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[RP] En feux de detresse.

Seth.


Il court dans un champs de blé, la tignasse qui s'y mêle, presque invisible, ne dépassant pas les pousses d'une tête.
Sa mère rit derrière lui, simulant une feinte, de celle qui n'arrive pas à le rattraper. Elle est belle... Brune.. Le teint mat des Espagnols, et sa jupe vole au vent de sa course.
Ses yeux noirs d'enfant, l'admire. Il est heureux, et pense qu'il le sera pour toujours.
Des odeurs de Languedoc, la lavande et le romarin, les effluves d'un parfum qui l'imbibe de douceur..
Au loin, son père se tient droit comme un chef, il lui tend les bras, et vocifère en lui lissant la coupe au bol. Le secoue, lui ordonne de bien se tenir, un homme ne courbe jamais le dos, et son père est le plus grand de tous cela.
Une épaisse fumée blanchâtre se diffuse au loin, on entend un clan rire et chanter des chansons grossières, qui se moquent des nobles..

Le Gouape se refroidit, il n'a plus mal, ne sent qu'une caresse répétitive sur son flan meurtrie..

Sur les genoux de son oncle, l'orphelin, écoute les légendes de chevaliers.
Levant un sourcil perplexe, dubitatif, sur les histoires de dragons et de princesses. L'oncle lui veut une autre vie, il aimerait le voir loin de la vermine, et des brigands. Ne veut pas le voir suivre la lignée du patriarche.
A huit ans, il sait déjà lire et écrire, petit génie non reconnu, une vitalité émotive qui l'aide à apprendre. Les odeurs de bois charbonné le rassure..

L'inconnue le panse, et, pour continuer sur la même lancée qu'en au rendez vous de Lesta. Il se laisse faire.. Gardant la seul étincelle d’énergie qui lui reste pour survivre et s'éloigner de tous ces morts..

Bruchard lui sourit, ce père adoptif, qu'il a assassiné lui même. Quelle puissance avait cet homme sur le jeune adolescent.. Il connaissait si bien son paternel et lui ressemblait tellement. Un né brigand reste brigand. Il le sera toujours, il quitte l'oncle protecteur, et retourne à sa vie d'artiste.
Il pousse les portes en bois, ça sent le parfum et les femmes sont belles et aguicheuses. Tellement de choix, que le gamin d'onze ans semble légèrement perdu. L'argent aide à se gaver.. L'argent, le luxe, le confort, chimères d'enfant qui signent la trajectoire de sa vie.
Il pointera de la pulpe une rousse, femme mûre, qui lui montrera comment être le plus beau des hommes..

Sa respiration est fuguasse, les paupières se crispent, et bougent au fil des rêves qui s'entrechoquent pour le faire vivre, ou le laisser mourir. Les mains délicates et tremblantes de Sève, sont réparatrice.

Catherine passe en coup de vent, elle le regarde avec le même amour dans les yeux que la première fois qu'ils se sont croisés. Elle est enceinte puis disparait dans un jet de sang, qui crispe le corps gisant du Gouape.

Ses doigts gigotent à peine, ils grattent la terre souillée, s'agrippent à ce semblant de vie. Il siffle, la gorge est strangulation rieuse.

Tant de choses défilent, qu'il ne peut pourra pas les dénombrer, sa vie de maitre Ecorcheur lui donne des relans amers qui le pousse à cracher, comme si il fallait que le poison sorte.
Le visage de Louis.. Rit... Il rit s'y fort que Seth retrouve assez de force pour lui arracher les amygdales en enfonçant son bras dans sa bouche, un pieux dans le fion. Douces chimères qui le font vibrer un instant sur le sol gelé.
Lesta pleure... Il pleure.. pleure... pleure.. Et le blond brigand ne bouge pas un cil. Ses onyxs sont braquées sur lui, et attendent que cela passe.. Le visage froid. Impénétrable.

L'odeur du feu improvisé, lui rappelle les arômes d'en temps.. Des prières passent.. Entre conscience et inconscience. Entre rêve et réalité.
Khalan est là.. Elle est venu. Avec leur fille, bébé pâle de trois mois.
Elle lui parle, le sermonne, le redresse, le bouscule et crie d'une voix douce. Sa tendre femme, l'unique, tous ses jaloux qui dansent autour, les menteurs, les faiseurs de ragots, les destructeurs..
Elle ne veut pas de lui, elle ne lui tend pas de main.
Elle le pousse de l'autre côté de la lumière.
Et il pleure en silence.. Effleure à peine un doigt et le visage figé de sa fille.

Le corps mutilé bouge enfin, se posant lentement sur le côté gauche, en chien de fusil. Ses yeux s'ouvrent en une lueur d'espoir.
Et fixe l'inconnue qui attise le feu, persistant, inaltérable, un noir métallique ténébreux.

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Seve_de_rouen



Je suis toujours assise au coin du feu, l’attisant, le courtisant même pour le maintenir en vie. Il me fascine, m’obnubile, m’hypnotise. Je suis un instant les flammes qui lèchent sans relâche le bois qui se consume. Il deviendra braises, puis cendres que le vent éparpillera dans un souffle. La vie est ainsi.

L’homme n’a pas repris connaissance. Pourtant, je vois ses doigts se crisper et griffer la terre. Son front se plisse. Les muscles de sa mâchoire se contractent. Il est perdu dans les méandres de sa conscience et je ne puis qu’espérer qu’il va en revenir. J’examine son bandage : une auréole brunâtre s’est formée. Rien d’alarmant. J’attends.

J’ai jeté quelques pétales de coquelicot dans l’eau frémissante de ma tasse. Ô puissant breuvage qui apporte repos au corps et à l’esprit lorsqu’il est savamment dosé. Bien moins cher que l’opium, tout aussi efficace. J’y trempe mes lèvres aspirant le liquide. Et je le laisse se diffuser. Il m’emplit d’une léthargie et libère mon âme. J’aime ça. Ce moment où le conscient pénètre l’inconscient. Une autre réalité.

Je suis à Rouen. L’Orgerie. Je suis entourée de mes amis. Je suis heureuse. Je n’entends que des rires, des bruits de chopes qui s’entrechoquent, un brouhaha feutré, doux à mes oreilles. Il est là. Nos regards se croisent, faisant bondir mon cœur dans ma poitrine. Il rit et j’aime ce rire, léger, pétillant. Je veux garder cet instant de bonheur absolu. Je m’y accroche. Ma main glisse discrètement dans la sienne. Unis. Mais déjà tout devient flou.

Je suis à Dijon. Je suis triste et je ne sais pas pourquoi. J’observe les gens en silence. Tout est gris. Tout est sale. Insipide. Mon ventre se serre. Il est là. Maussade avec sa tête des mauvais jours. De ceux qui vous disent que vous auriez mieux fait de rester couchée, de vous recroqueviller dans une couverture et d’attendre que l’orage passe. Je suis comme clouée sur cette chaise. Engourdie. J’ai mal et j’ai envie de mourir. La vie est tellement injuste. C'eravamo tanto amati*. Une chope roule sur une table, tombe et se brise sur le sol. Je sursaute. De nouveau la brume...


J’ouvre les yeux. Mes émeraudes roulent et cherchent un détail, un appui, un repère. L’Homme.

Mon souffle est court , mon cœur s‘affole. Ma tasse git à mes pieds, son contenu s’infiltrant dans la terre. Une goutte de sueur glisse sur mes tempes. Faut vraiment que j'arrête de boire cette tisane.

Je me lève, titubante. J’ai faim. Je tire de ma besace un morceau de viande séchée que j’engloutis, vorace. Je me saisis de ma fiole de calva et en boit une gorgée. Ca brûle…c’est bon.

Le feu réclame mon attention. Dégageant soigneusement les cendres, je...

…tourne prestement la tête .L’homme a bougé et s’est mis sur le côté face à moi. Il a les yeux grands ouverts. C’est presque effrayant cette façon qu’il a de me fixer. Mon bras reste en suspend puis je balance la branchette au milieu des braises. Mes émeraudes s’ancrent dans ses onyx.

Souris lui..

Mais je reste de marbre. Impassible.




* nous nous sommes tant aimés

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Seth.


Éclairé par un rond de lune, le Gouape examine l'inconnue qui reste sans mot.
La douleur au flanc lancinante à s'en mordre le poing. Sa respiration s'accélère pour tenir sous la torture des plaies.
Elle est flou, il ne distingue pas bien son visage, se méfie donc de la silhouette qu'il entrevoie.
Avancera.. Avancera pas..
Sa main décolle la terre pour se poser sur la blessure, il caresse le bandage, combien de temps c'est écoulé depuis cette horrible tragédie.
Mais qui ne sait pas que les hommes sont fous..
Que la tragédie pourrait ne pas mener au repentir mais, au pire...
Il est défiguré, il le sent, son minois est fendu entre bouche et marque, il est croix.
Sa bouche est deux fois plus gonflée qu'en ses beaux jours..
Il ne distingue que des courbes féminines, mais ça pourrait être aussi un jeune homme.
Elle est lumineuse.. Danse derrière les flammes..
Il essaye de parler, chaque fois qu'une lèvre bouge, il souffre jusque dans l’œil gauche.
Sauf des râles, des gémissements incompréhensibles, pas de dialogue.

*Est ce que tu vas mieux Lesta... Parce que moi, oui.

A chacun son constat, aucun n'est victime de l'un ou de l'autre.
Mais de son avarice, sa bêtise humaine, son mensonge, sa cupide naïveté,
sa méchanceté, ses défauts..

Leur manigance.. leur faiblesse..
Tous a minauder le diable, le traitre.. Pendant que ça tente d'utiliser une armée pour poutrer, lui, et tout ceux qu'ils minaudent..
Et si ce n'est pas pendant, c'est avant ou après.
Une rigolade de taverne pour l'un, un innocent de l'autre.
Un enfoiré, un vendu et un homme ombrageux.
Ou, un déconneur, un admiratif, et un contemplateur.
Et bien que deux seulement auront été témoins de cette tragédie, suffisante, le troisième restera muselée,
dans son manque de courage. Changeant son fusil d'épaule, comme un mauvais soldat.*

Il tente de se balancer pour trouver un équilibre dans un quatre pattes, courbé du dos les jambes tremblantes,
le front qui colle à la matière terreuse, et grommelle des inepties inaudibles.
Il grogne de colère, le corps tout entier qui se relâche et se fracasse sur le sol.
La fraicheur sur la joue qui l'apaise, Dieu que ces heures sont lentes..
Il tente de se concentrer sur la lumière, qui attise, un point de mire qu'on ne quitte plus, pour souffler..

J'ai soif..


Approches toi silhouette..

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Seve_de_rouen


Dieu, que ces heures me paraissent longues... que ce silence est donc pesant.
Jamais je ne me suis autant ennuyée avec un homme..enfin si, tout bien réfléchit. Au moins, celui-ci a t-il des circonstances atténuantes .

Je suis là, à le regarder souffrir. Tas de chair qu'il est. Il grimace, râle, gémit et ne semble trouver position qui lui convienne pour se soulager. Il tente un quatre pattes mais s'affale, la face contre terre. Déjà qu'il est..défiguré, me semble -t-il ... tenterait-il un masque à l'argile? Au moins est-il sorti de son état nébuleux. Je l'observe, et je peux voir de la colère dans ses onyx.


La colère.
Colère terrible, noire, profonde, rentrée, folle, divine.
Colère des éléments, des dieux, des flots, des anciens.
Colère à tout casser, sans limite.
Colère qui explose, déborde, augmente, diminue, éclate.
Colère qui gronde, sourde...silencieuse.


Faut-il que je m'approche? J'en suis presque à regretter qu'il se soit éveillé.
Je sens ma peur qui s'installe, qui me dévore, , cette petite boule qui se niche au creux de mon ventre. J'entends les battements de mon coeur qui partent en une incontrôlable accélération, ma respiration se fait plus courte. Mon corps me trahit mais est-ce bien le moment? Je lutte contre moi-même.
Soigner cet homme? Qui m'assure qu'il ne va m’égorger une fois remis sur pied?
...Où fuir comme un pleutre?


Sa voix graveleuse me fait sursauter et me fait sortir de mon expectative.


J'ai soif..

Je ferme les yeux un instant, soupire et me ressaisis.J'attrape ma gourde et m'approche de lui doucement,prudemment : il s'agit de ne pas l'effrayer.De quoi est capable un animal blessé? Je reste sur mes gardes, j'esquisse un sourire pour le rassurer. Puis je m'agenouille à côté de ce corps meurtri.


Parle lui...murmure...

Laissez vous faire. Je vais vous donner à boire. Il faudra boire doucement...


Je glisse ma main derrière sa nuque et lui redresse quelques peu la tête. Portant la gourde à ses lèvres , j'y déverse en tremblant un mince filet d'eau. Ses lèvres sont tuméfiées, légèrement desséchées ce qui ne facilite pas la tâche. Je sens qu'il aimerait être vorace mais je ne puis le laisser faire. Patience...et de ce que je vois, il l'a déjà bu le calice.. jusqu'à la lie.
Je relève la gourde.


Encore?


oui...Parle lui encore...

Hum...Je suis..Sève...Je viens de Rouen et j'essaye de vous sauver la vie...

Ma voix se veut douce, calme, apaisante. Comme une berceuse. Comme le souffle du vent un soir d'été. Je me prémunis de la tempête...

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Seve_de_rouen
Ô temps suspend ton vol....




Sous la lune replète et toute sa brillance,

Ignoble malveillance ou vil outrecuidance ?

L’Une, dans la bienveillance, oubliant la méfiance,

Abandon immédiat de toutes ses instances,

Délicate imprudence peut être même inconscience…

L’Autre, dans la défiance,

Râlant, griffant, tombant en défaillance.

Une plaie en son flanc, comme une résurgence.

L’homme rêvant sans doute d’allégeance, de vaillance,

S’éjecte de sa torpeur, reprend doucement conscience.

Sous la lune replète et toute sa brillance,

L’Incroyable insouciante apprendra la patience…

L"étrange survivant, peut être, la repentance….

mais dans ce même birème se feront ils confiance ?

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Seth.


La vie n'a pas de prix..
Lesta le lui a laissé, il avait pourtant en main la possibilité d'anéantir le traitre.
Un arracheur de sentiment, le genre qui ne laisse jamais indifférent, bon ou mal..
Un damné qu'on aime, on qu'on haïe.
Sans juste milieu, ou peut être Lesta..
Le frère trahis, qui n'avait pas l'air non plus d'être surpris.
Comme si, il connaissait déjà la vérité, aucune question, pas un signe d'interrogation.

Le gouape tressaille, la douleur le cabre, les chauves souris lui font une danse nocturne,
maudites chauves souris..
Mauvais oiseaux de nuits, qui ne sont mêmes pas des oiseaux..
On raconte qu'elles sucent le sang de leurs victimes, comme une source de jouvence pour la bête..
Et puis ce bruit strident, gênant, de petits rats, signes de médisances..
C'est à fiche la tremblante ces machins là..

La silhouette qui s'approche n'aurait quand même pas oublié un bout de lame dans cette mhmggrsaloprie de chaire?!
Non, c'est juste qu'elle lui passe la main sous la nuque et le redresse légèrement l'obligeant à contracter l'abdominal douleur.

" Doucement.."


Grommelle t'il, d'une humeur de chien.
Chaque pouls hurlants dans la plaie qui lui rappellent qu'il n'est qu'un petit merdeux, qui n'a jamais grandi,
capable de se foutre sur les sentiments des autres, en ne pensant qu'à lui, incapable de voir plus loin que le bout de son nez,
parfois peut être antipathique et rancunier.
Une vraie gangrène, et pourvu qu'il ne la choppe pas, pour continuer à être, donc être.

La question qu'il ressasse en buvant l’élixir de la silhouette c'est:

" Est ce que Louis est allé jusque là.. Pour ça?"

Pour démontrer par A plus B que Seth, dict le Gouape, est un traitre.
Tellement de temps à se donner pour prouver quelque chose que tout le monde "dit" déjà,
Et que Seth ne nie même plus..
Finalement tout le plaisir fut pour lui, un peu de castagne, un peu de douceur.
Mieux vaut être honnête, pas la peine de courber l'échine, on ne va pas se mentir hein.
Qui voulait poutrer le fut un peu...
Finalement..

Le liquide coule difficilement, c'est que le blond à la gorge nouée.
Il s'accroche au col de la demoiselle, sa voix cristalline le berce.
Doucement en étouffant un couinement, il se raidit, et se retrouve assis et grognon avec la charmante et dévouée sauveteuse des clairières, paumées.
N'écoute pas vraiment ce qu'elle dit, juste un acouphène apaisant, plutôt impatient de se reprendre de l'eau pour se mouiller la trogne,
et réfléchissant déjà à un mensonge pour couvrir le roux et murmurer difficilement au creux d'une oreille.

" Depuis combien de temps je suis ici?

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Seve_de_rouen


Quelques part dans les profondeurs de mon irrationnel...

Qu'est ce que je fais là???????Pourquoi , hein????

Parce que je suis secrète
Parce que je suis silencieuse
Parce que je suis calme
Parce que je suis patiente
Parce que je suis attentive
Parce que je suis timide, des fois...
Parce que je suis têtue
Parce je suis déraisonnable
Parce que j'aime la vie...


Il a mal, je le vois, je le sais , je le sens. II y a cette plaie et ces bleus sur son visage mais pas que ...Foutue empathie,cette faculté intuitive de se mettre à la place d'autrui, de percevoir ce qu'il ressent, ça me déchire les tripes. Je reste silencieuse. C'est vrai quoi, je ne sais pas quoi dire à cet homme que je ne connais même pas. Et je ne pose pas de questions, je me contente de subvenir à ses besoins primaires. En plus , pour tout dire, il est à la limite de la correctionnelle, il serait presque désagréable. Presque...


Doucement..


A la limite de la mauvaise humeur, non, en fait, irascible! Il en a de bonne...je fais ce que je peux , avec les moyens du bord! Je ne suis pas dans un centre médical là...je ne suis pas convaincue qu'il se rende compte de la gravité de la situation et de son état. Il grogne, il râle, pose des questions incroyablement stupides.

" Depuis combien de temps je suis ici?

Et moi? depuis combien de temps je suis là? des lustres...bon, une nuit, certes! mais y a des nuits qui paraissent longues..longues...mais longues!Je n 'ai pas fermé l'oeil depuis plus de vingt quatre heures pour veiller sur cet individu, entretenir le feu. Mais là, terminé les jérémiades. Nous allons rejoindre le village le plus proche et le plus rapidement possible. J'ai pas envie d'avoir sa mort sur la conscience. Et je dois trouver ce fichu Muet, ça pourrait être lui ceci dit, Il n'est pas très bavard ...

Je le laisse se "reposer". Sure que, si il a besoin, il me fera des signes. Je me relève sans même lui répondre, juste un haussement d'épaules. Je rejoins Oriane qui broute un peu plus loin et sors mon écritoire.

Premièrement: prévenir l'ambassade. Je me suis un peu endormie sur mes lauriers là.. J'ai quelques comptes à rendre moi.


Citation:
Votre Excellence,

Je suis navrée, j'ai pris un peu de retard. Un incident fâcheux mais sans gravité. Je vous imagine souriant, mais non, pensez-vous, je ne me suis pas mise dans une situation inextricable...
Je rejoins l'ambassade dès que possible.

Avec tout mon respect,

Son Excellence, Seve_de_Rouen

Je roule le parchemin et l'attache à la patte de Raymon, qui prend son envol tant bien que mal...Il est idiot celui-ci...enfin..

Je retourne auprès du convalescent.


Bien...
je lui souris... Vous vous sentez de voyager là?

Deuxièmement: J'ai décidé de le bouger un peu. Je ne vais pas non plus attendre oisivement. Allez hop..hop..hop..

_________________







Seth.



Deux mois plus tard, le Gouape a retrouvé sa forme olympique, c'est dire si l'étoile sous laquelle il est né ce premier janvier mille quatre cent trente huit, il croit, est une étoile du berger, lumineuse,et, audacieuse,
qui le garde en vie, quelques soient ses traitrises, ses envies, ses erreurs, et ses choix.
Quelques lignes pour sa sauveuse, réapparue en Savoie, son nouveau lieu de vie, marquent la page blanche.
Il aurait voulu mieux la connaitre, et peut être passé une soirée inoubliable avec elle, une de plus que l'entrevue à l'auberge où rien n'allait dans leur sens.

Citation:

Sève,

Quel ton cordiale et solennel.
Te voilà partie alors.
Je prends les routes ce soir pour rentrer à Annecy.
J'ai eu des obligations, et me voilà désolé de ne pas t'y revoir à mon retour.

Je te remercie encore, d'avoir été là, le jour où j'ai laissé mon frère, vider sa haine, en un coup de lame.
Il n'y avait pas d’embuscade, pas de brigands, d'ailleurs, je m'en serais bien mieux sortis si ça avait été le cas.
Tu mérites bien de savoir, qui tu as sauvé. Un traitre.

Si tu as croisé ma fille et le muet c'est que tu es passée par Bourg et que ici aussi, je t'ai raté...

Le destin parfois, parle pour nous.

Prends soin de toi,
Et si il t'arrive n'importe quoi,
N'hésite pas à m'écrire.
Je serais là.

Amicalement,
Seth.

PS: Je remets le nounours à Gwenn de ce pas. Je n'ai plus l'âge des doudous.

_________________
Seve_de_rouen


Quelques mois plus tard....

Je me la coulais douce quelque part dans un coin perdu du royaume.
J'avais quitté Annecy, plus vite que prévu, plus vite qu'il n'aurait fallu. Encore une ville où je ne retournerai jamais. Je l'avais faite disparaitre de la carte, me piquant le bout du doigt, une minuscule goutte de sang rougeâtre était tombée sur le parchemin, faisant disparaitre le nom sous une tache qui s’étirait doucement. Dijon, Annecy...

Je trainais en chemise depuis l'aube, les cheveux simplement enroulés et maintenus par une plume, réfléchissant et tournant dans la pièce.

Un besoin oppressant, de lui écrire, de lui expliquer les raisons de mon départ. Les mots se bousculent, j'aurais voulu lui dire tellement de choses . J'étouffe.

J'aurais aimé qu'il comprenne, qu'il ressente les émotions qui me torpillaient le ventre et la tête. Parce que je n'étais pas femme à me jeter à ses pieds, parce que je n'étais pas rousse, parce que j'étais silencieuse, parce que j'étais réfléchie, parce que...j'étais juste moi.Simple observatrice de ce monde qui l'entoure. Et quel monde.... J'entends parfois des choses que les femmes, les hommes ne disent pas. Je le vois, je le ressens, dans leur façon d'être, de se comporter, de parler, de murmurer et ça me fait doucement sourire. Parce que je suis intuitive et empathique.

J'avais ressenti trop de choses dans cette ville. J'avais compris.

Et sans doute que je n'étais pas la seule.

Depuis mon arrivée, les événements se bousculaient. Il y avait eu le listage zélé d'une gamine qui se pensait puissante. Moi, la bienveillante,accusée de brigandage! un comble. J'étais en colère et j'étais terrorisée . Les conséquences sont parfois bien au-delà de ce qu'on imagine. A peine remise de cette histoire à dormir debout, je prends en plein coeur une ignominie. Je n'y crois pas un instant mais je comprends alors l’étendue , la force, toute la bassesse dont certaines personnes peuvent faire preuve pour détruire les autres. Je suis loin d'être la bienvenue dans cette ville. Et quelqu'un s est acharné à m'en faire partir. Alors je baisse les bras. Et je fuis. Juste pour me protéger. Pour le protéger. Pour protéger Gwen. Qu'elle n'entende jamais ce que j ai entendu. Aurai -je pu , un seul instant encore, vivre là et avoir peur du prochain coup bas. Quel aurait été le suivant? Quelle horreur allais-je encore entendre ou subir?J'ai fait un choix. Et j’espère à cette heure que ce sacrifice en valait la peine. Ce monde est cruel et tellement injuste.

Errare humanum est, perseverare diabolicum...

Je m'assis devant la fenêtre, l'écritoire sur mes genoux et réfléchis en mâchouillant le bout de ma plume.




Seth,


Ma plume gratte le parchemin. Je lui explique à demi-mots. C'est bien des larmes de colère, de frustration, qui ruissellent le long de mes joues et s’écrasent mollement sur ma chemise. Il ne saura jamais vraiment. Non. Je ne lui dirai pas que de ses lèvres j ai rêvé, de ses mains et de milliers d'autres choses. Comme j 'aurais aimé voir un sourire éclairer son visage.

Je souffle sur l'encre humide, enroule le parchemin et l'accroche à la patte de mon pigeon. Va...

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Seth.


Il a enfin pris sa fille dans ses bras, à l'ombre d'une taverne, sous les yeux d'Ambre et Lothar, futurs mariés, que Seth apprécie et qui viendra les féliciter lors du grand jour, accompagnée de Gwenn,
la pendaison d'un homme, le pouvoir d'une femme.

Il s'est recroquevillé sur la princesse, qui a grandis d'au moins une pomme, qui est encore plus jolie que lorsqu'il l'a quitté, elle parle comme lui, l'homme brut n'est plus que douceur et culpabilité,
il ressent un amour éternel, qui lui fend le cœur, ce cœur que personne ne veut croire mais, qui est bel et bien vivant.
Des câlins d'un père à son enfant, oubliant le non droit sanguin, reprenant sa promesse dans les mains, pour la gâter, en faire quelque chose de bien, et regarder grandir sa fille, avec un œil protecteur,
et une rage de vivre pour elle qui était en braise et s'éveille dans un ressac émotif.

Pour la retrouver au plus vite, dès que la décision fut prise, il quitta Annecy, laissant derrière lui sa sauveuse, la lueur vacillante d'une bougie, et, une lectrice de contes et de légende, le dernier étant, La belle et la bête.
Sève est très séduisante, et, pourquoi Seth n'a pas séduit la tentation?
Peut être parce que son cœur fut pris, dès que les maquis de Provence fut traversés.
L'esprit de liberté et de jeu étaient bien là, mais le palpitant l'avait empêché, d'aller plus loin avec la brune, le sentiment d'infidélité alors que la chair n'avait même pas été touché.
Sans doute une autre fois, sûrement un autre jour, quand le Gouape aura retrouvé la force et l'espièglerie, se donnant le droit de se faire plaisir, sans se poser de question.

Il joue avec la blondinette, formulant des phrases fantaisistes en tordant le visage de la poupée de chiffon Tada, pour lui donner une expression de vie.
Gwenn riait aux éclats, elle avait se vent cristallin de sa mère dans la gorge, et se sourire ravageur qui rappelait chaque fois à Seth, qu'il ne reverrait jamais sa femme.
Le temps panse... On apprend à vivre avec, et, même l'abandon qui frappe une nuit d'été sans même prendre le temps de vous y habituer.
La gamine prend de l'élan, saute dans les bras de son père qui feinte la douleur qui lui tire le flanc.
Tada vautrée dans l'herbe qui se prend un volatile sur le bras, orné d'un pli.

Citation:


Expéditeur : Seve_de_rouen de Rouen
Date d'envoi : 28/10/1462 - 17:37:26
Titre : Re: Re: depart
Seth,

Comme j'aurais aimé qu 'il en fut autrement. Oui...vraiment.

C'était déjà un miracle que je croise la route de ton frère ce soir là, un autre que je te trouve dans ces herbes hautes et enfin que je te retrouve à Annecy.
Le destin parle pour nous en effet, il voulait que nous nous rencontrions, c'est chose faite.

Seth ...le vaurien n'est il pas? le traitre, oui peut être...Confidence pour confidence, j 'ai croisé Tibère, et j'ai croisé Mintha aussi, en taverne, deux jours avant mon départ précipité.
T'en souvient-il le Gouape de cette jeune fille?

J'ai du mal à y croire.Les blondes, les rousses, les brunes sont à tes pieds...

Te rends tu compte que, depuis que je suis à Annecy, il se passe des choses des plus étranges autours de moi?
Il est des choses qui nous dépassent, et lorsque le mensonge, la fourberie s'en mêlent, le destin s'incline.

Je suis partie...tu n'étais pas là , hélas, pour répondre à mes interrogations.

Pour ce qui est du brigandage, je ne suis pas naïve au point de croire qu'un homme comme toi aurait pu en être la victime.
Je te remercie de me l'avoir dit mais cela ne me regarde en rien, nos âmes ont leurs secrets.

Je pars affronter mon destin. Et je vais exploser ma vie. La vie est belle, soi-disant, alors vivons passionnément....tant qu'il est encore temps.
J'avais un choix à faire, je ne sais si j 'ai fait le bon, nul ne sait jamais.J'espère ne pas le regretter.

Il est dit que , lorsque une personne sauve la vie d'une autre, elle en devient responsable jusqu' à la fin de la sienne. Alors , nous nous reverrons ...

La cordiale, la solennelle, la bienveillante...Seve de Rouen


Mintha... Il aura fallu creuser la caboche blonde et impeccable pour retrouver quelques bribes, puisqu'il devait apparemment se justifier d'un passé très lointain, pour y mettre la vérité.
Le Gouape siffle Noun qui n'est jamais très loin, sans savoir si il surveille plus Gwenn que Seth, et, remet la petite princesse à son deuxième père avant de s'en remettre à sa chambre d'auberge, légèrement agacé par le pli, un parchemin vide et une plume assurée qui allait sous peu le colorer.


Citation:
Sève,

Je suis un vaurien. Un traitre pour les traitres.. Un amant pour les aimants, et, loyal quand on mérite que je le sois.
Confidence pour confidence, je me doutais bien que tu finirais par croiser le beau Tibère.
Je dis beau, parce que les femmes le pensent souvent, le diable ayant toujours un visage de porcelaine, pour charmer des proies.
Lui et moi sommes peut être du même rang. Et, Tibere, n'est pas plus noble que moi, si l'on oublie le sang.
Mintha.. Je m'en souviens vaguement.
Je crois l'avoir croisé au tournoi de Genève, mon premier, elle nous avait insulté moi et mon frère, provocatrice à souhait, balançant des choppes à travers la taverne et, craché sur nos frusques_ et Dieu sait combien j'y tiens_ après nous avoir asticoté, comme vous, gente féminine vous savez si bien le faire.
On était jeunes, on était fous, la petite n'aura pas eu le temps de fuir que déjà nous étions entrain de lui faire peur, en lui tenant les bras, peut être en tripotant quelque peu la peau,et, ensuite calmer mon frère qui finalement est beaucoup plus sanguin que moi.
Ceci nous aura valu une sentence, une réputation abimé, la jeune farouche clamant le viol en pleine taverne, comme ci nous étions assez fous pour.

Ça m'embête beaucoup d'avoir à me justifier, je n'en ai pas l'habitude, et, il me tarde de croiser cette petite greluche dans l'espoir qu'elle soit encore à Annecy à mon retour.
Tibere n'était pas là, d'ailleurs nous ne l'avions même pas encore revu à l'époque, et quand bien même, rien ne nous lie lui et moi, sauf une haine qui ne s’éteint pas de la part du boiteux rancunier,parce que sa femme et moi nous nous sommes aimés, qui préfère remettre l'échec de son mariage à ma faute, comme la fait Suzanne il y a peu part courrier.

Dommage que cette miasme est eu raison de ton départ, sans me demander la vérité.
Alors vaurien je suis, je ne suis plus à ça près..
Les femmes ne sont pas à mes pieds, mais, le plus souvent sur ma bouche ou ma peau et j'avoue que c'est un péché que je n'assouvirais jamais.

Si tu n'es pas naïve alors me voilà rassuré.
Je suis heureux pour toi, pour ton destin et pour ta vie, j'espère que tout ira bien pour toi.
Ton choix est sans doute le bon, les regrets n'ont pas de place pour vivre passionnément.

Nous nous reverrons peut être...

En attendant prends soin de toi.

Le vaurien, le franc, le vrai,
Seth.


Et le messager reçu les ordres de retrouver l'expéditrice, pigeon à la main.

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Seth.
Ombre... Homme de la nuit, capturé par les lunes changeantes.



Cette nuit le traitre blond est en Empire, il se roule dans l’audace et la farine, l’Impératrice est morte, il est en deuil mais, ne souffre pas, comme s’il s’agissait d’un ami, d’un frère d’armes, ou bien sa propre compagne morte, puisqu’il en est ainsi. C’est en faisant grincer le bois d’une masure, qu’il respire cet air printanier d’une nuit douce et claire. Rien ne vient arrêter le Gouape, pas même les clairons d’une Reine de France, ni les cors des chasseurs, pas même la chatte aux miaulements macabres sur le toit.
Sa grâce Jade de Sparte, tante, cousine, arrière pilier d’une famille qu’il ne connait pas, un bâtard de plus légitimé, son père voit grand, il instaure doucement une masse de frères et sœurs, qui se prosterneront à son sceau. C’est écrit dans l’histoire, qu’il n’est qu’un traitre, qu’un bâtard, un ancien brigand, un père, un amant, un Intendant, un garde, un mortel de plus. L’un dans l’autre tous sont liés, pas un ne vaut mieux que l’autre, pas une âme d’écorcheur contre les nobles, ils sont à égalité, tous les vices dans leurs paumes, tous jonglent avec, tous mentent, tous négocient, et se vautrent dans leur propre destin en médisant celui d’à côté. Demain il peut se battre contre d’anciens compères, pour faire bonne image, rien, ne l’attache à quelques devoirs que ce soit, sauf celui d’être un Sparte d’apparence.

Cette nuit, Louis est mort, le Gouape n’en saura rien, il continue de l’imaginer en terres Françaises, de retour auprès de Lesta, sûrement sans que rien n’est vraiment changé, et, qu’il eut été oublié, aussi traitre soit-il pour une bande de langues, qui se gratifient, qui oublient qu’elle ne vaut pas mieux, qu’un Seth, digne des Enfers et du Sans Nom. Les autres sont biens utiles, souvent, pour se laver de ses propres tares. On s’y compare et on trouve toujours pire chez le voisin, c’est arrangeant.

Seulement le blond gaillard, la bouche redevenue sans marque, d’une boucle au fer froid de borgne qui s’est abattue sur lui sans même qu’il n’ose ciller, garde en lui les mots échangés avec le brun froid et perdu d’une époque rétablie. Il se laisse croire que lui seul a eu la vérité des tourments de Louis, qui pourtant venait vomir à son tour en taverne, des noms d’oiseaux rien que pour le blond qu’il est. Jamais nous le reverrons, la queue entre les pattes d’un loup, soumis et la culpabilité sur les épaules à se taire, abdiquer, et suivre une meute, même la sienne pour se repentir. Non, lui est le traitre, le mauvais blond qui n’a aucune empathie, ni même une once de culpabilité. Un traitre qui n’a pas été poutré, qui n’a pas voulu se faire dicter sa vie de fou par un frère plus fou que lui, et puissant de ses caprices. Il en été terminé depuis des mois déjà, et le Gouape a même pris plaisir à être aussi faux culs qu’eux, c’est comme l’histoire du reflet. Il n’est pas un loup, il n’a pas de meute, il porte le bâton de son seul berger, et a bien compris, avec les années, que les groupes, les clans, et la famille sont fait pour les autres. Seul l’intérêt compte. Puisse le Très Haut le pardonner à cause de sa miséricorde.

Puisse-t-il protéger les anciens frères, il prie pour eux, en la Chapelle du Domaine. Après une nuit de décadence, où il se brûle dans l’oubli, alors qu’un ancien frère, et amant de quelques nuits, meurt, et s’échoue au fond d’un puits, du Royaume de France. L’escorte Impériale est loin.

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