Rotule.baccard
"La rêverie est le clair de lune de la pensée"
Jules Renard
Quelques heures avant dêtre dans leur appartement privé du château de Clansayes, Rotule accompagne son aimée avec son joyau Emelyne en ville de Valence. Une ballade ordinaire de la famille ? Non Les prescriptions du Médicastre ont été claires, bien que le petit être semble solidement encrer dans sa bulle protectrice, Elisa sest affaiblie, et pour le bien de lenfant tout comme celui de la mère, celle-ci doit se reposer ! La prière, et léloignement du tumulte de la vie grouillant au château ne peut quêtre bienfaisant pour la jeune mère et son enfant, avait insisté lhomme de médecine.
Pour cela, une cellule au couvent fut réservée pour la belle Malemort et son petit trésor, et même si le couple accepta les recommandations du Médicastre sans broncher puisquil en allait de la santé de leur petit être, cela nempêche pas de rendre la séparation du couple pesante.
Mais se soir le clair de lune domine le Baccard qui est de retour en ses terres. La fraîcheur de la chambre du couple, rend labsence dElisa avec son ventre arrondi portant lamour de leur enfant à naître, plus difficile quil naurait pu l'imaginer.
Maintenant il est tard, le silence règne dans le Domaine, et seul dans sa chambre le Vicomte comble le manque ressenti en sassommant de travail. Épuisé, il finit par capituler et rejoindre la grande couche vide. Ses yeux se ferment, mais le sommeil ne vient pas. Son esprit vagabond a ses souvenirs. Des images passées il ressent le même sentiment doppression, quand partant du Limousin accompagné de la toute jeune Lizzie qui à lépoque nétait pas plus haute que deux cagettes de pommes empilées, il avait choisis à contre cur de séloigner de la belle princesse, et ne pas venir lui faire de mal en lui exprimant combien il la désirait.
Alors quil ne lespérait plus, le destin avait joué avec les deux amoureux jusquà ce quils puissent enfin être ensemble. Et voilà quaujourdhui, même si il ressentait une forte solitude, Rotule était heureux, et cela il le devait à son Eden, sa princesse Elisa, qui en plus de le combler par son amour, sa sensualité, son espièglerie, sa complicité, elle allait bientôt lui donner limmense joie dêtre a nouveau père Mais ce soir le clair de lune domine le Baccard qui chute dans les limbes d'un sommeil agité et entre coupé...
Draps froissés, traversin au sol, oreiller pétrie, le soleil encore bas brille de son éclat printanier. Le Baccard ouvre un il quil cligne éblouie par la lueur du jour, et sétirant de tout son long, il se remémore instantanément quElisa nest pas là. Pour pallier au manque, il prend du vélin et commence à rédiger une lettre a son intention quil ira déposer lui-même au couvent, tout en profitant de quérir des nouvelles des siens, même si l'Impatient sest très bien que les nonnes ne lui laisserons point le loisir de passer un peu de temps avec son aimée, jusqu'a ce que celle ci puisse être dispenser de son repos monacale prévu jusqu'au prochain vendredi
Jules Renard
Quelques heures avant dêtre dans leur appartement privé du château de Clansayes, Rotule accompagne son aimée avec son joyau Emelyne en ville de Valence. Une ballade ordinaire de la famille ? Non Les prescriptions du Médicastre ont été claires, bien que le petit être semble solidement encrer dans sa bulle protectrice, Elisa sest affaiblie, et pour le bien de lenfant tout comme celui de la mère, celle-ci doit se reposer ! La prière, et léloignement du tumulte de la vie grouillant au château ne peut quêtre bienfaisant pour la jeune mère et son enfant, avait insisté lhomme de médecine.
Pour cela, une cellule au couvent fut réservée pour la belle Malemort et son petit trésor, et même si le couple accepta les recommandations du Médicastre sans broncher puisquil en allait de la santé de leur petit être, cela nempêche pas de rendre la séparation du couple pesante.
Mais se soir le clair de lune domine le Baccard qui est de retour en ses terres. La fraîcheur de la chambre du couple, rend labsence dElisa avec son ventre arrondi portant lamour de leur enfant à naître, plus difficile quil naurait pu l'imaginer.
Maintenant il est tard, le silence règne dans le Domaine, et seul dans sa chambre le Vicomte comble le manque ressenti en sassommant de travail. Épuisé, il finit par capituler et rejoindre la grande couche vide. Ses yeux se ferment, mais le sommeil ne vient pas. Son esprit vagabond a ses souvenirs. Des images passées il ressent le même sentiment doppression, quand partant du Limousin accompagné de la toute jeune Lizzie qui à lépoque nétait pas plus haute que deux cagettes de pommes empilées, il avait choisis à contre cur de séloigner de la belle princesse, et ne pas venir lui faire de mal en lui exprimant combien il la désirait.
Alors quil ne lespérait plus, le destin avait joué avec les deux amoureux jusquà ce quils puissent enfin être ensemble. Et voilà quaujourdhui, même si il ressentait une forte solitude, Rotule était heureux, et cela il le devait à son Eden, sa princesse Elisa, qui en plus de le combler par son amour, sa sensualité, son espièglerie, sa complicité, elle allait bientôt lui donner limmense joie dêtre a nouveau père Mais ce soir le clair de lune domine le Baccard qui chute dans les limbes d'un sommeil agité et entre coupé...
Draps froissés, traversin au sol, oreiller pétrie, le soleil encore bas brille de son éclat printanier. Le Baccard ouvre un il quil cligne éblouie par la lueur du jour, et sétirant de tout son long, il se remémore instantanément quElisa nest pas là. Pour pallier au manque, il prend du vélin et commence à rédiger une lettre a son intention quil ira déposer lui-même au couvent, tout en profitant de quérir des nouvelles des siens, même si l'Impatient sest très bien que les nonnes ne lui laisserons point le loisir de passer un peu de temps avec son aimée, jusqu'a ce que celle ci puisse être dispenser de son repos monacale prévu jusqu'au prochain vendredi
Citation:
- Mon Eden, mon Elisa,
Mendormir sans toi à mes côtés cest pénible, et la lueur de la lune qui reflétait dans notre chambre semblait prendre malin plaisir à faire que le temps soit plus long encore. De mes songes où je visitais ton paradis, je me réveillais te cherchant dans notre grand lit, je palpais, je bougeais, je fouillais les draps vides de toi, et je me réveillais le cur lourd de ton absence.
La lueur de la lune semblait se moquer de moi plus encore. Ses rayes lumineuses me montraient au loin le chemin pour te retrouver au fond de ton couvent. Seul dans notre lit, mon visage senfouissait au tissus délicat de ta chemise de nuit froissée que jai retrouvé, je respirais ton odeur, javais envie de tenlacer et respirer ton souffle chaud. Javais envie daller là-bas te rejoindre.
Mendormir sans toi à mes côtés cest compliqué, la lueur de la lune me drapait le dos, mécrasant plus encore du poids de ton manque. Mes bras resserraient mon oreiller pour ne pas craquer et venir te retrouver dans ta cellule monacale. Jenviais de caresser le galbe protecteur de ton ventre et goûter tes lèvres, oui je luttais, pour ne pas chevaucher à plein galop et te rejoindre là-bas. Et de mes désirs je te percevais toute nue sur du satin, mon corps vibrait de plaisir, mon visage effleurait ton paradis, je dégustais ta sensualité. Mais tu nétais pas là, et encore une fois je me réveillais soupirant de ton manque.
Mendormir sans toi à mes côtés cest un calvaire, et la lune avec ses rayes qui illuminaient ton portrait accroché au mur semblait se jouer de moi, je te désirais, je te voulais entièrement, je cognais mon oreiller pour le placer sur ma tête, pour furtivement ne pas partir à toutes hâtes venir me glisser là-bas à tes cotés.
Épuisé, je mendormais, et de mes rêves sensuels, je voyageais en toi, nos doigts croisés se resserrant toujours plus fort, je respirais ton souffle court, jécoutais tes gémissements se fondre aux miens. Ivre de bonheur, je sombrais enfin au plus profond dans mes songes.
Le soleil printanier qui transperce les persiennes m'a réveillé, pour me rappeler que tu nes pas là, et lImpatient que je suis se meurt daller là-bas, être à tes cotés.
Mon Elisa, mon Eden, chaque instant je pense à toi, à Emelyne et notre bibou.
Je vous aime de tout mon être.
Faict de Clansayes le deuxième jour du mois dAvril de lan de grâce MCDLXI
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