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[RP] Envole-toi Corneille...

Hibou.
- Préambule, Été Limousin -


La route est sereine. La forêt n'en est que plus belle. Le germain se rassure, à chaque pas qui l'éloigne de Limoges, que l'habituel ballet létal, trop connu en terre française, n'est qu'une vaste mauvaise plaisanterie. Les bruits courent qu'on ne peut plus faire un pas, pauvre voyageur solitaire que vous êtes, sans une délicate rencontre militaire, à moins de l'être. Ironique n'est-il pas ? Ce ne sont plus les coupe-gorges que l'on craint, mais bien les soi-disant protecteurs de la patrie.
Néanmoins, d'une impulsivité exceptionnelle, le blafard ose ; S'échapper. Loin des coups ratés, des femmes délaissées, des discussions rébarbatives, des petites frappes ignorées. La cape de voyage fatigue, tant le chemin emprunté regorge de branches narquoises, de fourbes et humides grains de Gaïa... Mais cela ne renforce que l'aventure, titille le plaisir du mécène. A bas l'habitude !


Qu'est-ce que c'est ?

A bas l'ennui !

Un intrus ! Aux armes Limousins !

A bas la tyrannie des frontières !

Fauchons-le !

Laissez-moi !

Fuyard ! Bats-toi !

Laissez juste...

Encerclez-le !

Je veux...

- Dich ! *foutre

- Abattez-le !


... Vivre.




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[ A blessé, Hibou à demi... ]


- Présent, Guéret -


Réminiscences qu'il préfèrerait envoyer paitre. L'on a beau avoir survécu, on en paye toujours le prix. De cicatrices à pertes, il n'y a qu'une lame. Le Hibou en a perdu la réponse d'une aile sénestre, muette à l'appel. Dès lors il l'attache, la fixe au corps, telle une écharpe à échelle humaine. Un angle droit en guise de souvenir, la certitude d'un retour à la normale en guise d'espoir. Mille fois a-t-il fixé sa chair, seul et reculé, se demandant quelle blessure peut entrainer tel handicap. Si ne vient ni la gangrène, ni la nécrose, faut-il persister à voir une main mouvoir ou juste... Trancher l'inutile, tel qu'il l'a déjà fait à une ombre des couvents.

La chambre de l'auberge miteuse est balayée du gris de l'âme, comme cent fois auparavant. Le sombre de la pièce endormie est trahi par un faisceau de lumière, émanant du centre des fenêtres. Le matin jouit d'audace... Friand de changement. Temps d'un nouveau départ, de nouvelles promesses. Le retour à la folle propriété secondaire ne se fera pas seul. Le volatile sent le vent tourner, l'ardoise s'effacer, et la fin le narguer. Mais croire qu'il ne donnera plus de spectacle... Jamais. Les responsabilités peuvent même se souhaiter. Que demander de plus qu'une élève pour mieux rire, aspiré dans les autres mondes mortuaires ?

Corneille sera très bien. Un Campagnol en guise de soutien. Jusqu'où pourrait-il bien tenir avec la jeunesse au fourreau... Le Maître sourit d'avance. La matinée est avalée dans les préparatifs, charrette étrangement pleine et protégée, le destrier aussi impatient que le cavalier de s'éloigner. Aux portes de la ville, le blond patiente, la seule main valide venant attacher la noble bête à un arbre non loin, ayant remarqué une terre sèche et dépourvue d'herbe tout proche. Le corps s'étire, redécouvre les premières sensations de l'avant-goût aux surprises...

Sylvain est d'un calme tout aussi apparent, taillé dans l'art du couteau, de la hache. Un fidèle allié, surtout aux jeunes bretteurs. Inerte, posé, il attend qu'on le prenne en main, qu'on l'use jusqu'à son dernier assaut. En bref, une épée de bois qui conviendra parfaitement à l'initiation. La première leçon.

L'accent pincé entame sa poésie, alors que le regard dénote deux silhouettes :


J'espère que la fraicheur est de mise... Empoignez ce cher Sylvain et montrez moi où nous commencerons, chère élève.

A la surprise et l'incompréhension de la brune, un sourire éclaircit plus le visage de l'Est, se confortant à être narquois.

Hé bien ? Pour une affamée de livres... Vous êtes bien mauvaise pour les devinettes spirituelles.

Je vous offre un suppôt d'un Dieu des forêts Corneille... N'êtes-vous pas satisfaite ?


*** Musique : The Last Of Us de Gustavo Santaolalla, tirée du jeu The Last Of Us ***
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Umbra
-Si les ramages d’un beau fil de vie sont le bonheur, la santé, la richesse, la prospérité…Concluez-en qu’Umbra n’est un piaf déplumé. Oiseau de Malheur !-

[45 jours auparavant]

- Des intrus sur nos terres ! Aux armes, soldats !
- Mais Chef, voyez la boiteuse…
- La Boiteuse comme tu dis, troufion, est une Corleone alors méfie-toi !
- Mais…
- Sans sommation ! Soldats…Chargez…Maintenant !

…Aïe….

Quarante cinq maudits jours à panser les plaies de la sauvagerie humaine. Le tout dans un village mort où les rares habitants qui ne résidaient pas dans le cimetière municipal, ne s’encombraient d’aucunes futilités hospitalières. Longue convalescence pour l’Ombre. Cette soudaine attaque, en plus d’avoir marqué sa carcasse de nouvelles cicatrices, avait fout un sacré coup au moral de la Noiraude. Comme à son habitude, elle cogitait trop mais cette fois-ci sans l’alcool pour mettre un terme à sa réflexion sans queue ni tête. Chaque soir, lors de ses insomnies chroniques, Ombeline divaguait se demandant où était sa place dans ce bas monde, si elle serait assez forte pour admirer le crépuscule du lendemain. La Bâtarde avait suivi aveuglément la Famiglia, prêtant ses bras à leurs méfaits sans se soucier du reste. Malheureusement pour elle, eux étaient de vrais mercenaires. S’ils attaquaient, c’est qu’ils savaient se défendre en retour. La Manchote enchainait les sales coups, encaissant les nouvelles balafres. Mais aujourd’hui, son corps partait en lambeaux : une jambe, un doigt puis une main pour éviter la gangrène. Si le Hibou l’avait sauvé de cette maladie en l’amputant de sa senestre, un autre mal la rongeait de l’intérieur. Ses affres étiolaient ses espoirs jusqu’à ce qu’elle ne voit que du noir et qu’une seule interrogation l’obsède : Suis-je un voyou ?


[Au jour J]

Corneille aimerait apprendre à voler mais son aile brisée lui empêche de délester les pigeons qu’elle croise. Son regard corbeau ne cesse de fixer les étoiles, rêvant d’atteindre de nouveaux horizons, mais boiteuse comme un canard, elle ne s’envolera pas loin.

La veille, l’Ombre n’avait pas fermé l’œil de la nuit. Elle avait fait bouilli son linge, frotter les tâches douteuses de ses tissus afin d’être présentable le lendemain. Umbra avait même pris soin de coiffer sa tignasse zébrée, demandant à son amie de lui attacher en catogan. Pendant que ses vêtements séchaient près du feu, elle veilla sur le sommeil de Petit-Œil. Le crépitement dans l’âtre, les hululements nocturnes, le souffle reposée de la Rouquine endormie, tout était propice à ce que la Noiraude trouve le sommeil ce soir mais en vain. Adossée près de l’huis, elle guettait l’aurore avec avidité, prête à dérober la lumière dorée au ciel matinal.

Quand l’astre solaire pointa le bout de son nez, Ombeline réveilla Campagnol puis se prépara avec son aide. Son orgueil avait subi quelques percussions à la suite de l’absence de sa main gauche, bien qu’elle le taise, l’amputation l’avait tristement atteint. Petit à petit, la Bâtarde percevait sa dépendance envers Triora et cela ne l’enchantait guère. Ayant connu la solitude, s’attacher à quelqu’un était difficile et dangereux selon elle. La perte serait douloureuse, la Manchonte en était consciente mais préférait ne pas y songer. Une fois, leur paquetage fin prêt, elles rejoignirent le blond aux portes de la ville.

Aujourd’hui était un jour nouveau, un jour de renouveau. L’Ombre avait délaissé son pseudonyme latin pour endosser celui de "Corneille" choisi par Maitre Hibou. Elle abandonnait tous ses livres et ses connaissances pour en acquérir de plus fraiches, de plus conséquentes, de solides bases qui la stabiliseront dans le milieu où elle avait choisi d’évoluer. Il n’est pas aisé de se frayer un chemin dans les dédales des Hors-la-loi surtout quand on claudique. Le blond s’était proposé pour lui enseigner les rudiments du métier, pour quelques temps, il serait son fil d’Ariane dans les bas-fonds.

A quelques enjambées de son Mentor, Umbra jaugea sa solitude. Ne devait-il être accompagné d'un Sylvain? Ses iris de jais balayèrent les parages. Fourbe comme était le Hibou, il avait sûrement ordonné à l'assaillant de l'attaquer en traitre, histoire de juger ses réflexes. La Noiraude, méfiante, se mit instinctivement en garde, prête à se défendre sous l'oeil interloqué de Campagnol.


J'espère que la fraicheur est de mise... Empoignez ce cher Sylvain et montrez moi où nous commencerons, chère élève.

La Noiraude sourcilla d’incompréhension.

Hé bien ? Pour une affamée de livres... Vous êtes bien mauvaise pour les devinettes spirituelles.

Ombeline posa son bâton de marche puis sa sacoche près de la charrette avant de remarquer l'épée en bois. Elle dévisagea le blond, se demandant si c'était une boutade de mauvais goût. Sylvain était donc un bout de bois taillé? Et comme dans toutes interrogations se cachent une réponse, la Bâtarde tiqua. Sylvain...Sylvestre. Dépitée, elle secoua lentement la tête en empoignant l'arme de son unique main.

Que d'humour...Maitre. Voyez comme je ris, rétorqua-t-elle sans une once de gaieté.

Le visage renfrogné d'avoir été dupée de la sorte, la Manchote prit sa garde, déséquilibrée. Tendant la pointe de sa lame factice en direction de son Mentor, elle se retint difficilement de lui asséner un premier heurt, juste pour rire un bon coup.

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Triora
Trente jours plus tôt une corneille atterrissait devant la crypte ou la sorcière avait élue domicile plus au sud. s'amusant d'une étrange expériences pour pouvoir tuer un enfant a l'intérieur d'une mère pour pouvoir opérer sans avoir a utiliser d'ustensile , et être sur de lui avoir enlevé la vie. L'oiseau chantait devant la porte brisée et sautillait dans les escaliers jusqu'a tomber devant le corbeau qui était visiblement mécontent ... Puis , entendant les cris , elle c'était ruée vers le lieux ou les deux oiseaux raillait ... L'un chantant et l'autre vociférant a tue tête "Crééééééé nom d'une pipe"

Remarquant la lettre ... elle chasse son oiseau d'un geste brisque avec sa jambe pour le faire retourner sur son perchoir ... Puis invitant l'oiseau a poser ses pattes fatiguées sur son bras ... Délassant le courrier des griffes ... Puis se plongeant dans la lecture en redescendant le long escalier de sa demeure ... S'asseyant sur le lit mortuaire en gardant l'oiseau sur son bras ...

Les mots défilait et une grimace souriante et mauvaise s'affichait sur son visage .

Tu souhaite découvrir ma science ?...

[Aujourd'hui.]

Un beau rêve ...Mère vivante apprenait a corneille l'art de la sorcellerie ... Mais ... C'était l'enfant qui n'en était pas une qui était morte ... Mais c'était un beau rêve ... Sans effusion de sang

... Elle c'était levée grâce a corneille et 'aidait désormais son amie a se préparer le minimum possible pour éviter d'éveiller un sentiment d'infériorité chez elle. Puis avait rassemblée plusieurs grimoires et outils dans un lourd sac qu'elle avait entourée d'un second sac plein de nourriture qu'elle avait trainée dans un lourd sac dans toute la ville jusqu’à la chambre de son amie la journée précédente ... Ses cheveux roux se glissait sur ses yeux cachant la route qu'elle pratiquait a sa vue et sa nouvelle tunique était propre ... Le don d'une dame qu'elle ne souhaitait pas réellement porter ... Mais elle devait se plier aux règles du hiboux ... Par esprit de contradiction elle l'avait tout de même gardée dans son sac

Les jours qu'avait prit la corneille pour se soigner avait été ... instructif ... Triora remarquait son immaturités dans certain domaine ... qu'elle espérait grandir en présence de son amie ... Amie ... était ce vrai ? Une personne appré... acceptait sa présence ?Ou n'était ce que son imagination , sa folie ... Son besoin de rompre sa solitude qui l'imaginait ?

La tunique était grise , plusieurs ceinture de cuir cerclait son torse d'enfant ou séjournait des besaces et endroit ou ses outils étaient normalement attaché : mais pas aujourd'hui. Pour faciliter sa marche elle avait déchirée le tissu de ses mollets jusqu’à ses genoux et portait de simple chausse de sac en toile et des bandages jusqu'au cuisse pour ne pas montrer de morceau de chaire et une braie brune s'arrêtant a ses genoux.

Pestant et râlant en trainant son lourd sac sur le chemin de boue elle apercevait enfin la charrette et le hibou ... Le hibou ... Elle avait promit de s'entendre avec et ce fut un grand échec ... Mais elle ferait des efforts ... Puis elle apercevait son amie se renfrogner ... l'oeil déformé adoptait un air interloqué en gardant ses tremblements et spasme de colère et de peur habituel... Puis se tournait vers le hiboux se demandant que faut il faire ... La fuite ... Mais son amie restait ... Foutre-dieux ...Pourquoi le suivre ... Je ne le suivrais pas lui ... Pourquoi suis-je si immature ...

J'espère que la fraicheur est de mise... Empoignez ce cher Sylvain et montrez moi où nous commencerons, chère élève.

Hé bien ? Pour une affamée de livres... Vous êtes bien mauvaise pour les devinettes spirituelles.

Que d'humour...Maitre. Voyez comme je ris

Elle voyait l'épée de bois se lever ... Le mauvais œil dansait et semblait comprendre ce qu'il se tramait ... Et dansait sa danse macabre et amusée ... Pourquoi suis-je si lente ?Elle observait les deux personne s'affronter du regard ... Elle restait silencieuse , ne sachant que faire ...

Pourquoi suis-je si ... Faible

L’œil continuait sa danse ... Et le reste de son corps restait neutre et silencieux ... Elle reculait pour ne pas être un boulet lors du combat ... Comme elle l'a été autrefois .
Hibou.
[ Elle est mignonne... ]


Il est clair que l'humour change tant durant les saisons, les personnes, mais surtout et avant tout, selon les générations. A l'incompréhension et au sourire narquois cède une sorte de colère à ce coup. Hibou ne perd pas une plume face à l'insolence, le corps se soustrayant un instant sans grand mal. Elle n'est pas guérie, loin de là. La patte folle rappelle à chaque pas un muscle trop peu usé. Cela, le germain ne l'oublie pas, mais ce qui l'intéresse avant tout est au delà des capacités physiques de Corneille. De tout temps, les véritables survivants ne se font pas connaitre au nombre de leurs cicatrices, la force de leurs bras, mais bel et bien de leur volonté.

Et toi petite ombre, jusqu'où veux-tu aller dans la Rue ? Jusqu'où peux-tu aller dans la Rue ?

Une botte dextre écarte sèchement la pressée noiraude. Peu lui chaut le résultat, il n'y a aucun jeu. Ce n'est qu'un test, sans sourire, sans délire, sans s'enorgueillir. Le germain finit par briser le silence de l'instant, la fixant :


Je ne pense pas avoir donné le La... Pas de vice Corneille. Démontrez-moi juste ce que vous avez appris.

Y a-t-il seulement eu des leçons pour vous Umbra ? Pire que tout, n'avez-vous jamais été que de la chair que l'on lance par milliers dans un environnement inconnu ? C'est le moment de faire fi de la blessure l'insolente...

Allez !

Je vous attends.


*** Musique : Fade to black de RZA, tirée du jeu Afro Samurai ***
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Umbra
[Prenez-moi à l'essai
Oui, je suis débutante
Oui, mais la vie me tente
Je n'ai pas de CV
Oui, mais j'en sais assez.

Toute une vie durant
A m'essayer à vivre
Ce n'est pas suffisant
Mais mieux que dans un livre.]
*

Le premier coup fut finalement décoché. Mettons ça sur la nervosité du moment ou une occasion opportune de se venger inconsciemment de son Mentor? Geste maladroit d'une manchote à la garde gauche. Un exploit dont l'Ombre aurait pu se passer pour une fois mais que voulez-vous la fougue de la jeunesse... L'insolence et la riposte facile. Ne dit-on pas que jeunesse se fasse après tout? Umbra mordra encore moult fois la poussière. En somme, aujourd’hui n’est que la continuité de l’envol d’une Corneille à l’aile unique. Le démarrage est long et douloureux, il est risqué aussi mais un jour, l’Oiseau les survolera tous –et leur chiera dessus !-.

Mais revenons-en au moment M, la Noiraude toussotait dans la poussière soulevée dans sa chute par son poids plume. Le Hibou, en plus de lui clouer le bec, n’eut point de mal à la clouer au sol. L’expérience…C’est ce qu’elle enviait la gamine au germain. Il était discret et efficace, il était tout ce qu’elle ne savait contrôler en elle mais il était là maintenant pour partager son savoir. De la confiance ? Aucune. De l’amitié ? Pas sûr non plus. De la jalousie ? Peut-être. De l’ambigüité ? Bon, c’est fini avec tes questions à la c*n ?!


Je ne pense pas avoir donné le La... Pas de vice Corneille. Démontrez-moi juste ce que vous avez appris.

Sans lâcher l’arme factice de son seul poing, Ombeline se relèva difficilement. Le coup n’avait pas été blessant mais vexant, ce fut sa fierté qui avait le plus touché dans cette première parade. La Bâtarde s’était écroulée après quelques secondes de combat, qui plus est devant le regard difforme de son amie. D’ailleurs, elle aurait très bien pu lui demander à nouveau son aide pour se redresser au lieu de galérer devant les yeux moqueurs. Cependant, la Manchote tentait d’être la plus indépendante possible dans son état. Sa senestre lui ferait à jamais défaut tandis que la santé de sa jambe s’améliorait de jour en jour. Peut-être dans quelques temps retrouverait-elle une démarche souple, ne cachant derrière ses braies qu'une affreuse cicatrice de chair calcinée ?

Allez !

Après avoir bataillée un instant qui lui sembla une éternité, l’Ombre se remit sur pieds, chancelante. Repointant la lame de bois devant le nez de son adversaire, ses iris de jais analysèrent la situation. Quelques minutes de réflexion à la suite de l’ordre lancé, elle chargea un nouvel assaut. Au lieu d’abattre sauvagement l’épée dans le sens de la longueur, Umbra fendit l’air de manière horizontale, tentant d’atteindre le coude du bras en écharpe.

Ce que j’ai appris ? Je n’ai rien appris, Maitre. J’ai accusé les coups sans broncher, j’ai des notions de survie. Le reste, c’est à vous de me l’enseigner.


Ah !

* Paroles de Débutante - Robert

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Hibou.
[ L'handicap ne doit jamais devenir une raison de pitié... ]


Dire qu'auparavant le Limousin faisait face à deux bras sains, deux mains vivaces... Un temps qui semble avoir été perdu pour l'un, un adieu pour une autre. Quel est le pire, souffrir de ce qu'on ne verra plus ? Ou de ce qui ne marche plus ? Délicate limite où l'espoir d'un retour à la normale se discute, nous insulte. Difficile pour le Hibou d'expliquer ce qui empêche le bras lié de le servir à sa cause, mais peu lui chaut à cet instant. Corneille se relève seule, et il n'en attendait pas moins. Au premier pas de Campagnol, le germain l'aurait rabroué sans ménagement. Que chacune se rappelle sa place... La boiteuse sera la seule à peut être profiter de son enseignement. L'autre avisera des blessures lorsqu'il le signifiera... Tels sont les termes.

Narquois au possible, le blafard fixe la jeunesse, la garde relâchée. Le temps passe bien trop à son goût. Le niveau semble bien bas de la part de noiraude. Ce qu'il craignait s'affirme aux secondes qui s'écoulent. Un combat ne laisse pas ce répit... L'instant présent rattrape à la première réflexion trop importante. Seuls réflexes et techniques s'affirment.

Mais toi Ombeline...


Ah !

Il est clair que l'on ne lui a rien appris. Peu importe qui a-t-elle suivi, ils ne furent que de petites frappes. La survie basique qui écrase les nouveaux, les arrogances, les fiérots, les gueules d'ange... Ce coup ne vaut rien. Elle vise l'insensible. Le volatile la repousse telle une brindille gênante trop proche d'une aile, d'une patte plus sèche que la dernière.

La taquinerie s'efface instantanément du visage, au moins aussi bien que l'intérêt.


C'est tout ce qu'on vous a montré ? Ouvrir votre gueule ? Attaquez Corneille !

Une dernière... Si vous savez si bien vous relever...
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Umbra
[Il ne suffit pas de se mettre une plume dans le cul pour ressembler à un coq.]*

Et la voilà notre Corneille, une énième fois le séant à terre. L’envol est ardu voir même impossible dans cet état. L’Ombre est bien plus proche des six pieds sous terre que des cieux, c’est évident et pourtant… L’orgueil piétiné, elle n’abandonne pas et se redresse à nouveau. Si parfois, sa motivation bat de l’aile lors de soirs de spleen, aujourd’hui, Umbra n’en démord pas. Elle compte bien faire mordre la poussière à ce foutu piaf.

C'est tout ce qu'on vous a montré ? Ouvrir votre gueule ? Attaquez Corneille !

L’espièglerie du Mentor s’en est allé pour laisser place au dédain. Il désespère et elle aussi. Encaisser un coup n’a rien à voir avec en donner un. Comment pouvons-nous nous connaître si nous ne nous sommes jamais battu ?** La réponse était déjà trouvée, la Noiraude s’ignorait complètement. Sous-estimant ses capacités, elle ne franchissait pas le seuil de survie. Depuis le début de ses frasques, Ombeline n’avait pas évolué dans l’art de se battre ni de se défendre. Elle était restée la pucelle cloitrée pendant seize années sans la moindre notion de violence. Pas autant qu’elle perde un bout en chemin…

Amère, la Bâtarde reprit sa garde avant d’engager une nouvelle fois le combat. Cette fois-ci, c’est le genou qu’elle visa. Déséquilibrer l’adversaire, faire trembler son Maitre, tel était son objectif. Ouvrir sa gueule, tiens… Allez Hibou, hulule pour voir.


* Citation du film Fight Club.
** Citation retouché du film Fight Club.

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Hibou.
[ Le plus difficile n'est pas de devenir un coq, mais de le rester... ]


La flamme est fébrile. Si un élément du triangle manque, les braises ne sont plus que poussières. Hibou ne voit là qu'une brindille qui prie de ne pas craquer une fatale fois. Le jugement devient certitude, le sérieux une colère. Cette génération là n'est donc destinée qu'à s'éteindre à l'essence de leur langue et à rien d'autre ? Maudit couvent. Maudits italiens. La froideur rieuse envers les Corleone tend sérieusement à l'inquiétude. En réalité, ces bouffons n'apprennent aux prochains qu'à crever plus tôt que leurs aïeux. Triste vérité. Une tristesse qu'il balaye une dernière fois de son unique survivant, le bras au col envoyant paitre sur le côté le résultat d'un apprentissage de survie égal au néant.

Le germain préfère mille fois voir les flambeaux du métier mordre cailloux et racines que les pissenlits, avant lui.

La face sérieuse cède au soupir ; Puis le tortueux de venir relever prestement l'avenir honteux. Il faut faire quelque chose, vite. Sinon...


Klein... Vous êtes faible. Il y aura beaucoup de travail. J'espère pour vous que vous le vous rappellerez.

... Je ne pourrais rien si vous persistez en cette voie.



*Klein = petite. Rumwald ose l'adjectif par simple dépit.
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
Umbra
Une fois de plus, la Corneille valse dans le décor. La défaite est cuisante, l’Ombre en garde un goût amer alors que le germain vient la relever. Trois assauts, trois échecs. Peut-être le quatrième aurait-il été plus prometteur ? Surement que non. Umbra n’a jamais été formé au combat, elle ignore même une grande partie des dangers du terrain qu’elle arpente. La route est sinueuse, bordée d’épines et de crevasses. Paradoxalement, ce n’est qu’aujourd’hui qu’elle en prend conscience, qu’elle accuse ses faiblesses. La Noiraude n’est qu’une brindille de bois sec, prête à être écraser par la première botte foulant son chemin.

Comment a-t-elle pu survivre jusque là alors qu’un mercenaire éclopé la tient à terre sans battre d’une aile ? C’est une grosse remise en question que cette première leçon. La honte et l’orgueil ne font pas bon ménage, Ombeline manque d’assurance devant ses comparses maintenant qu’ils l’ont vu clouer au sol pour pas grand-chose. Fallait-il encore qu’elle s’estime heureuse, Triora n’a pas besoin de panser ses plaies si ce n’est un peu de baume au cœur pour l’égo. C’est donc la tête basse et l’humeur grognon que la Bâtarde quitte l’entrainement. Sans un mot, elle accepte le fait de perdre cette fois-ci mais se tient prête pour le second round.

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