Finn
Bourgogne est derrière eux, et la route de l'aller, devant. Sympathique petit voyage que celui-ci, prétexte à de nombreux mensonges mais qui leur valurent d'innombrables tournées. Son véritable but accompli, il ne reste plus qu'à rentrer en cette bonne vieille Bretagne avec le soulagement d'avoir respecté sa promesse. Elle a demandé, il l'a exaucée. La trace blanchâtre d'une alliance à son annulaire s'est estompée tandis que, même en nom, son mariage n'est plus. Disparu, effacé des registres. L'Irlandais est libre comme l'air, bien qu'engagé envers Dieu par une nouvelle promesse gardée à sa seule discrétion et dont il n'est pas encore sûr d'avoir envisagé tous les tenants et aboutissants. Son séjour à Rome ne l'a en rien apaisé. Il s'est recueilli, des heures durant, se laissant trop le temps de cogiter pour ne pas entrevoir la dégradation progressive de sa spiritualité. Et passant en revue ses derniers actes, l'Irlandais s'est senti à la croisée des chemins, sans indication sur celui qu'il devrait à présent emprunter. Une seule certitude demeure dans ce brouillard insondable : l'Altesse. Auprès d'elle, il est là où il doit être. Mais Dieu sait pourquoi, celle-ci s'est mise à changer.
D'abord, les petits secrets. Puis, les troubles alimentaires, les revirements d'humeur. Les crises de larmes inexpliquées... Le Gaélique n'aime pas l'inattendu, encore moins les madeleines. Lui qui pensait la connaître sur le bout des doigts ne sait désormais plus où donner de la tête. Nulle mésaventure n'avait pourtant terni ce voyage, ils s'était même amusés. Ils avaient ri et avaient pleinement profité de cette intimité loin du quotidien breton. Elle eut également l'occasion d'approcher ses plus fervents camarades. Alors comment s'expliquer ce brusque tournant émotif ? L'hiver ? Oui, elle lui a bien prétexté la saison pour justifier ses pauses pipi à répétition. Le Chevalier s'en est contenté, de peur de provoquer un nouveau torrent de larmes mêlées d'injures. Il n'en est pas moins convaincu que quelque chose se trame dans son dos. L'ironie étant que même la Princesse semble ignorer ce qui la travaille, se croyant malade un jour, mourante le lendemain et prête à faire face à son Créateur, pour mieux craindre d'y passer le jour suivant.
Heureusement qu'une flasque de chouchen est là pour résoudre les cas d'urgence. Le récipient caché dans son pourpoint, le vieux cavalier en tapote le rassurant renflement avant de se tourner pour en proposer à celle qui d'ordinaire en raffole. Les prunelles s'agrandissent en ne trouvant qu'une selle vide.
- « Nom de Dieu... »
Et voilà, elle a encore disparu. Grommelant dans sa barbe, l'Irlandais tire sur ses rênes pour repartir au galop dans l'autre sens. Si elle s'est arrêtée pour pisser... La menace est avortée lorsqu'il aperçoit la fière Altesse de Bretagne avachie sur le chemin. Ben voyons. Son cur s'arrête de battre alors qu'il retrouve ses pieds et se rue sur elle.
- « Qu'est-ce que vous trafiquez encore ? Et me dites pas 'rien' ! », grogne-t-il en la soulevant pour l'écarter de la route. Se précipitant contre un arbre, il se laisse choir dans l'herbe et entreprend de lui faire retrouver conscience en la secouant sur ses genoux. « Vous allez finir par me dire ce que vous avez, bon sang ?! »
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D'abord, les petits secrets. Puis, les troubles alimentaires, les revirements d'humeur. Les crises de larmes inexpliquées... Le Gaélique n'aime pas l'inattendu, encore moins les madeleines. Lui qui pensait la connaître sur le bout des doigts ne sait désormais plus où donner de la tête. Nulle mésaventure n'avait pourtant terni ce voyage, ils s'était même amusés. Ils avaient ri et avaient pleinement profité de cette intimité loin du quotidien breton. Elle eut également l'occasion d'approcher ses plus fervents camarades. Alors comment s'expliquer ce brusque tournant émotif ? L'hiver ? Oui, elle lui a bien prétexté la saison pour justifier ses pauses pipi à répétition. Le Chevalier s'en est contenté, de peur de provoquer un nouveau torrent de larmes mêlées d'injures. Il n'en est pas moins convaincu que quelque chose se trame dans son dos. L'ironie étant que même la Princesse semble ignorer ce qui la travaille, se croyant malade un jour, mourante le lendemain et prête à faire face à son Créateur, pour mieux craindre d'y passer le jour suivant.
Heureusement qu'une flasque de chouchen est là pour résoudre les cas d'urgence. Le récipient caché dans son pourpoint, le vieux cavalier en tapote le rassurant renflement avant de se tourner pour en proposer à celle qui d'ordinaire en raffole. Les prunelles s'agrandissent en ne trouvant qu'une selle vide.
- « Nom de Dieu... »
Et voilà, elle a encore disparu. Grommelant dans sa barbe, l'Irlandais tire sur ses rênes pour repartir au galop dans l'autre sens. Si elle s'est arrêtée pour pisser... La menace est avortée lorsqu'il aperçoit la fière Altesse de Bretagne avachie sur le chemin. Ben voyons. Son cur s'arrête de battre alors qu'il retrouve ses pieds et se rue sur elle.
- « Qu'est-ce que vous trafiquez encore ? Et me dites pas 'rien' ! », grogne-t-il en la soulevant pour l'écarter de la route. Se précipitant contre un arbre, il se laisse choir dans l'herbe et entreprend de lui faire retrouver conscience en la secouant sur ses genoux. « Vous allez finir par me dire ce que vous avez, bon sang ?! »
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