Dundun se curait les dents. Les champignons, qu'est-ce-que c'était bon, mais les petits morceaux entre les dents, qu'est-ce-que c'était chi*** !
Et oui, c'est l'âme poète que Dundun regardait les personnes s'adressait à Justice : l'autre zozo étant parti, Maodun n'avait plus qu'à réfléchir comment protéger les beaux chênes normands !
Lorsqu'un type entra pour fournir une liste de vilains chenapans, Maodun se dit que ça allait faire de l'animation : certains allaient se fondre en excuse, d'autres essayer de se justifier. Certains senfuiraient même ! Les inconscients ...
Si vous étiez arrivé plus tôt mon bon ami, vous auriez entendu notre précédente discussion avec un ... un fada comme ils disent dans la sud ! Un noble, qui venait crier à l'injustice, dire que c'était mal de toucher au peuple quand la seule chose qui l'intéressait était son port ...
'fin bref, pas quelqu'un de très amusant le bonhomme ...
Maodun haussa les épaules et désigna son interlocuteur avec son cure-dent :
Vous, j'vous aime presque déjà plus ! Mais comme je l'aimais pas, rien ne dit que je vous aime en fait ...
Faut m'comprendre, les nobles qui viennent se plaindre au nom du peuple, j'trouve ça moche, bête et dérisoire. Mais vu vos vêtements, cela m'étonnerait que vous soyez un brave paysan ! Quoique ... Avec plus de bouse, on pourrait y croire !
Dundun sourit, peut-être que quelqu'un aurait la bonne idée de viser la tête cette fois ? Histoire d'enlever un peu le rose de ces joues ?
Briseurs de serment vous dîtes ? Et quel serment avons-nous brisé ?
Si vous parlez des accords implicites entre nobles et gens du pouvoir, alors là oui, nous ne les avons pas respecté ... Que voulez-vous, inutile de jouer avec vous autres à qui sera le plus corrompu, la partie est jouée d'avance !
Ensuite, les vilains chenapans sont ce qu'ils sont : de vilains chenapans ! Puisqu'ils sont vilains, il faut les punir. Puisqu'ils sont des chenapans, il faut les punir également ... Mais si vous avez d'autres idées que le tribunal ... Moi j'avais proposé de les envoyer ramasser des champignons. Champignons qui serviraient ensuite à nourrir ceux qui ont compris où était la pourriture !
Maodun bailla :
Vous savez, avec les arbres, c'est moins compliqué. Ils bougent pas, et puis ils sont quand même plus amicaux ...
Mais que voulez-vous, même les arbres ne vous reviennent pas à vous les nobles, que vous ont-ils fait ? Rien ... Et pourtant vous les coupez !
Et bien avec le peuple c'est pareil. Dans le meilleur des cas vous laissez faire les autres, comme en ce moment.
Vous vous dîtes prêt à défendre la Normandie, mais ne souhaitez que défendre votre petit lopin de terre avec vos trois valets !
Vous venez crier à l'injustice et au mensonge, en disant que le peuple ne souhaitait pas que le conseil d'abrutis dégage, mais qui est venu se plaindre ? Des nobles ... Toujours et encore des nobles ... Où sont les bons paysans ? Regardez autour de vous ? Voyez-vous une foule de travailleurs venir nous braver ?
Moi je n'en vois pas ... Je ne vois que des paysans venir dénoncer de vilains chenapans comme vous, comme l'autre idiot ...
Et je vous vois vous, venir vous plaindre au nom de la majorité ...
C'est fou quand même, les nobles ne sont pas la majorité, encore une chance, déjà qu'ils soit bien trop nombreux, mais ils font du bruit comme des centaines de villageois !
Que voulez-vous, une fois que le villageois a travaillé, nourrit sa famille, payé les frais de votre corruption, de votre incompétence et de vos mensonges, il lui reste plus beaucoup d'énergie pour faire du bruit ...
Alors que vous, vous êtes en pleine forme ! Vous déléguez tout, sauf les postes importants où la sieste est d'un confort jouissif, et après vous partez faire de bruit ...
Maodun se gratta la joue.
Ah et attention, si vous faîtes du bruit tard le soir, on mettra un décret vous interdisant de gêner le sommeil des bons citoyens !
Le sommeil, c'est sacré !