Mais il faut se rendre à l'évidence, on ne bâtit rien sur la distance.

Elle avait dit les grandes lignes. Elle pourrait lui retourner la question mais la blonde voulait en savoir plus sur lui, sur l'homme qu'il est.

- Dans mes souvenirs vous étiez fiancé, je suis grandement étonnée que vos serviteurs déposent une annonce. Qu'attendez vous d'une compagne ? Etes-vous comme moi...difficile?

Oui, elle est directe la blonde pourquoi tourner autour du pot? La question lui brûlait les lèvres depuis la veille.

_________________
Milandor


    « Sans amour, peut-on avoir de l'ambition ? »


Nous avons de nombreux points communs, dites moi ! ex-spadassin, diplômée en théologie, collectionneuse... D'ailleurs, c'est une belle collection d'appartements que vous avez, félicitations !

Il en était jaloux, lui qui en avait commencé une, s'était arrêté à sept. Il escomptait bien agrandir sa collection plus tard. Il écouta Ecume évoquer ses projets d'avenir. A mesue qu'elle parlait, son intérêt pour la jeune femme ne pouvait que croître.

Je vous comprends : on ne construit pas une vie stable à courir les routes. Les études, le travail, la politique, même, sont des activités passionnantes qui demandent un peu de stabilité.

Il l'avait compris et mis en pratique depuis longtemps.

Moi-même je suis un éternel travailleur qui adore mener mes affaires ; mon atelier et mes champs rapportent bien et j'envoie régulièrement mes serviteurs à la mine pour en extraire quelques richesses.
Cela me laisse tout le loisir d'étudier. Et puis j'aime rendre service en entrant au conseil comtal lorsque j'en ai l'occasion.


Et puis vint la question des amours. Milandor sourit. Une fiancée ? Il avait eu de bonnes amies mais il ne s'était jamais fiancé qu'une seule fois et cela n'avait pas été concluant. Milandor écouta avec attention le récit de la jeune femme. Il ne sessait pas de la fixer.
Ecume pensait sans odute à la toute jeune Chris, sa filleule, qu'il avait prise sous son aile. Avant sa disparition, ils étaient toujours fourrés ensemble.


Je ne suis pas fiancé et je suis libre comme l'air. Mes serviteurs m'ont trouvé bien solitaire et en réalité, ce sont eux qui ont organisé cette rencontre.

Il raconta à Ecume toute l'affaire, avant de reprendre :

Finalement, ils ont bien fait et je suis bien aise de notre rencontre.
Trinquons à cette bonne fortune.


Il leva son verre et trinqua. Il réfléchit ensuite pour répondre à la dernière question de la jeune femme.

Ce que j'attends d'une compagne... Je souhaite me marier avec une femme fidèle, qui partagerait ma condition, mon lieu de vie et mes centres d'intérêt. Sinon, je souhaite de nombreux enfants et je veux pouvoir contribuer à leur éducation.
Je ne sais pas si je suis difficile ?
Ecume_


    C'est toujours par hasard qu'on accomplit son destin.


Ecume était détendue, il était bien rare pourtant qu'à un rendez-vous avec un homme ou pas qu'on le soit. Elle se sentait bien, l'auberge était calme et agréable, Imoën écoutait sans écouter, elle restait discrète mais attentive aux demandes de son Seigneur, puis Milandor, Milandor est un homme comme malheureusement on n'en faisait plus, poli, agréable pas du tout pédant ou hautain, simple comme elle en définitive.
Elle trinque de bon coeur avec lui.


- A votre bonne santé Messire Milandor, puisse-t-elle perdurer afin d'agrandir votre famille.

Et bien oui, ce qui fit sourire la blonde surtout était le passage des nombreux enfants, bien-sur qu'elle ne s'étalera pas sur ce sujet ceci étant à discuter dans un couple.

- Non, vous n'êtes point difficile, dans ce cas, je ne comprends pas pourquoi ni comment un homme comme vous peut-il être encore célibataire, mangez vous vos prétendantes?
Ma foi, il faut croire qu'il n'y a plus de femmes célibataires. Enfin il y a moi là pour l'instant, vous vous en contenterez pour le moment j'espère.


L'apparition de son petit rire cristallin se fit entendre, une main sa bouche afin de l'étouffer du mieux possible.

- Excusez moi, j'ai de l'humour à revendre et là je me vends presque ! Vous m’achèteriez à bon prix ?

Elle continue sur sa lancée, puis prend sa chopine qu'elle porte à ses lèvres pour passer son envie de rire.

- Plus sérieusement, je suis du même avis que vous car moi qui rêve de me poser je sais qu'aimer et être aimer serait une bonne motivation, ensuite j'ajouterais sans mal et sans détour ni mensonge, que la fidélité est une condition essentielle dans ma volonté d'engagement dans un mariage, car en plus je n'accepterais jamais une dissolution, ceci irait contre mes principes.

Les choses étaient dites, elle était claire nette et précise, autant l'être d'entrée qu'être déçue par la suite, comme elle le fut de nombreuses fois jadis.


_________________
See the RP information <<   1, 2   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)