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[RP]Le Parasite

Maledic
Une tignasse blonde furieuse donnait à chaque pas un coup dans le sol pour punir la route de ses malheurs. Ce mini Corleone était en colère, très en colère. Non seulement sa jolie hache était toute cassée, même s'il persistait à la trimballer derrière lui, mais en plus Navet avait tout fait foiré. Oui cela ne pouvait être de sa faute : il est roi pirate après tout. Navet, l'ours en tissu, qui ressemble maintenant plus à un simple tissu qu'à un ours et qu'on pourrait confondre avec un tas de boue, tellement sa couleur a viré au sale et son odeur a pris celle de tous les endroits où le mioche a bien pu le trainer.
La véritable colère du gamin prenait sa source dans le conflit de l'été, à sa première prise au combat comme tout fier homme bien constitué. L'Anjou contre la Touraine. Mais voilà, s'il avait eu de la chance dans la guerre contre les "tétons", et avait fait la mouche du coq depuis une colline, ce combat-ci s'était déroulé de toute autre manière. Fauché en plein vol le gamin. La loi de la nature.
Il avait passé le pire été de sa vie à souffrir le martyr, se retenant de pleurer parce qu'un Corleone et en plus un grand garçon ne pleure pas. Le vieux moine du monastère restait gravé dans sa mémoire au fer rouge. Ayant appris à décoder quelques mots durant son séjour, son cerveau avait bien compris que "Tu es le Mal en personne et tu portes son nom !". Cela l'attristait. Un peu. Après tout il s'en moquait bien. Mais ce vieux un jour, il le tuerait. Quand sa hache sera réparée. Car des vices il en avait bien d'autres à lui reprocher.

Sorti de là, bien pire venait frapper à la porte du destin. A peine eut-il fait un pas hors des murailles que l'ombre d'un grand gaillard lui masqua le soleil qui se couchait. Il tenta bien de mordre, de ruer, et de lui casser le tibia, mais à 5 ans on ne fait pas le poids contre un homme entièrement formé, Corleone ou pas.
Voilà donc pourquoi une tignasse blonde punissait trois pauvres pavés dans le village de Saumur. Sous sa chemise, Navet restait bien protégé d'autres voleurs dont il ne pourrait se débarrasser. Il se pensait tout seul, quand il finit par croiser Umbra. Mais ce fut Enjoy qui lui annonça la nouvelle qui s'était déroulée pendant qu'il était enfermée dans le monastère.


- Alors l'orphelin ?
aa suis pas ça, j'ai Papa et Mama mwa !
- Papa est... très loin. Et Mama est...morte.
Ah. Et elle y revient quand de la mort ?
- Jamais
Pouquoi ?
- Parce qu'elle est morte et enterrée Mal.
Et on peut pas ditérrer ?
- Non on peut pas
Pouquoi ?
- Tu aimes les chatons ?
Na c'pour les filles
- Tu aimes les rats ?
Na c'pas beau
- Tu aimes quoi alors ?
Mama
- Bon, tu prends Mama tu la mets sous l'eau pendant des mois. Et voilà elle est morte là. T'as qu'à essayer tu verras.
J'y sais l'es morte, mais moi je veux la ditérrer pour qu'elle revienne.
- Impossible. Les asticots ils ont tout bouffé là tu sais.


La mort est un concept compliqué à cet âge-là, mais il avait saisi l'essentiel. Et les larmes qui coulaient sur ses joues attestaient que Mama était partie, et qu'il ne la reverrai pas, parce que les asticots l'ont bouffé. Et c'était de leur faute et de sa faute, et il les tuerait tous.
Un gamin en crise, surtout quand c'est une Malédiction, ça donne quoi ?
Pour commencer, un chaton, un rat et un ver de terre crevé épinglé sur la porte de la mairie avec un mioche croisant les bras devant l'air revanchar, cul posé sur le parvis. Le premier à emmerder, taper, insulter sera le mieux. Une raison ? P'tèt bien, mais l'esprit de celui-là est trop torturé pour que j'y cherche des explications.

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Mon RP vous plait ? Alors vous attendez quoi pour vous incruster ?
Chalva


Elle avait le séant posé chez les Buses, à lire et relire la missive de Choo, à boire du rouge, et à causer avec les entrants.
Rien de moins, rien de plus, que la preuve de la compétence multifonction de la Loivelé.


- Vous connaissez la philanthropie du charpentier ?

- Vous, vous avez parlé au contre poète.

Mine blasée, du genre "fait chier, j'ai pas ma chute".
Sourire satisfait de la brune.


- Vous connaissez l'histoire de la mystérieuse disparition des lavandières ?

- A qui le dites vous.

Mine blasée du type deux.

- Vous connaissez l'histoire du mioche blond qui a torturé des animaux ?

Et à la brune de relever enfin son pif vers l'inconnu.

- Quoi ?!

Et au tour du dit homme de sourire satisfait.

- Ouais, il a tué des bestiaux, et les a plaquer contre la porte de la mairie.

- SUR MA PORTE ?

Il hoche vigoureusement la tête.

- Nan mais en plus, l'Quintal va tout bouffer si j'me grouille pas.
Merci Robert !


Oui, elle avait décidé que ce prénom serait le bon.

Donc, la Mairesse après s'être enfilée son cul sec -on gaspille pas- plié et rangé soigneusement la précieuse lettre de Katina dans sa besace, quitta précipitamment la taverne, et ça, ça lui déplaisait beaucoup. Mais genre bien comme il faut.
Si Robert l'a entourloupé, ça va suer, c'est le cas de le dire.

Elle marche, direction la mairie.
Pas rapides, déterminés.


Et là, elle le voit.
Le séant paisiblement posé.
Les bêtes placardés telles des affiches.
Le sang dégouline.

Faut dire, ça a la classe, elle l'admet, ça le fait.
Ouais ça le fait, mais pas sur sa mairie !


- Hey toi ! Oui toi avec ton air de fripouille !
ON TUE PAS LES CHATS !
J'sais bien que t'as voulu montrer ton art.
Si, si, ça a de la gueule, faut l'dire.
Mais... T'sais, j'pense tu devrais faire pareil, en les enlevant parce que c'pas du jeu sinon, et les mettre sur la porte du Quintal, ou du Duc, t'vois Ouais ! ça le ferait.
Genre ça aurait plus de cachet t'vois ?



Toujours valoriser, pour mieux entuber.
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Maledic
Non mais de quoi elle se mêle celle-là ? Voilà ce que disait tout le regard noir que lança Maledic à la bourgmestre.
Il la dévisagea de longues secondes, d'une moue boudeuse, tout en réfléchissant à ce que pouvait bien être un cachet.
La lumière finit par se faire, et après avoir tiré une grimace pour se moquer d'elle il déballa sa hargne à la dame.


Veux pas t'y m'achète ! Joy l'y peut pas m'vendre !

Ah voilà l'association qu'avait conduit le mot cachet. Moui, c'est logique après tout.

J'y tue qui j'y veux pasque mwa suis roi piate, et j'y veux ce soit là alors ci là !
T'y qu'à mourir et t'y faire bouffer par les asticotes si t'veux pas !


Il s'était relevé durant ses paroles, et acheva sa phrase par un coup de pied rageur dans le sol.

Pis en plus t'y malpolie pasque t'y a même pas dit comment t'y t'appelles et t'as quel âge !
Alo's t'y pars de ma po'te !

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Enjoy
    Chausses à la démarche belliqueuse, genoux tremblants et gestes imprécis. La Mort ne cesse de faire des petits. Ses mamelles ensanglantées représentent un Calice que les hommes boivent jusqu'à la lie. Entre les rixes bercées par des ires incontrôlables et la vieillesse ravageuse. Elle les dévore un à un. Tout comme la vermine s'occupe des présents mis en terre. Que nous soyons pauvre ou riche, beau ou laid, les entrailles sanieuses digèrent leur hôte. C'est ainsi. Le cycle perpétuel de la vie. L'enseignement inculqué à un enfant se drape dans des voiles troubles. Sous leurs airs innocents, le principe d'une existence éphémère reste si obscur.

    Alors Corleone se doit de faire raisonner cet enfance. Les mots sont crus, les paroles dures. Et le résultat ne se fait pas prier. Sur l'autel de la souffrance, les joues du mouflet abondent de larmes. Sa tristesse est compréhensible, logique et nécessaire. La Matriarche ne l'a pas choisie. Ce n'est pas une volonté que de périr, surtout en semant un orphelin dans son passage. Le destin s'acharne et remporte le trophée à chaque fois.

    Maintenant fallait-il le retrouver. Les ruelles tortueuses, les caniveaux poisseux, les auberges fumantes. Les yeux de l'italienne scrutent la moindre parcelle regorgeant d'âme qui vive. Même si ce môme avait de la ressource, les nuits étaient froides et lugubres. Même dans un patelin aux mœurs bourgeoises tout en conservant un cachet philistin. Insensible aux œuvres, l'art du macabre vient poindre à ses mirettes mordorées. L'Artiste est là en pleine conversation avec une femme dont elle n'a pas l'heur de connaître. Chance ou malchance s'entrecroisent pour ne former qu'un tout : la méfiance.


    Mal', viens ici ! De suite !

    Lance-t-elle avec autorité, sourcils froncés de circonstance. Puis elle s'attarde sur la silhouette féminine, histoire de la détailler. La toisant lorsque son esprit marchande sous la lumière de ses appas ou de son faciès. Corleone donne des notes et cela dénote. Pendant ce temps, l'enfant de malheur ne semble pas bouger d'un cil. Têtu, collant, malodorant, pénible, il aurait presque tout pour plaire. Et si le souhait de la brune fut de le vendre au plus offrant. Jusqu'à atteindre les sphères de la désespérance à songer de payer elle-même pour s'en débarrasser. Force est de constater que désormais, elle ne pouvait que se trouver coincer contre le mur de sa résignation.

    Ce môme avait eu une mère. Partageant son sang, son devoir était d'endosser ce rôle ingrat. Alors pour se charger de courage, avec lui, il en faut. Ses pensées lui martèlent sans cesse que tout ceci ne sera que provisoire. Pour l'instant, fallait-il encore ramener le démon dans son giron et si possible lui faire prendre un bain. Faut dire que la Corleone est toujours aux faits de l'hygiène. Les étuves ne sont pas faits pour les chiens.


    Dépêche-toi !

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Chalva


- T'acheter ?


Elle regarde à droite, à gauche, façon "C'est une blague ou bien ?".
Mais rien, et le visage enfantin d'être déterminé dans ses dires.
Point n'en faut il plus à la Loivelé pour laisser un rire résonner sur la place.


- Et qui plus est, y a que les Royalos qui se font bouffer par des asticots.
Les Angevins, ça garde la classe en toute circonstance.
On t'a pas appris encore la vie à toi !
Et ou il est ou ton navire, m'sieur le pirate ?
Ouais, ouais, nulle part, que du blabla !


Et de faire signe avec sa main que c'est du blabla donc.
Puis de renchérir avec assurance.


Et ICI, c'est MA porte !

Et au même moment d'entendre :

- Mal', viens ici ! De suite !
Dépêche-toi !


- T'vois !
Alors bouges ton séant maintenant Fripouille.


Et de balancer à la nénette.

- Ouais, reprenez le ! Et qu'il vire tout ça de MA porte.


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Maledic
Depuis quand le morveux écoute les paroles ? Depuis quand obéit-il à l'autorité ? Ce n'est pas encore arrivé, hein.
Malheureusement pour les deux femmes.
Perché devant sa porte, il continua de croiser les bras, bien résolu à ne pas bouger d'un poil ni d'un pouce ni d'un Navet ou encore d'un cheveu. Bref.


Bah j'y pas 'core acheté le bateau, pff.

Le morveux eut un raidissement d'épaules en voyant approcher Enjoy, ayant à son souvenir une certaine punition sur un pilori, celle accrochée à un clou et autres diverses choses marquantes.
Mais de toute façon, il a décidé qu'il ne l'aimait plus et qu'il jouerait pu avec elle.
Bouger son séant, fripouille... Qui ça ?


Ci quoi séant ? Pis moi m'appelle Maledic ! Et t'y a toujours pas dis ton prénom trouille du cul !

Il arracha le ver de terre et lui jeta à la tête.

T'ins t'as qu'à l'y prendre ! Ci nul les asticotes tout façon !

La malédiction fit une belle moue, clamant le défi et la provocation à plein nez. Tout d'un coup, tilt.

Mama l'était Royolo ?
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Umbra
Pour des raisons personnelles, l'Ombre pistait Enjoy depuis quelques heures maintenant. Cette dernière l'avait sans doute remarqué car une tâche sombre et boiteuse qui filent vos pas en pleine journée n'a rien de discret. Mais qu'importe, Umbra ne se cachait pas réellement, elle restait simplement en retrait dans son dos et la suivait sans chercher le contact.

C'est ainsi que la Noiraude put assisté au carnage du mini-Corleone. Trônant sur le pas de la porte de la mairie, il exhibait ses ravages et par la même occasion son mécontentement. Quoi que... le mot est faible dans cette situation. Ombeline se souvint parfaitement de leurs retrouvailles, le petit monstre s'était jeté dans ses bras en larmes et exigeait de revoir sa Mama. Ne souhaitant pas le blesser davantage, la Bâtarde détourna leur conversation. Un brin couarde dans ses manières? Ce n'était juste pas à elle de lui annoncer la nouvelle.

Mais voilà qui était chose faite apparemment. Son enfance avait volé en éclats et tous allait payer les pots cassés. Le plus comique dans la situation était la MacDouggal. Surement était-ce elle qui lui avait tout avoué? Pour ça et tant d'autres choses, l'Ombre la tenait en estime malgré les apparences. Cependant ces agissements étaient futiles à l'heure qu'il est. Umbra comprenait parfaitement le dédale tortueux qui se creusait dans l'esprit juvénile, elle était même surprise de ne pas voir apparaitre les sillons de larmes brisés sur ses joues rebondies.

La Malédiction était pleine de rage, pleine de tristesse, pleine de peurs et on lui demandait de faire face en silence? Corleone ou non, il restait un môme. Voyant les deux femmes s'acharner contre lui, la Noiraude fulmina. Mettre un bâillon à l'enfant en détresse, c'est l'étouffer, le tuer. Si certaines personnes arrivent à faire un deuil rapidement grand bien leur fasse, d'autres ne se remettront jamais d'un abandon. Si l'existence du petit blondin et celle d'Ombeline n'étaient liées que par une infime coïncidence sanguine, leurs destins se croisaient et se recroiseraient encore longtemps. Un nouveau noeud les rapprochait aujourd'hui: tout deux étaient orphelins. Pas dans les même circonstances mais dans le fond, ils ressentaient la même chose.

D'un oeil sombre, la Bâtarde observa la scène et quand elle ne put en supporter davantage, elle s'avança en claudiquant. Dépassant sa soeur qu'elle fusilla du regard avant de braquer ses iris de jais vers la mairesse afin de la toiser à son tour, la Manchote mit douloureusement un genou à terre face à la demi-portion. Elle retira sa capuche de son unique main et baissa la tête en respect devant la furie.


Toutes mes condoléances, mon roi pirate.

Si la prestation était largement théâtrale, elle n'en restait pas moins sincère. Qui lui avait témoigné son soutien depuis? Qui n'avait pas rejeté ou ignoré son état de peine? L'Ombre se doutait bien qu'il ne comprendrait rien à son âge mais elle était son capitaine et elle lui devait bien cette cette preuve de sympathie.

Afficher tes victimes sur l'huis de la mairie est une bien bonne idée mais je suppose que tu ne t'arrêteras pas là, n'est-ce pas?

Tout en questionnant du regard le mini-Corleone, Umbra se redressa difficilement. Une fois, droite devant ses trois pommes braillantes, elle reprit:

Pour proférer de telles menaces, j'espère au moins que tu comptes prendre à sac la mairie... Quels sont tes ordres?

Tourner la tristesse à l'ironie, la Noiraude avait fait ça toute sa vie. Sa joue avait pris le pli d'un rictus amer avec le temps et aujourd'hui encore, cette ride se creusait toujours plus. Ombeline avait trouvé le massacre judicieux comme chacun ici supposait-elle mais elle ne jugeait pas cet acte comme un caprice mais comme un appel au secours alors elle venait à la rescousse...
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Maledic
Le mioche resta figé de longues secondes, dévisageant Umbra d'un air interdit. Pas de claques pour lui apprendre à se conduire en homme ? Pas de remontrances ?
Il se tortilla sur lui-même n'étant pas habitué à ce genre de réactions quand il décidait de faire ses caprices, toujours de plus en plus bruyants et difficiles à calmer.
Devant une réaction calme, il ne trouvait pas de raison de crier ou de hurler davantage. La mini Malediction se changea en enfant perdu par les récents évènements et s'accrocha au cou qui se tenait à sa portée sans laisser l'occasion à la femme de réagir.
D'un ton bien inférieur aux précédents le morpion énonça ses prochains crimes.


N'y volera toutes les pelles.

Il n'est nul besoin d'y ajouter des détails, l'obsession du garçon à l'instant n'étant que la conviction que quelqu'un de mort n'est pas forcément parti pour toujours, il n'est que quelque part loin. Et même loin on peut revenir. Donc être déterrer. CQFD.
Il mettait toute sa force dans ce câlin improvisé, refusant que quelqu'un s'avise de l'y dégager.

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Chalva
Et à la Loivelé qui était restée ferme et déterminée de se recevoir un vers de terre en pleine face. Même pas dégoûtée !
Sans trop laisser le temps au reste, elle zieuta la nouvelle arrivante, et son air de remontrance.
Pourtant, elle se trouvait vachement calme.
Ça fait blabla.. condoléances... blabla... voler pelles.
Mais elle, qu'est ce qu'elle en a faire franchement ?
Ils ont bien vu sa tête ?


- Y a pas de pelles. Dit elle d'un ton nonchalant.

Ouais, peut être que la Corneille savait y faire avec les mioches, mais elle non.
Puis, elle s'en moquait bien à vrai dire.
Du coup, sans demander son reste, elle arracha le chaton et le rat de la porte pour les balancer plus loin, l'envol est magnifique, en cohésion, unanime, et puis les deux bêtes s'écrasèrent au sol brutalement mais sûrement.

C'est à ce moment là qu'elle décida enfin de se présenter au mioche.


- Chalva et toi c'quoi ton prénom de terreur ?
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Umbra
Clouée au sol par un garnement pas plus haut que trois pommes, l'Ombre se sentit bien confuse quand le morpion vint s’amouracher de sa carcasse. Une position douloureuse pour la Boiteuse, le genou à terre titillait la cuisse meurtrie et se jouait de son orgueil. Mais elle restait plantée là, le môme autour du cou et elle ne le repoussa pas. Au contraire, Umbra s'efforça de lui rendre maladroitement la pareille. A défaut de pouvoir le serrer dans ses bras, elle glissa son unique main dans le dos enfantin en un geste réconfortant.

N'y volera toutes les pelles.

Futé le mini-Corleone ou simplement désespéré. Dans les deux cas, il avait de la suite dans les idées et il n'en fallut pas plus pour que le capitaine réponde présent à l'appel. Allez, hop, tout le monde dans le même bateau: Roi, capitaine, moussaillon, clandestin...Même les déserteurs embarqueront et tous un jour ou l'autre vogueront sur l'immensité de leur peine. Les larmes finissent toujours par couler à flot, l'important étant de ne pas se noyer dans son chagrin.

Pour le moment, le blondinet nageait dans les eaux troubles. Ses frasques n'étaient que de piètres fusées de détresse que personne ne voyait ou ne souhaitait voir. Heureusement, les étincelles illuminaient le décor et la lumière est toujours accompagnée d'ombres. Elle était là, la Noiraude, la dicte traitresse.


- Y a pas de pelles.
- Chalva et toi c'quoi ton prénom de terreur ?


Quand les adultes ont-ils mis un pied à terre? Les enfants ont besoin d'illusions encore un peu...Une petite lueur d'espoir que les grands s’efforcent de souffler. Stop, laissez-nous un peu d'air, laissez-nous rêver.

Ombeline ne releva pas les propos de la mairesse. Celle-ci était trop vieille pour comprendre! Elle ne voyait que le sang sur sa porte sans percevoir le coeur meurtri derrière. Toujours côte à côte, l'orpheline observa de ses billes noires son semblable.

Malédiction, le sort du gamin n'est malheureusement qu'une fatalité.


Hum. C'est une idée mais on ne peut plus la réaliser maintenant. Il faut rester discret sur ses activités pour éviter que les gens ne la découvrent avant et corrompt l'action...

Petit conseil de brigand en herbe au passage et joli reproche pour la proc': d'une pierre deux coups! La Bâtarde baissa d'un ton pour que cette dernière ne laisse trainer ses oreilles et murmura au creux de celle de Maledic:

Je vais t'avouer une deuxième chose, Maledic mais attention, celui-là ne le répète à personne...Même pas à Navet! Compris?


Petite oeillade de défi pour juger la sincérité du mini-Corleone avant de reprendre encore plus faiblement:

Tu sais... Ce qui fait la valeur d'un trésor n'est pas son contenu mais son emplacement caché. Tout le monde pourrait avoir des pièces d'or, des joyaux et autres objets précieux. Si le pirate s'évertue à cacher son coffre, ce n'est pas pour le déterrer par la suite. C'est pour devenir riche de quelque chose que personne ne pourra jamais posséder...

Léger instant de suspens pour captiver l'attention du garnement puis révélation:

Le secret de son enterrement.

En d'autres termes, Maledic, ne va pas déterrer ton inestimable Mama. Garde-la sous terre, à l'abri des regards et des convoitises. Un être si cher ne s'exhibe pas, ne se possède pas, il reste caché au fond de ta mémoire, dans les tréfonds de ton coeur pour l'éternité. Car tous les souvenirs que tu enfouiras en toi seront ton trésor à jamais et tu seras riche de tous ses précieux moments qu'autrui ne pourra partager...
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