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[RP] Et les Phoenix déploient leurs ailes...

Nicolas.1er
[Juste avant les combats]

La guerre, c'était mal. L'homme raisonnable en Nicolas le savait et s'efforçait de garder cette vérité à l'esprit, surtout depuis qu'il avait un Royaume à charge. Il était cependant très facile de l'oublier lorsqu'on se trouvait au milieu d'une foule d'hommes et de femmes armés, décidés à en découdre, avec un adversaire à distance de marche. La paix avait eu sa chance, le Fatum et l'Artois l'avaient rompue. Le temps était désormais venu de montrer que la Couronne n'entendait pas se laisser faire. Le borgne donna le signal du départ.

[Au cœur de la mêlée]

La position de monarque avait ceci de frustrant qu'une escouade entière de soldats d'élite s'ingéniait à vous protéger, en vous empêchant de prendre part au moindre combat. Le Florentin aurait volontiers tiré l'épée pour occire un ou deux marauds, mais on ne lui en laissait tout simplement pas la possibilité. Impuissant, il dut assister au courageux sacrifice du capitaine Ricco, puis à celui de Carles. Les choses ne tournaient pas précisément comme prévu.

D'un geste, il ordonna à deux soldats d'aider Shanessa à ramener les gardes blessés vers l'arrière. Il envoya ensuite un messager faire circuler l'ordre de se replier. Les troupes royales allaient panser leurs plaies... à défaut d'avoir réalisé la percée espérée, elles avaient fermement campé le pied en Normandie. La reconquête n'était plus qu'une question de temps.

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Ava.
La jeune femme continuait à marcher, ignorant la direction qu’elle prenait partout gisaient des corps, des blessés…. Ses cheveux blonds étaient peu à peu devenus rouges, elle perdait beaucoup de sang… ses idées n’étaient plus très claires… sa vision se troublait, seulement voilà personne ne semblait se soucier des blessés…

Elle continuait traversant et enjambant les corps, elle serait marquée à vie de ce qu’elle venait de voir, est ce que l’on s’habitue à l’horreur ?


Plus loin elle vit Anna se pencher sur… sur son amie Elenwë…
Elle la regarda gisant au sol tandis que les braves soldats du roy s’occupaient de leurs blessés, elle aida Anna à hisser Elenwë sur sa monture, Shire suivait même si sa cavalière était incapable de le monter…


Une fois mise à l’abri pour qu’elle puisse se faire soigner, la jeune femme toujours hagarde s’avança vers ce Roy qui ne se souciait que de ses soldats, que de ses gardes, elle ne s’en approcha pas mais ce fut plus fort qu’elle…
Elle lança assez fort pour qu’il entende…


Et votre royal séant ne pourrait pas non plus ordonner d’aller chercher les gueux, les volontaires, ceux qui ne sont pas de votre royale armée ?

Une légère grimace vint accompagner ses mots, la maladresse, sans doute était-ce de la maladresse, mais s’il n’y avait que les troupes royales alors elle irait se soigner et aider à soigner ses amis Normands…

Elle sentit le sang monter dans sa gorge, était-ce de la colère, du dégoût, sa blessure...quoi qu’il en soit elle n’oublierait pas…

Puisqu’il n’y avait que les troupes royales et bien les troupes royales allaient se débrouiller… ou alors il allait falloir se montrer convaincant…
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Elyass
Fécamp, 17 Octobre 1461




De cette ville suintait des effluves malsaines de haine, de rancœur rendant chaque regards, chaque visage inconnu sujet de méfiance. Le blond avait l’impression qu’un couteau l’attendait à tout les coins de rues, la main en permanence crispée sur le pommeau de son épée, on pouvait l’apercevoir déambuler prudemment à la recherche d’une quelconque denrée mangeable sur le marché. Chaque petits arrivages de nourriture donnait lieu à de véritables émeutes, on se frayait un chemin dans la rixe à coup d’épaules, on se piétinait allègrement pour espérer se trouver dans les derniers à crever de faim.

La famine, c’est ce qui rongeait la Normandie depuis l’arrivée de l’Alliance. Le commerce totalement gelé par les autorités Normandes légitimes, le petit peuple s’en trouvait affamé, incapable de dénicher la moindre pitance, alors que les compagnons de Fatum étaient en permanence réapprovisionnés par de lourds convois.

Tout le monde était sur le pied de guerre, deux armées royalistes annoncées à l’approche et l’une, plus en avance, allait se heurter au mur Fatum, ce n’était qu’une question d’heures. Elyass y voyait là l’occasion de mettre un terme définitif à ce conflit, d’anéantir les forces du roy, de prouver au royaume, au monde que l’Alliance Fatum et Eldorado avait les cartes en main pour imposer leur hégémonie, leur loi là ou bon leur semblait. Il se réjouissait particulièrement à l’idée de quitter ce maudit trou à rats qu’était Fécamp, à l’idée de partir la retrouver, mystérieuse, élégante, tant élancée dans ses légères foulées qu’on l’aurait cru capable de marcher sur l’eau.

Planté aux milieux de la formation Fatum, Elyass se frotta le front d'un revers de la main, bousculant des mèches chatoyantes aux rayons timides du soleil, comme pour tenter de la chasser un instant de son esprit, de laisser de côté ce manque, ce désir qui l’habite en permanence, pour se focaliser sur l’ennemi qui approche, juste l’ennemi qui approche… Les bannières royalistes étaient bien moins nombreuses, la bataille paraissant gagné d’avance. Une euphorie générale planait sur les rangs de l’Alliance, leur pire crainte avait été que tous les sbires du Roy leur tombent dessus simultanément, et grâce au ciel, cela n’était pas le cas. D’un cœur, d’une voix, ils s’élancèrent avec rage et détermination.


-POUR FATUM !



Quelle honte, quelle pitié, quelle déchéance… il rampait à l’écart de la mêlée, couinant, sanglotant comme un gamin retenant ses larmes, laissant une trainée pourpre sur son passage. Plaqué sur son flanc droit, il se hissait plus avant dans les herbes à l’aide de sa main droite toujours agrippée à ce qui restait de son épée, l'autre compressant la plaie béante qui fendait sa hanche gauche. Rapidement privé de son bouclier pendant la mêlée, il s’était retrouvé sans protection, il tomba aux premiers coups de fers. Quelques assauts avaient suffis à briser sa lame avec une facilité déconcertante, s'en suivit un coup de gantelet dont le métal s’écrasa violemment contre son arcade gauche. Dans les vapes, sans aucun contrôle sur lui-même de par la véhémence de la frappe, son vis-à-vis n’eut qu’a l’achever d’un coup circulaire transperçant chair et mailles.

Tandis qu’il s’éloignait tant bien que mal des combats, il pestait de toute ses larmes contre lui-même, contre sa faiblesse et la façon dont il fut mis hors de combat dès les premiers heurs. Ces années d’abnégation, d’entrainement obsessionnel dans l’espoir de devenir un épéiste hors pair, un combattant sur qui on pouvait compter n’avaient donc servit à rien … il ne se sentait plus bon qu’a expirer ici, pataugeant honteusement dans son propre sang, dans sa propre défaite. Tout était trouble, dans ses oreilles résonnaient les épées s’entre-choquants, les hurlements, un cor inconnu, sonnant probablement la retraite des royalistes. La moitié de la face maculée, il était incapable d’ouvrir l’œil gauche dont l’arcade saignait en abondance, sans parler de l’hémorragie qui sévissait sur son bas ventre. Il s’adossa péniblement au premier arbre qui croisa sa route, littéralement tiraillé, anéanti par la douleur. De la paume, il se frappa le crâne de rage, détournant un court instant sa souffrance avant de sombrer en sanglots parfois marqué de quelques gémissements d’affliction.

Il rassembla un instant ses esprits pour déchirer sa veste et s’attacher solidement le tissu autour de la taille, comprimant la plaie dans l’espoir de stopper l’effusion de sang. Brutalement assaillit par une fatigue implacable, il peinait à garder l’œil droit ouvert. Fixant le ciel avec une fatalité affligeante, il songea à nouveau à elle et se détesta encore d’avantage en imaginant sa belle le voir dans cet état, dans cette dépravation … Ou comment se sentir en sécurité auprès d’une lavette de ce genre. Il balança avec rage le morceau restant de sa lame qui tomba à quelques mètres à peine, puis, dans un soupir, il perdit connaissance.


17/10/1461 04:09 : Votre bouclier a été détruit.
17/10/1461 04:09 : Votre arme a été détruite.
17/10/1461 04:09 : Carles vous a porté un coup d'épée. Vous êtes mort au combat.
17/10/1461 04:09 : Vous avez été attaqué par l'armée "urit sed non moriatur" dirigée par Scorpius.
Anna_clara
Alors que mon corps entier se relâche d'une nuit de combats, je sens quelque chose que j'imagine être le désespoir me gagner. A voir le corps d'Elenwë étendu sous mes yeux, l'absurdité de voir les hommes, encore et toujours, s'entredéchirer, se pourfendre et s'entretuer en toute circonstance me pèse comme il ne m'est pourtant pas permis. Foutredieu pourquoi ?! POURQUOI ? La question revient sans cesse, obsédante, sans que je puisse trouver la réponse. Moi qui rêve d'un monde où chacun trouve sa place, je me tiens à genoux devant ce qui m'apparaît être l'échec absolu de la raison.

Je renifle, une boule me serrant la gorge, face ce spectacle de désolation et l'odeur âcre du sang que le vent souffle de toutes parts. D'un revers de main, j'essuie les larmes de rage qui perlent à mes yeux. Je suis en vie. Ne devrais-je pas déjà me réjouir...?

Mon épée fichée dans le sol me contemple hisser Elenwë sur la monture d'Ava qui, semble encore plus hargarde que moi. Elle tient debout, maculée de sang, vacillante, mais elle aussi en vie. Je voudrais lui adresser un sourire, lui dire un mot, mais rien ne réussit à franchir le seuil de mon visage fermé. Seuls mes yeux, viennent traduire ma gratitude alors qu'elle m'aide de ses maigres forces, m'enjoignant d'un geste de la main d'emmener loin son amie. Nous nous retrouverons plus tard.

Je récupère mon épée, saisis le shire par la bride et l'entraîne à ma suite au milieu du chaos. Tout en marchant je cherche du regard un visage connu, un corps, une tenue familière. N'importe quoi qui me raccroche à ma vie d'avant.

Rien.

La colère me gagne, elle me submerge et gronde, vient de loin. J'ai bu le vin jusqu'à l'ivresse. Je me prépare une gueule de bois à faire frémir. Des sanglots, des gémissements. Je me résouds à penser qu'il faudra que je revienne pour chercher ceux qui restent, puisque je ne peux les prendre tous avec moi. Oui, c'est ça... Faire dans l'ordre... ce que tu peux... avec ce que tu es...

Un corps. Un de plus adossé contre un arbre. Je ne devrais pas y prêter plus d'attention qu'à un autre et pourtant... Je crois rêver ! Il ne porte pas les armes de Normandie, ni d'aucun ordre ou armée royale. Un de ces brigands...? Oui, certainement... ! Mes prunelles se dilatent et ma main se crispe à nouveau sur la garde de mon épée. Je suis si en colère que je découperais volontiers en quartiers, lui et tous les cloportes de son espèce, venus semer la mort parmi ceux que j'aime.

Je m'approche, cours presque jusqu'à lui, abandonnant là Elenwë et Shire qui ne bouge pas. Il gît là à mes pieds, peut être bien mort. J'en sais rien. Je m'en fous. Ma tête me dit je devrais frapper encore, histoire d'être sûre, histoire de ne pas le voir un jour, tenter de tuer encore l'un des miens. Je brandis mon arme, prête à l'enfoncer et à la retourner dans ses chairs sanguignolantes. Sans que je puisse les retenir, mes larmes coulent toutes seules.

Moi, gorge nouée et coeur battant la chamade :
J'ai jamais tué...
Voix off : En même temps, on frappe pas un homme à terre...
Moi, hurlante : Il mérite de crever et son cadavre de pourrir au soleil !!!
Voix off : Oué ben dans l'état où il est, te bile pas ça va pas tarder...

Je suffoque, submergée par mes émotions. Je ferme les yeux comme pour sortir d'un cauchemar. Mais quand je les rouvre, il est toujours là devant moi, inconscient. Je détourne le regard, vois Elenwë jetée comme un sac en travers de la selle.

Epée au fourreau. Je cours de toutes mes forces pour la rejoindre, hoquetant, sanglotant comme une gamine. Je fuis à toutes jambes cette désolation qui me ravage. Il faut la soigner. Il faut sauver sa vie, suspendue à un fil.
Aterfalco
Préambule

La Normandie, ce pays dans lequel il était venu, tantôt en allié, tantôt en ennemi. La dernière fois, il avait traversé la région, lors d'une guerre déjà presque lointaine, sous anonymat et de manière furtive, afin de passer inaperçu, et rentrer plus vite en Artois.

Mais cette fois-ci, c'est avec son étendard de Bourrin qu'Aterfalco avait pénétré sur le territoire normand. A son propre étonnement d'ailleurs, il ne pensait pas jamais remettre les pieds sur cette bonne vieille terre du calva.

La guerre, encore une fois elle, le portait ici, la paix étant inapte à le lui permettre. La guerre déclarée par ce maudit traitre de Nicolas, que Le Sans-Nom lui chatouille les entrailles pour l’Éternité éternelle...

Il ne s'était arrêté que brièvement, le sire était attendu au sud, par lesdits Fatum, une bande de joyeux drilles un tantinet douteux, mais rudement nombreux et organisés, et, dans le fond, plutôt sympathiques.

La bonne ville de Dieppe, un passage certes éclair, mais tout de même une ou deux rencontres, de locaux, plutôt amicaux, en dépit du contexte pour le moins tendu. Il y aurait bien trainé quelques jours, seulement le temps lui manquait, il fallait se presser.

C'est donc sis confortablement sur le dos de Cheval, son cheval, l'étendard des Bourrins soutenu par l'un de ses étriers, qu'il battit la campagne normande, en direction de Fécamp. Étonnamment, les gens qu'il croisait, constatant qui il était, se contentèrent pour l'essentiel de lui adresser des regards noirs, voire quelques insultes lorsque leur nombre le leur permettait, mais nul ne tenta de lui barrer la route.

Au demeurant, il valait mieux qu'il en soit ainsi, pour la ponctualité de son programme, autant que pour l'intégrité physique des hostiles. Il finit, après une longue trotte, et quelques erreurs dans le sens de lecture de sa carte, par rejoindre Fécamp.


Fécamp, le 17 octobre 1461

Il finit par apercevoir Fécamp au loin, cette ville, l'une des rares villes normandes avec Rouen, où il ne s'était jamais vraiment arrêté, même du temps où les relations artéso-normandes étaient à leur zénith. Les étendards de Fatum et d'Eldorado planaient sur la ville, conquise depuis quelques jours, mais mue par un fort esprit de résistance de la part des habitants du cru.

Le soleil commençait déjà à descendre, les jours raccourcissaient à la vitesse de Cheval au galop... Il était attendu dans la nuit, il était un brin en avance, ce qui était assez remarquable pour qu'il s'en gratte la fesse gauche de contentement.

Sautant de selle, il entreprit donc d'aller faire une promenade, tant qu'il était là et que le temps le permettait. Il cala l'étendard des Bourrins nonchalamment sur son épaule et entreprit de sa balader, pendant qu'il faisait encore un peu jours.

Lorsque soudain, il la vit. La plus grosse, la plus longue, sans doute aussi la plus ferme et la plus vivace, droit devant, à moins de 10 pas, de toutes les pâquerettes qu'il eut jamais vu dans sa vie. Envoyant voler son étendard, il se rua dessus, sortit son épée, et la découpa délicatement. Il en aperçut une autre, puis autre. Devant lui, s'étendait, à perte de vue, sans doute le pré le mieux fourni en pâquerettes géantes qu'un humain ait jamais pu fouler.

Il entreprit donc de faire le bouquet le plus géant de pâquerettes qui soit, et partit en chasse des plus grosses, en profitant avant que la nuit ne tombe. Derrière lui, Cheval ramassa l'étendard qui gisait au sol avec ses dents et le suivit, indifférent aux exclamations puériles de son maitre à chaque fois qu'il découvrait une pâquerette plus grosse que la précédente.

Il finissait de faire son bouquet, la pénombre étant désormais complètement levée, puis releva la tête, perplexe. Il se rendit compte de la distance qu'il avait parcourue, et qu'il ne savait plus comment il était arrivé là, ni même où il était...


Mince, par où est-ce que je suis arrivé moi déjà...?

Il regarda son cheval, qui le toisait d'un air dédaigneux, lâchant l'étendard sur le sol pour manifester son mécontentement. Il avait un bien meilleur sens de l'orientation que son maitre, mais il ne serait certainement pas disposé à coopérer après que son camarade humain l'eut ainsi obligé à se trimballer un manche en bois en travers de la mâchoire pendant une bonne heure et demi.

Toi, commence pas, c'est pas le moment.

Après s'être copieusement soulagé sur le parterre de pâquerettes dont il se moquait éperdument, Cheval partit au galop dans une direction d'où Aterfalco ne se souvenait pas d'être arrivé. Jurant tout son content, le Bourrin attrapa l'étendard et courut désespérément après sa monture, un poing pâqueretté brandi en direction de l'insolent.

Reviens ici foutu canasson arriéré si tu veux pas que je te transforme en gigot !!

Après avoir couru un long moment, perdu le cheval de vue sans pour autant s'arrêter, il fut attiré par un bruit dans la nuit et alla voir dans la direction d'où il provenait. Il retrouva Cheval sur le chemin, celui-ci revenant vers Aterfalco, puis le mordant une fois arrivé à son niveau pour qu'il monte en selle.

Perplexe pour la deuxième fois ce soir, il posa le bouquet géant sur le pommeau de la selle, remit l'étendard en place en enfourcha ce qui, malgré son âge avancé, était encore un imposant destrier. L'animal prit ensuite de sa propre initiative la direction d'où provenait le vacarme grandissant, qui résonnait de la même façon aux oreilles du cheval et du Bourrin.

Ils ne s'étaient pas trompés. Ils arrivèrent en vue de ce qui était une bataille, bien qu'assez éloignée. Devant lui, en contrebas, les armées aux étendards de Fatum affrontaient celles de Nicolas. Pourtant, ces dernières étaient manifestement en infériorité numérique, attaquant une position efficacement défendue.

Quelle idée d'attaquer dans ce genre de situation ? Cela n'avait pas de sens, et ne pouvait s'expliquer de manière logique que pour une poignée de justifications, l'arrivée programmée de son armée y ayant une part déterminante dans une bonne partie des hypothèses...

Ater et Cheval observait la scène de loin, le destrier raclant nerveusement du sabot, prêt à charger, retenu seulement par les genoux fixes et l'humeur sombre de son maitre. Sa main gauche tenait l'étendard et le bouquet, sa droite vînt claquer l'encolure de l'animal d'un geste apaisant.


Et bien, mon vieux... Je crois que nous allons encore avoir fort à faire cette fois-ci...

Constatant, malgré la distance et la nuit, que l'issue de la bataille était déjà réglée, si tant est qu'elle ne l'ait pas été dès l'engagement des hostilités, Aterfalco détourna son cheval d'un mouvement du genoux et repartit dans la direction de la ville, visible depuis sa position.

Cheval, profitant des réflexions qui accablaient son maitre, s'empara d'un coup de dent du bouquet géant et lui fit sa fête en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Le Bourrin, de son côté, songeait, et ruminait, laissant échapper des termes comme "Bande d'imbéciles", "sacrifices inutiles" ou encore "foutu Nicolas"...

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Virgil
[souvenir de bataille]

Virgil était depuis pas trop longtemps au service du commandant de la maréchaussée de Rouen , comme garde du corps, après toutes les tentatives de meurtres sur sa personne il méritait bien sa, bien que le tout soit payé a ces frais.

Il se souvient vaguement de ce matin avant la bataille, tous alignés proprement au cotés du commandant qui attend les ordres de la charge, il ne sont pas nombreux sous l'étendard de la maréchaussée normande une trentaine a tout cassé, il ne connait pas tout le monde, mais il sont tous la pour se battre.

Les premiers a chargeaient sont devant, il pense se situait en seconde ligne , puis sonne le cor , il voit l'étendard de la maréchaussée de Normandie se levé, preuve que la première charge c'est faite taillé en pièces, il se souvient du commandant levant son épée , enfilant son casque et criant

A moi mes frères, mort au tyran, resté avec moi, gardait la ligne, a la vie a la mort, pour la Normandie

Il se souvient des hommes et femmes frappant sur leurs boucliers et criant a plein poumons : Normand pour toujours pour répondre a sont appel, et ils chargent comme des bœufs dans la masse des ennemis, les flèches qui vole dans tout les sens et c'est le chaos le plus total, puis il voit le commandant aidé un soldat a se relevé qui avait pris une flèche en pleine jambes, alors qui le relève , par traîtrise l'ennemi le touche de long en large sur son torse

Virgil à tout juste le temps de crié Nonnn de tout ces poumons , il voit le commandant laissant tombé "justice" par terre et qui se brise en deux a ces pieds, dans ces souvenirs il ne bouge plus et voit le commandant qui regarde ces mains pleines de sang, puis qui ce met a genou , puis s'écroule par terre.

Puis les choses s’accélère, juste le temps de crié

Aux boucliers , aux boucliers, rempart de boucliers au commandant

Les troupes s’exécutent et trois personnes tirent le corps du commandant à peine plus loin pour le mettre au abris, Virgil voit alors ces frères et soeur se faire prendre en surnombre par l'ennemi et amène le corps du commandant à l'abri, le reste des troupes essayent dans bien que mal de batte en retraite....puis plus de souvenirs....étrange sa
Durandal
Fécamp, 17 Octobre 1461



Épée à dextre. Écu à senestre. L'instant d'après. Uniques pensées.

Survivre à la seconde qui arrive. Et se laisser habiter. Oublier son âme. Effacer l'humain superflu.

Les cris de ses compagnons retentissent. Lui aussi beugle. Pour conjurer et exprimer la peur. Qu'il voudrait ignorer. Et qu'il cache. Orgueil.

Ce n'est pas le premier combat. Et pourtant...

Entrailles nouées. Tunique trempée d'âcre sueur. L'air est frais, sur la côte normande. Un coup de vent. Un ordre. Et Fatum s'élance. Comme un seul homme.

Son esprit, il l'a laissé derrière lui. Son corps suit le troupeau. Lame brandie, bouclier en avant.

La mêlée.

Du rouge, des visages. Des éclats de lumière et de voix. Cliquetis lointain des armes si proches. Des regards. Effroi, rage, désespoir, folie, haine, colère, fanatisme. Les pires passions de l'homme.

Il les tranche.

Sa lame frappe ou pare. Son poids accompagne les coups. Danse chaloupée d'une sinistre nef sur une houle d'ennemis. Inconnus pour la plupart. Mais dans un échange de regard, il voit une âme. Connue. Un nom. Elenwë. Information inutile. Soldat qui n'a pas su s'abandonner au combat. Trop conscient. Trop ancré au réel. Inadapté à cet irréel absurde.

Première victime.

D'autres suivront. Deux. Qu'il abat. A chaque fois, un sourire nerveux tire ses traits. Pas de place à la philosophie. Seule compte la survie. Aucune joie. Pas de libération d'un sombre désir. Simplement, le sentiment du devoir accompli. Le bonheur d'avoir vaincu la mort. L'espace d'une seconde.

Les combats continuent. Puis sonne la retraite. Regard circulaire. Une majorité de Fatum debout. Les royaliste fuient. Victoire.

Sa carcasse exulte bruyamment. De joie. Et de soulagement.

Peu à peu, la frénésie du combat le quitte. L'adrénaline s'évapore. Le sang dans les veines ralentit et refroidit. Les pensées reviennent, plus cohérentes et moins morcelées.

Tout n'est plus que vide. La victoire de ce soir est importante. Certes, c'était plus une escarmouche, qu'une grande bataille. Une erreur stratégique, peut-être. Il sait toutefois que les généraux ont des desseins qui le dépasse. Et qu'une défaite bien mesurée et calculée, peut amener la victoire finale. Ils ont vaincu cette fois. Mais qu'en sera-t-il à l'avenir ?

Durandal sait aussi qu'il est plus facile de vaincre après une victoire. Que celle de ce soir améliorera le moral des troupes. Que les privations de la guerre et que la nostalgie de Genève seront plus facile à supporter. Que la bière, ou même le calva insipide, gagneront en force et en saveur à se mélanger aux histoires de ses frères et sœurs d'armes.

Le cœur tiraillé entre le vide déprimant de ne plus se battre, et la légèreté de la fin des combats, le jeune homme, épée rangée et bouclier ballant, rejoint le repaire pour faire son rapport. Puis, il écrira une lettre. En espérant qu'elle atteindra sa destination aussi efficacement que le fit son arme.


Citation:
17/10/1461 04:09 : Vous avez frappé Elenwe. Ce coup l'a probablement tué.
17/10/1461 04:09 : Vous avez frappé Ciciaa. Ce coup l'a probablement tué.
17/10/1461 04:09 : Vous avez frappé Alois_trancy. Ce coup l'a probablement tué.
Elenwe
[Quelque part entre la vie et la mort, baladée par le cheval d'Ava]


Venant de très loin, une voix survola un instant la jeune femme, l’enveloppa puis finit par disparaître.

Anna_clara a écrit:
Elenwë...? Elenwë !!! Je vous en prie, répondez... !


Répondre ? A qui ? A quoi ?

Dans sa bulle d’inconscience, la souffrance n’existait plus, l’esprit se laissait aller à la tranquillité. Alors Pourquoi et pour quoi en sortir ? Du monde alentour n’émanait désormais plus que des relents de mort, de sang, de désolation. A quoi bon retourner dans la douleur ? Plus de crainte, de peur, d’incertitudes, plus rien de l’extérieur, juste un bien être grandissant…
Tout faire pour rester là, ne pas chercher à s’en échapper, laisser couler et attendre que tout soit vraiment fini.

Pourtant quelque chose clochait. La vie, si petite brindille en cet instant, empêchait l’engrenage mortuaire de tourner comme il aurait du et finit même par en stopper le mouvement.

Elenwë ouvrit alors les yeux en grand, ses poumons se remplirent d’air par saccade et son cerveau tenta de se souvenir…Mais c’est son corps qui, le premier, lui rappela les derniers évènements, lorsqu’une explosion douloureuse se rependit dans tout son être. Et, tel un nouveau-né, elle hurla.

Bien plus tard, après avoir été saoulée au calva afin d'amoindrir la douleur, recousue et pansée, elle reçut un courrier…Courrier qui la laissa perplexe tout d’abord puis la contraria. Elle le roula en boule mais ne pu le jeter. Une fois reposée et les idées plus claires, Elenwë le déplia, le relut et finit par y répondre...

_________________
Jenjitai



[Fin septembre 1461, début octobre]

Malgré les voyages, les amis , depuis la mort de son époux plus rien n'était pareil , la motivation le goût de vivre n'y était plus
Sa fille confinée dans un couvent , son fils élevé par sa Louisette , le domaine semblait vide , sans âme sans vie

Elle pleurait souvent mais ne le montrait à personne , sa vie n'avait plus aucun sens , l'église l'avait abandonné , LUI l'avait abandonné
Son époux tué, sauvagement assassiné et en plus dans l'église

Elle ne pouvait pardonner , en plus l'acte irréparable qu'elle avait commis ne pouvait être oublié

Il fallait qu'elle se rende utile car cette sensation de ne servir plus à rien lui taraudait l'esprit , il fallait trouver quelque chose

Tiens à Rouen on cherchait un douanier , pourquoi pas
Elle fit naturellement sa demande , et la formation débuta
Pas trop dur , mais il fallait être attentive

Et puis quoi d'autre ...

Et puis un jour.... une idée ... et si elle se représentait pour être maire de Rouen
Par le passé elle avait fait du bon travail , cela l'a motiverait surement et plus elle aurait du travail , plus elle aiderait , mieux elle se sentirait

Mais ... Anna était en poste et comment faire pour ne pas la trahir comment faire pour ne pas l'a blesser

Elle prit son courage à deux mains et missive fut écrite à son intention


Citation:
Bien chère Anna ,

Verrais tu un inconvénient à ce que je me présente pour le poste que tu occupes aujourd'hui, j'espère de tout coeur que tu n'y verras pas de ma part un acte négatif


Enfin un truc dans le genre , elle ne se rappelait plus trop

Notre chère maire accepta dans l'instant , avec courtoisie , mais Jen avait peur , peur de la pousser et si elle n'avait pas envie... elle se sentirait obligée peut être

D'autre pigeons d'autre échanges et finalement c'est avec sérénité qu'elle se présenta pour le poste
Bien sur personne d'autre sur la liste , elle l'emporta haut la main bien entendu, puisque seule, aucune gloire même si on l'a félicitait , humble elle répondait "aucune félictations voulez vous, j'étais la seule"

Heureuse mais heureuse , elle se mit au travail , avec allégresse et détermination , plein de projet dans la tête , son bateau fut envoyé en Angleterre pour chercher de la marchandise , il en manquait, il fallait pallier à tout cela

Puis .... la bêtise humaine fit son apparition , menace d'attaque , elle reçut du courrier d'amis infiltrés dans la bande des brigands , fallait faire vite, mettre à l'abri tout ce qu'elle pouvait , empêché que ces manants ne se saisissent de tout
Aider le duché aussi , des heures de travail , des jours, des nuits mais ils n'aurons rien ces infidèles rien de rien

La mairie fut prise, le château, pauvre de nous, saleté de guerre , mais était ce vraiment une guerre propre, non un pillage, ni plus ni moins qu'un pillage rien de bien valeureux HONTE A EUX

Puis... les larmes , l'épuisement , les pauvres petits Rouennais à peine arrivé comment allaient ils faire ...le marché était vide
Organisation milliers de courriers
Le tribun désespérée de laisser ses pauvres habitants , il fallait partir aider, aller au combat

[En taverne]

"Flo il faut partir , ordre du Duc , je sais c'est terrible mais il le faut, nostre grâce à besoin de tout le monde, la Normandie toute entière est menacée , il le faut ma mie
Nous reviendrons je te le promet et plus fort plus déterminé que jamais
Laisse un maximum de nourriture en taverne et préviens les il faut qu'ils s'entraident tous "


Ma pauvre Flo s'effondre, pleure toutes les larmes de son corps

"Ma Jen, que vont ils devenir tous , saleté de Fatums , ma Jen je veux pas partir qui va les aider ?"

Elle s'approche, la serre dans ses bras pleure avec elle mais que faire d'autre ?

Départ , organisation , courriers , inquiétude toujours pour les autres

Accusation de Haute trahison , qu'elle rigolade, bande d'idiots , bande de lâche , tout le long de la route qu'elle avait prise avec ses compagnons de combat , des morts , des blessés , des affamés quel désastre que les hommes pouvaient être bête parfois
Elle avait fait son travail et continuerait et peu importait que des idiots l'accusent d'être partit avec la caisse , ce qui l'a fit sourire en pensant à ça , heureusement que tout était à l'abri ce serait ça en moins pour ces Houliers


_________________




































Stronghold
Le lys et le léopard osait enfin s'approcher de Fecamp, après avoir mis plus d'une dizaine de jours à se rassembler voir la miserable cohorte royaliste s'avancer était plutôt décevant... C'était un ramassis hétéroclite de gueux , de normands qui croyaient encore trouver subsistance et salut dans leur roi alors que celui-ci se délectait de la guerre. Alors que celui-ci, par simple vengeance et sur base de soupçons infondés avaient condamné un comté de plus à la famine: l'Artois. Quel pain béni pour les brigands et quelle ignominie de la part du camp royaliste.. Comme si les royalistes n'affamaient pas déjà assez la Normandie. Au centre de cet attirail, le Roi, étincelant dans sa cuirasse et bien entouré par sa garde personnelle. Envoyer une armée au suicide d'accord, au moins ça ferait des martyrs mais combattre avec ceux-ci et risquer d’être blessé? Une telle idée était surement saugrenue dans la tête royale.

Justice , redressa son bouclier et grimpa à cheval. Le Nouveau Commandant de la Marechaussée et chef de la police autoproclamée de Rouen poussa un soupir. Encore un massacre, pensait il vraiment avoir une chance cette bande de simplets? Bref au moins sa glorieuse carcasse à lui ne risquait rien, c'était déjà ça de pris.


Le tambour frappait trois coups et dans un cri de guerre conjoint les deux armées se bondirent dessus. Justice se dressa sur ses éperons et se lança à l'assaut.

Mort aux Traitres Normands! Vive la Regence Libératrice!


Vu son action au bureau des dénonciations, il devait avoir beaucoup d'ennemis. Le grand homme qu'il était n'avait pas été tendre c'est vrai mais il avait accompli son devoir, celui de dresser cette bande de fripouilles malintentionnées qui formaient la " Resistance Normande". il jugea donc prudent d'abaisser la visière de son casque même si son bouclier frappé de la phrase " La Justice qui guide le Peuple" ne portait guère a confusion..
Son but ce soir était de trancher un peu dans la fripouille couronnée mais il ne semblait apparemment pas le seul à avoir eu cette geniale idée car il fut pris dans une bousculade affreuse.Il invectivait tout ce qui passait autour de lui, donnant des coups de pied aux rares normands dont la tête depassait


Mais poussez vous, nom d'un chicon, je veux buter le Roy! Merde!

Rien à faire, personne ne se poussait et il avait laissé sa magnifique arbalète à la maison... Les tambours de retraite sonnèrent et la bande de pouilleux s’éloigna rapidement traînant misérablement ses cadavres.

Il lâcha échapper une flopée de jurons avant de crier à l'adresse du roi!


Hé Maudit Roi! Ne dors que d'un œil car nul n'échappe à la Justice du Peuple!
Fier de son jeu de mot et content d'être en vie, Stronghold mit pied à terre et s'eloigna pour pisser.En plein travail il ne pouvait s'empecher de penser qu'il n'y avait rien de plus doux pour le brigand qu'il était de se revendiquer ainsi de la Justice , de la Loi et de traiter les autres de crapules et de brigands. c'était vraiment plaisant de voir les lèches bottes pourchassés et rejetés dans la criminalité.. Pis faisant la moue, Stronghold
rangea son divin engin et se rendit alors compte que pas loin de lui se trouvait le corps d'un compagnon. Il s'approcha et versa un peu d'eau sur son visage. Il aurait été etonnant que celui ci soit mort à une dizaine de mètres du champ de bataille, le Fatum avait donc dû se trinaer jusque là. Justice le regarda et dit


Oh camarade t'es en vie? Nous quitte pas hein, on a encore pleins de vilains traîtres a zigouiller nom d'un chien!

Pis s'adressant aux compagnons postés plus loin

Y'aurait moyen d 'avoir un peu d'aide? il faut sauver ce héros de la Régence!
La_hyene
J'arrive j'arrive

Tire le par la tête je prends les pieds, on va le mettre à l’abri.


Elle regarde l'homme qui la dépasse d'une bonne tête, pas qu'il l'impressionne, elle est rapide et précise elle en a tué des plus imposants, sa taille l’oblige à lever la tête,
ayant guerroyé depuis plusieurs jours ses membres la font souffrir elle se frotte la nuque avec sa main engourdie de saigner du Normand, savaient-ils pourquoi ils se battaient, tuer des innocents affamés se battant pour la gloire d'un roy ne lui plaisait que partiellement.

Elle se penche sur le compagnon à terre et commence à le regarder, elle le secoue un peu.


Et l'ami tu vas bien, tu m'entends, nous allons te ramener.


Par où passer l'amoncèlement de corps était impressionnant, prise dans le feu de l'action elle n'avait pas encore vu l'étendue du désastre.
Les Normands tombaient les uns après les autres, les mouches volaient autour des cadavres qui gisaient sur la terre mêlée de sang qui formait quelques rigoles immondes, certains dataient de plusieurs jours le festin des insectes la fit frissonner.
Par réflexe elle leva le pied, sa bottes dégoulinait de boue noirâtre.


On patauge, il faut le sortir d'ici, il ne faut pas trop trainer pour revenir, j'ai encore du travail à finir icelieu.
La bataille continue avec ou sans nous.
Karyaan
[Honfleur - Entre les maux...]

chut...

Entre les mots
Le silence...

Ce silence en cette nuit si particulière où la lune est presque éteinte.
Sa tente est en haut d'une petite butte, surplombant tout le campement.
La nuit est tiède, trop pour une nuit de novembre. L'été indien, certains diront plus tard.
Elle est debout, la Sombre, ses yeux de brume balayant les tentes où un bruit sourd berce les âmes qui s'endorment apaisées d'être en sécurité.
Ensemble, on est plus puissant, ensemble, on fait bloc.
Les feux crépitent, certains rient, d'autres chantent, mélancoliques. Ça parle, ça vit, mais surtout, ça attend.

La Sombre, cheveux portés en tresse, quelques mèches effleurant son visage au rythme d'une légère bise même pas fraiche, reporte son attention sur l'astre qu'elle vénère. Un fin, si fin croissant. Demain ou après demain, elle sera totalement noire.
Et les sentiments qui bouillonnent en elle, rongent tel un serpent d'acide, glissant, s'enroulant, lascivement. Savourant chaque brulure qu'il provoque, chaque nausée.
Fermant un bref instant les yeux, une larme glissant sur sa joue diaphane. De son pouce, son index et son majeur de sa main senestre, elle se masse lentement les paupières, soupirant profondément, cherchant à rassembler tout le brouillard qui glace ses entrailles.

Puis ouvrant de nouveau les yeux, elle souffla longuement, comme pour vider tout le mal être qu'elle encaisse depuis bien trop longtemps.

Entre les mots
Dans cet espace
Dans ce vide...

Et son cœur se vrille, froissant la lettre qu'elle avait reçu, lâchant la réponse qu'elle envoya.


Citation:
C'est de loin que j'entendrais le murmure des lames qui se brisent et des boucliers qui se frappent.
Portés par le vent, les plaintes des blessés, le dernier souffle des mourants.
Je vénère la vie et j'envoie des hommes à la mort.

Que les Dieux vous veillent
Que les Dieux te protège

Desh'mal
(Adieu)

K.


Elle qui voue un culte à la vie, elle qui s'était refusée jusqu'à porter une lame, de participer au moindre conflit.
Sa main senestre se posant inconsciemment sur son ventre.
Elle qui avait perdu une petite chose parce qu'elle avait refusé de suivre et de prendre partie.
Aujourd'hui, c'est elle qui menait la bataille.

Entre les mots
Le destin se mesure au hasard
Et prend des formes singulières...

Sa main se crispe et son poing se ferme alors que son regard se pose vers l'Est.
Là-bas, où d'autres avanceront pendant qu'ici, tous attendent.
Là-bas, où certains tomberont peut-être.
Parce qu'ils n'ont pas le choix.
Parce qu'elle n'a pas le choix...
S'amasser, jouer les phares bretons, pour que l’œil de Sauron reste braqué sur soi, afin que deux entités puissent avancer en terrain hostile et puissent frapper le colosse aux pieds d'argile.

Qu'adviendra-t-il ?
Que se passera-t-il ?
Y arriveront-ils ?
Combien mourront ?
Tout parait parfois tellement futile...

Une fois de plus
Il fallut son âme asservir
Afin que courants
Emportent son navire...

Elle restera là, toute la nuit, les yeux rivés sur cette horizon, vers l'Est, vers cette autre frontière.
Elle restera là, jusqu'à ce qu'on vienne la trouver au petit matin, lui apportant les premiers rapports de ce qui se sera passé durant la nuit.
Elle ne regrette qu'une chose, comme elle l'a tant regretté quand elle était Comtesse durant la guerre du Ponant.
Ne pas être auprès d'eux, ne pas vivre avec eux ce moment qu'elle les oblige à vivre.

Elle restera là, nappée de silence et de vide...

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Karyaan
[Honfleur - A l'aube...]

Liberta...

Un voile de brume nappait le sol du campement endormi, seuls les corneilles et corbeaux osaient briser le silence de l'aube naissante. Les hommes chargés de leur tour de garde somnolaient, adossés à leur lance, luttant contre le sommeil. Espérant que la relève se fera plus vite que prévu, les secondes et les heures s'égrainant alors bien plus lentement que d'habitude.
Les feux mourraient doucement dans leur foyer. Ils seront vite ravivés quand les tentes s'animeront. Pour le moment, il se font poussifs, difficiles, presque éteints.
L'ambiance est étrange en ce second jour de novembre. Comme tous les matins en fait, depuis qu'ils stationnent ici. Depuis qu'en face, il y a ceux qui attendent tout comme eux.

Et doucement, le campement s'éveille.
Comme un rituel immuable, des charrettes entières, débordant de vivre, de pains, de maïs, arrivent par les routes sécurisés. Distribution à tous, pour que jamais aucun ne puisse manquer. Stockage du surplus, au cas où.
De la viande est proposée aux plus faibles. L'intendance de la ripaille, là bas, plus loin, embroche déjà de gros et lourds cochons qui tourneront toute la journée sur leurs pics. Et toute la journée, les soldats pourront aller se nourrir.

D'autres, fourbissent les armures, épées et boucliers. Pour que le Lys rutile, pour que les Deux Lions soient éclatant. Pour que les armées soient telles qu'elles sont, des armées royales, tenues, en ordre, propre. Faisant contre point de ceux en face, sales, puants et affamés.

Et la Sombre, toujours en haut de sa butte, balaye du regard tout ce beau monde. Cette petite ville dans la ville.
Tous, d'horizons différentes, réunis ici, pour le défendre chacun à sa manière, la liberté, Sa liberté.
Vers la dextre, des convoies discontinues arrivent, des renforts, des hommes et des femmes venues aider. Amenant avec eux, leur envie, leur courage, la rage d'en découdre.
Bientôt... très bientôt...

Et c'est vers la senestre que son attention fut captée par plusieurs coursiers arrivant en trombe. Ayant chevauchés au triple galop. Lui apportant ces rapports qu'elle attendait avec impatience.
L'un après l'autre, ils s'approchèrent, essoufflés et lui tendirent parchemins cachetés et missives scellées.
Les prenant un à un, elle attendit que le bal se finisse, les envoyant se nourrir et se reposer.
Elle fit sauter les sceaux dont la cire s'égraina sur le sol sec, et lut en diagonal le contre rendu de la bataille de la nuit.

Fermant un bref instant les yeux, elle soupira longuement, un long frisson la parcourut. Soufflant lentement comme pour rassembler tout ce qui se percutait en elle, elle ouvrit de nouveau les yeux. Un regard déterminé, franc et entier.
Se dirigeant vers la tente de commandement, elle attrapa un page au passage et lui demanda d'afficher un des parchemins qu'elle avait reçu.


Citation:
Combats aux portes de Péronne dans la nuit du 1er au 2 novembre 1461

Coté artésien:

- ade23 MORT
- Kalou62610 MORT
- Leducg MORT
- Linguini MORT
- Timonstre MORT
- Tiss_ MORT
- Vladimer MORT
- Nefer MORT

Armée les Barracoudas, repoussée hors de la ville de Péronne
Armée l'armée des Ombre, toujours présente dans la ville

---

Coté armées royales:

Aucun mort
Très peu de blessés

Armées plus motivées que jamais !
Pour la Normandie, pour la Champagne, pour la France, pour notre Roy !!!!


Et la Sombre n'attendit pas de voir le petit homme affiché cela à la vue de tous. Elle n'attendit pas de voir les réactions.
Il fallait que l'Etat Major continue son travail de sape des Fatums et de leurs alliés.
Que l'Amirauté empêche tout ravitaillement par la mer.
Que les villes libres passent une à une en ville franche pour bloquer les taxes inadmissibles et les procès abusifs.
Et se renforcer encore et encore, montrant et prouvant à tous que la Normandie, que la Couronne n'était pas à genoux, mais bien là.
Faisant face à ces Fatums qui aujourd'hui se terrent, se targuant de posséder un château vide, incapable de nourrir leurs hommes, venus ici pour une richesse qu'ils n'auront pas.
Perdant leur temps, car contrairement à eux, les royalistes sont patients, très patients.

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Karyaan
[Honfleur - La pluie s'abat comme les lames]

Ambiance

Et les missives s'entassent, les rapports afflux.
Dans la tente, en haut de la butte, les coursiers vont et viennent.
L'Etat Major est réuni, discute et font glisser des pièces d'argile sur les cartes usées, posées sur les tables bancales.
Il pleut et les gouttes frappent la toile cirée, créant un bruit de font triste et mélancolique.

Un page est appelé, un parchemin lui est remis. Il file alors comme le vent pour le poser sur le panneau d'affichage du campement.


Citation:
Combats en Artois dans la nuit du 2 au 3 novembre 1461

Coté artésien:

Le 2 novembre:
- ade23 MORT
- Kalou62610 MORT
- Leducg MORT
- Linguini MORT
- Timonstre MORT
- Tiss_ MORT
- Vladimer MORT
- Nefer MORT

Le 3 novembre:
- Ganath MORT
- Krisk. MORT
- Benjaminp MORT
- Scaramouche MORT
- Diabolo1956 MORT
- Mitzi2006 MORT
- Orick95 MORT
- Lordromi MORT
- Farenheit MORT
- Zak_arian_de_la_tour MORT
- Zorg BLESSÉ

Armée "Les Barracoudas" DÉTRUITE !
Armée "La Légion des Ombre" a reculé à Arras

---

Coté armées royales:

Le 2 novembre:
Aucun mort
Très peu de blessés

Le 3 novembre:
Aucun mort
Encore moins de blessés

Armées plus motivées que jamais !
Pour la Normandie, pour la Champagne, pour la France, pour notre Roy !!!!

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"La parole est l'arme du faible, l'épée l'arme du sot, j'ai choisi d'être faible et de m'entourer de sots."
Karyaan
[Honfleur - Des questions, des réponses]

Ambiance
Musique

Depuis deux jours, la vie est rythmée par les battements de la pluie frappant les toiles cirées. Comme des milliers de cœurs chantant à l'unisson une litanie teintée de lassitude. Le sol, gorgé d'eau, boueux à souhait. Il y a guère de danger, alors bon nombre ont eu l'autorisation d'aller se mettre au sec dans les chaumières chauffées d'Honfleur.
Le campement parait abandonné, même si ce n'est qu'illusion, ils sont tous là, prêt à faire tomber le couperet sur le cou de leurs agresseurs.

Et la Sombre reste là, en haut de cette petite butte, couverte par une toile tendue. Préférant prendre l'air, plutôt que d'étouffer ailleurs, là où les tensions règnent, parce que certains s'impatientent et à juste titre.


D'après les rapports, deux sont morts, Connétable.

Bien...


Ses yeux rivés sur l'horizon, visage fermé, froid comme le marbre malgré ses traits tirés par la fatigue

Souhaitez vous qu'on le taise ?

Non... ça serait ne pas leur rendre hommage et je n'use pas de mensonge, je laisse ça aux faibles d'esprits.

D'accord, nous rectifierons dans ce cas.


Et le page se retira, laissant un autre prendre sa place, trempé comme une souche, il lui tendit un gros paquet de missives et rapports. D'habitude, ils restent silencieux, d'habitude, ils attendent, restant à la place qui est leur. Mais celui-ci, passant d'un pied à l'autre, semblait avoir un besoin de s'exprimer.
La Sombre leva les yeux des premiers courriers décachetés et d'une voix calme, grave et posée, chargée d'une profonde lassitude mais malgré tout, là et centrée sur le moment présent.


Parle, pose tes questions, j'y répondrais si je peux.

Surpris, le jeune homme retira sa capuche détrempé, entortillant ses doigts tout gêné.

Ben... je...

Parle donc, je ne vais pas te manger.


Léger sourire de la Sombre, se voulant rassurant, comme une invitation à se laisser aller.

Chuis normand m'dame. Et... y'a plein d'affiches qui disent des trucs toussah. Ça par exemp'

Sortant un bout de parchemin de sa poche, il le déplia et lut à haute voix, toujours aussi gêné, s'attendant à s'en prendre une, s'attendant à voir déferler sur lui la colère de la brune. Parce qu'elle n'a pas bonne réputation celle la, et qu'il s'en méfie.

Vos terres, vos mines, amènent à l'Alliance or, fer, et pierres, et chaque jour nous enrichissent encore plus, malgré les vaines tentatives royalistes de blocage économique.
La pénurie, organisée par les normands apprivoisés, tant redoutée vous a touché, le pain vous vient à manquer, tandis de lourds convois de nourriture nous parviennent aisément.

Les troupes royalistes perdent confiance, la grogne se fait sentir. Tandis que, menacés de perdre leur fiefs et leurs titres, les bannerets sont amenés de force à Honfleur, les soldats affamés s'interrogent sur la légitimé de l'ancien pouvoir corrompu...


S'interrompant alors, il reporta ses yeux noisette sur le visage diaphane qui restait impassible mais apparemment bienveillant. Étrange paradoxe de sentiments quand tu nous tiens.

C'est vrai c'qui disent... ?

Non


Entrant sous la tente, l'invitant du regard à la suivre, elle lui montra la table où des pains au lait étaient proposés, lui offrant ainsi, la possibilité de se servir. Rangeant ses courriers et rapports, elle lui répondit sur le même ton, calme.

C'est ce qu'on appelle de la manipulation de masse. On fait croire aux gens une chose, on leur ment et même s'ils nous croient pas totalement, ben le doute il est là. Comme un ver dans une pomme.
Ils ont fermé la plupart des mines, les coffres ducaux sont en négatif, à plus de moins dix milles écus. Ça hurle dans leur rang car les marchés de Fécamp et Dieppe sont vides. Celui de Honfleur ne l'est pas, alors qu'il y a trois armées qui stationnent là. Un des leurs est venu sur Honfleur pour piller le marché, cet homme est parti avec 40 pains et 20 maïs, mais bêtes qu'ils sont, ils l'ont fauché. Du coup, ben ils l'ont zigouillé.


Ouvrant de grands yeux, le gamin éclata de rire tout en mangeant son pain au lait, manquant de s'étouffer, il se calma et s'excusa tout penaud d'avoir manqué de tenu.

Pour ce qui est des convois, ils ne peuvent en avoir, l'Amirauté les empêche d'avoir un ravitaillement par la mer. Et l'Artois n'est plus en mesure de les aider, ils ont déjà du mal à faire fasse à leurs propres pénuries vu qu'on a fait vider leurs coffres.
Et pour te rassurer sur les bannerets, tous ceux qui rejoignent Honfleur, le font de leur plein grès, pur volontariat. Le Roy se refuse d'imposer quoi que se soit, il se refuse d'agir comme ses prédécesseurs, forçant les gens à faire ce qu'ils ne veulent pas faire.
Tous ceux que tu croises et côtoies, qui sont là pour défendre leur liberté, sont là par conviction, non par obligation.


S'approchant de lui, elle posa délicatement sa main sur son épaule et lui sourit plus franchement

Nous allons y arriver, tous ensemble. Normands, royalistes, tous, travaillant main dans la main et restant intègre. Ne jouant pas le jeu de ces crapules, nous ne nous abaisseront pas à devenir comme eux. La Normandie est belle et doit le rester. Ça prend du temps, mais le dénouement est proche mon ami, encore un peu de patience, c'est bientôt fini.

Surpris par le geste familier, il resta immobile et sourit tout content. Puis la Sombre recula, pris un parchemin et lui tendit.

Peux-tu afficher ça sur le panneau d'affichage s'il te plait ?

Le jeune garçon prit le papier s'inclina, puis fila comme le vent après avoir murmurer un merci.

Citation:
Combats en Artois

Coté artésien:

Le 2 novembre:
- ade23 MORT
- Kalou62610 MORT
- Leducg MORT
- Linguini MORT
- Timonstre MORT
- Tiss_ MORT
- Vladimer MORT
- Nefer MORT

Le 3 novembre:
- Ganath MORT
- Krisk. MORT
- Benjaminp MORT
- Scaramouche MORT
- Diabolo1956 MORT
- Mitzi2006 MORT
- Orick95 MORT
- Lordromi MORT
- Farenheit MORT
- Zak_arian_de_la_tour MORT
- Zorg BLESSÉ

Le 4 novembre:
- Malignia MORT

Armée "Les Barracoudas" DÉTRUITE !
Armée "La Légion des Ombre" DÉTRUITE !
Armée "Ad Vitam Artesiae", dans l'enceinte de la ville

---

Coté armées royales:

Le 2 novembre:
Un mort
Très peu de blessés

Le 3 novembre:
Un mort
Encore moins de blessés

Le 4 novembre:
Aucun mort
Aucun blessé

Les deux armées royales sont à Arras, aux portes de la ville !

Pour la Normandie
Pour la Champagne
Pour la France
Pour notre Roy !!!!


La Sombre le regarda filer comme il était venu.
Fermant un bref instant les yeux, se massant les paupières, l'autre main se posant sur le bois du bureau, comme pour se soutenir.
Tenir, il faut tenir et surtout, il ne faut pas craquer.
Ouvrant de nouveau ses yeux, le regard plus déterminé que jamais. Elle reporta son attention sur les cartes et les effleura du bout des doigts, faisant déplacer les deux pions d'argile du noeud avant Arras, sur Arras même.
Prenant un troisième, symbole d'une des armées artésienne et le retira du jeu d'échec qui se jouait depuis bientôt un mois.
Sa force... ?
Elle est patiente, tel un serpent qui danse, elle attend le bon moment pour frapper et le moment commence doucement, mais surement, à arriver.

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