Myrdinn
Assis seul dans la grande salle du Château de Limoges, demeure familiale vannetaise, je pose quelques mots sur un parchemin.
Citation:
Ma tendre soeur,
Je sais avoir manqué à mes devoirs de chaperon, quoique je doute que cela te pose un quelconque soucis. Me voilà donc quelque part coincé à Vannes en attendant votre retour.
Les journées sont longues ici ces jours ci. Papa est occupé à la mairie et rentre tard, Maman est partie pour je ne sais quelle raison, Tualenn n'est pas là non plus et même Merwen se fait rare. C'est te dire à quel point le château parait grand pour deux personnes. Car il reste Morgaine avec moi au moins.
Oh le personnel de maison met bien un peu d'animation, mais pas de quoi tromper mon ennui. Brivael trouve bien l'occasion de me houspiller un peu mais j'ai passé l'âge tout de même. Aussi je m'occupe à tenir scrupuleusement les comptes d'Ouessant, à plancher sur l'idée de grande loterie et à superviser mon grand projet à Saint Brieuc même si de loin les choses sont rendues compliquées.
Je devrai ensuite emmener mamie faire un aller et retour dans le Maine. Je cherche à ce qu'au moins une personne nous accompagne en guise d'escorte mais je ne trouve personne de motivé. Je vais finir par prendre quelques gardes et je m'en contenterai. J'ai suffisamment fait de progrès à l'épée ces derniers mois pour éviter qu'à nouveau on nous détrousse sur le bord d'une route sans pouvoir rien faire pour nous défendre.
J'envisage d'ailleurs de plus en plus de rejoindre l'armée ou plus sûrement une compagnie privée. Il en était question voilà déjà quelques mois, l'ennui m'y pousse plus sûrement désormais. Plus encore depuis que je suis sans nouvelles d'Alene.
J'espère que de ton côté tu vas bien et que tu ne meurs pas d'ennui. Et Gwilherm aussi bien entendu. Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Serez-vous bientôt de retour ? J'espère au moins pour le mariage de Tualenn. Déjà que l'idée de la voir épouser Tiernvael ne me plait guère, mais si en plus je dois me coltiner la cérémonie sans toi pour me soutenir, ça va devenir impossible.
Tu me manques ma soeur. Beaucoup.
Ton Didinn
PS: Ici devrait se trouver un sceau. Ne t'étonne pas de ne pas en trouver je n'en ai pas. Je pense qu'il va falloir que je retourne à Rennes à hérauderie m'en faire faire un. Si c'est pas malheureux quand on a une soeur héraut !
Je sais avoir manqué à mes devoirs de chaperon, quoique je doute que cela te pose un quelconque soucis. Me voilà donc quelque part coincé à Vannes en attendant votre retour.
Les journées sont longues ici ces jours ci. Papa est occupé à la mairie et rentre tard, Maman est partie pour je ne sais quelle raison, Tualenn n'est pas là non plus et même Merwen se fait rare. C'est te dire à quel point le château parait grand pour deux personnes. Car il reste Morgaine avec moi au moins.
Oh le personnel de maison met bien un peu d'animation, mais pas de quoi tromper mon ennui. Brivael trouve bien l'occasion de me houspiller un peu mais j'ai passé l'âge tout de même. Aussi je m'occupe à tenir scrupuleusement les comptes d'Ouessant, à plancher sur l'idée de grande loterie et à superviser mon grand projet à Saint Brieuc même si de loin les choses sont rendues compliquées.
Je devrai ensuite emmener mamie faire un aller et retour dans le Maine. Je cherche à ce qu'au moins une personne nous accompagne en guise d'escorte mais je ne trouve personne de motivé. Je vais finir par prendre quelques gardes et je m'en contenterai. J'ai suffisamment fait de progrès à l'épée ces derniers mois pour éviter qu'à nouveau on nous détrousse sur le bord d'une route sans pouvoir rien faire pour nous défendre.
J'envisage d'ailleurs de plus en plus de rejoindre l'armée ou plus sûrement une compagnie privée. Il en était question voilà déjà quelques mois, l'ennui m'y pousse plus sûrement désormais. Plus encore depuis que je suis sans nouvelles d'Alene.
J'espère que de ton côté tu vas bien et que tu ne meurs pas d'ennui. Et Gwilherm aussi bien entendu. Où êtes-vous ? Que faites-vous ? Serez-vous bientôt de retour ? J'espère au moins pour le mariage de Tualenn. Déjà que l'idée de la voir épouser Tiernvael ne me plait guère, mais si en plus je dois me coltiner la cérémonie sans toi pour me soutenir, ça va devenir impossible.
Tu me manques ma soeur. Beaucoup.
Ton Didinn
PS: Ici devrait se trouver un sceau. Ne t'étonne pas de ne pas en trouver je n'en ai pas. Je pense qu'il va falloir que je retourne à Rennes à hérauderie m'en faire faire un. Si c'est pas malheureux quand on a une soeur héraut !
Je me relis et fait héler un page. Je cachète la lettre malgré tout, même si je n'ai pas de sceau dont imprimer la marque dans la cire. Le messager sera aux couleurs de Ouessant, cela suffira à annoncer à Dana la provenance de la lettre.
Où jeune seigneur ?
Qu'en sais-je justement.
Comment faire alors ?
Débrouille toi. Cherche à Rieux, puis à Rennes. Et si ce n'est pas suffisant, pousse jusqu'à Fougères. Et renseigne toi en chemin. La bailli de Bretagne et le Juge de Bretagne... je doute que ça passe totalement inaperçu.
Votre serviteur...
Je le regarde s'incliner tout en empochant ma lettre. Puis il quitte la pièce précipitamment. Je me dis qu'il va falloir songer à s'assurer que le petit personnel soit doté d'un minimum de jugeotte, sans quoi nous finirons par courrir à la catastrophe.
Je soupire et me demande ce que je vais encore faire de ma journée. Abandonnant ma chaise, je me rend jusqu'à la fenêtre où je regarde le jardin. Habitué des vrais châteaux, ce grand manoir sans réels remparts ne m'a jamais plu. Je lui préfère Kergroadez ou mieux Dinan et son massif Donjon, quoique ma préférence, toute personnel, va encore à Trémazan sur la lande et sa grande tour carrée. Mais je ne suis pas objectif s"agissant de la demeure que je me suis choisi, pour moi et pour faire plaisir à Dana et honorer une promesse.
Lesquels me manquent. Ma soeur bien sûr mais aussi le château. Je m'en fais cruellement la réflexion alors que je regarde au moin le page quitter les écuries et partir en quête de ma soeur justement.
Puisses-tu penser un peu à moi d'où tu es...
Je me détourne de la fenêtre et vai saisir le carafon de vin qui trône sur la table pour m'en servir un verre. Une fois n'est pas coutume, je vais boire. Un peu.
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