Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] La nuit était fort noire et la forêt très-sombre.

Equemont
Au dessus de la cime des arbres, une fumée s'élevait. Sa blanche transparence envahissait l'air crépusculaire. Et bientôt le soleil ne serait plus.

Puis dans cette kyrielle répétitive des jours, le soleil triompherait de l'ombre, libérant l'homme de l'angoisse de la mort éternelle.

Oh Très-Haut, donne-nous le Salut !


Ainsi méditait Equemont cheminant à dos d'équidé vers son nouveau destin.

Sous ses airs rustres de maquignon, se cachait une âme prompte à rêver devant un beau coucher de soleil, dans des considérations lyrico-baveuses.

Heureusement pour nous, le blond ne s'était pas encore attelé à publier ses mémoires... Qu'il nous en préserve !

Le voilà donc sur cette route, accompagné de son frère et de tout leur bardas. D'un oeil narquois, il jaugea l'ensemble de leurs paquets répartis à la manière de saltimbanques. Parmi tout le bric-à-brac se trouvaient de gros ustensiles de cuisine. Equemont soupira.


Pourquoi t'as encore embarqué ces faitouts ? Tu ne penses pas qu'ils ont ce qu'il faut sur place? Tu crois qu'ils bouffent dans leurs mains ?

Parce que vous l'aurez compris Aloan, le jeune frère d'Equemont, était passionné de cuisine. Pour des raisons que l'ainé n'avait pas encore réussies à bien démêler, il avait appris à bien cuisiner.

Et voilà qu'il s'était mis martel en tête d'emmener son matériel. A chacun sa passion. Celle de sa blondeur aînée était l'élevage des chevaux.

D'ailleurs en regardant de plus près, vous pourriez remarquer trois chevaux pour deux hommes. Ne pensez pas que le troisième soit une mule destinée à porter leurs affaires.

Bien au contraire, le dernier destrier à la robe crème était une commande de Messire Aimbaud. Comme promis, il l'apportait pour le livrer, rênes en mains. D'un rapide geste inconscient, il s'assura qu'il avait bien emporté le satisfecit idoine. Il était bien dans la poche de son mantel.

Arrivés à l'entrée du campement, il chercha du regard à qui il devait s'adresser.


Nous sommes les frères du Salar. Et ça, c'est notre bazar. Messire Aimbaud est-il là ?
_________________
Aloan
Petite musique d'ambiance...

Bing! Beling! Bam! Belam! Bing! Bam!

C'était une vraie batterie de cuisine ambulante qui se déplaçait derrière Equemont. On n'était jamais trop prudent. Il suffisait qu'il manque un ustensile au moment fatidique et tout l'art de cuisiner pouvait se retrouver réduit à néant. La cuisine était une affaire sérieuse pour qui avait à coeur de faire les choses bien.

Le jeune homme était donc juché sur son canasson qui suivait de quelques foulées celles de son frère aîné. Le voyage commençait mal car sa jument était en convalescence, se remettant doucement au Haras du Salar d'une vilaine foulure. Equemont lui avait trouvé un cheval plus petit mais trapu, qui serait parfait pour transporter son matériel.


Bam! Belam! Bing!

Le bruit semblait agacer son frère et qui aurait pu l'en blâmer, mais c'est en toute mauvaise foi qu'Al répondit:

- Je n'allais pas venir les mains vides tout de même!

Et puis il maugréa à moitié pour lui-même:

- Qui sait dans quoi ils préparent leur tambouille... Je préfère travailler avec mes outils, les conditions seront déjà assez pénibles comme ça...

Il redoutait un peu ce moment où tout le monde goûterait à sa cuisine. Après tout, il débutait encore dans la profession. En attendant le bruit des casseroles s'entrechoquant se trouva avoir des avantages certains.

- Et puis tu devrais me remercier de tenir les bêtes sauvages à distance plutôt!

En effet, avec la pénombre qui s'installait, on n'y voyait plus à une toise. Par chance, Al avait pris soin d'emporter une petite lanterne qu'il alluma.

Bing! Beling! Bam!

Ils ne devaient plus être très loin du campement au vu de la fumée qui s'élevait non loin de là. Al se demanda à quoi pouvait bien ressembler un campement de hommes se préparant à la guerre, lui qui ne fréquentait guère que les monastères et les tavernes jusqu'alors. Sans doute qu'on y sentirait un mélange de hâte et d'inquiétude. Oui car pour un homme de "goût" comme Al, humer le parfum des choses était primordial pour se faire une idée de l'endroit où il débarquait.
D'un claquement de la langue, il fit trotter sa monture jusqu'à la hauteur de son aîné.


Bam! Bing! Beling!

Leur arrivée ne manquerait pas d'attirer les curieux.
A moins qu'ils fussent sourds...

_________________
Clotaire.
Enfin... enfin il avait réussi s'endormir. Entre les allers-retours en Touraine, en Maine, un petit tour en Auvergne, et tout ça à la vitesse de la lumière, pour être rentré au campement hop dès potron-minet. Tout en étant passé saluer sa belle, peut-être voler un baiser sur sa joue si douce, sous son oeil si blanc, ramassant pain et maïs, un tour à la mine, Clotaire est... épuisé. Crevé.

Et jusqu'à la seconde précédente, ensommeillé. Ronflotant, même. Tranquille, dans la position du crapaud détendu, il pionce enfin. Faut savoir sur l'Héritier, qu'avant de se découvrir une vocation, tout récente, de diplomate chef de guerre, il était un glandeur fini. N'en foutant pas une de la journée, détestant l'effort, adorant ne pas en ramer une, des semaines durant. Parfois, son seul effort de la semaine consistait à se laver les cheveux. D'autres fois, c'était l'effort du mois.

Tout ça pour dire que tout de suite maintenant, Clotaire de Mauléon-Penthièvre, il roupille sévère et qu'il kiffe à mort. Autant vous dire que ce qui s'amène là, il va adorer.


Bing! Beling! Bam!
Nous sommes les frères du Salar. Et ça, c'est notre bazar. Messire Aimbaud est-il là ?


"Vous vous foutez de MA GUEULE ??!!"

Ouais, il a le réveil sympa, le duc déchu.

"Putain mais c'est quoi ce barouf ??! Vos chevaux, ils sont sourds ??!"

Se frottant les mirettes d'un poing crado, le môme achève de quitter les bras de Morphée, avec lequel il adore tromper son ennui. Même s'il n'a pas le temps de s'ennuyer.

"Ouais bon euh... vous venez pourquoi en fait ? Aimbaud ? hum... il est dans le coin c'est sûr, il me suit partout... euh je le suis partout... enfin il... attendez.."

Et là, ce sont les autres campeurs qui vont aimer. Ceux qui n'auraient pas entendu les casseroles.

"AIMBAUUUUUUUUUUUUD ! c'est pour TOIIIIIIII !"

L'Angevin n'est pas à une contradiction près. Puis si lui ne dort pas, personne ne dort.
_________________
Aimbaud
[Yo, temps pour la stratégie]

C'étaient en tout une douzaine de tentes et de bannières qui claquaient au vent, sur un champ de six-cent pieds de longs laissé en friche à distance respectable du château de Corbigny, afin que le fumet des grillades et les rôts des soldats n'allassent pas contrarier le repos de la marquise... Oui, la marquise de Nemours avait toujours plus ou moins besoin de se reposer, car il lui était éreintant de passer tout son temps en promenade, en prière et en habillage... Elle barbotait dans les loisirs et l'acédie.

Mais là n'était pas le sujet. C'étaient donc une douzaine de tentes de grosse toile cirée, plantées là entre les chênes et les herbes folles de cette terre en jachère, parsemée de fleurs d'été. Aimbaud, en bon commanditaire, s'y rendait dès l'aube, et n'en repartait qu'à la nuit tombée, veillant à ce que le comptage des soldats s'orchestre bien, que l'on achemine les provisions dans l'ordre, que l'on observe le coulage des pointes de flèches avec la plus grande attention, ainsi que l'affûtage des épées. Enfin, pour parler stratégie surtout.

Un auvent était prévu à cet effet, sous lequel s'étalaient cartes sur table, carafes de vin vides et petits pions en fer blanc avec lesquels on se grattait souvent le menton, plutôt que de les laisser sagement disposés sur les zones à risque. Les points d'attaque, encerclés au charbon ou à la craie blanche... Là où, coureurs de fond en guerre contre le sablier, fidèles aux pactes, sans briguer le fauteuil du Monarque, ils comptaient frapper d'un coup qui ne leur porterait pas de laurier ni de place dans les musées...*

Le jeune marquis de Nemours était revenu la veille du Maine, en compagnie de son jeune cousin, où ils avaient quêté l'appui des "grandes" du pays. Aimbaud s'était comme toujours laissé trahir par son tempérament colérique, qui lui était toujours défavorable en temps de négociation... Il avait toujours marché à l'instinct, pas d'baise main...*

Clotaire au contraire, s'était trouvé tempéré, calme, et légèrement lèche-cul, ce qui ne manquait pas d'être une qualité dans ce genre de situation... Et notre Josselinière en était encore tout étonné, le lendemain, le cul posé sur son tabouret de cuir tressé, le dos rond, à jeter ses yeux dans le vague, aux alentours de la carte de l'Anjou. Oui, Clotaire, ce benêt qu'il avait saisi par le col, et secoué comme un prunier — en lui annonçant d'une voix forte : "Cela ne sera PAS, je vous annonce que nous allons reconquérir vos terres ! Content ou pas, par la force nous les reprendrons ! Et vous allez m'aider, j'en jure sur la tête de ma soeur que je vous ai promise !" — ce neuneu de Clotaire se révélait, comme une fleur, être un stratège hors-pair, un négociateur de talent, et un véritable orateur, dont l'empathie touchait les coeurs endurcis !

Bref.
Sous le auvent prévu à cet effet... L'effet, donc. Un grand effet. Effectivement. Aimbaud se gratouillait la barbe — la repousse, pas visible à proprement parler — avec un banneret de plomb dont le casque apaisait fort bien les chatouillis du rasoir, et signalait sa concentration.


Laissons les navires aux pêcheurs de truites... Jamais de ma vie je ne monterai dans une barque pour faire "attaque surprise". D'autres idées lumineuses ?

Grommela-t'il en gommant d'une main rageuse le tracé à la craie sur la peau de mouton cirée qui leur servait de plan de bataille. Il avait le front barré de son habituelle gouttière de sourcils noirs des mauvais jours. L'idée de remonter dans une barque — comme il l'avait fait une fois pour une courte traversée de l'Anguison lorsqu'un pont du duché avait rompu — et de rendre à nouveau son repas, la face blême comme farine (alors qu'il n'y avait pas même de remous dans l'eau ce jour-là), cette idée donc, ne l'enchantait guère... Mais NON, il n'allait pas évoquer les raisons qu'il avait de préférer la marche à pied plutôt que l'attaque navale... Il était par trop fier et...

"AIMBAUUUUUUUUUUUUD ! c'est pour TOIIIIIIII !"

Gné ?

Le bourguignon se leva, interrogatif, à l'appel de sa crécelle de cousin. Et plissant les yeux, qu'il avait myopes, il discerna les cavaliers qui venaient, et les reconnu.

Approchez, approchez. Fit-il en ouvrant le bras, les invitant à mettre pied-à-terre. À ses hommes, il les présenta simplement. Equemont et Aloan, maquignon et gâte-sauce. Heureux de vous voir, bons frères.

Aussitôt dit, son regard dévia vers le troisième destrier, et le jeune-homme se hâta d'aller présenter sa main aux naseaux de la bête afin de faire connaissance. Il observa la crinière puis tâta les jambes, visiblement satisfait.

Ah ah. Mais c'est qu'en plus, il a une belle couleur ! Comment avez-vous dit qu'il s'appelait ?

[*IAM]
_________________
Equemont
Dans les heures passées à dos d'équidé le long de ces espaces perdus des marais se trouvait la source de son amour du cheval. Levé dès l'aurore, il accompagnait depuis la prime enfance son paternel dans l'inspection des écuries du haras de Salar. Au fil du temps, le noble animal n'eut plus de secrets pour lui et lors des absences de Berthuldin son père, souvent en maraude pour vendre ses plus belles haquenées aux nobliaux les moins fauchés du coin, il le remplaçait avec compétence et détermination.

Mais la frustration qu'engendre une jeunesse trop courte se payait aujourd'hui. En quelques mois, il avait remonté un haras et acheté un certain nombre de bestioles, pas toutes du meilleur cru. Et pourtant, ce métier l'avait conduit à rencontrer le marquis de Nemours. Le fameux Berthuldin nommé ci-dessus, père de nos blondinets, avait pu faire négoce avec la famille ducale. Ces quelques palefrois décideraient donc de la destinée, et peut-être de la mort des frères. Comme quoi, la vie tient à un fil. Ne vendez jamais de cheval à un noble...

Nous voici donc à l'entrée du campement sur ce chemin escarpé duquel le jeune maquignon essayait d'évaluer le nombre de soldats recrutés dans cette entreprise en faisant le décompte des tentes. Ces pavillons de toile n'étaient pas uniformément répartis à la mode des Castrorum romains mais bien au contraire, étaient posés comme des fleurs éparses et colorées au milieu d'un champ. Les quelques bannières flottant au vent rappelaient qu'il ne s'agissait pas d'un joyeux camping, même si l'odeur des grillades pouvait faire penser l'inverse. Et non, c'étaient des guerriers, des vrais durs, qui se préparaient à aller mettre une branlée à des pleutres. Et pour ça, il fallait bien manger de la viande grillée.

Mais revenons à nos deux jeunes zouaves qui arrivant en fanfare virent s'approcher un brun à la mine juvénile et ensommeillée. Dans une langue ne laissant pas présager l'origine sociale de l'adolescent, il s'égosilla pour faire venir le chef. Sa voix fut si percutante que l'Aimbaud débarqua immédiatement. Ses gestes, malgré son jeune âge se voulaient directifs et sympathiques. Avec légèreté, Salar mit pied à terre flattant l'encolure d'Alidor, sa vieille camarade d'aventures.


Un fin sourire s'étendant sur les lèvres séchées par la soif de la route, il goutait ce moment si subtil de la rencontre entre l'homme et la bête, un instant d'éternité au cours duquel chacun était à sa place. L'humanité dressant et ordonnant le monde au-delà de toute considération d'utilité ou d'écus. Ainsi interpréta-t-il cette main effleurant les naseaux encore chauds et humidifiés par cette longue marche.


Messire, le voilà v'tre fameux palefroi.

Tour du propriétaire. Le Josselinière savait regarder où il fallait. Les jambes pour la stabilité, la crinière et la robe pour la classe.

Ah ah. Mais c'est qu'en plus, il a une belle couleur !
Oui m'sire, cette robe est très rare. Digne d'un prince. On sait pas d'où ça vient. On dit qu'c'est le doigt du Très-Haut.
Comment avez-vous dit qu'il s'appelait ?
Arion, vous savez... Peut-être arriverez-vous à le faire parler celui-là. Sourire en coin. Bon comme promis, je vous ai trouvé une selle à la hauteur de votre séant, 'fin sans vouloir... hein...

Dévoilement de la selle pour cacher la légère rougeur de son visage. Toujours à faire des boulettes...
La pièce trônant sur le cheval relève plus de l'œuvre d'art que du bon cuir qui réchauffe les fesses. Elle est indiscutablement un morceau de bois doré taillé à la perfection sur le dos du cheval. Quelle idée saugrenue que de se poser l'arrière-train sur une planche. Après tout, on ne pouvait être chevalier sans avoir mal au derrière. Ne dit-on pas d'ailleurs, il faut souffrir pour gouverner ? Ah ouais, non en fait...

Les présentations faites avec la selle, le maquignon s'écarta avec les deux bestioles pour laisser son jeune frère se présenter. A vrai dire, on s'intéressait toujours plus à la bouffe qu'au chevaux. Peut-être faudrait-il un jour conjuguer leurs efforts et ouvrir une boucherie chevaline...

_________________
Aloan
On n'y voyait que pouic dans cette obscurité naissante. Mais par contre on entendait bien les vociférations qui leur servirent de comité d'accueil. En même temps qui aurait pu l'en blâmer, il était clair qu'avec tout ce barouf, on aurait pu croire que c'était le carnaval après l'heure.

- Hmm. Désolé si j'vous ai réveillé en pleine sieste. se contenta de ânonner le cuistot en guise d'excuses.

Tandis que le jeune Penthièvre les menait à la tente du marquis, Aloan en profita pour jeter un oeil sur leur environnement. Après tout, ils risquaient d'y séjourner pendant un temps assez long. Pour l'heure on ne sentait pas encore de vraie émulation, du moins pas comme se l'était imaginée le jeune homme. Il faut dire qu'Al avait grandi en étant gavé d'histoires de chevaliers et d'épopées sanglantes et donc la réalité ne pouvait qu'être fade comparé à son imaginaire fertile.

Aloan laissa parler son aîné. Après tout, c'était lui qui venait livrer le palefroi au marquis de Nemours. De son côté, le jeune Salar attendait simplement qu'on lui indiquât le chemin de sa tente parce que mine de rien la route ça vous assommait un homme, tout jeune et fringant qu'il fût.

Mais visiblement Equemont n'envisageait pas de le laisser s'en tirer à si bon compte et alors que le jeune Salar était en train d'étirer un baillement à s'en décrocher la mâchoire, son aîné le poussa littéralement devant le marquis.


- Ahem. Heu.. ben, merci d'votre accueil, m'sieur le marquis.

Se gratouillant d'un air embarrassé derrière l'oreille et les yeux vissés sur le sol, Al poursuivit:

- Hum. J'espère que vous m'en voudrez pas d'avoir apporté mon propre matériel, mais c'est que j'aime bien savoir dans quelles casseroles je fourre mes cuillères...

Relevant enfin la tête, il sembla se souvenir soudain d'une chose. Un détail non négligeable dont son frère l'avait chargé.

- Ah heu... je dois vous dire qu'on a recruté deux paires de bras supplémentaires pour nous assister au campement et sur le champ de bataille. Ce sont deux jeunes femmes courageuses... - et du courage il en fallait pour se farcir les deux frères du Salar au quotidien - et qui seront heureuses de vous aider dans votre cause...

Voilà. Ouf, il n'avait pas oublié.
_________________
Hortense1
Mais que Diable allait-elle donc faire dans cette galère ?

La brunette, elle-même se le demande. Bien qu’au final la raison était des plus simples, elle avait trouvé une échappatoire pour quitter Nevers. Le choix fût fait ; et la v’là embarquée dans une épopée, semi-aventureuse, semi-politique, semi-amicale, semi plein de choses en réalité.

En selle sur un équidé de caractère – ce n’était pas faute d’avoir été prévenue- elle suivit les frères Salar et leur tintamarre jusqu’au fameux campement. Silhouettes de tentes éparpillées naissant au détour d’un chemin. Un peu en retrait, englobée dans l’obscurité environnante, la jeune femme fut le témoin sonore de l’accueil chaleureux qui leur était réservé. Mouais… c’était bien parti cette histoire… Un sourire en coin naquit sur ses lèvres devant la confusion apparente des deux hommes, ne se doutant pas qu’elle ferait moins la maligne dans les secondes à venir. Elle qui aimait par-dessus tout passer inaperçu, il fallait bien qu’elle se fasse une raison… Ce n’était pas en leur compagnie que sa volonté serait exhaussée. Entre les bruits de casseroles, les chants en pleine forêt…leur arrivée se faisait à tous les coups remarquer ! Pas uniquement par des âmes bien intentionnées d'ailleurs.

Et après l’entrée fracassante, les présentations…Introduite par Aloan en personne… bras supplémentaires, courageuses, heureuses, aider, cause… Ah oui, la fameuse entreprise. Elle aurait mérité qu’Hortense si attarde un peu avant de se lancer. Haussement d’épaules. A quoi bon, il lui arrivait souvent de réfléchir après avoir agi, puis elle était là maintenant. Alors on descend de cheval Demoiselle, on s’avance, on se présente et on fait une petite révérence.
Aussitôt pensé, aussitôt fait. Un pied à terre. Quelques pas en avant. Quelques mots prononcés.

« Une des paires de bras, c’est moi. Hortense. Ravie de vous rencontrer et de servir votre cause, Me…-… Messire quoi déjà, pas le moment d’avoir un trou de mémoire… - Messire. »

Après tout ça suffira. Un sourire esquissé, une inclinaison respectueuse de la tête et la tâche fut terminée, du moins à son humble avis.
Plus qu’à attendre gentiment qu’on leur indique leur quartier et la suite de l’affaire. Hum oui, pour le moment elle se laissait porter.
Elysa
Entrée du campement.

C’est là que les deux frères de Salar avaient abandonné Elysa, lui demandant d’attendre gentiment leur retour. Il ne manquait plus qu’on lui attache une laisse et Equemont pourrait se targuer de faire aussi dans l’élevage canin…

Long soupire et grognements…

Bras croisés, ruminant dans son coin, elle aperçut Hortense accompagner les garçons et décida d’en faire autant. C’est que la jeune fille était un peu du genre rebelle… Elle attendit qu’ils s’éloignent avant de les suivre à bonne distance sans qu’ils ne puissent se rendre compte de sa présence.

Mitri, le chiot, dans les bras, elle arriva donc jusqu’à l’auvent, et cachée derrière une tente, ne perdit rien de la discussion.


Oui m'sire, cette robe est très rare. Digne d'un prince. On sait pas d'où ça vient. On dit qu'c'est le doigt du Très-Haut.
[…]
Bon comme promis, je vous ai trouvé une selle à la hauteur de votre séant…


Elle sourit en entendant les manières et « courbetteries » d’Equemont devant le marquis et dut mettre une main devant sa bouche pour s’empêcher de rire.

Les paroles d’Aloan l'amusèrent beaucoup moins par contre.


Deux femmes courageuses? heureuses d'aider dans votre cause ! Qui ?... Moi ?... Je ne suis déjà pas heureuse d’être ici ! Alors servir une cause que je ne connais même pas ou dont je me fous comme de mes premières braies, n'en parlons pas ! Qu’ils ne s’attendent pas à ce que je saute de joie !

Elle soupira. Elle avait promis à Equemont de rester à ses côtés, et c'était là l'unique raison de sa présence… Il faut croire qu’elle était le genre de filles à subir et souffrir par amour…

Mitri s’agitait dans ses bras. Le jeune chien avait sans doute lui aussi besoin de liberté. Il lui glissa des mains et s’enfuit en direction du petit groupe.


Mitri ! Mitri ! Viens ici !

Evidemment, plus elle courait, plus il se sauvait! Décidément ! Que c’est bête un chien ! Tout juste bon à jouer à "rapporte la baballe" !

Tentant de rattraper le petit fugueur, elle déboula sous l’auvent au moment où Hortense terminait sa présentation.

Regard noir au chiot qui avait trouvé refuge auprès d’Equemont ; ensuite grand sourire innocent comme elle savait le faire…

Se tournant vers Aimbaud qu'elle avait déjà croisé plusieurs fois auparavant, elle s’adressa à lui d’une manière polie mais sans aucune manière et autre forme de courtoisie.


Bonjour Aimbaud ! Vous allez bien ? Comme vous voyez, on m’a trainée jusqu’à votre campement et euh… me voilà !

Sourire.
Aimbaud
[Welcome aboard]

Les yeux noirs du Bourguignon pétillèrent de milles étoiles lorsque la selle lui apparut. Il était plutôt satisfait de la marchandise, mais il n'en dit mot, se contentant d'un hochement appuyé du menton, plissé, les paupières presque blasées. Il avait appris, en grandissant, qu'il était mauvais de trop montrer son enthousiasme ou ses effrois aux gens qui le côtoyaient.

Beau travail, voici pour vous.

Il fit sauter le lacet d'une bourse pendue à sa ceinture, pour la lancer dans les pattes d'Equemont. Elle contenait la somme juste, comptée du matin par le tabellion de Corbigny. Au passage, il n'était pas du tout offusqué que l'on parlât de son séant en public : c'était après tout un sujet de discussion très courant en Bourgogne, d'après les sondages.

Ah, Aloan. À votre guise pour les marmites, mais pour le choix du plat : vous nous préparerez bien un petit boeuf Bourguignon pour commencer ? Tant que nous ne sommes pas partis, je vous commande de nous faire faire bombance, ainsi qu'à tous ces hommes. Et femmes. Bonjour damoiselles.

Aimbaud hocha le chef à l'attention des fiancées des frères.

Ravi de vous rencontrer également. Posez vos baluchons, prenez repos. Tenez, vous trouverez quelques places inoccupées dans ces tentes-ci. Ce n'est pas du grand luxe, mais j'ai veillé à l'acheminement de bonne toile et de paille fraîche. Ce puits est à votre disposition. Le reste, demandez aux garçons d'armes.

Ainsi en parlant, il montrait le plat de la main de droite et de gauche, pour donner ses indications (où trouver les issues de secours, et l'attitude à adopter en cas d'amerrissage). À Elysa, il sourit jusqu'aux oreilles :

Je vais bien merci. Traînée dites-vous ? Pas par les cheveux j'espère. Mais je gage que vous vous plairez au sein de notre compagnie, et qu'à l'heure de nous quitter, il faudra vous traîner aussi.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)