Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2   >>

[RP] VAUDEMONT - octobre 1461

Zarathoustra
Je ne suis pas en position de fuir. S'il vous la faut, vous avez ma parole. Je ne refuse jamais une chopine, c'est un principe. Même si nous autres huguenots nous méfions du confort qui ramollit l'âme et endort les chairs, je ne suis pas non plus contre un petite couverture. Les nuits se font fraîches. Mais j'ose espérer que votre régent sera sage, et que je ne croupirai pas longtemps dans vos geôles. Je l'espère aussi pour les soldats de l'Empire qui sont à Genève.

Zarathoustra leva un doigt incantateur:

Détrompez-vous! Le Très Haut sait tout, il peut tout, et il est notre seul juge.
_________________
Eins thut Noth.
Le_g.
Ouvrant les portes lui-même, il sort de cette prison, avec l'homme qu'il était venu voir. D'un geste, il l'invite à le suivre, pour marcher un peu, hors de ces murs.

Une missive lui est transmise par un garde qui le cherchait, et il la lit, avec attention, avant de s'adresser au soldat.


Hum, et bien il semblerait que vous n'ayez pas besoin de nettoyer la cellule. Faites réserver une chambre à l'auberge municipale, et une table en premier lieu, je vais dîner en compagnie de Messire Zarathoustra à l'auberge, vous m'y trouverez si besoin.

Puis il se tourne vers l'homme.

Le Régent de l'Empire semble avoir pris la décision de votre liberté. Si vous pouviez éviter de le crier trop fort, certains ne vont pas aimer, et je sais de quoi je parle, croyez-moi.

Puis, alors qu'il va passer les grilles, il prévient à la guérite.

Un poutrage et deux procès, c'est suffisant. Pour le troisième procès, ce serait de l'acharnement.

De nouveau, il regarde le genevois.

Allons boire cette chope et manger un repas digne de ce nom. Considérez-vous comme... invité ?
_________________
Zarathoustra
Zarathoustra marchait aux côté de l'écorcheur.

A la bonne heure! Peut-être que ceux qui ne voudront pas entendre cette nouvelle apprécieront qu'un soldat lorrain otage à Genève, un certain Zeiss, va être relâché en conséquence. Mais une partie du chemin seulement est parcourue.

Il laissait derrière lui les murs de la prison, sans se retourner.

Allons, allons! Je n'ai qu'un piètre idée pour l'instant de la cuisine lorraine, et je ne demande qu'à changer d'avis.
_________________
Eins thut Noth.
Le_g.
Il incline la tête.

Merci pour Zeiss. C'est plutôt une bonne nouvelle oui. Je ne le connais pas personnellement, mais il est une figure reconnue ici, par beaucoup.

Et accordant son pas sur celui plus lent de son "invité" qui a fait les frais d'une rencontre nocturne il y a quelques temps, ils arrivent à l'auberge municipale. Paré à toute éventualité, y compris celle de recevoir des fruits pourris en pleine tronche pour avoir libéré un genevois, il porte son bouclier relativement haut sur la route qui les sépare de l'auberge. Fort heureusement, pas de heurts à déclarer avant d'arriver à l'auberge. Y ayant déjà ses habitudes, il s'installe à la table du coin, celle d'où il peut avoir une vue d'ensemble sur la taverne et en particulier sur la porte. L'avantage étant qu'il peut offrir un angle de vue équivalent au genevois, prenant chacun un côté de la table, en formant un angle, plus côte à côte que face à face. Il interpelle la servante.


On prendrait bien une potée, un pâté lorrain et une tête de veau... avec une quiche... Une liqueur de mirabelle avec une tarte à la mirabelle ensuite... J'ai tellement faim que j'avalerai un boeuf entier... apportez nous ce que vous avez de meilleur.


Depuis le deuil, il avait quasiment cessé de manger, et ce n'était pas avec un petit encas par jour qu'il pouvait espérer rester en forme. Il était temps qu'il se reprenne. Disant cela il pose une bourse bien rebondie sur la table, autrement dit, il ne va pas regarder à la dépense. Puis se tourne vers Zarathoustra.

Parlez-moi un peu plus de votre république... Il n'y a pas de nobles si j'ai bien compris ? Pas de classes sociales, et les gens semblent... égaux ?
_________________
Zarathoustra
Zarathoustra suivit son hôte dans l'Auberge. Les mains jointes dans le dos, il ne pressait pas le pas pour ne pas trahir sa faim, mais n'était pas mécontent de goûter autre chose que le pain rassis de la prison. Il s'assit et écouta avec attention le Capitaine dérouler une liste de plats doint les noms lui étaient exotiques. Invité pour invité, observant la bourse posée sur la table, il prit ses aises:

Vous nous mettrez aussi un cruchet de vin clairet.

Zarathoustra goûta sans réserve la potée et le pâté, ne s'interrompant que pour se rincer le gosier. Mais quand arriva la tête de veau, il se fit plus bavard.

Il y a des nobles, mais ils n'ont aucune espèce de prérogative publique. De plus, le serment les empêche d'intégrer le Consistoire, pour des raisons que je vous ai déjà exposées, dans le cas où il sont liés par serment à un suzerain. En quelque sorte, la République est le suzerain de tous les bourgeois.

Il échangea un regard triste avec la tête de veau, puis s'en détourna pour se tourner vers la mirabelle.

Par contre, il y a comme ailleurs des riches et des nécessiteux, des feignants et des industrieux, des rupins et des crotteux. La République et la Réforme encouragent l'initiative et l'enrichissement. Le marché est parfaitement libre, et les prix très hauts. On n'y interdit pas ce qu'ailleurs on appelle la spéculation. Ce qui fait que la vie y est très chère pour les gens comme moi qui n'ont pas de terres, mais elle est très prospère pour tous les producteurs qui peuvent sans souci écouler leurs produits à des prix appétissants. Cette politique favorise les paysans et artisans, c'est-à-dire la plupart des Genevois. Elle favorise aussi l'échange et les immigrations, beaucoup de marchands ambulants sont attirés par ces prix attractifs, et n'hésitent pas à y faire un détour pour y écouler leurs marchandises à un prix qui leur rembourse largement le déplacement. C'est l'occasion d'avoir des nouvelles des quatre coins des royaumes, et de tisser des liens. L'économie est également dynamisée par les compagnies franches spécialisées dans le commerce, comme les Ambuleurs Marchant ou la Compagnie du Léman.

Tout ceci favorise l'enrichissement, mais comme je vous l'ai dit, il existe des nécessiteux, parce qu'ils viennent d'arriver, ou parce que le bien matériel ne les importe pas, ou parce qu'ils ont un poil dans la main. Pour ceux-là, il existe le Jour des Humbles. C'est une loi, qui fait que chaque vendredi (c'est le jour de recueillement des Réformés), tous les artisans et érudits ne peuvent pas prendre d'embauche, elles sont réservées aux paysans. Il existe aussi d'autres mesures, comme le petit pain du vagabond, mais c'est surtout la solidarité, très présente à Genève où beaucoup de gens ont connu la faim et le besoin, ne serait-ce que pendant les nombreux sièges que la ville a subies, notamment à l'occasion des différentes croisades qui se sont succédées, c'est la solidarité, donc, qui permet d'éviter la trop grande misère.

_________________
Eins thut Noth.
Le_g.
Tout en mangeant, il profite pour deviser, découvrir un autre aspect de Genève, ville qui compte pour lui. Il esquisse un sourire, tout en se servant un verre de vin, qu'il savoure lentement, par petite gorgées.

Ca, les différences de richesses, on les retrouve partout...

Après un léger soupire, il reprend un peu de pâté et du pain.

Intéressant de connaître la face... officielle de Genève, du moins, telle que vous la présentez... Cette ville est multiples à mes yeux. Elle est tout... et rien... un début... et une fin... et un renouveau.... sans cesse, changeante. J'ai eu la chance de m'y rendre deux fois, pour le tournoi de l'an dernier, et pour y rejoindre des amis en janvier pour un voyage organisé.

Le Gaucher ferme les yeux, songeant à Fatum, et aux lots de souvenirs plus ou moins heureux qui vont de paire, mais avec plutôt une bonne impression générale, et une sorte de manque indéfinissable. Après avoir savouré de nouveau une gorgée du velours pourpre sombre du délicieux vin, il regarde son interlocuteur.

Hum, et... vous arrivez à convertir des gens à votre... religion... et vision du monde ? Comment vous les traitez, vos "convertis" ?
_________________
Zarathoustra
Tout, rien, un début, une fin, c'est exactement ça. En fait Genève est ce qu'on en fait, et ce qu'on en fera. Ce n'est en rien une vision officielle que je vous livre ici, mais bien une vision personnelle que je vous livre, puique vous me faites l'honneur de m'inviter à votre table.

Zarathoustra se resservit et s'affaissa, repu.

A vrai dire, la Réforme n'est pas une religion à part, c'est juste une autre manière de pratiquer la religion aristotélicienne. L'essentiel de nos différences repose sur quelques points du dogme, comme l'existence d'un troisième prophète, Averroès, que le sol sacré foulé par ses saintes babouches soit parsemé de milles roses, et sur l'absence de sacerdoce, et donc de clergé, et donc de Pape. Nous pensons que la religion est une pratique intime et privée, et qui ne saurait souffrir d'intercesseur. Pour le reste, à part quelques point précis, nous partageons avec l'Eglise de Rome l'essentiel des textes sacrés.

Nous ne sommes pas prosélytes, nous ne souhaitons convertir personne. Nous travaillons par contre à faire cesser l'usurpation dont est coupable l'Egise de Rome, qui dit parler au nom de Dieu, et qui fourre partout son nez dans les affaires publiques sans autre légitimité que sa propre auto-proclamation. Regardez comme elle s'arroge les églises, pour les finalement déserter. Elle est partout dans les conseils ducaux des pays concordataires, mais nulle part sur les places des villages à se préoccuper de la foi du peuple.

Par sa grossièreté et ses errances, elle travaille par contre beaucoup à faire enfler nos rangs. La conversion à la réforme participe d'une démarche personnelle que nous ne souhaitons pas forcer, ni même encourager. Il n'existe pas de baptême à la manière romaine, est réformé qui choisit de l'être.


Zarathoustra mit la main dans son col, attrapa son médaillon et le montra à son hôte:



Ceux qui rejoignent la vraie foi peuvent choisir d'arborer la croix huguenote, signe de reconnaissance de la communauté réformée, ou la porter par devers-soi, derrière ses vêtements, ou encore considérer qu'il s'agit là d'un bondieuserie de plus, et que la foi n'a pas besoin de signes.

Les convertis peuvent venir nous trouver, ou simplement pratiquer leur foi dans leurs foyers, ou constituer des communautés réformées, comme en Béarn, ou à Montauban. Cependant, il est dangereux de se dire réformé dans la plus grande partie des royaumes. On a vite fait de se retrouver à se faire cramer la plante des pieds, ou à subir la question. Rejoindre Genève peut être une manière de vivre sa foi en paix, et en communauté.


Zarathoustra se leva, prit une bûche et se tailla un cure-dent.

Certains, lassés par les agissements de l'Eglise et considérant qu'elle n'entend d'autre langage que celui des coups de pied au cul, rejoignent des organisations plus... radicales, constituées de fous de dieu qui n'ont d'autres buts que d'empaler des évêques.
_________________
Eins thut Noth.
See the RP information <<   <   1, 2   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)