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[RP] Le Cidre & La Rose - Auberge de Joshin et Arfast

Ninouchka
Lors d'un récent séjour de Joshin et Arfast à Blois, Ninou avait entendu parler de leur auberge pâtichonne.

Elle se dit que l'occasion était trop belle, étant à Patay, d'aller voir ça de plus près.

Elle se balada dans les rues de Patay et fini par découvrir l'auberge.

Un endroit bien choisi, un aspect engageant ainsi d'ailleurs que l'enseigne : Le Cidre et la Rose ...

Quel programme, se dit-elle en souriant et en poussant la porte de l'auberge.

Immédiatement accueillie par des effluves de cuisine savoureuse et par les rires des personnes présentes, Ninou se dit qu'elle avait bien fait de venir jusqu'ici.

Le décor était très agréable, l'ensemble était à la fois lumineux et intime.
On se sentait bien là dès qu'on y entrait.

L'auberge était à l'image de ses propriétaires, chaleureuse accueillante.

Elle reconnut les voix de ses amis avant même de les voir.

Ils étaient dans un coin un peu reculé de la salle commune, assis autour d'une table et discutaient en s'amusant comme souvent quand ils étaient rassemblés.

Ninou s'en approcha. Il y avait Meli et Zelie, Clesa et Cryo et bien sûr Joshin et Arfast.

Elle embrassa Joshin, salua Arfast.


Bonjour Joshin ! Quelle magnifique auberge ! Toutes mes félicitations pour l'aménagement ! Tu fais preuve d'un goût très sûr.

Félicitations à vous aussi messire Arfast. Je suppose que vous avez dû bien souvent mettre la main à la pâte aussi ! Mais quelle réussite !


Puis elle fit le tour de ses amis pour les bisouiller affectueuesement et dit en riant :

Alors comme ça on commence sans moi ??? Vous avez déjà combien de verres d'avance ?
Melina_de_valverde
Melisende fut ravie que Ninou les rejoigne. C'est vrai que le cidre était très bon, mais de là à savoir le nombre de verres qu'elle avait déjà bu....

Bin en fait, j'sais pas trop Ninou, tout ce que je peux te dire, c'est que le cidre qui est dedans est vraiment excellent sans parler de l'accueil icelieu

Elle lui sourit et lui tendit un verre
Ninouchka
Ninou sourit en entendant la réponse de Meli !

Il y avait du Nanou là-dessous ! Meli avait été à bonne école !

Elle prit le verre qu'on lui tendait, s'installa au milieu de ses amis, avala une gorgée de cidre et ferma les yeux quelques instants pour en profiter tout en les écoutant parler de tout et de rien.


Que la vie peut être belle par moments ! se dit-elle en souriant. Il en manque juste l'un ou l'autre ... et le bonheur serait parfait.
Arfast


Arfast était remonté de la cave avec deux de ses meilleurs tonnelets et avait servi avec enthousiasme les choppes à ses amis. La salle commune de la taverne se remplissait à vue d'oeil et il en était fier. Il glissa un sourire amoureux à son aimée entre deux clients.

- Bonjour dame Melisende, toujours en forme à ce que je vois ... et tu peux m'appeler Arfast nous ne sommes pas en caserne ... Et en échange j'essaierai de ne pas t'appeler Melusine ...

Il rit doucement.

- Bonjour dame Zelie, heureux de vous rencontrer personnellement, la Grande Fauconne Melusine m'a fait de bons commentaires sur votre formation ...


Lorsqu'entra Zelenka, il en fut ravi, il y avait longtemps maintenant qu'il l'avait vu, et que son épouse l'ait invitée le réjouissait.

- Bonjour dame, cela fait fort longtemps maintenant, tu te promènes sur les routes ces temps-ci ?

Il serra la poigne de Cryo et Clesa lorsqu'ils entrèrent, enfin quelques personnes avec qui discuter politique, surtout l'affaire des mines ...

Lorsque Melisende complimenta son cidre il ne put s'empêcher d'éprouver une certaine fierté ...
Joshin


Elle avait rougi sous les compliments de Ninouchka, et lui avait répondu simplement qu'elle avait été très aidée, ce qui était vrai. Et il était vrai aussi qu'ils avaient eu tant de plaisir, son mari et elle, à réaliser leur rêve!
Clesa, un ancien Patichon parti s'installer à Blois, n'oubliait pas ses anciens voisins, et celà leur faisait plaisir. Il était entré, suivi de près par Cryo, et après les avoir salués, Joshin laissa son mari bavarder avec eux et s'en fut vers la cuisine.
Tout était prêt. Elena, aidée par une femme du village, avait cuisiné sans arrêt. Joshin fit apporter les marmites d'où s'échappaient d'appétissantes odeurs, et invita tout le monde à prendre place pour manger.
Joshin regardait toutes les personnes présentes, celles de Patay qu'elle retrouverait le lendemain, celles de Blois qui prendraient la route après le repas, et elle pensa que n'était pas simplement un repas qu'ils partageaient, mais bien un moment de convivialité et d'amitié, et celà n'avait pas de prix.
Les amis de Blois reviendraient, elle n'en doutait point, et elle eut une prière muette, demandant au Très-Haut de les protéger pendant leur voyage. La mésaventure de Dams était encore présente à l'esprit de tout le monde, il allait bien mieux grâce à Léanore, et semblait se régaler de la cuisine de'Elena avec tous les autres. Mais il aurait pu être bien plus gravement blessé...
Puis l'auberge se vida peu à peu, après force embrassades et promesses de se revoir. Elena était rentrée se reposer, et Arfast et Joshin se regardèrent:


- Mon coeur, si tu veux bien, nous viendrons de bonne heure demain matin pour tout ranger. Nous avons eu une belle journée, bien remplie... Allons nous reposer un peu..

Elle lui sourit et acquiesça. Oui, il avait raison, ils reviendraient demain. Mais quelle belle journée ce fut... Il prit sa main, et rentrèrent ensemble à la maison où dormaient les enfants.

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Dams.


Faustine et Dams passèrent un excellent dimanche eux aussi, dans l'auberge remplie.
La nourriture et le cidre servis, furent delicieux et en abondance.
Le jeune homme fut emu quand il vit sa fille sourire aux enfants de Joshin et Arfast, intrigués de voir un p'tit bout comme elle.

Seule ombre au tableau, Dams aurait aimé voir Mimi et sa fille Jade...

Ils allèrent se coucher, avec en souvenir cette journée de l'amitié.

Au petit matin, levés et préparés, ils regagnèrent la salle de récéption de la veille, voulant aider les propriétaires à ranger.

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Joshin


Le repos avait été de courte durée, mais réparateur. Ils revinrent donc de bonne heure à l'auberge, afin de tout remettre en place.
A peine arrivés, Dams vint les rejoindre, portant le couffin où Faustine souriait: il venait les aider, et ils furent touchés de son initiative. Ils lui trouvaient bien meilleure mine, et aussi, semblait-il, meilleur moral qu'à son arrivée. Joshin avait craint pour lui que les souvenirs de son ancienne vie ne lui soient douloureux, mais elle voyait avec plaisir qu'il retrouvait parfois le goût du rire et de la plaisanterie. Sa fille devait sans doute en être la cause.

Lorsque tout fut rangé, ils s'attablèrent devant de grandes écuelles pleines de lait chaud. Joshin pensa que bientôt elle aurait le miel des ruches de Léanore pour le parfumer, et sourit: la gourmandise de son mari y trouverait son compte.

Elena ne tarda pas à arriver, un peu honteuse que les maîtres et leur ami l'aient devancée dans ce qu'elle considérait comme son travail. Mais Joshin la rassura d'un sourire et de quelques mots aimables, avant de lui annoncer que leurs amis de Blois allaient revenir le lendemain. Elle aurait donc l'occasion, encore une fois, de montrer ses talents de cuisinière, et le travail ne lui manquerait pas. Surtout que parmi les visiteurs de Blois se trouverait, peut-être, le propre neveu d'Arfast, qui pourrait visiter la maison et l'auberge, et faire aussi la connaissance de ses cousins... Bref, une journée bien remplie s'annonçait.

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Clesa


Clesa de passage pour la journée à Patay se rendit à l'auberge de Josh et Arfast pour se reposer de la nuit de marche et surtout pour boire une chope du délicieux cidre qu'il avait goutté quelques jours plus tot.

Attablé devant sa chope il pensait à son épouse et ses enfants qui étaient restés à Blois.
Il regardait de temps en temps par la fenêtre si un de ses compagnons de route aurait la même idée que lui avant qu'il ne vide le tonnelet.

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Melina_de_valverde
Melisende ne pouvait manquer de venir à l'auberge d'Arfast et Joshin. C'était pour elle un endroit où elle retrouvait la sérénité. Elle ouvrit la porte et eut un grand sourire ; Clesa l'avait devancé, et semblait goûter lui aussi plaisir à se retrouver ici. Elle s'approcha doucement, ne voulant troubler la quiétude de lieu et prit place à la table où il était avec un grand sourire.

Dis, tu m'en offrirais bien un petit peu de ce cidre... je ne voudrais pas que tu boives tout ... Et il est tellement bon...
Clesa
Clesa sortit de ses pensées en entendant la voix de sa filleule .
Il se leva pour la biser et l'invita à s'assoire à sa table.


Dis, tu m'en offrirais bien un petit peu de ce cidre... je ne voudrais pas que tu boives tout ... Et il est tellement bon...

Il la regarda en souriant.

On dirait que tu y prends gout.Enfin pas trop quand même je voudrais bien te revoir à Blois bientot.

Il servit deux chopes et trinqua avec sa filleule passant un bon moment à discutre avec elle avantde reprendre la route.
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Joshin


Dès qu'il avait su que les Blésois revenaient, Arfast était descendu à la cave chercher deux autres tonnelets, qu'il avait placés dans un coin frais de l'auberge.

- Mon coeur, je serai peut-être retardé à la caserne. Si je ne suis pas là lorsque nos amis arriveront, j'ai prévu de la boisson en abondance.

Elle avait acquiescé en souriant, et lui avait dit que boisson en abondance était parfois synonyme de Blésois en déplacement. Mais ils étaient heureux tous deux de voir leur taverne si fréquentée, et le cidre si apprécié.

Et en effet... dès qu'ils arrivèrent, ce fut la valse des chopes de cidre. Il est vrai que la route avait été longue, la journée un peu chaude, l'avenir un peu incertain... bref, toutes occasions pour pouvoir se rafraichir en bonne compagnie.

Elle retrouva avec plaisir son ami Clesa, et prit des nouvelles de sa femme et de ses enfants. Il y avait bien longtemps qu'elle ne les avait vus, et, à l'instar des siens, ils devaient être grands aussi. Un petit sentiment de nostalgie l'envahit, en pensant au temps qui courait trop vite, sentiment vite balayé lorsque Meli entra, tout sourire. Après l'avoir saluée avec effusion, elle les laissa bavarder et s'en fut à la cuisine vérifier que tout allait bien. Elle ne s'y attarderait pas, et reviendrait bien vite bavarder avec ses amis.

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Dams.



En cette douce soirée, Dams, accompagné de sa fille Faustine regagnèrent l'auberge, plus précisement leur chambrée.
Il etait temps pour eux de faire leurs bagages et de regagner Gien où ils seraient Lundi.
Le jeune papa avait baucoup à faire, ayant laissé sa forge précipitement pour venir à Patay se ressourcer.
Il devait mettre des objets en vente ansi que de la matière première.
Finir la hache commencée etait aussi au gout du jour...
Il pensait, même à un eventuel déménagement pour Patay !

Ce jour,
La petite famille avait passé une superbe journée, qu'ils ne seraient pas près d'oublier, en pleine nature, pour la première recolte de miel de Léa, au milieu de leurs amis et de leurs enfant.
Pour le voyage, ils avaient même un pot de miel à deguster le soir, sur les chemins.

Il passa en taverne prévenir Cristale et accrocha ensuite son baluchon et le couffin de la petite sur le dos de son cheval ... Vent d'amour.

D'un coup de bottes, après avoir enfourché le cheval, ils quittèrent la ville au galop...
Mercredi ils seraient de retour !

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Joshin


Le temps avait passé, apportant son lot de nouvelles, de soucis, de bonheurs, de chagrins parfois...
Le village était redevenu bien calme, ou, tout du moins, peu de voyageurs s'étaient arrêtés à l'auberge. Arfast était parti pour la capitale avec son armée, et Joshin s'était retirée quelques jours chez les nonnes. Elle avait mis à profit ce temps de méditation pour remercier le Très Haut, qui l'avait protégée ainsi que ses enfants lors de leur retour d'Orléans.
Avec l'aide d'Elena, elle avait réouvert l'auberge, avait posé de grands vases pleins de feuillages d'automne sur la table, et s'était réjouie du temps clément qui leur donnait encore quelques belles journées de soleil, entre deux averses.
Elle avait entendu dire que le Gouverneur se trouvait à Patay, en promenade, avec une jeune femme qu'elle connaissait, et elle espérait qu'ils leur feraient l'honneur d'un passage chez eux. Elle ne connaissait pas personnellement le Gouverneur, mais aurait eu beaucoup de plaisir à bavarder avec la jeune femme souvent vue à Blois et dans les ambassades, et se demanda si elle les croiserait dans les rues ou dans les tavernes du village... Elle verrait bien.
Elle alla chercher ses enfants, et ils partirent tous chez Léanore.

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Elena.
(quelques jours plus tard...)




Tout le monde arriva à l'auberge, et Elena ne perdit pas de temps. Elle monta rapidement à l'étage, et entreprit aussitôt de préparer une des meilleures chambres. Puisque messire Dams, l'ami des maîtres revenait, il convenait de le bien recevoir. Elle avait un petit faible, finalement, pour cet homme veuf, qui s'occupait de sa petite fille, mais dont les agissements étaient toujours imprévisibles. Alors qu'elle pensait qu'il était installé pour de bon, il était reparti sans crier gare, et voici qu'il revenait, d'une manière tout aussi inattendue. La dame avait dit qu'il resterait quelque temps, jusqu'à ce qu'il trouve une maison qui lui convienne, et en attendant, il lui fallait une chambre confortable, pour lui et sa petite. Elle replaça le berceau près du lit, se demandant vaguement si de temps à autre il lui confierait la petite Faustine, pendant qu'il irait travailler, par exemple. Le bébé était adorable,n'avait jamais un caprice, et les enfants avaient grand plaisir à s'en occuper. Et cela lui donnerait l'occasion de pouponner un peu, cela lui manquait parfois, Anne et surtout François avaient tellement grandi! Il est vrai que les années avaient passé depuis son arrivée chez les maîtres, mais elles n'avaient pas laissé de traces sur elle. La vie agréable qu'elle menait, la nourriture abondante et variée, le confort de la maison... tout cela, ajouté au fait qu'elle n'avait plus à travailler durement aux champs par n'importe quel temps, faisait qu'elle semblait même plus alerte qu'à son arrivée. Tous les jours, elle remerciait sa Vierge, pour la chance qui lui avait été donnée de changer de vie.
Elle jeta un dernier coup d'oeil, tout semblait en ordre. La chambre disposait d'une petite cheminée, et elle y avait entassé du menu bois sur lequel elle avait posé une bûche. Si le temps fraichissait, la petite n'aurait pas froid.

Joshin


A l'étage, Elena s'affairait. Joshin savait qu'elle se réjouissait du retour de Dams, mais surtout de revoir la petite Faustine, car la gouvernante ne cachait pas son attachement à tous les enfants.
Elle remit un peu d'ordre dans la grande salle, déplaçant ça et là un objet. Mais en fait, et grace aux soins diligents d'Elena, il n'y avait rien à faire.
Tout à coup, la porte s'ouvrit, et un homme entra, qu'elle eut quelque peine à reconnaître. Cela faisait longtemps qu'elle ne l'avait vu, et elle le trouva pâle et amaigri. Où était le fringant jeune homme, qui était venu, sans expérience et seul, depuis sa lointaine ville d'Antwerpen pour assister à son mariage? Elle en avait été très émue et reconnaissante. Il avait assisté discrètement à la cérémonie, et tout aussi discrètement, leur avait présenté ses voeux. Et puis, tout simplement, il avait décidé de rester à Patay. Son mari et elle s'en étaient réjouis, mais ils s'étaient vite rendus compte que les soirées en taverne ou les grandes discussions en halle n'étaient pas pour lui. Il s'était installé dans une masure à l'écart du village, et contribuait à la vie du duché à sa façon, en se rendant tous les jours à la mine. Plusieurs fois, Joshin avait tenté de l'intéresser à la vie de Patay: il ne refusait pas, non, mais finalement, restait à l'écart. Elle le savait secret et discret, d'une grande timidité doublée d'une non moins grande distraction. Elle l'avait parfois aperçu au bord de la rivière, rêvant sans doute à d'autres horizons où le ciel serait plus bleu et le soleil plus brillant, et n'avait jamais osé le déranger. Et voilà qu'il était dans l'auberge. Elle se hâta:


- Pingouin! Quel plaisir de vous voir ici! Comment allez-vous? Asseyez-vous, je vous en prie.

Il lui sourit doucement, et s'assit. Elle prit place devant lui et le regarda. Ses traits s'étaient creusés, ses vêtements commençaient à être usés, et elle remarqua qu'il marchait toujours pieds nus.

- Ma chère Joshin, je suis moi aussi heureux de vous revoir. Est-ce que votre mari est là? J'aurais voulu le voir aussi.

Elle lui expliqua qu'il était retenu à Orléans, pour une durée indéterminée, et l'assura qu'il regretterait de ne pas avoir été là, en ajoutant que ce serait pour la prochaine fois. Il la regarda d'étrange façon, et lui répondit à voix basse:

- Je ne sais quand aura lieu cette prochaine fois dont vous parlez, ni même si elle aura lieu. Aristote seul en décidera.

Il se tut un instant, puis reprit:

- Voyez vous, je suis las. La mine m'a usé, et l'ennui et la mélancolie me rongent, comme une mauvaise gangrène. J'aurais peut-être dû agir différemment, me mêler au monde...mais vous me connaissez, cela m'était difficile.
Je suis venu vous voir pour vous parler de tout cela, et pour vous dire aussi que je compte me retirer dans quelque monastère pour me reposer un peu. Je ne sais quand ni si je reviendrai.


Il leva la main, pour arrêter la protestation qu'elle s'apprêtait à formuler.

- Non, laissez-moi parler. Je sais que vous me comprendrez. Je n'ai pas de famille, et les personnes qui me sont les plus proches sont vous et mon parrain Horloger.

Une nouvelle fois, il se tut, et elle respecta son silence. Imaginait-il, en ce moment, la famille qu'il aurait pu avoir? Se voyait-il avec une fille belle et gracieuse, qui l'aurait suivi partout dans ses vagabondages? Nul doute que toute sa vie en aurait été changée.

Il sortit une bourse replète, qu'il posa sur la table.

- A tant travailler, j'ai fini par amasser quelqu'argent. Je n'en aurai pas l'utilité chez les moines. J'ai donc décidé de partager mon bien entre Horloger et vous, mais j'aimerais savoir ce que vous en ferez, car il me plairait de savoir qu'il a servi à une noble cause.

Elle en eut le souffle coupé, et le regarda, interdite. Trop de choses en même temps, trop inattendues, trop tristes, et pour finir cette offre infiniment généreuse. Elle choisis ses mots avec soin:

- S'il advenait que j'aie de l'argent, j'aimerais plus que tout pouvoir étudier un peu. Jusqu'ici, je n'en ai eu ni les moyens ni le loisir, mais il est vrai que je me sens bien mal à l'aise maintenant, à fréquenter de grandes dames du duché, depuis que mon mari a été anobli.

Il eut un large sourire:

- Voilà qui me plait plus que tout. J'espère que les quelques écus que je vous laisserai vous y aideront. Ainsi, lorsque vous serez devenue une brillante érudite, vous penserez un peu à votre ami Pingouin. Voici quelques écus, pour commencer. Je reviendrai de temps à autre, et vous apporterai peu à peu la totalité de ma cassette, à charge pour vous d'en donner la moitié à Horloger lorsque vous le verrez. Cela vous va-t-il?

- Cela m'ira, si nous considérons cela comme un prêt, en quelque sorte. Vous me dites vouloir vous retirer dans un monastère. Fort bien. Pendant ce temps, et grâce à votre générosité, je pourrai étudier. Lorsque vous sortirez de votre retraite, je vous rendrai peu à peu ce que vous m'aurez remis. Etes vous d'accord?

Il se mit à rire, et elle en fut heureuse.

- Si vous voulez. Faisons ainsi. Nous ne savons pas de quoi l'avenir est fait, et qui sait? Maintenant, et à défaut de voir votre mari que je vous demande de saluer pour moi, j'aimerais bien bavarder un peu avec vos enfants, je les vois jouer dans le jardin.

Elle se leva, appela Anne et François, et les laissa avec Pingouin, le temps de se rendre à la cuisine.
Elle en revint avec de grandes chopes de lait et une tarte aux pommes odorantes, et elle posa le tout sur la table.

- Nous allons en profiter pour prendre ensemble notre goûter.

Peut-être la convivialité du moment, la saveur de la tarte préparée par Elena, les rires des enfants, peut-être tout cela allait-il l'inciter à retarder son départ chez les moines....

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