Tante_almodie
Il était temps de redresser la barre. Et c'était maintenant qu'il fallait éliminer la pourriture avant qu'elle ne contamine tout le panier.
La vielle tante acariâtre attendait patiemment que sa petite nièce franchisse les lourdes portes de l'entrée, une lueur de colère glaçant ses petits yeux gris. Si sa mascarade avait échappé à son alcoolique de mère, elle, Almodie ne se laissait guère duper, par le minois angélique de l'adolescente. Ses sorties en taverne jusqu'à tard dans la nuit devaient être brimées.
Almodie tenta tout de même de chercher sa duchesse de nièce histoire de la prévenir, que ce soir, Darria allait passer un mauvais quart d'heure, qu'elle prenait les choses en mains et qu'elle ne souffrirait aucune protestation.Mais la valetaille la renseigna promptement : la Duchesse ivre d'alcool passait la nuitée chez son amie Shigella où la vinasse devait encore couler à flots.
Pinçant les lèvres, Almodie sentit un mauvais frisson le long de son corps sec. Elle détestait par dessus tout la désobéissance. Et sa nièce gérait sa famille avec une fantaisie et une nonchalance qui ne pouvaient plus être permises.Lorsque l'enfant poussa la grille, la nuit était déjà bien installée sur Limoges. Mais les paupières d'Almodie loin d'être lourdes s'agrandirent de courroux et de stupéfaction à sa vue :
Les pommettes qu'elle avait hautes et particulièrement bien dessinées semblaient en feu. Sa longue chevelure vénitienne emmêlée tombait sauvagement sur ses yeux bruns étrangement clairs et limpides. Quant à sa bouche délicatement rosée à l'accoutumée, elle semblait vermeille et gonflée.
L'acariâtre n'avait jamais entendu parler de Jurgen, aussi fut elle choquée lorsqu'elle comprit que sa petite nièce devait probablement flirter avec un de ses galopins qui avaient envahi leur maison.
Comment s'appelait il ce benêt avec qui elle s'enfermait dans la remise ? Cela ne pouvait être que lui ! Elle avait sa petite idée pour le punir lui aussi.. Mais d'abord l'insolente.
Un homme avait déjà plaqué sa main sur la bouche de la jeune fille avant de la soulever du sol et de la mener jusqu'à la cave selon les ordres de la veille Tante. Ici elle pourrait crier autant qu'elle le pouvait, personne ne l'entendrait.
Déchire sa robe dans le dos. Je vais vous apprendre ma fille ce qu'est le respect. Votre mère n'est décidément bonne à rien, vous servirez d'exemple à toutes les viles femelles d'Ambroise Aristote bénisse mon acte.
Elle lui asséna une magistrale paire de claques avant de laisser l'homme s'approcher et attacher les mains de la pauvre fille. Puis le tissu de sa robe se fendit d'un geste brusque...