Scath_la_grande
... enfin c'est c'qui s'dit !
[Chez les fous, en Anjou, fin octobre]
[Chez les fous, en Anjou, fin octobre]
Citation:
A vous, Taliesyn de Montfort,
Détestable Altesse & (trop) Séduisant Prince de Retz
Détestable Altesse & (trop) Séduisant Prince de Retz
- A vous, jannonce ma tant attendue visite sur vos terres, je sens jà la joie qui vous habite à lire ces quelques lignes néanmoins je tiens à vous prévenir que si dun coup darbalète ou tout autre objet contentant capable de me trouer le cuir- vous auriez lidée de faire de moi votre accident de chasse préférée, vous ne pourrez point prétendre pour votre défense ne pas avoir été informé. De plus, ayant Astana dans mon bagage, je puis vous assurer que dans lheure qui suivra ma dernière expiration, vous en ferez tout autant, foi de Musteile.
Nous foulerons la Bretagne sous peu, quelques jours à peine, ne soyez pas inquiété des armes de siège que nous charrions, ce sont celles de Maleus, le cousin de la pelée enfin plus si pelée que cela- quil a réclamé (personnellement jy aurais bien mis le feu à ses joujoux, cela nous ralentit prou mais la Danoise a refusé catégoriquement).
Point dattaque prévue de notre part donc mais comme entendu, je vous apporte lardoise, détaxée et à prix moindre, de votre côté jespère que vous tiendrez lengagement pris à mon égard et que vous vous y êtes entraîné, je compte bien vous flanquer la branlée de votre vie maintenant que jai pleinement retrouvé mes moyens.
A vous je le confesse, le cur men toque un peu plus fort à remettre un pied en Breizh, ou bien est-ce à vous que je dois cette fébrile nervosité ?
Il aura bien fallu un Taliesyn pour quà nouveau je me réconcilie et renoue avec le sel et la terre qui mont vu naître et ont nourri les primes ans de mon existence.
A Dieu je vous confie, car tel est mon souhait.
[Quelque part entre deux arbres dans un coin paumé en Bretagne, apparemment...]
Droite sur sa monture, la rousse scrute lhorizon qui se borne à quelques arbres, le reste du chemin et de la végétation ayant étouffés dans le brouillard comme si tout le monde connu navait été finalement quune chimère.
Musteile se tourne vivement vers Hachette.
« Paix là ! Jeanne tiens-toi quiète, ne prend pas les devants, où lon risque de se perdre. Astana va assurer louverture du convoi, assiste-là pendant que je vais voir les arrières. »
Du regard, elle cherche le museau austère de la Danoise, sa présence la rassure, bien que la rousse ne craigne rien de particulier hormis de se faire rober ses sacro-saints tonneaux de vin et accessoirement son dernier né.
Dun mouvement de longe, elle dirige son équin vers les charrois, celui avec son précieux carmin, vérifiant de lil quaucune marchandise nest tombée de charrette, puis elle rejoint Satyne qui couve lenfançon endormi dans son nid de fourrure, certainement que Maevelle en fait tout autant dans le fond, profitant de cette matinée où lallure est ralentie par lépais brouillard.
La rousse se penche un peu pour apercevoir létranger qui a logé dans sa panse durant quelques longs mois, elle na pas encore vraiment réussi à lapprivoiser, et même si parfois, elle lui donne son lait, cest au prix dun insurmontable effort de laisser cette bouche avide lui dévorer la mamelle, et ses petits doigts noueux explorer le corps maternel, plus connu de lintérieur, que de lextérieur.
« Tout se passe bien ? Il ne réclame point trop, sinon il faudra quon trouve fissa un tétin laiteux »
Regard suspicieux.
« Elle est où la vieille ! Jaime pas quand on la voit pas celle-là ! Minah ? Ta mémé elle est où ? Jte jure que si elle est descendue pour pisser, jenvoie personne la chercher ! »
Merde faut pas déconner non plus.
« Jespère quil y aura à boire ! Foutue Bretagne, en plus on se les gèle. »
Et de grogner, manquerait plus qu'ils se perdent ou pire, qu'on les prenne pour du gibier, avec les barbares... on ne sait jamais.
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