Hibou.
- Préambule, Été Limousin -
La route est sereine. La forêt n'en est que plus belle. Le germain se rassure, à chaque pas qui l'éloigne de Limoges, que l'habituel ballet létal, trop connu en terre française, n'est qu'une vaste mauvaise plaisanterie. Les bruits courent qu'on ne peut plus faire un pas, pauvre voyageur solitaire que vous êtes, sans une délicate rencontre militaire, à moins de l'être. Ironique n'est-il pas ? Ce ne sont plus les coupe-gorges que l'on craint, mais bien les soi-disant protecteurs de la patrie.
Néanmoins, d'une impulsivité exceptionnelle, le blafard ose ; S'échapper. Loin des coups ratés, des femmes délaissées, des discussions rébarbatives, des petites frappes ignorées. La cape de voyage fatigue, tant le chemin emprunté regorge de branches narquoises, de fourbes et humides grains de Gaïa... Mais cela ne renforce que l'aventure, titille le plaisir du mécène. A bas l'habitude !
Qu'est-ce que c'est ?
A bas l'ennui !
Un intrus ! Aux armes Limousins !
A bas la tyrannie des frontières !
Fauchons-le !
Laissez-moi !
Fuyard ! Bats-toi !
Laissez juste...
Encerclez-le !
Je veux...
- Dich ! *foutre
- Abattez-le !
... Vivre.
----------------------------------------------------------
[ A blessé, Hibou à demi... ]
- Présent, Guéret -
Réminiscences qu'il préfèrerait envoyer paitre. L'on a beau avoir survécu, on en paye toujours le prix. De cicatrices à pertes, il n'y a qu'une lame. Le Hibou en a perdu la réponse d'une aile sénestre, muette à l'appel. Dès lors il l'attache, la fixe au corps, telle une écharpe à échelle humaine. Un angle droit en guise de souvenir, la certitude d'un retour à la normale en guise d'espoir. Mille fois a-t-il fixé sa chair, seul et reculé, se demandant quelle blessure peut entrainer tel handicap. Si ne vient ni la gangrène, ni la nécrose, faut-il persister à voir une main mouvoir ou juste... Trancher l'inutile, tel qu'il l'a déjà fait à une ombre des couvents.
La chambre de l'auberge miteuse est balayée du gris de l'âme, comme cent fois auparavant. Le sombre de la pièce endormie est trahi par un faisceau de lumière, émanant du centre des fenêtres. Le matin jouit d'audace... Friand de changement. Temps d'un nouveau départ, de nouvelles promesses. Le retour à la folle propriété secondaire ne se fera pas seul. Le volatile sent le vent tourner, l'ardoise s'effacer, et la fin le narguer. Mais croire qu'il ne donnera plus de spectacle... Jamais. Les responsabilités peuvent même se souhaiter. Que demander de plus qu'une élève pour mieux rire, aspiré dans les autres mondes mortuaires ?
Corneille sera très bien. Un Campagnol en guise de soutien. Jusqu'où pourrait-il bien tenir avec la jeunesse au fourreau... Le Maître sourit d'avance. La matinée est avalée dans les préparatifs, charrette étrangement pleine et protégée, le destrier aussi impatient que le cavalier de s'éloigner. Aux portes de la ville, le blond patiente, la seule main valide venant attacher la noble bête à un arbre non loin, ayant remarqué une terre sèche et dépourvue d'herbe tout proche. Le corps s'étire, redécouvre les premières sensations de l'avant-goût aux surprises...
Sylvain est d'un calme tout aussi apparent, taillé dans l'art du couteau, de la hache. Un fidèle allié, surtout aux jeunes bretteurs. Inerte, posé, il attend qu'on le prenne en main, qu'on l'use jusqu'à son dernier assaut. En bref, une épée de bois qui conviendra parfaitement à l'initiation. La première leçon.
L'accent pincé entame sa poésie, alors que le regard dénote deux silhouettes :
J'espère que la fraicheur est de mise... Empoignez ce cher Sylvain et montrez moi où nous commencerons, chère élève.
A la surprise et l'incompréhension de la brune, un sourire éclaircit plus le visage de l'Est, se confortant à être narquois.
Hé bien ? Pour une affamée de livres... Vous êtes bien mauvaise pour les devinettes spirituelles.
Je vous offre un suppôt d'un Dieu des forêts Corneille... N'êtes-vous pas satisfaite ?
*** Musique : The Last Of Us de Gustavo Santaolalla, tirée du jeu The Last Of Us ***
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...
La route est sereine. La forêt n'en est que plus belle. Le germain se rassure, à chaque pas qui l'éloigne de Limoges, que l'habituel ballet létal, trop connu en terre française, n'est qu'une vaste mauvaise plaisanterie. Les bruits courent qu'on ne peut plus faire un pas, pauvre voyageur solitaire que vous êtes, sans une délicate rencontre militaire, à moins de l'être. Ironique n'est-il pas ? Ce ne sont plus les coupe-gorges que l'on craint, mais bien les soi-disant protecteurs de la patrie.
Néanmoins, d'une impulsivité exceptionnelle, le blafard ose ; S'échapper. Loin des coups ratés, des femmes délaissées, des discussions rébarbatives, des petites frappes ignorées. La cape de voyage fatigue, tant le chemin emprunté regorge de branches narquoises, de fourbes et humides grains de Gaïa... Mais cela ne renforce que l'aventure, titille le plaisir du mécène. A bas l'habitude !
Qu'est-ce que c'est ?
A bas l'ennui !
Un intrus ! Aux armes Limousins !
A bas la tyrannie des frontières !
Fauchons-le !
Laissez-moi !
Fuyard ! Bats-toi !
Laissez juste...
Encerclez-le !
Je veux...
- Dich ! *foutre
- Abattez-le !
... Vivre.
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[ A blessé, Hibou à demi... ]
- Présent, Guéret -
Réminiscences qu'il préfèrerait envoyer paitre. L'on a beau avoir survécu, on en paye toujours le prix. De cicatrices à pertes, il n'y a qu'une lame. Le Hibou en a perdu la réponse d'une aile sénestre, muette à l'appel. Dès lors il l'attache, la fixe au corps, telle une écharpe à échelle humaine. Un angle droit en guise de souvenir, la certitude d'un retour à la normale en guise d'espoir. Mille fois a-t-il fixé sa chair, seul et reculé, se demandant quelle blessure peut entrainer tel handicap. Si ne vient ni la gangrène, ni la nécrose, faut-il persister à voir une main mouvoir ou juste... Trancher l'inutile, tel qu'il l'a déjà fait à une ombre des couvents.
La chambre de l'auberge miteuse est balayée du gris de l'âme, comme cent fois auparavant. Le sombre de la pièce endormie est trahi par un faisceau de lumière, émanant du centre des fenêtres. Le matin jouit d'audace... Friand de changement. Temps d'un nouveau départ, de nouvelles promesses. Le retour à la folle propriété secondaire ne se fera pas seul. Le volatile sent le vent tourner, l'ardoise s'effacer, et la fin le narguer. Mais croire qu'il ne donnera plus de spectacle... Jamais. Les responsabilités peuvent même se souhaiter. Que demander de plus qu'une élève pour mieux rire, aspiré dans les autres mondes mortuaires ?
Corneille sera très bien. Un Campagnol en guise de soutien. Jusqu'où pourrait-il bien tenir avec la jeunesse au fourreau... Le Maître sourit d'avance. La matinée est avalée dans les préparatifs, charrette étrangement pleine et protégée, le destrier aussi impatient que le cavalier de s'éloigner. Aux portes de la ville, le blond patiente, la seule main valide venant attacher la noble bête à un arbre non loin, ayant remarqué une terre sèche et dépourvue d'herbe tout proche. Le corps s'étire, redécouvre les premières sensations de l'avant-goût aux surprises...
Sylvain est d'un calme tout aussi apparent, taillé dans l'art du couteau, de la hache. Un fidèle allié, surtout aux jeunes bretteurs. Inerte, posé, il attend qu'on le prenne en main, qu'on l'use jusqu'à son dernier assaut. En bref, une épée de bois qui conviendra parfaitement à l'initiation. La première leçon.
L'accent pincé entame sa poésie, alors que le regard dénote deux silhouettes :
J'espère que la fraicheur est de mise... Empoignez ce cher Sylvain et montrez moi où nous commencerons, chère élève.
A la surprise et l'incompréhension de la brune, un sourire éclaircit plus le visage de l'Est, se confortant à être narquois.
Hé bien ? Pour une affamée de livres... Vous êtes bien mauvaise pour les devinettes spirituelles.
Je vous offre un suppôt d'un Dieu des forêts Corneille... N'êtes-vous pas satisfaite ?
*** Musique : The Last Of Us de Gustavo Santaolalla, tirée du jeu The Last Of Us ***
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Hibou, au désir de l'Art et des Hommes...