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[RP ouvert] Morituri te salutant*

Plumenoire
Plume avait quitté la maréchaussée, ce bureau ou elle ruminait plus qu'elle ne travaillait, enfourché Okan, le capricieux, abandonné Denzel, alors qu'il était blessé, et bondit au galop jusqu'à l'église de Sarlat.

Sur le trajet, elle avait longuement ruminé, pensé a lui, comme habituellement maintenant, au passé. Evil était resté avec Denzel, il ne l'avait donc pas ralentis. Attachant l'étalon a l'entrée de l'Eglise, elle s'aperçu qu'elle avait toujours son épée au flanc. La laissée auprès d'Okan ? Pas question. Elle entra donc, vêtue de noir, dans la maison du Seigneur avec. Tant pis, fallait pas rappeler son ami.

La vision du corps de Seurn la figea. Elle se souvint de lui, sur le bureau du maréchal chef. Il était différent cette fois ci, aussi différent que peut l'être un mort bien entendu ... Elle ferma les yeux un court instant.


Seurn ...

Elle s'approcha doucement, respirant le plus calmement possible, observant le corps. Pas qu'elle fut curieuse, elle connaissait son ami, mais pour garder son souvenir à jamais gravé en elle. Elle l'avait détesté et adoré. Elle l'avait apprécié, et c'était confié a lui. Emmenait il tout ses secrets dans la tombe ?

Un léger soupire sorti des lèvres brune, tandis qu'elle serra dans son poing la pièce que le danois lui avait offert.
Elle murmura : La formule magique ne vaut plus rien hein ... tu ne viendra plus me sauver ...
Un sourire triste étira ses lèvres. Solveig ne lui laissa pas le temps de parler plus longtemps au corps du défunt, elle prit la parole.

Plume remarqua que l'église s'était remplie ... A moins qu'elle ne l'ai toujours été ? Elle n'en savait rien. Ecoutant la scandinave, elle soupira de nouveau. Des adieux ? joyeux ? C'était bien un coup du blond ça !


Seurn bon sang ...

Elle n'avait pas faim, mais, si cela était dans les volontés du blond, elle mangerait.
Prenant un verre de Bergerac, elle aperçue Sybille et s'approcha. Comme une ombre elle aussi. Sans parler, restant juste a ses côtés. Ecoutant "la suite" ...

_________________
--La_horde
Ce ne fut au départ qu'un imperceptible murmure. Qui pouvait le remarquer ? Personne. Sauf celui sans doute qui bayant aux corneilles aurait vu celles de l'église Sainte Lucie s'envoler dans le même mouvement. Les dernières feuilles de l'automne moribond ne bruissèrent pas plus que d'habitude, l'ombre de l'hiver s'était abattu depuis longtemps sur le Périgord noir, immobilisant les paysages, les hameaux et les champs.

Et ce murmure se fit bourdonnement, long, persistent, insistant, gonflant à chaque instant.

Et le bourdonnement se fit grondement, sourd, comme un orage qui n'aurait plus de fin. Les bancs de l'église se mirent à trembler, claquant contre la pierre froide. La chandelle sur le pied à la droite de l'entrée s'éteignit, tandis que celle sur le premier pilier chût, se brisant sur le sol, au pied de l'autel sur lequel reposait les indécentes victuailles.

Le grondement n'était plus qu'à quelques toises de l'église, grondant, grondant, assourdissant, inquiétant et puissant.

La porte magistrale de l'église s'ouvrit à la volée, dans un craquement lugubre et flagrant, salvateur et destructeur en même temps.

La vague pénétra sans même interrompre son rythme, marquant le sol violemment. Vague de vent, vague de feu, torrent... Aucun recoin de la chapelle ne fut épargné, alors calmement les vagues reprirent leurs couleurs initiales : noir, blanc, alezan, beige, bai, souris, isabelle, louvet, gris et aubère. Tandis que les plus nerveux soufflaient bruyamment, d'autres se contentaient d'agiter leurs crinières, d'autres encore renâclaient sans plus de velléité, faisait tomber au passage qui d'une corne de vin, qui d'une pomme au jambon.

Alors les cavaliers pénétrèrent à leur tour... .
 
Jessienigma
*Le premier choc passé et la mioche sortie de l'état second dans lequel elle se trouvait par une brave soeur interpellée par les cris du gamin, elle avait longuement réfléchi à l'attitude à tenir concernant les derniers événements concernant le danois. Pouvait-elle réellement continuer de lui en vouloir indéfiniment pour ce qu'il s'était passé à Bergerac ? Ce ne serait pas aristotélicien d'une part et ce ne serait pas rendre justice à leur longue amitié d'autre part.

On aurait pu croire qu'un orage grondait. C'est d'ailleurs ainsi qu'elle se sentait dans tout son être ! Telle la tempête prête à se déchainer contre les événements, contre la vie et contre la mort elle-même ! Qui donc était la grande faucheuse pour lui enlever ainsi son ami, son frère ? Certains réagissaient en pleurant des jours, des mois durant. Elle l'avait elle-même déjà fait lors de la mort d'un autre blond qu'elle avait aimé tout autant bien que différemment, mais pas cette fois ! Pas pour lui ! Il fallait lui rendre honneur comme il se devait !

C'est ainsi qu'elle se retrouvait à la tête d'une cohorte de cavaliers, l'épée à la main à piquer le derrière de poneys furibonds pour les faire entrer dans l'église de Sarlat. Qu'importe le matériel ! Si Seurn avait été là, il aurait adoré voir ça et aurait sans doute accompagné cette folie d'un tonneau de bière sur sa tête, ou pire encore, à l'instar d'une demande en mariage passée dont elle ne se souvenait que trop bien.

Le mariage ... voilà bien quelque chose qui ne lui avait pas réussi le moins du monde ! Il aurait mieux fait de s'abstenir. Il n'était pas homme qu'on attache ainsi ! il aimait trop la liberté et les femmes. Elle sourit à cette pensée, se souvenant d'un épisode qu'il lui avait raconté sur sa rencontre avec sa soeur... avec Una. Mieux valait qu'elle n'en dise jamais mot, nul doute que cette dernière n'apprécierait pas du tout qu'elle le sache.

Précédant les autres cavaliers, la brunette passa la porte magistrale de l'Eglise la première, sa jument blanche lancée au grand galop, sa crinière volant derrière elle, éclair rouge et noir poussant un grand cri qui semblait être un mélange de rage et de douleur venant du plus profond de ses tripes, comme un animal qu'on aurait blessé ...*

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Solveig.olofsdotter


Il était temps. Le moment était enfin arrivé. Ce geste qu'elle s'apprêtait à poser clôturerait cette cérémonie, tournant définitivement la page sur son statut d'employée. Un autre livre s'écrirait, dans lequel, cette fois, elle aurait le rôle principal. Les dernières volontés de Seurn...Elle regarda Plume et Sybille se diriger vers le buffet pour faire honneur au danois et elle qui d'habitude était d'une sobriété exemplaire se dit qu'elle se prendra sans doute un godet de Castillon ce soir.

La blonde invita les convives à prendre place puis débuta son discours. Oh oui, il était temps.


- Depuis qu'il a eu ce facheux incident lors d'un incendie à Bergerac, Seurn ne fut plus le même. Lui qui avait besoin d'action, il n'appréciait guère de dépendre d'un autre pour toutes les actions de la vie quotidienne. Oh! Au début, il était convaincu que sa situation ne serait qu'éphémère, qu'il retrouverait son visage d'antan et sa force de séduction, que ses jambes le porterait à nouveau, lui permettant de redevenir le combattant d'antan. Le temps est passé et rien ne s'améliora. Ça a miné sa confiance. Ses idées virèrent au noir. Je sais que ça va heurter certains d'entre vous parmi les plus fidèles aristotéliciens, mais la vérité est qu'il m'a parlé de s'ôter la vie.

La blonde prit une profonde inspiration, regarda l'assistance, puis plongea son regard dans le vélin qu'elle tenait dans sa main. Elle lut d'une voix qu'elle essayait de garder la plus neutre possible.

- A tous, merci d'être venu. J'espère que vous appréciez le vin et la bière. Sinon, c'est à Patt qu'il faut vous plaindre. Cette bière et ce vin, c'est tout ce qui me reste des cadeaux...

Elle releva la tête simplement pour préciser que...

... Il a écrit cadeaux entre guillemets...

Essuyant négligemment une larme qui semblait vouloir naitre au coin de l'oeil, elle reprit.

- ... tout ce qui me reste des cadeaux des Amazones! Si Solveig vous lit cette version de mes dernières volontés, c'est qu'elle soupçonne que ma mort n'est ni issue de la fatalité, ni la cause d'un accident. On a cherché à me tuer. Oui! Vous avez bien compris, on m'a assassiné. Aussi...

Solveig s'arrêta un cours moment et fit face à Plume dont elle cherchait le regard... et replongea ensuite ses mirettes dans le vélin.

... Aussi Plume, que tu sois encore prévôt ou pas, je te demande de mener enquête. Au nom de notre amitié du temps où je vivais encore sur terre, trouve le meurtrier et fais-lui payer! Je sais que ce que tu vas me dire : Moi? Mais... Comment? Ne t'inquiète pas Plume, je vais t'aider. Tu te doutes bien que beaucoup de personnes ont des raisons de m'en vouloir. La comtesse de Surgères, si elle est présente te dirait surement qu'un barbare, rustre et imbécile se fait toujours un tas d'ennemi. Alors Plume, ouvre tes esgourdes et écoute. Je vais maintenant te révéler quelques secrets du comté du Périgord. Des coucheries, des tromperies, des magouilles politiques en vue d'accéder au plus haute fonctions comtales, des détournements de fonds municipaux. Des trahisons aussi! Certaines des personnes qui sont impliquées font partie de ceux que j'ai demandé à Solveig d'inviter. Tu vas en apprendre de belles Plume. Tu verras certains proches différemment, des personnes à qui on donnait le bon dieu sans confession se transformeront en vile crapule assoiffée de pouvoir, d'argent et de sexe.

Sa respiration se fit lourde. Elle prit une pause, tant pour elle que pour permettre à l'auditoire de digérer ce qu'elle venait d'affirmer.

- Et pour commencer, revenons sur la prise de Sarlat, tu veux bien? Si les Corleone ont pu prendre si facilement Sarlat, c'est qu'ils avaient un complice. Un complice... au sein du conseil comtal. Oui, tu entends bien. Je l'ai appris plusieurs semaines après la récupération de la ville... et le traitre sait que je sais. Comprends-tu maintenant pourquoi j'ai demandé à Enjoy....

Un maelstrom incommensurable s'abattit alors sur l'église Sainte-Lucie de Sarlat. Les portes de l'église s'ouvrirent dans un fracas monstrueux. On aurait dit que le Sans-Nom venait de prendre possession des lieux. La stupeur gagna subitement la scandinave. Sous l'effet elle lâcha le vélin qui vint s'enrouler et glisser lentement au pied de la statut de Sainte-Lucie.

Il fallut quelque temps à Solveig pour retrouver ses esprits. Durant cette période, son visage passa de la crainte à l'étonnement, et de l'étonnement à la colère.


- Qui êtes-vous pour venir ainsi troubler les dernières volontés d'un défunt?

Elle s'avança dans l'allée centrale.

- Comment Osez-vous ? Que...Enigma MacFadyen? Mais que signifie tout cela?!?!?!?

Son ton s'était radouci. La haine cédait de nouvelle la place à la stupéfaction.
--Messager_argawaen
[Argawaen]



Depuis leur arrivée à Valence tout semblait allait pour le mieux, les enfants poursuivaient leur éducation, lui était aux anges à être dans sa ville natale, il reprenait goût à toute sorte de choses, à apprécier de nouveau ce qui s'offrait autour de lui. Ce voyage de noces avait été plus que bénéfique pour le vieux vétéran et il espérait que ce dernier se poursuivrait aussi bien.

Cependant les voeux ne sont pas souvent exaucés, et c'est ce qui arriva, alors qu'il revenait du lac il rejoignit son épouse, cette dernière avait triste mine, elle lui expliqua rapidement la situation et l'aida à la conduire jusqu'à leur chambre.
Le Dehuit de Malemort inclinait le visage doucement à ses demandes, il avait connu ça et savait que trop bien ce qu'elle endurait.

Il s'empressa de rejoindre les autres afin de leur expliquer en deux-trois mots ce qui était en train de se produire puis rejoignit de nouveau son épouse dans leur chambre. Il tenait à la main une fiole de poire et dans l'autre de la prune, quitte à se saouler, autant faire les choses bien.

Le lendemain matin, il se réveilla, un pivert à la tête, prit de légères nausées, il fallait admettre que les jeunes mariés n'avaient pas chômés à la tâche et il fallait maintenant prendre la route.
Il avait demandé à Aarhon de tout préparer, et ils purent partir rapidement pour le Périgord.


[Lieu de la cérémonie, jour funeste]

La route fut silencieuse, il se contentait de quelques sourires en direction de son épouse pour lui montrer qu'il serait présent, qu'il ne l'abandonnerait pas. Cependant ce n'était pas Pattricia qui l'inquiétait le plus, mais sa fille adoptive. Il avait reçu un courrier et elle semblait totalement désemparée. Il espérait qu'elle n'avait rien fait de stupide et qu'elle aurait fait preuve de bon sens.

Après plusieurs heures à se préparer afin d'être présentable aux funérailles l'homme prit le bras de son épouse, déposa un baiser sur son front et lui sourit doucement. Sa main vint caresser sa joue et il prononça quelques mots.


Allons-y... Pour Seurn...

Personnellement il n'avait pas était proche de Seurn, mais en tant qu'ami de son épouse il se devait d'être là. Ne serait-ce que pour son épouse, mais aussi pour son défunt ami. Seurn était sympathique, un sens de l'humour bien à lui, mais parfois agaçant, mais cela n'en faisait pas un mauvais bougre, au contraire. Le vétéran s'était proposé immédiatement pour accompagner sa douce dans cette épreuve.
Le couple arrivait à l'église, il reconnu plusieurs personnes, mais en priorité sa fille adoptive...


Plume...

Una_agnes
J'entends battre mon cœur à tout rompre. Mon sang coule dans mes veines, bouillant, épais, rapide à en crever. C'est comme une vague qui me cueille de l'intérieur à chaque seconde, me balotte contre mon gré, m'inonde, excite chaque parcelle de mon corps comme lorsque le froid le prend après que la vague a reflué. Mon sang bat sur mes tempes, me fait tourner la tête, me grise, je sens son goût douceâtre sur ma langue, dans ma gorge. J'ai dû me mordre sans m'en apercevoir.

Je sens le goût de mes larmes, grisantes, sur mes lèvres. Gout de mer, goût de poussière, goût du vent glacé.

Le bruit assourdissant finit d'anéantir les dernière barrières qu'ils me restaient. Je m'entends hurler, sans me reconnaitre, des mots que je ne sais non plus d'où ils me viennent. Je me sens forte de savoir les prononcer. Je me sens forte, forte comme jamais. Je suis debout sur ma couverture à mener la horde, ma horde, notre horde de poneys...

« En moi coule le sang des fées et des voleurs de poneys. » Je sens le pouls de chacun d'eux, je connais le goût de leur sang : les gris au rythme rapide, au sang rouge épais et musqué, les bais clairs, plus lourds, dont le cœur se charge et se vide lentement mais avec une puissance décuplée, de ce sang fluide aux senteurs herbées. Je sens battre leurs crinières à chaque mouvement de mes propres cheveux détachés. Mes reins s'échauffent au rythme de leurs croupes tandis qu'ils galopent, galopent...

« En moi coule le sang des fées et des voleurs de poneys. » Pourquoi ai-je attendu si longtemps pour découvrir ce que cela fait ? Pourquoi ai-je attendu ce que nous aurions pu partager ? As-tu déjà mené la horde, Hakon ? As-tu ressenti ce que je ressens maintenant ? Ma vue se brouille, rouge sang, tandis que la horde dévale la ville, dévastant tout ce qui lui résistera sans se soucier...

Puis la porte de l'église Sainte Lucie qui marque une nouvelle étape. La horde commence à se calmer et je retrouve un soupçon de clarté. Le sang bat toujours la chamade, dans mon cœur, dans mes tempes, dans mes cuisses. Je ne descendrais pas même si mes jambes se mettent à trembler.

Enigma est devant moi comme un rempart, pour éviter que je te regarde, mon frère, mon amour, mon autre moitié. Je ne veux pas te voir comme ça, je ne suis pas préparée. Pas encore. Laisse-moi encore le temps... S'il te plait. La violence de la horde se mêle à mon chagrin et ma peur... J'entends les fouets qui claquent en direction de la blonde qui visiblement parlait. La contracture de mon bras me fait sentir qu'il y avait aussi mon fouet.


Je suis la MacFadyen, et je revendique, au nom des miens et par le sang des fées, le corps d'Hakon Soren MacFadyen Erikssen. J'exige que mon frère soit restitué sans délai à son clan et à sa vérité.

Ai-je vraiment dit ces mots ? Evidemment. Je les ai répété. Mais maintenant, je sais... Soren Erikssen le danois, devrait être brûlé. Hakon MacFadyen, l'orcadien, livré à la mer. Mais, jamais, ô grand jamais, tu ne peux avoir voulu faire tes adieux à cette terre dans une église, toi qui doutais.

Et pour terminer.


Anne ? Où es-tu, Anne ? Tu peux nous suivre, s'il t'en plait... Sache également, en tant que bailli, que la razzia des MacFadyen compte septante trois poneys et quarante deux vaches... La vie de mon frère valait bien davantage que ce maigre tribut... N'est ce pas ?
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Anne.so
“It was swift, it was just, another wave of a miracle
But no one, nothing at all would go for the kill
If they called one very soul in the land on the move
Only then would they know a blessing in disguise”*


La blonde d’Evrecy se trouvait au chevet de Søren, installé tant bien que mal à la Maréchaussée. Elle n’en n’avait pas bougé depuis que Childéric l’avait déposé, pas une heure, une minute, une seconde. Elle restait debout à le regarder, hagarde, absente - « il allait ouvrir les yeux la chose ne pouvait être autrement. » Par moment elle serrait sa main si fort à s’en faire mal. Entre ses lèvres elle chuchotait son prénom « Seurn, Seurn. Seurn… Réveille-toi, parle-moi ! Seurn… » Quand ses jambes tremblaient trop, elle prenait appui comme elle le pouvait. Tout se mélangeait, l’incrédulité de la chose, « Tout cela n’était pas possible » Des larmes roulaient sur ses joues mais aucun son de franchissait ses lèvres. Elle avait envie d’hurler la perte de son âme cœur. De le taper pour lui dire « Qu’il ne pouvait pas faire cela, il n’avait pas le droit de mourir, pas le droit de la laisser seule » .Elle avait tellement mal, une sourde colère qui se transformait en souffrance qu’elle voulait apaiser par une autre forme de douleur celle de son propre corps.

Il n’était que tous les trois, Childéric, Søren et elle-même. Childéric venait de sortir, pour prévenir qui de droit. Elle profita de cet instant pour se saisir d’un couteau trainant sur un bureau, elle la fit glisser dans la manche évasée de sa robe, tenant l’objet à l’envers, la lame entre sa paume et le manche caché dans les plis et replis de l’habit. Son poing se sera si fort sur le métal tranchant qu’un petit cri jailli de sa bouche. Sentir le sang couler le long de ses doigts, et écouter la première goutte écarlate s’écraser sur le sol.
Elle sentait ses chairs se meurtrirent, les larmes redoublaient sur ses joues mais s’écoulaient sans bruit. Quand des pas se firent entendre. Elle cacha la lame sous sa jupe et l’accrocha a sa jarretière, referma sa main ensanglantée et la laissa cachée dans sa manche.
Personne ne devait voir. Le duel était entre elle, la tempête qui la ravageait à l’intérieur et ses plaies à vif à l’extérieur, l’un n’allant plus sans l’autre. Les secondes adoucissaient la première.

Plume entra. Elle comprenait sa douleur, elle perdait un ami, un protecteur, la blonde perdrait sa vie.
Sybille entra. Elle comprenait sa douleur, elle perdait un ami, un mentor, la blonde perdait sa vie.
L’émotion, le chao, il n’y avait nul mot à dire. Le désespoir se lisait dans tous les yeux des présents.

Le reste, la suite, il n’y avait que sa main entaillée qui lui rappelait qu’elle était vivante. Elle avait suivi. Se peigner, se changer, non elle n’avait jamais voulu quitter le lieu où se trouvait Son Blond. Pas même dans la carriole qui l’emmenait à Sarlat. Elle ne comprenait pas ce que Solveig avait tant à dire à toutes ses personnes convoquées.
Pourquoi avait il fait un testament ? Pourquoi, tous les deux n’en avaient-ils jamais parlé. Pourquoi, n’avait jamais t’il évoqué l’un l’autre, leurs morts. Pourquoi se sentait-elle poussée par une chose qu’elle n’aurait pas voulue ainsi. Mais maintenant, la leçon était qu’elle savait ce qu’elle ferait quand son tour sous peu viendra.

Un grondement, un bruit sourd, se rapprochant, le premier qui pendant un instant la fait espérer un miracle, Les églises sont habituellement un endroit de quiétude par excellence. Et là le chahut se fait intense. Aristote interviendrait il ce jour, pour lui aussi crier à l’injustice de cette mort ? Et ce sous la forme de dizaines de Poneys et de ….. Vaches. Elle devenait complètement folle.

Ses jambes qui ne l’a maintenaient plus depuis, se mirent à trembler, à vaciller. Elle tomba à genoux et se cacha son visage avec ses mains. Dévoilant le sang qui perlait, ses larmes se firent écarlates.
Elle entendit une voix forte, l’appeler comme dans un songe. « Anne ? ou es tu , Anne ? » Chercher d’un regard trouble d’où cela pouvait venir. Elle reconnut Una. Essayer de comprendre dans son cerveau mou et sans plus beaucoup de connexions, ce qu'elle disait.
Son frère valait en effet tout l’or du monde, ainsi que tous les poneys et vaches que pouvaient porter la terre.
Où Søren irait, elle le suivrait, terre, mer, feu.. Peu importait qui remporterait, elle, elle ne ferait que le suivre et le rejoindre.


Je suis ici et si vous l’emportez au Clan, je serais avec vous…



* Agnes Obel - The Curse
http://www.youtube.com/watch?v=6h9XUYj96ho

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Solveig.olofsdotter


Una MacFadyen! Søren lui avait parlé de sa soeur, cette fille qu'il avait rencontré de façon si particulière. Patay. Ce nom revenait parfois dans sa bouche comme une formule magique. Il lui avait compté sa folie destructrice qui l'avait amené au seuil de la folie. Il lui avait raconté l'auto-mutilation dont il avait usé, les bras lacérés par son poignard danois, les cheveux dont il était si fier ravagés. Des mèches entières coupées sans compromis avec le même poignard, celui qui ne le quittait jamais. A l'époque, il soupçonnait un poison... ou une malédiction. Oui...une malédiction! Søren avait un côté mystique. Il croyait au destin autant qu'il croyait au Très-Haut et qu'il abhorrait l'église aristotélicienne. Blaise avait pu le soigner. Il lui avait aussi annoncé une nouvelle qui le pesa durant tout le reste de sa vie : ses soins n'avaient pas eu raison des racines profondes de son mal. Il n'avait pu que soigner les résultats de cette folie, ces blessures qui s'étaient envenimées de façon terrifiantes, la fièvre qui le faisait délirer au point d'avoir tenté de tuer Enigma MacFadyen, celle avec qui il était alors si proche, presque aussi proche qu'avec sa compagne de l'époque. Toutes ses informations revinrent à l'esprit de la scandinave lorsque résonna dans l'église les paroles d'Una.

- Una MacFadyen...

Ce ton... Comme si tous les secrets du monde venaient soudain de s'illuminer d'un jour nouveau dans la tête de Solveig. Le ton de la Grande Révélation.

- ...Oui, je sais qui vous êtes. Seurn m'a parlé de vous. Il m'en a compté beaucoup... Il vous estimait vous savez? Il avait beaucoup d'affection pour vous. Il se sentait proche de vous. Il m'a dit une fois... "Entre Una et moi, il y a une sorte d'aura qui nous protège et nous rapproche...Una a cette capacité d'être si identique à moi...et pourtant si différente. Elle est plus que mon complément. Elle comprend ma dualité car elle la vit elle aussi. Elle est de mon sang, de mon sang maudit. Elle est la haine et la sagesse dans un seul et même corps.

Ainsi donc une requête venait d'être formulée. Il semblait que cette cérémonie n'irait pas à sa fin. Comment répondre? Telle est la question. Se devait-elle de céder aux MacFadyen? Se devait-elle d'abandonner tout ceci? Après tout...

La blonde tourna le dos à l'invasion néo-calédonienne et regagna le chœur de l'église, venant se placer aux côtés du défunt. Elle jeta un regard circulaire à l'assemblée périgourdine. A Sybille et à Plume qui représentait la loi, à Argawaen et Pattricia qui avaient longtemps œuvré dans l'armée, à Anne qui semblait ne put savoir quoi faire. Quel intérêt de continuer tout ceci? Toute cette... cérémonie?


- Ainsi donc, sa famille qui l'a abandonné de son vivant veut désormais le récupérer? Pour quelles raisons? Voulez-vous me le dire Una MacFadyen? Il parait que le frère Blaise oeuvre chez vous? Dites-moi Una MacFadyen, est-ce le même frère Blaise qui a soigné Seurn dans un monastère du côté de Patay? Hum?... Se peut-il que le Père Blaise ait vécu comme un échec les soins qu'il a alors prodigué à Seurn? Que voulez-vous faire de sa dépouille mortelle? L'ouvrir? Fouiller dans ses entrailles pour y trouver la cause de sa mort? Ou... Aider le Père Blaise à combler ses lacunes médicales? Seurn a été resté un mystère pour lui. Il n'a pas trouvé les raisons de sa folie. On a parfois du mal à accepter ses défaites n'est-ce pas? Maintenant...

Se déplaçant, elle fit le tour de l'assemblée, frôlant presque chacun des présents. Proche de Sybille et de Plume, elle déclama...

- Si la justice du comté ne s'y oppose pas...

Et lorsqu'elle arriva à hauteur d'Argawaen et de Pattricia...

- Si l'armée du Périgord ou ceux qui y ont oeuvré ne sont pas capable de s'opposer à quoi? Une dame aux yeux bridés, une sœur borgne... un avocat du dragon, un... Tiens?... une autre soeur peut-être ? C'est ça? Et quoi encore? ... Oh, ne croyez pas Una MacFadyen que je me moque de votre escorte.

Søren aimait appeler sa soeur Agnès Erikssen. Elle, elle ne commettrait pas cette erreur.

- ... Après tout, cela ne me regarde pas. Je ne représente pas le comté. Je me contente de répondre aux dernières volontés de votre frère.

Enfin, elle se tourna d'un quart de tour et fixa les prunelles de Pattricia. Ses traits se durcirent.

- Si celle qui l'aime en secret depuis sa première rencontre, si celle qui a rêvé de la mettre dans son lit, ne s'y oppose pas...

Sa cape vola dans l'air quand elle se retourna pour se planter devant Anne.

- Si même sa compagne qui semble aussi désemparée devant la situation que devant les finances du comté ne s'y oppose pas...

Ses pieds cognèrent sur le dallage de l'église alors qu'elle reprit le chemin de l'allée centrale pour venir défier Una, défiant son regard pour lui montrer qu'elle ne ressentait aucune peur désormais. Son ton se fit alors mielleux, aussi mielleux qu'un chat qui attend sa souris. Elle s'écarta, laissant le champ libre à Una, et dans un large mouvement de bras, elle désigna le défunt.

- Prenez-le...
Pattricia_
Voyage sans grand intérêt, les émeraudes ne voyaient pas grand chose de toute manière, le relai de chevaux avait bien été organisé et si ils avaient pris à peine deux heures par nuit pour dormir, le moins que l'on puisse dire c'est qu'ils avaient fait vite. Sans doute le Très Haut, ou encore un quelconque dieu nordique avait-il raccourci le chemin, ou rallonger les jours, voire les deux...

Quand ils arrivèrent enfin, elle pris juste le temps de se changer, enfilant ce qu'elle avait de plus sombre afin de faire honneur au Grand Blond et le couple avait pris le chemin de l'église Sainte-Lucie, lieu de douleur et de joie, devenu désert suite aux choix plus que limites du dernier Évêque. Tous les êtres les plus chers de sa vie n'avaient pas été reçus dans la maison de Dieu, mais elle trouvait étrange que Seurn y soit, ça ne lui semblait pas adéquat, normal, en phase avec ce qu'il était. Pourtant, d'après la lettre qu'elle avait reçue, c'était sa volonté propre qui les conduisait tous en ce lieu. "Pourquoi pas de bateau enflammé pour toi ? Ça serait plus ta place pourtant fichu Danois !"

Quand ils arrivèrent à la hauteur des présents, les inclinaisons de tête furent de mise, Patt n'avait surtout pas envie de parler de quoi que ce soit et à qui que ce soit. Elle n'était que triple douleurs depuis des jours, rien ni personne ne pourrait y faire grand chose, elle digèrerait seule, comme beaucoup sans doute. Arrivée à la hauteur de sa "vilaine fille", la vindicative dépose un baiser sur son front et prend une de ses mains dans les siennes pour lui transmettre un peu de sa force. Elle la laisse ensuite en compagnie de son père et continue en direction du bordel ambiant.

Elle salue Una, Eni et Sybille, s'approche doucement de Anne pour l'étreindre brièvement et remet en place une mèche blonde de Seurn qui lui mange un peu trop le visage. Elle le regarde, glacée à l'intérieur et pourtant rouge de colère. "Il a encore fallu que tu n'en fasses qu'à ta tête ! Ton apparence sent le poison à plein nez, mais je ne suis pas experte. Je ne sais qui pouvait t'en vouloir au point de te tuer, surement pas un mari bafoué puisque depuis Anne, tu es devenu un homme plus sage, 'fin façon de parler ! Qu'est-ce que je vais faire désormais sans mon empêcheur de tourner en rond attitré hein ? Et qu'est-ce que tu fous à Sainte-Lucie ? Pourquoi ici ?"
Tout au long de ce dialogue silencieux, elle n'avait qu'une envie, le secouer comme un prunier, le maudire, lui en coller une ou deux dans la poire en lui disant que sa blague n'était pas drôle. Mais elle savait que ça n'était que du déni...

Complètement indifférente à ce qui l'entoure, c'est la présence de Solveig, le croisement de son regard, qui font pénétrer les mots qu'elle vient de prononcer. Déjà blême, rien ne change en apparence chez la rousse aux paroles de la blonde, "à nos actes manqués Seurn...", tout au plus son regard se fait-il plus brillant. Patt se racle la gorge, à priori on demande une réponse de sa part.


Seurn doit être auprès des siens, seul le Clan est à même de s'occuper de lui désormais Solveig, c'est ancestral et immuable.

La vindicative saura où le retrouver, plus tard... quand tous les rituels seront observés et le lac illuminé. Elle n'avait plus rien à faire ici, quand elle reviendrait à Sainte-Lucie, cela serait pour une toute autre raison, une raison qui aurait bien fait marrer le Danois... Se tournant vers son époux et Plume.

Je vais rentrer, je vous attendrai à la maison.

Demain ils partiraient pour Castillon, elle devait dire adieu à son meilleur ami. Ensuite, quand l'adieu aux hommes serait terminé, elle s'évaderait seule jusqu'à une certaine clairière, un adieu à la meute clorait cette trilogie dont elle se serait bien passée...
_________________
Lubna
[ Église Sainte Lucie]

Elle avait reçu une étrange lettre, après renseignement pris on lui avait annoncé le pire. Soren n’était plus de ce monde!
Les villageois parlaient..Certain disaient qu'il c’était laissé mourir des suites du feu qui avait détruit une partie de son corps.
D'autres bon train parlé d'un assassinat...
Et encore d'autre d'une disparition...

Elle avançât en silence saluât les personnes présentent et entendit la secrétaire qu'elle avait souvent croisé, elle même qui lui avait écris.


- Prenez-le...
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--Messager_argawaen
[Argawaen]



Voilà qu'une étrange donà venait à eux et commencer à parler de tout et n'importe quoi. Enfin du moins pour le vétéran. Il ne comprenait pas vraiment la situation, n'étant qu'un arriviste au sein de Sarlat il n'était pas au courant du passé de la ville et de ses habitants. Et à vrai dire il n'avait pas envie d'en savoir plus. Sarlat, il aimait et détestait cette ville à la fois, et au vu des propos tenus par la donà cela ne faisait que confirmer son opinion.

Haussant les épaules ses sourcils se levèrent ensuite lorsque Patt annonça qu'elle allait rentrer à la maison.
Regardant sa fille adoptive le Dehuit de Malemort l'embrassa sur le front, ils avaient fait tout ce chemin pour ça ?
Argawaen soupirait doucement puis prit la parole.


On se retrouve plus tard ma fille, je n'ai rien à faire ici non plus. Patt a besoin d'être seule, si tu me cherches, je serais certainement dans une taverne avec Aarhon à boire un verre. Mes condoléances pour Seurn.

Puis se tournant vers son épouse

On se retrouve à la maison oui.

En époux il raccompagna Patt hors de l'église, l'embrassa tendrement après l'avoir serré dans ses bras puis fit signe à Aarhon de le rejoindre avant d'aller boire un coup en attendant.

Jessienigma
*Elle n'arrêta sa monture qu'une fois arrivée à la droite du grand blond. Il n'y avait pas grand monde, moins que ce à quoi elle s'attendait du moins. A moins que les quelques présents ne soient planqués au milieu de toutes ces vaches et ces poneys peut-être ? Difficile à savoir dans le monstrueux tumulte que le clan venait de créer. elle n'en n'avait cure. Ca n'avait aucune importance, rien d'autre n'avait d'importance que lui en cet instant et c'est pour cela qu'ils étaient tous là. Il semblait que la blondinette qui était au centre en train de causer ne soit pas très heureuse de ce chaos, avant de voir qui en était les auteurs. Elle la connaissait... ce devait être celle qui leur avait écrit sans doute. Il ne lui semblait pas l'avoir déjà vue.

Elle fit tourner sa jument pour faire face aux autres d'une caresse à l'encolure. Malgré l'absence de selle, la bête était bien dressée depuis le temps qu'elle l'avait... un cadeau de l'ex-femme du grand blond qui avait toujours été cher au cœur de la brunette. Elle regarda les autres cavaliers, sa famille, son clan, celui du danois aussi ... son frère, comme elle l'avait toujours considéré depuis leur rencontre à Tulle il y a de cela tellement longtemps à présent. Ils se dressaient tous fièrement debout sur leurs chevaux, les montant à cru, sans fioritures ni chichis.

Elle posa ses yeux sur le grand blond alors qu'Una prenait la parole pour réclamer le corps de Soren. Il devait revenir avec eux et il reviendrait, quel que soit l'avis de tous, même si la mioche devait le prendre sur sa jument pour l'emmener au grand galop loin de ce lieu ! Elle ne savait d'ailleurs pas ce qu'il pouvait bien foutre ici, lui qui n'avait jamais cru à tout cela, lui qui avait même fait un substitut de mariage ne ressemblant à rien.

Et voilà que la blondinette scandinave recommençait encore à babiller. Ce qu'elle pouvait être bavarde celle-là ! Pour que la mioche pense ça, elle devait vraiment parler beaucoup. Ce qu'elle disait n'était pas complètement dénué de sens... Soren semblait lui en avoir raconté beaucoup à cette petite damoiselle apparemment... trop peut-être ? Mais la brunette sentit son sang bouillir d'un coup lorsque celle-ci s'en prit à la famille.*


Ainsi donc, sa famille qui l'a abandonné de son vivant veut désormais le récupérer?

*Elle avait vraiment une grande gueule, à s'en prendre à la famille, à l'escorte escote ... à prendre à témoin les membres présents dans l'Eglise. Son sang n'eut que le sang de faire un tour que sa jument était déjà juste devant la scandinave, la pointe de son épée plantée contre sa gorge, à peine appuyée mais il n'en faudrait pas beaucoup pour qu'elle l'embroche.*

Suffit blondinette ! Sa famille ne l'a jamais abandonné ! Comme dans toutes les familles, il y a des tensions, mais le danois a toujours pu compter sur sa famille, et il le savait, l'ayant même moi-même fait rentrer au couvent pour le mariage de sa mère ! Encore une fausse accusation envers nous et je te ferai passer l'envie d'ouvrir ta grande gueule ! A se demander si tu le connaissais si bien, ton patron ! Etais-tu là à Patay quand nous l'y avons emmené ? Non ! Moi j'y étais et je suis même la seule dans ce cas dans cette pièce ! J'ai même failli mourir pour l'y emmener et je n'aurais pas hésité à laisser ma vie pour celui que j'ai toujours considéré comme mon ami le plus cher et comme mon frère petite garce ! Je l'ai même toujours considéré ainsi après qu'il ait kidnappé ma propre descendance !

*Son visage s'était durci, ses traits pincés, elle ne voyait plus que la petite blonde et avait à peine entendu son autorisation de prendre le corps du danois, comme s'ils avaient besoin de cette autorisation ! Soren ne pouvait pas être enterrés parmi une bande de babouins braillards et empotés ! Elle n'avait même pas entendu Patt la saluer, la mairesse arriver, l'ours parler... Rien d'autre n'existait en cet instant que son frère et cette sale petite blonde.*
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Jehan_le_blond
Ta gueule, la morue ! fuse parmi les cavaliers. Tu étais en train de sourire comme un benêt, fier de ce petit brin de femme qui vient de s’engaillardir à réclamer le corps de son frère sans rougir ni bafouiller. Elle est d’ailleurs toujours, là, debout sur sa monture ; elle a quelque chose de particulier, une aura, un charme de magicien, peut-être même cette connerie de sang des fées, té. Elle a quelque chose qui te prend à la gorge pis si c’était qu’à la gorge, mais ça, vaut mieux même pas y penser. Il n’empêche que tu en as le souffle coupé, mon gars... et ton cœur bat à la chamade comme il n’a jamais toqué.

Ouais, vas la fermer ? Un deuxième écho répond au premier. Celui-ci te fait réagir par un autre sourire. Malgré tout, machinalement, tu as sorti ta lame. Enfin, la tienne est un bien grand mot. La patronne t’a confié celle du père du ptiot, parce que c’est une arme de sarladais qu’elle a dit. Il ne faut pas chercher à comprendre, juste éviter de te blesser. Nouveau sourire. Un regard autour de toi et tu pourras largement apprécier que tu n’es pas le seul à t’être armé. La foldingue d’orient tient sa lame et son fouet. Lui manque plus qu’un coutelas entre les dents à c’te sanguinaire ! Bastide et Alcide, ce sont des haches que tu n’envisages même pas de porter...

J’peux la saigner ?Cette voix juste derrière toi, c’est ce gnôme d’Hélène-Algide, épaisse comme une anguille, voûtée comme une cathédrale, fripée comme une poire blette. Elle a troqué sa robe de bure pour des jambières et un plastron en cuir bouilli, et brandit fièrement son vouge aux couleurs du clan.
- Elle m’a traitée de borgne. Dis, mon gars, j’peux la saigner ? Que lui répondre ?
- Tss... ma sœur. S’rait pas très aristotélicien... non ? Pis vous êtes la plus jolie borgne de l’assemblée, Algide...
- Algide, c’est aux Cordeliers, mon gars... Mon nom d’artiste, c’est La Visée...

La Visée, l'Avisée... Pas le temps de te marrer que de nouveau les fouets claquent. Nouveau regard vers la nipponne. Forcément elle est dans le coup... Quand ça fait des marques rouges sur la peau, elle est toujours dans le coup, de toutes façons. Mais c’est pour la voir démonter et faire de la place pour que Pattricia et un autre gars puissent passer. Puis elle se retourne et devant la bavarde : Pas morue... face de hareng ! Toi la fermer, face de hareng ! Personne ici intéressé t’écouter !

Etonnant ! Face de lune a oublié de dire qu’elle allait la tuer ! Tu te retiens de rire tandis que pourtant, autour de toi, les cavaliers s’esclaffent, les poneys piaffent, impatients et passablement excités. Ah mais non ! C’est pas face de lune, c’est la mini fadyen... la minuscule, par rapport à tous ces grands dadais ! Voilà qu’Eni se met à brailler et à menacer. P’tain ! T’auras vraiment tout vu avec c’te bande de drôlières ! Mais pour rien au monde, tu ne refourguerais ta place, hein, Jehan ?

Amusé, à bout de souffles et fatigué d’entendre la danoise toi aussi, tu rapproches ta monture de celle d’Una, juste d’un coup de rein, la monture de la Mère toujours à la bride.


Vincere vel mori, MacFadyen...
--Enjoy_


    Loin. Si loin.
    Les branchages d'un arbre inquiétant craquellent la lumière lunaire. Le bruissement du vent glacial sur la fourrure dégarnie de Sylve. Son duramen saigne d'une sève gelée. S'époussetant des restes de défuntes feuilles. Sur le seuil, un écureuil s'emmitoufle en son sein. Tandis que le hululement des hôtes nocturnes berce la Corleone. Dans le cocon réconfortant de sa couche, elle s'adonne à la lecture de ses songes. Happée par un repos salvateur, la respiration profonde et apaisée. Allongée sur le côté, creusant ses reins, sa silhouette est une sculpture mirifique. Un corps au galbe parfait, une enveloppe charnelle magnifique pour un être abject. Le contraste entre l'apparence aguichante, dévoreuse d'âmes et sa nature enlaidie. Depuis sa naissance, l'Italienne eut été atteinte d'idiosyncrasie vis à vis de la norme. Se moquant bien de la bienséance, de l'ordre et des bonnes mœurs. Descendante de guerriers et de mercenaires, son destin était tracé. Comme une marque au fer rouge sur cet épiderme halé.  

    Ses origines venteuses et lacérées par le chardon ont été mises en sommeil. Non pas à cause d'un sentiment de non appartenance, ni même une honte quelconque. Juste une envie de préservation, comme si ce nom ne devait en aucun cas être touché par la disgrâce. Le maintenir à l'écart de l'avanie, le Clan écossais représentait, pour elle,  une infime partie à préserver comme un trésor. Un espoir. Celui des journées vieillissantes où ses seules préoccupations seraient d'égrainer les heures dans l'attente de l'ultime seconde. Une promesse pour une retraite paisible, éloignée de ce monde. Avec pour seule compagne sa folie dévorante. Seulement là encore, les lignes de sa main en avaient décidé autrement. La Corleone allait mourir jeune. C'était un fait, une fatalité à laquelle elle devait se soustraire. On peut refuser de plier au monde entier mais pas à la mort. Cette dernière est toujours la plus forte.

    En attendant, elle a encore le temps de vivre. Tandis que d'autres se succèdent dans la tombe. Sa tendre sœur Syuzanna, son cousin Maonaigh, ses cousines Sybelle, Flòraidh, peut être bien Gaïa aussi. Et la Matriarche du Clan sanglant, Rodrielle. Ils l'abandonnent. Tous autant qu'ils sont. Et elle survie comme une vieille femme regarde ses enfants périrent les uns après les autres. Alors que seulement vingt printemps ont effleuré son doux visage. Et il s'éveille. Un messager toque contre la lourde, l'extirpant de sa torpeur. Elle se relève, dissimulant ses courbes sous un draps chaleureux. Sa démarche de coutume si légère porte le fardeau d'un pas hésitant et lourd. La lettre est transmise, les pensées troublées s'agitent dans la brume. Une lecture distraite.

    Søren, au O barré, s'est finalement barré vers l'outre-tombe. L'incompréhension martèle sa boîte crânienne. La Corleone se moque bien de la nouvelle. Ce qui la taraude, c'est la raison de ce pli. Pourquoi le danois a choisi d'émettre ses dernières volontés à son attention. Souhait-il ergoter sur la présence d'un espace inattentif sur le préfixe de son patronyme. Ou bien pour lui avouer ses fantasmes à son encontre ? Enfin, sa cogitation s'attarde sur la cause du décès.

    Sa missive charge le volatile et le voici en route vers sa destinataire. L'Italienne ne peut se douter des tractations en cours au moment de l'envoi. Et même si c'était le cas, elle s'en moque bien.

    Citation:
    De Enjoy MacDouggal Corleone,
    A Solveig au nom improbable

    Saluti !

    Soyez sérieuse. Vous savez pertinemment que je ne saurai respecter un rendez-vous, encore moins dans une église. Périgourdine de surcroît. Toutefois, c'est avec une peine non feinte que ma penne rédige ses quelques lignes. Perdre l'un de ses admirateurs les plus assidus est en aucun cas chose à prendre à la légère. Même si dans l'entièreté du Royaume de France, ils sont légions.

    Transmettez-moi ses dernières volontés. A croire qu'il en avait une.

    J'espère que Sarlat se porte comme un charme.

    Enjoy Corleone

    P.S : Prenez soin de bien emballer sa tête pour le transport.


Una_agnes
« Vincere vel mori, MacFadyen »

Les mots m'atteignent bien avant que je me rende compte qu'ils s'adressent à moi. Vincere vel mori ou plutôt Buadh no bàs. Un sluagh-ghairm* qui régit toutes les Hébrides et dont je me dois désormais de me faire l'apôtre.

Je tourne la tête légèrement vers Jehan, hébétée par les brouhahas des voix que j'ai pu percevoir sans discerner le moindre mot. Les voix se mêlent au bourdonnement de mon sang dans mes tempes. Mes lèvres esquissent un "pourquoi ?" et puis tout me revient. J'observe, je comprends...

La petite blonde rencontrée à Bergerac, Anne, est là à deux pas de moi. C'est elle qu'il faut emmener. Est-elle consentante ? Elle m'a peut être répondue mais je suis incapable de me souvenir de ses mots. Qu'a-t-elle dit ? Réfléchis, Una, réfléchis... Le sang afflue de nouveau sur mes tempes, le voile rouge brouille ma vue, tandis que la petite blonde se détache dans un éclat de lumière.


A each oir a' bann ! C'est ce que je viens de dire. Est-ce bien moi qui ai parlé ? Oui, sans doute. Qui d'autre le ferait ? Sauf que même si je mène un clan, au coeur du royaume de France, personne ne comprendra : Un poney pour la veuve !

Jehan a eu raison de me ramener à la réalité. Il ne l'admettra pas ouvertement, sans doute. Il a finement joué. Une simple devise. Qui eut dit qu'il la connaissait ? Pas moi en tout cas et pourtant...

Enigma... chhhhhhh... Elle n'en vaut pas la peine.


Jehan ne bouge surtout pas, je vais me servir de toi pour éviter de m'écraser sur la pierre de cette église. Une main sur l'épaule, l'autre sur l'avant bras, et me voilà assise sur ma monture. Ne reste plus qu'à me glisser sur le sol, doucement.

Toi, la norse... Je souris car c'est ainsi qu'autrefois j'ai appelé Anne.Toi, oui, désignant du menton la secrétaire de mon frère. Du bør gå om bord på det første skib til Helsingør*... Dois-je te rappeler comme les tiens traitent les serviteurs qui ne savent pas rester à leur place ? N'oublie pas que je suis aussi une Erikssen et ton autorité ici s'arrêtera au bout de ma lame... La claymore d'oncle Neal, qui me barre le dos mais que je ne suis absolument pas sûre de pouvoir porter, même avec les deux mains... elle est belle, la MacFadyen ! Enfin, j'ai réussi à parler sans trembler.

Et puis... et puis je suis allée trop loin. Parce que je te vois, Hakon. Et je me retrouve attirer vers toi, mes pas ne sont pas les miens, ce sont simplement ceux du destin : un petit bébé bleuâtre et rougi de sang, qui nait sans pleurer. "Il est moitié mort", disent les matrones, "c'était bien la peine de la frapper." Ma main tremble et je te caresse le front, aujourd'hui comme hier. "Agnes, ne touche pas le garçon, tu vas le salir !" Tu es si beau, aujourd'hui comme hier, et j'ai si peur de te brusquer lorsque mes doigts effleurent ton maigre duvet. Et je t'entends vagir... "Sortez cette maudite gamine ! Le maitre a son héritier ! Entendez-le crier, le gaillard ! Du vrai sang de guerrier." Je veux t'entendre vagir Hakon, encore, s'il te plait. Je suis celle qui t'as donné la vie... Je peux recommencer.

Ma main tremble.
Ma lèvre tremble.
Mon corps tremble à se convulser.

Je suis La MacFadyen désormais...


Qu'on amène le poney de Mère pour ramener mon frère... Un MacFadyen monte dès qu'il naît et ne connaitra nulle autre monture pour le guider.

* slogan
Tu devrais embarquer sur le premier bateau pour Elseneur.

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