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[RP] On Va Les Lames–iner! 2.0

Ingeburge
[Conflans-lès-Sens, joyeux bordel des Lames d'Amahir]


C'était en tous les cas l'idée.

Ça l'avait déjà été en Orléanais et résultat, des nèfles. Durant plusieurs semaines, ils avaient rempli leur mission de surveillance, attendant, patientant, se demandant si en face, ça oserait se bouger pour se castagner un peu. Finalement, rien, juste la tenue d'une position présentée comme stratégique jusqu'à ce que ça ne le soit plus... Et maintenant que la longue colonne que formaient chariots du ravitaillement, de l'équipement et du matériel des physiciens, des hommes d'armes à pied, des nobles combattants juchés sur leurs destriers, des divers grouillots eux aussi à pince et des ribaudes... Ingeburge sursauta légèrement alors que ses prunelles pâles balayaient les entours. L'armée qu'elle avait ralliée était-elle suivie de ce train habituel de filles aux mœurs légères accoutumées à emprunter le sillage de la soldatesque? C'était en tous les cas la coutume, et un chef de guerre l'eût voulu qu'il n'aurait pu s'en débarrasser sans devoir batailler, y perdant des forces nécessaires au seul combat qu'il convenait de livrer. Mais voilà, là, y en avait-il? Elle l'ignorait totalement, ayant vécu ces dernières semaines en recluse, bien à l'abri de son pavillon de toile écarlate. La question l'absorba une demi-seconde alors qu'elle tournait la tête en arrière pour essayer de voir si là-bas, à la fin de la file, il y en avaient des ribaudes. En tous les cas, le cortège était donc formé de chariots lourdement chargés et de toute une foule marchant ou chevauchant selon le statut social et le rôle assigné et se présentait aux abords de Conflans.

Montargis avait été quitté la veille, car dingue, il y avait Montargis sur la route, ce que certains avaient semblé oublier dans leurs plans si bien ficelés. Sur la route entre la capitale du duché orléanais et la cité montargoise, les yeux d'Ingeburge s'étaient reportés vers le nord-ouest, ou en tous les cas ce qu'elle pensait être le nord-ouest et elle avait songé à ses terres de Dourdan, si proches mais pourtant si inaccessibles, mission de protection du Domaine royal oblige. Et maintenant qu'on allait bivouaquer un peu dans la région sénonaise, elle pensait à Auxerre qui était encore plus près et dont on se rapprocherait encore en remontant vers Troyes. Là en cet instant résidait le seul intérêt de ce coin de Champagne qu'ils avaient rejoint. S'adressant au prince de Montlhéry près duquel elle chevauchait, elle lança :

— Eh bien, nous voici en Champagne, là où d'aucuns ont prétendu que nous ne viendrions jamais.
Té. Clair qu'après s'être emmerdés durant plus d'un mois à surveiller la frontière orléanaise avec le Berry, dans l'hypothétique espoir de cogner sur du Berrichon, ils allaient évidemment refuser de se rendre en Champagne pour étriller du malandrin! C'est vrai quoi, entre glander dans le froid au fin fond de la brousse blésoise et aller viander du brigand et du pillard, le choix était vite vu, d'autant plus que dans cette armée-là, privée, il n'y avait que des volontaires.

Puis à l'é-p-o-u-x qui était forcément non loin, une petite remarque :

— Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas trépasser. Et si c'est le cas, ma foi, je reviendrai.
Mais non, elle n'en avait pas fini et elle commençait à cumuler une petite expérience en matière de résurrection. Non, elle n'en avait pas fini, avec lui notamment et vu la tête qu'il avait tirée après la bataille d'Essoyes qui l'avait vue tomber au champ d'honneur, elle n'avait de toute façon pas le droit de mourir. Le cortège progressait toujours, charriant, tractant toute une masse de guerriers, de valets, d'animaux et au milieu du bruit des cliquetis métalliques, des hennissements, des bavardages, du claquement des bannières des nobles rassemblés, du martèlement des sabots et des éclats de voix, elle portait une regard indifférent sur ce qui les entourait. Ils n'étaient pas venus en visite d'agrément, ils étaient là pour combattre et plus que prêts à lam(es)iner gaiement!
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Actarius
[Conflans-lès-Sens, loin le temps des champignons]


Force était de constater que la collecte des champignons paraissait lointaine déjà. Le calme de la campagne blésoise, la quiétude d'une cueillette de champignons à laquelle avait consenti l'Euphor, l'ataraxie provoquée par l'inaction, puis l'agacement engendré par la perspective de demeurer encore et encore dans cet indolent état, n'avaient plus cours. La brèche s'était ouverte sur la Champagne et les armées du Fatum s'y étaient engouffrées comme des rats. L'appel du front avait résonné et le jour même l'armée de volontaires s'était mise en branle. Les consignes avaient fusé, la réorganisation n'avait pas traîné et le long cortège avait progressé aussi rapidement que faire se pouvait pour prêter main-forte aux Champenois qui n'avaient que trop souffert des exactions de la racaille et qui s'apprêtaient encore à en souffrir. Outre l'envie de combattre qui lui tenaillait les entrailles depuis des jours, la volonté d'aider ce peuple était bel et bien présente. Elle l'était d'autant plus qu'il ne comprenait toujours pas la tactique adoptée, celle qui avait amené cette Province à subir un terrible assaut, alors même qu'elle venait de payer un lourd tribut dans les vaines tentatives en Artois. Oui, les Champenois méritaient d'être aidés et l'intégrité de tout le Domaine Royal valait bien qu'il offrît son épée et peut-être de son sang.

Ces pensées ne suffisaient pas à le maintenir loin d'une réalité qui le grisait. Il était homme de guerre, sans doute trop piètre stratège comme bien d'autres aux yeux des "meilleurs" pour avoir son mot à dire, mais assurément impatient de faire parler l'acier. Il lui semblait déjà entendre les échos métalliques, sentir la vérité d'une lame, qui avait bien plus de valeur à ses yeux que les vérités que certains servaient au Louvre. Sa mine aggravée par les nouvelles du jour accentuait l'allure farouche du Phoenix, qui, perché sur sa monture, jetait son regard rapace au-devant. Son attention n'en restait pas moins fixée sur celle qui chevauchait non loin et dont les premiers propos lui arrachèrent un franc sourire. La pointe d'ironie qu'il crut déceler lui parut fort à propos, elle lui plut même. Il ne répondit rien, néanmoins la seconde saillie de sa bien-aimée lui fit briser le silence.


Je vous attendrai... ou viendrai vous chercher, ajouta-t-il solennellement après un léger temps de latence.

Car il n'aurait su vivre sans elle trop longuement, car il n'aurait pu tolérer de l'avoir perdu. Sans doute même aurait-il exécuté ce plan si elle n'était revenue à elle à quelques lieues à l'est de là voilà bien une année. Un traumatisme qu'il ne se pardonnait toujours pas, une faiblesse qui l'amènerait à tout entreprendre, à tout risquer, sa vie y compris pour ne pas la revivre. Si la remarque de son épouse avait remué ce marasme, elle avait quelque chose de... tendre. Il n'aurait su dire pourquoi, comment, pourtant elle apparaissait comme un écho chaleureux et rassurant à cette phrase qui était sienne et qui était devenue leur: "Aultre n'auray". Ce qui ne l'empêcha pas de changer de sujet rapidement.

Nous y sommes... et cette fois, je crois que les combats ne nous fuiront pas.
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Ursus
Après quelques semaines d'attente dans l'Orléanais, les Lames étaient parties pour la Champagne désormais menacée par ces gueux de Fatum. Pour le Duc de Chateaurenard, c'était une expérience nouvelle. En cas de conflit, il restait habituellement à Orléans pour défendre les remparts et surveiller le port.

Mais en ces temps, Ursus devait protéger Arthur d'Amahir, le Duc d'Orléans, en tant que garde ducal. Il se retrouvait ainsi au sein de la fameuse armée de Lexhor, heureux de pouvoir défendre son Duché et maintenant de porter secours à la Champagne. A ses cotés, son écuyer-chambrier Hector le suivait sur un palefroi. Tout était calme. En lisière de la forêt de Troyes, le vent d'automne emportait les feuilles en tourbillonnant, dénudant un peu plus, à chaque instant, les taillis de chênes. Les pauvres arbres qui avaient subis moult assauts de haches semblaient bien en peine de reprendre vigueur. On devait manquer de bois dans cette région.

Au milieu du convoi, le Duc de Chateaurenard aperçut quelques visages familiers des joutes. Le temps n'était cependant pas aux tournois, ni aux festivités mais plutôt à la guerre. Ces nobles gens étaient venus de bien loin pour porter secours au Domaine Royal, et Ursus, sensible à ce geste de solidarité, eut envie de témoigner sa gratitude. Il s'approcha ainsi d'eux pour les saluer. Un sourire et une inclination de la tête en direction d'Actarius et d'Ingeburge.


Que Dieu vous garde, vos Seigneuries. C'est un bel honneur et un grand plaisir de vous avoir tout deux à nos cotés.
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Messire_godefroy
[ 2ème jour à Troyes - Il était une fois, dans une ville de Troyes...]

Godefroy pestait. Assis au pied d'un arbre, il tentait de redresser le fil de ses épées, celle qu'il portait et celle de rechange qu'il transportait dans son sac. Il s'employait à redresser les lames en utilisant une pierre dure plate. Tantôt tapant, tantôt effilant, il observait le fil des lames et ne semblait jamais satisfait.Il rectifia encore et encore, avec application le tranchant de ses armes.
Finalement, il se leva et examina, le bras tendu, le fil des épées.

il sourit légèrement.


Cela ira bien comme cela... De quoi découper quelques membres ou têtes de Fatum... hé hé hé...

FATUM, l'ennemi insaisissable, qui surgissait de nulle part, frappait et se volatilisait aussi vite. Des guerriers ? Non des insurgés, des gueux qui, tapis dans l'ombre, attendaient une proie facile pour la dépouiller. Des brigands, sans foi ni loi qui n'avaient pas de valeurs aristotéliciennes. La traque sera longue. Godefroy le savait. Il s'attendait à une longue attente avant de combattre...si les marauds se montraient.

Godefroy avait rejoint les lames après une longue retraite. Il était heureux d'y retrouver l'ambiance chaleureuse qu'il avait déjà partagé durant les campagnes Angevines et Bourguignonnes.

Il aperçut Ursus dont il avait été l'escuyer antan et qu'il avait accompagné en maints tournois. Il lui sourit et le salua.


Le bonjour vous va votre grasce...


Il avait intégré la lance d'Actarius et d'Ingeburge, une ambiance sereine y régnait. Ils étaient des nobles importants mais vivaient simplement, partageant le quotidien des combattants avec naturel. Il les salua, souriant, en rengainant l'épée dans son fourreau.

Godefroy était heureux. Il vivait une belle aventure.
Il ne souhaitait qu'une chose : en découdre !

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Godefroy
Une épée, la foi, un Roy.

Aelith
Volontaire elle était, mais là, elle se les caillait.

En acceptant d'emblée la proposition de ses suzerains à partir guerroyer pour la Couronne, Aelith n'avait guère réfléchi. Elle avait après tout juré d'apporter son aide, et si Ingeburge d'Euphor n'en avait sans doute pas besoin pour se battre, la Flamboyante Maîtresse Équine gérerait au moins la cavalerie, la santé des chevaux et les soins à leur apporter durant le long voyage qui les attendait. Elle avait donc pris la route, sans se soucier du temps qu'il faisait ou du temps qu'il ferait, avec pour seule inquiétude celle de ne pas être en état de se battre au moment opportun. Car ce n'était plus un secret pour ceux qui la côtoyaient: la Dame d'Augy était faible, sa santé était fragile, les quintes de toux qui la prenaient au détour d'une conversation étaient terrifiantes. Là était donc à la fois la cause et la conséquence du souci que pouvait se faire Aelith, car le stress engendré par son état refluait sur elle au sein d'un cercle vicieux particulièrement... agaçant. Bien sûr, le froid n'arrangeait rien, et même emmitouflée comme elle l'était, la Dame d'Augy avait froid, ses lèvres bleutées en témoignaient.

Chevauchant Tacite avec légèreté, elle observait la compagnie de volontaires et de soldats ayant rejoint les Lames d'Amahir. Ils étaient nombreux, tous divers, tous de diverses extractions, et tous bruyants, cela allait de soi. Décidant qu'elle aussi, après tout, avait le droit de faire du bruit, elle s'octroya en grommelant un:


—Quel sale temps...

Voilà, participation au joyeux bordel validée!
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Ingeburge
[Troyes, bordel – organisé! – des Lames d'Amahir]


Conflans avait été vue le temps de quelques heures et avait été quittée dans la nuit pour Troyes, vingt lieues plus loin, en obliquant vers le nord-est. La chevauchée chez Ingeburge avait été morose car elle ne pouvait s'empêcher, comme la veille, de penser à chez elle. Pas de bavardage, juste une alternance entre trot et galop, selon le terrain qu'ils empruntaient. Sur cette route-là, il lui aurait suffi de piquer vers le sud pour se retrouver à Auxerre, dans sa chambre bien chaude et douillette, chargée de bibelots précieux et de meubles de prix; elle aurait dîné d'oublies dorées, croustillantes et melliflues; elle se serait fait un régal de vin chaud sucré et épicé; ou alors elle aurait eu un caprice plus simple, celui d'une miche de pain épaisse recouverte de crème et un gobelet de lait caillé; ce qui aurait été ensuite certain, c'est qu'elle se serait blottie, en chemise, les cheveux épandus, sous sa courtepointe matelassée recouverte de pelleteries. La tentation avait été grande de faire faux-bond, d'indiquer que finalement c'était là que s'achèverait sa participation de volontaire, qu'elle avait assez donné, que d'autres arrivaient encore, que l'on n'avait pas, plus, besoin d'elle et d'aller se réfugier dans son antre auxerrois.

À la lisière d'un bois qu'ils avaient quitté, les murs apparurent sous ses yeux pâles. Le duc de Châteaurenard, connu par le biais des tournois organisés par la Ligue et qui avait été jouteur au Tournel, en août dernier, s'adressa à Actarius et elle. Elle hocha légèrement la tête, aux remerciements prodigués et elle déclara, la mine grave :

— Son Altesse et moi-même ne pouvions être ailleurs.
Si, à Auxerre. Car cette enceinte-là, celle qu'elle voyait et qu'elle aurait voulu autre, c'était celle de Troyes et ils cantonneraient devant le temps de certains ajustements. Mais voilà, si le cœur voulait d'Auxerre, il était en fait partagé, car au-delà du fait que la guerre grondait non loin de leurs terres, non, ils n'auraient pu être ailleurs, ils n'auraient pu détourner les yeux et se boucher les oreilles. Tous ceux qui étaient là étaient mus par cette nécessité, celle de faire face et de prendre leurs responsabilités. Elle dit encore :
— Si le motif de cette réunion est funeste et désagréable, je ne puis néanmoins que me réjouir de savoir que je serai en compagnie d'hommes de votre trempe, Votre Grâce.

Une journée et une nuit s'écoulèrent; ils n'avaient pas bougé. La vie du campement de l'armée des Lames d'Amahir s'organisait, tranquillement. Il y avait ceux qui comme Aelith-Anna, sa vassale, s'occupait des chevaux; d'autres comme ce Goddefroi qui les avait rejoints et qu'elle rencontrait en cette occasion qui vérifiaient leurs armes. Ingeburge pour tromper son impatience s'était assise devant sa tente écarlate, sous le auvent qui lui permettait d'être dehors tout en étant abritée. Placée sur un tabouret, elle retournait sur le couvercle fermé d'un coffre ferré que l'on avait installé devant elle des cartes faites de petites et légères planchettes de bois peintes à la main. De temps à autre, elle jetait un coup d'œil autour d'elle et observait une scène : un combattant qui s'entraînait sur un mannequin de quintaine ou un forgeron qui inspectait les fers d'un destrier ou un valet d'armes qui polissait une armure ou une matrone touillant le contenu d'une marmite fumante. Puis, elle baissait les yeux et se consacrait à nouveau à son jeu, chaudement emmitouflée dans une mante doublée de petit-gris. Ses mains gantées firent glisser les cartes, les rassemblèrent puis les battirent pour finalement former un tas rectangulaire qu'elle coupa en deux.
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Messire_godefroy
[ Trois jours à Troyes - Godefroy se dit ma foi ... Envoie du pâté ...de foie...une fois ]

RRHAAAAaaaaa !

Il se raclait la gorge. Godefroy venait d'engloutir une grande rasade de pinard aigre contenu dans sa gourde .

POUAH ! c'est de la vinasse dégueulasse !

Le vin, gouleyant à l'origine, avait désormais un goût de chiotte... Le froid ? Le voyage ? Il brulait le gosier et sentait le vinaigre. Irrité, Godefroy en vida le contenu au sol sur un nid de fourmis.

Allez profitez en bien ! c'est ma tournée les copines !

Il sourit largement en imaginant une colonie de fourmis ivres mortes. Il sortit de son sac un morceau de pain, un trognon de chou et une saucisse sèche qu'il commença à découper à l'aide de sa dague.

Alors qu'il avalait les rondelles de saucisse et croquait avidement dans son morceau de chou, il songeait aux belles dames. Son visage s'illumina.

Tant qu'il y aura des jolies femmes, ces terres seront un paradis.

Il s'était marié trop vite avec une femme instable, égoïste qui lui refusait de vivre sa vie de soldat... Bref, pas grave, tout le monde fait des erreurs, l'essentiel étant que le mariage fut justement dissout. Godefroy était libre. Il sourit, croqua à pleines dents dans son chou et avala trois rondelles de saucisse.

La vie est belle. La terre est belle. Les femmes sont belles !
Mais bon...c'est quand la baston ?

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Godefroy
Une épée, la foi, un Roy.

Actarius
[Troyes, une petite surprise qui fera datte]


La vie de campement avait repris son cours, agitée de par la foule qui errait dans la petite bourgade de toile, calme de par le manque d'action. Néanmoins, contrairement à leur "casernement" orléanais, il y avait de réelles perspectives d'action cette fois et aucune raison de s'impatienter puisqu'ils venaient à peine d'arriver en Champagne. Aucune raison, hormis peut-être pour un caractère aussi impatient que celui de l'Euphor. Ce qui expliquait sans nulle doute sa posture droite et sa moue concentrée devant la table qu'il avait faite installée sous sa tente et sur laquelle trônaient fièrement de multiples parchemins, rouleaux, plumes, bâtonnets de cire, matrice et autre encrier. Oui, Actarius travaillait. Il se vengeait de cette attente en mettant un coeur acharné à l'ouvrage. Cet élan lui avait permis de régler plusieurs questions d'importance et le guidait encore ce jour-là. Ses sourcils jusqu'alors froncés se détendirent soudainement, il releva un regard satisfait et attrapa le hanap d'hypocras, qui avait lui aussi sa place sur la table. Entre deux gorgées doucement épicés, il repensa sans trop savoir pourquoi à leur arrivée, puis à leur installation.

Il y avait eu quelques échanges avec son épouse, bien sûr, et ceux-ci lui vinrent en premier à l'esprit, lui arrachant un sourire attendri. Puis, s'était présenté la rencontre avec Ursus, le brave Orléanais, le redoutable jouteur dont le Phoenix avait croisé plusieurs fois la route en tournoi. Un homme sympathique, qui avait encore témoigné de ses qualités lors des échanges concernant la caraque de guerre et qui avait pris la peine de venir saluer le couple pairial. Le geste avait réchauffé le sang du Languedocien pour ce qui lui rappelait ces anciennes campagnes où il avait forgé ses plus solides amitiés, à l'image de celle qu'il entretenait avec ce bougre d'Amahir. Les paroles se précisaient en sa mémoire, la réplique de sa femme résonna à nouveau. Il se rappela de sa surprise lors des premiers mots prononcés avec cette raucité si charmante, lors de cette phrase qu'elle semblait avoir cueilli sur les lèvres de son mari, déjà entrouvertes, déjà prêtes à libérer cet accent du sud pour répondre d'une expression quasi similaire. Ils avaient beau être tous les deux bien différents, parfois, des moments d'harmonie surgissait. Rares encore ces instants de grâce avaient tendance à se multiplier, en un sens du moins. Car si elle paraissait capable de parler ainsi qu'il l'aurait fait, le Magnifique n'était guère encore convaincu que la réciproque était vraie. Quoiqu'il en fut, la surprise passée, il avait approuvé la réplique d'un hochement de tête, puis avait ajouté à la suite de la seconde remarque de sa douce moitié ceci:


L'honneur et le plaisir sont partagés votre Grâce. Avec un tel vivier de jouteurs émérites, je ne doute pas que nos ennemis doivent faire face à des charges mémorables.

Une autre scène lui était revenue ensuite. Elle n'avait pas la netteté de la précédente et s'exprimait par touches impressionnistes dont avait émergé le signe de Goddefroi pour les saluer. L'homme était lui aussi un remarquable compagnon, dont l'Euphor avait remarqué une bonne humeur quasi constante. Sur le moment, le natif de Margeride avait répondu d'un ostentatoire salut de la main. Signe qu'il se sentait à son aise dans cette ambiance de campement au point de se laisser aller un peu plus que de coutume à sa nature bonhomme, oubliant parfois la réserve dû à son rang et renouant pleinement tant avec sa nature guerrière éprouvée à cette atmosphère qu'à ses origines modestes. Ce moment d'abandon fut brusquement interrompu par l'arrivée d'un serviteur, qui tenait à la main un plateau de dattes sèches. Un met de luxe que le Phoenix avait fait chercher dans les marchés de la région. Lui-même appréciait cela, mais il espérait surtout faire plaisir à son aimée et peut-être même lui faire oublier un peu les rigueurs de cette vie martiale, le terme rigueur étant tout relatif puisque sa dulcinée, en organisatrice hors-pair, leur assurait avec bienveillance un confort minimal.

Après s'être assuré que le valet avait bien suivi les consignes, avait soigneusement évité d'alerter la Marquise sur cette modeste surprise, il le congédia en lui commandant de faire préparer quelques boissons chaudes. Il se leva alors, revêtit sa pelisse doublée de fourrure par dessus sa brigandine de velours noir, se saisit du plateau abandonné sur la table et sortit en quête de la Prinzessin. Il la trouva sous un auvent, occupée à... jouer ? Il s'en étonna sans trop savoir pourquoi. Il appréciait lui-même les jeux, mais ignorait que celle qui partageait sa vie, partageait également ce penchant. Sourire aux lèvres, il approcha et d'une main assurée tendit les dattes vers elle.


J'ai pensé que cela vous ferait plaisir. Puis sans demander son reste, encouragé par son envie de profiter de cette campagne pour passer du temps en sa compagnie, et aussi désormais par la curiosité de découvrir cette "nouvelle" facette, il poursuivit. Puis-je me joindre à vous ? Son regard s'échappa alors un petit instant et se posa sur Goddefroi non loin, qu'il gratifia d'un sourire et d'un petit hochement de tête en guise de salutations. Son attention se reporta toutefois rapidement sur la source de son bonheur, celle dont il n'imaginait pas pouvoir un jour se passer... son "arbre de vie".
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Ingeburge
[Troyes, sieste des Lames d'Amahir, côté Euphor]


Les deux tas de cartes furent fondus en un seul, elle avait de la compagnie. Et elle savait pertinemment qui, sans avoir à lever les yeux, sans avoir à se raccrocher aux quelques éléments de bruit qui lui étaient parvenus en guise d'avertissement. Il était là, et il la dérangeait. Voilà pourquoi elle avait suspendu ce qu'elle s'apprêtait à faire, à savoir à nouveau battre les cartes, puis en étaler sept, celles-du dessus, pour pouvoir commencer à jouer, former des combinaisons qui était le but du jeu paisible auquel elle s'adonnait. La Curia regis, la Pairie, la vie quotidienne, et maintenant cette campagne militaire qui s'éternisait, la présence quasi constante à ses côtés de son é-p-o-u-x commençait à lui peser. Les moments où l'un et l'autre s'absorbaient dans leurs obligations personnelles n'étaient plus suffisants, faire tente séparée en journée non plus. Pis, les vraies plages de séparation, quand par exemple il allait jouter en un point du royaume et elle prétextait telle tâche pour ne pas avoir à le suivre, lui avaient redonné le goût de sa liberté perdue. Cela avait commencé peu de temps après leurs noces, quand chacun avait eu à faire en des lieux différents et éloignés et elle avait apprécié de se retrouver seule. Depuis, elle savourait chaque occasion et attendait la prochaine, cette expédition martiale contribuant à les mettre en présence bien trop souvent. À dire vrai, avant même que leur relation fût officialisée, ils étaient déjà bien souvent accrochés l'un à l'autre, mas c'était différent, le secret lui permettait de souffler, les convenances faisaient qu'ils ne pouvaient s'afficher. Maintenant, elle était sa chose et il pouvait venir chez elle quand bon lui semblait et tirer sur les chaînes avec lesquelles il la retenait si elle montrait trop de velléités d'indépendance. Certes, Actarius ne vivait pas leur mariage comme le gain droits exorbitants sur elle, il était irrémédiablement amoureux; mais elle qui le voyait comme un asservissement, trop en colère pour y voir simplement des sentiments passionnés, considérait que cela revenait au même car les conséquences d'un mariage d'amour étaient similaires à celles d'une union guidée par l'intérêt. Jamais plus elle ne serait seule. Vivement, vraiment, que l'on se batte. Cette oisiveté attentiste allait la tuer.

Avec soin, elle rangea son paquet dans un petit sac de velours vert foncé et en tira les cordons; le sac fut ensuite déposé dans une boîte de marqueterie qui renfermait aussi des dés et une corne, d'autres jeux de cartes et bien plus encore. Le couvercle fut refermé d'un geste sec; elle dédaignait les dattes qui lui étaient proposées elle qui pourtant aimait beaucoup les friandises. N'y avait-il pas, protégés dans les profondeurs d'une malle, deux drageoirs précieux dans lesquels elle faisait des ravages, le soir venu, avant de se préparer pour la nuit? La guerre à laquelle ils attendaient tous de pouvoir participer, ce cantonnement interminable, d'abord en Orléanais, puis maintenant en Champagne, n'avaient pas bousculé Ingeburge dans ses habitudes. Si sa tente ne valait pas le confort de l'une de ses propriétés, c'était encore vaste par rapport à d'autres pavillons, redoutablement agencé, de telle sorte que l'on se croyait dans un petit appartement et si douillet et si chaud, qu'à chaque fois qu'elle sortait de son trou où tout prenait une teinte écarlate et chaleureuse, à cause de l'étoffe d'andrinople éclatant dans laquelle la petite habitation avait été coupée, elle restait toute décontenancée de trouver l'extérieur si gris et si frais. Sa voix fut en harmonie avec le temps quand elle répondit :

— Ma foi, vous êtes là, vous avez déjà jugé bon de vous passer d'une quelconque autorisation.
Elle releva ses prunelles froides vers lui qui était encore debout, se retenant d'ajouter qu'il n'avait pas besoin de faire mine d'oublier ce que leurs épousailles lui avaient octroyé comme droits sur sa personne. Ce n'était pas le lieu, ce n'était pas le moment; d'autant plus qu'elle courait le risque qu'il se montrât encore plus empressé et donc, malgré lui, plus insupportable. À dire vrai, tout était possible, il pouvait tout autant se fâcher, s'emporter, pointer son ingratitude et elle ne savait, en cet instant, ce qui lui serait le plus pénible. Elle résolut finalement son dilemme, en disant encore :
— Je mangerai ces dattes ce soir, merci à vous.

Là-dessus, elle se leva, prenant soin de ne pas le faire en sa direction, sachant bien que si elle l'approchait trop, le seul mouvement que cela provoquerait serait elle, l'agrippant par sa pelisse et l'entraînant à l'intérieur du pavillon ponceau. Cela non plus, ce n'était pas le moment car pour le lieu, rien ne les avait jamais arrêtés. Mais elle était fâchée, contre lui qui la poursuivait, la collait car il était gentil, adorable; contre elle car elle n'avait qu'une envie, c'était justement de se coller tout contre lui et de s'abreuver un peu de sa chaleur, de son ardeur, car décidément il faisait bien trop froid en ce pays troyen. Ce serait aussi un peu de distraction dans cette campagne pleine d'ennui alors qu'au nord, ils en avaient eu l'écho, il y avait eu des combats. Il lui tardait que ce fût leur tour, elle allait devenir folle à attendre et ils allaient finir, lui et elle, par se déchirer, et leurs querelles, si leur relation était désormais étalée au grand jour, ne pouvaient que demeurer privées. Elle ouvrit la bouche, prête tout de même à lui demander d'entrer avec elle mais on les dérangea, un messager manifestement, vu cette allure poussiéreuse et cette attitude pressée. C'était une lettre pour elle et elle récupéra la correspondance qui arrivait opportunément en échange de quelques pièces d'or. Sans attendre, elle retira l'étui, devina au symbole incrusté dans la cire qu'il s'agissait d'une missive de sa filleule. Le messager se retirait, pris en charge par un valet auxerrois qui lui donnerait de quoi manger et boire avant qu'il ne repartît, sans rien pour autant car Ingeburge ne répondrait pas tout de suite. La Prinzessin n'était d'ailleurs pas sûre de vouloir lire, elle avait simplement informé Actarius :
— C'est Ellesya qui m'écrit, elle était aux dernières nouvelles en Normandie.
Dernières... Cela commençait à remonter, elle n'avait pas eu de retour sur ce qu'elle avait écrit à la Louve à propos de Miguaël Enguerrand et ne savait trop à quoi s'attendre. Miguaël, justement, lui avait également écrit, elle avait reçu quelque chose la veille. Ingeburge jeta un coup d’œil incertain à cet é-p-o-u-x qu'elle traitait parfois si mal puis s'engouffra dans sa tente, sans dire un mot de plus.
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Aimelin

[Troyes, campement Armée Toujours Bleu - Jamais deux sans Troyes...]


Mais qu'est ce qu'il lui avait pris.
Tombé de sa couche sans nul doute l'ébouriffé de Champagne, pour avoir décidé de vouloir à son tour mettre sa pierre sur ce mur, qui depuis des mois et des mois s'effritait et qu'une horde de sauvages sans foi ni loi venait de fragiliser davantage. Il était tombé de sa couche et le sol bien dur ne lui avait certainement pas remis les idées en place parce que malgré l'état de la Champagne il avait accepté de prendre claques et revers de bâtons.
Six jours que l'armée Hypérion s'était faite massacrée devant les remparts de Reims, parce que pas à l'abri dans la ville. Six jours qu'il ne savait pas ce qu'elle était devenue, ce qu'ils étaient devenus, tous. Des jours et des nuits qui le laissaient épuisé, à imaginer le pire, et qu'il guettait le moindre pigeon qui ferait à nouveau circuler l'air dans ses poumons où l'étoufferait davantage. Pas de nouvelles d'Ysabault, pas de nouvelles de personne depuis son départ de Sainte.
Les pigeons qui se succédaient n'étaient que les consignes et affaires à régler afin de lutter encore et toujours contre cette horde qui avait souillé le Duché.

Ils ne s'étaient arrêtés qu'une seule fois, afin de rejoindre l'armée des Lames d'Amahir au plus tôt devant les remparts de Troyes, et ordre avait donc été donné la veille, par le jeune Etampes, de dresser le campement aux côtés de celui des Lames.

La nuit s'était passée avec des échanges de pigeons, et un court repos emmitouflé dans une cape épaisse, à abri sous des couvertures qui ne l'avaient pas vraiment protégé du froid. Planté devant sa tente, ses vêtements aussi sombres que l'étaient ses pensées, Millelieues laissait ses prunelles grises suivre l'agitation fébrile qui suivait chaque installation.
Les tentes disséminées sous les remparts, les oriflammes qui dansaient doucement sous l'air froid de ce mois de novembre, comme ceux de l'armée présente à leurs côtés. Le jeune duc se retourna pour poser son regard sur les murailles qui protégeaient Troyes laissant vagabonder ses souvenirs vers mars 59 lorsque son retour en Champagne avait été le début d'un nouveau chapitre de sa vie. Combien de jours sans guerre et alertes avait il vécu depuis ? Si peu. Il lui semblait qu'il vivait l'arme à la main et ne s'en débarrassait que pour se munir d'une lance de joute.

Serait ce ici en Champagne que tout finirait ?

La venue de son Aide de camp le tira de ses pensées.


- mon duc voici un message arrivé ce matin
- merci. Allez voir si les Duchesses Maltea et Yunab n'ont pas besoin d'aide.


Le pli avait été ouvert et parcouru avec attention, et une pâle lueur avait éclairé les prunelles d'Aimelin, bien que ça ne soit pas celui espéré.
Tournant les talons il écarta les pans de sa tente et s'installa au bureau de fortune jonché de parchemins.
Il ne comptait plus les courriers rédigés depuis le début du mois et il en oubliait parfois sa charge pour répondre simplement. La plume courut rapidement après quelques hésitations et il ne lui fallut pas grand temps pour donner parchemin et destinataire au messager demandé.


portez ce message au plus vite.

Avant de sortir à nouveau de sa tente pour veiller sur ces troupes dont il était responsable.
Des consignes allaient sans doute arriver, et ils devraient être prêts.

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Actarius
[Troyes, dilemme sous un auvent]


Il demeurait encore interdit, l'esprit toujours accroché à ce regard qu'elle lui avait lancé avant de pénétrer sous sa tente, l'entendement encore occupé à trouver une indication dans cette oeillade. Le tout avec ce plateau de datte devenu bien rapidement encombrant. Un malaise n'avait par ailleurs pas manqué de l'étreindre dès la première phrase de sa douce, qui avait douché ses bonnes intentions. Depuis lors, les traits de son visage s'étaient figé en un espèce de masque oscillant entre celui de l'amant éconduit et celui du philosophe perdu dans ses concepts métaphysiques. Le tout avec ce plateau de datte devenu un accessoire étrange de l'image odéonesque qu'il renvoyait. Il s'était senti comme un élément perturbateur, une source d'agacement sans pour autant pouvoir déceler ce qui, dans son élan aimable, avait provoqué cette fraîche réplique. A sa connaissance, la belle Danoise ne vouait aucune haine particulière aux dattes, ne cultivait aucun ressentiment précis contre les douceurs. Il en conclut que l'inconfort provenait de son arrivée. Dans le même temps, le ton dont elle avait usé n'avait rien de si différent de ceux qu'elle utilisait parfois sans que cela ne voulut dire qu'elle était irritée. En d'autres termes, il se trompait peut-être du début à la fin. Le tout avec ce plateau de datte devenu une espèce d'obstacle à un geste d'instinct.

De conclusion, il n'y avait pas eu, de réplique non plus. Juste ce faciès mi-figue, mi-raisin et ces iris teintés d'incompréhension. A cela s'était ajouté le drame de sa curiosité souffletée. Il ne saurait pas à quoi elle jouait exactement, ni si elle appréciait cela, ni encore s'il y avait une chance qu'ils partageassent ce type de distractions dans un avenir plus ou moins proche. Bref, sa première approche s'était soldée par un échec retentissant à peine atténué par les remerciements qui avaient suivis. La Prinzessin avait soufflé le froid, puis il y avait eu ce messager, ce commentaire et enfin ce coup d'oeil. Tout - du moins dans un esprit logique - portait à croire que la chose la plus sage à accomplir était d'opter pour un repli. C'était la voie du moindre risque. Mais l'indécision qu'il lui avait semblé dans ces opales l'intriguait, le titillait. Puis, il avait le don inné de souvent aggraver son cas, doublé d'un instinct trompeur, triplé d'une remarquable propension à se tromper jusqu'au bout, quadruplé de ce plateau de dattes séchées. Il entra.

Son premier geste fut de déposer ces fichus fruits à l'endroit qui lui apparut le plus adapté. Son deuxième mouvement fut de chercher les opales adorées dans le vain espoir de savoir s'il devait se retirer ou non. Son attitude restait attentiste, respectueuse, pourtant quelque chose commença de sourdre en lui. L'ambiance chaleureuse et feutrée de ce refuge coupé du reste du monde, la proximité de son épouse, qu'il ne se lasserait jamais d'observer tant il la trouvait désirable, le guidèrent petit à petit jusqu'à la naissance du désir. Il se contint néanmoins, détourna ses prunelles et lança de sa voix d'oc tout en se débarrassant de sa pelisse, pour l'abandonner sur un meuble à proximité:


Je n'ai plus de nouvelle de ma propre filleule. Il faudra que je lui écrive. Elle se trouve sans doute toujours avec les gardes royaux dans une des armées normandes.

Il ne s'agissait ni plus ni moins qu'une tentative désespérée de détourner, de taire cette envie. Mais ses yeux, malgré lui, revinrent à son épouse et trahirent sans nul doute ce qui progressait en son for intérieur comme une vague susceptible de tout emporter sur son passage. Il sembla hésiter mais la vision de ces lèvres incarnadines le décida à approcher.

J'ai envie de vous.

La phrase avait surgi ainsi, sauvage et tendre, passionnée et virile. S'il savait faire entendre ce désir par le geste, il ne l'exprimait jamais aussi ouvertement ou trop peu pour que cela n'apparût pas comme une rare exception. Il ne se l'expliquait pas, il n'avait nullement caressé pareil dessein en venant la trouver. Il péchaient même bien souvent par un respect exacerbé et une pureté dans les intentions à la mesure de l'amour, de l'adoration qui l'animait. En cet instant, ses précautions avaient sauté, il avait été submergé par ce désir sans comprendre, sans vouloir lutter. Il s'étonna même de sentir les hanches de sa belle sous ses paumes et encore plus du mouvement qu'il initiait pour l'embrasser.
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