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[RP - SEMI PRIVE] Confidences pour confidences

Satineduval
(Mimizan, sur la plage face à l'océan)

Assise dans le sable, ses belles jambes fuselées croisées en tailleur, la gitane s'était enroulée dans la cape blanche que Gui lui avait offerte, un jour où elle était très malheureuse d'avoir perdu son amie Alxye..L'homme l'avait réconfortée avec tendresse, passant sur ses épaules la belle cape pour la réchauffer alors qu'un froid intérieur s'était emparé d'elle..

Ce soir, face à l'océan un froid encore plus sidéral avait pénétré son corps, la laissant frissonnante en taverne, où elle s'était défoulée en jetant trois choppes contre le mur, les éclatant contre la parois avec colère et rancœur..Jenny, ne supportant plus la tension de la taverne crée par Satine, s'était enfuie ailleurs ce que avait calmé instantanément la femme aux cheveux de sombre comme une nuit sans lune et sans étoile..

La Lorraine, incapable de bouger, avait demandé à Polo et Ekei d'aller vite rechercher la puce qui s'était réfugiée dans une autre taverne. La petite, heureusement de retour, avait reçu immédiatement les excuses de Satine, qui se sentait désolée d'avoir fait subir indirectement sa rage à la petite de 6 ans..Une enfant ne devait pas se sentir malheureuse pour une autre personne, au point de fuir la mine défaite..Des excuses avaient été présentées, puis quelques petits bisous et serrements de mains avaient apaisés la Lorraine. Jenny avait ce pouvoir, de rendre la femme au cœur chamboulé bien plus tranquille..

Ainsi, le malheureux conteur, cherchait à 'oublier celle qu'il prétendait aimer, le disant encore deux jours auparavant à Ekei qui le lui avait rapporté lors d'une conversation.. Satine constata ce soir du 29 juillet qu'il avait vite fait d'y parvenir, se consolant déjà dans les bras de la rousse de son passé, pauvre femme elle-même abandonnée par son amant, qu'elle attendait chaque soir la mine bien triste..

Deux cœurs blessés qui avaient semble-i-il décidé d'aller se consoler sur la plage de Mimizan, cette même étendue sur laquelle Satine lisait son courrier pour se remonter le moral..enfin..à chacun sa façon de se consoler, Satine n'était pas là pour juger les actes de l'homme qu'elle avait aimé pendant 6 mois, mais l'attitude du conteur avait mis un terme à l'amour qu'elle lui portait, ne laissant dans son cœur que dégoût et déception..Ne lui avait-il pas dit qu'il ne se jetterait pas dans les bras d'un autre si rapidement, par respect d'eux-mêmes et de leur amour ?

Mensonges et sornettes, balivernes..aucun respect..Satine était juste écoeurée, puis secouant la tête, elle était allée chercher ses lettres, ses correspondances et relu spontanément la dernière missive..





Expéditeur : Ludwig_von_frayner d'Hayange
Date d'envoi : 26/06/1461 - 19:12:03
Titre : Lettre de l'Empereur

Soldat Satine,

Conscient de votre engagement et de vos sacrifices, après des semaines de combat, nous tenions à vous remercier personnellement d'avoir répondu à notre appel. En acceptant de donner votre vie pour l'Empire, en acceptant de prendre les armes pour protéger sa population des brigands et autres criminels, vous êtes devenu un exemple d'honneur, et de bravoure.

Grâce au courage dont vous avez fait preuve, à chaque instant de cette guerre, et à chaque bataille, les armées impériales ont pu triompher des hordes rebelles qui avaient pris pour habitude de piller, de torturer et de tuer des sujets impériaux, innocents.

Aujourd'hui, les criminels et hérétiques de Fatum et de l'Hydre sont battus, dispersés, et pansent leurs blessures. Nous leur avons montré leurs limites. Nous leur avons montré que nul ne bafoue l'Empire impunément. Nous n'aurons aucune pitié pour ceux qui ravagent nos cités. Aujourd'hui, l'Helvétie est libérée de cette dictature brigande qui s'était établie depuis des années. L'ordre et la justice règnent en notre territoire, et le long de nos frontières.

Malgré tout, cette victoire n'a pas été sans pertes. Comme vous, nous gardons en mémoire nos compagnons, nos frères d'armes et de foi, tombés au combat. Nous prions pour le salut de leur âme. Il n'y a pas à douter qu'ils marchent à présent vers le Paradis Solaire. Gloire à ces valeureux, qui ont permis à l'Empire de triompher du mal qui le rongeait. Nous le les oublierons jamais.

En tant qu'Empereur, nous sommes fier de chacun d'entre vous ; et fier de voir que l'Empire, dans ses heures les plus sombres, peut compter sur ses forces vives pour terrasser les ennemis qui l'assaillent. Soyez certain que nous n'oublierons ni votre engagement, ni votre patriotisme.

En conséquence, brave soldat, que cette « Croix Impériale de Campagne » vienne témoigner de Notre gratitude. Par l'octroi de cette médaille, c'est toute Notre Grande Nation qui vient saluer votre dévouement exemplaire.

Gloire à vous. Gloire à l'Empire. Gloire à Dieu.

Deo Volente!

Ludwig von Frayner
Divinus Favente Clemencius Romanorum Imperator Electus semper Augustus



Poussant un petit soupire de tristesse, elle s'arrêta sur les mots qui parlaient d'honneur, elle aurait aimé recevoir ce pli et la médaille qui l'accompagnait de la part de White, le Général de l'armée des 7, mais une reconnaissance est une reconnaissance..et la lettre lui fit un bien fou....

Partant dans ses pensées, elle songea qu'elle n'avait pas eu de nouvelles du Loup Blanc depuis le 5 juin, date de son retour de retraite..Que se passait-il donc là-bas, du côté d'Annecy? Pour cet homme, pour Gui et Colineau, Josephine et les autres.. Et du côté de sa belle Lorraine, que devenaient Heal, Fleur, Silanie.. L'âme vagabonde de Satine partit rejoindre tous ces gens qu'elle avait apprécié ou aimé, revivant les intants de bonheur avec eux.

Revenant au texte, elle ressenti une certaine fierté d'avoir pris ses engagements pour contrer Fatum...puis pliant la lettre, elle lança un regard à l'océan, aux vagues et à la plage...Des gens s'y amusaient, y pleuraient ou s'y aiment..Satine, elle, y avait perdu l'amour si intense et si passionnel qu'elle avait ressenti pour le conteur..Elle y prenait à présent une décision aussi...puis attela sa roulotte avant de quitter la plage et Mimizan..Des bricoles l'attendaient un peu plus loin dans le pays...
Domdom
[Le jour d'après]



Marchant le long de l'estran, sourd au furieux vacarme des rouleaux de la mer partis à l'assaut de la plage , insensible aux paquets d'eau blanchâtre et encore bien fraiche pour l'époque , qui venaient lui fouetter les jambes , l'encapuché se remémorait presque mot à mot , la conversation qu'il venait d'avoir avec Jenny , quelques minutes plus tôt , en taverne.

Comment avaient ils pu croire , tous autant qu'ils étaient , ne serait ce que l'espace d'un instant , qu'il s'était passé autre chose qu'une promenade nocturne en bord de mer et quelques mots de réconfort de prononcés , entre lui et Mary, hier soir ?

Dom était abasourdi que quelqu'un soupçonnât qu'il se consolait déjà de ses peines et de ses tourments dans les bras d'une autre.
Et quand cette autre était Mary, cela dépassait l'entendement !

Mary, la fille de Léontine et Blaise, la sœur de lait de sa défunte Lysannabelle …
Mary, au service de la famille depuis tant d'années , qu'elle en faisait partie intégrante...
Mary , devenue ,naturellement la gouvernante des gosses du conteur , avant de se libérer , afin de suivre Michel, l'homme de sa vie …

Comment Satine avait elle pu croire qu'une telle chose puisse être possible ?
L'encapuché secoua plusieurs fois sa crinière brune en signe de dénégation, comme pour se convaincre du contraire : pas possible...pas possible...


Pourtant, la roulotte de sa brune n'était plus à sa place habituelle, ce matin, quand il était passé au même l'endroit , comme tous les jours.

En voyant l'emplacement vide, le grand brun avait senti comme un poing d'airain s'enfoncer dans son cœur.
Il en avait eu le souffle tellement coupé, qu'il avait été obligé de s'appuyer contre un arbre , les jambes flageolantes.

La roulotte avait été le témoin de leur merveilleuse histoire , la bulle protectrice dans laquelle ils avaient créé ensemble un monde bien à eux , un monde de tendresse, de complicité, de passion incandescente , de rires , d'espoirs et de bonheur, aussi.

Et même s'il n'y habitait plus, ces derniers temps, le fait de la voir , de la savoir là , pas très loin de lui , le rassurait .
Elle était le dernier lien , outre ses souvenirs et le caillou en forme de coeur que sa gitane lui avait offert , avec ces six mois presque irréels qu'il avait passés avec la belle brune aux yeux myosotis.


Le conteur ne pouvait s'empêcher de faire le lien entre la disparition de la roulotte et ce que lui avait confié la petite Jenny.
Ainsi donc , Satine aurait elle quitté Mimizan , le cœur complètement en lambeaux , de sa faute, à lui ?
Croyant qu'il avait cherché l'oubli dans les bras de la rousse ?

Il lui fallait absolument éclaircir ce quiproquo.

L'encapuché sortit derechef encre , plume et vélin, et entreprit d'écrire à la Lorraine qui malgré tout, faisait battre son cœur.

Là , face à la mer, à l'endroit même où ils avaient aimé se retrouver tous les deux, il s'assit sur le sable , remontant ses genoux pour lui servir d'écritoire et commença à écrire ces quelques mots :









Satine ,

Je voulais te dire, malgré toutes nos souffrances et blessures qu'on s'est jetées à la tête ces derniers jours, que tu es et tu restes la femme que j'aime , Satine.
Et que j'aimerai longtemps encore.
Je voulais te dire ,qu'à chaque réveil, mon premier geste est d'envoyer mon bras vers la place que tu occupais à mes côtés , dans ma couche et que ma main rencontre toujours le drap froid.
Je voulais te dire qu'il m'arrive de penser à toi , face à un choix ou une orientation à prendre, en me demandant ce que tu ferais à ma place.
Je voulais te dire que je m'assieds toujours à la même place , lors de mes balades quotidienne en bord de mer : celle que nous occupions sur la dune , ce jour merveilleux où nous l'avons découverte ensemble.
Je voulais te dire que je ne t'ai pas quittée pour une autre, qu'elle soit blonde, brune ou même rousse: notre histoire est ineffaçable pour moi.
Je voulais te dire que je pense souvent à la jolie fleur de notre amour qui s'épanouit lentement en ton sein.
Que ce petit trésor sache qu'il est la fruit d' »un amour incandescent, copmplètement en dehors du temps.
Je voulais te dire que mon cœur s'est encore serré un peu plus, quand j'ai vu , ce matin , que la roulotte avait disparu 

J'ai encore tant de choses à te dire, qu'elles ne tiendraient pas sur ce vélin.

Prends grand soin de vous, Satine et surtout, ne vous expose pas inutilement à des situations périlleuses.

Affectueusement,

Dom



Il confia le message à son volatile préféré, qui picorait plus loin.
Puis le lâcha dans les airs , après lui avoir délicatement baisé le dessus de la tête du bout des lèvres :



Allez vole...
Vole vers la roulotte du bonheur …
File rassurer un cœur qui pleure


Ce n'est que bien après que le messager ailé eût disparu de sa vue, que le brun lâcha la ligne d'horizon du regard.

_________________
Satineduval
(Bayonne, là ou le cœur rayonne)

Comme un fou va jeter à la mer
une bouteilles vide et puis espère
qu'on pourra lire à travers
SOS écrit avec de l'air
Pour te dire que je me sens seule
Je dessine à l'encre vide, un désert..*


Nul désert dans son cœur, juste une immense plénitude..Elle aimait son brun et l'enfant qu'elle attendait de lui...Sa famille..

De bon matin, la Bella s'était réveillée en pleine forme, l'esprit apaisé de ses tourments et le cœur à nouveau gonflé d'amour, si débordant qu'elle aurait pu en arroser toutes les belles fleurs de la terre. Jamais plus la Lorraine ne se sentirait seule, son ventre à la peau satinée, ayant pris une jolie couleur dorée, lui procurait une joie qui la rendait heureuse, dans toutes les circonstances..même les plus déserpérées.

En ce moment, son débordement elle le contentait pour l'offrir à son beau brun d'amour, puis l'enfant qu'elle portait et aussi sa pimprenelle si imaginative, la petit Jenny qui avait réussi à rapprocher à nouveau le couple si pfff.. inqualifiable, comment déterminer ce qu'ils étaient ces deux loups, sans doute juste fous d'amour l'un pour l'autre..

Leur amour était tantôt mer étale, calme, reposante, tantôt houleuse ou déchaînée, mais ils étaient surtout eau, juste vital à eux-mêmes pour survivre. toujours, le besoin de se voir revenait frapper à la porte de leur roulotte.

Hier au soir, son amant, soucieux de son départ de Mimizan, avait chevauché jusqu'à Dax pour venir lui parler, devançant la folle envie de Satine de courir tout le long de la côte et remonter à Mimizan, juste pour pouvoir s'assoir à ses côtés sur la dune de sable qui avait connu leur premier choc émotionnel face à la mer..Là où ils avaient vécu un moment inoubliable, comme marqué dans leur cœur pour l'éternité.

Ce jour là, Satine avait planté symboliquement un arbre dans le sable de cette plage magnifique..un splendide cocotier aux branches vertes si fines et si élégantes quand elles se balançaient dans l'air et le ciel azuré, qu'on croirait voir un mirage de beauté.

La soirée s'était déroulée avec tendresse et amour, faites de petits gestes simples, sincères, s'étaient enlacés pour se tenir chaud, puis le pirate de son cœur avait caressé son ventre, chérissant déjà le futur bébé Lune qu'elle portait. La gitane, si heureuse de ce moment passé en compagnie de l'homme de sa vie, avait enfin !! pu pleurer des larmes libératrices, eau salée qui avait perlé à ses yeux, touchée par leur bonheur retrouvé, mais aussi créée par la tristesse d'avoir failli détruire leur amour et causé du malheur à son homme et indirectement à d'autres aussi..

Satine n'était pas toujours consciente du bien ou du mal qu'elle apportait autour d'elle, pas par égoïsme et désintérêt, mais surtout parce qu'elle se sentait juste une personne comme une autre, avec ses soucis, ses désirs, ses idées, parfois farfelues, sa sensibilité à fleur de peau...Simplement, avoir du pouvoir ne l'intéressait pas, ce qu'elle voulait, c'était rendre les gens autour d'elle heureux, vivre de belles aventures avec ses proches..s'amuser et rire, partager un petit moment précieux avec des inconnus pour découvrir leur vie.

Souriante en ce jour du 1er juillet 1461, la gitane se promenait le cœur en joie parmi les marchands de la place du port, les vendeurs à la criée qui lui tirèrent des sourires enchantés, haranguant les clients venus pour acheter le poisson frais de la pêche matinale..Satine foula le sol des quais d'un pas léger, puis s'arrêta devant un stand où étaient vendus les filets de pêche de diverse couleur. Penchant la tête, ses yeux myosotis fixèrent ces treillis bariolés, puis..soudain une petite idée jaillit de son esprit pour grandir et germer en un beau projet de cadeau pour ceux qu'elle amaient..OUUUUIIII!! Yeux brillants et pétillants de plaisir, elle acheta plusieurs filets de couleur, marchandant le bout de gras comme une habile gitane qu'elle était, veillant à ce que le prix soit équitable pour les deux partis.

Bardée de ses achats, les bras chargés au possible, elle retourna à la roulotte qui était sur la plage, puis décida que l'après-midi serait consacré à son idée de bricolage.. Après le repas de midi, elle s'activerait, face à l'océan, pour réaliser son idée, puis s'occuper de Virus, le louveteau noir et aiguiser son épée...La journée allait passe à la vitesse de la lumière...

Assise sur ses marches, elle posa son menton sur ses genoux repliés, sourire satisfait et comblé, d'une femme dont l'amant lui avait dit..je suis fière de toi...elle aussi était fière, d'eux, de leur amour et de leur enfant, confiante en leur avenir...non, il n'y avait vraiment pas de désert dans son cœur..


Tous les cris, les SOS..Balavoine


[Cheffe Aldraien
Merci de donner la source de votre citation, cf Règles d'Or. Bon jeu.]
Satineduval
(Quelque part sur la plage, un mariage..)

Ils s'étaient retrouvés sur la plage, dans leur petit coin favori sur la dune bordée d'herbes sauvages et graciles, ondulantes sous la brise chaude et douce qui caressait tendrement leur corps enlacés. Petite discussion, grosse colère de Satine puis apaisement lorsqu'ils commencèrent à se caresser, simplement heureux de retrouver tous les gestes tendres ou audacieux qui leur donnaient tant de plaisir l'un à l'autre..Symbiose des gestes de deux amants qui se connaissaient par cœur, parcourant le parchemin de leurs corps comme deux poètes débordants d'amour.

Leurs mains se faisaient plumes, tantôt douces, tantôt précises et exigeantes, mais toujours avec un amour infini de faire plaisir à l'autre. Quand ils faisaient l'amour, ils l'écrivaient de la plus belle manière, oscillant entre passion et tendresse.

Tout deux comblés et pantelants de s'être aimés encore une fois avec autant de plaisir et de jouissance, Dom lui avait murmuré à l'oreille...Satine..ma femme...définitivement...

La gitane avait hoché de la tête et répondu ...oui..ici et maintenant...je veux..

Le regardant avec une tendresse infinie, la Noiraude s'était à ce moment-là liée à son fabuleux amant, devenant sa femme devant la Nature qui les entouraient, le sable chaud, l'océan rugissant de ses vagues fracassantes, les étoiles et la lune pour seuls témoins.

Tout deux heureux, Dom avait proposé de passer la nuit couchés sur le sable près du feu qu'elle avait allumé avant son arrivée, faisant ainsi de l'endroit leur lit de noces et la lueur bleutée de la lune, leur seul drap pour passer la nuit..

Quoi de plus beau et de plus enchanteur qu'un décor naturel pour sceller leur mariage païen, ce dont ils avaient parlé quelque fois..Leur vœux enfin réalisé, les deux amants s'étaient endormis pour une nuit à la belle étoile...Nulle promesse, l'Amour parlait pour eux..
Satineduval
(Mimizan, retour de retraite)

J'ai jamais eu les pieds sur Terre
J'aimerai mieux être un oiseau
Pour voir la vie d'en haut* Starmania*



La Noiraude flotte, étendue sur le dos dans l'eau fraîche de la rivière qui coule non loin du village de Mimizan. Ses longs cheveux noirs partent en éventail autour de sa tête, lui dessinant une couronne qui ondule au gré du courant.

Bras en croix, la baigneuse se laisse porter par l'onde bienfaisante, les yeux fixés sur les nuages blancs et mousseux qui roulent gracieusement dans le ciel. Elle devient oiseau dans sa tête à ce moment précis où ses mirettes myosotis se perdent dans le monde d'en haut.

Son corps souple au ventre légèrement arrondi par la grossesse de 4 mois est en total apesanteur, lui donnant l'impression de planer comme un oiseau, ressentant une légèreté incroyablement divine, autant dans son esprit que dans son corps.

Doucement, un sourire se dessine sur ses lèvres que le Créateur a voulu sensuelles et pleines, repensant à son retour à Mimizan, lorsqu'elle a retrouvé son tendre amant, dans une chaude et vive étreinte en haut du phare, plus près des étoiles que jamais, soudés l'un à l'autre comme au premier jour.

Corps avides, impatients, enfin réunis et comblés avec fougue et passion, pour effacer la longue séparation qui avait vu Satine rejoindre le couvent des nonnes et ainsi oublier les 15 jours qui avaient semblés des siècles aux deux amants.

Bercée par le courant paisible de la rivière, la gitane songea au futur imminent qui se dessinait devant eux. Un voyage en couple qui serait leur lune de miel, afin de profiter au maximum de se retrouver avant que Dom ne parte lui aussi en retraite...Deux mariages qui seraient pour l'automne, puis un troisième, celui de son frérot Alex et de Garance qui allaient échanger serment à Nancy à la mi août.

Satine était très heureuse pour son frère qui avait trouvé en Garance une jeune damoiselle pleine de bonté et d'amour, à l'image de ses parents, Sixtine et Reki de Grimaud. La Noiraude allait ainsi se trouver liée à cette famille qu'elle admirait depuis toujours et qui représentait son idéal familial. Un couple uni et fort, avec leurs 4 beaux enfants pour les remplir de joie.


Pensant aux enfants du conteur, la naïade eut un sourire heureux en se disant qu'elle aussi héritait d'une famille nombreuse, même s'ils n'étaient pas ses propres enfants, elle les prendrait sous son aile comme sa propre chair..Carressant son ventre arrondi, elle se réjouissait de la vie qu'elle portait et de celle qu'elle menait avec l'homme de son cœur, de ses jours et de ses nuits.

Rien ne pouvait altérer son bonheur, pas même les messages du corbeau qui avait retrouvé le chemin de son pigeonnier, alors qu'il s'était tu pendant de longues semaines. A la lecture du message qui se voulait destructeur et blessant, la femme s'en était amusée et avait rit, réponse taquine avait été donnée puis le tout ...oublié!!! Satine se sentait oiseau de feu, chaude et sensuelle, plus en forme que jamais depuis qu'elle était portante de la vie..uhhmmm..gourmande..L'été allait être brûlant !
Satineduval
(Mimizan, jour pluvieux, jour heureux!!)

Attablée dans la petite roulotte, la lorraine, poussée par le temps pluvieux, mais néanmoins chaud, en profitait pour enfin prendre sa plume et écrire à sa sœur jumelle, son double qu'elle avait laissée à Epinal, dans le manoir de la petit tribu des Lisburn , le cœur serré, mais déterminée à aller voir du pays pour oublier sa relation avec Fleur..

Quitter la Lorraine n'avait pas été une mince affaire, mais Satine n'avait pas eu d'autre choix que de s'éloigner de l'endroit où tant de colère l'avait habitée... colère, puis rancœur, puis déception, acceptation. Partir pour pouvoir oublier et laisser Fleur se reconstruire tout en se redonnant aussi la possibilité à elle-même d'aller de l'avant. Rupture totale avec son ancienne vie, tout en gardant sa famille et ses amis, tous ces êtres chers dans son cœur.

Mordillant ses lèvres roses, la plume courrait sans discontinuer sur le vélin..tant de choses à dire, juste l'envie de pouvoir la serrer dans ses bras à l'instant même...plonger son nez dans le cou de sa sœur pour sentir son odeur, l'étreindre à s'en briser les côtes..Lara..précieuse sœur, amie, confidente des jours heureux ou sombres, compréhensive, soutien inconditionnel de sa sœur dans les pires moments...Deux sœurs, deux cœurs, mais amour particulier de deux êtres qui avaient partagés le ventre d'une mère....




Tout d'abord, je tiens à m'excuser de ne pas t'avoir écrit plus vite..je sais que je suis impardonnable, mais ce n'est pas pour autant que je ne pense pas à toi, ma sœur, mon double. Ah..si je pouvais te voir, te serrer dans mes bras, mais tu es là, dans mon cœur et tu y vis..Lara, tu me manques !!!

J'espère que mon mot te trouve en forme, heureuse et que les enfants, enfin toute la famille va bien!! Donne-moi des nouvelles de toute cette tribu, puis aussi d'Alta que tu embrasseras bien fort de ma part. Tous, là-bas en Lorraine vous me manquez. Si Dom ne me retenait pas ici, je serai déjà sur le retour. Mais mon amour pour cet homme reste plus fort que mon envie de rentrer.

Ici, à Mimizan, je n'arrive pas à me sentir à ma place, contrairement à Annecy où je m'étais si bien intégrée, faisant des connaissances charmantes et intéressantes, comme Gui, Colineau, Josphine, Torlem et d'autres encore. Je me sentais un peu en famille et intégrée contrairement à ici, où même celui que je considérais comme un bon ami, se tient à distance.

Il n'y a bien que la petite Jenny qui a réussi à ouvrir mon cœur à elle, c'est une fillette pleine de charme et d'imagination, avec elle je me sens revivre quand elle est là, mais au niveau amitié avec des adultes, c'est la vallée de la mort, et encore, celle-ci est accueillante!! Il y a bien Amadeus, homme tisserand un peu timide, avec lequel je passe la plupart de mon temps à parler chiffons et soie, puis quand même de naturisme!!

Ben oui, quand on veut s'habiller, faut bien passer par la case déshabillage aussi, hé,hé!!! Puis..la plage offre tant de possibilité de se divertir autant en profiter un maximum dans le plus petit appareil...puis fait trop chaud ici et je profite souvent de flâner le soir, tard, dans les dunes, nue à caresser mon petit ventre rond. Enfin, mille excuses de ma part pour te dire que..j'adore vivre nue en fait!!! mais..ça doit être de famille, de n'avoir aucune gêne avec son corps, je pense là à toi et ton petit tablier que tu portais en taverne..raah..ma soeurette, je crois qu'avec frérot, nous faisons partie d'un trio un peu fou et je vous aime tant, mes inséparables.

Car, ma soeurette, je t'écris aussi pour te dire que tu seras tatie à ton tour!!! oui!!! je suis enceinte de 4 mois à présent et tout se passe pour le mieux, mis à part quelques envies de vomir au tout début. J'avais mis ça sur le compte du voyage ou d'un mauvais repas..puis après deux mois, l'idée que je pouvais attendre un bébé à enfin pénétré dans ma tête !! A faire des folies de son corps, arff..ben faut bien assumer, plaisir qui n'engendre que du plaisir..Lara, la vie est belle !!

Ma jumelle, mon double, j'espère bien être de retour en décembre, lorsque le bébé Lune comme nous l'appelons tendrement avec Dom, voudra pousser sa petite frimousse hors de mon tit bidon et la dévoiler à ses parents. J'aurai envie que tu sois à mes côtés pour me rassurer pendant ce moment si intense de la naissance de l'enfant, instant magique que j'ai partagé avec toi quand tu as eu ta puce à Luxeuil..Je m'en souviens comme si c'était hier !! Silanie, bourrée comme un charrue et moi, paniquée comme un oiseau dans les pattes d'un chat !!! C'était un moment fou et merveilleux, mais on a assumée comme des grandes les trois et Alta, ben il n'est pas tombé dans les pommes, c'était déjà ça !!!

Sur ces quelques mots, je vais te laisser..je dois préparer la roulotte pour partir ce soir, en direction de Saintes pour commencer une petite lune de miel, Dom et moi, avant qu'il ne parte en retraite. On va pas faire les saints à Saintes par contre ! A très vite, donne-moi de tes nouvelles et surtout, n'oublie pas que je t'aime !!! Ta Soeurette en goguette
Satineduval
(en route pour un bout d'aventure relax, à Dax)

Petite matinée de promenade à travers le village de Dax, qui vit défiler un couple plus que content d'avoir finalement quitté Mimizan, d'autant plus que le départ du village en bord d'océan avait été compromis par un cuite carabinée du conteur, n'ayant pas eu le cœur de refuser les tournées généreuses du médicastre Yorgues et de son acolyte, Kor..

Pestant un bon coup, la Noiraude avait déjà renoncé au départ quand Dom lui fit la surprise de déplacer la roulotte, réussissant à la sortir du sable et à prendre le chemin de Dax. Ben..roulé bourré, voilà qui était une grande première, mais la jeune femme serra les dents tout au long du chemin, le cœur un peu soulevé par le roulis de la roulotte sur la route défoncée qui menait à Dax..Ca tanguait fort et sans doute que l'homme à ses côtés se sentait peu bien, mais ne disait mot. Un vrai futur père courage..

Puis ils s'étaient reposés, rompus de fatigue, pour se réveiller plus qu'en pleine forme, un petit Aristote en fit une démonstration des plus palpitantes..
La visite du village terminée en beauté, après un arrêt des plus agréables pour reprendre ou perdre son souffle, dans une magnifique ruelle aux murs de pierres ocres et aux fleurs cascadant balcons avait retenu le regard des deux amoureux, la Lorraine retourna à la roulotte pour écrire un mot à une amie laissant son bel amant à ses propres petits plaisirs.

En bordure du village, près de la rivière, la roulotte arrêtée sous un arbre pour profiter son ombre, Satine laissa quelques mots voler sur le parchemin qu'elle destinait à Constance de Clèves, amie qu'elle appréciait pour son écoute.





Ma chère Constance!

J'espère que mon mot te trouve en forme et que tu va bien en cette saison si chaude!

Moi, je me trouve à Mimizan, au bord de l'océan où les vagues sont énormes et impressionnantes..Le roulis berce mes nuits et mes jours, je ne me lasse pas de ce spectacle si magnifique, dont j'avais rêvé si souvent, sans pour autant imaginer la puissance réelle et la force de cette immense étendue d'eau.

La route pour venir ici fut agréable, faite de rencontres intéressantes, mais il y a aussi eu des passages sans personne dans les villages pendant quelques jours. Je ne regrette pas mon voyage, surtout que je le fais en compagnie de l'homme que j'aime, Dom, qui vit à mes côtés depuis bientôt 7 merveilleux mois. En trois mots, je suis heureuse!

Cependant, il arrive parfois que mes pensées se tournent auprès de mes amis lorrains, lorsque je regarde le ciel étoilé que nous partageons tous au-dessus de nos têtes..et là, mon esprit s'envole auprès de vous, de toi, Constance et je me demande bien ce qui se passe dans ta vie.

Que deviens-tu? Encore engagée à la mairie de Toul? Poste que tu occupais lors de mon départ..
Et ton amoureux, Gregory..est-il revenu de Franche-Comté? vous êtes vous enfin retrouvés?

J'ai encore une petite nouvelle, mais encore toute petite, à t'annoncer, mon amie, je suis enceinte de 4 mois ! Tu vois..c'est en effet encore tout petit dans mon ventre qui s'arrondit doucement comme une lune...Mais, je sais bien que par la suite, ce tout petit bout de vie va combler la nôtre, avec une joie immense.

J'espère être de retour à Epinal pour l'accouchement, mais, avec la vie de vagabonds que l'on mène avec bonheur, tirant notre roulotte au petit bonheur la chance, seul un devin plus que doué pourrait lire notre avenir!

Constance, prends bien soin de toi, profite de chaque jour qui se lève et de chaque soir qui tombe avec plaisir, oubliant quand tes yeux se ferment que parfois la journée a été dure, mais en te disant qu'elle vaut surtout la peine d'être vécue.. Sur ce, je t'embrasse fort sur les deux joues, salue bien Max si tu le vois ainsi que ma belle Arphasar. Satine


Relevant la tête, elle plia le petit mot qu'elle s'empressa d'attacher à la patte d'un petit volatile, puis le libéra de ses mains, souhaitant qu'il ne se perde pas trop en chemin pour lui rapporter vite des nouvelles de Toul.
Passant une main douce sur son ventre, la voyageuse décida de se rendre à la première taverne qu'elle croiserait sur son chemin, envie d'une tite bière bien fraiche à défaut d'un verre de mirabelle, interdit par le médicastre Yorgues, toubib qu'elle avait décidé de passer sur une table l'autopsie à son retour à Mimizan..Quelle idée d'avoir ainsi saoulé son homme, sachant très bien que les deux tourtereaux partaient le soir même.. Satine aiguisa mentalement ses dagues..
Satineduval
Eauze, j'ose)


La jeune femme s'était levée de bon matin, pour profiter de la fraîcheur encore agréable à l'aube et alla se promener vers le cours d'eau, son endroit favori pour pouvoir se laver, elle qui adorait l'élément liquide, que ce soit autour d'elle ou en elle, Lorraine on nait, Lorraine on reste ! Vive la mirabelle!

Elle avait eu droit à une belle surprise de la part de Dragon Prunelle, qui lui avait dit conserver au moins 80 bouteilles de ce nectar dans sa cave, ayant de la famille en Lorraine qui le fournissait généreusement pour le fêtes de fin d'année. C'est donc avec une joie intense, que Satine s'enfila une ou deux verres de mirabelles avant de prendre congé du capitaine de l'armée et s'en aller avec Dom pour poursuivre leur voyage de miel.

En chemin, elle reçut un pigeon de sa soeurette , Lara, toujours à Epinal, dans son manoir, avec toute la smala. Lisant le mot de sa jumelle, elle se senti heureuse d'apprendre que Smilla était revenue sur le droit chemin, choisissant de retourner auprès de son fils, plutôt que de trainer sur les routes, avec une bande de malfamés, écumeurs de mairie ou brigands à la petite semaine. Tout allait pour le mieux en Lorraine, sauf qu'elle avait aussi appris qu'elle manquait encore à Fleur, malgré la distance et le temps qui s'était écoulé depuis leur séparation.

Satine, dans sa vie, n'avait aimé réellement que deux fois, deux grands amours qui la comblaient tout en lui déchirant parfois les entrailles.. Fleur et Dom..une femme et un homme, deux personnages qui avaient eu une vie sentimentale riche, le genre qu'elle définissait comme des papillonneurs. C'était bien sa veine à elle de tomber amoureuse de ces deux êtres si passionnés, si attirants, que souvent d'autres convoitaient avec envie.

Ainsi va la vie, son cœur choisissait pour elle et ne le regrettait pas le moins du monde..même si, parfois, cela lui avait pesé, de voir cette attention tournée vers son amante d'alors, et à présent, vers son amant, le futur père de son enfant.

Depuis sa relation avec Fleur, la Noiraude n'accordait plus de crédibilité en la fidélité, croyance abstraite pour elle, qui s'était bien vite rendu compte que pour vivre avec sa Bella, il lui fallait accepter d'avoir toujours un doute au fond de son cœur...savoir qu'il y avait, occasionnellement, un ou une autre dans l'ombre de leur couple.

Depuis cette acceptation, Satine vivait elle aussi plus librement, ayant pris à son tour plus de distance avec le sentiment de jalousie qui l'avait habitée durant les 10 mois passés avec Fleur. On peut se tromper sans se perdre, lui avait écrit un jour sa meilleure amie, Arphasar et Satine était tout à fait en accord avec ce principe, pour autant que les amants soient d'une franchise et d'une confiance totale l'un envers l'autre, sans se cacher les petits écarts qui pouvaient arriver.

Avec Fleur, la noiraude s'était sentie trahie, par manque de confiance de la belle blonde vénitienne..et bien que Satine avait encore eu des sentiments très forts envers sa douce lors de leur séparation, elle était partie sans se retourner, choisissant de mettre fin à leur relation par manque de confiance et de franchise.


Satine pouvait accepter le libertinage, mais pas le mensonge..

Plongeant son nez sur le vélin, elle relut encore une fois la lettre avec plaisir..






Satine, ma sœurette adorée,

Que c'est bon d'avoir de tes nouvelles et de savoir que tout va bien pour toi, ça me rend très heureuse et plus encore en sachant que tu vas avoir un bébé dont je serai honorée d'en être la tante. Tu me manques aussi, beaucoup, beaucoup. Je te rassure, tout le monde va bien, les enfants grandissent et se portent tous très bien. Arbo va très bien lui aussi. Quant à Yann, il attend impatiemment le retour de sa mère et je dois dire que moi aussi, j'ai hâte qu'elle revienne. J'ai réussi à lui faire entendre raison et la faire revenir dans le droit chemin, la mettant face à ses responsabilités et lui rappelant qu'elle a un fils et qu'il devrait être pour elle sa première priorité. A un moment, il m'a même demandé que je l'adopte, se sentant abandonné par sa mère, je l'ai rassuré autant que je pouvais. Oh bien sûr que je l'adopterai bien mais en dernier recours et je me dis que je puis faire cela à Smilla tout au moins sans avoir tenté de discuter avec elle. Donc je lui ai rouvert les yeux et elle sera bientôt de retour parmi nous.

Veinarde que tu es, j'aimerai aussi me balader nue, bien que je le fasse de temps en temps dans le parc du manoir quand les enfants sont couchés et que la nuit est tombée. Mais ça n'arrive pas très souvent, j'ai plus autant de liberté qu'avant, j'ai trop à faire. Mais tu as raison, c'est de famille ! Notre mère était libertine d'après ce que me racontait Twin, que chaque fois qu'une occasion se présentait, madame la Duchesse se défaisait de ses vêtements. Oh bien sûr, toujours d'après Twin, personne ne soupçonnait ce côté libertin de notre mère. Enfin bref, Alex est heureux comme un poisson dans l'eau, il est amoureux.

Voilà, je vais en rester là pour le moment, fais bien attention sur les routes surtout et prends bien soin de toi ma sœurette et sache aussi que je t'aime. J'ai hâte de connaître bébé lune et surtout de te retrouver.

A très bientôt...

Gros bisous...

Ta sœurette Lara....



Un petit sourire amusé naquit sur ses lèvres sensuelles, puis elle tapota son menton de son index..Ainsi, leur mère à toute deux avait aussi eu une tendance au libertinage...ce qui expliquait ce petit côté un peu sulfureux qui prenait parfois le dessus dans le comportement de la jeune femme, on ne renie pas son patrimoine génétique, ce qui est écrit dans le sang ne saurait mentir..

N'avait-elle pas eu plusieurs amants en même temps ? Après avoir quitté Fleurette, la Lorraine ne s'était pas privée de prendre du plaisir, sans laisser son cœur à nouveau dans la bataille de l'amour, cherchant seulement à s'étourdir de caresses, de sensations fortes... Une seule vie, une seule envie..Plaisir et délire..
Satineduval
(Auch court!)

Que de rencontres, dans cette capitale animée et bien vivante. La Lorraine était plutôt contente de devoir attendre son amant dans cette ville, la fréquentation des tavernes étant bonne, bien des personnes prenaient le temps de boire un petit verre de mousse rafraichissante.

Satine avait eu la surprise de faire la connaissance de l'ancienne compagne de Renzo, Lady Eden, qui était revenue juste pour une journée à Auch, le temps de détruire sa taverne, puis qu'elle avait décidé de quitter définitivement le coin, pour remonter vers le nord.

La voyageuse lorraine avait bien sûr tenté de comprendre ce qui s'était passé entre les deux époux, mais tout ce qu'elle avait obtenu comme parole de la femme, n'avaient pas vraiment éclairé sa lanterne. Cependant, Satine ressentait bien la grande déception d'Eden, qui lui répéta plusieurs fois que, au final, c'était lui qui était parti.

Peut-être que son ami Renzo avait jeté l'éponge trop vite, renoncé à la femme qu'il aimait et semblait détesté tout autant, du moins, Eden en avait-elle l'impression, de ne plus être aimée.

Soupirant devant tant de gâchis, Satine s'était par contre énervée contre le meilleur ami de la tavernière, Hog, qui avait traité l'ancien lorrain de traître, ce qui avait fait bondir l'amie fidèle, lui jetant un froid *lâche* au visage, de ne pas s'expliquer plus en avant quand à son mot si dur envers l'ex-époux. La soirée, qui s'était déroulée plutôt dans le calme et la bonne entente, prenait fin pour Satine, n'ayant plus trop envie d'entendre le dénommé Hog, rabaisser celui qui lui avait tendu la main lorsqu'elle n'avait plus que 3 écus et un bout de pain en rentrant en Lorraine.

Pestant, elle s'était couchée de mauvaise humeur..D'un côté, elle comprenait à présent ce que voulait dire Renzo quand il parlait de la présence trop importante de Hog dans leur couple, si celui-ci était toujours dans leur patte, clairement, la situation ne devait pas être facile pour Lorrenzo, posé sous le regard peu amène de Hog en permanence.

Couchée sur le dos, elle soupira, désolée que ce couple n'avait hélas, pas eu plus de résistance aux pressions de la vie et s'était perdu en chemin, s'éloignant l'un de l'autre. Elle avait bien senti, en parlant à Eden et en relisant la lettre de Renzo..que la douleur était là pour tout deux dans leur cœur. Demain, elle allait prendre la plume pour tenter de remonter le moral à son ami....Quand à Eden, heureusement bien entourée par des amis fidèles, sans doute allait-elle pouvoir surmonter la déception si profonde qui la touchait.


Prête à passer dans les bras de Morphée, l'endormie sursauta en entendant un petit pigeon claquer son bec au carreau de la roulotte..Elle s'empressa d'aller le libérer du message qu'il portait à sa patte, puis lut la lettre en provenance de la Lorraine.



Ma chère amie,

Il est plaisant de constater que parfois la vie est bien faite... Dernièrement je pense beaucoup à toi et j'avais dans l'idée de t'écrire mais tu m'as devancée. Ta présence me manque mon amie... Les tavernes sont un peu vides et en plus Kyroper a investi dans un jeu de Ramponneau mais j'ai bien du mal à trouver des partenaires de jeu.

Ta missive m'a trouvé en bonne forme mais je pense que tu auras du mal à me croire quand tu vas me lire : j'ai quitté toutes mes fonctions en Lorraine!! Je n'ai fait que deux mandats à la tête de la mairie de Toul et puis j'ai eu envie de laisser un peu la place. J'avais dans l'idée de me représenter mais actuellement je n'aime pas trop ce qui est fait donc j'ai même rendu mes clés du Conseil Municipal, un peu sur un coup de tête. J'ai tout abandonné pour pouvoir voyager, je suis une simple enseignante qui étudie la médecine et les maladies autant qu'elle le peut.

Oh comme ce soit être joli les bords de mer où tu te trouves. Moi c'est sur les plages de Calais que j'ai l'intention de partir respirer un peu car la chaleur est étouffante en Lorraine avec l'air marin ce sera beaucoup plus supportable.

Je suis ravie que tu sois heureuse et je l'avoue je suis rassurée que ce soit avec un homme... même si tes "égarements" n'ont pas tâché notre belle amitié. Il faudra que tu viennes à Toul ou au moins que nos chemins se croisent à nouveau pour que je rencontre ce Dom qui te comble de bonheur et qui va faire de toi une mère. Préviens moi pour ton retour en Lorraine.
Je ne sais pas si je te l'ai déjà dit mais j'ai aidé deux femmes à mettre leur enfant au monde et je suis mère également... mais tout cela remonte à des années puisque le dernier né que j'ai sorti du ventre de sa mère n'est autre que Son Altesse Charlemagne VFC.

Mon amoureux, mon fiancé (bien que nous ne pouvons plus nous marier puisqu'il est en disgrâce impériale) est bien revenu mais il se prénomme Grégor. Le retour fut un peu mouvementé car il est revenu sans me le dire et que moi je partais avec l'armée pour lui faire la surprise de le retrouver... donc nous nous sommes encore perdus de vue. Je t'épargne les détails où nous avons bien failli mettre un terme à notre relation, je ne veux pas revivre ça en te l'écrivant excuse moi. A présent nous sommes d'accord pour quitter la Lorraine et l'Empire pendant un temps et pouvoir un peu respirer. Pour cela nous allons aller vers le Nord, dans le Duché de mon enfance : l'Artois. Je vais aussi lui faire visiter l'abbaye de Tastevin et lui montrer comment on y fabrique la meilleure bière du monde!!

Cela fait très longtemps que je n'ai pas vu le petit Max. Je ne sais pas ce qu'il devient mais son "amoureuse" Garance va se marier prochainement avec un Spinalien que je ne connais pas...
De même cela fait des mois que je n'ai pas vue Arphasar mais il faut dire que je ne sortais plus.

Là je dois partir pour Epinal afin de rejoindre l'Armée Impériale car il y a un risque d'attaque donc je remets encore mes projets à plus tard. Si je tente d'expliquer que je devais partir en voyage ILS sont bien capables de me reprendre mes terres en disant que je n'ai pas protégé la Lorraine.

Enfin comme tu l'as si bien écrit il faut profiter de chaque jour et je garde l'espoir de jour meilleur surtout pour Mon Aimé qui ne mérite pas ce qui lui arrive.

Prends bien soin de toi, de ton amoureux et du fruit de votre amour.

Amicalement,

Constance


Plissant ses yeux pour lire dans la pénombre, elle alluma rapidement une petite bougie pour poursuivre sa lecture avec plaisir..Les nouvelles étaient plutôt bonnes..Elle fut surprise de constater que son amie allait partir à son tour pour Calais, justement là où se rendait Renzo. Elle se rappela que ses deux amis s'étaient rencontrés à Toul grâce à elle pour la première fois, alors que Renzo partait pour son voyage avec Cira..

Hochant la tête doucement, Satine posa la lettre sur sa petite table pour la reprendre plus en détail le lendemain matin, l'appel du lit se faisant à présent à corps et à cri. Elle se laissa choir de tout son poids sur le lit accueillant...Dernière pensée avant de s'endormir, elle caressa son ventre rond, comme le lui avait conseillé Constance, de faire ce geste à chaque fois qu'elle songerait à Dom pendant son absence, posant son autre main à la place vide à coté d'elle, qu'il allait bientôt retrouver dès sa sortie du monastère. Un baillement plus tard..la Bella dormait d'un sommeil déjà profond...
Satineduval
(Auch)

« Chacun de ceux que nous avons aimés emporte avec lui un peu de notre secret. »
Jean Rostand



Petit soupire d'inquiétude, tandis qu'elle ressasse encore une fois de plus le secret qu'on lui a confié, comme pour déposer un peu de ce lourd fardeau qu'une amie chère à son cœur portait avec peine, cachant ses larmes et son déchirement à tout le monde, sauf à Satine qui avait, à son tour, sentit le poids peser sur ses épaules. Ne rien dire, ne rien faire sous peine d'aggraver encore la situation.

Juste tout d'abord, fermer les yeux, prendre le choc en pleine figure, ne pas juger. Etouffer dans sa tête les mots, la protestation, l'incompréhension, l'indignation. Tenter de comprendre la situation pour tous les protagonistes de cette histoire qui allait sans doute mal se terminer.

Satine pensa fort à sa jeune amie, tourmentée en ce moment, sur laquelle reposait à présent la plus grande des décisions qui changerait sa vie pour toujours. Espérer qu'elle sache regarder au fond de son cœur et le sentir battre pour son élu. Prendre conscience pour ne pas se fourvoyer devant la brillance éphémère de certains hommes, qui savent faire tourner la tête aux damoiselles, dont le cœur encore tendre et peu éveillé aux sentiments amoureux, se laisse vite emporter dans de grands tourbillons, puissants mais dangereux. Attirance, quand tu nous tiens!

Apprendre à distinguer l'amour du désir, quand on est jeune et encore pure n'est pas aisé, tout deux font naitre de bien grands maux qui vrillent l'âme et le corps, mais, Satine constatait avec fatalité, que tout être passait un jour par ce tourment.

La Noireaude n'avait eu d'autres conseils envers son amie, que d'attendre d'y voir plus clair, ne rien précipiter, prendre du recul. Déjà trop de blessés, de pots fêlés comme les appelait Dom, pour qu'une décision prise trop rapidement engendre encore plus de fissures, dans l'entourage de la jeune femme déchirée.

Prenant sa plume, elle joua quelques temps avec elle, puis se décida à écrire un petit mot.




Ma douce amie,

Quoi qu'il se passe, n'oublie pas que je suis là pour te soutenir, peu importe ce que tu décideras, mais pense bien à mes paroles, elles sont assez sages je crois et t'aideront à faire ton choix....Surtout, prends ton temps!! Ceux qui t'aiment ne doivent pas te presser pour prendre une décision, il faut bien que tu leur fasses comprendre cela.

N'hésite pas à parler à tes proches, ceux en qui tu as le plus confiance, je pense surtout à ton paternel..lui aussi est un homme de bon conseil, ouvert et, plus que tout, il t'aime et ne voudra que ton bonheur. Parle-lui, dis-lui tes doutes, tes craintes. Ecoute-le et, par-dessus tout écoute ton cœur, lui seul saura te guider pour que tu ne t'égares pas sur un mauvais chemin.

Je pense bien à toi, je t'embrasse fort, fort sur les deux joues.. Satine


Demain allait être un jour étrange pour la Lorraine, mais elle ne préférait pas y penser pour le moment, envoya rapidement le volatile, toujours soucieuse, puis retourna à la taverne, tenter de se changer les idées avec les habitants du coin, qu'elle appréciait de plus en plus. Surtout, maugréa-t-elle..ne pas trop s'attacher, ce qu'elle avait bien de la peine à faire, la gentillesse de certaines personnes gagnaient du terrain sur son vœu de ne pas trop laisser son amitié prendre le dessus pendant son voyage.
Quittant la roulotte d'un pas un peu trainant, elle se dirigea à nouveau en direction de la capitale, si animée ces jours.
Satineduval
A Auch, débauche de rires)


Que dire, que dire, de tant de délire.. Sans doute, n'avait-elle pas passé autant de temps en taverne qu'à Auch et pour s'en punir, elle ne trouvait rien d'autre à faire que de boire parfois un peu trop, ses habitudes lorraines reprenant un peu le dessus. Elle tentait bien de se restreindre à la tisane, vu son état avancé de femme enceinte, mais il y avait toujours un ou l'autre farceur qui lui déversait un peu de gnole dans sa tisane, devenant indubitablement *améliorée*.

Entre les petites discussions de taverne, pour trouver un nom au futur salon de luxure qui devait normalement s'ouvrir au retour de Domitille, partie se purifier avant de mettre la clé dans la serrure du lieu de perdition..entre les mots, lancés avec amusement, au sujet de mariages, de fidélité, de tromperie, de guerre aussi..et bien oui, il fallait bien prendre le temps de lever le verre pour porter un toast à tout ça, hips!

Cependant, la future mère veillait bien à ne pas dépasser la dose autorisée par le médecin, Yorgues, qui lui avait conseillé de la bière maltée pour l'allaitement...Un peu en avance sur l'horloge interne de la grossesse, Satine suivait les recommandations avec un peu d'avance et beaucoup de mauvaise foi, expliquant à son amant qu'elle avait le droit de boire quelques verres. N'est pas lorrain qui veut !

Le temps s'écoulait vite pour la donzelle, aussi occupée à son baptême byzantin officié par le padre Padoo. Satine se réjouissait de pouvoir suivre ce rite, épuré dans la simple reconnaissance du Très-Haut envers qui le souhaitait, sans passer par toute la procédure de la pastorale classique qu'on demandait dans la cérémonie aristotélicienne.

Curieuse nature, la noiraude s'était bien vite décidée à se lancer dans cette cérémonie, quitte à un jour devoir repasser sa pastorale avec son ami Reki de Grimaud ou sa marraine de cœur, Ellebasi d'Acoma..Après tout, on ne vit qu'une fois et autant profiter de chaque petit bonheur qui passait le pas de la porte, quitte à être baptisée une deuxième fois par la suite.

Pour une fois, elle resta sagement devant la roulotte, près de la rivière, profitant de la fraiche qu'elle dégageait pour prend sa plume et écrire un petit mot en réponse à celui reçu de son ami Max de Toul.




Bien cher Max!

Petit mot, grand surprise! Merci de prendre des nouvelles de moi, mais..tu aurais pu aussi m'en donner un peu plus de ta part!!
Je te reconnais bien là, toujours aussi mystérieux sur ta vie, à faire encore un peu l'Ours ronchon devant tes livres d'études..

J'espère que tu en relèves la tête parfois et que tu profites d'aller faire un petit tour en taverne, voir les amis..Arphasar, Constance, Floche et d'autres encore.

Pour ma part, je suis à Auch, en Armagnac, dans le sud si magnifique, quoique la chaleur me fait un peu plus transpirer qu'en Lorraine, mais je ne me plains pas, profitant d'autant plus de la fraicheur des rivières ou de l'océan pour faire grande baignade.
Je suis en passe de devenir une vraie sirène, tant je m'y sens à l'aise!

Cependant, je ne fais pas que me prélasser, je suis montée sur les murs d'enceinte pour observer les tentes de Namay, qui était venu un peu narguer le village.
La rumeur disait que c'était pour savoir qui avait la plus grosse, mais je n'ai jamais su si on parlait d'armée ou d'épée de chair, la chaleur sans doute faisant un peu divaguer les esprits ici, très partagés sur le sujet.

Tu sais, il m'est arrivé de penser à toi, en haut des remparts de Mimizan, quand je faisais mes rondes de garde là-bas..
Max...la vue est vraiment imprenable, plongeant sur l'océan et la plage au sable doré. Bien différent de ma Lorraine et de ses nombreux arbres fruitiers.
Je souhaite qu'un jour, tu puisses voir cette beauté de tes propres yeux..au fait..pas envie d'un petit voyage??

Sais-tu que c'est en partie toi qui m'a donné le virus de prendre la garde dans les villages que je visite ?
Eh oui, combien de fois, me suis-de dit que tu faisais ainsi ta part pour Toul, de la plus belle manière qui soit..en la protégeant.
Puis mon grand principe, *le village aux villageois* y est aussi pour quelque chose !

Pour en revenir à ce que je fais à présent, nous sommes partis de Mimizan temporairement, car Dom et moi avons choisi de faire un voyage de miel, comme nous aimons le dire, un tour dans les villes occitanes.
Nous avons prévus la visite de Toulouse, Carcassonne, Narbonne, puis retour au bord de l'océan pour rejoindre les amis qui vont se marier, pied dans l'eau à Mimizan-plage.

Voilà, un peu de ce qui se passe actuellement..donc tout va bien, mon ventre s'arrondit de plus en plus.
Hé oui ! je suis en passe de devenir plus lune ronde que croissant de lune, un petit bébé ayant décidé de venir s'établir, pour notre plus grand bonheur, dans mon corps, mais je ne le prête que jusqu'en décembre, mois qui verra se pointer ma bouille en Lorraine pour l'accouchement.

Je t'embrasse avec affection sur les deux joues, Max, prends bien soin de toi et..s'il te plait retourne-moi vite un mot plus détaillé de ce que tu deviens de ton côté..Satine, la mutine comme tu dis!!

PS..je suis bien plus calme qu'avant remarque!!


Lettre roulée, attachée puis envoyée par volatile gracile, qu'elle suivit du regard aussi longtemps que sa vue le lui permettait, puis, soulevant sa robe myosotis, elle s'en retourna à la roulotte voir si Dom avait fini ses préparatifs de départ pour le monastère. Sans doute apprécierait-il un petit coup de mains bien serviables.

Une longue semaine d'attente se profilait, cependant la voyageuse se savait bien entourée, ayant encore bien de mystère à découvrir dans le village, le premier étant de savoir où allait se rendre l'autre TA Majesté, comme le disait si bien Dalmau..Que se tramait-il bien encore..Une histoire de chat de gouttière...c'était quoi le soucis, il pissottait partout ou quoi?
Satineduval
(Auch, quand tu nous tiens!)

Encore dans cette belle ville où elle se sent à tant à l'aise, la voyageuse ne se plaignait pas trop de devoir attendre son beau brun, parti en retraite une semaine, dans cet endroit fréquenté par des gens intéressants et sympathiques..

Prise par son baptême officié par le Padre Padoo, en compagnie de Dom et de sa future marraine, Sephoria, la consol si vive et malicieuse, voir un peu mistonne quand elle taquinait son entourage, la Bella, petit à petit s'attachait aux gens de la ville. Lorsque l'moment du départ allait sonner, elle aurait assurément un petit serrement de cœur.

L'heure à présent était à la défense du village, ayant vu des gens louches tourner autour des bureaux de la bourgemestre. Plusieurs se trouvaient déjà sur les remparts, Marmont, Domi et allaient être bientôt rejoint pas Satine et d'autres encore. Le village aux villageois ! La jeune femme avait arpenté les ruelles de la ville puis était montée sur les remparts, ses mirettes myosotis plongées sur tout mouvement suspect.

Puis, ayant une petite faim, elle s'en retourna à la taverne municipale, *Roy à l'air force" nouvellement renommée à l'attention du Roy de la Navarre, qui semblait bien être apprécié à Auch. Là, prenant plume et vélin, elle écrivit un petit mot à son frérot..

Celui-ci lui avait annoncé que sa promise avait pris la poudre d'escampette , avec le promis, ce qui avait déclenché un terrible choc pour tous les gens qui se réjouissaient de ce mariage. Reki et Sixtine, les parents de Garance avaient été atterrés par l'attitude de leur fille, Garance. Ils avaient immédiatement décidés de la renier, la laissant à son coup de folie. Répudiée.

Puis sa marraine de cœur, Ella, qui était tout aussi déçue par son mari bien trop volage et qui avait décidé de se séparer de lui, demandant le divorce, qui était en cours. Ce qui fit le plus de mal à Satine, c'était d'apprendre que la jeune fille, malgré les conseils de la noiraude, n'était pas partie en retraite pour réfléchir calmement, mais s'était enfuie avec le nouvel élu de son cœur.

Trop vite, trop de précipitation, de prise de décisions à la légère...Cependant, Satine pouvait comprendre que la jeune fille de 15 ans soit si vite chamboulée dans ses sentiments, ne voulant suivre que ce que lui dictait son sentiment, sans doute si forts, qu'elle ressentait pour son nouveau compagnon.




Mon Frérot..

je ne peux que te dire toute ma déception pour ce qui t'arrive avec Garance..mais si tu veux un conseil, ne va pas la rejoindre, laisse-là faire son erreur, car elle a fait un choix, le mauvais d'ailleurs..

Tout le monde est atterré, mais je pense qu'un jour elle va se rendre compte de son erreur et revenir sur ses pas. Je l'espère sincèrement pour toi, parce que je sais que tu l'aimes tant. Sois patient, mais ne ferme pas ton cœur et ne le laisse-pas se remplir de rancœur ou de haine..C'est une perte de temps.

Je te conseille de rester en Lorraine avec soeurette et la famille, elle saura te porter une main douce et compréhensive sur ton épaule..ainsi que d'autres aussi. Reki, Sixtine, Alta..penses aussi aux enfants, ceux de soeurette et Yannou. Tous sont là, à tes côtés pour te soutenir.

Défends la Lorraine contre les brigands, défoule-toi dans la bataille s'il y en a une qui se profile. Change-toi les idées et ne reste pas seul à songer tout le temps à Garance.
Inutile de te retourner le couteau dans la plaie, Frérot. Ne va pas les voir, ne tente pas de les retrouver. Le faire te fera encore plus souffrir. Sois raisonnable, même si cela te parait impossible au vu ce cette terrible trahison.

Je ne juge personne, ni ne jette la pierre sur Garance ou Eflam. Je sais bien que les sentiments parfois prennent le pas sur la raison, je l'ai déjà expérimenté maintes fois.
On n'apprend que de ses erreurs, il faut donc passer parfois par ça pour évoluer et grandir encore..Garance est jeune..15 ans..faut aussi penser à ça. Elle doit encore apprendre la vie et mûrir.

Je t'embrasse fort, fort, Frérot. Je pense bien à toi. Ne fais pas de bêtise, comme Twin, ne te laisse pas aller à la déprime et à la rancœur. J'ai déjà perdu un frère à cause d'une femme, je ne voudrais pas subir ça encore une fois!!


Je tiens à toi, à soeurette..prends soin de toi et d'elle..les trois nous sommes et seront toujours solidaires, quoi qu'il arrive.. Satine


Satine alla à au pigeonnier de la taverne et envoya le petit mot à son frère, puis retourna boire sa tisane du matin, tenant compagnie à Sésé, Marmont, Domitille et Reyrey..se posant bien la question de ce qui s'était passé la nuit précédente autour de la mairie..
Une émeute? une tentative de prise de la mairie? Les heures suivantes allaient sans doute apporter bien des surprises.
Satineduval
(Auch)

Il est difficile de sauver un homme qui se plait à creuser sa propre tombe..

Voilà..les mots durs, les mots de trop..Bonne mort.. comme si on souhaitait le bon jour.
Bien sûr,elle était énervée à ce moment-là, plus qu'hors d'elle à vrai dire, de voir la lettre que son ami Renzo avait envoyée à Alex.

Alors qu'elle cherchait à apaiser son frère et lui remonter le moral, tout comme elle le faisait aussi pour Renzo..ayant tout deux perdu le femmes qu'ils aimaient, Satine n'avait fait qu'empirer les choses. A trop vouloir bien faire, sa seule réussite fut de blesser Renzo par sa colère, ne pouvant s'empêcher de lui en vouloir au sujet de cette maudite lettre qu'il n'aurait jamais dû écrire.

Sans doute pensait-il bien faire, à sa façon un peu brutale de présenter les choses. Cependant, cette lettre tombait au moment où son frérot n'était pas du tout en forme, au vu des circonstances et Satine avait trouvé cruel de l'enfoncer encore un peu plus..Un clou de plus dans le cercueil. Renzo aurait dû en avoir plus conscience.

Alors..à son tour, elle avait fait preuve de cruauté, sous le coup de la colère, toujours si mauvaise conseillère et avait souhaité une bonne mort à son ami, parole regrettée immédiatement, à peine sortie de sa bouche. Excuses s'en étaient suivies, mais, Satine ne se sentait pas pour autant mieux d'avoir dit une chose aussi effroyable.

Temps à présent de prendre plume..de poser par écrit encore une fois ses regrets




Renzo..

Je souhaite que tu ailles au bout de cette missive. Tu sais bien que je ne pensais pas ce que je t'ai dit, dans cet excès de colère. Mais tu n'avais pas le droit de mettre mon frère encore plus à mal. Pourquoi chercher à le décourager? On dit que l'espoir fait vivre, alors que cherchais-tu à faire? Enfoncer le clou?

Il es déjà dans un état peu reluisant. Vraiment tu as été très cruel. Ta situation, d'homme blessé, te pousse-t-elle dans ce sens? Je ne comprends pas. Bien au contraire, tu devrais aussi sentir une certaine compassion pour Alex.


Comprends-tu que cela m'a mise hors de moi? Du coup, à mon tour je me suis bassement vengée en te souhaitant bonne mort. Je l'ai dit et oui, c'était affreusement dur et cruel, mais j'ai eu envie de te faire mal comme tu as sans doute fais mal à frérot.

Escalade de mots que l'on regrette dès qu'ils ont été prononcés. Tu sais bien que j'ai toujours été à tes côtés, pour tenter de te soutenir dans ton malheur. Je t'ai écris et jamais je ne t'ai dit de renoncer tant que tu avais espoir. Je ne voulais pas que tu te laisses dépérir.

Toi, tu sembles avoir envie de creuser ta tombe, comme si cela allait te soulager d'y mettre le pied, dans ce fichu cercueil! Et alors..qu'en auras-tu de plus de quitter ce monde, si rude et si merveilleux pourtant. Renzo, je te voyais plus combattant, plus fier que ça. Allez...reprends du poil de la bête, dompte-là, ta douleur et fais en sorte qu'elle ne te domine plus. Toi seul peux changer ton destin.

Tu en as pris plein la tronche..et alors..tu n'es pas le seul. Faut-il pour autant baisser les bras? Putain! Sois un peu plus fort dans ta tête, je sais que tu peux t'en sortir, si seulement tu voulais bien écouter tes amis, ceux qui t'aiment, comme moi malgré tout ce que tu penses.

Je suis là et le serai toujours, fidèle en amitié. Tu sais bien que nous passons la plus part de notre temps à nous chamailler qu'à parler raisonnablement, mais c'est parce que de mon côté je ne peux pas supporter de te voir te détruire comme tu le fais.

Alors, si tu penses que mourir est la meilleure solution, personne ne pourra t'aider. Toi aussi tu fais ton choix, celui de ne pas te battre. Dommage. Tu as tort. Tes amis vont souffrir quand tu seras passé de l'autre côté.

Je te demande encore pardon pour mes paroles. Ce qui a été dit, je le regrette au plus profond de mon être. Je ne me savais pas si cruelle, tu vois, tu as toujours le don de me pousser à bout. Tu vas me manquer. Plus que tu ne l'imagines. Même si on est séparé par la distance, tu fais partie de ma vie. Toi, parti, la vie manquerait de piment. Avec qui vais-je me disputer aussi bien? T'éteins pas Renzo.

Reste... pour tes autres amis, pour moi aussi. Même si nous ne devons plus nous parler ni nous voir, te savoir en vie quelque part à faire suer ou à aimer...Reste.

Je t'aime, d'une amitié féroce. Ta Satine, ton amie quoi que tu en dises.


Au bord des larmes, la femme reposa sa plume, tandis que son cœur se serrait encore un peu plus en pensant à tout le mal que ce mariage avorté avait apporté..Sixtine qui se laissait dépérir de chargin, Reki qui tentait de sauver sa femme, Alex qui semblait déjà perdu, vide. Renzo, qui disait avoir reçu le coup fatal..Si seulement, pouvoir tout effacer et reprendre l'histoire et la dérouler pour qu'elle se termine plus heureusement.

Du temps..elle priait pour que le temps pose son voile d'oubli sur toutes ces personnes en souffrance. Il fallait que tous prennent du recul et laisse passer l'eau sous le pont. Respirer comme le disait si bien Marmont..Temps de reprendre son souffle et patienter.
Satineduval
(Auch, encore et toujours)

Assise sur le marchepied de la roulotte, la lorraine avait toute son attention tournée vers son duché chéri, qui était pris d'assaut par les brigands de Fatum et de l'Eldorado réunis.. Représailles envers Ludwig d'avoir créer le déshonneur de Genève en la prenant sous son contrôle il y a quelques mois. Vengeance pour avoir blessé la fierté des genevois, sentiment aussi fortement gravé dans le cœur de ceux-ci qu'il l'est avec la même force dans celui des lorrains. Fierté, quand tu nous tiens !

Il y avait donc ce gros soucis d'une part, mais ce qui la touchait encore plus, c'était de savoir ses amis blessés dans leurs âmes, connaitre leur chagrin sans pouvoir les aider par sa présence à leur côté. Renzo, parti dans le nord pour Calais, où il se laissait dépérir petit à petit, puis Sixtine de Grimaud, dont le chagrin lui causait de graves troubles de la santé. La mère de famille ne se nourrissait quasiment plus, malgré l'aide de son époux si attentionné.

Que dire, que faire pour les aider, à part leur écrire des lettres de soutien, tenter de les sortir de leur impasse. Trouver les mots juste qui feraient relever la tête et regarder en avant, vers le futur.





Sixtine, Reki, mes amis..

Je ne peux bien sûr pas commencer ma lettre en vous demandant comment ça va, sachant très bien que la situation est très difficile pour vous deux.

Hélas, je ne suis pas à vos côtés, mais mes pensées y sont, plus souvent que je ne le voudrais. Vous deux, Alex, Ella, Garance, tous occupez ma tête, triturant mon esprit pour avoir une inspiration qui pourrait vous aider à aller mieux.

La seule chose qui me vient à l'esprit, la solidarité entre vous. Vous êtes une famille soudée, forte, parce que vous avez un lien qui vous unis tous, votre amour sincère, les uns pour les autres.
Je sais que tout le monde fait son possible pour aider l'autre et ensemble, même si le chemin est rocailleux pour le moment, vous arriverez à vous en sortir.

Je voulais vous dire, que, quand je pense au mot *famille*, c'est tout de suite la votre qui jaillit dans mon esprit.
Souvent, je la prends comme exemple de la famille idéale, parce que, pour moi vous avez toujours été un couple avec enfants qui a su rester aimants, attentifs et patients, prenant toujours soin de chaque membre de cette tribu que vous formez.

Alors, mes amis, ne renoncez pas à tout ce qui faisait votre force hier et ne baissez pas les bras, en ces jours difficiles, mais qui vont petit à petit vous faire moins mal. Laissez le temps effacer vos peines en regardant autour de vous ceux qui veulent vous soutenir.
Je sais que Sixtine ne va pas bien, son chagrin est profond, mais il faut lui faire voir encore une fois combien elle est vitale dans votre vie.
Vous deux, vous êtes les piliers de ce monde que vous avez créer avec amour et tendresse. Il faut penser à vos enfants, à vos amis.

Ma chère Sixtine, je compte sur toi, la mère, l'épouse, l'amie, la femme douce et forte en même temps, pour ouvrir encore une fois ton cœur et tenter de pardonner à ta fille, malgré tout le chagrin qu'elle te cause.
Seul, le pardon pourra te libérer de cette gangue de douleur qui t'enserre le cœur.

Reki, toi, tu vois un grand déshonneur au départ de Garance, celle-ci ayant choisi de suivre son cœur pour partir avec Eflam, plutôt que de rester avec mon frère.
Je ne vois, pour ma part, aucun déshonneur, mais que le malheur qui touche une famille, la laissant désunie pour le moment.
La situation peut toujours évoluer...pour l'instant, tout est à vif et blessant, comme une lame qui vient de trancher la chair. La douleur est là, clairement, mais elle va s'estomper, toujours elle s'efface..lentement mais sûrement.

Garance a pris cette décision selon ses sentiments et je pense que c'est inutile de vouloir lui faire changer d'avis.
Des erreurs, on en commet tous un jour ou l'autre. Je comprends que ta première réaction, Reki, fut de la renier, mais c'est votre fille, votre petite Garance, qui fait une immense bêtise, on s'en doute tous.
Elle doit faire ses expériences, les enfants doivent grandir, mûrir. Toi aussi, pardonne. Tu es diacre, ne l'oublie pas, tu sais donc de quoi je parle, lorsqu'il s'agit de pardon et d'acceptation. Faites tous les deux ce pas vers un futur qui vous libérera de cette pression, de cette douleur, de ce chagrin qui vous ronge.

Pour ma part, je vais bien...je pense à notre enfant qui grandit, à son père qui est en retraite mais qui va arriver tantôt.
A la joie de nos retrouvailles, car j'ai bien besoin qu'il me serre tendrement dans ses bras réconfortants et protecteurs, qui savent toujours si bien me soutenir quand une baisse de moral se fait sentir.

Heureusement, Auch est une ville des plus agréables, j'y ai fait des rencontres intéressantes et attachantes. Des gens bien cependant, nature, comme je les aime.
Puis surtout, Sephoria, ma marraine de baptême, que j'apprécie énormément, partageant nos rires et délire en taverne assez souvent.
Au fait, mon baptême fait un peu des vagues, parce que non-aristotélicien, mais je ne vais pas pour le moment vous en parler, je dois hélas poser ma plume..

Toujours, ce temps qui passe si vite et que j'aimerai pouvoir contraindre à ma volonté..
Pour vous l'accélérer, que vous soyez apaisé le plus rapidement possible et que vous vives blessures soient cicatrisées..

A très vite, j'attends de vos nouvelles et je souhaite du fond du cœur qu'elles soient bonnes et rassurantes.. Je vous embrasse, mes amis, avec force.
Courage, amour, pardon, acceptation...voilà le secret en quelques mots, faites en usage à profusion..

Avec toute mon amitié, Satine


Reposant la plume, les doigts un peu engourdis, la noiraude se mit rapidement à la recherche d'un petit oiseau rapide pour envoyer le mot de soutien à ses amis lorrains.

Regardant partir le volatile dans un ciel azuré, elle espérait bien avoir des nouvelles bleu ciel plutôt que gris chagrin..soupira, puis s'en alla au marché, se changer les idées en découvrant peut-être quelques parchemins reliés intéressants à lire.
Satineduval
(Auch, préparant le départ)

Vivre l'enfer
Mourir au combat
Faut-il pour lui plaire
Aller jusque-là ?
Veux-tu faire de moi
Ce que je ne suis pas ?
*


Dans la nuit du 27 août, dans la taverne de Lanceline au Havre de Paix, s'était déroulée la dernière heure entre les deux amants.
Conversation peu tendue, juste quelques explications, sans heurts, avec dans les yeux moyosotis la tristesse de voir que son homme ne voulait pas changer d'avis, malgré le compromis qu'elle lui avait proposé par écrit quelques heures plutôt.

De son côté, Dom faisait preuve déjà de son envie de retrouver sa liberté, celle que Satine semblait lui avoir ôtée. Pourtant, elle pensait avoir fait tout son possible pour ne pas le contraindre en quoi que ce soit, lui laissant toujours le choix d'aller où son cœur et ses envies le portait.
Sa seule faute, avait été de trop vouloir aspirer à plus grande complicité entre eux, ce qui avait tiré une phrase de sa bouche, déchirante pour la noiraude: je n'ai pas à te rendre compte de ma vie, Satine.

En effet, il était préférable de fermer l'œil et la bouche, pour rester la femme agréable et compréhensive, ne pas faire de vagues quand quelque chose était dérangeant ou la troublait.
Elle se savait excessive, passionnée, enjouée, curieuse et surtout, elle aimait aller au fond des choses et en connaitre le fin mot.
Certainement pas, elle ne faisait pas un bon toutou à son maître. Trop dérangeante, par son besoin de savoir ce qu'il vivait de son côté. Le havre de paix, il l'avait gagné à ce moment-là.

Insistante, elle l'était par envie de partager tous les secrets de son amant, préférant savoir ce qui se passait dans sa vie, sur le moment plutôt que d'apprendre par la suite des détails blessants.
Ainsi, elle avait appris par une autre personne que son bel amant, tenait correspondance poétique avec une autre femme, Lady Eden, qu'il avait croisé pendant son séjour chez les moines.

Pourquoi lui avoir caché cette correspondance, alors qu'elle lui avait demandé à son retour de retraite, s'il avait reçu de nouvelles de quelqu'un. La réponse fut négative.
Petit mensonge, sans doute pour éviter de devoir s'expliquer et voir sa belle se fâcher.
Dom lui avait montré les poèmes échangés et là où lui ne voyait que de l'amitié, Satine lisait déjà entre les lignes comme une envie de poursuivre sur un autre chemin..

Ne lui disait-elle pas que seul sa plume pouvait la sauver? Tentative mainte fois vue par Satine. Dom aimait avoir cette sensation, fort agréable du reste, de sauver les femmes en détresse, Lexianne, Morganne, puis Eden.
Et ces femmes jouaient de leur détresse pour toucher les cordes sensibles de ces mâles, celle du *Preux Chevalier* ou du Saveur.

Satine, pour sa part, avait cela en horreur, quand les femmes se mettaient à jouer de le détresse pour sensibiliser le beau mâle, au point lui donner l'impression d'être indispensable. N'avait-elle pas vu à Dijon, une ancienne amante à Dom s'adonner à ce même jeu, alors que Satine avait appris par un homme, que la prétendue suicidaire jouait à de petits jeux forts amusants avec celui-ci. Double jeu, double visage, que celui d'Eden, qui demandait des nouvelles de Dom, comme si elle n'en avait pas eue..

Que d'hypocrisie, de gens qui avançaient masqués, pour mieux se faufiler dans leur couple. La noiraude était dégoûtée, elle avait une certaine dignité, qui faisait que sa douleur, elle la vivrait seule, sans secours de personne, sur la route du retour en Lorraine, qui serait son chemin de croix.
Cacher sa peine, l'enfouir au plus profond de son cœur, s'en nourrir pour avancer, chercher à la dompter, cette foutue douleur qui avait brûler son cœur dans la soirée.
Même Dom n'avait pas senti à quelle point elle était triste, pleurant intérieurement tous les mots qu'il lui disait. Si tu ne changes pas, tu me perdras.. elle voyait bien qu'il était déjà loin dans son esprit, depuis quelques temps.
Changer pour devenir quoi. Un mouton, une femme fade et qui dit béni-oui-oui à tout ?
Jamais...plutôt crever le cœur déchiré, mais personne ne la ferait changer sa personnalité. Ni dieu, ni maître.

Satine avait profité une dernière fois de la chaleur des bras de son amant, il lui avait effleurer encore les lèvres en un baiser aérien, et qui avait fait tant de mal à Satine, parce que, au fond d'elle, elle savait bien que celui-ci serait le dernier qu'ils échangeraient. La lorraine était sortie en premier, ne voulant pas que l'homme qu'elle aimait voit ses larmes de tristesse.

En haut des remparts, d'où elle guettait le passage de son amant, la jeune femme repensa à ce qu'il lui avait dit.
Changer sa façon de l'aimer. Peine perdue d'avance. Quand on aimait avec passion, force, spontanéité, il était bien sûr impossible de maitriser toute sa fougue, toute sa rage d'amour, l'envie de l'autre.
Elle était entière et le resterait à jamais, il aurait tout autant pu lui dire mourir, la seule façon qui aurait pu changer sa façon d'aimer, à travers la paix éternelle.
On ne demande pas à celle que l'on aime de changer, elle ne l'avait pas fait envers Dom. Se mettait-il à sa place quelque fois? L'avait-il comprise un jour?

La question ne se posait plus à présent, elle rendait les armes et oar ce geste, la liberté à Dom.




Dom.. quand tu liras cette lettre, demain matin, tu m'auras perdue définitivement.
Tu choisis de me quitter pour la deuxième fois et cette fois, je ne reviendrai pas sur ce choix. Ne perds pas de temps à m'écrire.

Prends ta plume et pratique tes exercices d'écritures avec Lady Eden, puisqu'elle semble te donner une belle verve pour la courtiser d'un amour courtois..
Preux chevalier, qui veut sauver toutes ces femmes, je te rends à elles, tes admiratrices et tes soupirantes, soit brillant, comme tu l'as été avec moi. Tu en perds qu'une, après tout..qu'importe !


Tout comme pour Fleur, je l'aimais quand nous nous sommes quittées. Il en est de même pour toi, mais de te voir me tourner le dos, pour redevenir l'homme que tu étais, comme si je t'avais rendu si malheureux et si différent, je ne le supporte pas Dom.
A croire que j'ai été ton malheur plus que ton bonheur. Désormais, tu pourras vivre en paix. Je disparais de ta vie, comme j'y suis entrée, en douceur et sans bruit.

Ce soir, je referme la porte sur notre univers, la roulotte n'existera plus que dans tes rêves et tes souvenirs. J'espère qu'ils seront beaux.
Merci pour ceux que tu m'as donné et que je garderai enfoui comme un trésor au fond de mon cœur pour les raconter à notre enfant, quand il sera plus grand. Satine


Il y avait encore de l'amour entre eux ce soir-là, mais cela ne suffisait plus. Manque de confiance, d'estime, de considération, de partage. Beau gâchis, un amour si puissant, mais sans doute trop destructeur.

Toute la nuit, elle avait veillée, guettant la silhouette depuis la tour de guet. Priant pour qu'il revienne à ses côtés, dans la roulotte, fixant la porte pour une éternité. Mais personne n'avait franchi le seuil, alors elle avait commencé son deuil.

Les souvenirs s'étaient déroulés, comme un long parchemin précieux, dans l'esprit de la gitane. Tout avait défié, le cœur doucement s'était serré, pour mourir, infiniment, comme elle l'avait aimé.

Les yeux rougis du manque de sommeil et de larmes, elle avait pleuré, de ne pas avoir su l'aimer puis, se contraindre à l'oublier. Ce matin-là, Satine avait mouché la chandelle à la place de Dom, puis s'était endormie pour cesser de rêver leur univers à la saveur de paradis perdu.
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