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[RP] La mare des cauchemars

Triora
L'enfant observait sa soeur se retourner en silence ... J'ai touché un point sensible ?... une fois que sa sœur c'était retournée l'enfant se rapproche une nouvelle fois , lentement . Pour pouvoir atteindre l'enveloppe charnelle de sa sœur avec sa main ... Avec ce savon ... Cette objet qui lave de la crasse et du sang visible a l’œil nu ... Mais pas de la souffrance intérieur ...Pas de tout ce qui est vide , douleur , solitude ...Mort ... Le savon glisse sur ce cuir arqué ... Arqué comme un chat qui feule ? Est tu aussi née dans les bois , grande sœur ? As-tu aussi des comportements d'animaux sauvage que tu rejette ? Ce silence continuait ... Seule les souris discutaient entres-elles et le vent contre les murs de torchis ... L'enfant entrouvre les lèvres , faisant claquer sa langue en réfléchissant a quoi dire ... Comment le dire ... Puis ...

Comme tu le sais déjà ... Moi je suis née d'un viole ... La légende qui parle de mère dit que sa colère m'a déformé en son sein -Même si la vérité est que la nature m'as faite ainsi et c'est tout-... Le néant de son cœur et la semence du monstre devait créer ce qui aurait détruit tant de chose ...Mais Le barde que je dois te présenter ,"Le rat" lui disait dans ses contes qu'aussi cruelle et mauvaise était mère elle avait une justice car jamais on ne tuait ou volait ... Sauf si le pacte nous le commandait... On prenait ce qu'on nous promettait ... Sang ... Objet ... Nourriture ... Enfants ... Sacrifice ... On ne vole jamais ou rarement ... Mais nous avons fais des choses affreuse ... Tout ce que tu pense affreux , je l'ai fais ... Et j'en suis fière ... Je ne suis pas d'une famille , d'un clan , d'une confédération ou d'une cour ... Mais je sais faire beaucoup de chose et sans lever d'épée ... Juste en utilisant ce que mère m'as appris ... Et ce qu'elle m'apprend encore ... Et je ferais la même chose a mon enfant qui porteras un nom plus lourd , sanglant et noir que ce que toi et Joy croyez... Mais je ne suis qu'une enfant inutile , n'est ce pas ? Une pauvre mendiante incapable ? Déformée ? Bossue ?... Cruelle ?... Aussi innée que Dantalion le 71ième démon* ...? Que veux tu savoir sur moi ... Et ne te retourne pas ... Laisse moi laver le doute qui t'habite par ma main et cet objet ... Grande soeur ...

La voix résonnait comme l'acier ... étrangement ... La pièce vide faisait un écho perturbant de la petite voix rocailleuse de la sorcière ... Le savon frottant toujours lentement le dos de haut en bas ... Les yeux figé sur la chevelure de l'ombre ... Comme si , armée de lance , elle pouvait transpercer le crane pour atteindre ses iris ... L'enfant avait parlé ... Elle attendait , Silencieuse ... Même son souffle chaud ne produisait aucun bruit ... Seule les frottements et les souris produisait un son ... Suis-je morte ce jour la ?... Est ce que elle et moi somme deux damné ... Silencieux pour les vivants ?... Est ce pour ça que seul les chats , les rats et les corbeaux ne me craignent pas ... Sens tu cela grande soeur ?...




*Dantalion : Clavicula Salomonis (grimoire de sorcellerie)

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Umbra
Il s’écoula un infime instant entre le bruissement de l’eau quand l’Ombre tourna le dos à la Sorcière et la prise de parole de cette dernière. Lors de ce laps de temps, toutes les cicatrices plus ou moins fraiches ciselant la frêle enveloppe de son amie réapparurent brusquement dans l’esprit d’Umbra pour s’y imprimer indélébilement là aussi. Une fraction de seconde suffit à lui faire regretter cette curiosité malsaine mais il était déjà trop tard, Triora se mettait à nue.

Les iris ternes figés dans le vague, les bras ballants tels les membres d’un pendu flottant au bout de sa corde, la Noiraude sentait le savon racler son cuir quasi intact. Légendes et vérités se succédaient dans les propos de sa protégée comme celle-ci avait toujours usé. Les arcanes de Petit-Œil vis-à-vis d’Ombeline résidaient dans le délicat soupçon de fantaisie entre la réalité et les contes. Cette insaisissable frontière qui faisait de la rouquine déformée, un être puissant et attachant. L’Unique que la Bâtarde avait juré de son sang de défendre quoi qu’il puisse lui en coûter.

Peut-être était-ce la « magie » entourant sa cadette qui l’avait charmé dès leur rencontre plus que son apparence déchue. Son masque de difformité se brisait lorsqu’elle ouvrait sa petite bouche édentée et jaunie pour dévoiler un personnage bien plus intelligeant que la gamine atrophiée qu’elle semblait être. Peu sensible au contact humain, la Manchote avait tout de même ressenti l’aura intrigante que dégageait la Sorcière. Tout d’abord, son grimoire puis sa voix croassante, la Boiteuse s’était de suite prise de curiosité pour tout cela.

Jamais, l’Ombre n’aurait plus prédire une telle amitié entre elles deux. Deux univers d’une noirceur similaire n’auraient pu se confondre en un seul monde obscur sans une clarté d’esprits percutante. Ces deux âmes fêlées de part et d’autres du royaume n’auraient pu cicatriser et se jumeler avec tant d’intensité sans une plaie béante infectant leurs cœurs. Quelle force les avait-elle menés jusque-là ? La réponse demeurait un mystère.

Soudain, la réalité frappante percuta la Noiraude de plein fouet : Fallait-il vraiment abattre toutes les cartes pour se comprendre davantage ? Piétiner le jardin secret de l’autre ne les rapprocheraient pas plus qu’elles le sont déjà. Misérables carcasses rongées par les vices de l’Homme, usées par le temps, baignant dans la lie de l’existence : la terre, l’eau et le sang. Malheureusement, à cet instant, tout alla trop vite. Les balafres de son amie se rouvrirent et suppurèrent. Elles suintèrent par un flot de propos blessants…La gangrène se propagea et Umbra parut affectée. Ses mâchoires se crispèrent imperceptiblement autant que le reste de son être. Les questions se choquèrent et lacérèrent la pensée qui les analysa.

Inutile…Incapable…Déformé...Bossue…Cruelle… Le cerveau encaissait les mensonges et se bornait à ne pas enregistrer ce ramassis d’énormités.


Pardonne-moi, Petite Sœur de t’avoir manqué de respect…

Ombeline voulu se retourner, sans doute l’eut-elle pensé si fort que son corps obéi mais alors, la voix faussement animalière l’intima de rester dos à elle. Comme la Bâtarde se sentit démunie ce moment-là. Elle n’avait qu’un bras pour l’enlacer, qu’un cœur pour l’aimer et qu’une excuse à prononcer. En vain, le silence se rabattit, laissant en suspens les atrocités prendre de l’ampleur dans la pièce humide, dans leurs yeux secs.

Tu n’es pas tout ce que tu penses, Triora…Mais bien plus que tu ne le crois.

Les pensées se tendirent vers le cœur à atteindre sans succès. Il ne resta que le mutisme des deux pour seule explication, reproche singulier. Les souris se dressèrent sur leurs pattes arrière, étirant leurs corps jusqu’à ce que le museau de la grosse frôla les doigts de la Manchote. L’attention se détourna alors du vague pour se poser sur les yeux exorbités de la vermine. La paire de billes noire d’encre aussi rondes qu’accusatrice donnèrent envie à la Boiteuse de bondir hors du baquet d’eau froide maintenant pour les étriper. Rien de tout cela ne se produisit. Genou contre le poitrail, bras ballant et iris ternes, l’Ombre ne frémit même pas. Telle une statue de sel, elle laissa l’eau la dissoudre lentement. Sa peau blafarde se fripait avec le temps passé à être immergée puis un soupir chassa l’inertie environnante.

La Noiraude comprit l’erreur qu’elle avait commise en questionnant Petit-Œil. Elle prit conscience de l’intimité à respecter, des barrières à ne pas franchir. Ombeline estima alors la valeur de leur amitié puis le poids de leurs secrets respectifs et la balance flancha. Nul besoin d’apprendre tous les malheurs d’une personne pour la connaitre par cœur. Il leur fallait simplement du temps pour s’apprivoiser tels deux animaux craintifs, pour entretenir leur amitié comme on taille un rosier.

Cette conclusion apaisa la Bâtarde qui se redressa de nouveau de manière bien plus douce. Comme si l’idée venait des tripes, elle monta lentement le long de sa colonne vertébrale, étirant sa nuque avant de s’échapper aussi légèrement par ses lèvres.


Dis-moi, Petite Sœur…Es-tu heureuse ?

Ravales ta peine et rinces mes craintes avec… Tes larmes sont plus bénites que l’eau de Rome et plus destructrices que les raz de marée, Petit-Œil…

Je tiens à m'excuser de la lenteur de réponse à ce rp. Entre l'IRL chargée, le manque d'inspiration et les problèmes techniques (ordi en panne, coupure internet etc...), je suis vraiment navrée de mon temps de réponse.

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Triora
Dis-moi, Petite Sœur…Es-tu heureuse ?

L'enfant s'arrête de frotter le cuir du dos de l'ombre et lève ses yeux anarchiques vers sa tête, comme pour voir ses yeux en passant au travers de la chair et des os qui bloquent le passage. Je ne comprends pas ... La sorcière observait le dos de la noiraude se redresser quant elle a demandée cette question ... L'enfant qui n'en est pas une laisse tomber le savon dans l'eau pour le laisser couler comme une pierre dans cette mélasse de crasse... Lentement elle se redresse a son tour pour coller son corps frêle , déformé et infantile au dos de sa sœur. Tu connais la réponse ...

Si je ne l'étais pas , je serais partis depuis fort longtemps.

La sorcière regarde les souris par dessus l'épaule de sa sœur. Ses vermines qui court désormais a travers la pièce , traînant dans le peu de boue restante au sol en faisant leurs petits "squik". Seul la plus grosse , nommée Peste, les regardes ... Une bonne partie de sa peau frippée et le cœur barré au centre de son sternum.

Je suis heureuse ... Je cauchemarde moins , tu veille sur moi .Je veille sur toi. La seule chose qui me met en colère c'est ce sentiment d'inutilité et d'oisiveté que je ressens parfois.Mais ce n'est que provisoire ... Tu auras besoin de mon savoir un jour et je serais la.

Son affreux sourire de grenouille apparaît , élargit jusqu’à l'oreille droite dû aux déformations... Un sourire ... Presque ... Tendre ...
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Umbra
Le regard difforme perça aisément la carcasse de l’Ombre tant il était empreint d’une intensité palpable. Semblable à deux aiguilles, les pupilles anarchiques animèrent la poupée de paille d’un frisson. Voilà que les petits bras scarifiés vinrent enlacer son poitrail décharné. Les deux âmes fracturées se soudèrent en une entité singulière. Un cerbère à deux têtes, ni bon, ni mauvais gardant les portes d’un territoire pire que l’enfer lunaire. Un jardin où les sœurs cultivèrent la Bêtise humaine. Cette Bêtise qui fit germer en leur cœur de douloureuses séquelles et éclore en leur cuir d’affreuses mutilations. En leur sein, elles couvaient la noirceur qu’abritait le monde sans pour autant l’épandre ou l’annihiler. Juste la canaliser.

… Tu auras besoin de mon savoir un jour et je serais la.

La Sorcière disait vrai. Umbra avait besoin de sa rouquine : de sa présence, de ses connaissances. Triora était sa lumière. Elle illuminait sa vie là où autrui l’avait plongé dans le noir. Elle éclairait son esprit là où les gens l’assombrissaient. La Noiraude vivait dans l’ombre de sa siamoise. Elle se greffait dans le dos de Petit-Œil pour assurer sa survivance : leur existence. Comme la lune complétait le cycle du soleil, dans leurs tares, l’une épaulait l’autre jusqu’à créer un corps à part entière. Un être indivisible, puissant dans son paradoxe. Les petits pas de Sac à souris déplaçaient la patte folle de la Corneille. Ces petites mains soulevaient ce que son aile gauche ne pouvait porter. Quant au reflet du miroir, la mercenaire encaissait les chocs qui pourraient briser la frêle carrure de sa cadette. Elle veillait à sa faim et sa chaleur quand la fausse enfant succombait au froid et à la famine. L’Ombre veillait sur ses nuits agitées lorsque la Sorcière assurait ses longues journées. Une symbiose parfaite, un nouvel univers pour se protéger du vaste et agonisant royaume où les soeurs erraient. Un monde où cacher leur folie au décadent qui ne la tolérait pas.

La dextre se referma alors sur les mains jointes au niveau de son cœur.


Ecoute-le battre, Triora. Il chante pour toi comme les tambours accompagnant les mélopées. Il réclame ta présence, implore ton attention. Sous ses remparts, il abrite toute l’affection que tu me portes. Il s’anime de toi pour toi, Petite sœur…

Rares étaient les instants où Ombeline trouvait les mots qui trop souvent lui ont faisaient défaut. Dans ce baquet d’eau froide, trouble et stagnante, où leurs corps se fripaient assez pour que les rides de l’un se fonde dans les boursoufflures de l’autre afin de ressusciter en une masse informe, elle disséquait son âme pour l’offrir en sacrifice à son double.

Moral de cette baignade houleuse ? Comme un cadavre flottant à la surface de l’eau, certains secrets sont mieux gardés dans les profondeurs. Si la lie de l’Humanité macère dans les bas fond et leur haine, il faut savoir que sous des abysses cauchemardesques croupit l’Entité de l’Amour des deux sœurs. A l’abri du monde que les entourent et qui les noient.


Petite sœur, faut-il couler plus bas pour s’élever plus haut?

Post fortement inspiré de l'univers de Lovecraft

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