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[RP ouvert] Morituri te salutant*

Solveig.olofsdotter


La lame froide d'Enigma MacFadyen contre la gorde de Solveig. La peur soudain de perdre la vie. Fous! Ils sont fous! La scandinave déglutit avec difficulté jetant un regard apeurée en direction de Sybille, de Plume... et de n'importe qui pourrait entrer à cet instant et venir s'interposer entre elle et ces barbares! Mais la porte reste irrémédiablement fermée. Aucune aide providentielle. Rien. Son regard apeuré navigue entre Plume et Eni, Eni et Plume. Elle cherche ses mots mais rien ne sort. Elle n'est pas habituée à ce genre de situation. Elle préfère se battre contre les mots, contre les idées. Les armes, c'était le domaine du blond.

- Ne me faites pas de mal! Prenez-le je vous ai dit! Prenez-le! Il est mort! Que voulez-vous de plus? Faucher une autre âme?

En préparant cette cérémonie, elle avait prévu moultes situations. Des femmes qui s'insultent, des hommes qui essaient de les retenir. Des chopes qui volent. La nappe sur l'autel qui se met à prendre feu parce qu'un chandelier s'était renversé. Des "Oh" de Sybille en entendant les paroles qui la concernait. Elle avait même imaginé se prendre une baffe de la part d'une personne ulcérée par les révélations du blondinet. Et lorsqu'elle avait vue qu'une Corleone se trouvait la liste des invités, elle avait imaginé bien pire encore. mais jamais au grand jamais, elle n'aurait pensé que les MacFadyen puisse venir récupérer de manière aussi barbare le corps de Søren.

Avec précaution, elle détourna l'épée d'Enigma de sa gorge, lui montrant bien qu'elle n'avait aucune velléité à l'encontre de la mioche. Elle recula de trois pas, s'écartant du chemin qui séparait la horde MacFadyen du corps de Søren. Lorsqu'elle entend Una l'interpeller, sa volonté défaille. Ses jambes ne la porte plus. Elle s'effondre sur le sol, face vers le sol, tête baissée en guise de soumission...ou de peur.


- Je... je n'ai fait qu'appliquer les dernières volontés de votre frère.

Mais en elle, la rage prenait naissance... Une rage qu'elle contenait sans peine. Elle n'était pas la folle la scandinave. Encore moins suicidaire. Elle voulait vivre, faire son petit trou ici et prendre ensuite la couronne comtale. Søren était un lâche. Plusieurs personnes lui avait déjà proposé de se présenter. Il n'en n'a jamais voulu, cela ne l'intéressait pas. Un faible. Voilà ce qu'il était. Elle avait pourtant tenté de le convaincre d'accepter mais il alla même jusqu'à refuser d'en parler. Et toi Una MacFadyen tu commets la même erreur que ton frère. Si tu t'étais alliée moi, nous aurions pu gouverner ensemble toutes ces terres. Périgord-Angoumois, Nouvelle-Calédonie, le nom importe peu. Seul le pouvoir a de l'importance. Tu as préféré faire de moi ton ennemi en m'humiliant devant tout le monde. Tu te repentiras Una MacFadyen!

- Jeg Ridning om bord kun, hvis skibet anløber Hoy før Agnes Erikssen*

Ça avait été plus fort qu'elle. Il fallait qu'elle réponde à la MacFadyen. Qu'ils partent! Qu'ils partent vite! Qu'ils l'emportent! Au diable s'ils le voulaient! Elle ne voulait plus jamais avoir à faire avec les MacFadyen! Plus jamais!


* Je monterais à bord seulement si ce navire fait escale à Hoy avant, Agnès Erikssen
.oane


Mue par un sentiment d’urgence toujours croissant qu’elle comprenait désormais mieux depuis que Wilgeforte l'avait touchée. La Pucelle avait pressé sa compagnie pour parvenir jusque Sarlat. Les chevaux de la troupe luisaient de sueurs mais ses hommes, galvanisés par une force mystérieuse et le sentiment qu’un Destin plus grand qu’eux même les poussaient semblaient animés d’une énergie nouvelle, inépuisable.
Les lourds vantaux des portes de l’église Sainte Lucie se dressaient devant elle, clos.
Elle ne voyait pas et pourtant à cet instant, La Pucelle sut.
Elle haussa un sourcil d’un noir de jais et plutôt que de démonter, poussa son destrier à pénétrer au cœur du Lieu Saint. Ainsi, y entra t-elle droite et fière, juchée sur sa haute monture, en armure de plate, Rage Mordante battant son flanc dans son fourreau et s’enfonça au milieu de la foule bigarrée de poneys et de vaches qui encombraient le passage vers la travée centrale et l’autel. En vertu de sa haute stature et de sa position montée, Oane eut d’emblée une vue dégagée de la scène qui se déroulait devant ses yeux

Qu'on amène le poney de Mère pour ramener mon frère... Un MacFadyen monte dès qu'il naît et ne connaitra nulle autre monture pour le guider.

[i]Un rapide tour d’horizon et l’esprit vif saisit partiellement la situation. Une femme qui devait être la sœur de Seurn vu ses propos donnait des ordres afin d’emmener la dépouille de ce dernier et en menaçait une autre, blonde, celle là. Personne ne sembla s’opposer à cela. Le regard bleu d’Oane croisa ceux non moins bleus d’Anne Sophie. Celle-ci avait l’air absente, atterrée sans doute par la mort de son amant. Il y avait du monde et la mère de Seurn devait être là aussi puisque l’on réclamait son poney mais Oane ne la vit pas. Elle ne prit pas le temps de s’étonner que l’archi diaconesse ne prenne pas position face à tel sacrilège, une autre voix que la sienne la guidait sur le Chemins des Justes et la comtesse n’était pas du genre à atermoyer. Eole piaffa sous elle, nerveux au milieu de cette foule tant équine qu’humaine.



Qui ose prétendre spolier Soren MacFadyen Eriksen de ses dernières volontés ?


Sa voix haute et claire, tonna dans l’église par cette sorte de réverbération profonde si particulière à ces monuments en forme de croix aristotélicienne. Son visage de porcelaine resta de marbre et elle ne bougeait plus d’un pouce ni elle, ni ses hommes d’armes. Un silence pesant comme celui qui précède l’orage habitat un instant l’église. Elle reprit :

Si Soren Mac Fadyen Eriksen a pris la peine d’écrire ses dernières volontés sur du vélin et de réclamer cérémonie icelieu, ce n’est certes poinct pour que quiconque profite de sa mort pour lui passer sur le corps !

De son vivant, jamais vous n’auriez pu lui imposer une autre volonté que la sienne


jamais !

Et je veillerai à ce qu’il en soit ainsi dans la mort

Soren MacFadyen Eriksen mourra comme il a vécu : inflexible fier et droit !

Oane songeait « tête brûlé » mais elle n’en dit mot. En cet instant, il lui fallait convaincre tous ces gens qui l’avaient aimé de respecter l’âme du barbare et de traiter sa dépouille comme il l’avait souhaité de son vivant.
Jehan_le_blond


Tu attendais juste que ses soeurs en aient terminé pour siffler lentement le retour au bercail. Le pur-sang de la mère était d'une docilité à tout épreuve. C'est que c'était presque un vieillard lui aussi. Plus le jeune con qui te mordait quand tu t'approchais, il y a six peu d'années.

Puis une rombière sortie de nulle part, se mit à brailler. Intéressant encore. Un peu le même genre que face de hareng. Tout le monde se targuait d'avoir connu Soren...
comme avait dit la dernière ? "Macdf fadyen ". Ouais... Même toi avec ton p'tain d'accent sarladais, soi disant, tu le prononçais plus correctement.


Est-il bien harnaché ?

Sans attendre la réponse, entre tes dents tu sifflais. Le son strident se répercuta sur tous les murs de l'église, tandis que les fouets s'abattaient. Les poneys lentement retrouvèrent leurs sorties. Sachiko remontait en selle, se tournant vers la nouvelle arrivée, et de son accent immonde, parce que le sien, il est pas sarladais... il est juste immonde.

Ha-k'n Seur-ne Mac Fad-i-llène... é-rrik-s'n... Et moi pas très bien le connaître pourtant.

Elle va te faire rire, et c'est pas le moment pourtant. P'tain !!! Ils sont cons... mais vraiment cons, dans c'te tribu de cinglés. Que tu le veuilles ou non, tu en es... de la tribu et des cinglés. Alors tu t'approches de la femme, confiant les rênes du noiraud à Una.

Inflexible, Soren ne l'a jamais été. Il ne savait pas où le vent devait l'emmener. Il composait... il composait toujours pour se faire aimer... se faire comprendre... se faire voir, aussi... C'te cabochard, qu'il était ! Il a suffisamment reprocher à la Mère de l'être, inflexible, elle. Et p'tain... Elle l'est.

Fier, ça je peux pas lui dénier... Il était fier, comme nous le sommes tous... même face de hareng qui vient sûrement de se pisser dessus, à genou, à la simple vue d'une soeur éplorée qui ne doit pas peser plus qu'un tabouret.

Droit... hmm... Ma chère, je suppose que c'est raide que vous souhaitez nous mander... Ca, raide, il l'était souvent, passionnément... tout le temps... et je suis content pour vous que vous en ayez gardé un souvenir appuyé.


D'appuyer ton sourire.

Et d'après vous pourquoi Hakon Soren MacFadyen Erikssen, qui portait le nom de sa mère avant celui de son père, bien qu'il se prétendit danois et non écossais, est venu faire à Sarlat, pour son dernier voyage ? La ville juste à côté de la Nouvelle Calédonie...
Tu n'avais pas besoin de réponse. Aussi vaut-il mieux abréger.

Mais ne pleurez pas davantage. Face de hareng va sûrement vous donner votre petit cadeau à vous aussi... Soren n'aurait jamais renâclé à récompenser la... "fidélité".

Comment faisait-elle lorsqu'elle s'entrainait ? Elle disait un truc... ça veut rien dire sauf pour eux forcément. C'est...

C'est...

C'est...

Et tes talons s'enfoncent dans les flans de la bête tandis que tu t'entends hurler :


Wa daur !
.oane


La comtesse chevalière se contenta de s'écrier à ses hommes en armes restés derrière elle :


Fermez les portes !

Et dans un brouhaha infernal de piétinements, on entendit grincer le gonds et le bruit caractéristique des lourds vantaux qui se fermaient et du charivari qui s'en suivait vu que les poneys heurtèrent la masse compacte des portes closes et des hommes d'armes alignés derrière leurs boucliers.Les factions se retrouvèrent toutes deux enfermées là ensemble. Oane n'avait pas bougé.
Kem.


Tout avait commencé par une rencontre fortuite dans une taverne de Bretagne. Une proposition qui venait à point nommé. Voulaient-ils faire partie de la compagnie de la comtesse de Surgères, qui avait besoin d’un lieutenant et d’une dame de compagnie, si possible forte et rompue aux armes? Ils avaient accepté aussitôt. La veille, ils avaient discuté. Exael avait commencé à se morfondre, se demandant de quoi serait fait son avenir. Il venait de démissionner de l’Ost Poitevin, qui, au lieu de lui offrir l’aventure attendue, ne lui avait apporté que des veilles sur les remparts et des missions d’approvisionnement en bois. Ni lui, ni Kem, n’étaient doués pour la sédentarité. Oane leur avait confirmé que l’Ost de toute façon n’oeuvrait qu’en défense, et que s’ils souhaitaient combattre et défendre une noble cause, il leur faudrait suivre un noble appelé à la bataille. Pas de salaire, juste la promesse de voir du pays, de sa battre à l’occasion, faire quelque chose d’utile. Le hasard faisait bien les choses, leur servait sur un plateau d’argent LA proposition, comme si elle avait été faite à leur mesures, leurs attentes, avec pour salaire l’aventure et le voyage! Tous les deux étaient forts et bien entraînés aux armes, c’était parfait...

Et depuis, ils suivaient Oane de Surgères et apprenaient à la connaître. A l’époque de la proposition, elle devait se marier avec le jeune Naoned, fils de Lemerco, un duc de Bretagne. Le duché où avait habité Kem le temps de son cours mariage, et qui expliquait leur présence dans ce duché maudit. Elle déménageait le reste de ses affaires, pour vivre en Poitou avec celui qu’elle n’avait jamais cessé d’aimer et qu’elle avait retrouvé, Exael. Mais finalement, en discutant au coin du feu, un soir, elle avait appris que la pucelle avait renoncé à ces noces avec le jeunot. Il fut un temps où Oane avait aimé un homme sans retour, et s’était promis de ne plus jamais mettre les pieds en Périgord. Sauf que sur la route de Guyenne, elle reçut un courrier par pigeon voyageur. Un courrier qui lui donnait la seule raison de remettre les pieds à Sarlat...

Kem pouvait comprendre sa peine. Elle même avait cru perdre Exael, avant de le retrouver. Elle avait cru qu’une part d’elle même était morte durant cette période.De désespoir, elle s’était mariée, avait eu un enfant, elle avait essayé de trouver une raison de vivre. Lorsque son Amour revint à lui même, elle comprit son erreur, et mit fin à ce mariage malheureux. Depuis, ils ne se quittaient plus et elle portait même son enfant.

Mais Oane l’inquiétait. Elle lui avait confié entendre des voix. Bon, ça, Kem pouvait le comprendre, lors de ses méditations, elle avait accès à une autre forme de conscience, qui passait pour folie et hérétisme aux yeux de certains bigots. La seule raison pour laquelle elle avait accepté de se faire baptiser, c’était parce que la mère Feuilllle lui avait dit que sa philosophie de vie était proche de l’aristotélisme. Il suffisait de placer Dieu au dessus de tout... Kem provoquait ses visions, en méditant, tandis qu’Oane parlait parfois seule à voix basse, se lèvait la nuit, et déambulait... Poussant sa garde rapprochée à la surveiller de près, pour sa sécurité. Exael n’osait pas trop en parler ouvertement, mais ce comportement l’intriguait et l’inquiétait. Il en comprenait pas tout ce qu’elle disait.
La veille, elle avait donné l’ordre de chevaucher à bride abattue vers Sarlat, sans pause, poussant les montures à leurs limites, jusqu’à ce lieu qu’elle avait pourtant juré d’éviter, comme mue par une force irrésistible. Kem entendait certains murmurer, s’interroger sur sa santé mentale... Elle avait donc médité, essayant de comprendre. Méditer lui permettrait de comprendre, et ce qu’elle découvrit la stupéfia...

    La jeune femme médita, pur esprit, elle observait le campement. Exa, figuré par un renard, elle même par une louve, endormis. Oane s’agitait dans son sommeil. Une femme frêle et au sourire doux penché sur elle. Elle ne faisait pas partie de la compagnie... Elle releva la tête, savait qu’elle était observée par Kem, à qui elle sourit, d’une sourire doux et bienveillant, avant de se fondre avec Oane. Qui était enveloppée d’une aura rayonnante... Qui était-elle?


La jeune femme ouvrit les yeux, au moment même où la comtesse, somnambule, se leva, et se dirigea vers les chevaux, comme si elle voulait chevaucher immédiatement. En pleine nuit? Folie! Kem se leva en sursaut, la rejoignit et la réveilla. Tout ce qu’elle compris des marmonnements d’Oane, c’était quelque chose comme « le temps manque, nous devons aller plus vite encore...». Kem avait réussi à la ramener à sa couche, et veilla sur elle le reste de la nuit. Elle se doutait de ce qui se passait, mais elle ne pourrait en parler ni l’expliquer à personne... Exael ne comprendrait pas. Elle murmura à la comtesse:

on y arrivera à temps, je vous en fait la promesse.

Cependant, l’aube s’annonçait à peine qu’elle ouvrit les yeux aussitôt, une étrange lueur les éclairant. Une résolution mûre et qu’elle devinait impossible à occulter. Oane réveilla toute la compagnie, réussit à les galvaniser pour que le départ se fasse au plus vite, et ne perdre aucune minute... Exael interrogea Kem du regard, qui se contenta d’hocher la tête. Il fallait suivre et ne pas se poser de questions...

Ils arrivèrent à Sarlat, où ils firent sensation, déboulant à toute vitesse dans les rues avec leurs chevaux. Oane se ralentit même pas, mue par un sentiment d’urgence croissant. Tandis que la compagnie hésitait à mettait pied à terre, elle vit la comtesse entrer à cheval dans le lieu saint... Et ils suivirent, tous. Oane était comme flamboyante, enveloppée d‘une aura extraordinaire, et sa voix tonna, imposante. Ils ne pouvaient que suivre.

Citation:
Qui ose prétendre spolier Soren MacFadyen Eriksen de ses dernières volontés ?
Si Soren MacFadyen Eriksen a pris la peine d’écrire ses dernières volontés sur du vélin et de réclamer cérémonie icelieu, ce n’est certes poinct pour que quiconque profite de sa mort pour lui passer sur le corps !

De son vivant, jamais vous n’auriez pu lui imposer une autre volonté que la sienne


jamais !

Et je veillerai à ce qu’il en soit ainsi dans la mort

Soren MacFadyen Eriksen mourra comme il a vécu : inflexible fier et droit !


Kem, montée sur Tsuki, sa jument bai, la main sur son épée et habillée de maille sous sa houppelande, laissa son regard si particulier, ses yeux bridés noirs, parcourir l’assemblée, essayant de deviner QUI oserait répondre à Oane... Elle se fit apostropher rapidement par un blond. Kem ne compris pas tout, mais ne se mépris pas sur l'hostilité et le mépris. Elle resserra la prise sur son épée, rajusta son assiette sur sa jument en un curieux bruit métallique. Elle pria pour ne pas arriver à une telle extrémité, vu son état. Mais elle avait confiance en Oane et releva fièrement le menton.


.oane


Tout se déroulait si vite.
Un blond à l’accent à couper au couteau baragouina quelque argumentation sur le caractère de ce rustaud de barbare aussi égoïste que menteur et j’en passe. Ces arguments n’étaient pas dénués de tout fondement, loin de là. Et la De Surgères eut pu palabrer au sujet du MacFadyen pendant des heures. Pourtant, elle resta coite et ne sembla prêter aucune attention aux paroles de l’importun. De Soren ce jour d’hui, une seule chose importait : il n’était plus. Cela formait comme une boule au creux de son estomac qui enflait, enflait, tel un monstre se nourrissant de sa peine et était prêt à éclater. Une fois les portes bouclées, la comtesse jeta un coup d’œil à ses hommes, nerveux, Exael et le Rubempré, la bande des Whites Hawks barrant les portes, Kem juste derrière elle -avec les MacFad dans les parages, aucune précaution pour protéger la Surgères n’étaient inutile- et Henri, Henri.... Ah ! Henri Potier : le voilà qui descend de la clenche des lourds vantaux tel un écureuil puis, le gamin se faufile et se dissimule dans la foule comme un carpeau dans la marre. La Pucelle glisse le long des flancs de sa monture et alors que tous tentent de comprendre ce qui se passe dans cette cohue, elle avance, sort Rage Mordante de son fourreau. Elle l’abat soudain d’un geste décidé et rapide, on eut pu croire qu’elle allait trancher quelques têtes, celle de l’impudent blondinet faisait une bonne candidate vu sa position mais, non, la lame coupe net les liens ; une fois, puis deux fois et un bruit mat indique que le corps massif du barbare rejoint le dallage froid de l’Eglise. Oane pousse la lourde dépouille, aidée de son écuyer et découvre enfin la face de Soren. La comtesse s’agenouille alors et l’observe, silencieuse, ses océans délavés écarquillés par ce funeste évènement qui la faucha par surprise occupant son opale de porcelaine. Elle caresse du bout de ses yeux bleus ce visage qu’a déserté la vie, les lèvres bleuies caractéristiques d’un empoisonnement. Elle s’adresse à Lui :

Barbare et stupide, voilà où vous a conduit le don de vous fourrer dans le pétrin jusqu’au cou !

Oane plisse les yeux penchée au dessus du visage de cet homme, le seul depuis dix années qui a su réveiller ce coeur palpitant sous la cuirasse où elle l’a rangé.

Je me demande bien quel dernier tour vous vouliez me jouer...

Henri dites à Solveig Oloff- je ne sais plus ques de me transmettre les dernières volontés de ce fichu imbécile !

Elle lui en veux à mort d’être mort -elle le tuerait si ce n'était déjà fait-ou plutôt, elle s’en veux à elle d’être partie loin, le plus loin possible, d’avoir fui, de ne même pas s’être battue ; mais à quoi bon ? Elle a déjà passé un dauphin à travers les mailles de trois armées et ils furent vainqueurs, elle a déjà lutté à un contre quatre et s'en est sortie victorieuse, elle a défié en duel des escrimeurs talentueux et les a battu, elle a défié les flots et la tempête et s’en est sortie vivante, mais, elle ne se bat pas contre les moulins à vent ; pas plus que contre le lien d’amour qui unit deux blonds ; cela ne serait poinct hosnorable. Pas plus qu’on ne se bat mais, elle ne l’a compris que trop tard, contre le feu qui nous anime lors qu’on a rencontré son Soleil Noir. Alors, il n’y avait rien à regretter sinon ce Destin farceur à ses dépens :

Je suis arrivée trop tard, deux fois.

C'est peut être pour cela que cette fois ci elle a pressé le pas. Encore un peu , elle aurait même manqué ses adieux ! Ne dit on poinct jamais deux sans Toi ? Enfin : sans trois.
La jeune femme ôta son gant de métal et caressa le visage déjà piqueté de barbe blonde du barbare car même la mort n’interrompt pas ce processus viril. Oane était émue, elle se souvint de ces quelques lignes tracées sur le vélin par un Soren infirme et brûlé ; des mots qui avaient chamboulée ses sens des nuits entières, douce et infinie torture, bien qu’elle ne voulut voir là que quelque toile savamment tissée par Seurn pour l’attirer en Périgord car, oui, il la voulait là à vivre à ses cotés tout près de Lui mais sans toutefoy lui accorder ce qu’elle désirait, Elle. Seurn était ainsi : il voulait Tout.

Malgré ces échanges épistolaires, elle n’était pas venue ; elle avait déployer bien des trésors de Volonté, frôlant l’opiniâtre obstination, de Droiture, fleurtant avec la rigidité cadavérique, et de Dignité mal placée pour résister à cette terrible tentation.
L’Ultime Tentation était de l’embrasser maintenant.
Ses océans buvaient ses lèvres. Une attirance magnétique la poussait vers son Soleil Noir. Une fois encore, elle n’en fit rien. Seurn avait choisi Anne Sophie dans la Vie et il en serait ainsi désormais pour l’Eternité et plus, si affinités. Pis, bon elle s’était rendue ridicule une fois pas deux : merkiiiiiit ! Son orgueil s’en souvenait encore. Se remémoranat les mots de Seurn sans la toute dernière missive qu’il lui avait envoyée, elle dit à voix de basse à Seurn, comme pour lui répondre :


Moe aussi, j’avais envie de vous revoer Seurn, Toujours.
Heureusement, vous le constatez, nous ne sommes poinct seuls sinon vous n’eûtes pu résister à revenir d’entre les morts pour mettre à exécution vostre suave menace et vous m’auriez comblée, je vous l’avoue mais uniquement parce que vous serez bientôt au Paradis Solaire sinon vous en auriez profité, scélérat.


Elle sourit et pausa sa main sur sa poitrine.

Et puis, je vais vous décevoir Seurn : je ne marierai poinct.
Ni avec un grain de sel ni mesme une poussière d’étoile, je ne veux que mon Soleil Noir.
Dusse-je rester Pucelle à vie : ainsi soit-il !
Pis entre nous... les hommes : olé casse-mirettes !


Ses adieux faits, Oane se releva, ou plutôt, elle était en train de se relever. Une perle de nacre pointa d’un de ces longs cils noir de jais resta suspendue un moment là, semblant hésiter à faire le grand saut ou à se la couler douce.

Le temps sembla se ralentir, Oane se mit à luire de l’intérieur. Telle une petite étoile, minuscule et infinie. La brillance clignota, puis augmenta tandis que la course du temps lézardait davantage encore. Les traits de l’opale de porcelaine se transformèrent bientôt, oscillant entre deux états d’âmes. Les lèvres de rouge cerise se muèrent en rouge carmin, très vif, les océans devinrent deux puits obscures, abyssaux. Une autre silhouette toute de lumière vêtue venait de prendre corps, superposée à celle d’Oane, comtesse guerrière.

Sainte Wilgeforte est dans la place.
Solveig.olofsdotter


Du bruit, des grincements, des cris, des voix nouvelles... Toujours au sol, la face de hareng comme l'appelait le blond sarladais n'osait relever la tête pour voir quelle nouvelle catastrophe venait perturber la cérémonie qu'elle avait pourtant préparé avec soin. Elle tressautait à chaque fois qu'un bruit brusque résonnait dans l'église. Elle était tentée de relever la tête pour voir ce qui se passait mais ce n'était pas encore le moment. Qui venait de faire irruption de manière aussi abrupte dans l'église? Elle avait choisi une église justement pour éviter ce genre de débordement. Il faut croire qu'elle ne connait pas encore assez les moeurs françoyses. Ces deux intrusions avaient perturbé son plan. L'absence de la Corleone lui en avait retiré le piquant. Il y a des jours où rien ne fonctionne et c'en était un. Avec tout ce qu'elle avait à dire, elle s'était imaginée sortir la tête haute de l'église, un sourire aux lèvres alors que des rixes éparses avaient pris place au premier plan dans l'église. Au lieu de tout ça, il y avait eu l'invasion des MacFadyen, et maintenant la contre-attaque de cette inconnue. Non...Rien ne se passait comme elle l'avait prévu. Pour elle, le jeu était terminé. Il n'y avait plus qu'à fermer boutique et quitter le champ de bataille en évitant les mauvais coups. Elle pensait sortir d'ici vainqueur, elle espérait désormais en sortir intact.

Solveig releva la tête lorsqu'elle entendit un bruit sourd. Le corps du danois à terre? Depuis la réponse qu'elle avait fourni à Una, elle estimait s'être acquittée de sa tâche et avoir transmis la responsabilité du défunt à autrui. Au final, c'était peut-être mieux ainsi. Elle n'avait plus besoin de cela. Elle ne pouvait en récolter que troubles et désagréments. Ses yeux se posèrent sur la femme présente aux pieds du cadavre du danois. Oui...une inconnue. Elle avait écrit à plusieurs inconnues ces derniers temps. Qui était-elle? Meltreize de Neuville la mayennaise? Oane de Surgères la poitevine? Erraa de la Huchaudière la lavalloise?Après tout, cela n'avait plus vraiment d'importance. La cérémonie était bel et bien fini. Fini? Vraiment? C'est sous-estimer la curiosité féminine chers lecteurs! Et surtout celles des femmes qui ont de l'ambition.

Ses cheveux étaient tout hirsutes, ses vêtements dépenaillés. Elle avait perdu de sa superbe. Solveig se remit sur pieds et observait la scène qui se présentait à ses yeux. Ce comportement, cette façon de s'exprimer, son accoutrement... Elle aurait bien parié un petit écu sur l'identité de l'inconnue : Oane de Surgères.

Elle vint s'asseoir sur une chaise et son regard fut attiré par un rouleau de vélin présent aux pieds de Sainte-Lucie. Le plan de la soirée. Le déballage d'insanités. Elle jeta un rapide coup d'oeil à l'assemblée. Personne ne semblait s'occuper du parchemin. Solveig fit le tour de la nef, se pencha aux pieds de Sainte-Lucie et embrasa le vélin au dessus d'un cierge.


- Tu es poussière et tu retourneras en poussière.

Voilà une bonne chose de faite. Mieux valait que cela ne tombe pas en de mauvaises mains. C'est à dire... n'importe qui en dehors d'elle! La blonde allait retourner à sa place en attendant que chacun débarrasse le plancher lorsque qu'on vint lui demander les dernières volontés de Seurn en ce qui a trait à la comtesse Oane de Surgères. Solveig haussa les sourcils. A quoi bon désormais? Cela ne servait plus à rien. Tout ceci faisait partie d'un tout. Pris ensemble, ça n'a plus d'intérêt. Avant, elle devait révéler le nom de la personne qui avait trahi le comté pour aider les Corleone à prendre Sarlat. Elle devait vanter l'attachement du danois au clan MacFadyen malgré son reniement. Elle devait demander pardon à Anne au nom du danois de l'avoir trompé au début de leur relation avec Sybille. Elle devait transmettre à Sherynne les braies que portaient le danois lors de leur fameux match de soule. A Roselise? C'est une chemise qu'elle devait donner. A Lubna, elle devait lui dire qu'Anne avait renseigné Flex de ce qui se disait au conseil comtal après qu'il eut été déclaré félon. A Una, un dessin sur un vélin qui représente simplement des lèvres. E Enigma? Une carte de Champagne en souvenir de l'endroit où elle a laissé son âme. A Brygh, une canne sur laquelle sont gravées les villes du Périgord-Angoumois. A Oane? Une lettre. En dernier. Juste après ce grand déballage de printemps. C'était ça qui était prévu...et qui n'aurait jamais lieu. Mais après tout, s'il insistait... Sans mot dire, elle sortit de sa manche un vélin plié en quatre et le tendit à son interlocuteur.

- Les derniers mots de Seurn MacFadyen Eriksen à la comtesse Oane de Surgères!
Anne.so
« Voilà c’est fini !* »


« Voilà c’est fini ! Aujourd’hui ou demain, c’est l’ moment ou jamais. Peut-être après-demain je te retrouverais, car c’est fini !! J’ai fini par me dire que peut ‘tre on va guérir et que même si c’est non, et que même que si c’est con, tous les deux nous savons, que de toutes façons, Voilà c’est fini. Ne sois jamais amer, reste toujours sincère, tu as ce que t’a voulu, même si t’as pas voulu ce que t’as eu. Voilà c’est fini, nos deux mains se desserrent de s’être trop serrées, la foule nous importe chacun de notre côté. C’est fini* »

La fin, le vide, le trou. Reprendre un instant, conscience, se dire que ce n’était pas cela qu’aurait pu vouloir Soren. Il était certes théâtral sur certaines choses, mais avec le respect des autres. Mais là, cela avait viré à une scène de mascarade, se succédant à une autre. La blonde Suédoise s’imposait en maitre, en khalife à la place du khalife. Le clan était dans l’église avec des poneys et des vaches, venant chercher le leur. Oane de Surgères venait prendre sa place auprès du Danois. Elle regardait les lèvres de la Comtesse frétiller, elle s’imaginait sans doute dans un rôle inversé, de la Princesse qui réveille le Prince.

Elle regarda autour d’elle, il se battait pour sa dépouille, elle aurait voulu se battre pour lui en vie, un peu comme quand elle était montée sur les remparts lors de la prise de Bergerac, pour aller l’aider. Ils ne s’étaient pas quittés depuis une année. Mais l’heure du glas avant sonné.

Un regard circulaire des lieux, personne ne la voyait plus, elle-même se sentait même pas à sa place. Après tout elle était quoi sa maitresse, son amoureuse, mais qui ne lui donnait aucun droit. Et puis de voir presque un défilé de femmes qui l’avaient aimé devenait insoutenable. Elle ne voulait pas garder cela en mémoire, juste les moments heureux, pour une dernière image, c’était mieux, « un moment à deux. »
Elle voulait retrouver un lieu qui était le leur. Elle quitta l’église sans bruit, enjambant des panneaux de bois éclatés. Et marcha dans ce froid de Novembre. Sans se retourner, elle prit la route de Bergerac à pied. Le froid lui mordait le minois. Des aiguilles venait piquer son visage, plus le chemin avançait et plus elle grelottait, ses dents s’entrechoquaient entre elles.
Ses pas étaient difficile et devenait lourd, mais son esprit ne voulait en tenir compte, elle avançait il lui fallait aller là où elle savait qu’elle aurait été bien avec lui. Continuer, et ne s’assoir que devant le chêne et le coudrier. Voilà où elle voulait être. Chaque pas devenait un calvaire, elle ne sentait plus ses pieds, pas plus ses mains.
Mais qu’un seul but, ce lieu, leur lieu. Avancer sans réfléchir, pas après pas.. La marche avait durée longtemps très longtemps, elle était tombée avait eu grand peine à se relever, mais son idée fixe lui donnait le seul but restant a sa vie. Enfin les deux arbres.
Elle tomba sur le sol gelé. Se retourna, rampant au sol pour s’adosser contre le chêne et ferma les yeux. Son souffle était court, ses lèvres bleuis et elle n’avait presque plus mal.



* Téléphone – Voila c’est fini !
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Sybille
Un court instant, elle avait cru voir briller une lueur de folie dans les yeux d' Anne So. Non, ce n'était pas possible... Le même visage de folie qui l'avait empêché d'entrer dans la petite pièce de la caserne où se tenaient Plume, Childéric et le corps de Seurn étendu sur le bureau.

Sybille chercha à se rapprocher de la jeune veuve, laissant Plume en plan.

Soudain, la presque paisible église fût comme soufflée par un torrent de poneys, elle fût comme repoussée vers le fond de l'édifice, se retrouvant éloignée maintenant du corps de Seurn et surtout d'Anne So.

Seurn par delà la mort lui avait lancé un commandement : Veille sur Anne So.

Poussée, évitant le piétinement des poneys, de se faire remarquer, Sybille n'en menait pas large. Pour tout dire elle était terrorisée, elle venait de comprendre que le terrible clan de Seurn avait débarqué.

Le bruit des sabots et le souffle des naseaux emplissaient la petite église. Une voix claire, impérative, tout droit sorti d'une toute toute jeune femme frêle et fragile se fit entendre. Impérieuse, décidée et possédant un aura, une force étonnante, elle réclamait pour les siens le corps du défunt.

Sybille chercha Anne So, celle ci pâle comme la mort semblait acquiescer aux paroles.

Un autre tremblement se fit entendre, mais Sybille n'en avait cure. Elle voulait seulement rejoindre Anne So. Un sentiment d'urgence la guidait. être auprès d'elle, une main invisible semblait écarter les obstacles au devant d'elle, sans prêter attention aux nouveaux venus, elle perçut l'ombre fantomatique d'Anne So se glissait vers l'extérieur de l'église... Au moins allait-elle prendre un peu d'air...

Elle suivit la jeune femme et fût étonnée de la voir quitter les lieux. Sybille prit soin de détacher sa monture qu'elle avait attaché plus tôt près de l'Eglise. Sans bruit, elle se mit à suivre son fantôme. Tant pis pour Seurn, tant pis pour ceux restés dans l'Eglise, elle suivait son instinct. Elle n'osa pas rattraper la fine silhouette blonde qui semblait disparaître vers la forêt en direction de Bergerac. Au moins, elle suivait ses traces...

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Una_agnes
J’avais un écureuil autrefois. Un jour, je l’ai retrouvé la babine retroussée, la langue gonflée, roide et froid. On m’a dit qu’il était tombé d’un toit. Comme si les écureuils tombaient des toits. De quel toit es-tu tombé, Hakon, pour te retrouver là ?
- Est-il bien harnaché ?
Comme si j’étais en mesure de répondre intelligemment à cette question. Moi, je monte à crue, je ne sais faire que ça. Une selle sur un cheval, je ne saurais même pas m’en dépêtrer. Alors un harnais avec une sorte de hotte en osier, ce n’est franchement pas à moi qu'il faut demander si cela tiendra.
- Aucune idée. On verra bien. Qui va le porter ?
Ce n’est pas non plus la peine de me demander quelque chose auquel je ne saurais de toutes manières pas répondre, si c’est pour ne pas écouter la réponse. Certes, elle n’a pas vraiment d’intérêt mais était-ce bien la peine de siffler ? Les poneys commencent à s’agiter.

Une jeune femme s’agite elle aussi, derrière moi. Je l’ai entendue sans même la remarquer, trop absorbée à ma contemplation morbide. Mais là, elle parle avec Jehan, et si je ne peux piper mot de leur conversation, je reste intriguée par la femme. Suis-je itringuée par toutes les femmes à qui parlent Jehan ? Pauvre de moi.

Et puis, tout s’enchaîne, irréel et inquiétant. Jehan hurle le cry de guerre de mère, comme si c’était vraiment le moment, et la horde, docile, le suit vers l’extérieur. Il est resté trop longtemps le nez dans le codex languedocien, visiblement, le pauvre : Il aurait pu se contenter de son sifflement.

Que faire maintenant ? Trouver des forces pour remonter Hakon sur le poney de mère ? Bastide ? Alcide ? Rien ne sert de compter sur Jehan, maintenant. Attendre que la petite pimbêche de danoise en ait fini de son testament ? Pourquoi petite pimbêche ? Parce qu’elle m’a annoncé la mort de mon frère ? Parce qu’elle m’a écrit « Agnes Erikssen » ? Parce qu’elle m’agace avec son menton relevé ? Pourquoi manquai-je autant de compassion ?
La femme continue de gesticuler et je sens un tiraillement dans le bras.

Qu’est-ce que vous... ?
Je préfère reculer, lorsque je la vois armée. Personne, d’ailleurs, ne semble moufter.

Que fait-elle exactement ? Faut-il que je craigne pour la vie de ce brave animal ? Je l’entends farfouiller, commenter, sans comprendre un seul mot et tout à coup, le harnais se détend et le panier s’effondre. La femme se penche et caresse l’osier en lui sussurant.

Aristote, viens-lui en aide !

Quant à la blonde, elle gesticule à son tour mettant le feu à un vélin. Mais ! Avant de s’en prendre à la pauvre démente en lui tendant froidement un autre document. Solveig ! m’entends-je élever la voix.[i] Si tes gages sont payés jusqu’à la fin de la semaine, assure-toi de faire ce pour quoi mon frère t’a payée... et rien que ça... sinon !

[i]Sinon, quoi ? Je vais revenir des Cordeliers, sans doute, pour m’occuper de cette pauvre fille et lui faire passer l’envie de remonter le menton ? Non. Alors, laissons tomber les « sinon ». Je m’agenouille plutôt devant la femme :


Ma sœur, vous devriez vous asseoir plus confortablement. Nous allons prier pour vous et vous faire apporter un linge frais...

Et je regarde autour de moi, cherchant du regard, ce qui pourrait la soulager. Anne et une autre femme sortent dans un détachement suspect. C’est comme si rien n’était à sa place, aucune pièce ne tient sur cet échiquier.

Hakon, qu’as-tu fait ? Et toi, Una ? Qu’as-tu fait? Seigneur, viens nous en aide... je t'en prie... maintenant...
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Soren
[Quelque part... Là où vont les âmes*]

Un rêve délétère? Un fragment de vie qui s'étiole dans les abysses glacées de la mort? Un souvenir qui cherche à survivre?

- Dis-moi Niels, crois-tu au Très-Haut?

- For fanden Seurn! Mais qu'est-ce qui tu prends? Es-tu encore allé fourrer ton nez dans les légendes de nos ancêtres?

- Oui...mais ça n'a rien à voir.

- Tu sais que si ton père l'apprend, tu risques son courroux? "Les livres, ce sont les instruments des faibles! De ceux qui ne savent pas manier l'épée, l'arc ou même la lance!"... C'est ça que ton père te dirait. Et il ajouterait : "Tu es un Eriksen! Tu es né pour commander une armée et pour gouverner un pays! Tu es du sang de ceux qui asservissent et non de ceux qui sont soumis!"

- Laisse mon père là où il est tu veux? Je n'ai pas envie d'entendre parler de lui... Niels, si le Très-Haut existait, crois-tu qu'il laisserait un enfant se faire éduquer seul par un tyran et sa cour? Sans même avoir de mère?

- Seurn!!!!! Mais qu'est-ce que c'est que cette idiotie? Il existe des tas d'enfants orphelin de père ou de mère. Le Très-Haut n'a rien à voir là-dedans et tu le sais! Bon sang, mais où es-tu pendant que l'on t'enseigne le dogme aristotélicien? Le libre-arbitre Seurn! Chaque homme est libre d'influencer son avenir comme il le souhaite! La vie n'est pas un chemin que l'on suit d'une extrémité à l'autre! Le destin, c'est de la foutaise!

Foutaise? Vraiment? Alors si c'est le cas, si je pouvais influencer mon avenir, pourquoi faut-il que tout revienne toujours à la violence et à la haine? Pourquoi ne suis-je pas capable de sortir de ce chemin raviné par le sang, jonché de cadavres à chaque croisement? Pourquoi ne suis-je pas capable d'en sortir et d'aller vers ces lieux que je vois au loin, là où les collines sont plus vertes?

- Tu devrais en parler avec ton confesseur, tu sais?

- Mon confesseur?!?!?!? Mon confesseur? Niels, les hommes d'église ne sont rien d'autre que des hommes de pouvoir... Il cherchent à soumettre le peuple à leur volonté! Tu comprends? Quelle différence tu fais entre mon père et un cardinal outre que mon père utilise des arguments séculiers et eux des arguments religieux?

- Ton père est aussi subtil qu'un cardinal dans sa politique, mais le cardinal est souvent moins violent dans son application.

- Oui... Mais ça, c'est parce qu'il met un point d'honneur à ce que personne ne puisse se targuer de trouver quelqu'un de plus impitoyable que lui.

Aurais-je vécu la même enfance si le château avait été animé par une présence féminine? Aurais-je été différent si j'avais subi la quelconque influence d'une fille ou d'une dame? Mes pensées, Mes idées auraient-elles étaient teintées de moins de noirceur? De moins de violence? L'influence de ce père aurait-il pu être ainsi contenue?

- Tu sais Niels, quand j'aurais mes propres terres, je m'entourerai de femmes. Elles sont souvent de bons conseils et savent apaiser les ardeurs excessives et emportées des hommes. J'aurais une mère pour me conseiller sur ma vie personnelle. J'aurais trois soeurs, toutes blondes, qui aimeraient leur frère comme une nonne aime le Très-Haut. J'aurais des maitresses à foison. Chacun d'elle se battrait chaque soir pour venir me satisfaire dans la couche ducale. J'aurais une épouse. Une seule parce que je ne peux pas faire autrement sans subir le courroux du pape. Et j'aurais aussi une ribambelle de filles, toutes plus jolies les unes que les autres. Elles auraient reçu une belle éducation, fine d'esprit, avec juste ce qu'il faut de caractères pour éviter de se faire marcher sur les pieds par des courtisans comme toi! Sur mes terres, je libèrerai les clercs de leur engagement envers Rome. C'est à moi qu'ils prêteront fidélité et obéissance. Je ferais de ton père Sven mon chancelier et à toi, je donnerai le commandement de mes armées. J'irai combattre les nains dans les montagnes, je capturerai le géant Ymir et je résoudrai l'énigme posé par le XVIIè logios de Christos!

- Rien que ça? Tu manques d'ambition Saint-Seurn! Tiens! En parlant de femmes qui savent apaiser les ardeurs excessives et satisfaire les hommes dans leur couche... Tu te rappelle la jolie Kirsten?

- Kirsten?!?!?!... Pas possible!!!!! Tu ne vas pas me dire que tu l'as...

- Embrassé? Mais si! Parfaitement! ...Et d'ailleurs... Tu te rappelles notre pari? Ton poignard Seurn Eriksen** ! Il est à moi! Allez viens! Allons fêter ça! Elle pourra te le confirmer en personne!


* Inspiré d'une pensée qui obnubile Tyrion Lannister dans "Le trône de fer" - G.R.R Martin
** Référence à un épisode précédent s'étant déroulé à l'hôtel des Houx-Rouges à Paris

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Bienheureuse_wilgeforte




      « […] Ces limbes, cette frontière entre le monde du tangible et de l’intangible […] » — Fellini



    Wilgeforte détestait l’imprécision. Le retard est une forme d’imprécision. Attirée hors de son retour loin de la Terre par Oane, la bienheureuse eût tôt fait de comprendre quelle pourrait être son utilité dans ce Périgord inconnu. Mais elle était arrivée trop tard. Guérir quelques verrues, dissoudre un habit, faire tomber une duchesse enceinte, apparaître sous diverses formes : voilà des exercices qui étaient devenus aisés pour elle. Envoyée « en-bas » avec Sa bénédiction, elle était investie d’une infime portion de Son pouvoir et agissait dans les limites qu’Il avait fixées. Mais elle disposait de sa liberté : son apparition à Oane, totalement imprévue, en était la preuve.
    Or cette liberté et ce pouvoir saint avaient leur limite : ils ne pouvaient s’exercer qu’en bas. Arrivée quelques heures plus tôt, empêcher Søren de trépasser aurait été le plus ardu de ses miracles mais elle y serait arrivée à force de concentration. À présent, elle jugeait tout espoir de succès infondé. Mais Oane n’était pas n’importe quelle fidèle en prière : elle était vierge. Wilgeforte, morte vierge, avait résolu de tout tenter.

    Ancienne préfète du Saint-Office romain, congrégation étudiant le dogme et la théologie, la bienheureuse avait opéré deux raisonnements assez simples pour se convaincre du bien-fondé de transgresser Sa volonté et d’agir plus haut que prévu.
    Premièrement, elle avait lu de forts anciens textes d’origine fort douteuse traitant des limbes. Concept tombé en désuétude depuis des siècles, les limbes avaient pourtant une cohérence totale avec le dogme aristotélicien : le Livre des Vertus précise qu’après la mort physique l’âme effectue un trajet vers le Créateur, trajet que le narrateur a pris soin de ne pas qualifier d’« ultime » puisqu’à la fin de celui-ci le Seigneur interroge systématiquement l’âme du défunt sur son désir de retourner sur Terre ou d’accepter son départ définitif du monde d’en-bas*. Comment qualifier cet endroit ? Ce n’est plus tout à fait le monde d’en bas, ce n’est certainement pas encore celui d’en haut. C’est sans doute là que vont les âmes. Si elle pouvait rattraper Søren dans ces limbes, elle pourrait y agir sans commettre l’impardonnable : agir là où Sa souveraineté est totale.
    Un autre extrait du Dogme** était à la base de son raisonnement. Dieu n’a pas écrit le destin de chaque homme : s’il l’avait fait, la vie en-bas n’aurait aucun sens puisque tout serait joué d’avance. Il a sélectionné une série de carrefours entre une série de chemins et a donné à chaque homme la possibilité de choisir, par là même la possibilité de prouver sa vertu. Mais Dieu avait bien sûr tout loisir d’imposer un chemin à tout homme. Revenant dans le monde d’en-bas, Wilgeforte redevenait tributaire de ce pouvoir de Dieu d’interrompre à tout moment un choix qu’il jugerait néfaste. Elle pouvait donc agir sans crainte puisque le Tout-Puissant pouvait l’arrêter avant qu’elle ne commisse l’irréparable.

    Wilgeforte avait passé la majeure partie de sa vie à étudier et à écrire : même après son départ de ce monde, elle possédait toujours cet esprit rigoriste : rien ne la rassurait plus qu’un beau raisonnement étayé et bien construit. Ses réflexions la rendirent entièrement décidée à tout faire pour exaucer la prière d’Oane. Pour la première fois, elle n’était nullement certaine de son succès. Car pour la première fois elle était en retard.
    Elle piocha dans le reste du pouvoir qu’Il lui avait confié pour regagner le monde d’en-haut mais elle eut tôt fait d’interrompre son chemin. Elle était déjà passée par là, elle reconnaissait l’étrange sensation de cet état d’entre-deux : dans ce monde onirique, les âmes venaient à peine de quitter leur corps et éprouvaient encore des sensations physiques, sans pour autant se mouvoir comme en-bas. Le fait de connaître les lieux était un avantage mais n’allait pas pour autant lui permettre de retrouver Søren parmi les milliers d’âmes présentes dans les limbes au même moment. À contre-cœur, elle résolu de piocher encore une fois dans le pouvoir qu’Il lui avait prêté et qui commençait à diminuer fortement — elle espérait qu’il lui en restât assez pour accomplir ce pour quoi elle était là. L’étincelle divine lui permit d’aller à la rencontre de Søren avec une rapidité étonnante. Elle vit alors son visage brûlé : l’âme ne s’était pas présentée devant le Créateur et avait encore l’aspect du corps terrestre, n’était pas encore changée en corps éternel. Ouf. Wilgeforte prit donc son aspect humain aussi : la situation était suffisamment angoissante pour Søren, autant le rassurer.


    Halte-là, sire MacFadyen Eriksen ! Où penses-tu aller ainsi ?



    * Éclipse VIII-5
    ** Création II-3


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Soren
[Là haut, sur une falaise balayée par les vents. Là où vont les âmes.]

Confus. C'est le sentiment qui domine en moi en cet instant. Je ne sais où je suis. Je sais à peine à qui je suis...ou qui j'étais. La dimension temporelle se mélange à celles de l'espace dans une sorte de mélange homogène. Le temps et l'espace sont lié. Intimement. J'ai l'impression d'avancer sans même bouger mes jambes. J'ai l'impression de faire du surplace quand je marche. Derrière moi, des aboiements sauvages. Rien qui ne vaille le plaisir d'une rencontre. Il faut que je presse le pas. C'est mon esprit qui le dicte. Cours Søren! Cours! Mais voilà: plus je cours et moins j'avance. Le constat est effrayant : c'est en marchant que je me déplace le plus rapidement et je le sens en moi: c'est encore insuffisant pour garder à distance le monstre à l'origine de ces grognements inhumains.

Je ne sais pourquoi mais me revient en tête l'histoire de cet homme qui a fait un voyage dans l'au-delà. Comment s'appelait-il déjà? Le prêtre qui a fait mon éducation au Danemark m'a pourtant maintes fois cité son nom? Six-coups? Je ne sais plus. Tout s'embrouille en moi. Les souvenirs se font délétères. J'ai l'impression d'être une plante que l'on infuse. L'essence de mon être transpire au travers de mon corps. Je ressemble à une flasque poreuse qui laisse suinter son contenu, et ce contenu, c'est mon âme. J'ai besoin de concentration pour me rappeler qui je suis. Où je vais? Ça, c'est un autre mystère. Ici, il n'y a pas de route, pas de chemin, pas de croisement. Aucun repère. J'avance droit devant. Ou plutôt... j'avance. Qu'importe la direction. J'ai perdu toute notion d'espace. Est-ce cela qu'on appelle le vide? Ou bien le néant? Ça aussi, le prêtre a essayé de me l'expliquer: la différence entre ces deux principes. Peine perdue. Le pauvre! Il a eu un élève difficile, trop peu concentré sur ses leçons. Il rêvait trop. Aujourd'hui, je ne sais même plus ce que rêver veut dire.

P'tit-pou... Ce nom me revient inlassablement en tête. Est-ce lui qui est allé en enfer? Qui a vu ces âmes noires, torturées, geindre dans des caves innommables? J'aurais du mieux suivre la leçon. Peut-être qu'aujourd'hui je ne chercherais pas mon chemin. Peut-être qu'aujourd'hui, je saurais où se trouve les portes de l'enfer. Mon errance prendrait fin. Ceci dit, à un moment où à un autre, le Sans-Nom viendra bien me chercher. Il ne me laisserait pas errer ici infiniment. Il ne passerait pas à côté d'une âme, fut-elle déjà torturée avant même qu'elle mette les pieds dans ces abysses infernaux. Alors Søren, rappelle-toi, est-ce Sioux qui a visité l'enfer lunaire? Et finalement, est-ce ici que vont les âmes une fois qu'elles sont désincarnées? Comment s'appelle ce lieu? Il ne ressemble en rien aux descriptions que les prêtres font de l'enfer ou du paradis.

Derrière moi les cris ont cessé mais le vent s'est levé. Il souffle en rafale. Le pan d'une cape dont je viens à peine de prendre conscience de l'existence se rabat contre moi. Au travers de la brume disparate, les esquisses d'un bâtiment se dessinent sur l'horizon. Lorsque je tends l'oreille, j'entends même le ressac de la mer dont les vagues viennent s'écraser contre les parois rocheuses d'une falaise. Au fur et à mesure que j'avance, la forme devient plus nette. C'est un château perché sur un promontoire rocheux, non loin du bord de la falaise. Je sais pertinemment que je ne suis jamais venu ici et pourtant je connais ce lieu. Je suis à Hoy, dans les Orcades...en fait, tout au fond du royaume d'Ecosse. Ainsi, c'est donc là où vont les âmes. La boucle est bouclée. La fin retrouve le début. Hoy, lieu de ma naissance. C'est ici que je suis né. C'est ici que se trouve ma porte vers les abysses infernaux. De l'enfer terrestre à l'enfer céleste. tout se tient. tout s'explique.

Je n'ai jamais mis les pieds dans ce château mais je sais où je vais : dans la pièce qui m'a vu naître. Est-ce là que les loups m'attendent? Est-ce la raison pour laquelle je ne les entends plus? Et à bien y réfléchir, n'est-ce pas eux qui refont soudain surface? Ces cris qui montent des douves...Lugubres à souhait. Peut-on mourir encore lorsqu'on est mort? Ressent-on quelque chose? De la souffrance? Oui, on le peut... Sypous, ou quel que soit son nom l'a vu. Il a vu la souffrance des âmes damnées de l'enfer lunaire. Et bientôt je vais les rejoindre. Nul ne peut entrer au paradis solaire s'il n'a pas reçu le pardon divin pour ses péchés par le sacrement du baptême. Alors ces loups... Sont-ils là pour me dévorer dès que j'aurais mis le premier pied sur la lune? Des nèfles! Ils périront en même temps que moi. Enfin...

En face de moi un lit. Les draps sont maculés de sang. Au pied du lit une épée. Est-ce celle d'Hakon Eriksen? Est-ce celle de mon père? Le symbole de ma damnation? De ma redevance éternelle envers Mère? Est-ce à cette épée que je dois la vie? Au moment où je me penche pour la prendre en main, une voix se fait entendre.


- Qui est là?

Elle est là, devant moi. Brune, élancée. Elle a prononcé mon nom. "Halte-là, sire MacFadyen Eriksen!".

- Comment connaissez-vous mon nom? Et qui êtes-vous?

Je ne m'en suis même pas rendu compte mais mon épée est dans la main. Celle que je crois avoir appartenu à Hakon Eriksen troisième du nom git à mes pieds.

- Est-ce là que vont les âmes désincarnées? Elles retournent sur le lieu de leur naissance avant le grand voyage vers le paradis ou vers l'enfer?

Qui êtes-vous et que venez vous faire ici?


Je n'ai esquissé aucun pas dans sa direction.

- Est-ce à vous de me juger? Ou devez-vous simplement me montrer le chemin, celui qui mène là où vont les âmes?
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Sombre_heros
Le gamin en culotte courte avait eut le temps de se faufiler à travers la mélée mi humaine mi chevaline qui occupait l'Eglise. Il releva un instant la tête mais la cohue était telle que de toute sa hauteur, même sur la pointe des pieds, il n'arriva guerre quà se mettre le nez au niveau du museau d'un poney qui faillit prendre celui-ci pour une carotte. Il dut fuir à quatre pattes pour échapper à l'équidé gourmand. Il ne voyait rien au milieu de ce fouilli de jambes. Et, il était curieux. Alors ca l'agacait foutrement ! Le tout nouvel écuyer que la comtesse avait adopté après leur "percutente" rencontre était aussi agile et malin qu'un singe ; ou du moins le pensait-il. La foule eut une réaction d'émoi, il ne perdit pas son objectif de vue et grimpa à la ballustrade puis il passa par dessus et atterit à pieds joints dans la chaire. ILl afficha un immense sorire satisfait. De là, il avait une vue plongeante sur la nef et l'autel. Aggripé à la balustrade, Henry Potier contemplait ahuri la scène devant lui.

La comtesse était agenouilée devant le grand corps malade d'un barbare aussi hirsute que décédé, elle semblait flamboyer comme une torchère, Henry mit ses yeux en visière pour mieux voir. A ses cotés une autre bonne femme, la chef des chevaux ou un truc du genre était agenouillée elle aussi et semblait en prière. Il se passait décidément un drole de truc. L'atmosphère était réchauffée presque, on se serait cru dans les étuves. Pas qu'il les fréquenta beaucoup, en tant qu'ancien loqueteux pour sur ! Mais pour piquer les bourses des marchands et notables : quoi de mieux que d'attendre qu'ils soient à poil dans un bain ? Comme ca il n'avait qu'à plonger les mains dans sce spoche soffertes. Encore un peu que la Pucelle, elle dirait au machabée "lève toi et marche" qu'on s'attendrait à ce qu'il le fasse tudieu !

ben non ca venait pas. Le temps semblait s'étirer comme Peau de chagrin et bientot le gamin eut des fourmis dans les guibolles, ce qui n'augurait rien de bon.
Sombre_heros
mille mercis au modo qui passera par là de retirer le poste précédents car une erreur de pnj ca craint question clarté, merci !


Le gamin en culotte courte avait eut le temps de se faufiler à travers la mélée mi humaine mi chevaline qui occupait l'Eglise. Il releva un instant la tête mais la cohue était telle que de toute sa hauteur, même sur la pointe des pieds, il n'arriva guerre quà se mettre le nez au niveau du museau d'un poney qui faillit prendre celui-ci pour une carotte. Il dut fuir à quatre pattes pour échapper à l'équidé gourmand. Il ne voyait rien au milieu de ce fouilli de jambes. Et, il était curieux. Alors ca l'agacait foutrement ! Le tout nouvel écuyer que la comtesse avait adopté après leur "percutente" rencontre était aussi agile et malin qu'un singe ; ou du moins le pensait-il. La foule eut une réaction d'émoi, il ne perdit pas son objectif de vue et grimpa à la ballustrade puis il passa par dessus et atterit à pieds joints dans la chaire. ILl afficha un immense sorire satisfait. De là, il avait une vue plongeante sur la nef et l'autel. Aggripé à la balustrade, Henry Potier contemplait ahuri la scène devant lui.

La comtesse était agenouilée devant le grand corps malade d'un barbare aussi hirsute que décédé, elle semblait flamboyer comme une torchère, Henry mit ses yeux en visière pour mieux voir. A ses cotés une autre bonne femme, la chef des chevaux ou un truc du genre était agenouillée elle aussi et semblait en prière. Il se passait décidément un drole de truc. L'atmosphère était réchauffée presque, on se serait cru dans les étuves. Pas qu'il les fréquenta beaucoup, en tant qu'ancien loqueteux pour sur ! Mais pour piquer les bourses des marchands et notables : quoi de mieux que d'attendre qu'ils soient à poil dans un bain ? Comme ca il n'avait qu'à plonger les mains dans sce spoche soffertes. Encore un peu que la Pucelle, elle dirait au machabée "lève toi et marche" qu'on s'attendrait à ce qu'il le fasse tudieu !

ben non ca venait pas. Le temps semblait s'étirer comme Peau de chagrin et bientot le gamin eut des fourmis dans les guibolles, ce qui n'augurait rien de bon.
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