--Valtriquet
Le bain avait lavé ses souillures, celles données, celles reçues. Et tandis que les gouttes salvatrices dispensaient encore leurs rigoles apaisantes sur le corps abîmé de l'éphèbe, les mains en calice d'Alphonse apportèrent cette nuance de douceur que ses lèvres s'appliquant aux siennes ne démentirent pas. Le blond frémit à leurs souffles mêlés, la mémoire de son corps reconnaissait le parfum naturellement musqué du comptable. La chaleur des corps plaqués, pressés, acheva de redonner aux amants le filigrane éthéré et perdu d'une page écrite en été. Sous les gestes délicats du flamand, les souvenirs mordants et vifs de la soirée arrosée de coups s'étiolèrent dans les derniers reflux des vapeurs d'eau chaude, tout comme les images trop présentes d'un passé lourd à porter qui marqueraient à jamais la chair tendre.
-Tu as froid de toi. Sur ce constat murmuré à son oreille aussitôt mordillée, le Criquet ne le contredit pas, l'esquisse d'un sourire affleurant à ses lèvres. Je ne suis quune étincelle Une étincelle mouillée.D'un baiser butinant ses lèvres, le brun scella ses mots qui éveillèrent dans l'esprit du Criquet un fol espoir. Fragile mais présent.
Le dessin de sa bouche au délicieux arrondi surmonté de deux cimes arrogantes fit encore sourire le jeune homme qui trouvait dans cette esquisse une nette ressemblance avec les caractéristiques de la personnalité d'Alphonse.
- As-tu faim, ou soif ? La faim insatiable qui l'habitait n'était pas de celle à se rassasier de nourriture terrestre. L'éphèbe enjamba le marbre et prit le drap de bain qu'il lui tendait, frottant d'abord ses cheveux dégoulinants dont la pointe des mèches gardèrent encore quelques gouttes récalcitrantes, accrochées là par un équilibre défiant toutes les lois de la pesanteur.- Non merci. Pas pour l'instant: Lui répondit-il en secouant sa tignasse blonde, achevant de passer le drap sur sa peau pâle marbrée d'ombres violacées dont la chaleur du bain avait pour un temps chassé du corps endolori l'écho des coups.
Les mots qu'il s'apprêtait à prononcer ne franchirent pas le seuil de ses lèvres entrouvertes, quand entourant ses hanches de la grande serviette, les émeraudes se figèrent sur la chemise du comptable dont l'humidité imprégnée par endroit plaquait le tissu à la peau. Assailli des images sulfureuses d'une nuit de Juillet dont le ventre deviné au travers du tissu blanc mouillé ravivait le souvenir, Val se contint à grand peine de ne pas arracher ce que portait le brun et qui ravivait ses sens. Serviette nouée sur ses hanches, il glissa son regard sur le torse d'Alphonse, remonta à la bouche sur laquelle il s'attarda et accrocha ses jades aux onyx.
- Et si elle me plaît à moi cette étincelle.... même mouillée?
Au travers du rideau de quelques boucles retombées devant ses yeux, Val fixa le regard sombre puis s'en détacha pour faire un tour d'horizon sur ce qui les entourait.
- Ainsi c'est ici que tu vis? Ton chez toi? Déambulant dans la sphère d'Alphonse, un peu pour s'éloigner de ce corps par trop tentant, et aussi pour découvrir l'intimité dans laquelle il pourrait imaginer son amant à présent, Le Criquet observait chaque objet, chaque coin d'ombre qui eut pu répondre à son questionnement sur l'énigmatique flamand, laissant la pulpe de ses doigts aux phalanges écorchées glisser sur la surface des rares meubles qui s'y trouvaient. Puis il se retourna vers le brun, une question lui brûlant les lèvres.
- Pourquoi m'as-tu amené ici, chez toi?... Dans sa phrase directe et succincte, le jeune homme laissait en suspend un filet de mots et de pensées, tout ce qui le traversait. Le début du rien et le tout.
-Tu as froid de toi. Sur ce constat murmuré à son oreille aussitôt mordillée, le Criquet ne le contredit pas, l'esquisse d'un sourire affleurant à ses lèvres. Je ne suis quune étincelle Une étincelle mouillée.D'un baiser butinant ses lèvres, le brun scella ses mots qui éveillèrent dans l'esprit du Criquet un fol espoir. Fragile mais présent.
Le dessin de sa bouche au délicieux arrondi surmonté de deux cimes arrogantes fit encore sourire le jeune homme qui trouvait dans cette esquisse une nette ressemblance avec les caractéristiques de la personnalité d'Alphonse.
- As-tu faim, ou soif ? La faim insatiable qui l'habitait n'était pas de celle à se rassasier de nourriture terrestre. L'éphèbe enjamba le marbre et prit le drap de bain qu'il lui tendait, frottant d'abord ses cheveux dégoulinants dont la pointe des mèches gardèrent encore quelques gouttes récalcitrantes, accrochées là par un équilibre défiant toutes les lois de la pesanteur.- Non merci. Pas pour l'instant: Lui répondit-il en secouant sa tignasse blonde, achevant de passer le drap sur sa peau pâle marbrée d'ombres violacées dont la chaleur du bain avait pour un temps chassé du corps endolori l'écho des coups.
Les mots qu'il s'apprêtait à prononcer ne franchirent pas le seuil de ses lèvres entrouvertes, quand entourant ses hanches de la grande serviette, les émeraudes se figèrent sur la chemise du comptable dont l'humidité imprégnée par endroit plaquait le tissu à la peau. Assailli des images sulfureuses d'une nuit de Juillet dont le ventre deviné au travers du tissu blanc mouillé ravivait le souvenir, Val se contint à grand peine de ne pas arracher ce que portait le brun et qui ravivait ses sens. Serviette nouée sur ses hanches, il glissa son regard sur le torse d'Alphonse, remonta à la bouche sur laquelle il s'attarda et accrocha ses jades aux onyx.
- Et si elle me plaît à moi cette étincelle.... même mouillée?
Au travers du rideau de quelques boucles retombées devant ses yeux, Val fixa le regard sombre puis s'en détacha pour faire un tour d'horizon sur ce qui les entourait.
- Ainsi c'est ici que tu vis? Ton chez toi? Déambulant dans la sphère d'Alphonse, un peu pour s'éloigner de ce corps par trop tentant, et aussi pour découvrir l'intimité dans laquelle il pourrait imaginer son amant à présent, Le Criquet observait chaque objet, chaque coin d'ombre qui eut pu répondre à son questionnement sur l'énigmatique flamand, laissant la pulpe de ses doigts aux phalanges écorchées glisser sur la surface des rares meubles qui s'y trouvaient. Puis il se retourna vers le brun, une question lui brûlant les lèvres.
- Pourquoi m'as-tu amené ici, chez toi?... Dans sa phrase directe et succincte, le jeune homme laissait en suspend un filet de mots et de pensées, tout ce qui le traversait. Le début du rien et le tout.