Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Parce qu'il faut bien une première fois...

Aloan
- Olà mon brave! Suis-je bien là au château de la baronne de Ternant?

Le jeune homme qui s’adressait ainsi à l’un des gardes n’avait pas plus de dix-sept voire dix-huit ans. Il était arrivé à pied, quelques instants plus tôt par la route du bourg et sans bagage. Le reste de ses affaires était en dépôt à l’auberge du village où il avait réservé une paillasse pour une nuit, dans le cas où l’entrevue ne se passait pas comme prévu.

Il était tombé sur l’annonce de la baronne tandis qu’il se trouvait dans le Limousin. Depuis son départ du Languedoc quelques mois plus tôt il avait dû se contenter de gagne-pains payés au lance-pierre et souvent bien éloignés de ce qu’il aurait voulu faire. Aussi, en voyant l’annonce, le jeune Biterrois n’hésita-t-il guère à emprunter un destrier et chevaucher rapidement vers le nord. Il préférait se rendre directement à Ternant, quitte à perdre son temps, n’ayant aucune confiance dans le service des Postes qui avait tendance à égarer les missives importantes.

Dès son arrivée au bourg, il avait pris ses renseignements. A son grand soulagement, la baronne n’avait pas encore trouvé de maître-queux, ce qui lui laissait toutes ses chances. Ne restait plus qu’à la convaincre de ses compétences.

Avant de prendre le chemin qui menait au domaine, Aloan avait revêtu son plus beau surcot - celui qu’il ne gardait que pour les grandes occasions - ainsi qu’un haut de chausses accordé à ses bas noirs. Il s’était aussi rasé de près et avait frotté ses ongles noircis, voulant apparaître le plus soigné possible. C’était l’une des premières règles qu’il avait appris auprès de son maître d’apprentissage: quiconque prétendait oeuvrer dans une cuisine devait souffrir d’une hygiène irréprochable.

Mais revenons au face-à-face qui nous occupait plus tôt.

- Je me nomme Aloan du Salar. Et je viens pour le poste de cuistot. A qui dois-je m’adresser pour rencontrer la maîtresse de céans?

Voilà qui annonçait les choses de manière simple et directe.
Jehanne_elissa
A la porte, eul'faut v'z'adresser ! répondit le garde, peu farouche. Il avait depuis peu compris le principe : à moins qu'ils portent une épée, on laisse tout le monde passer. Plus portier que garde, en vérité. De toute façon, le château, en ce moment, c'est une vraie passoire. L'automne est doux, les ouvriers qui y oeuvrent continuent d'aller et venir. Alors, un gus en plus dans la place... Sssss !
Le garde tendit le bras et sonna une cloche, qui tinta au-dessus du jardin et du château, dans leur écrin de pierre, au centre du village. En vérité, il ne fallait pas au jeune homme plus de trente pas pour atteindre la porte principale du château, qui s'ouvrit peu de temps après le roulement lourd de la cloche. Le garde l'avait accompagné là, plus pour se dégourdir un peu les jambes que par nécessité.

Un homme, vieux mais vigoureux, au visage neutre tendance maniaque, avait la main sur la poignée. Le major dome. Il se fit répéter la raison de la présence du blond, l'accent morvandiau en sus :


Eul'gars veut êt' queux. Me j'dis, eul'peut ben l'être, ça peut point êt' pire qu'eul rata qu'al Fanche nous sert.
Merci, Odilon, répondit le majordome sans le moindre sourire. Mais le regard qu'il posa sur le jeune homme était lumineux d'espoir. C'était vrai que les bonnes, elles savaient sauver leurs estomacs et faire du gruau et quelques ragoûts qui réchauffent, mais le goût, l'assaisonnement, les épices, la diversité des plats, les boute-hors goutus, ça manquait, pour sûr.

Le garde retourna à son poste, et le major dome fit entrer le jeune homme et le dirigea tout de suite à droite, dans une grande salle, celle où la baronne recevait en général. Les murs étaient encore nus, on était seulement après commander les tapisseries de laine qui y pendraient, à l'atelier Mauclavel, à Poitiers. Alors, offrant un faudesteuil au visiteur, il resta lui-même debout et lâcha :


Vous tombez vraiment à pic. La Duchesse de Chartres doit venir demain, et ce qu'on fait en cuisine, là, c'est... pas à la hauteur. Vous allez pouvoir briller.

La méfiance se mêla un instant à l'espoir qui animait le regard du major dome :

Vous allez avoir aujourd'hui pour inspecter les cuisines et trouver un menu, et vite dire ce qu'il peut manquer, qu'on envoie chercher au village ou plus loin. Pour des plantes ou des épices, ce serait au mieux dans le jardin, au pire à Cheny, et il y avait une trotte jusque là bas... Faire l'aller et le retour avant le lendemain était à peine imaginable ; prions qu'il trouvât ce qu'il lui fallait dans le cellier !

Demain midi, vous cuisinerez pour la baronne et son invitée, et demain soir, on vous embauche ou on vous met dehors, selon votre succès. Qu'en dites-vous ?

Le désespoir du major dome l'avait fait aller droit au but ; on n'avait pas le temps d'en perdre, alors qu'il se trouvait au désespoir depuis la veille, quand la baronne avait reçu l'annonce de la visite de Della d'Amahir-Euphor...

Pour pimenter le RP, j'ai ajusté un peu la temporalité pour faire coïncider avec ce RP, en espérant que cela ne pose pas de problème

_________________

En général peu présente les week-ends
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)