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[RP] (Bal de Noel) Soyez le costume que vous portez

Eve_desvilles
Battement léger des jambes de ci de là. Elle ne boit ni ne mange. Les yeux voyageurs parcourant les atours, les mets, les couleurs ou les personnages, elle regarde, sans atteindre la rive
mais l'horizon
lointain
que seule la bleuture de son regard, voile intérieur d'un masque dissimulé, parvient à capturer
mouvance alizéenne traçant sur l'onde les faisceaux dorés d'un soleil en éclipse derrière la pupille

Elle, de n'être plus, mais chose parmi les autres, elle voit. Elle entend. Se serait-elle rapprochée. Elle n'est plus, comme autrefois, étrangère parmi les siens, elle n'est plus comme hier fantasme fantôme dont le corps comme un drap flottant et possédé suffit à délimiter l'existence. Derrière lequel il n'y a rien, avec juste quelque part un souvenir. Absorcellement de la conscience jetée aux vents de l'abîme.
Mais étrangère parmi les étrangers. Se serait-elle rapprochée. Quand toujours elle a considéré la parole inférieure à l'acte. Elle écoute des étrangers parler. Quelque chose manque encore.

Les créatures qui arpentent ce territoire se sont faites plus nombreuses. Le bar comme point d'eau de vie est devenu le repaire des prédateurs mâles. Elle n'approchera pas. Le Maître à pattes de bouc et l'homme chrysophore lui sont un duo respirant l'hubris. Leur présence lui est sensible comme une émanation de couleur surnuméraire qui menacerait de pouvoir se déposer sur la peau.
Elle s'éloigne. Et son regard se fige. Sur ce costume jamais vu, cette démarche entravée, ce visage de Lune blanche. Elle vient de croiser l'étrangère. Elle la suit. Elle veut l'approcher. Mais la geisha s'avance vers le bar.
Trajectoire déviée vers une évasion, le papillon tourne en cercle mais la curiosité l'appelle comme un nectar sucré.

Après quelques coups d'ailes livrés au hasard en cercle, elle se saisit d'un plateau de victuailles et selon les courbes d'un chemin entre les invités, proposant à tous et à chacun, avec un sourire de piocher un apéritif, elle rejoint le lieu où se trouve la geisha, attentive et convaincue que munie d'offrandes les monstres du bar ne la dévoreront pas tout de suite.


--Le_pantin




    Le toucher onctueux de la pâte de riz et la subtile odeur de l'encre. Un masque de douceur qui éveille ses sens à l'ombre de sa capuche. La silhouette parcoure le silence des rues de Paris, drapée de son manteau de nuit, abandonnant dans son passage un chuintement soyeux d'étoffe et l'image d'une ombre aussi sombre que son écrin. Les pas s'égrènent jusqu'à la mener vers une élégante porte cochère, surmontée d'une lanterne sans couleur, aux pans ouverts comme les bras d'une amante en une invitation subtile à s'aventurer dans sa cour. L'ombre s'y égare, de son pas mesuré, frôlant les pavés avant de lever les yeux sur la battisse qui se dresse en haut de quelques marches gelées.

    Les pas s'immobilisent devant la porte close. Deux mains gantées de grenat apparaissent de l'ouverture de la cape. Les doigts se déploient dans un délié arachnéen pour souffler les pans de sa capuche qui voile son visage. Les traits révélés sont parfaitement lisses, recouverts d'une couche d'albâtre, à l'image, lui a-t-on dit, des beautés du Soleil Levant. Un velours d'un immaculé parfait, tranchant avec la corolle sombre qui lui borde les yeux, comme une dentelle de charbon. Et sur le teint liliale courre de multiples arabesques, pareils à des enluminures gravées à fleur de peau. Aujourd'hui, le Pantin s'est ouvragé de quelques fioritures. Et de pantin, la femme en a les lèvres. De l'ourlet de sa bouche, deux traits se tirent, jusqu'à chuter pour lui fendre le menton à l'instar des marionnettes au parler mécanique.

    Soucieuses, les mains effleurent ses cheveux, s'assurant de la tenue de son chignon relevé. Les doigts frôlent la rose de tissu piquée dans l'entrelacs, noué de ronces et de lierre, puis lissent les deux rubans qui s'échappent de l'ensemble. Il s'évadent, par ailleurs, des mèches brunes, une très légère odeur d'automne, celle du lierre et des pins, qui exhalent leur dernier parfum boisé. Et aux mains d'abaisser, pour parachever le tout, le léger voile qui lui chute jusqu'au nez, et qui au loin, masquera la couleur de l'iris. C'est seulement rassurée du maintien de sa coiffure, que la main se lève pour aller frapper à l'huis et attendre l'ouverture.

    Le portier se présente et la dextre sort d'un geste délicat l'invitation qui lui est parvenue. D'abord répudiée, au final acceptée, le temps et les circonstances ayant joué en sa défaveur, l'obligeant à rester à Paris en ce jour saint de réveillon. La femme avait donc choisi de s'affranchir du sentiment de ridicule qu'elle a toujours lié à l'amusement, pour tenter de s'octroyer, avec presque curiosité, quelques instants de distractions et de sourire.

    Le portier s'écarte alors, dans un sourire aimable, lui offrant la vision de la demeure, dans laquelle elle pose le pied, le temps d'une nuit, avant que Cendrillon ne doive rendre ses chaussures de vair.

    Elle n'aurait pas cru avoir à faire à tant de luxe et de richesse et n'aurait jamais songé l'Aphrodite nanti de colonnade et de statues si travaillées. Tandis que le regard embrasse le faste de la pièce, des mains polies s'enquièrent de lui ôter la cape qu'elle abandonne au bon soin des petites gens, se laissant révélée dans toute son imposture.

    Le costume est simple, ni paré d'or, ni de pierreries. Assemblage de tissus arrachés à la nuit, gonflé de voilures, dont l'œil avisé décèlera les différences. Des petits raccords, par-ci, par là, comme des points de suture. Pantin n'a pas de maitre pour la couvrir d'or, et la robe d'un soir, demain, démembrée, retrouvera les étalages. Calmes, les prunelles accordent aux convives un brin de leur attention, tentant de déceler des visages, de trahir des présences. Si les yeux reconnaissent, rien ne se manifeste sous la couche d'albâtre. La marionnette se défait alors de sa paralysie, abandonnant lentement la porte où elle se sait exposée.

    Son but est le fauteuil, là-bas, un peu loin du comptoir envahi par trop de monde. Les bottes nonchalantes prennent soin de ne frôler personne, d'esquiver la foule, d'éviter les contacts. Les doigts s'emparent d'un verre qui passe à sa portée, pour le geste, sans pour autant y tremper les lèvres. Pantin continue sur sa lancée, accompagner du bruissement de ses jupons et de l'ondoiement des rubans grenats, qui pendent dans le vide, au point d'ancrage de ses poignets, de ses cuisses, de sa nuque et de sa taille. Que serait une marionnette sans ses fils ? Pour l'heure, il n'y a juste ni dieux ni maitre pour s'arroger le droit de sa manipulation.

    A la lisère de ses prunelles, elle voit défiler des parures d'or, des peaux de bêtes, des chaperons, mais le pantin ne tourne pas la tête, rivé sur le siège où elle prend assise. Le dos se tend contre le dossier et une jambe se met à son aise, en se croisant sur sa voisine. Alors seulement, les yeux regardent vraiment, auscultant la scène qui se déroule devant ses prunelles, comme on se repait d'un théâtre aux acteurs disparates.


Clic
Chimera
Diane avait fait son apparition. La concurrence ! Peut-être que non, au fond. Devrait-elle, et malgré l’anachronisme, révérer la chasseresse pour obtenir son soutien dans sa quête de barbaque ? A creuser. Elle n’en a guère l’occasion, car claudique jusque devant elle le gigot sur sabots, l’air taquin propre à son espèce vissé sur le museau. Il est sur son terrain, et l’apostrophe avec l’assurance de celui qui ne redoute rien. D’autres arpentent l’espace, animés de buts étrangers qu’elle n’aura donc pas l’occasion de chercher à élucider.
Elle ne s’en plaindra pas.
L’erotisme se dégageant de chaque îlot formé dans la pièce est presque étouffant. L’air est vibrant de taquineries doucereuses et autres passes d’armes enjôleuses, et l’ensemble rend l’ex-chimbellan nerveuse. La main trop heureuse de trouver exutoire vient se crisper sur la lance présentée, trop brusque –tout à fait en accord avec l’illusion sauvage, oui- à l’évocation du démon en guise d’introduction. Faune s’est-il ruralisé au point d’en avoir perdu tout tact, ou la sortie est-elle délibérée ? Les azurs la trahissent, quand ils glissent furtivement vers l’objet plus ou moins malencontreusement désigné. Elle réalise, la sauvage du jour, qu’au fond, les échanges ont été peu nombreux, et souvent plus jouteux que doucereux, entre sa proie du jour et elle. De sa courtoisie habituelle (si, si) les minauderies volages du modèle ont eu raison, et c’est avec une méfiance doublée de curiosité toute féminine qu’elle accueille chaque mot.
Le faune ne lâche pas le morceau, lien forcé et têtu, et l’assentiment frustré survient trop tôt :


-Grumpf. Inutile de persister dans les contraintes ô combien rigoureuses du verbiage préhistorique quand lui a fait tomber les masques. Votre dard aura eu raison des bestiaux dehors qui m’abritent. Quant à ça… Sachez que je suis amatrice de réalisme. Inutile de s’affubler de jets carton-pâte. Quant à vous, vous jouez avec les associations hasardeuses comme le chafouin dont vous avez pris l’apparence. Réitérez, et vous finirez bien en civet, vous qui en plus avez l’audace de supposer ma maladresse.

Le sous entendu des derniers moments vient à nouveau taquiner la suspicion de l’Aubépine, et l’œil, brièvement, s’échappe vers le Malin aux mains baladeuses. Sur le soleil, non moins, il a jeté son dévolu, Icare des grands soirs. Le lien entre sa lointaine cousine et l’amant lointain (au carré, ces jours) est demeuré trouble, et c’est encore habitée par le sentiment qu’elle pose des iris contrariés sur le taquin venu.

- Vous connaissez mes points d’accroche avec la personnalité endossée, aussi ne me faites pas l’affront de m’imposer cette société. Votre alternative est aussi fille des apparences que l’idée de la soirée. Aussi le choix est fait. Dansons, vous et moi, paire insolite. Si l’odeur vous incommode, bien que bouc vous soyez et donc plutôt mal placé pour juger, dites. Je me fais l’effet d’une nonne pudique au vu du peu de couches que la plupart de vos convives supportent. Je peux sans doute me passer d’une.
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Alienor_.
"Etienne si tu savais ou je me trouve maintenant, c'est merveilleux".
De Alienor de Ligny

Les personnes continuent de pénétrer dans la pièce par la large porte d'entrée. chacun y va de son petit effet, certaines sont flamboyantes, d'autres plus discrètes. Un papillon s’envole, une fée butine, un pantin au maquillage fort prononcé prend place dans un fauteuil. Trop de monde, trop de conversations. Durant quelques secondes la Candide perd son assurance et redevient l' Alienor, en oubliant même le rôle qu'elle doit adopter ce soir. Une ensorceleuse, étrange choix pour une jeune fille aussi prude.

Seul le regard de l' Alphonse qu'elle croise quelque seconde lui remet les pieds sur terre. Personne ne sait qui elle est, mis à part lui. On ne peu pas l' atteindre, la comprendre, la deviner. Elle trône en véritable maîtresse de ses gestes et de ses sentiments. Il ne tient qu'a elle, petite fleur de ne pas se dévoiler de trop. Au prise avec ses réflexions intense elle en oublie même sa commande et se surprend à sursauter lorsque le verre précieux lui est tendu.

C'est alors que les prunelles fauves fardées de noir se fixent sur le visage du génie. Celui-ci se fait avenant, voir même galant en lui offrant son petit péché. Un verre de vin? Qu'est-ce donc dans une vie enfin. De toute manière elle n'a pas de chaperon ce soir, et visiblement elle compte bien en profiter. Les perles d'ambres ne peuvent s'empêcher de dévier à nouveau quelques secondes sur le torse saillant du Prince doré. "Il est attirant, envoûtant presque, serait-ce lui le sorcier finalement? "se dit la brunette.

Permettez que je m’offre le luxe de vous offrir ce premier vœu. Egraina t-il d’une voix chaude. Quel serait le second souhait d’une sorcière adorablement rosissant ?

La voix est chaude et sensuelle, le timbre à ce qu'il faut d'exotique pour attirer un peu plus l'attention de la Jouvencelle. La dextre délicate et non gantée se lève alors pour récupérer le précieux calice. A cet instant le tissus de sa manchette se retrousse légèrement dévoilant un bandage immaculé. Ne s'en rendant pas compte, la Belle se contente de lever le verre en direction du brun comme une sorte d' hommage ou peu être d'invitation. Le récipient est glissé jusqu'au carmines charnues, permettant à la jeune femme d'en boire une légère gorgée. Durant quelques secondes elle clos ses paupières, le temps restant en suspens. Elle qui ne boit jamais joui d'un plaisir ultime en s'offrant cette friandise alcoolisée.

Finalement elle revient poser son regard sur le visage masculin. Ses pommettes rosissant de plus belle lorsqu'elle remarque ou portent les yeux de celui-ci. Par défis, ou peu être par gêne tout simplement, elle glisse sa senestre sur l’Améthyste qui orne le dessus de sa poitrine et vient à la caresser du pouce distraitement. Les lippes purpurines s'ouvrent enfin pour laisser entendre une voix cristalline, presque enfantine malgrès ce timbre qu'elle tente de rendre suave en vain. Ce soir elle ne doit pas se montrer trop discrète, elle ne doit pas être enfant. Elle à décidé de se faire femme, sans complexes et sans craintes au grand dam du Faune et de l' éphèbe en tenue d' Adam.


- Un tel cadeau ne peu être refusé...ainsi donc vous exaucez les vœux. A combien de demandes ai-je le droit? Hummm...pour mon second je souhaiterais simplement savoir à quelle mystérieuse personne j'ai affaire mon cher.

Lèvres gourmandes qui s' étirent en un sourire malicieux alors qu'elle incline légèrement la tête sur le côté. Distante, mystérieuse elle tente tout de même d'en savoir plus sur ce sensuel compagnon d'une soirée. Bien entendu elle sais qu'elle ne le reverra probablement jamais. Le but ultime de la jeune femme est de goûter à ce parfum d'interdit et savourer cette soirée qui promet nombres de délicieuses rencontres. Si seulement elle savait qu'elle est la pièce maîtresse d'une partie d' échec qui risque de causer la perte de son tendre frère.
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--Angella
D’autre costumes encore semblaient apparaitre au cœur des lieux, comme venant tous d’un monde ou pirates et phénix se côtoient en toute normalité, ou les papillons avaient taille humaine, entre faune, soleil et génie, la Salomé se sentit bien banale dans son habit de voilages, mais qu’importe, elle comptait bien profiter du moment, et laisser court a ses envies en cette nuits si particulière, restait à savoir comment …

Si loin de ce monde de noblesse a la mine ennuyé se trainant mollement entre plafonniers d’or et tapis persan, un monde qui n’était pas le sien, la Salomé ne pouvait qu’imiter cette nonchalance, très vite, elle délaissa son hydromel pour bien plus fort, d’abord un verre de liqueur ambré, du cognac sans doute, puis un autre, sans jamais perdre des yeux un conte de fée qui prenait une tout autre tournure, le chaperons rouge découvrant le loup, la bête, singulière par son ornement prononcé, attirait les regards bien plus que ne l’avait deviné la brune, si bien qu’une souillons apparut de nulle part, voulant cacher au yeux le membre illuminé, acte qui arracha un grand rire a la femme voilée, s’étonnant elle même de faire montre d’une telle gaîté, elle, petite chose si discrète d’habitude, parla sans retenue d’une voix se voulant suave.

-Bien tenté, princesse de suie, mais je pense qu’il ne se laissera pas même couvrir d’une feuille de vigne, ou alors seulement d’un corps friand de voir de plus prêt sa … dorure.

Et la voila qui siffle son verre, comme voulant se faire taire, mais que lui prenait il donc ? L’alcool … elle ne buvait pas souvent, soit, mais tout de même.
Comprenant ce qu’elle avait dit, la Salomé devins écarlate, cachant sa gêne passagère derrière un sourire mi-penaud mi-taquin, poussant le jeu jusqu'à ajouter : - me tromperais je ?


De ses pupilles turquoise, elle balaya la salle, cherchant de quoi rendre sa soirée plus animée, Geisha et princesse indienne lui semblaient trop inconnu pour s’y aventurer, elle vit un pantin aussi, et ce romains qui n’avait pas bougé de son siège, prenant sans doute son rôle tres au sérieux, pourquoi ne ferait elle pas de même ? la belle danseuse déposa son verre vide sur un guéridon, laissant le soin d’emporter son verre aux petites mains embauché pour l’occasion, Angella voulait jouer, déjà ses hanches la démangeaient, le tintement de sa ceinture et ses bracelets mordoré lui rappelaient a chaque mouvement ses heures passé a danser dans sa chambre en prévision de la soirée tant attendue, la magie des mouvements faisant, la jolie brune avait fini par y prendre gout, déjà ses pied esquissait quelques pas dans un rythme venu d’instinct, donnant ainsi naissance a une mélodie cristallines, devenu font sonore de cette danse improvisé … paupières closent, la danseuse d’orient se laisse glisser sur ses pieds nu au sons des notes métalliques, enivré par le peu d’alcool consommé depuis son entrée au salon … ou peut être les quelques verres d’armagnac prit tantôt en étaient ils la cause ?

Jouant de ses voiles, martelant le sol de ses pieds nus, pour mieux entendre tinter ses brassards doré, Angella était devenue une tempête rouge ardent, tourbillonnant dans le salon richement paré transformé en lieux magique, dévoilant dans une danse toute la séduction apprise au fils des jours, prise d’une pulsion soudaine, la jeune femme tira un bras au hasard, voulant un compagnon de jeu … mais seul les doux yeux d’une gitane surprise s’offrirent a son regard … et bien, pourquoi pas ?

- Viens danser avec moi !


--Colombine.


Invitation avait été lancée, pour un événement auquel la belle avait rarement l'occasion d'assister. À croire que son lointain et froid pays n'aimait pas à se travestir. Pourtant, beaucoup y gagnerait ! Le choix du costume avait été particulièrement long. Rien de trop dénudé en dépit du lieu, et quelque chose qui lui irait bien. Un instant elle avait pensé à Pénélope attendant son époux. Mmh, pas très joyeux. Puis elle repensa à plusieurs manuscrits qu'elle avait pu consulter plus jeune dans la bibliothèque de ses parents. Il y était fait mention d'une Colombine, tantôt vieille paysanne, tantôt romantique soubrette, jusqu'à la fille de bonne famille hardie. La blonde avait opté pour cette dernière, et filé chez les Doigts d'Or. La couturière, pourtant déjà bien occupée, avait dû passer de longues heures à écouter exactement ce que la jeune femme désirait. La paie avait fort heureusement été conséquente.

L'heure de se préparer était arrivée. Nul homme ne connaîtrait jamais la joie d'une femme, le plaisir ressenti lors du glissement du tissu sur la peau, à la vue du châtoiement des couleurs ravissant les yeux experts comme novices. Le plus grand plaisir résidait toutefois dans un regard masculin empli de désir, dans une démarche féline visant à encercler la victime consentante d’une chasse millénaire. Colombine pensait à tout cela en revêtant son costume. Elle enjoignit sèchement à sa suivante d’activer le mouvement. Son accompagnateur ne tarderait plus. Cheveux relevés en une couronne de tresse, il ne lui resta plus, enfin, qu’à enfiler son masque. Alors qu’elle finissait de l’attacher, le majordome vint la prévenir. Il était là. Colombine sourit. Cette soirée ne serait que joie et folie. Lissant une dernière fois la jupe de la robe, elle descendit le grand escalier pour rejoindre son compagnon. Son costume lui allait à ravir et la jeune femme s’enorgueillit secrètement de ce fait.


- Je ne puis qu’être ravie qu’un homme avec tant de prestance daigne m’accompagner. Vous êtes absolument splendide mon cher. Ce choix vous correspond tout à fait ! Devrais-je vous appeler Majesté ?


Et pour une nuit elle serait une Colombine princesse. Inaccessible ? Peut-être… L’heure tournait, et il fut bientôt temps de partir. Doucement, l’homme l’aida à se revêtir de sa cape. Montant dans sa calèche, elle s’assit face à lui, discutant des costumes, se renseignant sur son couturier, se demandant si les autres invités avaient été audacieux. Un bal costumé n’était-il pas la porte ouverte à la déraison, particulièrement à l’Aphrodite ? Et… n’y allait-on pas précisément pour cette raison ? L’événement était l’occasion de sortir du carcan de l’éducation et de la bienséance, de flirter sans risquer l’opprobre de la tribu des culs pincés. Le mystère des masques rendait le tout encore plus excitant. Enfin la calèche s’arrêta. S’appuyant sur le bras de Sa Majesté d’une nuit, Colombine descendit, et ils pénétrèrent tous deux dans les lieux. Un élégant portier les accueillit, les débarrassant de leurs capes.




La chaleur envahissait leurs membres. Ils pénétrèrent dans la salle de bal. Parée de blanc et d’argent, celle-ci n’avait plus rien à voir avec le bordel que Colombine avait pu visiter naguère, et dans lequel elle ne s’était pas sentie vraiment à l’aise. Aujourd’hui, elle était bien plus dans son élément.

- Connaissez-vous le propriétaire des lieux ? J’avoue ne m’être jamais posée la question, pourtant il doit bien y en avoir un.


Colombine crut reconnaître une femme… Une femme de sa famille. Avec laquelle elle était déjà venue en ces lieux. Elle irait enquêter plus tard. Pour l’heure, elle ne souhaitait se consacrer qu’à son compagnon, qui méritait un peu d’attention, leur dernier tête à tête ayant tourné au fiasco. Colombine espérait que le bal se passerait mieux. Puis, elle eut envie de commencer immédiatement à profiter de la soirée ? Pourquoi attendre ? Seule la nuit solitaire est longue, et ce n'était pas le cas ce soir.


- Savez-vous danser ? Je ne compte pas m’enivrer que de vin ce soir…


D’ailleurs elle ne comptait pas s’enivrer de vin du tout. Une femme ivre, c’était particulièrement laid et vulgaire. Honte à celles qui se sont retrouvées dans cette situation. Rien n’est moins séduisant. En revanche, une danse véhiculait bien plus de sensations.
Une question vint à l'esprit de Colombine. Telle une princesse de contes de fée, partirait-elle à minuit, gardant le mystère sur son identité, ou attendrait-elle que les autres se dévoilent ? Peu importait. Son cavalier savait qui elle était. Peut-être n'avait-elle pas envie de gâcher le charme en découvrant des visages connus sous tous ces masques. Mais l'heure n'était pas à cela.
_ange


Invitation en main, elle hésitait à passe le seuil de la porte de cet endroit de luxure et de débauche qu'était l'aphrodite.
Que faisait elle là , elle se posait encore la question après avoir passé un temps plus que long et incertain à choisir le costume qui ferait d'elle une inconnue parmi d'autres peut être connus.
Vêtue d'une tenue au parfum virginal, le visage barré d'un masque aux couleurs d'or, dont on ne pouvait percevoir que ses yeux d' émeraudes.
Les ailes qu'elle s'était accroché dans le dos ne pouvaient faire douter de son déguisement, un ange non pas asexué mais bien féminin comme le laissait deviner ses courbes sensuelles et avantageuses qui se dessinaient sous le fin tissu.
Finalement, elle se décide, et entre enfin.

Dans la salle une nuée d'invités dont elle n'ose encore s'approcher, son regard se perd parmi eux tentant d'en reconnaitre certains traits, mais en cette soirée elle se fera timide et préférant aux groupes déjà formés l'isolement d'un coin retranché, observer avant de se montrer, se cacher pour mieux appréhender un début de soirée déjà bien avancé.
Boire peut être et se laisser enivrer par les vapeurs d'alcool ou la musique qui entrainera plus tard ses pas vers une danse dans les bras d'un plus hardi qui osera l'inviter et tenter de déchoir l'ange qu'elle est aujourd'hui.
L_aconit
    "L'on m'a dit aussi que vous vous fardiez. Fort bien ! Dieu vous a donné un visage, et vous vous en fabriquez un autre."
    -William Shakespeare-


L'oreille est attentive aux converses des uns, aux fausses confidences des autres. La main n'a pas quitté la hanche Rosalindienne, et les corbeaux la pantomine du Vicomte. Et tout aurait pu durer ainsi, en douce quiétude, pour que chacun y trouve son compte. Quoi que. La coupe s'assèche, Frayner sent ses jambes s'alourdir sous le tissus épais. Rose semble préoccupée par dieu sait quoi et diable entrevoit la fuite du Faune. Ce faune qui lui doit quelques détails. Espère-t-il quelques nouvelles délectables. Il observe la créature s'échouer dans le giron de la Cholet, aussitôt ses yeux reviennent à son fond de coupe, un zygomatique frémissant de ce qui s'apparente à un aiguisé sourire. Alphonse a eu l'audace de convier Contrariété, qui sait peut-être pour prouver qu'il n'a rien oublié du pacte. Le menton se relève l'air de rien, sur le visage de sa voisine.


M'amie, je m'en vais faire le tour du propriétaire...

Senestre délaisse la hanche, lippe accroche le menton comme une évanescente excuse. Rose ne restera pas bien longtemps le bras lésé. Judas s'éloigne, tournicotant le dé de Trois dans le fond de sa poche. La coupe vide a été abandonnée, et le diable fait une ronde des plus curieuse vers un buffet, en empruntant le chemin le plus long. L'affaire lui permet sans doute de s'attarder sur les convives, où bien plus précisément sur le duo Comptable-Dénéré. Et chaque personne dépassée lui donne un angle de vue différent de la scène... D'une façon, il tenait les deux bretons par un même ensecret. Morvan Yann. Serpentant parmi les masques, les dentelles, les froissements d'étoffes, Judas arrive à la tablée sustentatrice, se trouvant un hanap plein. Un coup d'oeil sur l'ensemble, délaissant un instant le jeu du Faune... Et il La vit.

Elle est là.

L'arrondi d'une épaule semblable à nulle autre. L'ouvrage peut se targuer de dissimuler sous le fard la cicatrice odieuse, de la rehausser d'une pointe sombre crayonneuse, pas de modifier les traits d'un visage. La ligne d'un front, la forme de la mâchoire. Judas porte la coupe à sa bouche, non sans quitter des yeux le Pantin familier par dessus.

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(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Pacome




Non, certainement, il n'était pas en retard. Il ne pouvait revenir qu'aux êtres séculiers, toujours domptés par les tentations courantes et emportés dans les moindres agitations de se précipiter toujours en avance. Il ajusta la mitre sur sa tête. Le temps les rattraperait inévitablement, et ce soir ; le temps c'était lui.
Un coup d’œil de biais dans la psyché le convainquit que ce serait moins le cas de Madame de Pontavel. À l'inverse des impatients elle paressait toute alanguie entre les draps, ondine veloutée sur cascade de satin. Achevant de nouer une mosette rouge par dessus la soutane il se tourna vers elle.

- Madame, à lambiner ainsi vous ne serez jamais même en retard à votre salon et l'on finira par donner mon nom à la maladie diplomatique que vous invoquerez pour excuse ! »
- Duos habet et bene pendentes !, fit-elle pour toute répartie. (« Il en a deux, et elles pendent bien ! » : phrase prononcée lors du sacrement du pape après vérification pour s'assurer qu'il s'agissait bien d'un homme).
- Ah ! Cessez vos regards concupiscents, la règle m'enjoint de partir fustiger un faune et sa cour
- Faut-il que je me déguise pour mériter vos traitements ?

- Parbleu ! Gourmandise, luxure, paresse et envie, dois-je ajouter l'orgueil d'oser vous en prendre à un pape ? Je reviendrai pour l'heure du châtiment !
La belle se renversa mollement pour offrir à la chandelle le dessin le plus exquis de ses courbes et prononça encore : « Vincere scis, Hannibal ; victoria uti nescis (« Tu sais vaincre, Hannibal ; tu ne sais pas profiter de ta victoire. »)
- Vous dites ça pour que je n'oublie pas de revenir avec mon éléphant et sa trompe !
- Oh ! Vieux cochon vaniteux !

Pacôme endossa la chape prélatice « Vulpem pilum mutat, non mores » rétorqua-t-il goguenard ( Le renard change d'apparence mais pas de mœurs. »), puis il fit une croix sur le désir de son hôte, empocha le salaire du plaisir et s'engouffra dans la carrosse qui devait le porter jusqu'au temple de perdition de l'Aphrodite.



Laissé devant les portes, il s'avança jusqu'à Hubert, crosse en main et démarche auguste sous la robe. Il devisa plusieurs instants avec lui de la variété des déguisements présents et de l'ordre des invités. Descriptif circonstancié auquel se livra de bon cœur le portier mais non pas sans ajouter la recommandation d'Alphonse : ce soir l'Aphrodite n'était pas un bordel. Pacôme désigna son habit d'un geste d'évidence porté par l'indignité du sous-entendu « enfin jeune homme, je suis le représentant du Très Haut ! ». « ouais tu permets que j'évite de répondre « que ta volonté soit faite », envoya Hubert, gouailleur. Et ce fut sur ce sourire que Pacôme fit son entrée.

Apparaissant tout de blanc et de rouge au sein du salon où s'ébattaient les convives « nous y voila », Pacôme promena un regard inquisiteur sur l'assemblée, détaillant chaque vêture avec un regard sourcilleux, puis il s'engagea lentement vers le centre présentant à chacun deux doigts liés en guise de bénédiction et prononçant à chaque fois par solennité « Quidquid latine dictum sit, altum sonatur (« Quoi qu'on dise en latin, ça sonne profond. »).
Cali
Au travers du cristal où j'avais collé mon nez, le liquoreux, couleur miel, offrait à mes yeux amusés de jolies nuances d'ocre et de mordoré dont chaque invité était paré. Tous étaient doré!
J'abaissais mon verre pour découvrir les vraies teintes dont le panel aurait ravi plus d'un artiste tant la valse des couleurs était chatoyante.
Je relevais mon verre.
Doré
Je l'enlevais.
Pas doré.


-Euh...

Un homme, jeune, avait piqué le doré de mon vin de paille pour s'en habiller. Au petit jeu du je t'enlève, je te remets, il avait fini par le garder pour s'en parer.
Bon...Visiblement de jeunes abeilles aux alentours de la statue grec rosissaient des pommettes à la vue de ce corps offert à leurs regards. Je plissais des paupières pour donner plus d'acuité à mes yeux sans cesse stimulés par les mouvements voisins et portais sur lui un regard professionnel. Pas comme médecin sur un sujet d'études. C'était relâche ce soir. Mais plus par intérêt et calcul. J'aurais mis ma main à couper si ce corps là ne répondait pas à la norme parfaite du nombre d'or. Un sourcil rehaussé, un rien rêveuse, j'imaginais mon Yoyo recouvert d'une infinie petites paillettes dorées comme ça et gloussais bêtement. Uhm.
Je fronçais les sourcils en me rendant compte que quoique je fasse je ne pouvais m'empêcher d'observer les gens en général. Et le pire c'est que ça me semblait être normal. Si j'avais été un peu plus douée avec un bout de charbon de bois, j'aurais croqué là, juste maintenant, le ralenti de ces visages qui se penchent les uns vers les autres, le mouvement de drapé des robes légères et satinées dans les gestes gracieux et féminins, les regards taquins et un rien moqueurs de ces messires qui se voilent eux aussi de promesses à venir, le rebondie de cette lance qui vient de se ficher dans les rideaux derrière la tête d’un bouquetin mignon comme tout aussi celui là, les.. ..hein?

-Une lance?! Sacrebleu!

Nous voilà attaqué par les Sarrazins zins ou une tribu de papous , poux compris.
N’écoutant que mon courage, je plonge vers le panier du petit ange pour l’enlever de l’osier et le serrer contre moi. Fichtre, jamais vu autant de jambes.

-Pardon!... oups désolée pour vos pieds.. tiens, sont tout petits ceux là.

En levant la tête je vérifie si une gamine, avec de tels petits pieds sait-on jamais, ne s’est pas introduite dans le flot des invités. Surprise je découvre une jeune femme au visage exotique, les yeux étirés, et dans de drôles d’habits. Je reste deux secondes à la regarder puis je replonge. Là des braies noires et blanches, à côté des bas de jupons tourbillonnants.. Finalement je finis par émerger, toute décoiffée, soulevant à bout de bras mon petit agneau, presque triomphante de l’avoir sauvé d’une armée de pieds. Quelle idée de m’être lâché les cheveux. J’aurais du garder mon chignon branlant. Maintenant je suis obligée de souffler sur mes mèches pour recouvrer la vue et voir quel individu a failli nous transpercer de sa lance. Pas besoin d’être sortie de la cuisse à Jupiter- quoique vu l’endroit d’où je viens d’ émerger ce sont toutes les cuisses de l’olympe que j’ai frôlé- pour deviner que l’être malotru est cet étrange bonhomme en peau de bête velu. Le bellâtre cornu, qui d’ailleurs me donne une idée de coiffure macarons, se charge de lui faire des remontrances. Bien!
Euh... ah ben non pas bien. Les voila qui cause tranquillement. Au travers de mon rideau chevelu je vois leur mots se mêler comme si un lien partant de leurs bouches les liait. Han! Ils ne vont pas mêler leurs langues aussi quand même!
Coinçant mon agneau sous le bras je m’empresse de passer la main dans mes cheveux pour les remettre en place. Ca c’est quelque chose que je sais très bien faire. Ou secouer la tête jusqu’à ce que mes cheveux fouettent mon visage. D’ailleurs je le fais Yeaaaaaaaaah


Ensuite je m’ébroue de la tête aux pieds. Fichtre que ça fait du bien. Tout le monde devrait essayer! En souriant je regarde tendrement mon petit agneau et enfouis mon nez dans sa laine douce.
-Mmmm. Pardon de t’avoir délaissé mon adoré.Et je lui colle dans la bouche le biberon de lait de chèvre rempli aimablement par le serveur au bar. C’est fou le monde qu’il y a d’un coup près du comptoir. Jouant des coudes je m’en éloigne un peu pour laisser dans mon sillage se reformer les petits groupes disparates. Chouette, une bulle d’air. Sans pour autant m’éloigner, je finis par trouver une forme incurvée où me glisser, gardant d’un côté mon bâton de bergère au cas ou je devrais crocheter une cheville ou une nuque, et d’un autre je garde aussi un oeil sur l’ensemble des convives. Surtout sur le ou la, je n’ai pas bien déterminé encore, l’espèce de chose velue émettant des sons gutturaux.
Un charmant papillon aux ailes irisées passe, aérien. D'ailleurs je vérifie si ses pieds touchent bien le sol. Il se passe de ces choses de nos jours que ça ne m'étonnerait pas qu' atterrisse ici bas un envoyé des cieux pour surveiller.
Ca change des anges.
A son passage je pique une bouchée sur son plateau en la remerciant. Et c'est en grignotant que je regarde une danseuse orientale esquisser des petits pas de danse. Pourquoi n'ai-je que deux yeux? C'est bien insuffisant. Ou alors peut-être il aurait fallu avec des yeux globuleux comme les caméléons pour avoir une vision plus large. Je soupire d'aise, comme une spectatrice devant un levé de rideau, prête pour une des plus folles représentations.

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Violetta_d_alaric.
Etait ce l'effet de cette troisième coupe du précieux breuvage dont j'avais discrètement allégé les plateaux qui passaient comme par magie sous mon nez à intervalle régulier .....La chaleur des lieux et les parfums s'entremêlant à chaque fois qu'un des costumés me frôlait...Toujours est il que je commençais doucement à me détendre et décidais d'oublier un peu ce groupe qui attirait les regards et dont les personnages ,masqués pourtant ,semblaient ne pas être anonymes un seul instant pour ceux qui leur adressait la parole...

Quoique la parole ....C'était surtout des regards...Des gestes ...qui me laissaient deviner les habitués du lieu.

Je repérais une jolie bergère qui ,comme moi,ne portait aucun loup...Peut être pour ne pas affoler l'adorable agneau qu'elle cajolait dans son coin.
En tous cas celle ci ne devait pas venir souvent dans ce genre d'endroit puisque ,pas plus que moi ,elle n'avait jugé bon de cacher son visage.....

Je se laissais aller un instant au simple plaisirs des yeux.
Il faut dire que ,mis à part la volonté bien montrée de certains de choquer à tout prix,les costumes étaient tous plus magnifiques les uns que les autres et les papillons...Fées...et autres pantins m'encerclaient de leurs chatoyantes vêtures.

Je découvris même un improbable représentant du clergé et une sorte d'empereur romain ,coincé par son rôle dans un fauteuil depuis le début de la soirée....L'imagination des invités ne laissaient-elles pas finalement parfois deviner des vocations refoulées?

C'est peut être parce que je me laissais envouter par cet univers pour le moins onirique que je ne compris pas immédiatement ce que voulait cette petite main qui saisissait mon bras.
Le cliquetis des bracelets et la caresse d'un voile confirmant les paroles qui m'étaient adressées sans aucun doute possible:

- Viens danser avec moi !

La coupe déjà vidée rejoignait un coin de meuble au hasard avant que je ne suive bien volontiers la joyeuse invitation.

Pourquoi se poser trop de questions?
J'étais venue là pour m'amuser et pas pour philosopher sur les comportements un peu étranges que je n'avais pu ignorer jusqu'à présent et la chaleur de l'alcool avait bien fait son oeuvre,donnant à mon corps l'envie irrésistible de quitter cette position trop sage d'observatrice.

Le tourbillon carmin m'entraîna et bientôt mêla en une danse mi-sauvage mi-langoureuse ma soie dorée aux voiles de Salomé
.

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--Maharajah


Cet invité particulier ne traina pas longtemps pour sélectionner son costume. Parmi la longue liste des tenues disponibles, l'une d'entre eux retint toutes son attention. D'abord, il eut un penchant pour celui de pirate, mais quelqu'un d'autre lui coupa l'herbe sous le pied. Son second choix, et à son sens le plus adapté à sa personnalité, fut celui de Maharajah. Si l'empereur était le roi des rois en Europe, alors le maharajah était le roi des rois en Occident. A la distinction prête que ce dernier ornait beaucoup plus ses tenues d'une élégance exotique. Détail frappant que cet invité appréciait davantage porter sur lui.

L’accueil de Colombine a été chaleureux. Les deux jeunes gens s'appréciaient de plus en plus et ce soir pourrait être le point de chute quant à leur relation exceptionnelle. Il observa sa cavalière avec tendresse. La rigueur de sa tenue indiquait clairement un sentiment de bien faire. Cela le rassura à son tour, puisqu'il avait joué le jeu de la même manière. Il portait un turban fin, orné sur le front d'une pierre de rubis. Il s'était laissé poussé un peu la barbe, et l'avait taillé de quelques millimètres sur le creux des joues pour l'occasion. Pendaient à ses oreilles, deux grandes perles de jais. Quant à sa tunique, on retrouvait un mélange de soie blanche brodée convenablement. Une ceinture fut jetée par dessus son épaule afin que le grand drap plus épais qui recouvrait ses jambes puissent le protéger du froid. Des écharpes, entretenues comme des juste-au-corps, épousaient ses formes masculines. Il rétorqua à Colombine :


« - Non non, dit-il amusé, tout sauf ça. En tout cas, vous portez bien le blanc. Avec ce rond noir comme une Lune, vous êtes une cavalière de fortune, qu'il me faut désormais regarder inlassablement. Connaissez-vous la légende de cet astre nocturne ? Qui dit qu'un homme en colère vint lui quémander un fils ; le lendemain, ils se disputèrent que le Soleil leur infligea d'errer comme des esprits taciturnes. Il reprit de plus belle face à ce quatrain improvisé, et demanda à Colombine : j'espère que cela ne nous arrivera point.

Le maharajah déposa un baise-main mutin à celle-ci. Le déplacement a été comme l'a écrit notre interlocutrice, sujet à controverse sur leurs tenues respectives. La descente devant l'Aphrodite fut pleine d'excitations. Il aida sa cavalière à prendre pied à terre.

Oui. Monsieur Tabouret est un homme que je tiens en grande estime, insista-il sur le mot grande. Parce que c'était vrai, tout comme Axelle, son acolyte qui ne le quittait pas. Nous danserons si longtemps que l'aube mettra un terme à notre escapade nocturne. Profitons-en, madame, car personne ne peut porter longtemps de masque. »

Physiquement, il n'en portait pas. Mais peu lui importait lorsqu'il franchit la ligne de la porte d'entrée avec Colombine. Le maharajah fut pressé de découvrir l'ambiance qui régnait à l'intérieur de la maison de charme. Il voulait découvrir les costumes des autres invités pour être émerveillé à son tour des folies humaines.
Fleur_des_pois
    {Avant}


Avant la fuite, elle avait eu des projets. Dont celui-ci. Se déguiser lors de la soirée de Noël à l'Aphrodite. Et puis, Gaia avait déserté le monde, s'était muée en sauvageonne et avait oublié la fête. Mais de sa tanière dans les bois, On l'avait délogé. Un On qui serait présent ce soir, pour la simple raison qu'il était le Patron.
Et avec le retour à la vie citadine, les habitudes avaient repris leur chemin. Robe neuve - ou plutôt nouvellement « empruntée » - chevelure brillante de santé et sourire espiègle. Le parfait attirail de la petite Fée des poisons.
Ce qu'elle serait, ce soir-là.


    {Le 24 Décembre... en retard}


Si le retard était la politesse des artistes *, alors Gaia en était une fameuse. Il lui avait fallu quelques heures de préparation pour être fin prête, ce qui était chose faite. Costume arraché à la dernière minute à l'atelier de confection, poisons et philtres tintant dans la sacoche de cuir qu'elle ne quittait jamais, Gaia se tenait devant les portes d'entrée.
Respirant profondément, le Lutin examinait avec attention la devanture, comme si les murs avaient pu lui conter ce qui se passait derrière eux. Un dernier examen de sa personne, et elle fit un pas en avant.

Oui, les ailes de fées blanches étaient bien accrochées dans son dos. Oui, la robe de soie verte épousait son buste en en avantageant outrageusement le décolleté, sans que cela parut vulgaire pour autant. Oui, ses jambes menues étaient bien visibles sous le tissu fendu des deux côtés de la tenue vaporeuse et brillante de milliers d'éclats de cristal. Oui, sa chevelure d'ébène coulait avec une grâce agaçante jusqu'à ses reins. Oui, elle était parfaite. Alléluia.
Après le silence relatif de la rue, Gaia fut presque étonnée du vacarme qui régnait à l'intérieur. Stupéfiant de beauté qu'était l'Aphrodite en ce soir de réveillon. Les invités évoluaient avec grâce. Tous étaient charmants et beaux ce soir.

Son regard accrocha sans que Fleur l'eut cherché, un Tynop portant haut les couleurs de l'esclavagisme. Malgré son visage barbouillé de suie, elle le reconnaîtrait n'importe où. Le regard, la chevelure, l'allure... Un léger sourire se dessina sur les lèvres pleines de l'empoisonneuse. Cet homme... Non, tout devait se terminer, ce soir ou plus tard. On ne badinait pas avec Gaia sans en payer le prix. Elle saurait lui faire cracher son dû, d'une façon ou d'une autre.
La Fée s'avança de sa démarche gracile vers le jeune homme. Les ailes blanches ouvragées dans son dos se mouvant légèrement à chacun de ses pas, Fleur était plus fée en cet instant qu'elle n'aurait jamais pu le rêver.


Voyez-vous ça, lâcha-t-elle dans un souffle seulement audible de lui, alors qu'elle passait dans son dos. Un homme si épris de liberté qu'il en vient à jouer l'esclave... Ce costume-ci te va mieux que celui que tu arbores au quotidien, cher Blondin.

Gaia se mit à rire doucement. Sa main se serra sur sa besace de cuir. Il lui faudrait trouver une place pour sa marchandise. Une table ? Le bar ?

Oseras-tu défier les poisons, ce soir, Tynop ? Ou seras-tu fidèle à toi même, et agiras-tu comme le bon vieux pleutre que tu es ? Mais je t'invite à ma table ! Tu as une dette envers Gaia Corleone, et tu sais que je ne suis pas du genre à oublier ce que l'on me doit. Je t'attends donc, mon cher, cher ami.

Lui avait-il dit s'être marié ? Si tel était le cas, elle avait occulté l'information lorsqu'il le lui avait annoncé. Occulté, mais pas oublié. Gaia ressentit une bouffée de haine pure à l'encontre de Tynop. Il devrait payer, oui. Mais pas ce soir, pas comme ça. Pas maintenant, sous le nez de dizaines et de dizaines de personnes. Cela ne ferait pas sérieux du tout.
Le laissant là non sans lui avoir enfoncé un ongle dans le bas du dos, la Fée se posa finalement devant une table, non loin du bar. Pour ainsi pouvoir contempler tout à loisir « son » Adryan. Il lui avait manqué plus qu'elle ne voulait l'admettre quand elle était perdue dans les bois.

Peu désireuse de gêner le Patron, Gaia décida d'attendre qu'il soit disponible avant d'aller le saluer. De même pour Adryan, elle avait trop de respect pour lui pour le déranger.
Le sac glissé sous la table, la Fée entreprit d'installer ses fioles devant elle. Viendrait qui voudrait, si jamais l'on voulait. Et, songea-t-elle en coulant un regard brun vers les verres qui trônaient sur le comptoir, peut-être distillerait-elle son savoir à l'insu des consommateurs ?




* André Morois
Alphonse_tabouret
[En compagnie de l'homme de Neandertal]



-Le réalisme…, reprit l’animal dans un sourire rehaussant la blancheur nacrée de ses dents. A-t-on oublié de vous prévenir que ce soir, rien n’avait de sens ? Sa main joignit la sienne fraiche, nouant leurs doigts avec une familiarité faune, à la façon des amants dont l’indiscrétion se joue sur les détails, volontairement tactile quand il les savait l‘un comme l’autre, contaminés à une méfiance réciproque des plus épidermiques. Quant à la pudeur… Les prunelles se fichèrent, insolentes, dans celles de la nymphe… la vôtre tout particulièrement, très chère… Sans quitter la proximité déplacée de son visage, fils de Pan œuvrant aux manières de son Père, il poursuivit d’un ton plus doux, comme l’on susurrerait un mot tendre… N’ayez donc point de scrupules à vous en débarrasser pour moi, ce n’est pas comme si je n’avais jamais profité de quelques-uns de vos mystères… Dans le flottement qui s’étira entre eux, apparurent à ses yeux les cuisses blanches de Chimera, le sang répandu à l’herbe et cette main crispée à lui en broyer les os avant que ne résonne le silence de la dislocation, que ne se fasse la passation dans le mutisme commun des gavroches vexés qui oublient un instant de l’être. Tout était si compliqué avec la bretonne quand tout aurait pu être si simple qu’il ne s’étonnait plus de les voir dépasser certaines limites, tissant dans un mélange de colère, d’incompréhension, et de curiosité, les bases de leur anarchique relation.
Penchant la tête pour venir humer le cou sans écorner la néanderthalienne, attardant le geste quelques instants de trop dans la volonté salée d’égratigner cette réelle pudeur qu’il ne connaissait pas chez sa Grandeur, chaque mot saupoudré d’une espièglerie mêlant le rôle au fauve qui se divertissait à soigneusement lécher ses griffes, il déclara en se redressant :
Vous ne sentez pas si mauvais que cela... Faites donc comme bon vous semble, une fois n’est pas coutume, je saurais m’accommoder de vos souhaits, conclut-il en haussant les épaules dans une résignation feinte, écornée jusque dans le discret sourire flottant à ses lèvres et dans le sous entendu semé là par le berceau froid de Morvan dans les murs de Cholet, posant la lance de trop sur l’une de stables accueillant le buffet.

Entrainé au milieu de la piste où évoluaient déjà quelques couples, à n’en pas douter le duo avait de quoi étonner, assortiment faune néandertalien dont l’allure tantôt nue tantôt hirsute jouaient de contrastes, l’accentuant un peu plus aux premiers pas esquissés au son des musiciens installés pour la soirée dans un angle du vaste salon. Alphonse savait danser, et s’il n’en tirait aucun plaisir, il n’en demeurait pas moins bon élève, le geste sûr, droit sans jamais être raide, déliant dans l’air, la fluidité féline d’une chair marquée à vie par les enseignements de rigueur à sa panoplie, et amena Chimera à suivre les notes dispensés.
Le pantin avait échappé à son attention, et l’eut il reconnut quand il en gardait un souvenir emmêlé d’alcools, de rires nés pour vous vider jusqu’à la moelle de tout le reste, d’une recherche mélodieuse, d’un baiser volé à la faveur d’un escalier, d’un engourdissement dans les confins d’une petite chambre pentue?
Certainement, car ce n’est pas tous les jours que l’on rencontre des enfants perdus.
La réaction de Von Frayner lui échappa également, quand elle aurait pourtant eu le parfum du plaisir le plus ombrageux, dédié qu'il était au mâle tronqué qu’il avait enchainé à la musique pour quelques instants, n’en dérivant qu’au détour d’une boucle pour s’abreuver de l’éclat de l’or à quelques pas, incorrigible dès lors qu’il s’agissait d’Etienne, niant malgré l’évidence ce vide qui le saisissait quand entre ses murs, ils n’étaient pas l’un à l’autre.


-Il est étonnant que vous n’arriviez pas à être laide, lui confia-t-il en examinant à loisir dans cette intimité neuve, le maquillage dont elle avait été recouverte pour parfaire les formes propres au passé, mais je m’étonne encore plus de vous trouver là… Est-ce la curiosité qui vous a mené jusqu’ici ou l’envie de vous divertir ?
A l’entrée, les richesses clinquantes du Maharadja attirèrent son attention, et d’un sourire il salua le Duc, s’interrogeant brièvement sur la Colombine qui l’accompagnait, reconnaissant sans pourtant savoir d’où, les traits du visage entraperçu quelques mois plus tôt lors d’une soirée dont seul le Mussidanais avait l’apanage.

Mon ami, permettez que j’assomme cette créature de quelques tours de danse avant de venir vous saluer, fit il à l’attention du Duc lorsqu’ils passèrent non loin d’eux, un sourire léger aux lèvres en désignant Chimera d’un mouvement de tête, les lèvres doucement égayées par l’alcool. Je prévois également de vous la vendre contre quelques babioles en ivoire, réfléchissez y ! conclut-il en s’éloignant jetant un coup d’œil à sa partenaire, sans se départir d’une arrogance espiègle dans la moue. N’y voyez pas d’offense, je cherche uniquement à échapper au civet…
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--Le.phenix
Vous savez ce que l'on dit des tuyaux..., répondra-t-il à la question de Rosalinde.

Et que dit-on d'eux? Rien justement, on les tâte pour suivre leur cours.
Sa danse avec Cendrillon devra attendre. Quant à échanger quelques pas avec la rousse royale que Judas vient de planter là comme une belle carotte c'est hors de question. Il n'est pas lapin mais Phenix. Puis elle a sale caractère, il serait tenté de lui écraser les orteils pour échauffer le Soleil.

Du piraton plus de réaction. L'abordage aurait-il semé le trouble dans les rangs, créé la voie d'eau qui fait sombrer le navire et l'équipage? Qu'à cela ne tienne, il n'est pas là pour laisser son plumage au bar. Il le hisse sur le comptoir avec un " si vous êtes encore là au deuxième abordage nous irons écumer les sept mers."


Les oreilles emplies des paroles du Tabouret , il en prendra un et s'avancera avec vers le point le plus central de la grande salle. Cesser un temps de boire avant de plonger tête baissée dans un pari est un choix tout ce qu'il y a de plus raisonnable.

Soyez le costume que vous portez? Soit! Son oiseau légendaire est fait pour être exposé et approché, non l'inverse. Le siège est posé sur ses pieds et sur celui-ci il se perche plus qu'il ne s’assoit, tout en souplesse et équilibre. La cape est étendue afin que chatoie le plumage. De son sac en soie noir une plume est sortie et tenue devant lui en appât.


Point de rose, point d’élixir, mais une danse et ma tournée à la personne qui aura le courage d'avancer.

Paroles plus hautes en guise de cri afin d'être entendu. Les yeux se ferment derrière le masque, d'une car cela l'aide à rester droit , de deux car il veut être surpris par qui prendra la plume.
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