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[RP] Ad Astra...DEUM FATUM

Montecchio
- Ma, coumment on fait déià ? Soigner, c'est facilé, ellé mé disait touiours Giulietta : c'est lé contrario di touer, tou dévrais savoir ! Hum... Jé pensé qu'on pansé, ça c'est buon... On comprima lé sanguinolentamenté si on lé trouvé, ma là c'est partout ! Et cetté étoffée di nobla, dura à déchirer, ellé né pouvait pas êtré simplé paysanné la Mabellé, no ? Ah si, il faut aussi la réveiller, en l'appélant, o en loui donnant des giflés, o oun baquet d'eau... ma jé né vois pas d'eau, j'ai les mains salés... Jé vais crier, crieeeeeer, Mabellé, faut qué tou réviennés !

Montecchio se parlait à voix haute pour mieux réfléchir, le silence étant pour lui cause d'inquiétude. Lui qui faisait partie d'une famille destinée à user de mots et de morts, il ne savait trop comment s'y prendre pour soigner quelqu'un. Pourtant, il avait déjà pu observer ces gestes de nombreuses fois, avec sa CAC, Celle de l'Autre Clan, comme il avait fallu la nommer dans ses lettres secrètes. Elle était, est toujours sans doute, la parfaite disciple des plus grands médicastres, et Montecchio tenait beaucoup à ce "médi" comme il lui rappelait sans cesse en rigolant, avant de se protéger l'entre-jambes. Elle avait ramené des gens de la mort même, une mauvaise mort donc, non digne d'être appelée ainsi, comme l'état dans lequel se trouvait Mabelle actuellement. Un travail de "boucher à l'arène" ! Et il n'avait pas encore vu le second corps, quelle expression lui appliquerait-il... ?

Fermant les yeux, Montecchio retrouva quelques uns des gestes qui permettaient à ceux qui s'enfoncent dans la Mort de se raccrocher aux bords de ce puits sans fond. Allonger... Comprimer... Songeant aux gros yeux qu'allaient lui faire sa chef s'il venant à raconter son aventure en ces termes, Montecchio cherchait un verbe adéquat pour évoquer les bandages, quand il se souvint qu'il fallait auparavant user d'un produit désinfectant tout cela... De l'alcool !

D'une main il fouilla dans son sac et en sortit la bouteille de son liquide amer préféré. Il hésita un court instant à en boire une dernière gorgée, comme celle du con damné dont il aimait à en raconter l'histoire, car hélas il n'en restait pas grand chose. Il versa une larme, déboucha le récipient avec ses dents et s'apprêta à en asperger lentement l'abdomen de Mabelle quand il s'aperçut qu'elle venait d'entrouvrir les yeux !

Surpris, il déversa sans mesure aucune tout l'alcool qui lui restait en s'exclamant :


- Vous m'en direz des nouvellés, c'est dou bon !
--Celma
[J'IRAI REVOIR MA NORMANDIE...QUELQUE PART EN HAUT]



Celma vaque à ses occupations.
C'est que mine de rien, c'est bien occupant que de nettoyer les nuages, prennent tellement vite la poussière, puis il faut leur donner une forme rigolote, artistique ou juste reconnaissable, pour distraire ceux d'en bas.

Elle avait quand même le temps, des fois, de jeter un coup d’œil vers en bas.
Revoir les êtres chers, juste le temps de s'assurer de leur bonne forme, que hop faut retourner au boulot.
C'est qu'en plus d'être poussiéreux, ils sont mobiles.
Il faut les façonner rapidement, sans quoi il ne ressemble à rien d'autre qu'un simple nuage.

Elle est en train de peaufiner une magnifique hirondelle, avec des reflets et tout. Ne manque plus que les ailes quand un son de harpe parvient à ses oreilles.
Elle lève un œil et voit l'ange en chef, le second du grand patron lui tendre le combiné, fabriqué en corne.
Elle regarde son oiseau sans ailes qui déjà s'échappe, puis l'ange et le son de harpe qui s’intensifie...le nuage, l'ange, le nuage, l'ange...elle soupire et prend la corne, souriant à son chef pour faire bonne figure.
Elle porte la corne à son oreille, jetant un œil vers son nuage qui a prit une forme de poisson maintenant.

"Celma, ange préposé aux nuages, 24eme division nord, Royaume de France, j'écoute!"
Et oui, même chez les anges, il y a une hiérarchie, différentes activitées et une situation géographique.

Elle s'attendait à entendre un collègue qui aurait laissé tomber ses outils sur terre, ou un supérieur pour qu'elle lui fasse un café, quand la grosse voix la fige sur place.
Le Très Haut en personne!

"Ange Celma,
je vous envoye chercher deux âmes, en Normandie. Deux anciennes amies à vous. c'est pour cela que je vous envoie vous. Dame Mabelle et dame Rochane. Elles sont gisante, ne perdez pas de temps!!!
"

-Moi, mais pourquoi moi... C'est pas mon métier, je ne vais pas chercher les âmes moi, je façonne des nuages moi...c'est tout. Et puis, elles ont toutes deux de la famille ici haut...alors pourquoi moi... puis mon oiseau- poisson là...

-CELMA!!!! MAINTENANT!!! C'EST UN ORDRE!!!PAS DE DISCUTIONS!!!!

-Oui patron, excusez moi...

Elle rend la corne à l'ange qui lui sourit narquois.
Pffffffff tu parles d'un paradis.
Elle pose ses outils, se lève et traîne des pieds jusqu'à la grande porte.
Celle qui mène sur terre.

A la porte, elle discute un peu avec Saint Pierre puis passe la porte toujours traînant des pieds ou plutôt des ailes.
Elle se laisse tomber et ses ailes prennent le relais pour ralentir sa chute.

Elle arrive enfin sur les lieux du crime.
"Oula, une belle boucherie que voilà!!!Pfffff tout ce sang, ça va être simple à nettoyer ça encore..."

Elle flotte au-dessus des corps, passe de l'un à l'autre pour déterminer laquelle prendre en premier.
Ses amies sont tellement amochées que notre ange a le choix.
allez, commençons par Mabelle.
Elle flotte juste au dessus, lui prend une main et tire doucement.

"Ah, elle s'accroche à la vie, hum!!!"
Elle prend appuis au sol sur ses pieds, enjambant le corps inanimé et tire de toutes ses forces,le secouant de droite à gauche le bras de la dieppoise, comme pour la décoincer.
"GNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNNAAAAAAAAAAAAAA!!!!!!!"

Enfin un mouvement de l'âme.
Elle tire, tire, et tire encore, le corps translucide se soulève.
"JE VOIS LA TETE!!! ENCORE UN EFFORT!!!"

Un bruit dans le buisson, un homme apparaît.
Il prend sa place et soulève Mabelle.
- Michellé, vous m'entendez ? Vous m'entendez ? Battez des cilés si si !

Notre ange lache prise.

"Hé non mais ça va? je fais tout le boulot et lui il arrive et la réanime, non mais oh!!!!"

Ses pieds quittent le sol et elle attend du coup.
Examinant la scène.
Elle a pas vraiment envie de remonter, d'une pour se faire engueuler, et de deux son travail est pas passionnant.
Perdre un peu de temps en bas, pourquoi pas
Mabelle
[Slurp ! On peut même pas mourir tranquille !"Gné pas potib !" *HIP'S* !]

Les images peu à peu s'effilochaient, comme extirpées de son esprit brumeux par une force venue de nulle part, les étoiles s'effritaient en lambeaux grisâtres, la rangée d'oignons de normands moqueurs se désagrégeait laissant place à une grande flaque, telle une mare aux canards...
Les douleurs prenaient un plaisir sournois à ne pas se faire oublier et eurent l'audace de lui faire ouvrir un bref instant ses paupières si lourdes. Ses yeux se plissaient pour essayer de distinguer ce qui s'agitait au dessus d'elle, il lui fallait chercher loin dans ce qui restait de ses forces pour dissiper le trouble de sa vue :


- Ro...Roch...Rochane ?? Sa vue s'éclaircissait légèrement...non... pas Rochane...mais...où... suis-je...qui...qui êt...

SPLASH ! Ses mots furent engloutis dans un raz de marée alcoolisé avec pour effet immédiat de la faire sortir de sa défaillance vaporeuse.
Cette fois bien revenue à la réalité, Mabelle se mit à tousser, cracher, secouer sa tête , éructer des mots incompréhensibles, et enfin voir tout à fait, ou plutôt, entendre celui qui se trouvait face à elle. - Vous m'en direz des nouvellés, c'est dou bon !
Sa plaie abdominale, la plus conséquente, soudain brûlante, lui arrachait un cri de douleur à réveiller Rochane et entre deux inspirations profondes, haletante, trempée d'un alcool qu'elle ne reconnut pas sur l'instant, elle articulait :


- Mon...Monté..cchio ???

Et en bonne villageoise normande, poissonnière et boulangère de son état, elle pourléchait ses lèvres imbibées, instinctivement, l'air ahuri.

_________________
Montecchio
[Au pays des sourds, les malentendants sont rois]

A ce cri, perçant comme un tapis de la même origine, Montecchio se boucha instinctivement les oreilles avec ses mains, lâchant du même coup sa précieuse bouteille et sa compression sur l'abdomen de Mabelle, où l'alcool déjà se mêlait au linge totalement rougi, dans un pffftement comparable aux râleurs des tavernes.

- Arrêtez dé crier !!! Et arrêtez dé parler aussi, gardez vos forcés...

Il lui déchira ce qui restait d'une manche à la dame, plia le tout soigneusement en quatre épaisseurs et le posa sur la plaie en lui mettant les deux mains dessus, un peu de façon funèbre, mais qui le verrait... :

- Ténez ça aussi fortément qué possibilé, jé vais vous raméner au villagio... Ma Rochané, c'est votré cousiné ? Elle est là ?

Montecchio jetta un regard sur le corps étendu à côté, et, à moitié assourdi par la performance vocale de Mabelle, cria sans s'en rendre compte :

- Rochané... ROCHANE ! Débout les morts !

Et il s'approcha pour détecter le moindre signe de vie...
--Celma
Personnage d'Aurrore interprétée par Celma

[Assise sur une table minable, d'une taverne sordide, entouré de gens douteux.]


Un regard de chaque côté, méfiante fasse aux individus attablé aux alentours, Aurrore porte une main à sa bourse pour vérifier qu'elle n'a pas été subtilisé.
C'est qu'elle est très méfiante.
Ses voyages durent le double de temps nécessaire de part cette qualité...ou défaut suivant qui l'accompagne.
Depuis sa sortie du couvent, où elle en avait entendu des récits de vols, de viol et même de meurtres dans les bois, elle est méfiante.
Il s'en raconte des choses quand on est enfermé et complètement à l'écart du monde.
Et que je me cache derrière un buisson, et que je me tapie au sol, prenant soin de se dissimuler par des feuilles mortes (en Automne, plus compliqué le reste de l'année), et que j'imite le cri des oiseaux...

Elle s'est arrêtée dans cette taverne à cause du temps.
Il pleut comme vache qui...bref.
Elle a faim, elle à froid et se dis qu'elle va en profiter pour écrire à une normande amie de sa mère avec qui elle essaye de renouer.
Elles ont entrepris une petite correspondance, petite car récente.
Ses dernières lettres étant restées sans réponses, elle décide une dernières tentative.
Enfin, ceux qui la connaisse, enfin surtout celui, sait que quand elle dit " Finit, on me répond pas, j'écris plus" en boudant dans un coin, lui sait par expérience, qu'elle ne peut s’empêcher de réécrire, encore et toujours.
L'humeur changeante des femmes surement et dans son cas, adolescente en plus. Pas facile à suivre dans son raisonnement du coup...

Sur la table, sont disposés un vélin, à son dessus un petit encrier planté d'une plume, blanche à l'origine.
Elle couche les mots qui lui passent par la tête:



Chère Dame Mabelle,

J'espère que mon courrier vous trouvera en bonne forme.
Et que malgrè les déboire de notre duché tant aimé, vous ne manquez de rien.


Formule de politesse oblige.



Je suis pour ma pars, dans une très jolie taverne, accrochée à une charmante colline verdoyante.


Pas lui faire peur sur le bouge où elle se trouve vraiment.



Après de nombreuses lettres envoyés sans réponses obtenues, j'en ai supputé deux choses:
-soit, mon pigeon fait encore des siennes et n'a pas adressé les bonnes missives au bon destinataires


De ce côté là, l'affaire est réglé, le pigeon a finit en broche.
Elle aurait dû sans douter, un pigeon qui louche, c'est...louche.
Par contre, délicieux avec des petits pois.



-soit, vous ne voulez plus correspondre avec moi.
Et je comprend au combien pourquoi.
Je suis inintéressante à souhait


Aaaaah la dépressiassion de soi même des ados, tellement classique.



J'espère quand même croiser votre chemin un jour, enfin sans vous molester d'aucunes manières. juste un petit "Bonjour-Aurevoir" polie.

Vous souhaitant le meilleur
La petite, toute petite Aurrore


L’apitoiement maintenant. Douée la gamine.
Après relecture, elle sourit fière.
Elle se lève, s'approche de la fenêtre, s'écartant soigneusement des autres tables, tout en pliant la missive.
Aurrore, ouvre la porte d'une main délicate, appâte un jolie pigeon fauve et blanc a moitié endormi sur le rebord, lasse la lettre à sa patte, le prend dans se mains douces, regarde de chaque côté de la rue, prend un élan , ayant lâché le belle animal d'une main, le bras en arrière de sa tête...et le jette sans ménagement à l’extérieur de la taverne.
Elle ferme la fenêtre sans même regarde si le volatile a prit son envole ou s'est explosé au sol. Surprise...

Nan, il a prit son envol, de justesse et en bougonnant contre la fausse tendre blonde.
Levant une aile menaçante à son encontre. Heureusement que les pigeons et les hommes ne se comprennent pas.
Une guerre éclaterait assurément, ou plutôt une révolte pigeonnière.
Faut dire qu'ils sont mal traité et tellement mal considéré.

Aurrore retourne s’asseoir à sa table, prenant soin de ne jeter que de brefs regards, aux occupants de la taverne,sur son passage, pour ne pas les voir sourire pervers en la regardant, même certains baver.

Il vol donc, sous la pluie, le froid des soirées d'Automne, contre vents et marées.
Il a aussi le droit de se la péter hein, ce pauvre pigeon, pas bien futé.

Après toute une nuit à voler, accomplissant son devoir, notre cher ami à plume trouve enfin la dite Mabelle.
Sont quand même balaise les pigeons, pour trouver à n'importe quel endroits, le destinataire.
Un sixième sens assurément.

Elle a pas l'air bien en forme.
Un autre corps étendu à ses côtés, puis un autre au dessus.
Vision du ciel, c'est un étrange tableau.
Le corps du dessus s'active, bouge, gigote et fait on ne sait quoi au corps de dame Mabelle, en dessous.
"Héé mais, il est en train de la détrousser!!!!"
N'écoutant que son courage, le fière pigeon, se prenant sur le coup pour un aigle, fonce bec en avant et serres en mode attaquent (il se prend pour un aigle j'ai dis), il fonce sur le malotru.
Et PAF, en pleine tête et notre pigeon d'aller s'écraser un peu plus loin, stoppé par le corps toujours inerte de dame Rochane.
Sur le dos, les ailes écartées, les pattes prisent de convulsions, il tire la langue.

Beau spectacle que tous êtres, humain ou animal, inanimés dans ses bois.
Montecchio
[Quelle est ta douleur préférée ? Aille !]

Montecchio sentit le premier choc, violent, à l'arrière de la tête, mais pas le second, un peu plus doux, sur l'herbe encore verte en cet endroit.

Il tomba donc, inerte, à côté de Rochane. Sa colombine Arlequine vint se poser sur sa tête : ce n'était pourtant pas le moment pour lui chercher des poux !
Mabelle
- Arrêtez dé crier !!! Et arrêtez dé parler aussi, gardez vos forcés...

Gné ??? Mabelle ébaubie devint subitement une Mabelle docile et s'exécutait en se pinçant les lèvres pour retenir le volcan de douleurs qui assaillaient tout son corps en feu.
Ses joues déjà vermeilles, s'empourpraient de plus belle ! Et les tomates n'ont qu'à bien s'tenir !

La dieppoise, incrédule, fixait Montécchio qui de surcroit, semblait panser ses plaies.
Alors ainsi, aucun normand n'était venu les secourir ! Et le comble était qu'un membre du Fatum venait leur sauver la vie ! Son esprit déjà bien éprouvé abandonnait toute tentative de réflexion.


- Ténez ça aussi fortément qué possibilé, jé vais vous raméner au villagio... Ma Rochané, c'est votré cousiné ? Elle est là ?


Elle hochait la tête, lèvres pincées, tout en compressant sa plaie, sans le quitter des yeux, comme pour s'accrocher, pour ne pas réfléchir, ne pas penser, ne pas s'interroger, épuisée et abasourdie par la situation. Aucun de leurs proches n'était venu à elles...un membre du Fatum..et après on allait la railler sur la confiance...!

- Rochané... ROCHANE ! Débout les morts !

Cet homme avait déjà eu le don de lui arracher quelques sourires et celui qui s'esquissait à cet instant, très faiblement, relevait presque du miracle, mais, soudain, PAF le pigeon !
Les yeux en roue de charrette, Mabelle s'écria :

- Montécchio !!

Elle aurait pouffé de rire en d'autre temps, mais elle s'affola de le voir s'effondrer au sol :

- Non !! Montécchio ! Réveillez-vous !

Et de se hisser jusque lui pour lui tapoter les joues. Sa belle colombine perchée sur sa tête, offrait presque un tableau angélique ! Mabelle seule au monde, vola alors une poignée de secondes pour le regarder, contempler son visage pour tenter de capturer un brin de la confiance perdue, puis faiblement, avec douceur et hésitation, elle titilla ses joues les doigts rougis de son propre sang :

- Hé ho...Montécchio...revenez, j'vous en prie !MONTECCHIO ! MONTECCHIO !

Ses yeux inquiets, à présent se portaient sur sa cousine :

- ROCHAAANNEE !!! Corne de bouc mais réveillez vous tous les deux !
_________________
Montecchio
Après un temps in(dé)terminable, Montecchio ouvrit les yeux, se demandant où il était, une douleur vive à l'arrière du crâne et, oh, encore aux oreilles.

- Ma... Cheffé, c'est vous... ? Jé... Lé répas... n'est pas ancora prêt, ouna minouta, i'arrivé...

Il se tourna sur le côté comme quelqu'un qui essaie de grappiller de précieuses, mais vaines, secondes pour dormir, et aperçut le corps de Rochane, qu'il ne connaissait point.

- Ahhh !!! Ma qui êtés-vous, vous, pour dormiré à côté dé moi ???
Rochane
[Mourir en paix... Un peu... Passionément... A la folie... Pas du tout..!]

Citation:
ROCHAAANNEE !!! Corne de bouc mais réveillez vous tous les deux !


Il y avait des cris, des hurlements même! Mais de quoi ça s'agissait donc encore? Non mais franchement! Même pas la possibilité de mourir en paix dans cette Normandie! Rochane souffrait. Elle était revenue à elle, tellement les deux à côté d'elle faisait un rafut à... réveiller les morts! Mais blurrrrppp Gnéééé pa potiiib ça!

La belle avait, quelques instants au paravant, réussi à bouger un doigt. Ses yeux s'étaient même, par un procédé miraculeux, ouverts! A présent, son corps la faisait tellement souffrir qu'elle aurait pu dire qu'elle ne s'était jamais sentie aussi vivante!

Ses oreilles bourdonnaient... Les cris alentours la sortaient de son état de létargie à-coups par à-coups. C'est que les deux s'en donnaient à coeur joie!


Citation:
- Ahhh !!! Ma qui êtés-vous, vous, pour dormiré à côté dé moi ???


A moitié consciente, la brunette se demandait qui ils étaient et si il allaient enfin, oui ou non, lui porter le coup de grâce... Aucune raison de la laisser agoniser de cette manière.

Enfin, ses yeux étaient ouverts. Il y avait un homme avec un accent étrange alongé à côté d'elle et une autre femme également dans un piteux état non loin de là.

Rochane se redressa difficilement. Une douleur horrible parcourut son corps. Elle s'appuya sur ses coudes, releva légèrement le buste et fixa les deux autres "participants". D'une voix fluette, elle s'adressa à eux..


Qui êtes-vous? Que m'avez-vous fait?

Elle venait de faire un effort surhumain. Elle regardait la dame.

Pourquoi vous criez comme ça vous?

Ses bras plus que faibles ne la retinrent plus, son corps s'écrasa une fois de plus contre le sol.
_________________
Mabelle
[Mourir en paix... Si j'veux!]


Là c'était la pointe de nectar de miel sur la galette ! Mabelle, les yeux en roue de charrette, observait tour à tour les deux énergumènes complètement abasourdie.
Elle ne savait plus quoi faire, ne savait plus où elle en était, son abdomen poursuivait son chemin incendiaire, et bien entendu son regard s'attarda sur Montécchio, suppliante :

- Montécchio...je ne vais pas avoir le temps de revoir mon village...Je vous en prie, réveillez là avec votre fiole puante, faites quelque chose, et qu'elle me reconnaisse surtout, que je puisse lui parler avant de mourir et surtout lui faire avouer que ce sont MES galettes, les meilleures du royaume !

A ces derniers mots, elle se pinçait les lèvres, confuse et stupéfaite à la fois d'avoir pu dire une chose pareille dans de telles circonstances !
Soudain, elle fut saisie d'une angoisse terrible à l'idée que sa cousine ait perdu toute faculté mentale, son regard s'attrista comme ses yeux s'humidifiaient. Bien que du côté obscur, Montécchio était le seul qui pouvait les ramener au village, elle le fixait de ce regard larmoyant en articulant faiblement, la voix chancelante :


- Montécchio...vous êtes mon seul espoir...
_________________
Montecchio
[Déjeuner en paix ? Si j'peux...]

- Ma perché vous parlez di galetté, di poiré... ? Vous mé donnez faim !

Montecchio regarda Rochane qui venait de tomber et se porta à son chevet... disons à sa cheville, n'anticipons pas... Ne sachant pas où était sa fiole salvatrice, il sortit un petit couteau et piqua quelque peu le tendon de Rochane, comme une poule autrefois l'avait sorti de sa torpeur et sans doute sauvé.

- Oh, cousiné, ça souffit di dormiré, on s'en va mainténant, moi j'ai faim !

N'attendant pas que Rochane manifeste un signe de vie ou que Mabelle vienne l'aider, il tira la première (par les chevilles...) pour la hisser tant bien que mâle sur la charrette, puis il proposa à la seconde de l'aider à s'y installer.

- Allez, en voitoura Michellé, c'est moi qui counduis !
Mabelle
Pour une fois que ses espoirs étaient exaucés...Elle ne put s'empêcher de sourire en levant les yeux au ciel aux propos de Montécchio. Rien ne l'atteignait, il avait toujours ce genre de joie vivre qui rendait tout possible. Et cette fois, c'est son estomac qui prenait le dessus et lui donnait la volonté d'embarquer ces deux là sur la charrette.

Elle le laissait faire, de toute façon, elle ne pouvait faire mieux que de le regarder s'activer. Quand soudain il saisissait une petite lame et s'approchait de Rochane, son sang se précipita dans ses veines, elle déglutit, puis soupirait presque aussitôt de soulagement bien qu'elle ne comprenait rien au geste de Montécchio.
Son visage s'assombrissait, empreint d'une inquiétude profonde de voir sa Rochane tel un pantin inanimé. Elle installait Brennus aux côtés de sa cousine en lui répétant de la réveiller, comme il savait le faire chaque matin au lever du soleil, frétillant au pied du lit.
Mabelle se hissa avec l'aide de Montécchio, assise à ses côtés, une main toujours appuyée sur son abdomen, ivre.
Les contusions, courbatures et autres éraflures plus ou moins profondes s'estompaient de temps à autre, seule sa plaie la faisait douter de ses chances de survie.
Une fois tous installés, elle sourit de nouveau "Michellé, c'est moi qui counduis !", cet homme était assurément hors du commun.


- Vous avez faim ? Sous le banc se trouve notre besace ...elle est garnie de victuailles...pain, galettes au miel, oignons, pâté et des pommes je crois aussi...

Rien que d'évoquer le contenu, elle fut prise d'une nausée. A cet instant, elle aperçut les gourdes de calva et regardait Montécchio :

- Vous m'avez réveillée en m'aspergeant de votre breuvage brûlant...peut-être pourriez-vous faire la même chose avec Rochane ? Nous avons quelques réserves de calva ici.

Et de montrer du doigt les gourdes calées autour du banc de bois de la charrette. Mabelle sourit, Rochane serait tellement heureuse d'être réveillée d'une pluie de calva ! Dieppois de surcroit ! Parce que n'oublions pas, même dans les pires moments de la vie : "Le Calva Dieppois, est le meilleur qui soit" !
Enfin, ses doutes reprirent le dessus, toujours tiraillée par son dilemme, dilemme imposé par les railleries des siens quant à la confiance qu'elle avait pu accorder à "l'ennemi". Et si le couteau de Montécchio était imbibé d'un poison mortel ? Peut être qu'il attendait qu'elle même s'évanouisse une nouvelle fois, pour la taillader à son tour ? Non, il aurait eu l'occasion de le faire plus d'une fois songea t-elle...


- Dites...qu'avez vous fait à ma cousine avec votre pointe ?
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Montecchio
- Faim ? Ma, on est lé matin et il resté ancora six répas à prendré dans la iournée. Sans compter lé pain o lé maïs perché c'est la guerra ! O là-bas au loin, régardez, les bouissons ont bougé : vous voulez bien les sourveiler sans les quitter des yeux... ?

Au loin, il est vrai, des buissons, plus ardents que les trois personnes dans la charrette, mais tout aussi calmes. Rien ne semblait bouger. Un bruit pourtant, là, tout proche. Un peu fouillis. Comme si l'on fouillait. Mais rien. Des craquements. Comme si l'on marchait sur des feuilles mortes (le mot est mal choisi en cet instant : sur des brindilles, disons...). Mais aucun mouvement.

- Ma, * scrunch * damé Michellé... Mon brévagé... * gloups * broûlanté... c'était pour votré plaie... On né va pas * crac * asperger votré cousiné avec dou calva ! Hum... buoné la galetta ! Jé l'ai déià piquée au taloné, elle a bougé et *slurp * ellé a rémoué les paupièrés et ellé respiré, ellé est vivanté, il faut la raméner vité... * hmmm * Jé vais ploutôt goûter lé calva, si iamais on sé fait attaquer en passant près des bouissons * plop * ca né séra pas perdou !

La charrette avait quelque peu ralenti sa course mais continuait sur la route de Dieppe où elle ne tarderait plus à arriver. Régulièrement, Montecchio appelait Rochane pour savoir si elle l'entendait et rappelait à Mabelle de ne pas quitter les abords du chemin des yeux, lui racontant au passage des anecdotes totalement improvisées, comme celle du véritable "Chemin des Yeux" ou l'invention du "Calva d'os" par un gardien de cimetière breton... Le tout ponctué par des * hips * faisant s'envoler Arlequine qui picorait quelques miettes venues d'on ne sait où...
Mabelle
Il mangeait comme un affamé ! Légèrement soulagée par la réponse de Montécchio liée à l'entaille sur le talon de Rochane, Mabelle le regardait amusée, elle faillit en être attendrie de le voir dévorer ainsi !
Elle s'exécutait toujours avec cette docilité insolite et étrangère à son caractère, et scrutait les buissons tout en jetant toutefois quelques regards sur Rochane. Ces facultés lui revenaient étrangement, Montécchio avait des remèdes bien étranges et efficaces pour soigner les plaies du corps et peut être aussi, un peu celles de l'âme.
L'entêtement légendaire de la dieppoise était une de ces facultés révélatrices de son léger retour à la vie :


- Non, non Montécchio, le calva est aussi un excellent remède pour nous autres...Regardez donc !

C'est alors qu'elle vidait la moitié d'une gourde de calva sur Rochane, puis, d'un sourire de satisfaction en tranche de courge, elle écoutait avec attention les histoires, le "Chemin des Yeux"...les yeux ne montraient que la surface des choses selon elle, leur chemin était sinueux voire sournois, ou bien l'os de calva du breton qui le rongeait sur une tombe ou quelque chose comme ça, car à ce moment là, elle n'écoutait que distraitement :
Brennus avait sauté de la carriole vivement et s'approchait des buissons en aboyant fermement.
Saisie d'une peur bleue ou plutôt noire, Mabelle saisit la couverture pour recouvrir Rochane tout à fait, puis instinctivement se blottit contre Montécchio, tremblotante :


- Mont...Montécch...ce sont...vos am..Fatum...

Un brin traumatisée, Mabelle se ressaisit et criait à son chien de revenir tout en cherchant son épée...volée.
En état de panique presque incontrôlable, elle s'agitait tandis que Brennus grognait de plus belle,, il lui semblait même qu'il "grouinait" bien longtemps, mais, effrayée, elle ne s'en soucia pas davantage, et se hissa aux côtés de Rochane, sous la couverture Nerwendilienne, cette fois elles mourraient ensemble.

_________________
Montecchio
Montecchio arrêta la carriole et sauta à terre, couteau en main, pour rejoindre le chien grouinant. Il s'arrêta devant le buisson, regarda par dessus et cria :

- Oh ! Brennus, non !!!

Et il se jeta tête la première derrière ce bosquet ! On entendit des coups, des cris, des hurlements même ! Un chapeau violet vola ! Un couteau se ficha dans un arbre proche ! Des pétales de roses jaillirent ! Des plumes aussi !

Puis ce fut le silence...

Montecchio se releva, tout débraillé, les cheveux en bataille, comme celle qui venait d'avoir lieu. De la tête, l'air dépité, il signifia un non aux dames cachés sous les couvertures.

Brennus apparut. Une pintade dans la gueule...


- Jé n'ai pas pou la sauver, jé souis désolé...
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