[RP] En feux de detresse.

En ce mois de Novembre ou la forêt vous donne envie de chasser...

On aime des êtres à trop les vouloir, on les a et puis on s’aime le temps que ça dure et puis on comprend qu’on a mal agit, on essaye de recoller les pots cassés avec une colle de mauvaise qualité, on force cet amour éphémère et naissant à retourner dans sa famille, à ne pas ciller et à continuer la vie et on part.

Mauvaise colle, pas assez de conviction dans les gestes il faut croire, l’amour s’enfuit avec son fils et Seth n’a plus de pouvoir sur elle…

Et le temps s’égrène, entre pensées et inquiétude, entre culpabilité et souvenirs, un couvercle qui s’ouvre et se referme à sa guise.

Ce matin-là, le couvercle s’ouvre et la vapeur lui pique les yeux.



Le gouape froisse le pli entre ses deux paumes et ses tripes sont dans le même état.

Tibere a encore frappé, Seth doit encore le taire.

C’est la colère qui parle quand la table recule de dix pieds et que la porte claque.

En taverne il croisera sans doute ses frères, ou n’importe quoi qui pourrait lui donner quelques réponses…

Ce qui est sûr c'est que Suzanne ne sera jamais laissé pour compte.

Ces derniers mois, elle avait puisé le courage et la volonté d'avancer. Romaric lui avait offert une renaissance, et chaque jour qui passait la liait un peu plus à lui.

Vivre avec un souvenir qui a marqué au fer rouge, indélébile. Il n' y a pas un jour sans qu'elle n'y pense avec révulsion.
Et il a encore fallu qu'il use du poing pour lui arracher ce qu'elle a de plus cher, asséner sa volonté avec force.

Tout aurait pu être si simple...Mille idées traversent le crâne brun, les suivre, reprendre le petit... trop risqué... il partirait définitivement. Une idée folle survient... Et elle en fait part à son blond, en proie à une colère intérieure intense.

L'idée folle : Seth... Seth, le regret, l'interdit, instants de bonheur purement volés qu'elle a payé au centuple... le seul qui pourtant, saurait les aider.

C'est en hâte qu'elle rédige quelques lignes, peut-être trop vite, mais qu'importe, et le temps presse, ils doivent partir...sauf qu'elle restera sur place, retenue à la sortie par quelques gardes trop zélés et qui presseront Romaric vers la campagne.

Angoisse... attente, fureur... courir après son fils ? demander à Romaric de revenir ? hurler... et lire une réponse.



Demain ? Epinal ?! Manifestement, Lestat n'avait toujours pas le sens des distances. Les doigts se resserrent sur le parchemin. Elle gronde et c'est la plume sur le parchemin qui fait écho :





Une rancœur énorme jaillit du cœur de Suzanne..." tu me le paieras Tibère..."

La vie est., la vie c'est...

Je m'étonne quand je me rends compte à quel point on peut aimer la vie,
Je m'étonne quand je constate à quel point on est attaché à la vie,
On s'y accroche, on s'y agrippe fermement, pourtant..
La vie n'est pas faite que de bons moments, malgré tout on l'aime
Et pour ne pas la perdre... on perdrait beaucoup

Car la vie est... la vie est ...

La vie est comme ces fruits dont le goût est sucré, puis soudainement amer
Elle n'est ni noir, ni blanche, non elle est beaucoup plus complexe que cela
C'est un remarquable mélange de douces saveurs
A d'autres, fortement épicées.
Un métissage entre le bien et le mal, entre l'agréable et le détestable
Entre l'acceptable et l'inacceptable, entre le vrai et le faux
Entre l'illusion et la réalité,
Entre l'espoir et la crainte.

La vie peut être comme une histoire sans surprises
Car il peut nous sembler que ces jours se suivent, se répètent
Se suivent se répètent et se ressemblent
Se suivent,se répètent et s'ajoutent les uns aux autres
Mais parfois, parfois la vie te surprend, te renoue, te secoue
Et les vagues de son agitation te submergent d'émotion
L'action succède au calme, le silence est recouvert par le vacarme
Les choses se bousculent, tout va presque trop vite, te laissant peu de temps de réflexion.
Les éclairs de la vie foudroient la monotonie de ton existence, la tempête de la vie dévaste tes habitudes
Tandis que son vent désoriente tes points de vue, car la vie pour nous se sont les changements.

On aime, on aime plus, on se sent bien, on se sent mal, du bien-être, on passe au mal être
Des pleurs, on passe à la joie, de la joie aux larmes de tristesse, puis des larmes de tristesse aux larmes des éclats de rire la vie
La vie quoi, la vie n'est pas la même pour tous, a bas la démagogie, on ne nait pas tous égaux
On ne s'engage pas dans la bataille de la vie avec les mêmes armes
Car la vie c'est les pauvres et les riches, les beaux et les laids
Les gens drôles, intelligents, captivants, brillants
Et les gens vides, insignifiants qui semblent n'avoir rien à nous apprendre

Peut-on parler de vie sans parler d'amour, mais peut-on parler d'amour sans parler de souffrance
Non excusez moi, dans amour c'est vrai qu'on peut aussi entendre confiance, soutien et consolation
Pourtant on s'aime, on se déteste, on s'aime,on se déteste, on se quitte, on se rattrape, on se rattrape
Mais on s'aime plus ...
On se quitte on se rattrape, on se rattrape on se quitte, alors qu'on s'aime encore
On se quitte, on se rattrape, on s'aime, on se déteste pour finalement admettre que la vie c'est nous deux.

La vie c'est les rencontres et les ruptures,les liens qui se fragilisent rongés par le temps
Les ex-amis qui deviennent nouveaux ennemis et dont la préoccupation première est de nuire
La vie c'est des sourires hypocrites, des poignées de mains peu sincères, des "je t'aime" sans profondeur
Des au revoir qu'on souhaiterait secrètement être des adieux
La vie c'est se qui est vu, et se qui est caché
Alors ma vie c'est la solitude, le replis sur moi même dans la tour des sentiments
Car la vie c'est la peur, la peur d'être seul, la peur de ne pas être aimé, la peur de mourir, la peur d'échouer, la peur de l'inconnu
La peur des blessures physiques et morales
Une peur se greffe à une autre, qui elle même se greffe à une autre et finalement on peut passer toute une vie à avoir peur
Et ça c'est dramatique.

La vie c'est
La vie est.

La vie c'est les regrets, cette impression d'avoir manqué le coche
D'avoir mal agit jusqu'a éloigner les plus proches
La vie c'est ces tournants, qu'on prend délibérément, ou involontairement, ou inconsciemment qui nous amènent aux tourments
La vie c'est cette angoisse qui nous paralyse, perturbe notre analyse
Et c'est là que la vie nous dévoile nos faiblesses
Elle nous apprend que seul, on est pas grand chose et qu'au fond la vie c'est ... les autres

La vie est comme une jeu d'échecs, parfois une partie très serrée entre nous et nos pulsions
La vie c'est le temps qui passe, vieillir, perdre sa jeunesse, mûrir, perdre son innocence
Plus on vit et plus nos yeux s'ouvrent sur la réalité de cette vie
Et aucune fiction n'est plus intense, plus douloureuse que le film de cette vie
Vivre c'est se rapprocher sûrement de la mort
Il y a tant de chose a dire sur cette vie, que je pourrai noircir des kilomètre de pages blanches
Car la vie certains meurent, sans en comprendre le sens
Comme si la vie était une question sans réponse?

*- Et que ferais-tu, le défia Rémus hors de lui, si je le franchissais d'un bond, ton sillon sacré?
Se retournant vers son frère, Romulus lui répondit avec une froideur qui glaça jusqu'à ses propres partisans :
- Je te tuerais.*

Je n’avais plus de larmes pour pleurer, plus de voix pour crier, plus de cœur pour saigner.
Mes erreurs
Celles des autres
Mes regrets
Ceux des autres
Le roi des cons n’était plus
Le mioche au regard innocent et au nez couvert de tâche de rousseurs, constamment retroussé, chatouillé par de longues mèches de cheveux roux était mort, ses rêves avec lui.

Ou est Tibère ? demandait le gosse, angoissé et pleurnichard
Et Louis.Sam?.pou’quoi ils sont pa’tis sans moi ?
Parce que c’est comme ça. Poses pas autant de questions

La main du Gouape serrait celle du petit Broucolaque

N’oublies pas que je t’aimerais toujours, Lesta.

serre-moi fort dans tes bras, j'ai peur du noir


Que c’était-il passé 10 ans plus tard pour que le renardeau prenne l’allure d’un goupil cinglé et sauvage et vienne planter sa dague avec un parchemin griffonné à la hâte.


Pas une émotion, pas un cillement perturba le visage d’albâtre. Les talons claquèrent en un demi-tour parfait.
Fallait aiguisé les lames. Inutile de tenter de bouffer quelque chose, tout serait renvoyé illico sur le plancher.

Le Gouape qui passe ses nuits entre désinvolture et drogues, a marché des heures au petit matin.
Un peu de lumière dans ce monde sombre qui l'ensevelis avec un air narquois.
Le ciel est uni, pas un nuage à l'horizon. Et juste une brise le rafraichit un peu.

Louis est partis d'Epinal il y a quelques semaines maintenant, laissant un Seth sans réponse. Ni indice.
Et c'est le frère, qui va lui redonner des nouvelles.

La dague est retirée du bois, avec peine, le roux doit être dans une colère noire.
Le mot lui glace le sang, il est l'heure d'assumer.
Jusque là, rien de changeant pour le beau blond. Il ne fait rien pour le nier plus tard.
Il n'est pas le lâche, il est le traitre.

Juste le temps de rentrer à sa roulotte, bicoque sur roues qu'il ne peut plus voir, même aussi bien rangée.
Poser son arc, sa dague, ses flèches.
Mettre celle de Lesta dans sa main, et le voilà partit au rendez vous.

* Qu'on en finisse..*

Quelques prières à caresser son cheval noir, pensif et renfermé comme une huitre qui ne veut pas se faire manger.
Ou alors avec un peu de vinaigre, la plaie n'en sera que plus douloureuse.
Il le mérite, c'est un fait.
Bottes dans les étriers, le flanc est frappé et les rennes enroulés à ses deux mains.
Quelques lieux pour retrouver l'endroit d'un passé lointain..
Son regard s'est assombrit, il sait que la mort est peut être proche, le pilori et sortira les mains levées sans faire de bruit.
La terre est battue, les épis d'or se plient sous sa course folle, et c'est en soirée qu'il arrive enfin.

Le borgne est là, debout, et le regarde d'un oeil entre larmes et haines.
C'est dans un calme lourd que Seth quitte son cheval et l'accroche, Lesta peut déjà l'éliminer..
Mais il a le temps de s'approcher de lui, et lui tendre sa dague.
Ses onyx qui ne faiblissent pas, malgré la honte.

" Ne me rate pas surtout."

Sur un ton impénétrable.

Je te regarde arriver. Statue de marbre parfaitement immobilisée, les deux bottes bien encrées dans le sol, je t’accueille avec un faciès de glace et un regard éteint, la mâchoire crispée au point ou lorsque je l’ouvrirai, elle en sera douloureuse.
J’essaie de garder mon sang-froid. Mais c’est que tu es déstabilisant et mon œil cligne lorsque mes doigts se referment sur la dague que tu me tends.
J’effleure sciemment la peau de ta main…
Le sens-tu, mon frère ?
Ressens-tu toute cette haine que j’ai pour toi ?
Rappelles toi tout l’amour qui débordait de mon être et change-la en hargne.
Tu as eu le droit de poser tes mains sur son corps
Tu as eu le droit de respirer son odeur
tu as même droit aux regards qui te rendent plus fort
Et moi, la chaleur de sa voix dans le cœur
Ca fait mal crois moi…une lame, enfoncée loin de mon âme.

Un rictus à ton égard et toujours pas un son qui ne veux franchir mes lèvres.
Pommeau dans la main droite, et la sénestre qui se referme sur la lame, appuye..appuye
La mitaine qui se taille et le fer qui pénètre la peau..
Aucune douleur, j’ai trop souffert, Seth..

Il a aimé caresser ton visage quand tu t'endors
Et toi tu te permets de dire encore encore
Je sais que ce qui ne tue pas rend plus fort

Et moi…
Et moi je suis déjà mort….

Et je saigne, encore…tout ce rouge sur mon corps

Comme c’est dommage, il parait que le rouge est une couleur chaude, belle, envoutante, mais ma vision de me permet pas de la distinguer.
Le sang coule, souille les bandages fraîchement changés, parce que tu ne sais pas mon frère que pendant que vous vous consoliez à votre manière, un barde luttait pour me maintenir en vie.
Foutue vie qui n’avait plus aucun sens sans lui. J’aurais eu besoin d’un frère, d’une épaule pour pleurer, une paire d’esgourdes pour écouter ma rage, tout comme la mienne a accueilli tes pleurs, lorsque ta femme est morte.
Tes larmes étaient-elles sincères ? Ou cachaient-elles déjà la plus infâme des trahisons ?

Tu n’avais pas le droit !

La phrase jaillit, cinglante comme une gifle en plein élan.

Et ça fait mal, crois-moi, une lame enfoncée loin dans mon âme
Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme.

Tout le monde, mais pas toi. Il aurait pu se taper tout le royaume, tout le Saint empire mais pas mon frère.
Et toi
Toi
Tu n’as pas su le repousser
Je te hais et je veux te blesser.
Je veux te voir ramper
Je veux t’entendre geindre et demander pardon
La dague retombe au sol et c’est ma ceinture qui est prestement débouclée.
Le coup part. Je vise ton visage
Ton si beau visage, parfait au teint halé que je n’aurais jamais.
Ta coiffure impeccable et suspecte
Le cuir claque contre ta joue
Je n’ai pas retenu le coup et je me délecte de la zébrure qui marque ta chaire.

A genoux ! Chien !

La capuche le couvre, le voilà nez à nez avec la honte.
La sienne, aucune bonne raison à donner, sauf:

Je n'ai pas pensé à toi Lesta.

Il ressent la haine du roux, plus que jamais. Elle lui givre le sang et son cœur semble rester inerte un laps de temps.
Un haut de l'organe le prend à la gorge, le Gouape baisse les yeux à cet instant.
Il tente un peu de dignité, ça nonchalance, lascive que tout le monde lui connait.
Seul, au purgatoire. Face à son frère. Une chose que Seth a mis de côté depuis longtemps et qui ce soir redevient tellement claire.
Son œil bleu a changé, le gaillard que le blond a connu est mort. Terrassé par la dure loi de la jungle qui est celle des hommes et de tous ses vices.
Qui t'apprend que celui qui était ton frère, ton confident, ta bouée de sauvetage peut te trahir, sans même culpabiliser de l'acte, lorsqu'il est en marche.
Cette loi qui finalement n'a pas de règle.
Le Gouape pourrait avoir des centaines d'explications à donner à Lesta, mais, rien de justifiable ou d'excusable.
Il le sait, il le sent, cette odeur de sang qui apaisera la hargne fraternelle.

Il a eu le droit de poser ses mains sur son corps.
Il a aimé ces moments d'évasion totale dans un monde presque inconnu. Qui ne touche pas aux femmes.
Il a eu droit aux regards qui rendent plus forts.
Parce que c'était Louis, le Louis que Seth connait, sans savoir à quel moment il porte le masque.
Il n'a pas... pu, le repousser.

Il n'a pas pu le faire.
Question de volonté?
Elle n'y était pas. Plus.
Depuis la mort de Khalan et sa fille, le beau blond est moche.
Il l'était avant... Mais maintenant c'est pire.
Le Gouape se moque de tous, tous ceux qui soit disant l'aimaient mais non jamais posé un pied, ou même une fleur sur son linceul.
Pas d'épaule, pas de frère, pas de gens sincère, pas de barde pour Seth.
Quelques politesses.
Cette vie minable de brigand pathétique, qui ne sert cas tomber dans les méandres, la crasse et la bourse ou la mort. Il lui rit au nez.
Il rit jaune biensûr.

Et il sait que ça fait mal, une lame enfoncée dans l'âme.

Ne rien dire, et attendre le premier coup.
Les onyx n'auront le temps de suivre la dague se heurter au sol, que le cuir lui fend déjà en deux son visage ténébreux de blond,
décoiffé d'un vent cinglant, une brûlure qui d'abord pique et puis lance.
Le carmin apparait et il coule sur la commissure entrouverte de sa bouche.
Lentement il relève les yeux, s'essuie de deux doigts, en toisant la lune qui s'installe tout juste dans le paysage.
Il penche sa tête de l'autre côté, comme si il tendait l'autre joue.
Et en le fixant droit dans les yeux, la douleur vive et étourdissante.
Le Gouape reste debout.

"Continue Lesta."

Un regard qui dit: frappe moi!
Voilà a ce qu'il est réduit le beau blond. Au masochisme.
Sans une pensée de compassion pour le masque.
Qui semblait ne pas avoir fait ce qu'il prônait faire.
Et qui l'a donc trahis à deux reprises.
Pourquoi?
Se faire pardonner en vendant l'autre est un choix.
Que le Gouape n'accepte pas.


" Un traitre il faut l'abattre avant que ce soit lui qui le fasse, méfie toi de tes amis mon fils, toujorn."

Son père qui disait ça, il ne comprenait pas à l'époque mais depuis que Seth c'était octroyé le rôle de grand frère, nul doute qu'il est déjà glissé ce conseil au jeune rouquin,
qui reprenait tout juste des couleurs de jeune garçon vivant.

Je ne m’attendais pas à te voir obtempérer mais pas non plus à se que tu m’encourages.
Etrange duel que ces deux hommes face à face, d’un calme funeste et anormal quand on les connaît mieux.
Tu le réclames, en veux tu en voilà.
Le deuxième coup part, du même côté, agrandissant un peu plus la marque indélébile de ta si jolie petite tronche.
Je lâche ma ceinture.
Les perles carmines roulent le long de la joue et j’en recueille les larmes du bout de mon doigt, caressant ta bouche, la soulignant de ton sang avant de la porter à la mienne, goutant au liquide métallique.
Je t’en veux, mon frère.
Je souffre de t’en vouloir autant.
Mes mains se resserrent autour de ta gorge. Je sens la chaire tendue sous mes paumes et ton souffle qui change.
Mon regard gris et borgne plongé dans les ténèbres du tien, ne flanche pas.
Folie qui me gagne, rongé par la douleur.
Toi, mon frère, mon confident, le gardien de mes secrets, tu portes bien le nom qu’Il t’avait donné…
Le traitre…
J’ai un million de raisons de t’en vouloir, j’en ai tout autant de Lui pardonner. Parce que je lui ai toujours trouvé des excuses, même dans le sale j’arrive encore à lui trouver une part de beau. Pourquoi, Seth ? Pourquoi je lui trouve toujours des excuses ? Tu le sais pourquoi parce que personne ne me connaît mieux que toi. Parce que j’aime sans concession, à l’excès, les yeux fermés. Tu me l’as assez souvent reproché, mais tu n’as pas pu rectifier le tir. Je suis injuste et je le sais. Et je te hais encore plus sachant que tu as raison.
Je t’en veux, Seth, d’avoir toujours été autant parfait.
D’avoir toujours soulevé toutes les donzelles que tu voulais.alors que moi.moi j’étais le petit frère qui tenait la chandelle.
Je t’en veux de ce teint halé que je n’ai jamais eu, ce regard sombre, cette chevelure de blé alors que la mienne était source de moquerie et persécution.
Je t’en veux de cette assurance insolente qui rit à la face du monde et s’en fout des mal pensants.
Je t’en veux de ne jamais avoir franchi le pas, prenant mes petites mains qui cherchaient le contact avec ta peau dans les tiennes et me serrant contre toi pour m’empêcher d’atteindre se que moi j’avais envie.
Je t’en veux pour toutes les fois ou tu m’as fait la morale sur mes agissements, me mettant en garde contre Lui, chaque fois que tu t’es montré dur et cinglant pour me protéger.
Je t’en veux de ne jamais t’avoir écouté et de n’en faire qu’à ma tête.
Je t’en veux, car même Lui, tu as dû posséder.
Parce que tu es allé à l’encontre de tes morales, trahissant toutes les valeurs que tu m’as apprises.
Pourquoi ne l’as-tu pas repoussé ?
Tu n’avais pas le droit.
On ne convoite pas la moitié de son frère autant perdue qu’elle soit.
C’était ton poing dans sa tronche qu’il devait recevoir et pas tes caresses.
Vous m’avez bien leurré, tous les deux.
Lui a m’éviter
Toi à faire semblant de t’inquiéter de ma santé, de mes bras bandés, poussant ta cruauté jusqu’à me demander des nouvelles de Lui et si tout allait pour le mieux.
Qu’as-tu ressenti à cet instant, Seth ? As-tu jubilé de pouvoir berner ton cadet si naïf ? As-tu bander en pensant que plus tard, il serait dans tes bras et que vous baiseriez, triomphants et victorieux d’avoir su berner, le si possessif et capricieux de tous les sales roux du monde ?
As-tu au moins l’ombre d’un remord ?
Ton visage est de glace….

Je ne vais pas me baisser, me mettre à tes genoux pour récupérer la dague tombée.je préfère me saisir de celle de lancé.
Je suis si proche de toi que je sens ton souffle dans mes cheveux, ton nez frôlant mon front.
Je déglutis avec peine, mais il est trop tard pour reculer.
Une main posée derrière ta nuque, la lame s’enfonce dans ton flanc droit en même temps que mes lèvres s’unissent aux tiennes. Tes jambes flanchent et je lâche mon arme, enfoncée en toi pour t’accompagner au sol, t’enlaçant dans mes bras.
Genoux à terre, je te berce, fredonnant doucement cet air avec lequel tu m’endormais.
Souvenir d’un lointain passé…

Dejos ma fenestra
I a un aucelon
Tota la nuèch canta
Canta sa cançon

La voix se fait murmure, se brise et mes lèvres viennent effleurer, cette fois le front, douceur presque maternelle, je te serre dans mes bras, repensant à toi, à ta propre douleur
Catherine, ton premier amour dont tu n’as jamais pu faire le deuil
Khalan, la seconde que tu aimais tant ainsi que le fruit de votre passion

Se canta, que cante
Canta pas per ieu
Canta per ma mia
Qu’es al luènh de ieu

Autant de chagrins qui font que tu es devenu une p’tain de vermine de traitre.

Je te connais si bien que je lis tout dans ton œil et que je te réponds avec les miens...

Je savais que je trouverais un homme pleins de tristesse et de rage.
T'encourager à vider tout ça est peut être la seule chose que je puisse faire.
Il n'y a pas de duel et tu es le seul ici à vouloir te battre.
Le calme funeste ne m'impressionne pas, au contraire je m'en contente.
Tout est normal, tout ce passe comme prévu.
J'ai mal.. L'insolent qui rit de tout, ressent. C'est un trait de ma personnalité. Qui m'aide parfois à faire le bien, mais, aussi le mal.
L'hypersensibilité est un atout dévastateur pour le possédant.

Très jolie coup, mieux que le précédent, remuer le cuir sur la plaie.
Je ferme les yeux, et crache un filet de bave carmine sur ta manchette.
Ma tête tourne, mon oreille siffle à en perdre l'équilibre, mes pieds tracent des empreintes macabres sur la terre fraiche.
Je vacille, et m'accroche à tes doigts criminels qui essuient leur perversité en m'appuyant à eux.
Que tu es moche quand tu bois mon sang, ne voyant pas que tu t'empoisonnes.

Tu m'en veux Lesta, parce que tu penses que je te dois encore loyauté.
Tu souffres et amer est le constat, la marque que tu viens de m'infliger a comme un gout de plus douloureuse que ce que je vois.
Je lutte pour ne pas perdre une miette du spectacle.
Tes mains sont chaudes, et je sens que tu trembles..
Je ne suis plus qu'un hématome bleu, boursoufflé de rouge qui se mord la langue pour ne pas geindre..
Et je défie ma propre sentence, je m'en rince, et je t'applaudis.
Mes poumons claquent, je suffoque et mes jambes commencent à plier.

Moi, votre frère..
Traitre de frère n'est ce pas.
Qui sont les vrais traitres Lesta.
Votre confident.
Traitre de confident hein..
Le gardiens de vos petits secrets.
Qui d'autre sait mieux garder un secret que moi.
Innocent, effectivement j'en sais trop pour l'être.
Et vos petits secrets, sont vos propres traitrises.

Faux frère.

J'ai plusieurs raisons de lui en vouloir, et c'est à toi de me pardonner.
Parce que l'adultère est un crime.
Surtout dans un clan, une fratrie, hein? Mon frère..
Mes yeux te sourient.
Tu n'aimes pas sans concessions Lesta, vil menteur que tu es.
Tu aimes à condition.
Et tu penses que tout le monde, va rester conditionné à tes excès.
Je t'en veux de me juger de parfait, comme si c'était une injure.
Et si toi tu as tenu la chandelle, moi, je t'ai trop souvent tenu à bout de bras.Et crois moi, tu pèses plus lourd que la chandelle de nos vies.
Tu es jaloux, et tu es entrain de m'envoyer dans les bras de Morphée, mon cerveau n'a presque plus d'oxygène et mes paupières luttent pour ne pas se fermer, autant que je lutte instinctivement pour vivre.
Je t'ai toujours défendu. On ne touchait pas au roux, pas d'insulte sans une punition, pas de moquerie acceptable.
Et toi Lesta?
M'as tu toujours défendu.. Ta mémoire serait elle devenu sélective?
Je vous ai tous vu plus d'une fois chier dans vos frocs, ranger vos couilles et me cracher dessus pour couvrir vos propres bassesses.
Pourtant, je vous ai aimé.
Moi aussi, tu vois..
Je vous ai aimé à en perdre mes marques et mes valeurs.
Prends ça pour de l'arrogance, de l'audace, du cynisme, de l'effronterie, je suis toujours resté moi même, et j'ai toujours réfléchis avec mon cœur.

Tu étais mon seul frère, je ne suis pas l'incestueux. Je suis le traitre...
La vie est un leurre, et faites de hasard.
Louis et moi nous en étions peut être un.
Pendant que je succombe à ton étau rageur, je me demande qui a été leurré dans toute cette histoire.
Je n'ai pas fait semblant de m'inquiéter, mais, je t'avoue que malgré mes essaies, je n'avais plus envie de te plaindre.
Combien de fois t'es tu taillé les veines pour me faire culpabiliser..
Je préfère te voir me tuer que ton médiocre chantage de petit enfant gâté.
Quand à ma manière de ceindre, mon intimité je la garde pour moi et mes onyx gonflées de rouge sont impénétrables à ce sujet.
Si j'ai l'ombre d'un remords, je ne te demanderai pas pardon.
Sauf en te laissant prendre ton pied sur l'épave de ton traitre de frère.

J'ai froid.. L'air me manque, mes muscles se ramollissent, je n'ai plus de force.. La lame luit dans mes chimères et je sens l'odeur de mon sang sur tes lèvres.
Une main contre ton sternum, tu déglutis..
N'hésites donc pas tu en meurs d'envie. Je prie seulement pour que ça te serve à quelque chose..

Ma peau est dure, je sens que tu t'escrimes à me vaincre.
Le reins couine, je me braque comme en plein orgasme avant de m'écrouler, vertige, noir complet, des odeurs du Languedoc, ma bouche crache un repentir vermillon.
Je ne sens pas tes lèvres, mon minois est insensible.
Mais je chante avec toi.


Baïssas bous mountagnos
Planos aoussas bous !
Perque posqui bésé
Mas amous oun sount.

Aquélos mountagnos
Tant s'abacharan
Mas amourettos
Se rapproucharan.

Être capable de pardonner, c'est se donner la chance de vivre en équilibre avec soi-même, sans rancune,
sans colère, et sans méchanceté.
Sans ce sentiment de frustration qui nous étouffe
et qui nous rend malheureux
en venant tourmenter notre esprit
tout en nous rongeant l'intérieur...

Comme la vermine.

D´accord, il existait d´autres façons de se quitter
Quelques éclats de verre auraient peut-être pu nous aider

Je le lis dans tes yeux mon frère, tout se que tes lèvres refusent de dire.
Je sais au fond de moi que tu regrettes, ton attitude le prouve et le remord dégueule de chacun de tes pores. Si tu avais été immaculé, je serais à cet instant, à terre, le dos marqué par la correction que tu m’aurais infligé.

Culpabilises-tu ? J’en doute. Il a toujours fallu que tu plaises, que tu b*aises. Des blondes des brunes des rousses , des canons, jamais des cageots, des libres et des chasses gardées, gourmand que tu es. Depuis quand es-tu passé aux hommes…le mien ?

Le remord ? Très certainement celui d’avoir cédé à se que vous appelez une pulsion, peut être le remord d’avoir leurré ton frère, celui de ne pas avoir su dire non.
Tu as grave déconner, là et tu le sais, sinon tes yeux ne se voileraient pas.
Mais tes silences, ton regard sont bien plus équivoques que la plus longue des palabres et se que j’ai cru apercevoir dans tes prunelles sombres me laisse perplexe et mitigé.

J’aurais tellement de questions à te poser, comme cette stupide rumeur dont tu m’avais faire part à la mort de notre Breiz.
Était-ce dont vrai ?
Coïncidence ?

Les pièces du puzzle se remettent en place tous seuls et je le revois poser ses lèvres sur les tiennes pour sceller un au revoir qui fut un..à très vite.
Que se serait-il passé, si j’avais eu l’audace de courtiser Khalan ou de vous faire l'affront du moindre geste tendancieux ?
Je n’ose à peine imaginer votre réaction, la sienne et surtout la tienne, redoutable peut être autant sanglante que mon geste, voir plus.

Victime ? Qui en est la victime ?

J’imagine sans peine, ses mots, ses paroles et ses confidences pour que tu cèdes.
Lestat est trop capricieux, trop possessif, trop excessif étouffant, j’en peux plus
Il commande tout, je m’éxecute pour lui faire plaisir, Sa sœur, son frère , la Lorraine, la Lotha bla bla bla.
A-t-il versé des larmes ? T’a-t-il dit combien il était perdu , posant sa tête sur tes genoux ou nichant son nez au creux de ton cou ?

Double jeu
Faux semblants
Le traitre, celui sans qui on est mieux, devenu son confident
Ironie du sort ou foutage de gueule
Peut-être que j’aurais dû aller me faire consoler par un certain Cheroy dict le Secret, histoire de tester les réactions, grand naif que je suis.

Après tout, le silence me convient parfaitement plutôt d’entendre une vérité qui me ferait sombrer à nouveau.

Je relève la tête, contemplant l’astre lunaire, unique témoin de la scène qui se déroule.
Je te déleste de ta chemise, imprégnée de ton fluide, avec douceur et tendresse, contraste avec la barbarie qui vient de se produire.
Mes mains sont souillées, mes tissus aussi.
Je suis souillé de ton sang
Sang que nous ne partageons pas.
Mon vrai faux frère
Cela fait-il une différence ?
Suis-je assez mesquin pour considérer ceux de la même lignée que moi comme supérieurs aux autres ?
Allez savoir !

D´accord le petit gosse en moi souvent te réclamait
Presque comme une mère, tu me bordais, me protégeais
Je t´ai volé ce sang qu´on aura jamais partagé.

La brise se lève, caresse mes cheveux, soulève les tiens, je te garde contre mon cœur, ne pouvant me détacher de ton corps.
J’ai l’impression que ta température chute et j’entends ta respiration siffler alors que tu sembles dormir.
Dans ce silence amer, j´ai décidé de pardonner
Les erreurs qu´on peut faire à trop s´aimer

A trop l’aimer, mon frère. A l’aimer comme un fou, comme un loup ou comme un Roy, peut importe, mais je lui ai pardonné.

Peut-être me reste-t’il un sursaut d’humanité lorsque je me penche pour mordiller ton oreille, appuyant mon front contre ta joue et te murmurer :

Tu ne mourras pas, Otto et les stigmates que tu portes devront te rappeler jusqu’au jour de ta mort, que je te pardonne et que nul ne sait aimer comme un frère, mon frère.

Je te dépose à terre, avec précaution et ta chemise dans ma besace, je te couvre de ma cape. Je te borde comme un enfant sage et m’éloigne sur la pointe des pieds, récupérant ma monture par la bride.

C’est une demi-lieue plus tard que mes nerfs lâchent et que je m’écroule à terre, sanglotant, portant mes mains à mon visage, barbouillant ma face du liquide de mon méfait.
Et je vide mes tripes devant moi, violemment à en éjecter tous mes organes.
J’aperçois une silhouette dans la nuit et je la hèle

Heyy ! Par ici ! Quelqu’un a besoin d’aide.

*Persuadés d'avoir du vécu,
Chacun de nous pense posséder le monopole de la souffrance,
On aborde fièrement nos cicatrices et on n'aime à rappeler
A quel point nos vies sont tristes et cruelles,
On est le nombril du monde et tous prétendent
Avoir grandi à l'ombre du bonheur,
On se fait notre histoire.
Dans le vacarme de nos plaintes,
Y a tant de gens qu'on entend même plus pleurer.

On n’achète pas le bonheur sans qu'un jour, le temps nous démasque
La détresse n'a pas de couleur, réveille toi :
Sous combien de peaux blanches se cache la douleur ?
Chacun ses secrets, emmurés dans le silence,
Ces hémorragies internes qui nous font pleurer en silence.



Mal être : chronique de douleurs qu'on traîne,
On espère qu'elles disparaissent mais en faite elles hibernent
Dans les veines de nos plaies, mon cœur la renferme,
C’est une peine sans sursis, à vie c'est du ferme
Et je me cache pour pleurer,
Si je souris au monde, c'est en espérant le leurrer
Parce qu'au fond,
Qui peut réellement savoir ce qui nous tue
Et ce que l'on est,
Les gens se contentent de ce qu'on parait, pas vrai ?
Souffrir sans pouvoir le dire c'est pire.
Anorexie de bonheur,


Ne crois jamais être le seul à pleurer de quoi inonder le sol,
Certains enveloppent leur tristesse dans un lin seul
Mais seuls, ils finissent de pleureur comme le saule,
N'écoutes pas trop les cœurs, ils font boum - boum
Au rythme des peurs,
Boum - boum chacun porte son fardeau,
Des cœurs gèlent et prennent les faux semblant comme manteau,
Quand d'autres se replient dans la violence, se cachent derrière l'arrogance,
Traduisent leurs tristesses par l'insolence,
Les gens cachent leurs douleurs,
Se tiennent debout comme des arbres
Mais leurs branches sont d'argiles,
Du cristal sous du marbre,
Les blessures mortelles sont celles qu'on peut confier
Si on se sent asphyxié, c'est qu'on tente de les étouffer.

Je n'ai plus de mots et mes yeux clos, je saigne.


Un temps dans l'espace temps, le Gouape respire encore, mais son pouls bat le tempo d'un requiem.
Sa femme est là, penchée sur lui, ses yeux clairs le jugent et son sourire malgré tout, lui dit qu'il n'est pas l'heure.
Les ténèbres ne sont pas pour maintenant, d'autres vies l'attendent, peut être à se repentir.. Douce Khalan qui respirait l'espoir que le brigand change un jour.

Son corps se tétanise sur la terre souillée, le borgne est loin, à vomir ses tripes d'avoir bu le poison carmin.
L'empoisonneur rouvre un œil, un filet de lumière transperce son iris sombre, le voilà qui se roule pour se retrouver à quatre pattes, le front qui cherche la fraicheur et les paumes de chaque côté comme un homme en pleine prière, son souffle n'est que bave coagulante, le rayon étincelant sur sa nuque, la dague planté dans son flanc le brûle..
La plaie sur la bouche n'est qu'un détail.
Il se redresse, courbé, et marche.... Un, deux, trois pas.

Les phalanges droitières enserrent le pommeau, et il tire, et il crache..

" MHMmmmmmmmmmmmmmmhmAAAaaaaargh!!"

L'écho retentit dans le paysage, ces alentours, Seth marche..
Un, deux, trois pas, la dague encrée dans la paume tant il s'y tient avant de s'écrouler comme un loque sur la terre dure.

]Bonsoir..Tout va bien ? C'est vous qui avez crié? Vous avez besoin d’aide ?....
]Bien évidement que c’est moi, c’est en tout cas pas mon cheval !

Que faisait cette donzelle au beau milieu de la campagne en pleine nuit ?
C’était pas mes affaires et je n’étais pas vraiment en grade de trop réfléchir.
Le temps était compté.
Seth n’avait pas été blessé à mort, dû moins j’en étais convaincu.par contre, il ne tarderait pas à se vider si personne n’intervenait, le gouape étant très certainement trop faible pour regagner la civilisation tout seul.

La demoiselle avait une voix un peu chevrolante, rien d’étonnant me diriez vous, vu dans quel état j’étais, barbouillé de sang rampant au milieu de mon vomi.
Pour le glamour, c’est pas la bonne porte.

Essuyant la commissure de mes lèvres d’un revers de manche, je pointais mon doigt en direction des fourrés.

Un homme, là-bas. Il a besoin d’aide.
Faut pas traîner, il risque de mourir.

Allais-je raconter mon méfait à l’inconnue ?
Bin voyons !
Je me redressais, les genoux qui s’entrechoquèrent et repris mon souffle,écartant quelques mèches rousses de mon front trempé de sueur, cela malgré la fraîcheur de la nuit.
Moi qui aimais être parfait sur moi, j’avais plutôt l’allure d’un vagabond, là.

Des brigands…
Une attaque.

Je mentais très bien, l’avez-vous oublié ?

J’ai réussi à les faire fuir, mais un homme a été blessé.
J’ai rien pu faire.

La regardant, reprenant mon calme, le masque froid et implaccable qui reprend sa place.

Vous allez devoir le secourir et l’acompagner au dispensaire.
J’vais me rendre en ville pour en avertir la prévôté.

Poussant le vice au paroxysme

Cette vermine de pilleurs doit être exterminée au plus vite.
Gibiers de potence.

Je récupérais mon cheval et après un dernier regard à la dame

Si on vous le demande, j’m’appelle Gabriel.
Gabriel Helsing

Mis à part, mes proches, personne ne pouvait me connaître sous ce nom.

Maintenant, allez-y le temps est compté

Je lui lançais une bourse bien garnie

Une fois en ville, vous ferez certainement la connaissance du Muet. Remettez-lui ça et dîtes-lui bien que c’est pour la mini-breiz. Il comprendra.

Je me mis en selle, avec élegance, malgré les évenements, et je m’enfonçais dans la nuit sans me retourner

Enserrée dans ma cape, je regarde cet homme, stupéfaite.

Il y a un paradoxe chez cet homme ; le mépris d’un noble, la tristesse d’un gueux. Il ne cesse de se justifier, il ment donc.

Des brigands…
Une attaque.

Des brigands ?ah…

Je n’ai croisé personne moi, et très franchement, ces vauriens auraient préféré brigander une femme sans défense qu’un duo, semble t il, bien membré...mais admettons…

Bla ..bla..bla…. Et allez… il continue…. Et il tergiverse, il me baratine.

Je l’écoute silencieusement. Je pense à l’homme blessé.

De surcroit, pourquoi ne le sauvait il pas lui-même ? Encore un qui me prenait pour une écervelée ! Mais fichtre…je n allais pas me perdre en conjectures…

Il me jette une bourse remplit d’écus.

Une fois en ville, vous ferez certainement la connaissance du Muet. Remettez-lui ça et dîtes-lui bien que c’est pour la mini-breiz. Il comprendra.

Et qui encore ???Qu’il en soit ainsi…je ne devais me souvenir que d'une seule chose… Gabriel Helsing..

Puis il avait détalé comme si le diable le poursuivait. Suspect…n’allait il pas aider un homme à terre ? prévenir le prévost?bien suur...
Je ne savais même pas dans quelle direction devais je aller…

C‘est à cet instant que je l’ai entendu.

MHMmmmmmmmmmmmmmmhmAAAaaaaargh!!"

Un grognement…Un feulement. ..Un croisement entre un chat sauvage et un loup moribond. Difficile à dire. Mes doigts encore accrochés aux rênes, je ne bouge plus. J’écoute et j'ai peur.

Je talonne doucement Oriane qui se faufile subrepticement entre les arbres en direction de ce râle plus qu’angoissant.

Une demie -lieu plus tard, j’arrive dans une large clairière. Mes yeux se plissent et mon regard glisse sur l’étendue d’herbes. L’astre au front d’argent éclaire la trouée et j’y vois une masse plus sombre, un tronc d’arbre couché sans doute.
Je cherche cet homme moribond.
Je dois le trouver, peut être est-il déjà trop tard?

J’avance vers cette forme, écartant les herbes : elle me servira de promontoire et j’y verrai ainsi plus loin.

J’ai alors un hoquet de stupeur et j’arque un sourcil.

Il est là, gisant sur le flan. A cet instant, je ne peux dire s’il est mort ou vivant. Je m’approche, doucement. La peur me tenaille.
Je n’entends plus que le frôlement de ma houppelande glissant sur les herbes, les battements de mon cœur et son écho au fond de ma gorge.
Je n’y vois pas grand-chose à la lueur faiblarde de la lune qui disparait derrière les arbres poursuivant sa course.
Le soleil prendra bientôt la relève.

Je m’agenouille à ses côtés et retire mes gants. Je ne sais par quoi commencer.

Son visage. Un filet ébène s’échappe de la commissure de ses lèvres et il a la crinière en bataille. Ses paupières sont closes et légèrement tuméfiées. Je distingue à peine des zébrures perlées de noir sur sa joue : du sang séché.

Je prends ses mains dans les miennes, elles sont froides, ce qui ne présage rien de bon. Je lui écarte doucement les doigts et libère la dague tachée. Puis mes yeux s’attardent sur son torse..son ventre…ses flancs. J’y vois l’entaille, d’où s’écoule le précieux...lentement, il chemine formant une trainée , terminant sa course en une large goutte sirupeuse qui s'enfuit dans la terre. Cet homme n’ira sans doute plus nulle part.

Je me penche en avant, posant mon oreille sur sa poitrine.
Je l’entends...poum……………………………poum………………………………….poum………………….faible mais régulier, son cœur bat . Il est vivant.

Il est inconscient, sans doute le râle déchirant qu’il a poussé aura été le dernier avant qu’il ne sombre dans les ténèbres.
Me redressant, j’émets un sifflement strident. L’appel de détresse que ma jument connait fort bien. Elle se rapproche. Brave bête.

Je vais quelques peu improviser mais je dois essayer. Il me faut faire vite, être concise. Je ne suis pas médicastre mais mes voyages m’ont tellement appris. Et puis, j’ai assisté à l’accouchement d’Anna, et rien ne peut être pire. De toute façon, si je ne fais rien, il mourra, par contre si je tente, il a une infime chance de s’en sortir.

Je fouille dans mes sacoches. Adieu ma chemise. Elle me servira de bandage. Je saisis mon aiguille, mon fil de lin et ma gourde d’eau. Je l’avais vu faire. Je n’ai de toute façon pas d’autre alternative et lui non plus.
Je sors ma fiole de calva..si jamais il devait sortir des ténèbres, elle sera la bienvenue. J‘en aurai bien besoin aussi..enfin..après…

Je m’agenouille à nouveau. Déchire soigneusement ma chemise en bandelettes qui je noue les unes au bout des autres. Ainsi je pourrai lui faire un bandage lorsque j’en aurai terminé.
J’imbibe d’eau le reste de ma chemise et je commence à nettoyer la plaie béante. Le sang dégouline, visqueux. Sa blessure vomit sa vie.
J’enfile le fil dans le chas de l’aiguille. J’inspire profondément et lui murmure :

Courage… ça va piquer.

Je ne sais pas si c’est pour moi ou pour lui que je prononce ces mots. Mais je joins le geste à la parole. L’aiguille s’enfonce sur le côté de l’entaille. C’est plus dur que je ne pense, bien que la peau à cette endroit soit plus tendre... il y a comme une sorte de retenue et je dois forcer un peu pour enfoncer la pointe. Je pousse et rejoins l’autre bord de la plaie. Je pince légèrement la lippe qui se forme entre mon pouce et mon index, resserrant les deux bords, j’appuie sur l’aiguille qui traverse d’un seul coup. Je tire, entrainant le fil. Je m’applique, ne pensant plus à rien, sinon à refermer cette plaie pour contenir ce qui lui reste de vie. L’élixir carmin, ne cessant de ruisseler sur mes doigts devenus poisseux. J’arrive à l’extrémité. Je termine par un petit nœud et coupe le fil avec mes dents. Et je regarde en soupirant le petit bourrelet ainsi formé.

Il est toujours inconscient.
Des perles de sueur cheminent sur son front.
Après avoir imbibé d’eau le reste de ma chemise , je nettoie délicatement les contours de la plaie recousue. Plus rien ne s’en échappe.
Sans trop serrer, j’enroule ses flancs dans mon bandage de fortune, remontant ainsi jusque sous les aisselles, un tour passant sur l’épaule pour ne pas que ça glisse..

Puis je regarde mes mains, poisseuses et tachées de rouge. C’est là, que je réalise ce que j’ai entrepris J’ai l’estomac au bord des lèvres. Je me lève précipitamment pour rejoindre ma jument, m’appuyant sur son encolure, je déverse mes tripes sur ses sabots. Elle reste imperturbable. Je reprends mon souffle, récupère ma couverture, mes sachets de plantes, ma timbale et m’en retourne.. M’essuyant la bouche dans ce qui reste de ma chemise.
Je ramasse ensuite des brindilles, des branchettes et j’allume un feu.
Il me faut m’occuper l’esprit.

Puis je m’assieds et j’attends.

Mes pensées vagabondent. Aujourd’hui est un grand jour. J’ai sauvé un homme…peut être. .. de lui dépend maintenant sa survie. De sa volonté, de son amour de la vie. Oui, j’allais éventuellement lui insuffler quelque chose.
Puis je repartirai, comme je le fais toujours. Je suis la louve, solitaire.

Et je souris …. le soleil se lève.

La magie n'est peut être pas magique, il suffit parfois de baisser sa garde pour que l'enchantement se diffuse.
Il est tard, si tard que même les étoiles semblent éteintes dans le ciel. Pourtant dans cette nuit froide et calme, un astre traverse le ciel à vive allure. Il scintille seul perdu dans l'immensité lugubre de la nuit laissant derrière lui la trace éphémère de ce qu'il a été.

Hors de portée, hors de l'espace temps je suis un souffle pourtant présent. Dans sa mémoire, dans son cœur, je ne me suis pas éteinte. Je suis un charme qui veille enfoui sous cette carapace impénétrable. Je suis, donc j'existe.


Lève toi c'est décidé 
Laisse-moi te remplacer 
Je vais prendre ta douleur 

Doucement sans faire de bruit 
Comme on réveille la pluie 
Je vais prendre ta douleur 

Elle lutte elle se débat 
Mais ne résistera pas 
Je vais bloquer l'ascenseur… 
Saboter l'interrupteur  *


Rien ne nous entoure, il n'y a que toi et moi le décor est intimiste. Centrés l'un sur l'autre comme si de toute manière quelque chose aurait pu nous détourner l'un de l'autre. Je ressens ta douleur et je m'en imprègne. Je n'ai pas le pouvoir de te l'ôter pour cela je vais avoir besoin de toi, mais la question qui subsiste est as tu toujours confiance en moi ?

Je ne suis plus ta moitié, je suis devenue ton ombre et tant que tu auras besoin de moi je serais là pour toi. Je suis une force intérieur qui dépend de ta volonté, seule je ne puis qu'assister à ta dérive. Parce que tu dérives Seth et la chute peut t'être fatale. Toi tu t'en fiche je sens bien que la volonté te quitte et pourtant tu n'as pas le droit de t'arrêter là, tu n'est pas tout seul, une vie et pas des moindres dépend de toi. Celle de ma fille, notre fille, que tu aimes profondément comme ton enfant.


Mais c'est qui cette incrustée 
Cet orage avant l'été 
Sale chipie de petite sœur ? 

Je vais tout lui confisquer 
Ses fléchettes et son sifflet 
Je vais lui donner la fessée… 
La virer de la récrée 

Mais c'est qui cette héritière 
Qui se baigne qui se terre 
Dans l'eau tiède de tes reins ? 


Ton malheur pour excuse. Les excuses ne servent qu'à se donner bonne conscience tu fais ce que tu veux de ta vie comme tu l'as toujours fait. Ouvre les yeux, regarde moi Seth, rappel toi combien tu n'y croyais plus après la mort de Catherine, tes errances de l'une à l'autre, tes déboires et cette verve qui dégoulinait. Ne détourne pas le regard, c'était toi, c'était avant que l'on ne s'apprivoise, avant que je t'aime de manière inconditionnelle malgres nos échecs et les embûches. Je t'aime toujours, différemment, mon cœur ne bat plus c'est déroutant.
Je veux te voir te relever, cesser de jouer avec le feu, je veux que tu tiennes ta parole et veille sur Gwenn comme tu me l'as promis.
Je veux aussi que tu oublis, que tu me laisse partir. Je vais détacher tes chaines, c'est le seul moyen.
Tu vas te relever, non pas parce que tu me le dois mais parce que tu te le dois. Tu vas poursuivre là où je t'ai laissé reprendre tes projets et tu vas briller si fort que ce sera le clin d’œil que tu m'envois.

Laisse moi reprendre ma place où il se doit, tu es libre... de vivre.