Umbra
Tu vois Opaline
Nous ne sommes pas seules.
Allongée sur un lit moelleux, les jambes croisées et encore bottées, lOmbre fixait le plafond. Une bouteille étreinte dans son unique main, elle en vidait linfâme tord-boyau contenu dedans. La brûlure de lalcool dans la trachée comme seul réconfort et livresse des sens comme singulière compagnie. Elle est belle la vie, non ?
Pourtant, Umbra nest pas à plaindre. Elle a su apprivoiser la misère tant bien que mal et se débrouille toujours pour survivre : un toit pour les intempéries, des vêtements chauds pour la bise hivernale, un baquet pour se décrasser de temps à autre, un repas pour pallier à sa faim et de la gnôle à profusion pour combler le reste. Oui mais voilà, le reste cest tout. Il est aussi vaste que limmensité, aussi oppressant que le vide, aussi dévastateur que le néant, aussi long que léternité, aussi pesant quune absence. Le reste, cest rien. Cest tout ce qui découle de lexistence, tout ce qui met au pied à létrier de la vie pour quitter la subsistance.
La Noiraude est consciente de son isolement. Prisonnière de sa propre solitude, cest son orgueil le coupable ! Cest sa vanité qui la condamne à la réclusion. Mais cette fierté mal-placée a un alibi, cest le monde qui a ordonné la sentence. Ombeline fut jugée par les siens comme preuve irrecevable. Bâtarde vouée à rester à lombre. Ce sont eux qui lont rejeté de prime abord. De ce verdict, la Manchote finit par se faire une raison. Esseulée, elle rumina sa rage pendant tant dannées jusquà ce que
Enjoy.
La seconde branche de son arbre généalogique fut découverte. La poutre faitière est posée, lOmbre nest plus une Lisreux, elle est une Lisreux Corleone. Les bases sont solides mais lidentité est instable. Entre temps, la vie a déjà fait son chemin et Umbra aussi. Elle sest déclarée apatride, orpheline. Ne pouvant plus nier, elle a renié. Cest ce qui la conduit aujourdhui à lexil. Une quarantaine à perpète ? Tout dépend delles maintenant.
La bouteille vide et le cur gros, la Noiraude na jamais supporté sa claustration. Elle en souffre, elle en crève mais elle vit ainsi. La Lionne lui a donné sa chance : rejoindre la Famiglia, porter ses couleurs, défendre ses valeurs mais Ombeline a refusé. Putain de fierté.
Son cur pleure .Pas ses yeux**. Faudrait-il pourtant quune larme roule pour mettre fin à sa détresse ?
Dans sa chambrée, la Bâtarde se leva et tituba jusquau bureau. Elle extirpa gauchement de sa dextre le nécessaire à écrire. La plume noircie, ce soir, lencre va couler
A Enjoy Corleone dicte ma sur,
Quand comprendras-tu que ne pas sallier à toi nest pas obligatoirement se liguer contre toi ? Je déshonore tes principes pour la bonne raison que je mémancipe ? Tout de suite, penses-tu que je tagresse et me colle létiquette de traitresse ? Répète encore à autrui que je deviens ton ennemie et je te promets que tu ne fermeras plus tes yeux la nuit. Ce nest pas parce que ton sang coule dans mes veines que je nouvrirai pas les tiennes.
Umbra.
Si tu souhaitais une siamoise, ma chère sur alors pansons mutuellement notre rancur et recousons-nous en liant nos curs
_________________
Allongée sur un lit moelleux, les jambes croisées et encore bottées, lOmbre fixait le plafond. Une bouteille étreinte dans son unique main, elle en vidait linfâme tord-boyau contenu dedans. La brûlure de lalcool dans la trachée comme seul réconfort et livresse des sens comme singulière compagnie. Elle est belle la vie, non ?
Pourtant, Umbra nest pas à plaindre. Elle a su apprivoiser la misère tant bien que mal et se débrouille toujours pour survivre : un toit pour les intempéries, des vêtements chauds pour la bise hivernale, un baquet pour se décrasser de temps à autre, un repas pour pallier à sa faim et de la gnôle à profusion pour combler le reste. Oui mais voilà, le reste cest tout. Il est aussi vaste que limmensité, aussi oppressant que le vide, aussi dévastateur que le néant, aussi long que léternité, aussi pesant quune absence. Le reste, cest rien. Cest tout ce qui découle de lexistence, tout ce qui met au pied à létrier de la vie pour quitter la subsistance.
La Noiraude est consciente de son isolement. Prisonnière de sa propre solitude, cest son orgueil le coupable ! Cest sa vanité qui la condamne à la réclusion. Mais cette fierté mal-placée a un alibi, cest le monde qui a ordonné la sentence. Ombeline fut jugée par les siens comme preuve irrecevable. Bâtarde vouée à rester à lombre. Ce sont eux qui lont rejeté de prime abord. De ce verdict, la Manchote finit par se faire une raison. Esseulée, elle rumina sa rage pendant tant dannées jusquà ce que
Enjoy.
La seconde branche de son arbre généalogique fut découverte. La poutre faitière est posée, lOmbre nest plus une Lisreux, elle est une Lisreux Corleone. Les bases sont solides mais lidentité est instable. Entre temps, la vie a déjà fait son chemin et Umbra aussi. Elle sest déclarée apatride, orpheline. Ne pouvant plus nier, elle a renié. Cest ce qui la conduit aujourdhui à lexil. Une quarantaine à perpète ? Tout dépend delles maintenant.
La bouteille vide et le cur gros, la Noiraude na jamais supporté sa claustration. Elle en souffre, elle en crève mais elle vit ainsi. La Lionne lui a donné sa chance : rejoindre la Famiglia, porter ses couleurs, défendre ses valeurs mais Ombeline a refusé. Putain de fierté.
Son cur pleure .Pas ses yeux**. Faudrait-il pourtant quune larme roule pour mettre fin à sa détresse ?
Dans sa chambrée, la Bâtarde se leva et tituba jusquau bureau. Elle extirpa gauchement de sa dextre le nécessaire à écrire. La plume noircie, ce soir, lencre va couler
A Enjoy Corleone dicte ma sur,
Quand comprendras-tu que ne pas sallier à toi nest pas obligatoirement se liguer contre toi ? Je déshonore tes principes pour la bonne raison que je mémancipe ? Tout de suite, penses-tu que je tagresse et me colle létiquette de traitresse ? Répète encore à autrui que je deviens ton ennemie et je te promets que tu ne fermeras plus tes yeux la nuit. Ce nest pas parce que ton sang coule dans mes veines que je nouvrirai pas les tiennes.
Umbra.
Si tu souhaitais une siamoise, ma chère sur alors pansons mutuellement notre rancur et recousons-nous en liant nos curs
*Paroles de Marianne de Damien Saez.
** Titre modifié pour le rp.
** Titre modifié pour le rp.
_________________