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[RP] Bureau du Juge : Badaboum tsoin tsoin

Esyllt_catarina
      Au jeu du lieutenant de la Prévôté Esyllt était mauvaise. Nettement moins bonne qu'à celui de médecin de la Compagnie d'Ordonnance. Une question de tenue sans doute car pour le reste, elle avait horreur du sang et sa curiosité naturelle la poussait à poser toujours plus de questions.
      Son interlocuteur resta évasif, ne permettant pas à la rousse d'engranger beaucoup d'éléments clefs. Les réponses à ses questions étaient là mais n'étaient pas celles qu'elle voulait. Dépitée alors que la plume crissait sur le papier, elle continua de rédiger tout en écoutant, transposant ses doutes sur le courrier.


      Je vois

      Glissait-elle de temps en temps, comme pour donner mine de rebondir et poser un peu de relief dans le discours. Il faut dire que tant qu'elle n'entendait pas parler de louveterie ou d'un autre mot clef, il n'y avait pas vraiment de raison de lever la tête.
      Il eu finit de répondre à ses questions et sans trop savoir la cause de ce départ précipité - Était-ce la déception de ne s'être qu'effleurer ? La peur des questions précises et instantes ? Ou simplement un manque de temps ? - Esyllt ne put le retenir sans être mal à l'aise par la suite.
      Ne pipant mot jusqu'à présent, la magistrate lança quand même avant qu'il ne passe le pas de la porte. Elle s'était levée de son siège, les deux mains appuyées sur le bureau pour accélérer le mouvement et maintenant donner de l'élan à son propos.


      Dîtes-moi au moins vous logez !

      Ce n'était pas des plus malins. La porte était ouverte et tout le monde pouvait l'entendre. Et les ragots ma bonne Lucette, les ragots .. D'aucuns prétendront 'où vous logez que je vienne vous y retrouver le soleil couché' et d'autres resteront dans le doute jusqu'à une soirée bien arrosée en taverne qui déliera les langues. Que comprendrait Priam lui-même ? Un espoir ? Une arrestation à venir ? Lui seul le savait.

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Priam
Un simple "je vois", encore deux mots qui ne disent rien et qui ne l'éclairaient pas sur ses intentions. Rassurant tout de même, si elle avait voulu le mettre au arrêt, il aurait suffit qu'elle appelle la garde. Rassurant à peine, l'incertitude n'était jamais réconfortante. Pour quelles raisons Sa Grandeur s’abaisserait à s'intéresser à lui, surement pas pour passer le temps, surement pas parce qu'elle aimait entendre sa voix pendant qu'elle gérait ses dossiers. Les raisons de son intérêt avaient assez peu de chance de lui être favorable.

Son silence face à sa prise de congé maintenait ce doute, son sentiment d'alerte. Il se dirigea d'un pas résolu vers la porte, l'ouvrit et quelques mots stoppèrent son élan.
Elle voulait savoir où il logeait.

Dans sa tête, les mises en garde s'entrechoquaient : Attention ! Danger ! Sauve-toi ! Fuis ! Cours, Priam, cours !
Il resta, se retourna et rétorqua :


A l'auberge municipale de Limoges, à la porcelaine d'Aristote, vous pourrez laisser un message à mon intention. J'y passe régulièrement pour me divertir et y trouver de la compagnie.


Il la salua, effleurant le sol de son couvre-chef.

Ce fut un plaisir de vous rencontrer, Votre Grandeur.


Cela aurait pu l'être bien davantage, sans son cri et tout ce qui suivit. Il sortit et referma la porte derrière lui. Il était toujours libre... et heureux.
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Esyllt_catarina
      La taverne municipale ? Parfait, elle connaissait bien l'endroit. Le seul qu'elle fréquentait de la capitale, c'était assez simple de fait. Et si elle n'avait pas su où il logeait, avait voulu demander des précisions, la rousse n'aurait pas pu car de toute façon l'interlocuteur avait filé à l'anglaise. Le mystère restait entier sur les origines du jeune homme, l'enquête était ouverte.

      Pas le temps de s’appesantir sur le sujet, pas de suite, car les affaires s'entassaient. Avant qu'il n'entre, Esyllt avait pour projet de lancer une annonce des plus urgentes. Un soucis était apparu au tribunal et il fallait le régler.
      La plume dans l'encrier, un grand parchemin et voilà la main droite qui glisse et glisse encore, re-glisse et glisse toujours pour accoucher de cette annonce.

      A un page, l'autoritaire rouquine ordonna qu'on en fasse une copie pour chaque ville, qu'on lui présente le travail, qu'elle en scelle chaque exemplaire et que tout soit affiché au plus vite. Hop hop hop !


      Citation:
          A Limoges, le jour de la célébration de la Saint Horace.

            De nous, Esyllt Catarina de la Louveterie-Malemort,
            Entre autre Juge des Comtés du Limousin & de la Marche ;

            A tous ceux qui auront ou orront, liront ou se feront lire la présente,

        L'affaire est grave et demande à être résolue promptement. J'en appelle à vous, limousins et marchois, afin que l'ordre au tribunal ne pâtisse plus de ce manque affreux. Le marteau du juge, outil Ô combien précieux et indispensable de notre justice, a disparu pendant la passation de pouvoirs entre Brives et Turennes. Nous n'en tirons aucune conclusion hâtive -du moins pas en public- mais toujours est-il qu'il nous en faut un. Frapper dans ses mains n'est plus une alternative viable, pas plus que jouer du tambourin à l'annonce du verdict.

        Vous êtes charpentier ? Connaissez un charpentier ? Avez épousé un charpentier ? Êtes la nièce par alliance au second degré du fils d'un charpentier ?
        Vous êtes donc mon homme ! Ou ma femme, je ne suis pas sectaire !

        Venez au plus vite vous présentez au castel comtal et demandez à me rencontrer. Une récompense sera offerte au bienheureux justicier qui aura rétabli l'ordre et la morale au Palais de Justice.

          Judiciairement,


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Esyllt_catarina
    Elle avait envoyé un courrier il y a quelques temps , voilà qu'elle recevait maintenant la réponse.
    Certes ce n'était pas un charpentier pour son marteau, l'annonce était tombée dans l'oreille d'un sourd mais qu'importe, c'était sa sœur donc mieux.
    Le tribunal était moribond en ce moment, une seule affaire à présider alors cela occupait, entre deux alertes pour la défense.


    Citation:
    Sur la route d'Amiens, dimanche précédent la Saint Nicolas V de l’an 1461.

    Ma chère sœur,

    si cela fait un long temps que tu n'as pris de mes nouvelles, la réciproque est vraie aussi.
    J'espère qu'hormis le souci qui te pousse à m'écrire, ta vie est heureuse et sereine. Et que mon neveu se porte à merveille malgré les premiers frimas.

    En ce qui me concerne, jusqu'à hier, j'étais à Azincourt. Non loin du lieu où notre mère participa à une bataille sous pavillon royal dans sa jeunesse. Pour l'heure, je n'ai guère eu à tirer mon allumelle de son feurre. Ce qui m'a donc permis d'agrémenter mon parcours de quelques appertises. Mais au vu de la rondeur de mon ventre, finalement, c'est un mal pour un bien.

    C'est ce même ventre et son occupant, soutenus par Anthoyne et son entêtement à me faire rentrer en mes murs, qui sont à l'origine de cette localisation que tu as peut-être remarqué en tête de missive. Je rentre à Paris et devrait y être demain ou après si le Très Haut le veut.

    Quant à mon époux, il faut avouer qu'il y a plus agréable comme situation. Au moins, si le règne précédent nous avait divisé, celui-ci nous trouve dans une parfaite harmonie de pensées.
    Ce qui est actuellement plus difficile à supporter est que nous avions projeté de passer la mauvaise saison à Amboise pour vivre ensemble cette première maternité. Il n'en fut et n'en sera rien.

    Pour enfin en venir au sujet principal de ta lettre, je puis dire ceci : il semble se profiler qu'il y eut confusion. Suite au retour de Maximilian de son retrait du monde, j'ai pu juger des lacunes de notre généalogie. La dispersion de notre famille dans les régions d'Empire et de France n'a pas eu que des effets heureux. Les informations circulaient moins bien qu'aujourd'hui. J'ai donc missionné voici quelques semaines un notaire afin de parcourir les registres paroissiaux et nobiliaires des régions ayant pu accuellir des personnes de notre parentèle. Il n'est qu'au début de son œuvre mais il m'a déjà confirmé qu'Esylt est bien décédée sans descendance et sans mari. La fratrie aurait été composé d'une troisième fille, Adélice. Celle-ci aurait fondé un foyer. J'en saurais certainement plus dans les jours à venir.

    Je suis navrée que tu aies été ainsi chamboulée par cet individu. Je regrette la manière dont les choses se sont déroulées avec la prétendue fille de Juliano. Sa tournure me faisait penser à son enfant illégitime mais sa disparition soudaine me laisse maintenant penser qu'il s'agissait en effet sûrement d'une usurpation. Je crains que nous n'ayons jamais le fin mot de l'histoire.

    Pour en revenir à cet homme, je puis le recevoir, avec ou sans toi, à Paris puisque c'est là que me porte Carnage. Ma délivrance ne devrait pas avoir lieu dans les tous prochains jours normalement. Aussi ai-je un peu de temps devant moi pour traiter cette histoire. Cette solution te convient-elle ?
    Quant à la possibilité qu'il soit un de nos cousins, j'avoue ne pas oser m'avancer. J'espère trouver à mon arrivée un nouveau compte rendu d'Hardouin sur ses recherches. Après réception de ta lettre je lui avais demandé de creuser cette question prioritairement.



    Que Saint Bynarr te garde, Esyllt.





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Priam
Un coursier venait de déposer au tribunal un coffret de bois, à l'attention de la juge.
Un huissier s'empressa de lui porter dans son bureau.

Dans le coffret, un message et un marteau habilement sculpté, mais à priori solide, prêt à marteler les tables et à résonner dans les salles d'audience.

Le message était concis :

Citation:

Pour que la justice résonne encore !

Priam

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Esyllt_catarina
Esyllt était assise à son bureau, muette et concentrée. L'affaire ne lui plaisait pas. Elle avait décidé de prendre son temps, de juger le pour et le contre puisque c'était la seule affaire en cours. Hors depuis la veille, trois autres avaient été ouverts. Il fallait donc agir et conclure. Argh, conclure, l'horreur. Seulement voilà, deux distractions vinrent à elle.

Il y avait bien sur le courrier de sa soeur qui répondit sur bien des points à ses interrogations. Elle était sauve et plutôt ennuyée en Normandie, son époux semblait amoureux, l'arbre généalogique de la famille était un bordel sans nom donnant une céphalée au premier regard. C'est pourquoi la seule réponse inintéressante n'était pas là. Qui était-il ? Pas le temps d'y songer trop, sa cervelle était assez torturée par le procès de Gmat alors il y avait la solution proposée dans le courrier. Se rendre à Paris avec lui. Ou l'envoyer à Paris et s'excuser.

L'autre courrier n'était autre que celui de cet inconnu qu'elle voulait connaitre. Un vélin et un petit coffret qui ravi la comtesse à l'instant même où elle l'ouvrit. Le mot l'accompagnant était simple mais qu'importe, son appel avait enfin était récompensé. Elle n'avait pas parlé pas dans l'oreille d'un sourd -puisqu'elle avait écrit peut-être pourrait-on dire "Elle n'avait pas écrit pour un aveugle", à peu près- et voilà la surprise. Sa surprise. Son jouet ! Ah ça, pour sur que la justice allait résonner et se faire entendre. C'était le marteau de la victoire, de la consécration. Ragaillardie, elle entreprit d'écrire.



Citation:
      Priam,


    Il y a les surprises qui surprennent et les surprises qui font plaisir. La votre aura satisfait les deux conclusions. Je suis ravie ! Je ne savais pas que vous aviez de pareils talents de sculpture et d'ornementations, sinon je l'aurais dit plus tôt. Que de temps perdu !

    J'espère que depuis notre dernière rencontre vous avez gardé la forme qui vous caractérisez alors. J'ai pour ma part reçu un courrier, une réponse, qui vous concerne, peut-être. Vous vous souvenez sans doute de mes questions insistantes sur vos racines, et bien sachez que je m'en suis ouverte à mon ainée qui souhaite nous recevoir pour tirer les conclusions de mes possibles allégations. Seulement voilà, je suis actuellement dans les rangs pour défendre nos comtés de la mauvaise engeance, aussi je ne peux partir. Retarder le voyage me direz-vous alors. Ce n'est pas envisageable. Ma sœur, la Princesse de Montlhery, est sur le point d'accoucher et je ne souhaite pas que nous arrivions une fois que cela soit fait. A ce moment, elle aura besoin de repos et de temps pour découvrir cette chose qu'est la maternité. Le premier n'est jamais facile, croyez moi.

    Ainsi je vous propose de vous rendre aussi vite que possible à l’hôtel de Cluny, sa résidence. Le temps que vous empaquetiez de quoi faire le trajet et de voyager, elle sera probablement arrivée. Dans le cas contraire, vous trouverez refuge dans l’hôtel familial que m'a légué ma mère, il n'est pas aussi bien entretenu mais son prestige reste indéniable. Vous l'y attendrez, un ou plusieurs jours, et ensuite aura lieu la rencontre.
    Je ne vous oblige à rien, cela va de soi, je vous propose juste d'estomper mes doutes.

    La cire, marquée de ma matrice, servira à vous identifier, ne la perdez donc pas. La bourse qui vous a été remise avec ce courrier contient quelques écus d'or, de quoi faire un voyage paisible et confortable, de changer de chevaux à chaque relais sur la route, et de rafraichir vos braies. N'oubliez pas cette dernière étape.

    Bon voyage.

      A Limoges, trois jours avant la célébration de Saint Nicolas-V.


Au final, le ton ne semblait pas donner le choix. Ce "bon voyage" résonnait comme un ordre. Esyllt avait retrouvé son marteau de juge et toute l'autorité péremptoire qui allait avec. Elle revivait.
Le courrier fut confié au petit page habituel, ainsi que la bourse. Le juge espérait que celui-ci ne dévalise pas une ou deux boulangeries sur le chemin, sa gourmandise était bien connue.

La distraction étant finie, il était temps de se replonger dans l'affaire qui l'occupait.

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Priam
Un courrier, il avait reçu un courrier. Il l'attendait à l'auberge. Il s'empressa d'aller dans sa chambre pour l'ouvrir. Nul besoin d'oeil qui s'égare, d’indiscrètes questions. La tavernière avait le défaut de toute les femmes : la curiosité.

Un courrier de la belle juge. Elle avait du apprécier son cadeau, il ne pensait plus qu'elle en voulait à sa liberté, ou du moins qu'elle cherchait à l'enfermer.
Ce courrier le laissa perplexe. Elle s’intéressait vraiment à lui, pauvre bougre, que les gens bien nés ne daignaient pas regarder et quand ils le faisaient c'était pour exiger de lui.

Que pouvait-elle lui vouloir ? Elle l'invitait à rencontrer sa soeur, une princesse ? L'inviter à loger dans son hôtel particulier à Paris ? Finalement, elle en voulait peut-être bien à sa liberté. Il n'avait rien d'un prince charmant pourtant !
Pour expliquer cet engouement envers sa personne, de la part des deux sœurs, quelques hypothèses lui vinrent qui tournaient toutes autour d'un même axiome : ces dames aimaient les hommes de rien, qu'elles enfermaient pour les conserver à leur discrétion, comme des outils pour leur bon plaisir.

Il s'emballait... redescend sur terre et garde la tête froide, mon vieux. L'invitation sonnait comme un ordre. Se rendre à Paris sans délai. Elle avait même avancé les frais généreusement.
L'invitation était trop mystérieuse, trop tentante. Il voulait connaître la raison de tout ceci. Qu'avait-il de mieux à faire de toute façon ? Un court séjour sur la capitale avait ses avantages aussi, tous frais payés en plus.

Rafraichir ses braies ! Mais pour qui elle le prenait, évidemment ! Il les nettoyait régulièrement, au moins une fois par quinzaine, souvent plus, quand sa compagne du soir l'invitait dans son bain. Il s'arrangeait pour y glisser ses braies ensuite et les laisser sécher. Il emmènerait sa belle tenue qui lui avait permis de gagner son pari et d 'y perdre sa bourse...

Il rassembla ses biens rapidement, informa de son départ et commanda un cheval rapide et endurant. Il prit le temps de répondre à sa bienfaitrice.


Citation:
Votre Grandeur,

A surprise, surpris et demi ! Contre un marteau, vous m'offrez un voyage et un séjour sur la capitale et même le plaisir de la compagnie de votre sœur. Aucun marteau n'a valu autant.
Je ne peux m'expliquer cet intérêt soudain pour ma personne. J'hésite même à m'en réjouir. Je vais cependant obéir à votre invitation inexplicable, inespérée même, et me rendre à Paris, dans votre Hôtel de Cluny.

Votre compagnie au cours de ce voyage me manquera, j'en veux aux faquins, aux mécréants de m'en priver. Ne les abimez pas trop que je puisse, à mon retour, leur faire part de mon profond dépit.

Bonne défense, que le Très-Haut vous garde de la mauvaise engeance et vous guide dans vos œuvres de justice.

Priam, dévoué et perplexe.

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