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[RP] La revanche de l'Ecureuil

Alix_ann
Quelque part en Brocéliande se trouvait sûrement Maryane. Voilà des mois que le précédent Grand Duc, Riwan Nathan de Brocéliande était mort. Voilà des mois, maintenant, qu'on l'avait remplacé. Comme on avait remplacé avant lui son arrière grand-père, Elfyn. Alix sourit un peu à cette pensée, amusée de devoir constater que les Brocéliande et les Montfort ne s'était jamais trop aimé. Elle ne comprenait pas vraiment ces querelles familiales, étant trop jeunes pour vraiment les avoir connu. Mais voilà des mois qu'on n'avait pas vu la nouvelle princesse de Brocéliande, la femme d'Almaric de Brocéliande, le cousin de Riwan qui avait hérité du Marquisat. Voilà des mois que Maryane se terrait, qu'on ne la voyait plus, qu'elle portait le deuil. Des mois qu'Alix attendait qu'elle pointe le bout de son nez, attendant discrètement dans l'ombre.

C'est tout naturellement qu'Alix en vient donc à lui écrire.


Citation:
À son Altesse Maryane de Brocéliande, Princesse de Bretagne, Vicomtesse de Crest, Baronne d'Orvault etc...

    Salut,

    Je me permets de d'écrire, je me demande ce que vous faîtes. Cela fait longtemps qu'on a rapporté votre arrivée en Bretagne, qu'on a annoncé que vous et votre époux possédez désormais de nouvelles terres ici et par conséquent le deuil de Riwan. J'en suis profondément désolée. Malheureusement je ne vois pas grand chose à dire qui puisse être réconfortant. Peut-être néanmoins a t-il la paix, désormais.

    Toutefois je n'en reste pas moins vexée que vous n'ayez pas chercher à me retrouver. J'attendais, n'osant pas encore en réclamer, que vous me donniez de vos nouvelles. Je me suis fait du soucis à votre sujet.
    Alors, comment allez vous? Que devenez vous? Vous n'aimez pas la Bretagne, c'est pour ça qu'on vous voit pas? J'aurais même entendu que depuis vous avez eu un enfant. Alors, c'est vrai? Accepteriez vous de me voir?

    Au revoir


d'Alix Ann de Montfort, Demoiselle de Buzay



Elle plie, scelle, sous-pèse la lettre et finira par l'envoyer.
_________________
Maryane.
Je semble avoir disparu, quelque part entre la mort de Riwan et la naissance de mon fils. D'ailleurs, Riwan Carloman est un nom qui lui sied à merveille. C'est comme s'il faisait le lien entre la disparition de notre cousin et la mienne. Oui je me suis perdue, chaque jour au dessus de la tombe d'un amour presque sincère, presque entier, mais définitivement parti.

Si je n'ai jamais été certaine d'avoir un coeur, je pense avoir au moins un petit vide, quelque chose qui ces derniers temps me force à une lassitude quotidienne et me fait subir le noir que j'ai toujours porté tout au long de ces seize pénibles années.
Mes frères me manquent, mon cousin me manque. Et ce n'est pas un enfant qui réussirait à combler ça.

Au milieu de toute cette ambiance de folie, je reçois une lettre. Je souris de la lire, c'est qu'Alix me rappelle Lyon, et même l'hôtel particulier des Guerrero qui m'avait fait tant de peine en brûlant. Aujourd'hui bien évidemment, tout ça n'a plus d'importance. Je suis prisonnière de ces terres, de ces titres, de ces couronnes et de ce destin qui voudraient me porter aux sommets alors que je n'aspire qu'à rejoindre en terre mes amis disparus. Sales années que ces seize ans d'existence! A présent, écrivons, car il est temps de répondre à ceux qui attendent un signe de vie.


Citation:
A la Demoiselle de Buzay

    Ma chère petite Alix,

    Me voici bien heureuse d'avoir de vos nouvelles. Je ne vous ai ni oubliée, ni évitée. Je suis seulement restée à Trecesson pour quelques affaires urgentes. Je peux vous écrire à présent, rien qu'à vous et dans le plus grand secret, que j'ai pris cette Bretagne en horreur. Je ne vois que la mort de notre cher Riwan, partout, en toute circonstance. Et chaque nouvelle rencontre me ramène à ses confidences. Il est assez terrible de rester ici, dans une Bretagne qui m'aura éloignée de mes frères avant de tuer ce cousin si cher à mon coeur.
    Néanmoins, votre lettre me rappelle votre brillante présence à mes côtés et me fait espérer. J'espère pouvoir un jour, rapidement, regarder ces glorieuses terres sans penser au vide que m'inspire une si terrible perte. Penser à vous m'aidera certainement.

    J'organise le mois prochain une vènerie à Trecesson, sur les terres légendaires de Brocéliande. Aurais-je le plaisir de vous compter parmi nous?

    Je vous embrasse.


M. de B.


En réalité, le terme "heureuse" est peut-être un peu too much! Mais cette chasse à courre ne pourra que nous être bénéfique et si je donne l'impression d'être tombée en profonde dépression, elle aura trop peur de m'approcher.
_________________
Alix_ann
Alix tilte à la lecture de la lettre. Elle ne sait trop sur quel pied danser, comme la prendre, ce que cela voulait réellement dire. Elle fût déçue de ne pas avoir d'informations sur l'enfant de Maryane, surprise, aussi, mais finalement plutôt heureuse d'éviter un discours admiratif et ennuyeux à son sujet. Mais de là à ne rien avoir...
Et elle n'aime pas la Bretagne. Maryane n'aime pas la Bretagne, sa Bretagne. La terre qui l'avait vu naître, elle, et qu'elle aimerait quoiqu'il arrive, quoiqu'elle fasse, quelque soit le masque qu'elle puisse revêtir. Sa Bretagne. La blonde tortille une mèche de cheveux, soucieuse.

Puis passe à autre chose, arrête de gribouiller sur le coin d'un papier du bout de sa plume et se met à rédiger une réponse.


Citation:
À Maryane de Brocéliande...

    Salut !

    Cette invitation à faire la chasse m'enchante, cela me permettra de venir accompagnée de mes dogues napolitain Obéron et Titania qui m'ont été offert par ma défunte amie Yolanda Isabel de Josselinière, qui s'ennuient ses derniers jours et par là même de les occuper. Le plaisir est partagé et vous pouvez d'ors et déjà me compter présente.

    Cela peut sembler prétentieux de ma part mais sachez que je conçois la peine que vous éprouvez, mon monde s'étant lui-même écroulé à l'annonce du décès de la petite Duchesse de Château-Gontier. Elle me manque. Qu'est-ce qu'elle me manque... Toutefois j'essaie de ne pas le montrer, de le garder pour moi et de couver cette peine jusqu'à ce qu'elle puisse s'en aller dans son coin le jour venu. Elle ne disparaîtra jamais, ou plutôt ne me rendra t-on jamais celle qui fût mon amie, une soeur si j'ose dire et qui a su se montrer plus maternelle et encore plus tendre avec moi que ma mère le fût. Je reste confiante, je sais qu'un jour son souvenir ne sera plus pénible, ne me rendra plus triste, et que même si je regretterais toujours autant son absence me rappeler les moments que j'ai eu la chance de partager avec elle me procura de la joie. J'aime à penser que le temps ne manque jamais de faire son oeuvre.

    Et puis... quel autre choix avons-nous?

    Portez-vous bien,
    Je vous embrasse,


AAdM


_________________
Maryane.
Je viens de lire deux fois la réponse d'Alix: de quoi parle t-elle au juste?

Finalement, je préfère sans doute m'en tenir au premier paragraphe, le reste n'étant certainement qu'empathie à mon égard. Ce que ne comprennent pas les Bretons, c'est que la Bretagne leur appartient, les malheurs qu'ils y vivent ne les déracinent pas de leur habitat naturel. Moi je ne suis pas bretonne, mes sombres forteresses dauphinoises sont loin! Et tout le gratin qui va avec aussi (ouais bon, elle est facile et réchauffée celle là. => Double joke!).

Je replie la lettre. Dans quelques jours maintenant la chasse aura lieu. Tout est en place, les chiens sont parfaitement entraînés, bien qu'un peu délaissés par leur maître d'origine. Et pour cause, il est mort! C'était une habitude de Riwan: pour quelques chasses dans l'année, tout était toujours prêt. Un claquement de doigt et tout le monde se tient sur les starting-blocks.

_________________
Alix_ann, incarné par Don.


Pendant quelques jours Alix vaque à ses occupations. Elle ne pense guère à Maryane, à Brocéliande. Elle ne songe pas à sa Bretagne, elle songe à quelques rares proches, elle regrette ses amis disparus. Elle erre dans la forteresse du domaine de son oncle, place forte de la principauté de Retz. Elle change de tenues plusieurs fois par jour, elle s'ennuie, ne lit plus son latin, elle mange trop. De temps en temps elle prit. De temps à autre elle sort, va sur le marché, y achète des étoffes, parle aux petites gens qu'elle croise. Puis retourne prier et manger.

Alix est entrain de lire, ou d'essayer, quand elle se met à penser à Maryane et à leur entrevue prochaine. Elle se dit qu'elle a hâte quand lui vient une idée. D'un bruit sec elle ferme l'ouvrage poussiéreux qui est tout bonnement à mourir d'ennui, de toutes manières, et va jusqu'à son secrétaire.


Citation:
A la Folette,

    Demat,

    Comment vas-tu? Je suis à Retz en ce moment. J'aimerais bien te voir. Cela fait longtemps qu'on ne s'est pas vu, tu trouves pas?
    Dans un mois je vais retrouver son Altesse Maryane de Brocéliande, c'est une amie à moi, j'aimerais te la présenter. Qu'en dis-tu?


Portes-toi bien,
d'Alix Ann



Et d'envoyer le tout. Puis de reprendre sa morne existence.
Don.
Amie des Monfort, bonsoir !

Qui a dit qu'un Kerdragon n'avait pas de contacts en dehors de sa famille ? Qui qui l'a dit ?
C'est... Dol.. en fait oui quelqu'un l'a dit mais c'était pas très vrai parce qu'on peut être de sang ap Maëlweg, Kerdragon d'adoption et descendante d'un Salaün de Kerkrenv tout en fréquentait des brocéliande, des Montfort et même réussir à discuter des soirées entière avec un Guérande, non mais c'est diiiiiiiingue.
Et là, ça fait longtemps que la petite brune n'a pas eu de nouvelles de la petite blonde. Fille de l'ennemie de sa mère, raison de plus pour ne pas s'aimer normalement et pourtant... pourtant elle l'aime.
Elle l'aime même si elle a appris il y a de cela quelques mois, qu'Alienor était plus sa copine qu'elle, elle l'aime même si elles ne se sont pas vu depuis longtemps, elle l'aime car elle vient de recevoir une LETTRE !

Un bond, une mine attentive au possible, la lecture se déroule sans encombres : Pas de strabisme ni de clignements d'oeils, pas d'éternuements qui pourraient gâcher le tout, tout-va-bien.
La réponse ne se fait donc pas attendre, mais froide. Faut pas déconner quand même, elle lui a brisé le coeur.




A Alix,

Amie de moi.

Je vais bien, je suis actuellement en Tro Breizh avec Gwilherm.
J'aimerais bien te voir aussi.
Effectivement ça fait longtemps qu'on n'a pas vraiment passé un moment ensemble, depuis l'appel des esprits avec Anastasie je crois...
C'est vieux.

J'accepte donc ton invitation à voir ton - autre - amie.
Peut être qu'elle pourrait devenir la mienne ?

A très bientôt donc,
Dana.
Alix_ann
La petite demoiselle se tenait dans le petit coche, entassée à côté de sa copine. Son oncle n'avait pas idée de n'avoir laissé à sa disposition que cette petit boîte sur deux roues, tiré par un cheval trop vieux pour être rapide. Cela faisait trois plombes, tout au plus, que les deux amies étaient collées/serrées dans le coche. Elle avait parlé, un peu, voire beaucoup. Car les filles, ça parlait. Surtout quand il n'y avait rien à dire. En l'occurrence Alix ne savait pas trop quoi dire, elle n'osait pas lui parler de Gwilherm, l'homme avec qui elle l'avait vu en sa compagnie, et avait prit soin de ne pas aborder le sujet de ses noces, ayant plus ou moins comprit que son choix se dirigeait vers le vieux bourgmestre de Saint-Brieuc, juge, également.

Elle était heureuse de pouvoir partager du temps avec Dana car cela faisait longtemps qu'elle n'en avait pas eut l'occasion et qu'elle craignait les sautes d'humeur de la jeune fille du à son propre comportement d'amie plus ou moins pourrie. Cela serait l'occasion pour d'elle de lui présenter Maryane, qu'elle n'avait également pas revu depuis longtemps. Elle avait de grands espoirs en cette rencontre, pensant que les deux jeunes filles pourraient s'entendre merveilleusement bien.

La petite voiture marqua un arrêt. Et tour à tour les deux jeunes filles descendirent.
Alix n'osait rien en dire mais elle était très excitée à l'idée de parcourir les terres de Brocéliande, ayant entendu de nombreux contes raconté par son amie Yolanda Isabel sur cette forêt et toutes les merveilles dont elle regorgeait comme les nombreuses créatures toutes plus fantastiques les unes que les autres qu'elle abritait.
Cela faisait des années qu'Alix rêvait de parcourir ce lieu.


-« Dîtes, vous... oui vous là-bas! »

Et d'agiter sa main vers une petite personne vêtue d'une livrée colorée.

-« Vous pourriez nous annoncer à ma dame Maryane? Je suis Alix Ann de Montfort et voici mon amie, Dana de Kerdraon. »
_________________
Maryane.
Belle journée. Et ça me fait plaisir! Presque autant que lorsqu'il pleut lors des réunions familiales. Je fais un petit tour du propriétaire, tout est en place, aucun faux pas pour l'instant. Je suis vraiment fière des domestiques de Trécesson mais, bien évidemment, ils mourront tous sans le savoir.

Chasser, c'est bien. Chasser avec Alix, ça ne peut qu'être mieux. Je me souviens de nos escapades lyonnaises comme si c'était hier. Et notre première rencontre! Ah quelle rencontre, je tentais d'échapper aux frères Guadagni, terribles banquiers florentins. Je venais de voler un document précieux qui aurait pu me permettre de faire chanter mon frère aîné. Oui, comme ça, pour le plaisir. La vie à Lyon me manque terriblement. La vie aux côtés des Brocéliande est terne, morose, ennuyante. Bref. Je suis dans une prison dorée. Moi qui ne pensais qu'à la liberté en me mariant!

Je réapparais dans la cour du château lorsqu'on me prévient qu'Alix m'attend. Il paraît même qu'elle n'est pas seule. Dans des circonstance moins particulières, j'en serais outrée. Qui ose inviter qui que ce soit ici? Mais c'est Alix et je n'ai pas eu l'occasion de sourire depuis la mort de Riwan.

Digne, élégante, toute de noir vêtue, j'ordonne qu'on les laisse entrer.


Alix! Mon amie. Je suis très heureuse de vous recevoir. Bienvenue à Trécesson.

Je pose mon regard sur celle qui l'accompagne, j'ignore qui elle est.

Et à vous également.
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Alix_ann
-« Maryane ! »

Alix écarte chaleureusement les bras, s'avançant à toute hâte, remontant sa propre robe de deuil brodée de perles, pour aller l'enlacer. Alix, timide, faisait pourtant toujours dans les grandes retrouvailles et elle était émue de revoir Maryane. Quelles étaient étranges, d'ailleurs, ses retrouvailles, ou plutôt cette rencontre entre la fille d'une Kerdraon, une Brocéliande et une Montfort. Ces familles ennemie par le nom, par leur vision de la Bretagne, par la politique qu'elles y menaient et les guerres silencieuses ou pas qui avaient pu se jouer et se jouait encore, plus rarement, aujourd'hui. Alix, peu au courant de toutes ces affaires, ayant grandit et été éduquée loin de la Bretagne, avait toujours peu tenu rigueur du nom porté par les personnes qu'elle prenait en affection.

Elle fait demi-tour, claquant ses petites chaussures sur le sol avec tout l'entrain qu'elle avait, trop, et se tourne vers la Folette qu'elle va prendre par la taille pour l'entrainer devant Maryane.


-« Je vous présente mon amie, Dana de Kerdraon. Dana, voici Maryane Guerrero, l'épouse de notre bon prince Almaric de Brocéliande. »

Elle prononce notre bon prince avec un rictus teinté d'ironie. Mais Alix est maligne et on l'entend à peine. La Bretagne était composée de deux principautés, celle de Brocéliande qui appartenait à Almaric et celle de Retz, dont elle était vassale et qui était à son oncle, Taliesyn. Il avait toujours subsisté au court du temps cette rivalité entre Monfort et Brocéliande, chacune des familles comptant en son sein d'anciens Grands Ducs disparus et de princes et elle était au courant des quelques embuches que chaque famille avait rencontré sous le règne de l'autre. Néanmoins il fallait reconnaître que Riwan avait bien aidé son oncle en élevant Retz en principauté et qu'elle voyait mal ce qu'aujourd'hui l'une des familles pourraient, après tout ce temps, reprocher à l'autre.
Cette rencontre était d'autre plus étrange du fait que les terres de Brocéliande recevait aujourd'hui en plus d'un Montfort, une Kerdraon. Surtout lorsque Montfort était d'ascendance Kermorial, la fille de Marie, qui détestait Pelotine, la mère de Dana, d'ascendance Salaün de Kerkreñv, adoptée Kerdraon. Ceux qui se plaisait à détester les Montfort et vice et versa. Vous suivez toujours? Parce que moi, plus. Retenons que beaucoup de choses allaient à l'encontre de cette rencontre et qu'Alix avait appréhendé ce moment et était un peu nerveuse.
Bref, revenons à notre passionnante narration.


-« J'ai pensé qu'il serait bon d'agrandir les rangs. Il paraît que plus on est de fous plus l'on rit... »

De cette phrase toute faite elle ignorait la véracité. Elle se sentie même un peu bête d'introduire ainsi son amie. Gênée de l'amener sans l'accord préalable de Maryane. Elle ne leur laisse pas le temps de répondre qu'elle enchaîne avec une anecdote, désireuse de détendre l'atmosphère, espérant que chacune de ses amies s'entendra avec l'autre.

-« J'ai rencontré Maryane lorsque j'étais à Lyon. Elle m'a sauvé de la maréchaussée à l'époque. »

Enfin... techniquement parlant Alix n'avait rien à se reproché. Mais le doux mensonge de la princesse sur la candide enfant âgée alors de huit ans n'avait jamais été élucidé. Elle se souvenait qu'elle était tranquillement entrain d'acheter de la soie, le textile préférée de sa mère, lorsque Maryane l'avait entrainé dans sa course, lui expliquant ensuite qu'acheter de la soie de mauvaise qualité tenait, en gros, de l'ordre du trouble public.
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Don.
Une Montfort, une Brocéliande et une Kerdraon sont dans un château... le château prend feu... Non. Je vous épargne une réflexion trop intense - surtout qu'on connait d'ja la fin, c'est la Kerdraon qui s'en sort - et je passe directement à une autre suite.

Toutes trois, ensemble, elles ont le temps de s'observer.
Du moins... Dana a le temps d'observer, la jeune fille adore détailler les gens, discrètement bien entendu. Alors même si elle connait bien Alix depuis quelques années désormais, elle ne se gêne pas pour observer les traits de la blondine, cette dernière avait bien changée, elle était toujours aussi fine, jolie et blonde bien entendu, mais sa silhouette de femme prenait forme doucement, et laissait derrière elle celle de la petite fille que tous semblaient trouver aussi jolie que sa maman.
Maryane par contre, était l'opposé d'Alix, de chevelure brune, elle semblait adopter la bad-attitude --> c'est à dire que même en souriant c'était le genre de femme qui semblait faire la tronche, comme Pelotine en fait. Dana sourit à cette similitude, qu'elle même ne détient malheureusement pas.
Dôn aurait aimé tenir ce trait de sa défunte mère, cela lui aurait permis de paraitre mystérieuse sans l'être, respectée sans le mériter et bien d'autres avantages encore, hélas elle tenait ces yeux rieurs d'un père farceur, le teint lunaire hérité chez sa mère avait été saccagé par la celtitude de son père, ainsi son visage était donc recouvert de tâche de rousseur, comme ses épaules et bien d'autres parcelles de son corps... encore.


Je suis enchantée Maryane Guerrero, votre époux ne fait point parti de mon entourage proche, mais je sais qu'il converse de temps en temps par courrier avec mon futur.
Vous habitez des terres magnifiques !


Et.. ? Et rien en fait.
Dana ne sait pas faire connaissance, elle ne sait pas saluer, tout ce qu'elle a envie de faire quand elle rencontre une potentielle future amie c'est de l'inviter à danser et manger du maïs cuit à l'eau autour d'un feu de camps.
On est loin d'atteindre ce genre de situations, tout de suite la...
Maryane.
Peut-être vais-je mourir? Me désintégrer? Peut-être va t-elle s'arrêter juste à temps? Et non! Là c'est le choc. Je me sens comme prise au piège, ma respiration se bloque, mon corps et mon esprit réunis rejettent cette dramatique rencontre. J'attend finalement. Quelques secondes tout au plus qui me semblent être une heure au moins. Alix vient de m'enlacer. Me voici enfin libérée.

Hum... Enchantée Dana de Kerdraon. On m'a souvent parlé de vous.

Alix uniquement, dans un courrier, une fois. Souvent quoi.

Vous n'allez pas rester ici, à la porte.

Je me décale pour leur montrer l'entrée du château. Trécesson a ce petit quelque chose de majestueux qu'aucun autre de mes domaines n'a. Il est le témoin de toute la dynastie Brocéliande.

Très peu de gens peuvent se targuer d'avoir franchi ces seuils dernièrement mais aujourd'hui le temps me plait, la chasse nous attend, alors nous passerons directement dans le château, nous gagnerons quelques minutes. Que vos domestiques nous suivent, mes gens leur montreront où vous attendre.

En réalité, le plus simple aurait été de rester dans la cour pour attendre que les chiens soient sortis. Mais si je choisis cette solution évidente, elles ne verront pas la Grande Salle et je veux tester l'effet de ma nouvelle statue sur mes visiteurs. Une statue de marbre de trois mètres de hauteur représentant Riwan à l'épée et à la couronne grand ducale. J'en avais déjà une le présentant en athlète grec mais j'ai eu envie d'un peu de nouveauté. Installée aux côtés de feus mes beaux parents, aux expressions sombres et mystérieuses, je trouve personnellement l'effet grandiose.

Au moment où nous pénétrons dans la pièce, je scrute mes deux camarades. Si ça passe, mon époux sera ravi. Si ça casse, je le préviendrai peut-être du changement avant qu'il n'entre à son tour.

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Don.
Et ça casse.

Non pas l'ambiance mais.. l'entrain de Dana.
Riwan, elle ne le connaissait de nom (et en peinture aussi), elle savait peu de chose sur lui hormis ce qu'elle pouvait lire dans l'encyclopédie et autres bouquins que son précepteur lui faisait lire enfant.
Sa famille l'évoquait quelque fois - rarement - et ces quelques fois n'avait que peu aiguillé la curiosité de la jeune femme.
Des histoires de vassalité avec sa mère Pelotine qui détenait parait il, une terre en concoret qu'elle même aurait dû hériter, ce qui ne fut pas le cas.
Concoret d'ailleurs, l'intriguait et c'était avec grand espoir qu'un jour, elle espérait pouvoir visiter ces terres que sa mère avait tenu si longtemps lorsque celle ci était alors proche du Brocéliande.

Quand elle remarque la statue qu'il était impossible de ne pas remarquer justement, elle stoppe net. Ebahie bien sur par la beauté de l'oeuvre mais aussi par celle de son modèle, qui s'il était ressemblant devait être un homme à femmes, sans aucun doute. N'ayant jamais eu vent de la manière dont il était mort, elle s'interrogea alors sur la position de la silhouette de marbre. Etait-il mort sur son trône, en combat, ou bien d'une chute accidentellement mortelle.
Sur ces pensées, une question lui brûla les lèvres. Mal venue, peut être mais la curiosité lui faisait toujours vilain défaut.


Comment est-il mort ?

Pas besoin de préciser de qui elle parlait, stoïque devant le portrait de l'ancien grand duc, elle questionne.
Ca jette pas d'froid. Non.
Maryane.
Je m'attendais à tout, sauf à cette question. D'une, une bonne partie de la Bretagne a tenté de faire sa propre enquête et j'ai sans doute répondu à cette question une vingtaine de fois, de deux, l'autre partie a bien compris qu'il valait mieux éviter de me demander quoique ce soit à ce sujet. Cette mort a eu des échos jusqu'en Empire. Je me souviens de ce jour là, il avait si bien commencé. Me voici mélancolique.

Comment notre cousin est t-il mort? Après avoir passé plusieurs semaines reclus dans mes appartements, mon grand ducal amant m'a entendue lui expliquer qu'il devait nécessairement retourner à ses affaires de souverain. Triste histoire de timing, mon époux est entré ce jour là et sa réaction se traduisit par un acharnement au poignard. Une vraie boucherie.


C'était un accident. Une sombre histoire d'écureuil. J'avais l'habitude à l'époque d'en élever quelques uns à Trécesson. Notre Cousin a malheureusement succombé à l'attaque de l'une de ces bestioles. Ce fut aussi soudain qu'inexpliqué. Depuis nous n'en tolérons plus aucun dans l'enceinte du château.

Ma mauvaise humeur s'installant, je décide finalement de faire demi-tour et de remettre la visite à plus tard. Elles auront de toute façon tout loisir de découvrir le château au retour de la chasse.

Les chiens doivent être impatients à présent. Allons chasser.
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Alix_ann
Ouille ouille ouille, la bourde.
Alix non plus n'accroche pas beaucoup à la statue. Quelque chose de tout à fait personnel à voir celui qui fût le grand gourou suprême de la Bretagne durant des années, des années pendant lesquelles il avait laisser filer son héritage au premier pechno venu, l'intendant de sa mère, un parvenu opportuniste, un bougre sodomite, un censureraste autiste etc...
Bref, revenons à cette statue. Avec ses yeux d'une gamine de allant sur ses quatorze ans Riwan lui sembla plutôt pas mal, plus qu'avec ses yeux de petite chineuse de huit ans.
Cet air majestueux de chieuse qu'elle avait hérité de sa mère, cette dégaine de pétasse blonde qu'elle portait avec une suffisance au point. Alix tranchait parfaitement à côté de ses amies et de Maryane et ne le remarquait pas du tout. Elle étouffait Maryane par son étreinte? Soit ! Elle s'étalait en mièvre compassions? Admettons... la gamine était pleine de bonne volonté.

Et lorsque l'atmosphère générale de bonne entente semblait poindre et les étincelles du début d'une franche camaraderie pétiller et que tout ça retomba comme un mauvais soufflé au fromage dans la salle, Alix, elle, gardait le sourire. Le sourire qu'on ne lui connaissait pas avant, celui qu'elle avait apprit à apprivoiser avec le temps, après les larmes et tout le trin-trin. Celui que sa marraine Marzina lui avait inculqué, celui qu'il fallait tenir. Surtout là, pour pas que ça retombe comme un soufflé au fromage. Tout l'intérêt du sourire était là. Subtil.

Brouha, qu'est-ce qu'il semble faire froid dehors. Elle scrute Titania d'un oeil avant que celui-ci retourne à ses comparses.


-« Dis, tu n'aurais pas un petit remontant? »

Et un peu alcoolique sur les bords. La faute aux années passer aux côtés de la feue petite Duchesse Yolanda Isabel durant son enfance, en Anjou. Elle y avait apprit qu'il n'y avait rien de plus réconfortant que du vin aux épices justement dosées à partager.

-« Et que sont devenus les écureuils? »

Qu'elle ajoute avec des yeux apeurés. Non, pas les écureuils quand même!
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