Enjoy
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La lune somnole drapée sous le voile des nuages obscurs. Le pavé humide inonde les entrailles de la cité où grouille la vermine. Infect désarroi ayant l'audace de calomnier sa Reyne sans couronne. Corleone. Un bal, une dernière danse sous les traits précieux de sa rémige. Les maux des cieux, les mots délicieux y trouvent refuge pour le discours de sa détresse. Les anges de la mort discourent sur le cours à donner à sa vie. S'adonner à la distraction macabre de la rédaction de son acte funéraire. Un pari. Celui d'avoir l'heure de son dernier soupir, l'heur de son impair pour enfin rejoindre ses Pairs.
La penne cristallise sa peine à l'attention d'un blond. Mais bien vite sa plume s'enrhume. Cette lettre n'atteindra jamais son destinataire. Sous sa fourrure dorée, le Goupil a omis l'existence de la mustélide. S'acoquinant avec une donzelle pique, pactisant avec l'ennemi. Vide, lasse. Nonobstant ce que l'italienne considère comme une trahison, ses pensées lui sont destinées. Peut être est-ce une manière de le hanter ? Lui prouver qu'au fond du haut de ses défauts elle a souvent, si ce n'est toujours, raison. Parmi ceux animant ses cogitations nocturnes, nous retrouvons forcément sa cara mia. Si loin mais toujours présente à l'endroit où ronronne son palpitant. Ainsi qu'une Belette enflammée et ses desseins passionnés. Puis une abeille butineuse cernée par des volutes blanchâtres. Une correspondance étonnante, enrichissante et vivifiante malgré tout.
Ce soir-là, Sa Rousseur a été son alliée d'infortune. Pauvre Carry à devoir assister à ce piètre spectacle. Pour prêter une oreille attentive à ses multiples lamentations. Se muer en mur des lamentations. Jusqu'à ce que ses lippes suggérèrent à la Corleone de prendre part à une réunion mystique. Sceptique, la brune haussa légèrement les épaules. Tout en maugréant contre ses douleurs crâniennes. Et finalement, sans doute piquée par la curiosité, son séant fit acte de présence dans l'antre de la Platine; Natasha.
Dans le cocon réconfortant de la Perfection. Un repère pour une âme esseulée. Ils sont tous là, tout en étant absents. Au final, ils s'évadent les enfançons du Mal. Quant à elle, ses errances se mirent dans un miroir alcoolisé. Une liqueur pour ses pensées meurtries, sa torture mentale, ses erreurs. Jusqu'à ce que la noir sur Adversité liée aux noceurs de sa noirceur tiennent sa lame. Sa veine échappe une larme carmine en guise d'introduction. Si l'étincelle s'est éteinte, que le réveil n'a plus l'empreinte de cet saveur de merveille. Et qu'ici ne gît que la Solitude, seule, emmitouflée dans un linceul vermeil. A quoi bon résister ? Ne vaut-il mieux pas se laisser aller, s'abandonner. Là, dans une mare de sang. Où tout avait si bien débuté. Revenir à l'essentiel, les fondations ancrées dans de noueuses racines. Et céder à la nuit, une pauvre erre de la rapine. Sa fierté s'effrite, se démembre, se divise, la déshérite. Afin de ne former que l'erg d'un ego, jadis surdimensionné. Pour une ambition ayant désormais, désertée.
Affalée sur un trône rapiécé et au bois de mauvaise facture. Sa dextre ensanglantée l'étourdie en suivant les bienfaits d'une saignée. Elle s'éclipse dans de sombres rêveries, apaisée. Et lorsque Morphée l'happe, sa volonté est d'apprécier une dernière marche. Une conquête dans un territoire inconnu. Avec une légende car elles ne meurent jamais.
Legends never die = Les légendes ne meurent jamais.
Cara mia = Ma chérie, à la sauce famille Adams.
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