Satyne
Coup d'oeil à droite. Coup d'oeil à gauche. Personne.
Ça flairait bon la bêtise. Le genre d'odeur qui grise, vous prend aux tripes, et vous retourne. Certains auraient dit que ça sentait la Satyne. Mauvaises langues, assurément. Parce que cette fois-ci la brunette n'était pas seule au rendez-vous. Flanquée de Lonan et de Minah elle longeait les murs menant au pigeonnier ducal.
Un gloussement franchi ses lèvres. Ou peut-être était-ce un ricanement ? En tout cas le reflet expressif de l'excitation qu'elle ressentait à ce moment là. Encore mieux qu'une montée sur les remparts. Bon pas vraiment non plus... Mais pas loin. L'épée n'était pas au clair. Le bouclier était à la remise. Et elle n'était pas sanglée dans son armure de cuir. La démarche était plus tranquille aussi. Mais le résultat allait être le même : un bordel monstre. Pour le plus grand plaisir de la demoiselle.
Hop. Vite ! Courez !
Ils venaient de franchir le premier carrefour craignos de la ville. Les briquettes rosées du pigeonnier luisaient dans les premiers rayons de soleil de la journée. Autour d'eux le froid glacial avait retenu les gens chez eux. Le froid, et la messe. Parce qu'ils avaient bien choisi leur jour les bougres. "A confesse qu'ils seront" avait assuré Satyne quand ils avaient préparé leur coup fourré, assis à la taverne où ils s'emmerdaient sec les loustics. Fallait bien occuper trois esprits facétieux en saison morne. Et les habitants du duché en seraient pour leurs frais, tant pis !
Bon Minah, tu fais le guet. Comme on a dit : si un pécore se ramène pour faire voler un de ses piafs tu le renvoies chez sa mère en prétextant une épidémie. Dis que les pigeons sont en quarantaine hein, comme ça on aura le temps de voir venir. Puis tu tousses. Baves tiens ! Les gens aiment pas quand on expectore. C'est sale qu'ils disent...
Haussement d'épaules de la jeune femme. Parfois elle ne les comprenait pas très bien "les gens".
Si quelqu'un passe tu lances le signal. Roucoucou. Non... Couroucoucou ? Tu roucoules quoi ! Lonâne et moi on file à l'intérieur. On débusque les plus gros n'oiseaux pour les foutre dans des cages et après ce sera de la rigolade.
Elle imaginait déjà la trogne des Toulousains à recevoir des plis qui ne leur étaient pas destinés, ou prétendant le contraire de ce qu'ils attendaient. Un sourire machiavélique anima le visage de la donzelle qui se rua dans l'escalier du pigeonnier, son Altesse sur les talons.
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Ça flairait bon la bêtise. Le genre d'odeur qui grise, vous prend aux tripes, et vous retourne. Certains auraient dit que ça sentait la Satyne. Mauvaises langues, assurément. Parce que cette fois-ci la brunette n'était pas seule au rendez-vous. Flanquée de Lonan et de Minah elle longeait les murs menant au pigeonnier ducal.
Un gloussement franchi ses lèvres. Ou peut-être était-ce un ricanement ? En tout cas le reflet expressif de l'excitation qu'elle ressentait à ce moment là. Encore mieux qu'une montée sur les remparts. Bon pas vraiment non plus... Mais pas loin. L'épée n'était pas au clair. Le bouclier était à la remise. Et elle n'était pas sanglée dans son armure de cuir. La démarche était plus tranquille aussi. Mais le résultat allait être le même : un bordel monstre. Pour le plus grand plaisir de la demoiselle.
Hop. Vite ! Courez !
Ils venaient de franchir le premier carrefour craignos de la ville. Les briquettes rosées du pigeonnier luisaient dans les premiers rayons de soleil de la journée. Autour d'eux le froid glacial avait retenu les gens chez eux. Le froid, et la messe. Parce qu'ils avaient bien choisi leur jour les bougres. "A confesse qu'ils seront" avait assuré Satyne quand ils avaient préparé leur coup fourré, assis à la taverne où ils s'emmerdaient sec les loustics. Fallait bien occuper trois esprits facétieux en saison morne. Et les habitants du duché en seraient pour leurs frais, tant pis !
Bon Minah, tu fais le guet. Comme on a dit : si un pécore se ramène pour faire voler un de ses piafs tu le renvoies chez sa mère en prétextant une épidémie. Dis que les pigeons sont en quarantaine hein, comme ça on aura le temps de voir venir. Puis tu tousses. Baves tiens ! Les gens aiment pas quand on expectore. C'est sale qu'ils disent...
Haussement d'épaules de la jeune femme. Parfois elle ne les comprenait pas très bien "les gens".
Si quelqu'un passe tu lances le signal. Roucoucou. Non... Couroucoucou ? Tu roucoules quoi ! Lonâne et moi on file à l'intérieur. On débusque les plus gros n'oiseaux pour les foutre dans des cages et après ce sera de la rigolade.
Elle imaginait déjà la trogne des Toulousains à recevoir des plis qui ne leur étaient pas destinés, ou prétendant le contraire de ce qu'ils attendaient. Un sourire machiavélique anima le visage de la donzelle qui se rua dans l'escalier du pigeonnier, son Altesse sur les talons.
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