Alphonse_tabouret
(* Stendhal )
Le carillon du salon en sonnant quatre heures avait clos les portes de lAphrodite pour laisser le personnel pantelant des frasques qui sy étaient célébrées. A minuit, un prince hispanique et sa suite avaient franchi la porte de la Maison Haute et avaient fait couler lor avec une emphase presquécurante, ne se refusant rien et se permettant tout, insistant auprès de chacun pour que les verres vides soient remplis aussitôt, ceux de la clientèle comme ceux des employés. Et quand le prince eut enfin arrêté son choix sur les courbes gracieuses de deux des catins de la maison, il avait fallu continuer à amuser ses hôtes, dont certains trop saouls, ne songeant même plus aux délices de la chair, sabandonnaient dans des discours sans fin que lalcool rendaient pour la plus part pâteux et inintelligibles auquel Alphonse avaient pris part, savant commerçant, avant dêtre lui-même emporté par son taux dalcoolémie et les discussions aux accents chantants . Si le personnel de maison avait lhabitude de garder tant que possible la tête froide, la soirée avait viré si rapidement à la bacchanale que même la soubrette avait fini par tanguer, les joues aussi cramoisies que le Porto quon lui tendait avec insistance.
A quatre heures enfin, le prince avait fini dhonorer les croupes de son choix et sortant, titubant, rajustant le luxueux ceinturon qui fermait ses braies et avait lancé le départ vers son hôtel particulier, laissant le salon baigner dans un calme aussi extravagant que soudain.
Saoul comme il ne lavait pas été depuis longtemps, porté par le vin, le champagne et les liqueurs qui navaient cessé de danser dans les verres, il avait suffi dun regard sur lequel lalcool avait ôté toute pudeur et dun sourire en coin à Dacien pour que ne démarre dans les escaliers menant à la Maison Basse, une étreinte célébrée par les tambours battant leurs tempes avinées. La proximité du bureau avait accueilli la fièvre de leurs lèvres, souhaitant échapper un instant à la vigilance de la maison qui, si elle était grisée, nen demeurait pas moins éveillée. Debout, dans la lumière claire dune bougie oubliée et désormais en fin de vie sur le bureau du comptable, jetant une ombre chancelante autour delle, les deux hommes, dans une empoignade fauve, mêlaient leurs souffles avec une avidité grandissante, dans le désordre de leurs mains.
Les odeurs mâles aiguisant sa faim, le félin tout à sa proie se délectait du souffle qui ricochait à sa bouche, de lempressement de sa langue et du dessin de ses mains impudiques La bouche du flamand simmisça dans le cou du courtisan pour remonter jusquà loreille et la mordre de tous ses crocs quand lune de ses mains tenait sa nuque et lautre sappropriait ses cheveux, la voix, féline, demandant au creux de larrondi, le supplice du délice à venir, le ventre gonflé dun désir aussi brusque qu' ardent narguant lorgueilleux de son empreinte.
Et si le jeune homme nentendit pas les pas dans le couloir attenant, ce nétait pas parce que lodeur du courtisan emplissait toutes ses envies dimmédiat, mais uniquement parce quil était saoul
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Le carillon du salon en sonnant quatre heures avait clos les portes de lAphrodite pour laisser le personnel pantelant des frasques qui sy étaient célébrées. A minuit, un prince hispanique et sa suite avaient franchi la porte de la Maison Haute et avaient fait couler lor avec une emphase presquécurante, ne se refusant rien et se permettant tout, insistant auprès de chacun pour que les verres vides soient remplis aussitôt, ceux de la clientèle comme ceux des employés. Et quand le prince eut enfin arrêté son choix sur les courbes gracieuses de deux des catins de la maison, il avait fallu continuer à amuser ses hôtes, dont certains trop saouls, ne songeant même plus aux délices de la chair, sabandonnaient dans des discours sans fin que lalcool rendaient pour la plus part pâteux et inintelligibles auquel Alphonse avaient pris part, savant commerçant, avant dêtre lui-même emporté par son taux dalcoolémie et les discussions aux accents chantants . Si le personnel de maison avait lhabitude de garder tant que possible la tête froide, la soirée avait viré si rapidement à la bacchanale que même la soubrette avait fini par tanguer, les joues aussi cramoisies que le Porto quon lui tendait avec insistance.
A quatre heures enfin, le prince avait fini dhonorer les croupes de son choix et sortant, titubant, rajustant le luxueux ceinturon qui fermait ses braies et avait lancé le départ vers son hôtel particulier, laissant le salon baigner dans un calme aussi extravagant que soudain.
Saoul comme il ne lavait pas été depuis longtemps, porté par le vin, le champagne et les liqueurs qui navaient cessé de danser dans les verres, il avait suffi dun regard sur lequel lalcool avait ôté toute pudeur et dun sourire en coin à Dacien pour que ne démarre dans les escaliers menant à la Maison Basse, une étreinte célébrée par les tambours battant leurs tempes avinées. La proximité du bureau avait accueilli la fièvre de leurs lèvres, souhaitant échapper un instant à la vigilance de la maison qui, si elle était grisée, nen demeurait pas moins éveillée. Debout, dans la lumière claire dune bougie oubliée et désormais en fin de vie sur le bureau du comptable, jetant une ombre chancelante autour delle, les deux hommes, dans une empoignade fauve, mêlaient leurs souffles avec une avidité grandissante, dans le désordre de leurs mains.
Les odeurs mâles aiguisant sa faim, le félin tout à sa proie se délectait du souffle qui ricochait à sa bouche, de lempressement de sa langue et du dessin de ses mains impudiques La bouche du flamand simmisça dans le cou du courtisan pour remonter jusquà loreille et la mordre de tous ses crocs quand lune de ses mains tenait sa nuque et lautre sappropriait ses cheveux, la voix, féline, demandant au creux de larrondi, le supplice du délice à venir, le ventre gonflé dun désir aussi brusque qu' ardent narguant lorgueilleux de son empreinte.
Et si le jeune homme nentendit pas les pas dans le couloir attenant, ce nétait pas parce que lodeur du courtisan emplissait toutes ses envies dimmédiat, mais uniquement parce quil était saoul
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