Montecchio
- Ma, coumment on fait déià ? Soigner, c'est facilé, ellé mé disait touiours Giulietta : c'est lé contrario di touer, tou dévrais savoir ! Hum... Jé pensé qu'on pansé, ça c'est buon... On comprima lé sanguinolentamenté si on lé trouvé, ma là c'est partout ! Et cetté étoffée di nobla, dura à déchirer, ellé né pouvait pas êtré simplé paysanné la Mabellé, no ? Ah si, il faut aussi la réveiller, en l'appélant, o en loui donnant des giflés, o oun baquet d'eau... ma jé né vois pas d'eau, j'ai les mains salés... Jé vais crier, crieeeeeer, Mabellé, faut qué tou réviennés !
Montecchio se parlait à voix haute pour mieux réfléchir, le silence étant pour lui cause d'inquiétude. Lui qui faisait partie d'une famille destinée à user de mots et de morts, il ne savait trop comment s'y prendre pour soigner quelqu'un. Pourtant, il avait déjà pu observer ces gestes de nombreuses fois, avec sa CAC, Celle de l'Autre Clan, comme il avait fallu la nommer dans ses lettres secrètes. Elle était, est toujours sans doute, la parfaite disciple des plus grands médicastres, et Montecchio tenait beaucoup à ce "médi" comme il lui rappelait sans cesse en rigolant, avant de se protéger l'entre-jambes. Elle avait ramené des gens de la mort même, une mauvaise mort donc, non digne d'être appelée ainsi, comme l'état dans lequel se trouvait Mabelle actuellement. Un travail de "boucher à l'arène" ! Et il n'avait pas encore vu le second corps, quelle expression lui appliquerait-il... ?
Fermant les yeux, Montecchio retrouva quelques uns des gestes qui permettaient à ceux qui s'enfoncent dans la Mort de se raccrocher aux bords de ce puits sans fond. Allonger... Comprimer... Songeant aux gros yeux qu'allaient lui faire sa chef s'il venant à raconter son aventure en ces termes, Montecchio cherchait un verbe adéquat pour évoquer les bandages, quand il se souvint qu'il fallait auparavant user d'un produit désinfectant tout cela... De l'alcool !
D'une main il fouilla dans son sac et en sortit la bouteille de son liquide amer préféré. Il hésita un court instant à en boire une dernière gorgée, comme celle du con damné dont il aimait à en raconter l'histoire, car hélas il n'en restait pas grand chose. Il versa une larme, déboucha le récipient avec ses dents et s'apprêta à en asperger lentement l'abdomen de Mabelle quand il s'aperçut qu'elle venait d'entrouvrir les yeux !
Surpris, il déversa sans mesure aucune tout l'alcool qui lui restait en s'exclamant :
- Vous m'en direz des nouvellés, c'est dou bon !
Montecchio se parlait à voix haute pour mieux réfléchir, le silence étant pour lui cause d'inquiétude. Lui qui faisait partie d'une famille destinée à user de mots et de morts, il ne savait trop comment s'y prendre pour soigner quelqu'un. Pourtant, il avait déjà pu observer ces gestes de nombreuses fois, avec sa CAC, Celle de l'Autre Clan, comme il avait fallu la nommer dans ses lettres secrètes. Elle était, est toujours sans doute, la parfaite disciple des plus grands médicastres, et Montecchio tenait beaucoup à ce "médi" comme il lui rappelait sans cesse en rigolant, avant de se protéger l'entre-jambes. Elle avait ramené des gens de la mort même, une mauvaise mort donc, non digne d'être appelée ainsi, comme l'état dans lequel se trouvait Mabelle actuellement. Un travail de "boucher à l'arène" ! Et il n'avait pas encore vu le second corps, quelle expression lui appliquerait-il... ?
Fermant les yeux, Montecchio retrouva quelques uns des gestes qui permettaient à ceux qui s'enfoncent dans la Mort de se raccrocher aux bords de ce puits sans fond. Allonger... Comprimer... Songeant aux gros yeux qu'allaient lui faire sa chef s'il venant à raconter son aventure en ces termes, Montecchio cherchait un verbe adéquat pour évoquer les bandages, quand il se souvint qu'il fallait auparavant user d'un produit désinfectant tout cela... De l'alcool !
D'une main il fouilla dans son sac et en sortit la bouteille de son liquide amer préféré. Il hésita un court instant à en boire une dernière gorgée, comme celle du con damné dont il aimait à en raconter l'histoire, car hélas il n'en restait pas grand chose. Il versa une larme, déboucha le récipient avec ses dents et s'apprêta à en asperger lentement l'abdomen de Mabelle quand il s'aperçut qu'elle venait d'entrouvrir les yeux !
Surpris, il déversa sans mesure aucune tout l'alcool qui lui restait en s'exclamant :
- Vous m'en direz des nouvellés, c'est dou bon !