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[RP] L'heure de vérité!!

Torvar
La nuit avait été courte. Torvar l’avait passé entre les cuisses de la jolie tavernière tandis que Porte-poisse et Guibin s’étaient occupés comme ils le souhaitaient. Mais au petit matin, Torvar les avait découvert dans la grande salle, à moitié endormi sur une table pour ce qui était du jeunot tandis que le plus vieux des deux reposait entre une jolie paire de seins. Ajustant sa ceinture de cuir sur ses hanches avant d’enfiler son long manteau de peau, il passa aux côtés de ses amis et les éveilla d’un geste de la main sur l’épaule.

- Allez les gaillards, il est l’heure pour les braves…

Murmures à peine audible mais qui avait eu l’effet escompté. Il était temps de se mettre en route afin d’arriver au lieu de rendez-vous qui serait, si l’intuition de Torvar et de Guibin ne se trompait pas, bien accueillant. Positionnant son épée dans son dos, le cosaque déposa une bourse remplit d’écus sur la table afin de payer la soirée bien arrosée puis s’élança dans la direction des écuries où l’attendait Vorobei. L’animal avait senti le départ imminent et piaffé d’impatience en raclant le sol ce qui arracha un sourire à Torvar. A croire que l’animal n’en pouvait plus de cette attente insidieuse qui le mettait à rude épreuve. Une fois en selle, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Et les lieues furent avalées. Non pas au galop mais tranquillement. Si c’était bien une donzelle qui voulait l’engager, elle attendrait. Si c’était un homme, il partirait. Ainsi allait la vie. Et si cela ne plaisait pas, cela serait pareil. Se fiant à son instinct, Torvar ressentait que la journée ne serait pas celle qu’il prévoyait. D’ailleurs, comme un signe sur l’avenir qui se jouait, aucun chant d’oiseaux n’accompagna l’étranger et ses compagnons durant le trajet. Mauvais présage ? Assurément mais au lieu de faire demi-tour, Torvar s’enfonça loin sur les routes pour arriver juste comme il lui était demandé.

Arrêtant sa monture à la croisée des chemins, Torvar se mit à observer de loin les alentours. Pas une âme qui bougeait, pas un voyageur qui s’aventurait sur la route. Frottant sa barbe blanchie, il releva le menton afin de montrer un petit promontoire à ses compagnons.


- Porte-poisse, tu grimpes là-bas et tu observes. Si y’a le moindre mouvement, tu siffles et si tu ne peux pas siffler pour x raisons, tu nous envoies ton cheval…

- Mais t’es sûr ? T’veux pas d’moi à l’intérieur ? J’peux aider t’sais Torvar…

Une main sur l’épaule du gamin, le cosaque la lui serra avec fermeté.

- Je sais l’ami mais là-bas, tu me seras bien utile. Guibin pense que je ne devrais pas y aller, moi je suis partagé donc tu seras le mieux placé pour nous avertir si y’a quoi que ce soit…

Puis donnant une petite tape sur la croupe du cheval de son jeune compagnon, il lui sourit comme si tout était écrit puis le guerrier se tourna vers Guibin en soupirant.

- Prêt ?

Sortant une bourse d’écus il la lui lança avant de donner quelques talonnades légères dans les flancs de sa monture histoire de faire avancer Vorobei jusqu’à l’auberge tout en affirmant à Guibin.

- Si au cas où tu vois qu’on nous tend un piège, si tu vois que je suis en fâcheuse posture et que l’on s’enfonce au lieu de gagner, fuis et trouve-toi une planque. Il y a assez pour toi et le gamin là-dedans. C’est votre paie pour ce boulot… Maintenant, allons-voir ce que nous veulent ces gentilles personnes…

Le chemin qui séparait Torvar de son destin fut vite avalé. Il ne restait plus qu’à se jeter dans la gueule du loup. Détendu, presque nonchalant, le cosaque entra dans la taverne et se dirigea vers le comptoir. Posant quelques écus devant lui, il releva enfin la tête pour observer la tavernière ou ce qui semblait l’être.

- Deux verres, une bouteille de ce que vous avez de plus fort.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Kachina
Elle avait pris place à une table, jetant de temps en temps un regard complice à la Sauvageonne qui tenait à merveille son rôle de tavernière. Faut dire qu'elle avait toujours aimé ça, la Sans Coeur, depuis qu'un Brun avait un jour à St Lizier ouvert une auberge pour ne pas qu'elle s'ennuie alors qu'elle avait croisé le fer avec une armée en mal d'exercice. Croisé et perdu....La suite avait été la rencontre entre deux oiseaux.....Puis le mot fin un jour dans les eaux du lac de Toulouse. Depuis quelque temps, Néo revivait dans les bras d'un roux qui lui écrivait des poèmes à foison. Elle avait retrouvé sa beauté et sa hargne....Et la Louve ne voulait pas penser à ce qui pouvait arriver demain......

Elle était en train de délacer sa cape de peau retournée, ourlée de fourrure de renard, somptueux présent d'un autre temps. Bee, la tisserande lui avait posée sur les épaules par un soir comme celui là. Assise non loin du feu, elle regardait les branches des arbres au dehors plier sous le poids du vent. Un léger soupir s'échappa de sa bouche quand elle lacha un juron :

- Foutre Dieu, je n'aime pas l'automne !

Et la porte s'ouvrit soudain, laissant entrer le froid et un homme de stature imposante aux cheveux poivre et sel.
Elle le suivit du regard, déjà sur ses gardes, le regardant traverser la salle, s'approcher du comptoir.

Apo tardait à venir.
Elle imaginait la jeune femme , le coeur noué, la gorge séche, en proie à ses démons.
On a tous un côté sombre. Cette envie de se venger était ce qui faisait parfois d'Apo une autre. Plus sauvage, plus noire.
La Louve connaissait bien ça. On disait d'elle qu'elle savait lire les âmes aussi bien que les runes. Elle avait su lire dans la jeune femme rieuse et discrète une femme blessée. Un soir Apo lui avait confié son secret.


L'homme avait cette prestance de ceux qui n'ont peur de rien. Et un frisson vint se caresser l'échine de la Brune.
La vie qu'elle avait choisie, loin d'être de tout repos avait développé son instinct. A cet instant, alors qu'elle détaillait l'étranger, son sixième sens lui soufflait : Danger.
Et quand il prononça quelques mots au comptoir, elle sut..........
L'accent étranger le trahissait......La carrure, cet homme venu des lointaines terres plus à l'est......Il était là, devant elle, celui dont lui avait parlé Apo. Son géniteur.

Elle chercha une ressemblance avec son amie, mais il lui tournait le dos.

Machinalement, elle vint glisser sa main jusqu'à sa cuisse, cherchant la présence rassurante de l'étui contenant sa dague.
Elle continua son repas, savourant quelques tranches de lard fumé sur du pain de seigle. Elle aimait cet instant, où le danger rend tout plus fort, les sens émoussés, en alerte, les muscles tendus....Vivante........C'était une sensation à nulle autre pareille. L'instant où la Faucheuse pouvait s'inviter à la table à chaque seconde....

Son regard clair allait de la porte où n'allait pas tarder à apparaitre Apo, au géant à la crinière sombre qui virait au gris. Aucun doute, elle avait devant elle, celui pour qui ils étaient venus. Elle savait les autres en attente...Pochtron était dehors, assis sur la margelle du puits, feignant de compter fleurette à une servante de ferme qu'il avait rondement payé pour jouer ce rôle .

Les choses et les êtres se mettaient en place, la partie allait pouvoir commencer...

Elle se sentait seule....elle aurait aimé le regard d'un Brun qui lui dise : Tout ira bien !
Elle se devait d'être forte, de ne pas décevoir Apo. Elle chercha les prunelles sombres de Néo.......


- Oh là , damoiselle, une cruche d'eau parfumée à la violette, je vous prie !

Elle retint un sourire moqueur. Apo avait insisté pour qu'elles jouent les embourgeoisées. Elle allait donc oublier le vin épicé qu'on servait ici pour ce soir...et jouer les dindes de salon sans chaperon...
Seule Néo verrait dans les prunelles claires la lueur amusée....
Foutre Dieu, qu'est ce qu'il ne fallait pas faire par amitié ...

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Neolonie
La tignasse coiffée du bout des doigts, le visage toujours un peu pâle, on la croirait malade tout l'temps d'façon, ça f'ra pas la différence.
Après avoir rassuré l'tavernier du cru, Nan on lui piquera pas ses tonneaux, Nan on cassera pas les chopes sinon il s'paye dans la bourse rebondie qu'il tient dans la main, Oui on sera sage et on dira bonjour pour pas faire fuir la clientèle...
Après l'avoir vaqué avec pertes et fracas, voici donc la brune en place.

Et quelle place!!
L'a même une petite estrade de l'autre côté du comptoir, sans doute pour que l'aubergiste fasse plus impressionnant, rapport à sa petite taille, ou pour zieuter sans en avoir l'air la taille des clients et les armes qui s'y accrochent...
Enfin, on s'en moque, disons que là ça va servir à lui donner un peu de hauteur, et c'est jamais mauvais à prendre, même si du coup le décolleté est lui aussi plus visible.

Néo a donc commencé à faire le tour du propriétaire, finalement sa cuite du matin va l'aider à rester sage. Elle inspecte seulement du regard la rangée de tonneaux, se familiarisant avec les divers liquides proposés, c'est qu'elle a un rôle à jouer, autant l'faire bien.
Tavernière, elle connait, elle en a passé des heures, au comptoir, à préférer boire plutôt que servir, à se servir par contre des planches pour y faire glisser autre chose que des chopes, ahemm, restons dans le présent, pas de fantasmes mal venus!

Ca fait bien une heure qu'elle est dans la place, à tourner un peu en rond, faut l'dire, quand Kachi entre, lui jetant juste un regard, et va s'asseoir au non loin du feu.
Pas moyen de parler, ni de la pluie ou du beau temps, faut rester dans son rôle, sinon elles vont se trahir en plein milieu d'une conversation, et impossible à rattraper, ce genre de choses.

Apo n'est toujours pas arrivée d'ailleurs, pourvu qu'il ne lui soit rien arrivé, ou qu'elle n'ait pas reculé au dernier moment.
La porte s'ouvre de nouveau, devant un étranger, et la sauvageonne reste un instant dans l’expectative. Lui ou pas?
Mais après tout, on s'en fout, on l'saura bien vite.

Un sourire aimable, on a pas dit qu'il fallait la jouer rombière, et elle sort d'une main leste les verres demandés, par contre pour la bouteille, dilemme!
Elle ignore c'qui est l'plus fort ici, et il est trop tard pour tout humer!
Tant pis, on f'ra la niaise, ça marche à tous les coups, ça endort l'passant, il en oublie même de se souvenir de son apparence.


B'jour beau sire.
'scuzez moi, mais j'crains que l'patron ait oublié d'faire rentrer d'la gnôle toute fraîche.


Elle prend une bouteille de dessous l'comptoir, espérant que ce soit pas d'la mort-aux-rats ou un truc du genre, ça ferait désordre. Retirant le bouchon avec précautions, l'odeur qui monte du goulot la fait saliver, hmmm, de la prune en plus!
Dommage qu'elle puisse pas s'en coller une bonne lampée, ça lui donnerait du courage.


T'nez, j'pense que vous allez aimer.

Mais elle n'en dira pas plus, elle n'est pas curieuse de nature, et surtout, elle n'aime pas s'préoccuper des affaires des autres.
Alors pourquoi les deux verres, elle attendra d'voir pour être renseignée, sans rien demander.

Mais voilà Kachi qui se montre, et là, un grand moment de solitude...
Si, un énorme....
Qui l'aide finalement à passer pour une nigaude, la bouche ouverte, les yeux écarquillés.
De l'eau de quoi????

Ouhh berdol, elle va le lui payer ça!! Et avec les intérêts en prime!
Dans les émeraudes de la brune, ce n'est pas la complicité qu'elle lit, mais l'idée que la louve s'amuse énormément de lui demander un truc qui ne devrait même pas exister!


Tout d'suite Dame!
J'vous sers ça!


Refermant le bec, les paupières baissées sur les onyx pour éviter qu'on y lise toute sa révolte, Néo prend une cruche, qu'elle remplit machinalement d'un tonneau prévu à cet effet, et la première fiole qui lui tombe sous la main est ouverte, quelques gouttes tombent, un peu huileuses, et l'odeur qui s'en dégage n'a pas l'air d'être de la violette, encore qu'elle ignore à quoi peut bien ressembler la violette.

Elle va poser le cruchon sur la table, y laissant un seul verre, elle en a pas d'mandé plus d'ailleurs, et retourne bien vite à son poste, ne voulant pas s'attirer les foudres de la brune si le breuvage n'est pas à la hauteur de ses espérances.

La porte s'ouvre de nouveau, et c'est le roux avec sa robe de moine qui entre, saluant l'assemblée d'un mouvement de tête, et allant s'asseoir dans un coin sombre, non sans l'avoir gratifié d'un clin d'oeil amusé.
Un sourire en échange, puis elle repose les onyx sur le visiteur accoudé avec sa bouteille.


Beau sire, la bouteille vous convient?
V'voulez aut'chose?

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Apollina
Apo l'avait vu arriver, l'observant, cachée a quelques pas de là pétrifiée, il n'avait pas vraiment changé, le temps avait fait son oeuvre parsemant ses cheveux d'argent et tannant un peu plus sa peau. Il était imposant elle en avait ce souvenir, mais pensait qu'avec l'age l'impression en serait diminué, mais ce ne fut pas le cas, elle était là à quelques pas, le dévisageant, son cœur semblait vouloir sortir de sa poitrine tellement il taper fort.

Le voyant ainsi dans toute sa superbe et sa fierté sur le dos de son cheval, elle eu une impression de déjà vu.

Une vision s'empara d'elle, il fait nuit, l'air est lourd et humide, elle a du mal a respirer, elle suffoque, son cœur se serre, son corps se crispe, elle est a terre, sa mère étendue près d'elle, elle la sert dans ses bras, laissant sa tête reposer sur ses genoux, ses mains essayant en vain de comprimer la plaie, mais elle sent peu à peu la vie quitter son corps, elle est là impuissante dans le sang chaud et visqueux qui la recouvre et l'entoure peu à peu.
Des hommes autour d'elle s’engueulent, ils s'accusent les uns les autres d'avoir failli à leur mission, ils voulaient une information, ils ont un corps sans vie et une fillette, qu'ils n'osent approcher sans autorisation.
Mais elle n'entends que des murmures lointains, prisonnière dans sa torpeur d'une cage de silence, son corps est là, mais son esprit semble ne plus vouloir réagir, elle regarde dehors, un homme là bas à quelques pas de la porte d'entrée qui attends, l'information que sa mère ne pourra plus donner, les hommes autour d'elle aussi regarde vers lui, ils l'entourent de leur présence écrasante, maugréant contre eux même, sur un signe de tête de l'homme dehors, ils s'éloignent, et dans leurs murmures, un nom soudain est prononcé, ce nom qui la sort de sa torpeur, tout redevient réel, Torvar, c'était donc lui le responsable, lui son propre père, lui qui les attendaient là juste a quelques pas d'elle.
Mais pourquoi et pourquoi la laisser elle en vie... Ses yeux fixés sur lui, elle ne fit même pas attention à l'homme qui vient face à elle s'accroupissant à son niveau, elle ne détache pas ses yeux de la silhouette dehors, quand l'homme devant elle, pris sa mâchoire entre ses doigts la serrant juste assez, pour tourner son visage et venir lui chuchoter à l'oreille, mais elle n'entendit pas, elle n'avait que faire de ses menaces, la mort l'enveloppait dans un cocon de silence, abasourdie pour les événements, il partit en pestant lui crachant à la figure, se retenant de lui asséner une baffe, qui a coup sur lui aurait dévissé la tête. Il avait rejoins le groupe qui l'attendait dehors, et doucement, elle les vus s'éloignés, elle essuya ses yeux embrumés avec son bras, et resta là seule agenouillé dans le sang de sa mère, recroquevillé
Dans la rage qui lui embrume le cerveau a cet instant, elle aurait parié sa vie, que l'homme se tenant en face d'elle à cet instant était le même que cette nuit là.

Mais elle n'oublia jamais, cette nuit rouge, où le sang versé, où il lui enlevèrent sa mère à jamais. Elle ne comprend toujours pas, pourquoi elle fut épargné, il la laissèrent là, agenouillé dans le sang, la tête de sa mère reposant sur ses genoux. Les yeux grand ouverts, elle semblait la regarder, lui réclamer vengeance. Quand un voisin les découvrit au petit matin, elle n'avait pas bougé, il l'a prit dans ses bras, et la porta dehors, il voulait la protéger, l'éloigner, mais c'était trop tard, les images lui resteront gravés dans sa mémoire. Elle n'avait pas dit mot pendant des jours.

Comme à cet instant où le temps à nouveau semblait suspendu, ses amis l'attendaient à l’intérieur, elle devait les rejoindre, mais elle était comme immobilisée. Le temps qu'elle sorte de sa torpeur, Torvar, avait lui aussi disparu à l'intérieur.

Elle inspira un grand coup, se redonnant de la constance et se dirigea à son tour vers la taverne, hésita quelques secondes, remis bien la capuche de sa cape encadrant son visage, défroissa les plis de sa jupe, et enfin tout de rouge vêtue elle poussa la porte.

D'un coup d’œil, elle vit chacun à sa place occupé a ses affaires et elle le vit lui, accoudé au comptoir, une bouteille à la main. Elle s'avança vers lui de quelques pas, faisant claquer ses bottes sur le sol, comme pour attiré son attention.
Elle resta là à distance raisonnable, laissant retomber sa capuche en arrière et dévoilant ainsi son visage, elle savait qu'avec les années elle ressemblait de plus à plus à sa mère, et comptait bien dessus pour déstabiliser son invité.

Elle achevait de sa libérer de sa cape, ses fines mains dénouant le liens la fermant à son cou...et dans un élan d'assurance ou d'inconscience, elle lâcha d'une voix froide et sure, à son encontre...


Bonsoir père, cela fait longtemps...

Le temps à nouveau semblait suspendu, les mots avaient claqués dans l'air, et le ventre serré, elle attendait sa réaction, ses yeux vinrent se perdre un instant dans ceux de Kachi, lui redonnant force et courage.
Il avait dû envisager beaucoup de possibilité caché derrière ce rendez-vous, mais elle en était sure il ne s'attendait pas ça.

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« Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures. »
de Francis Bacon Extrait des Essais
Guibin


Ils étaient au rendez-vous. La nuit dernière avait beau avoir été agréablement passée, elle n’avait pas changé sa vision sur la situation. Le cosaque faisait une connerie. Ca puait à plein nez. Si encore les effluves qu’il sentait ressemblaient à ceux de la donzelles d’hier, il l’aurait poussé avec une bonne claque dans le dos, en lui souhaitant de passer un bon moment, mais là, non ça puait l’embrouille.

" Bien sur que je suis prêt. Je le sens toujours pas cette histoire. "

Porte-Poisse envoyé au loin, histoire d’aller porter la poisse aux hiboux du voisinage, il attrapa la bourse au vol, et la glissa dans une poche sous son mantel.

"Fuir. Ne compte pas dessus l’ami. Il n’est pas venu le jour ou je fuirais devant une bonne femme. C’est bourré de jupons, et ça tiens une arme comme une aiguille quand elles s’y essayent. Pas de quoi effrayer, mais c’est sympa à toi d’y penser."

Il se calla un peu plus sur sa selle, les rênes dans une main, l’autre libre parée à toute éventualité, il claqua un coup de langue dans un bruit sec. Sa monture reconnaissant là, le signal, s’engagea à la même allure que celle du cosaque. Il avait encore la carrure imposante des hommes du purgatoire, un peu rouillé, mais de quoi mettre une bonne fessée à la moindre donzelle qui s’essayerait à lui passer sous la main sans obéir. C’est qu’elles croient avoir des droits, sans parler de celles qui pensent avoir une âme, faut leur apprendre qui est le maître avant qu'elles s'essayent à penser de trop. C'est là que commence les catastrophes.

Arrivé, Torvar entra, alors qu’il s’occupa des montures, des les installer non loin. Il ne comptait pas tenir salon ici très longtemps Et son instinct lui soufflant que ça puait, il les mit non loin, l’une à coté de l’autre. Et les bêtes reconnaissant leurs maîtres, ne se laisseraient pas faire par n’importe qui, la sienne tout du moins, ne connaissait que sa main, et n’acceptait que la sienne


Il entra à son tour dans la taverne, referma la porte doucement et resta devant, la bloquant à l’entrée comme à la sortie, observant les lieux. Un roux qui se fait moine. Donzelle attablée avec ses froufrous. Donzelle derrière le comptoir. Re donzelle près de Torvar. Résultat : trop de donzelles dans les lieux à son goût. Pour parler affaire c’est bien trop. Il s’approcha du comptoir sur de lui au moment ou la donzelle donna du "bonsoir père" à Torvar.

"Une réunion de famille ! "

Il haussa un sourcil vers le cosaque, l’air de lui dire ça pue toujours si tu veux mon avis. La famille elle envoit pas des mots sous couvert d’affaire pour te voir, elle annonce clairement la couleur. Tu dis oui ou tu dis merde et point. C'était bien les bonnes femmes à tout compliquer ainsi! Il s’enfila un godet servi par ce qui servait de tavernière et le reposa bruyamment.

" J’ai connu meilleur. V’otre gnole ne vaut pas tripette ma jolie."

Puis s’adressant au cosaque, qui le dominait à peine de quelques centimètres, coté carrure ils se valaient plus ou moins.

"Va ta falloir un peu d’intimité pour les retrouvailles. T’en fais pas l’ami, j’vais me charger de ça, et te faire ça bien !"

Un sourire sarcastique, et ignorant subermement la gamine du cosaque, il chope une chaise, se dirige vers la porte, la faisant trainer très volontairement sur le sol. Aucune délicatesse.

"Le moinillon et la bourgeoise du fonds veulent partir ? C’est le moment, après il sera trop tard !.....oui ?….non ?.....non et bien tans pis."

Il attend pas vraiment, un regard appuyé, il calle bien la chaise, tire une table non loin, la pousse aussi contre la porte avant de s’appuyer contre. Déjà ca limite les accès et les éventuels coups tordus. Bras croisés sur son torse, le bords des fesses sur la table, près à bondir, il attend la suite des événements. Il a toujours pas changé d'avis sur la cituation : ça pue l'embrouille et ça se trouve la gamine n'est même pas ça gosse.
Torvar
Deux verres, une bouteille… de la prune. Cela lui rappela un instant la lorraine et leur mirabelle. Pas mauvais mais pas assez fort pour Torvar. Tant pis, il s’en accommodera, pas le choix de toute manière. La Gorsalka était rare dans ce pays sauf peut-être à Paris, dans les bordels huppés et bien renommés. Un sourire étira alors légèrement le coin des lèvres du cosaque, tant de souvenirs se bousculaient dans sa tête ces derniers temps. Sans aucun doute la vieillesse qui le prenait. Beaucoup pensait de lui qu’il devenait sénile, qu’il ferait mieux de prendre un champ, une femme et de s’enraciner. Voulait-on le voir mort desséché qu’on lui proposait systématiquement cette solution ? A en croire les dires, surement que cette idée farfelue devait traverser les esprits étriqués et mal intentionnés. Torvar mourrait face à un adversaire de son acabit ou sur un champ de bataille mais pas pénard chez lui… hors de question ! Levant son verre qu’il venait de se servir, il grommela quelques mots à la tavernière qui s’inquiétait de savoir si le breuvage lui allait.

- Y’a mieux mais je doute que vous puissiez me le donner…

Et de descendre le godet d’un trait avant de le reposer bruyamment sur le comptoir en faisant claquer sa langue contre son palais.

    *pas assez râpeux, pas assez fort, pas assez rude… trop sucré, trop mielleux, trop féminin… *


Et là le cosaque jeta quand même un œil aux alentours, traînant sur la tavernière qui revenait de la table, cette table qui accueillait une femme bien mise mais dont le visage rappelait quelque chose à Torvar... Mais un moine fit son entrée et le détourna de ses recherches. Cela viendrait plus tard… ou pas, après tout cela n’avait guère d’importance. Trop de femmes dans cette taverne, trop de femmes pour que cela soit honnête. Bien évidemment, Guibin avait raison, il le savait mais maintenant qu’ils étaient là, il allait enfin avoir le fin mot de toute cette fichue histoire qui ne rimait pas à grand-chose. D’ailleurs, l’entrée de ce vieux compagnon lui fit tourner la tête dans sa direction afin de s’assurer que tout était en place. Les chevaux les attendraient et en cas où cela tournerait mal, ils pourraient prendre la fuite…

La fuite, un mot qui n’existait pas dans le vocabulaire du cosaque. Jamais il n’avait cédé à la panique mais à la colère oui. Advienne que pourra finalement. Sa curiosité avait été piquée pour ne pas dire attirée par ce qui pouvait se tramer ici. De toute manière, il n’avait rien à perdre. La vie ? La sienne était derrière lui, il le savait. Plus grand monde dans son entourage, un ou deux amis, des enfants éparpillés de ci de là, certains qu’ils ne connaîtraient jamais, cadeau que l’existence leur faisait car avoir Torvar pour père ce n’était pas vraiment une partie de plaisir à en croire sa fille légitime, la seule qui avait été élevée par les cosaques en Ukraine. Celle-là lui en voulait encore de ne pas avoir pris plus de temps pour la voir grandir… Mais le temps, le sien, lui était compté à chaque fois qu’il acceptait un contrat. La course contre la mort, de savoir si demain il serait vivant ou bien si la faucheuse pensait qu’il était temps d’en finir… Donc il n’avait rien à perdre ici ou ailleurs…
Ce fut alors qu’une voix vint le sortir de ses pensées sombres. Une voix qui l’appelait père justement. Vif comme l’éclair, ses prunelles grises vinrent se poser sur la jeune fille tandis que déjà il lui rétorquait.


- Je pense que vous faites erreur damoi…

La pupille s’était agrandie tandis que les traits du visage du cosaque se figeaient une fraction de seconde. Heureusement, Guibin était arrivé sur ses entrefaites permettant à Torvar de reprendre vite son visage impassible. La ressemblance avec Aelis était frappante ce qui le ramena bien des années en arrière, aux temps où la vie n’était pas si mal que ça. Depuis, bien des cauchemars avaient peuplés ses nuits, bien des cris s’étaient fait entendre d’avoir perdu une femme si douce et si belle qu’Aelis ainsi que leur fille. Sur le moment il n’avait pas compris ce qui s’était passé… elle était morte, assassinée et sa petite avait disparue lui avait-on dit. Emportée par ces crevures qui voulaient lui faire la peau ou simplement enfuie au travers des bois qui entouraient la maisonnée… il n’avait jamais su mais il avait mis une croix sur cet enfant quand quelques jours plus tard on avait retrouvé le corps d’une petite fille dans les bois déchiqueté par des animaux sauvages. Alors il était parti faire ce qu’il avait à faire et rien ne l’avait détourné de cette vengeance qui était sienne à ce moment-là. Alors venir bien des années plus tard lui rappeler ce qu’il avait perdu, Torvar l’accusait mauvaise et une bouffée de colère montait en lui. Se resservant un verre, il le vida aussi vite puis se tourna vers celle qui se prétendait être de son sang.

- Je ne sais pas à quoi vous jouez mais ce n’est guère de bon augure. Ma fille est morte il y a bien des années et vous moquez d’elle ne fera qu’attiser les problèmes…

Et Guibin prenait déjà les choses en mains, bloquant la sortie ou l'entrée, comme on le sentait. Leur petit jeu ne faisait que commencer et la mort devait sans doute se régaler de loin, un oeil déjà dans leur direction afin de récupérer son dû.
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Kachina
C'est comme ça la Vie..Vous chevauchez entourées d'homme. Ils font les coqs en taverne , mais quand les choses se gâtent, ils sont ailleurs. A trousser de la donzelle, elle dira pas de la gueuse, nan, ou à cuver je ne sais où.
Quand à celui qui pourrait la protèger, il est loin, bien trop loin. Depuis ce jour où elle l'a laissé partir.

Elle observe la scène, sans broncher , à peine un froncement de sourcils quand l'homme qui vient d'arriver à la suite du géant, bloque l'issue. Et deux mots lui viennent à l'esprit quand ses yeux clairs vont de l'un à l'autre : deux fauves...
A n'en pas douter, ces deux là en ont vu des vertes et des pas mures. Leur mise n'a rien d'hommes de salon, elle ressemble à celle, qu'ont ceux qui fréquentent les chemins de traverse. Qui brulent la vie par les deux bouts.

Mais elle a , depuis longtemps fait de la peur son alliée .
Elle analyse, anticipe , pour arriver à la conclusion que la partie sera rude.
Peu importe, c'est un trop beau soir pour mourir, elle a retrouvé un semblant d'espoir. La Faucheuse attendra pour la prendre. Et si combat, il doit y avoir,elle combattra.

Franchement, l'infâme mixture que lui a servi Néo, lui donne un haut le coeur quand elle en avale une gorgée. Elle réprime une grimace dégoutée.....Morbleu, Sauvageonne, ça tu vas le payer................Si on sort de là en vie.....

Et les prunelles d'Apo cherchent les siennes. Il est temps....La Louve se lève dans un bruissement d'étoffes, son godet plein à la main. Par tous les saints couillus du pape dirait Pochtron, comment elle va arriver à se battre avec tous ces jupons.
Elle lance un regard sombre au complice du père d'Apo , le toise , dédaigneuse . La bourgeoise du fond, pffff, voilà qui plairait à Boulvay.
Son bras se tend au passage, offrant la boisson à l'homme en la posant tout près de lui :


- Tenez mon Brave ! ils servent ici un hypocras à vous faire grimper au plafond !

Où à courir aux latrines, mais ça elle ne le dira pas. Elle tourne le dos à l'homme, pour rejoindre Apo, en profite pour lancer un clin d'oeil à Néo. Parce que ces deux là, ont toujours su rire du pire, alors pourquoi pas là ?
Et puis l 'instinct toujours......qui lui dit que l'homme ne frappera pas dans le dos. Ces deux là sont hommes d'honneur où elle n'y connait rien.
Et de toute façon, aguicher la Faucheuse, elle a toujours aimé.

Ses pas la mènent vers Apo, remarquent le tremblement de la main qui retire la cape. D'un nouvel échange de regard, elle la rassure : ça va aller !


Et elle se tourne vers le père d'Apo, le dévisage et se fige . Lui ?

Elle a déjà vu cet homme....Au mariage de son freluquet de frère.


- Hum ! Qu'est ce que vous foutez là ?

Et là, c'est franchement plus la peine de jouer les dindes de salon....Nan.
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Neolonie
Pourquoi elle est toujours la seule à connaitre personne?
Ça en devient lassant.
Ah oui, il parait qu'elle est sauvageonne...
Sans que les onyx ne quittent la scène qui se joue, Néo s'écarte un peu du comptoir, histoire d'avoir une meilleure visibilité sur les acteurs.

Vu la situation, on ne devrait pas à avoir à sortir les dagues tout de suite, encore que l'autre zig contre la porte n'a vraiment pas la tête d'un perdreau de l'année, et ses expressions pourraient donner froid dans le dos.
Bon m'est avis qu'il va pas sauter de joie s'il boit le contenu de la chope posée devant lui, mais faut c'qu'il faut, un homme, ça doit tout avaler sans s'plaindre nan?

Observatrice silencieuse, ça lui va très bien, et qu'on l'oublie surtout.
C'est fait pour ça, le comptoir, ça met la distance, et de toute façon, elle aurait été bien en mal de débuter quelque conversation que ce soit, c'est du rôle de la louve ça.
Il n'empêche que la main droite va vérifier que l'arme effilée est toujours bien fixée, et facile d'accès dans les plis de la jupe.

Accoudée contre un tonneau, elle attend de voir les diverses réactions, entre le trio qui se tient devant le comptoir. Trois acteurs, trois spectateurs pour l'instant...
Pas trop mal équilibré.

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Apollina
Ah il voulait jouer à ce jeu là, prendre le rôle du père éploré, faire croire qu'il la pensait morte et qu'il en souffrait. Elle avait prévue moult et moult réactions, mais celle là, la laissé un brin abasourdie, le souffle coupé. Elle se contint du mieux qu'elle pu, le doute ne devait pas transparaître dans ses yeux, il ne devait pas le voir. Mais dans sa tête, ses idées ressemblait à un véritable champs de bataille, remettre les pièces du puzzle en place, réagir, rétorquer et vite. Avant qu'il ne se rende compte qu'il a réussi à la déstabiliser, il a l'expérience et elle en manque cruellement, surtout dans le domaine de la manipulation.

La voix de Kachi debout près d'elle, comme un rempart entre elle et son père, la sort soudain de sa léthargie, elle s'adresse a Torvar, elle le connait, d'où? A cet instant là elle s'en fiche éperdument, la louve vient de lui faire gagner de précieux instants, elle détourne son attention.

Apo se sent bien en vie pour une morte, le sang tapant dans ses tempes, la rage au ventre. Se moquez d'elle, ah ça oui, elle en avait de l'auto-dérision, mais pas là, il y a un moment pour tout et il aurait été vraiment mal choisit. Elle se répétait ses mots, les analysants, essayant d'y déceler la sincérité ou le mensonge, elle y décela surtout le danger. Il était plus que sur ses gardes et son accompagnateur ne valait pas mieux, s'assurant que personne ne rentre, où ne sorte. Porte close tout se jouerait à présent en huis clos, quoiqu'il advienne, le dénouement aurait lieu ici même dans cette taverne.

Retrouvant un peu d'aplomb, sans laisser le temps à Torvar de répondre à Kachi, espérant ainsi le déstabiliser un peu plus, elle riposta d'un ton qui se voulait assuré.

Ce qui me parait n'être guère de bon augure à moi, ce sont les mensonges d'un homme qui n'assume pas ses actes.

Restant a distance raisonnable de Torvar, elle se tenait face à lui, essayant de lire dans ses yeux, mais aveuglée par sa propre colère, elle ni voit que sa culpabilité, depuis des années elle en est convaincue, ce ne sont pas quelques mots, qui allaient l'en dissuader.

Votre fille se tient là devant vous, JE me tiens la devant vous, et si mes souvenirs sont bons, c'est bien a vous que je le dois.

Cette fameuse nuit, c'était bien lui, le cavalier cosaque, lui qui sans descendre de cheval, sans se salir les mains avec le sang de sa mère, avait sommé l'ordre de la laisser elle en vie. Elle s'était mainte et mainte fois posée la question , en venant à la conclusion qu'il s'en était simplement tenu à une sorte de code d'honneur, où la vie d'un enfant aurait quelque de précieux.
Pourtant elle était, elle aussi morte cette nuit là, perdant toute innocence et tout repaire, une mère assassinée, un père meurtrier, l'avenir était devenu un mot vide de sens.

Puis l'envie de vengeance, avait commencé à gangrener son cœur, la haine grandissante avait été garante de sa survie.
Et elle en était à son apogée, pendant une fraction de seconde, elle envisagea de lui planter sa dague dans le cœur, sans attendre plus de réponses, sans vouloir entendre de nouveaux mensonges, sentir les cotes céder et la lame d'un coup s'enfoncer dans l'organe palpitant, le tournant sur elle même pour accentuer la douleur.

Elle n'en fit rien! Toute cette mise en scène, ce rendez-vous elle n'avait pas fait tous cela pour rien, il lui aurait été facile de le tuer dans une rue sombre à Villefranche, quand elle avait retrouvé sa trace.
Mais elle voulait des réponses, regarder l’assassin de sa mère, dans les yeux quand il mourrait, "sa vengeance serait perdue, s'il ignorait en mourant que c'est elle qui le tuait."

Elle attendait pendue à ses lèvres, de voir sa réaction, et les nouveaux mensonges qui ne tarderait pas en sortir.

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« Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures. »
de Francis Bacon Extrait des Essais
Torvar
La question de Kachina ne l’avait pas surpris outre mesure. Cela faisait deux fois qu’ils se croisaient et deux fois que la situation était des plus explosives. A croire qu’à eux deux ils attiraient l’irraisonnable. Mais alors qu’il s’apprêtait à lui répondre que ça ne la regardait pas ce qu’il foutait là, celle qui se prétendait être de son sang lui lança un pique qui aurait dû ne jamais franchir ses lèvres. Lui, ne pas assumer ses actes ? La bonne blague… Et la colère qui déjà se faisait maitresse de lui se répandit comme une traînée de poudre dans ses veines. Crispant la mâchoire à en faire craquer ses dents, il ferma les yeux pour ne pas céder à ce que cette vindicative amie lui chuchotait doucement dans le creux de son oreille. Mais la donzelle insistait, encore et toujours et là, il ne put se contenir plus longtemps.

Sa dextre rejeta sa longue cape qu’il mettait toujours par-dessus son manteau afin de se libérer de cette emprise et accompagna le mouvement du corps de Torvar lorsqu’il s’élança en avant. Le cosaque ne faisait jamais dans la dentelle et Kachina fut bousculée au passage. Apollina avait voulu déchaîner les enfers, elle s’y était très bien prise pour y arriver. Les doigts vinrent se poser sur la gorge de la gamine tout en la forçant à reculer jusqu’au mur où Torvar la plaqua.


- Tu es bien trop idiote pour voir le danger que portent tes paroles jeune fille…

Tout en parlant, le poignard avait été tiré de la ceinture pour venir trouver une place proche du ventre de celle qui prétendait être sa fille.

- Renseigne-toi avant de dire que je n’assume pas mes actes… chaque mort que je donne a une raison et une seule. Et je vis avec chaque acte commis sans me dire que j’aurais dû faire autrement… la différence entre toi et moi, c’est que je ne regrette jamais rien !

La main qui tenait le poignard resserra son emprise tout en avançant légèrement la lame, faisant ressentir la pointe sur les courbes féminines.

- Tu te dis MA fille mais MA fille saurait que je n’ai rien à voir avec la mort de sa mère… car c’est d’Aelis que tu te prétends être aussi l’enfant… Aelis qu’on m’a enlevé il y a des années sans que je puisse intervenir… Aelis qui a donné sa vie pour me protéger… Tu crois que j’ai oublié cette femme qui était mienne jeune fille ? Crois-tu que je puisse OUBLIER CE PASSE ?

Les prunelles aux reflets d’acier vinrent se poser sur celle d’Apollina tandis que la rage faisait son oeuvre. Chaque jour, Torvar pensait à ces instants de vie qui lui avaient offert une existence sereine quelques temps… Juste le temps de voir grandir Apollina entre deux contrats… juste le temps de découvrir ce que c’était d’être un père comme un autre mais les charognes s’en prennent toujours à ce que vous avez de plus chères afin de vous faire céder…

- Apollina est morte cette semaine-là… on a retrouvé son corps en forêt, déchiqueté, alors venir me dire que tu es elle… J’ai perdu deux êtres qui me rattachaient à une vie meilleure… je te trouve dangereusement inconsciente jeune fille de m’accuser d’en être responsable sans assumer ce que j’ai fait… oui je suis coupable… coupable de n’avoir pu être là pour les défendre alors ne vient pas me rappeler ce qui aurait dû être fait alors que tu ne connais pas les circonstances de ces morts…

Torvar respirait longuement afin de maitriser le tremblement de ses bras. Il n’avait pas reparlé de cette histoire depuis des années, personne n’était au courant de ce qu’il avait vécu cette année-là et personne ne devait le savoir. Et là, à cause d’une personne, une seule personne, tout volait en éclat. La lame vint s’agiter sur le corps tandis que les doigts se resserraient sur la chair féminine.

- Qu’espérais-tu au juste en jouant cette comédie ? Me soutirer quelques écus pour taire cette histoire avant de balancer mon nom aux gens d’armes ? … le chantage est un petit jeu auquel je ne cède pas, désolé pour toi. Tu aurais dû y réfléchir avant de t’attaquer à moi…
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Une idée, une envie d'un RP ? N'hésitez pas, un MP.
Guibin


La bourgeoise du dimanche le toise, et lui il s’en care complétement, elle serait la Reyne de France, l’Impératrice des connes, ou la Princesse d’Espagne qu’il s’en taperait comme de ses premiers changes. Il est là pour le cosaque, assurer ses arrières et trucider si on vient les chatouiller de trop près, le reste n’est que du menu détail, elle n’est qu’un menu détail qu’il plantera de son épée, ou de sa dague si elle vient mettre son nez ou elle ne doit pas.
Elle est d’ailleurs bien jeune la péronnelle pour croire qu’il va boire ce qu’elle pose devant lui juste sur sa bonne parole, mais il s’empare quand même du verre. La vie lui a appris qu’il faut toujours vérifier, faire les choses soi-même si l’on veut être sur. Il le porte à son nez, l’hume. Grimace de dégout, alors qu’il envoi dans un même temps, le verre s’écraser contre le mur, répandant le liquide et ses effluves le temps que son vol dura. Ca pue la grand-mère amidonnée à la poussière, le cadavre d’y a trois jours, le matou mité, ou autre odeur atroce mais certainement pas l’hypocras, ha ça non.

Oui l’ancien garde n’est pas un jouvenceau tout juste sorti des jupons de sa maman, il est brut et ne s’embarrasse pas de manière. De toute façon, il n’est pas là pour ça, alors si ça dérange et bien c’est pareil.

Revenant à tous ces petits détails qui émaillent le présent, l’ancien garde prend note mentalement :

a - La pseudo bourgeoise connaît Torvar, donc n’est pas ce qu’elle est censée être. Il le savait qu’il ne le sentait pas ce coup là : la fille qui tend un piège à son père, la péronnelle qui est tout aussi bourgeoise qu’il est pape. Ca se trouve, le moinillon est qu’un simple paysan, et la tavernière une catin et la taverne n'est pas une taverne mais la geôle locale meublée pour l'occasion !

b – D’ailleurs, en parlant d’eux, un coup d’œil aux deux lui assure qu’ils ne bougent pas, mais que la tavernière semble tout aussi attentive que lui

c – la supposée fille est tout aussi stupide que la fausse bourgeoise pour croire que Torvar va la croire sur parole. Déjà coté cervelle, attirer son père sous le prétexte fallacieux d’un travail c’est limite , mais lui cracher au visage « je suis ta fille et tu n’assumes pas tes actes », c’est un peu agiter un bout de bidoche devant un loup affamé et espérer qu’il ne te saute pas dessus, c’est plus que limite. C’est une erreur très grosse erreur, un succide pour tout dire.

D’ailleurs le cosaque lui donne raison…Ca se déchaine. La petite brune est malmenée.

Il est temps pour lui d’agir et de se décoller les fesses du bout de la table. Ses bras se décroisent, sa dextre se pose sur la garde de son épée qu’il sort avant de glisser vers la fausse bourgeoise et le moinillon, leur bloquant un éventuel passage vers le cosaque et la petite idiote.


J’vous déconseille d’bouger pour l’aider. Si c’est vraiment sa fille et même si elle l’est pas d’ailleurs, la gosse assumera ses actes et ses paroles. Ils vont régler ça en famille.

Sourire sarcastique et regard dissuasif vers la donzelle et l’cureton à deux sous. L’ancien garde du purgatoire n’hésitera pas, s’ils viennent faire les imbéciles, ils auront affaire à lui, ça l'occupera de manière distrayante, aura le mérite de laisser le cosaque régler tranquille ses affaire et de lui, le dérouiller. Bon y a bien la tavernière, mais pour le moment, y a le comptoir entre eux tous, donc chaque chose en son temps.
Neolonie
P'tain, c'est bien la veine d'se trouver derrière tout l'monde!
Néo a manqué de rapidité lorsque le soit-disant paternel a sorti sa lame, en effet, c'est bien un mercenaire celui là, il lui fait penser au bourru, aussi aimable et aussi chaleureux!
Mais bon, on va peut-être pas planter l'homme de dos, c'est plutôt indigne et d'une, et de deux, Apo serait foutu de lui en vouloir d'avoir éliminé le membre restant de sa famille.

Les onyx qui trouvent les émeraudes de la louve, transmission de pensée entre ces deux brunes qui ont appris à reconnaître le moindre frémissement de cil, faire la route ensemble donne des habitudes.
Pour l'instant, on ne bouge pas, même si l'espèce de routard se sent pousser des ailes et joue les gros méchants en dégageant lui aussi sa rapière. La sauvageonne le regarde faire, admirant mine de rien sa manière de se placer, non, définitivement, ce ne sont pas des débutants!

Elle n'écoute que d'une oreille bien peu attentive, parce qu'elle n'est pas là pour ça, parce que c'est leur histoire et que les détails ne concernent qu'eux.
Par contre, quand l'homme commence à parler de chantage et à resserrer sa prise sur Apo, la brune glisse sa main vers sa ceinture, maîtrisant sa respiration, et trouvant de suite les repères sur sa lame de jet, les doigts qui testent l'équilibre de manière machinale.

Entre le costaud du fond qui menace Kachi et Max, le couple vraiment dépareillé du cosaque et Apo... Il n'y a que le comptoir, et cette estrade qui semblait si pratique, qui n'est finalement que poudre aux yeux, inutile.
Pas la peine de tenter de faire le tour, le moindre mouvement risquerait de déclencher des réactions en chaîne, vu que les hommes sont plutôt agacés.

Même une petite blague ne détendra pas l'atmosphère, et pis d'façon, elle n'en connait pas et n'est pas douée du tout pour ce genre de diversion.
Mine de rien, elle s'accoude aux tonneaux derrière elle, pour se donner plus d'espace et d'élan si jamais la lame mortelle a besoin d'aller aider ses amies.
Quelques pas à gauche, pour avoir un meilleur angle de tir, histoire de blesser l'homme au bras et lui faire lâcher sa dague, si nécessaire.

Bien, on respire plus, pourvu que les mouches restent posées, manquerait plus que le bruit de leurs ailes vienne perturber la paix plus que fragile.

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Kachina
Bousculée, malmenée par une masse de force brute, elle n'a pas le temps de réagir que déjà l'acolyte du cosaque vient la menacer de sa lame. Elle porte aussitôt la main dans la fente de sa jupe y cherche l'étui fixé à sa cuisse.
Mais épée contre lame, la bataille est perdue d'avance. Elle se fige, main crispée sur le pommeau de sa dague, retourne à l'homme un regard dédaigneux en réponse à son sourire moqueur.
Et sa voix résonne dans la salle, se mêlant à celle de Torvar lorsqu'elle riposte à celui qui la menace en prononçant d'une voix ferme :


- Oh là ! Tout doux morbleu , t'excites pas comme ça mon Brave ! Une simple femme te fait si peur que tu dégaines ta lame ?

Finies les bonnes manières. Le plan d'Apo était une erreur. Elle a déjà rencontré Torvar. Au mariage de son frère. Il sait qui elle est.
Elle se retrouve empêtrée dans des frusques d'élégante, sans sa rapière avec juste une simple dague pour contrer deux hommes assurément habitués à combattre. Et bien sur, ceux qui devaient faire le guet, veiller sur elles ne pointent pas le bout de leur nez. Chienne de vie.
Ajoutez à ça, le truc infâme préparé par Néo que le brun vient d'envoyer valdinguer à terre et qui répand dans la pièce une drôle d'odeur en coulant sur les dalles en taches sombres. Et la Louve ne peut s'empêcher de penser qu'elle serait mieux à filer la laine, en mouchant les cinq mioches qu'un brave gars du pays lui aurait fait le soir en s'endormant sur elle après les durs travaux au champ.


Elle crâne et avance un peu, juste d'un pas, vient appuyer ses reins au rebord d'une table. Histoire de montrer à celui qui la menace qu'elle ne le craint pas. Et elle écoute Torvar narrer sa vision des faits tout en lançant à Néo des regards furtifs. Brunes complices des bons et des mauvais moments.
Sa main vient caresser le bois de la table, joue mine de rien avec une cruche posée là. Elle a appris que tout peut
devenir arme. Elle prend la cruche et se remplit un godet, boit une gorgée, tout en gardant en main le pot.
De Louve, elle devient féline , cherche du regard tout ce qui dans la pièce ,peut devenir allié. Ventre noué , muscles crispés, elle ne perd rien de la scène qui se joue sous ses yeux entre le père et sa fille, inquiète pour Apo.
Soudain ses yeux se perdent sur le tisonnier pendu à côté de l'âtre. Un pas sur le côté encore et elle y est presque..

Qu'ils règlent ça en famille, oui. Sauf que le cosaque n'y vas pas de main morte avec Apo.
Elle observe le profil de l'homme, ses mâchoires dures. A cet instant, il ressemble aux aigles qui doivent survoler les forêts touffues des lointains pays de l'est .
Elle le détaille , ses prunelles claires vont du visage d'Apo à celui de Torvar, cherchant une ressemblance. Elle lache soudain sans plus réfléchir :


- Un père aide et protège sa fille, il ne la menace pas d'une arme.
Rangez cette lame. Apo ne ment pas. Si elle dit que vous êtes son géniteur, vous l'êtes.


Mille pensées se bousculent dans sa tête : le message de la rune......Et s'il disait vrai ? Si Apo s'était trompée ? Elle bouge encore un peu, toute en souplesse, toute en douceur et son bras se tend vers le tisonnier...
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Apollina
D'accords elle avait mit le feu aux poudres avec ces paroles, et avec sa méthode pour le faire venir, mais là elle fut surprise de la violence de la réaction.
Elle en cherchait l'origine décortiquant ses paroles, ne sachant pas trop si c'était la culpabilité ou le fait de parler de sa fille, qui le fit sortir de ses gonds aussi vite. Ses yeux ne quittaient pas les siens y cherchant la vérité.

Kachi tenta en vain de calmer Torvar, faisant appel à son bon sens, mais il ne desserra pas son étreinte au contraire. Prisonnière de ses poignes, Apo se répétait ses paroles, ses mensonges, réveillant sa haine, et sa colère... Tel père, telle fille, le même sentiment les animés sur l'instant.


Elle a donné sa vie pour Toi c'est si joliment dit, j'y croirais presque, si je ne connaissais pas la véritélui rétorqua t'elle sifflant entre ses dents, ne faisant fit de sa position de faiblesse.
Ne t’inquiète pas pour mes regrets, je n'en n'aurais aucuns a avoir, j'ai fais une promesse à maman sur son dernier souffle et je compte bien m'y tenir.

Détournant le regard une seconde elle s'adressa à l'homme accompagnant Torvar, Oh, Oui on va régler ça en famille, c'est le mot!!

Replonge a nouveau ses yeux dans ceux de son père, n'ayant que fit de la main qu'il serrait sur sa taille ou de la lame sur son ventre qu'il agitait de plus en plus, entaillant le tissus ici et là, elle continua le ton froid voir un brin cynique, elle n'avait plus rien a perdre depuis longtemps et aveuglait par la haine, elle ignora la peur à cet instant.

Tu dis ne pas connaitre les circonstances, tu étais pourtant à quelques pas de là, en bon donneur d'ordre, il ne tenait qu'a toi d’empêcher ce massacre, il t'aurais simplement fallut descendre de ton maudit canasson! elle connaissait l'amour du cosaque pour les chevaux, histoire de tradition, et insista sur ses derniers mots.

Alors arrête avec cette histoire de loup, cela en devient ridicule!! elle essaya de le repousser sans grande réussite, mais pu atteindre la médaille de sa mère, celle qu'elle portait encore a son cou dans ses derniers instants, elle la serra dans sa main, Apo venait de comprendre que ses mots et son histoire seraient ses meilleures armes.

Comme tu peux le voir je ne suis pas morte, dit elle en le frappant au torse la médaille dans le plat de la main, je vais te raconter moi ce qui est arrivé à ta fille.

A nouveau son regard dans le sien, elle raconta Sa vérité, La vérité... Après la mort de maman, les biens pensant du village mon confié aux sœurs sans chercher plus loin, ils voulaient surtout pas m'avoir sur les bras et oublier cette tragédie au plus vite. Éloignait le problème et les gens finissent par vite l'oublier, tu vois de quoi je parle, j'en doute pas dit elle dans un sourire cynique.
Et j'ai finie dans un orphelinat loin de chez nous, mais cela tu l'aurais su si tu y était réellement retourné, comme tu le dis.

Enlevant sa main de son torse, elle laissa pendre entre eux la médaille au bout de son lien de cuir, et vint poser sa main gauche sur le poing tenant la dague, lui demandant, murmurant presque...On fais quoi maintenant, tu m'a laissé en vie la première fois, tu va me tuer aujourd'hui, ou tu m'explique pourquoi cette mort et pourquoi tous ses mensonges?
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« Celui qui s'applique à la vengeance garde fraîches ses blessures. »
de Francis Bacon Extrait des Essais
Torvar
Torvar tourna la tête une nouvelle fois vers la louve. Elle commençait à les lui briser menu la donzelle de se mêler de ses affaires. Il l’avait prévenu une fois, y’en aurait pas deux. Si elle continuait, elle allait s’en manger une rapidement. Tenant toujours celle qui se disait sa fille par le cou, il répliqua à Kachina sur un ton qui n’admettait aucune réplique.

- Demain je vous annonce qu’on est frère et vous gobez tout ? Vous êtes bien des femmes, naïves jusqu’au bout des oncles et aucune jugeotte… Quant à toi…

Le cosaque replongea son regard dans celui d’Apollina. La mâchoire s’était crispée tandis qu’elle déversait sa haine.

- Quant à toi… tu dois être bien acculée pour me sortir de pareilles sornettes. Tu dis que tu étais présente, qu’Aelis est morte dans tes bras… laisse-moi rire… tu dis que j’étais présent et que je n’ai rien fait pour empêcher ça… CONNERIE !

Torvar appuya de tout son poids sur le charmant et joli cou prêt à étrangler sa fille. Son visage était à quelques centimètres du sien.

- Tu penses détenir toutes les cartes, tu penses tout savoir… Tu crois que je vais mordre à l’hameçon parce que tu te dis ma fille…. J’étais en Irlande quand Aelis est morte alors arrête de me la jouer « science infuse ». Toi qui sait tout, toi qui te prétend ma fille tu dis m’avoir reconnu… Bien piètre vue que tu as là morveuse.

Torvar relâcha la pression qu’il faisait sur le cou de la donzelle. Cette histoire ne rimait à rien et il allait lâcher prise et foutre le camp quand soudain elle prit sa médaille entre ses doigts. Le sang du cosaque se figea un instant, il resta sans bouger une fraction de seconde avant que son esprit reprenne le cours de cette histoire. Trop abasourdi de revoir ce bijou qu’il avait vu au cou d’Aelis durant des années, il ne prêtait absolument pas attention à ce qu’elle disait, revoyant le rire de cette femme quand elle regardait leur fille faire ses premiers pas, prétextant une vérité qu’elle savait honteusement fausse pour avoir le dernier mot sur lui, la douceur particulière dont elle faisait preuve quand il était à ses côtés… Pour un peu il aurait pu humer son parfum mais la triste vérité lui revint en pleine figure tant d’années après.

Ses yeux se focalisèrent sur le pendentif qu’il toucha du bout des doigts légèrement tremblant. Sa voix s’était voilée et il avait presque du mal à respirer


- Aelis est morte parce qu’elle partageait ma vie. Depuis longtemps, elle savait qui j’étais et ce que je faisais pour vivre. Elle savait que cela pouvait être dangereux… j’ai été obligé de partir en Irlande rapidement sans donner ce que je devais à qui de droit et ce sont eux qui sont venus réclamer leur dû… Il pensait la faire parler mais elle était bien trop obstinée pour le faire, pour avouer quoi que ce soit… c’était une femme de caractère… Aujourd’hui, ils ont expié dans la mort pour leur crime commis il y a si longtemps… Je n’ai eu de cesse de les traquer. Je savais qui ils étaient… des gens de mon pays qui pensaient pouvoir terroriser et voler dans ce pays sans que personne ne se mette sur leur route….

Le rire désabusé du cosaque vint plomber une nouvelle fois l’atmosphère. Il lâcha brusquement le cou d’Apollina mais le poignard vint se poser bruyamment sur le comptoir. Désormais il leur tournait le dos. Il n’avait plus rien à faire de toute cette histoire. Remuer le passé n’était jamais bon. Torvar se servit un grand verre de cette prune qu’il avala d’un trait avant de claquer le godet avec ferveur.

- Les villageois m’ont soutenu qu’Apollina était morte et je ne comprends pas ton obstination à vouloir faire ressortir cette histoire en prétextant être elle… ça ne t’apportera rien sauf si tu cherches à te venger toi aussi. Serais-tu une fille d’une de ces crevures que j’ai étripé autrefois pour le meurtre de celle que j’aimais ?
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